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Pourim – Réacceptation de la Torah

+ Pourim - Réacceptation de la Torah :

-> "Hachem prit le Har Sinaï et le suspendit au dessus du peuple, pour leur indiquer : "Si vous acceptez la Torah, tant mieux, sinon, vous serez enterrés sous cette montagne!"
[...]

Ravi dit : Les juifs acceptèrent de nouveau la Torah à l’époque d’A’hachvéroch, comme il est écrit : "ils confirmèrent et acceptèrent" (kiyémou vékibélou ayéoudim - méguilat Esther 9,27), ils confirmèrent ce qu’ils avaient déjà accepté [au mont Sinaï]".
[Rava - guémara Shabbath 88a]

-> Le Sfat Emet (5641) écrit que la fête de Shavouot correspond à celle de Pourim, car ce sont toutes les 2 des jours d'acceptation de la Torah.
[il relie également Souccot à 'Hanoucca ; Pessa'h au 9 Av (qui sera dans le futur un jour de fête de la guéoula, de notre exil actuel)]

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-> Avant le don de la Torah, les juifs ont déclaré par eux-mêmes : "nous ferons et nous comprendrons" (naassé vénichma).
Comment comprendre alors qu'il a été nécessaire d'accepter la Torah par la force ensuite?

Le rav Soloveitchik, se basant sur le midrach Tan'houma (début de Noa'h), répond que lorsque les juifs ont proclamé : "naasé vénichma", il s'agissait uniquement de la Torah Écrite, et c'est pourquoi Hachem a dû suspendre le mont Sinaï pour qu'ils en viennent à accepter la Torah Orale.

Ainsi, lorsque la guémara affirme que les juifs ont accepté d'eux-mêmes la Torah à Pourim, il s'agit de la Torah Orale.
=> Selon ce midrach Tan'houma, Pourim est le jour du don de la Torah Orale.

-> Le Beit haLévi (fin de ses Téchouvot - dracha 18) enseigne que normalement tout était écrit dans les 1eres Tables de la Loi, et à l'origine il n'aurait dû y avoir que la Torah Orale.

Avec les 2 Tables de la Loi, que Moché a amenée à Yom Kippour, il y avait une nouveauté : la Torah Orale.
=> Cela renforce l'idée que Kippour est le jour particulier du don de la Torah Orale, qui a été pleinement acceptée par les juifs à Pourim.

-> D'ailleurs, le Gaon de Vilna enseigne que ceux sont un seul et même jour : https://todahm.com/2016/10/20/kippour-et-pourim

-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché - Dévarim 10,1) écrit que personne n'a jamais vu les 2e Lou'hot.
Lorsque Moché est descendu du mont Sinaï avec les 1eres Lou'hot, il les portait dans ses mains, tandis pour les 2eme, il les portait dans le Aron.
Ainsi, les juifs ont du faire confiance à Moché sur le fait même que les 2e Tables de la Loi existent.

=> On voit que par essence, les 2e Lou'hot qui apportent la Torah Orale, reposent sur la confiance que l'on a en notre rabbin.

A Pourim, nous fêtons l'importance de faire confiance à nos Sages de la génération, même si nous ne comprenons pas leurs conseils, à l'image du fait que l'on aurait dû écouter Mordé'haï avant (ex: ne pas se rendre au festin, ne pas se prosterner devant haman), et que notre sauvetage est venu de l'avoir ensuite écouté (en jeûnant, en priant, en faisant téchouva à Hachem!).

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-> "Un homme juif était Chouchan la capitale et son nom était Mordé'haï" (Esther 2,5)

-> Les termes "ich yéhoudi" (homme juif) ont la même valeur numérique que le nom de : Moché, soit 345 (avec le kolel), pour nous faire comprendre par allusion que Mordé'haï avait des étincelles d'âme de Moché.
['Hida - 'Homat Anakh]

-> Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan 44) enseigne également que Mordé'haï contenait des étincelles d'âmes de Moché.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Tétsavé 27,20) : le terme "tétsavé" vient de "tsivita" qui signifie : l'union.
Hachem annonce à Moché qu'à l'avenir, il devra s'unir de nouveau avec le peuple juif, à l'époque de Mordé'haï, lorsque son âme s'unira à la sienne.

-> Il est écrit dans le midrach (Tan'houma 58,3) que le peuple juif accepta de plein gré la Torah Ecrite, car elle est accessible sans trop de difficulté. Cependant, la Torah Orale ne peut s'étudier qu'au prix de nombreux efforts, incluant des discussions aiguisées et des recherches fastidieuses, et cela le peuple ne l'accepta que sous la contrainte. C'est pourquoi Hachem leur imposa la Torah Orale en déracinant la montagne pour la mettre au-dessus de leur tête car il est impossible d'envisager d'étudier la Torah sans effort.

Les Sages (midrach Chir haChirim rabba 6,21) ont enseigné que la Torah Orale est composée de 60 traités.
Cela explique pourquoi l'ange allongea le sceptre royal de 60 coudées : Israël allait accepter la Torah par amour, c'est-à-dire la Torah Orale qui contient 60 traités et ainsi mériter le miracle de Pourim.

-> Le Séfer Ir Mivtsar rapporte l'allusion suivante : nous pouvons constater que dans la Méguilat Esther, à 6 reprises la lettre "youd" (י) est en trop dans le mot "Yéhoudim" (juifs - יהודיים).
Les voici : Méguilat Esther 4,7 ; 8,1 ; 8,7 ; 8,13 ; 9,15 ; 9,18.

Nous constatons que les 6 lettres "youd" (י) qui furent ajoutées dans la Méguilat ont une valeur numérique de 60, correspondant aux 60 traités de la Torah Orale que le peuple juif acceptera par amour.

De plus, lorsque nous observons la totalité des 24 livres du Tanakh, nous pouvons constater que le nom de Mordé'haï est mentionné précisément à 60 reprises : 58 fois dans la Méguilat Esther, une fois dans le livre d'Ezra (2,2), et une fois dans le livre de Né'hémia (7,7) ce qui fait en tout 60, pour nous faire comprendre que par son mérite, le peuple d'Israël accepta les 60 traités de la Torah Orale.

Nous pouvons également ajouter que l'anneau du Roi, qui est mentionné à plusieurs reprises dans la Méguilat Esther, est une bague ronde, symbolisant la lettre samé'h (ס) dont la valeur numérique est de 60, faisant allusion à la Torah Orale.
Lorsque Hachem saisit la montagne pour la mettre au-dessus du peuple d'Israël, les Sages apparentent cela à une 'houpa, le Créateur aurait sanctifié Israël comme un 'hatan sanctifie sa kala. Ainsi, Hachem souhaita sanctifier Israël par une bague symbolisée par les 60 traités de la Torah Orale.
Cependant, puisqu'Israël refusa la Torah Orale, la bague resta entre les mains de D.

A présent nous comprenons le verset : "Le roi ôta son anneau du doigt et le remit à Haman, fils de Hamdata le agagui, l'ennemi des juifs" (Esther 3,10).
Il est fait allusion ici au Roi suprême, le Maître de l'univers, qui retira son anneau qui symbolise les 60 traités de la Torah Orale, qui était resté jusque-là entre Ses mains.
Le Créateur "le remit à Haman fils de Hamdata le agagui, l'ennemi des juifs", ce qui entraînera une forte réaction du peuple juif, qui accepta de son plein gré les 60 traités du Talmud.
Nous comprenons à présent la Méguilat au sujet de la pendaison d'Haman : "Le Roi ôta son anneau, qu'il avait repris à Haman et le remit à Mordé'haï" (Esther 8,2). Il s'agit du Roi des rois, Hachem qui transmit l'anneau à Mordé'haï afin de parfaire le service divin du peuple d'Israël qui accepta alors avec amour les 60 traités de la Torah Orale.

"L'homme enverra des présents à son prochain" (Esther 9,19), et le Choul'han Aroukh tranche : "Chaque homme enverra 2 présents à son prochain".
Il semble que la joie de Moché après le don de la Torah au mont Sinaï n'était que partielle car le peuple d'Israël n'avait pas accepté pleinement la Torah Orale jusqu'à l'époque de Mordé'haï, la réincarnation de Moché.
C'est alors que le peuple d'Israël recevra la Torah avec amour.
Mordé'haï (ich yéhoudi)envoya à Moché (va'ich Moché), 2 présents : Israël s'est réjoui d'avoir accepté la Torah Ecrite, ainsi que la Torah Orale.
C'est pourquoi nos Sages fixèrent la loi d'envoyer 2 présents à son prochain.
[rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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-> "48 prophètes et 7 prophétesses ont prophétisé en Israël et ils n'ont ni retranché ni ajouté (pas même une lettre) à ce qui est écrit dans la Torah, à l'exception de la lecture de la Méguilat Esther" [guémara Méguila 14a]

-> Le Maharal (Tiféret Israël 32) commente :
Le commandement de la lecture de la Méguila à Pourim est donc la seule mitsva de plus qui a été agréée par Hachem.
Ainsi, si la mitsva de Pourim, la dernière de la Torah, a été acceptée de plein gré sans que Hachem ne fasse pression, à plus forte raison toutes les mitsvot qui leur avaient été ordonnées précédemment, à l'époque de Moché, ont été acceptées par eux volontairement.
La fin prouve le début : c'est comme si toutes les mitsvot avaient été acceptées de plein gré rétroactivement.

-> Rabbi Yérou'ham Lévovitch (Daat 'Hokhma ouMoussar) enseigne :
Lorsqu'un homme donne plus que son devoir ne l'y oblige, il manifeste un signe d'amour.
Donc, c'est dans le "surplus" (tosséfet) que l'on reconnait les preuves d'amour.
C'est pourquoi ici, en acceptant la mitsva supplémentaire de Pourim, les juifs ont prouvé qu'ils acceptèrent toute la Torah de plein gré et avec amour.

Téchouva : mois d’Adar et Pourim

+ Téchouva : mois d'Adar et Pourim

1°/ Le mois d'Adar :

-> Le rav Karelenstein explique que le mois d'Adar est un mois de téchouva.

Il existe une discussion à savoir quand est-ce que l'année juive commence : en Tichri ou en Nissan.
Avant Tichri, nous avons le mois d'Elloul, durant lequel nous commençons notre processus de téchouva.
De la même façon avant le mois de Nissan, nous avons Adar, où nous devons commencer un processus similaire, où il est propice d'examiner nos actions et de savoir si l'on a exploité les capacités que D. nous a octroyé, le mieux possible.

Le rav Karelenstein rapporte le verset : "Si nous ne nous étions pas attardés, nous serions, à présent, déjà revenus 2 fois" (Mikets 43,10) :
- "Si nous ne nous étions (loulé - לוּלֵא) attardés" = a les mêmes lettres que : Elloul (אֱלוּל) ;
- "nous serions, à présent (ki ata chavénou - כִּי-עַתָּה שַׁבְנוּ), déjà revenus 2 fois" :

-> le terme revenu (שַׁבְנוּ) fait allusion à la téchouva, et le midrach (Béréchi rabba 21) enseigne : qu'il n'y a pas de "maintenant" (עַתָּה) si ce n'est pour un langage de téchouva (en véata ella lachon téchouva ) [le yétser ara cherche à ce que l'on repousse à plus tard ce que nous devons réellement faire!] ;
-> "déjà 2 fois" (zé paamayim - זֶה פַעֲמָיִם) : le terme zé a une guématria de 12 renvoyant au mois d'Adar le 12e de l'année, et "2 fois" = c'est le seul mois qui est parfois doublé.

=> Si nous ne nous sommes pas assez attardé en réalisant une téchouva parfaite durant le mois d'Elloul, alors nous avons la possibilité de parfaire cela en Adar.

[le sentiment de se sentir propre de toutes fautes, grâce à ce moyen si facile qu'est la téchouva (sublime cadeau que nous fait Hachem!), procure une profonde joie en nous.
Or en Adar = augmente la joie = > fais téchouva = retourne vers papa Hachem!]

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2°/ Pourim & Téchouva :

-> "Plus grande fut la cession de l’anneau royale [de A'hachvéroch à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d’Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d’avoir ôté l’anneau royal les ramena sur la bonne voie [à faire une téchouva totale]."
[guémara Méguila 14a]

=> La puissance de la téchouva est un thème essentiel de Pourim, car le miracle fût possible grâce à leur téchouva et à leur cri (de prière).

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Le rav Nevenzahl explique que chaque mitsva de Pourim vient en réparation de nos fautes :

-> 1°/ La lecture de la méguila :
Seuls les juifs de Chouchan ont fauté en allant au festin de A'hachvéroch. Si c'est ainsi, pourquoi le décret de mort concernait tous les juifs?
La guémara (Méguila 12a) répond que c'est parce que tous les juifs se sont prosternés devant l'idole faite par Névou'hanezzar, à l'exception de 'Hanania, Michaël et Azaria.

Pourquoi alors n'ont-ils pas été tués?
La guémara répond qu'en réalité les juifs n'ont pas véritablement servi l’idole, car c'est uniquement en apparence (extérieurement) qu'ils ont agi en prétendant suivre l'ordre du roi de se prosterner devant l'idole.
De la même façon, Hachem a agit avec eux en apparence, en prétendant vouloir les détruire, mais finalement il a annulé le décret.

=> Une des mitsvot propres à Pourim est la lecture de la méguila de jour et de nuit.
En effet, par cela nous expions notre faute en témoignant publiquement et largement que c'est Hachem qui dirige tout dans le monde.
A Pourim, on reconnait l'intervention Divine même dans les petites choses de la vie (miracles cachés), et ceci est l'opposé de l’idolâtrie.
Cette proclamation extérieure de l'Unicité de D., vient réparer notre faute extérieur (et non dans notre cœur) [de s'être prosterné devant l'idole].

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-> 2°/ Les michloa'h manot et la séouda (repas de fête/festin) :
Nous n'aurions pas dû nous rendre au festin de A'hachvéroch, car une des problématique était le fait de trop se mélanger avec les non-juifs.
En s'envoyant les uns les autres des mets, on s'ouvre à autrui, ce qui permet de s'attacher plus fortement avec notre prochain juif (l'amour se développe par le don), réparant ainsi notre erreur [s'en éloigner pour se mélanger avec les non-juifs].
De même que notre Sage Mordé'haï avant interdit de se rendre au festin, de même nous réparons cette faute en suivant la volonté de nos Sages en réalisant un festin à Pourim, dans le respect de la loi juive (même en ayant bien bu!).

-> 3°/ Les matanot laév'yonim :
Pour combattre le mérite de Haman d'avoir donné 10 000 kikar d'argent à la tsédaka, nous donnons de la tsédaka supplémentaire à Pourim.

[de même que nous avons fauté en voulant se faire bien voir des responsables du pays (ceux qui comptent) en allant au festin et en se prosternant devant Haman, de même nous réparons cette attitude en témoignant de la compassion et de l'attachement à ceux qui n'ont rien (ceux qui à priori ne nous apportent rien).]

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-> Rabbi Israël de Rouzhin enseigne :
Yom Kippour n'expie que les fautes des repentants mais pas celles des non-repentants (d'après l'opinion des Sages), alors que Pourim expie même celles des non repentants.
Cela est possible en vertu de l'enseignement de la guémara (Méguila 7a) : "Dans le Ciel, on a accompli ce que les juifs acceptèrent d'accomplir ici-bas".
Or, en ce jour, ils prirent sur eux de donner à tout celui qui le demande, même s'il ne le mérite pas, comme il est enseigné : "On ne vérifie pas à qui on donne à Pourim mais tout celui qui tend la main on lui donne" (Choul'han Arou'h 694).
C'est pourquoi il en est de même dans le Ciel : Hachem pardonne les fautes de tout le monde quelle que soit sa situation (à condition seulement qu'il tende la main pour solliciter le pardon).
[Pourim est un jour tellement énorme que Hachem nous accorde tout ce que nous lui demandons, même le fait d'expier nos fautes!]

Pourim et l’unité

+ Pourim et l'unité :

-> "Haman dit au roi A’hachvéroch : Il y a (yéchno) un peuple disséminé et dispersé parmi les [autres] peuples" (Esther 3,8)

Selon la guémara (méguila 13b), les mots : "un peuple disséminé " (Yéchno am é’had) signifient : endormi (yochèn) et négligeant à l’égard des commandements.

Il n'y est pas spécifié quelles mitsvot en particulier, mais le Kli Yakar (Chémot 17,8) et le Sfat Emet (5641) viennent expliquer qu'il s'agit des mitsvot entre l'homme et son prochain, et de l'unité.
D'ailleurs, Haman observe que c'est : "un peuple disséminé et dispersé". Il fait alors remarqué à A'hachvéroch que puisqu'il y manque de l'unité, alors il est possible de les attaquer. (à l'image d'Amalek, dont il était un descendant).

En effet, le Kli Yakar explique que la 1ere attaque de Amalek a immédiatement suivi le lieu de : Massa ouMériva (Béchala'h 17,7) qui veut dire littéralement : "épreuve et querelle".
Dans le sens simple, cela signifie que les juifs se sont rebellés contre Hachem car ils manquaient d'eau, mais le Kli Yakar affirme que cela fait référence aux querelles et disputes entre les juifs.

-> "Israël y campa face à la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,16)
Rachi commente : Comme un seul homme, d’un seul cœur [d’où l’emploi du singulier], tandis que les autres étapes ont eu lieu dans des récriminations et des querelles

=> On voit que si Amalek a pu nous attaquer c'est à cause du manque d'unité, et que si on a pu recevoir ensuite la Torah c'est grâce à notre unité.
D'ailleurs, Hachem dit : "Puisqu’ils haïssent la discorde et aiment la paix, le moment est venu que Je leur donne la Torah." (traité Déré’h Erets Zouta)

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-> Dans le désert Amalek a également attaqué le peuple juif à Réfidim (רפידים), et le Kli Yakar fait remarquer que c'est les mêmes lettres que le mot : פרידים qui signifie : séparés.

Puisque les juifs étaient divisés entre eux, alors Hachem a donné la permission à Amalek de nous attaquer.
[=> se souvenir de Amalek/Haman et vouloir le combattre, c'est se souvenir de la raison qui lui a permis de nous nuire!]

-> Lorsque le peuple juif a combattu Amalek, la Torah rapporte que Aharon et 'Hour tenaient les bras de Moché (lorsqu'ils étaient au-dessus de sa tête les juifs étaient en train de gagner la bataille).
=> Quelle est la signification de Aharon et 'Hour dans ce contexte?

Le Kli Yakar explique que 'Hour était le fils de Myriam.
Myriam est le symbole ultime des mitsvot entre un homme et son prochain. En effet, pendant l'esclavage en Egypte elle était une sage-femme qui passait son temps à aider autrui pour donner la vie, elle a également aidé Moché en le plaçant sur le Nil.

Hillel dit : "Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures" (Pirké Avot 1,12). Il passait son temps à développer l'harmonie dans le peuple.
D'ailleurs, dans la paracha 'Houkat (21,1), il est rapporté une autre attaque de Amalek contre les juifs.
Rachi commente : "[Amalek] entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu"
Selon le Kli Yakar, Amalek a attaqué car il savait qu'en l'absence de Aharon, l'unité des juifs s'est trouvée affaiblie, les rendant vulnérables.

=> On comprend mieux pourquoi c'était particulièrement ces 2 personnes qui soutenaient les bras de Moché, pendant la bataille contre Amalek.

[Les mains devaient être grandes ouvertes vers le haut pour gagner, symbolisant la nécessité de témoigner de l'amour l'un envers l'autre et de l'unité (mains grandes ouvertes à autrui = tu es le bienvenue mon frère, ta présence me comble de joie!)]

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-> Le Manot haLévi fait remarquer 3 points de la méguila sur ce sujet :

1°/ Esther fait dire à Mordé'haï : "Va rassembler tous les juifs" (Esther 4,16) = elle voulait signifier que tout le peuple se rassemble dans l'unité pour jeûner.
[lorsque l'heure est grave, toutes les petites disputes de la vie s'envolent, laissant place à l'amour!
La force du peuple juif réside dans son unité, lorsque tous ses composants sont dans le shalom!]

2°/ " Des jours de festin et de réjouissances et une occasion d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres" (Esther 9,22)

[Mordé'haï et Esther ont instauré ces mitsvot pour développer l'unité et l'amitié entre les juifs, annulant ainsi la revendication de Haman de leur nuire.
De même les déguisements font qu'il n'y a plus de différents externes, permettant de se focaliser sur l'intériorité : on est tous des juifs, une même famille!]

3°/ "Ils confirmèrent et acceptèrent [la Torah]" (Esther 9,27)

Dans le texte écrit du parchemin de la méguila, cela est écrit au singulier : קִיְּמוּ וקבל (kiyémou vékibel), mais nous lisons comme si c'était écrit au pluriel : קִיְּמוּ וְקִבְּלוּ (kiyémou vékibélou).
Le Manot haLévi écrit que cela nous enseigne que les juifs ont atteint à Pourim la même unité qu'au moment du don de la Torah, qui est le préalable pour recevoir la Torah.

Le Sfat Emet (5631) enseigne que l'unité au mont Sinaï a permis de recevoir la Torah, et il en a été de même à Pourim.
Il dit ensuite que c'est également cette unité qui a conduit, tout de suite après (l'histoire de Pourim), à avoir la construction du 2e Temple.

=> De même que c'est la haine gratuite entre les juifs qui a provoqué la destruction du 2e Temple, de même nous parviendrons à construire le 3e Temple en témoignant de l'amour gratuit entre nous.

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-> La michna Béroura nous dit : "Même si quelqu'un a 100 personnes chez lui à la maison pour la lecture de la Méguila, mais que la communauté est en train de la lire à la même heure, c’est quand même une mitsva de l’écouter à la synagogue avec un groupe plus important.
Cela s’explique par le concept de "Bérov am adrat méleh" ("avec la multitude de la nation le Roi est honoré" - Michlé 14:28)."

=> Il y a une nécessité d'être uni le plus nombreux possible ensemble!

-> Le Shabbath précédant Pourim, nous devons lire la paracha Shékalim, qui traite du don demi-Shékel (makhatsit aShékel). L'idée est que chacun se voit comme une moitié faisant partie d'un tout, ayant besoin des autres et les considérant avec respect.
D'ailleurs, Hachem a instauré cette donation de chaque juif, pour contrebalancer la donation de Haman à Mordé'haï.

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-> Le Maharal (Oh 'Hadach) demande pourquoi la mitsva du michloa'h manot est imposée à Pourim. De toutes les fêtes que nous célébrons, pourquoi la mitsva des michloa'h manot n'est-elle prescrite qu'à Pourim?

Le Maharal explique que la mitsva des michloa'h manot est une attaque directe contre Haman, contre Amalek. Leur raison d'être autoproclamée est de fragmenter le nom d'Hachem.

Pourim est le jour où nous fêtons notre triomphe sur Amalek. Nous cherchons à publier que si nous volons vaincre le Haman de notre époque, le rendre incapable de nous nuire, alors nous devons développer l'unité entre les juifs.
En ce sens, les michloa'h manot matérialisent la nécessaire d'entreprendre des actions visant à rapprocher les cœurs des juifs entre eux. Nous exprimons qu'il est important et nécessaire, par un présent, par un sourire, par des mots, une écoute, ...

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-> Le rav Shlomo Alkabetz (Manot haLévi) écrit que l'argument principal d'Haman à A'hachvéroch était que le peuple juif est "méfousar ouméforad" (éparpillé et dispersé - Esther 3,8).
Il prétend qu'il n'y a pas d'unité parmi les juifs, qu'ils sont un peuple de division et de discorde. Haman a affirmé qu'il serait capable de vaincre les juifs parce qu'ils n'ont aucun sens de la communauté et de la cohésion.

Haman savait que l'unité du peuple juif reflètent l'unicité d'Hachem. Il a compris que l'unité protégerait les juifs de ses efforts pour les tuer. Il y a un seul D., une seule Torah et une seule nation, c'est pourquoi Hachem protégera son peuple. Or, s'il y a de la discorde et de la dispute au sein du peuple juif, ils ne peuvent plus prétendre au statut de am é'had, et ils ne bénéficieront plus de la protection d'Hachem et de la Torah.

-> Le rav Yonathan Eibeschutz et le Chlah haKadoch écrivent qu'Esther reconnut qu'il n'y avait qu'une seule solution pour contrer les efforts d'Haman.
Elle donna donc des instructions à Mordé'haï : "Va, rassemble tous les juifs" (Esther 4,16).
Il n'était pas nécessaire de faire quoi que ce soit de plus que de simplement les rassembler dans une démonstration ouverte et publique d'unité.

La solution pour triompher d'Haman est de s'unir en tant que peuple unifié. Nous devons agir comme un seul corps, comme une seule entité.
Nous pouvons nous habiller différemment, parler différemment, avoir une apparence différente et des coutumes différentes, mais nous devons nous considérer comme les membres d'une seule entité.
Indépendamment des différences qui peuvent exister entre les individus ou les communautés, tous les juifs doivent s'identifier en tant que parties d'un même tout.

"La mitsva n'est pas de se souvenir que Amalek est venu nous attaquer, mais plutôt de se souvenir de la raison pour laquelle Hachem lui a permis de nous attaquer."

[Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik)
- "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" - Ki Tétsé 25,17]

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Amalek est le fils de Elifaz, et le petit-fils de Essav.

-> Le nom de son père : Elifaz (אליפז) est une combinaison des mots : "éli" (mon dieu - אלי) et "paz" (l'or - פז).
=> Ainsi, cela représente la notion de : "Mon dieu est mon or!"
Tout son système de croyance était dans son argent et ses possessions matérielles.
Plutôt que de croire en Hachem, son dieu réside dans tout ce qui "brille" extérieurement, dans ce que son égo désire sur le moment.

[notre yétser ara (le Amalek en nous) est tellement fort qu'il arrive à nous vendre des actions contraires à la volonté de D., comme des affaires en or massif!
Mais un juif doit vérifier la marchandise, et si nécessaire se rendre chez des experts (nos sages), car tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Notre vie est ce que nous avons de plus précieux, dommage de se la faire voler par des tromperies sur la marchandise!]

-> Le nom Amalek (עמלק) est la combinaison de 2 mots : "am" (peuple - עם) et "malak" (décapiter - מלק), ce mot provient du concept de : "mélika" (מליקה) qui dans le service du Temple était la partie où le Cohen coupait la tête de l'oiseau que l'on allait sacrifier à Hachem.
=> Ainsi, Amalek a pour objectif de couper la connexion entre le peuple juif et leur source Divine, d'endommager la émouna qui nous lie à Hachem.

Amalek marche dans les voies de ses ancêtres, persuadé qu'il n'y a pas de D. dans ce monde, et en ce sens il passe son temps à essayer d'anéantir toute relation entre les juifs et Hachem.

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-> "Et il ne craint pas Hachem" (Ki Tétsé 25,18)

La Torah décrit Amalek comme quelqu’un qui ne craint pas Hachem. Cela parait surprenant de ne trouver à reprocher à Amalek, l’ennemi juré d’Hachem, qui incarne le mal par excellence, que le fait de manquer de crainte d’Hachem!

-> Le Rav Yehouda Leib ‘Hasman explique que le garde-fou qui protège l’homme et l’empêche de tomber dans de graves fautes, c’est la crainte d’Hachem. Quand un homme a peur d’Hachem, de Son Jugement et Ses punitions, même si son cœur le tente à de graves déviations, il saura se maîtriser et se retenir, craignant la Colère Divine et redoutant d’être puni et de souffrir.
Mais quand un homme n’a pas de crainte d’Hachem, alors il risquera de se laisser aller à tous les aléas de son cœur, sans connaître de retenue. Il y a alors lieu de craindre le pire, D.ieu Préserve. Le seul garant préservant d’une chute vertigineuse c’est la crainte d’Hachem.
Ainsi, bien qu’il soit clair que la méchanceté et la corruption d’Amalek soit à un niveau si grave qu’il n’est pas approprié de lui reprocher de manquer de crainte d’Hachem. Au niveau de cruauté, de haine et de dépravation où il se trouve, on n’en est plus à parler de manquer simplement de crainte d’Hachem. Mais malgré tout, c’est uniquement son manque de crainte d’Hachem qui a causé sa glissade jusqu’à en venir là où il en est arrivé.

Chaque homme se doit de mesurer où il en est dans sa crainte d’Hachem. Est-ce que la peur du Jugement d’Hachem et de Ses sanctions occupe une place dans ses pensées et dans son cœur ? Dans le cas échéant, il y a lieu de se remettre en question et de se renforcer dans ce domaine par l’étude des textes qui sensibilisent sur cela. Car sans crainte d’Hachem, la porte est ouverte aux plus graves chutes. Cette réflexion doit nous éveiller à renforcer en nous cette crainte.

Mordé'haï inclinait sa tête en signe de salut respectueux à tout juif ordinaire qu'il croisait dans la rue.
Mais à Haman, le personnage n°2 du royaume, il restait la tête droite.
[basé sur le Méam Loez - Meguilat Esther 3,5]

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-> Haman remarquait également que Mordé'haï, bien qu'alors très âgé, avait toutes ses forces pour se prosterner durant les prières, témoignant à Hachem toute sa soumission.

-> Le rabbi Avigdor Miller enseigne qu'à chaque fois que nous nous prosternons durant notre prière, c'est une opportunité en or, pour exprimer fortement en nous notre remerciement à D. sur une chose particulière de notre vie.

La guémara nous enseigne qu'un roi juif doit rester prosterné durant toute sa amida. Pourquoi cela?
Rabbi Miller répond que c'est parce qu'un roi a tellement de choses sur lesquelles remercier Hachem.

Vachti : est-elle devenue une vache?

+ Vachti : est-elle devenue une vache?

-> Le midrach (Pessikta Rabbati 14) rapporte l'histoire d'un juif qui a vendu sa vache à un non-juif de Perse.
La semaine qui a suivi cette vente, le non-juif est retourné voir le vendeur pour se plaindre du fait que sa vache refusait de faire tout travail le Shabbath.

Le juif a compris que l'attitude de son ex-vache provenait de son habitude à ne pas travailler auparavant le Shabbath.
Il a alors murmuré à son oreille : "Pendant que je te possédais, tu n'avais pas le droit de travailler le Shabbath, mais maintenant que ton propriétaire est un non-juif, cela te devient permis".
La vache s'est immédiatement levée et a labouré le champ de son nouvel acheteur.

Le non-juif très impressionné par la vue de cette vache "pieuse", s'est dit à lui-même : "Si une vache qui ne peut ni parler, ni penser, est capable de reconnaître son créateur, à plus forte raison, moi qui suis créé à l'image du Créateur!"
Il s'est converti au judaïsme, et il était connu comme : Rabbi 'Hanina ben Torosa (le fils de la vache).

=> Quel est le rapport avec Pourim?

-> Le Rama di Pano (Gilgoulé Néchamot), élève de Rabbi Moché Cordovero, révèle que cette vache était la réincarnation de Vachti, qui a été puni pour avoir forcée les jeunes filles juives à travailler le Shabbath, et le converti Perse était une réincarnation de A'hachvéroch.
Par le biais de cette épisode, ils ont pu totalement se rectifier.

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-> Rachi (Esther 1,12) explique que la reine Vachti refusa de se présenter devant le roi car elle était atteinte de la lèpre. Cette racha faisait travailler les filles d'Israël dévêtues durant Shabbat transgressant de ce fait son observance. Ainsi, le roi demanda, mesure pour mesure par Providence divine, qu'elle se présente à la cours nue durant Shabbat.

-> Ainsi dans ce récit, A'hachvéroch et Vachti font tous 2 amende honorable.
Vachti avait contraint des jeunes filles juives à travailler le Shabbath, et la vache, dans laquelle résidait l'âme de Vachti, avait été criée et battue pour tenter de l'obliger à labourer le Shabbath.
Cela a servi de forme de rectification pour l'âme de Vachti.
L'âme d'A'hachvéroch a également atteint un niveau d'expiation lorsqu'elle est revenue dans ce monde en tant que non-juif qui s'est finalement converti au judaïsme.

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-> Le midrach précédent (Pessikta Rabbati 14) poursuit en fournissant une autre révélation étonnante.
Non seulement l'âme d'A'hachvéroch est revenue dans ce monde en tant que non-juif converti au judaïsme, mais, après son convertion, il a étudié et maîtrisé la Torah.
Sa stature s'est accrue parmi ses contemporains et il a fini par atteindre le niveau d'un Tana. Il fut connu sous le nom de : rabbi Yo'hanan ben Torsa, soit "rabbi Yo'hanan, le fils de la vache".
Il fut appelé ainsi parce que sa conversion avait été précipitée par les événements entourant la vache qu'il avait achetée.
Jusqu'à ce jour, ajoute la Pessikta, nous racontons des divré Torah en son nom.

-> Le rav Wolfson note que la guématria des premiers mots de la paracha Para : "zot 'houkat" a la même valeur que "amélé'h A'hachvéroch".
La paracha Para (vache [rousse]) est lue le Shabbath suivant la fête de Pourim.

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-> "Mais la reine Vacthi refusa de venir" (Esther 1,12)

-> La guémara (Méguila 12b) explique pourquoi Vachti a désobéi à l'ordre de son mari A'hachvéroch d'assister à son festin. La guémara indique que l'ange Gavriel est venu et lui a confectionné une queue. Par embarras, elle a refusé d'aller voir A'hachvéroch.

Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 'helek 1, drouch 8) explique que cela ne doit pas être compris littéralement. Vachti ne s'est pas vu pousser un extension en forme de queue.
Cependant, l'ange Gavriel l'a imprégnée d'un sens de la tsniout ; il lui a inculqué la modestie/pudeur.
Dans sa nouvelle tenue modeste, elle ne pouvait en aucun cas se conformer aux instructions d'A'hachvéroch.
Bien que Vashti n'ait pas eu de véritable queue dans le récit de Pourim, il est ironique de constater, selon la Pessikta, que lorsque Vachti s'est réincarnée des années plus tard en réincarnation sous la forme d'une vache, elle avait en fait littéralement une queue.

Pourim est un jour très très important.
Il est plus important que Shavouot, car nous avons été forcés à y accepter la Torah.
En effet, le mont Sinaï a été suspendu au-dessus de nos têtes, nous obligeant et nous forçant à la recevoir [ou sinon à mourir ensevelis].
A Pourim, les juifs ont accepté la Torah par amour (cf. guémara Shabbath 88a), et selon cet aspect, Pourim est plus important que Shavouot.

Pourim est également plus important que Pessa'h, car Pessa'h célèbre le passage de l'esclavage à la liberté, tandis qu'à Pourim nous célébrons le sauvetage de la mort à la vie.

Ainsi, Pourim est plus important et plus saint que Pessa'h et Shavouot.

['Hatam Sofer - Drouchim p.156]

Pourim & l’étude de la Torah

+ Pourim & l'étude de la Torah :

-> Le Rama (Darchei Moché 695) enseigne que l'obligation de faire un grand festin à Pourim, découle du fait que c'est un jour où l'on reçoit la Torah (yom matan Torah), à l'image de Shavouot.
Il écrit ensuite que nous devons étudier la Torah à table avant de commencer le festin de Pourim.
[en l'étudiant à ce moment, nous montrons clairement que c'est elle que nous célébrons!]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar hamifkad chap.6), cite le midrach Shochar Tov, qui affirme que Haman a décrété que les juifs ne pouvaient pas étudier la Torah.
Ainsi, si nous festoyons à Pourim, c'est en partie car nous avons actuellement la possibilité de l'étudier [preuve de notre victoire totale sur Haman, et de l'éternité de la Torah].

["Pour les juifs, il y avait lumière et joie" (méguilat Esther 8,16)
Selon nos Sages (Méguila 16b) : "la lumière c’est la Torah" (ora zé Torah).
=> Puisqu'il y avait de nouveau la Torah, alors par conséquent il y avait de la joie véritable! ]

-> Haman était un descendant de Amalek.
Rabbi Chmouël Rovosky dit qu'en étudiant la Torah à Pourim, nous développons notre conscience que pour mettre à mort notre yétser ara (le Amalek en nous!), il faut s'armer de la Torah.

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-> Le Steïpler (Binyan Olam - chap.15) nous apprend qu'une personne qui étudie durant les moments où la majorité des gens n'étudie pas, aura davantage de réussite dans son étude. En effet, il lui sera possible d'accomplir en peu de temps, ce qui normalement en prendrait beaucoup plus.
Pourquoi cela?

Le rav Kareleinstein apporte 2 raisons :
1°/ Lorsque tout le monde n'étudie pas, alors il nous est un peu plus difficile de se mettre sérieusement à étudier, et ainsi nous obtenons un salaire plus important, selon le principe que la récompense est proportionnelle à l'effort investi.

2°/ A chaque instant, Hachem envoie dans le monde un certain montant d'aide Divine pour ceux qui étudient la Torah.
Dans les moments où peu de personnes étudient (ex: Pourim, veille de Shabbath, vacances des yéchivot, ...), le "gâteau" est réparti en moins de personnes, qui auront alors toute une plus grosse part d'aide Divine.

[=> Moins de juifs étudient la Torah, plus celui qui le fait sera aidé par Hachem. Quelle opportunité!]

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-> Mordé'haï a accédé au cheval du roi en montant sur le dos d'Haman qui a dû se courber.
Cette position relative contient une allusion : par le mérite de la Torah, Mordé'haï a acquis un niveau supérieur à celui du 1er ministre Haman.

Cette supériorité peut être confirmée de 2 façons :
- la lettre lamed s'écrit pleinement : למד et signifie : apprendre/étudier (du verbe lilmod).
Lorsque l'on prend l'alphabet hébraïque avec en haut le aléph, puis en dessous, le bét, ... et qu'on cherche les lettres qui sont en-dessous de celles qui composent : למד, on obtient le nom : המן (Haman).
[laméd -> mém ; mém -> noun ; dalét -> hé]
- la lettre laméd (ל), qui symbolise l'étude de la Torah dépasse en hauteur les autres lettres de l'alphabet.
[Ben Ich 'Haï]

[Pourim est un jour où l'on doit développer en nous notre joie, notre fierté d'avoir la Torah, qui nous confère une sublime protection, supériorité par rapport au restant de la Création.
(même l'homme le plus riche, le roi, le 1er ministre de la plus grand puissance mondiale, ... ne valent rien face à l'infinie élévation éternelle qu'apporte la Torah!)]

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+ "Pour les juifs, ce n'étaient que lumière et joie, allégresse et marques d'honneur" (Méguilat Esther 8,16)
Rav Yéhouda dit :
"La lumière" se rapporte à la Torahh ...
"La joie" se rapporte au jour de fête ...
"L'allégresse" se rapporte à la pratique de la brit mila ...
"Les marques d'honneur", c'est le port des téfilin ...
Rabbi Eliézer haGadol précise qu'il s'agit des téfilin de la tête.
[guémara Méguila 16b]

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-> Habituellement, c'est le mot : "or" (אור) qui est utilisé dans les versets du Tana'h pour désigner la lumière, comme par exemple :
- "Mais pour tous les Bné Israël, il y avait de la lumière (aya or) dans leurs demeures" (Chémot 10,23) ;
- ou : "Car la mitsva est un flambeau et la Torah une lumière (Torah or)" (Michlé 6,23).

Cependant, ici (Méguilat Esther 8,16), au lieu d'écrire le langage habituel : "aya or" (ce n'était que lumière - היה אור), le texte l'a écrit au féminin : היתה אורה (haïta ora).
C'est pourquoi rav Yéhouda dit qu'il s'agit de la lumière de la Torah, car la Torah est désignée au féminin (c'est la "fiancée" d'Israël).
[Maharcha]

[d'une certaine façon, Pourim est une sorte de Saint Valentin, une journée propice à renforcer notre relation avec notre fiancée : la Torah!]

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-> "La lumière se rapporte à la Torah" : le but de la guéoula est que les juifs s'élèvent et parvienne à ressentir dans leur intériorité que la seule véritable lumière est contenue dans la Torah, et que la lumière physique du soleil est pâle devant la lumière spirituelle contenue dans la Torah.
[d'après le Sfat Emet]

-> La lumière de la Torah = c'est la manière intellectuelle de servir Hachem ; le plaisir que l'on retire d'une étude approfondie nous rapproche de D.
La joie ... c'est la manière émotionnelle de ressentir la sainteté ... et notre gratitude envers Hachem.
[Maharal- Ohr 'Hadach]

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Les lettres du mot : "ora" (אורה) du verset d'Esther (8,16) font allusion à la Torah Écrite et à la Torah Orale données à Moché au Har Sinaï :
1°/ la 1ere lettre : א (aleph) de ce mot : אורה fait allusion à la Torah Écrite. En effet, elle est constituée de la lettre : vav de guématria 6 et de 2 lettres youd, de guématria 10 chacune, soit un total de 26 qui correspond à la guématria du Nom Divin (יהוה) de guématria 26.
Or, la Torah écrite correspond au Tétragramme (יהוה), c'est pourquoi les 10 Commandements, qui sont un condensé de la Torah Écrite, commencent par la lettre aléph dans : anokhi (Je suis ... - אנכי).

2°/ la seconde lettre : vav (ו) de guématria 6 fait allusion à la Torah Orale, car la Torah Orale contient 6 traités.

3°/ les 2 dernières lettres du mot : אורה, forment le mot : ar (montagne - הר), en allusion au fait qu'aussi bien la Torah Écrite que la Torah Orale ont été données à Moché au Har Sinaï.

[Le rav Soloveitchik, se basant sur le midrach Tan’houma (début de Noa’h) enseigne que lorsque les juifs ont proclamé : "naasé vénichma" (au Har Sinaï), il s’agissait uniquement de la Torah Écrite, et c’est pourquoi Hachem a dû suspendre le Har Sinaï pour qu’ils en viennent à accepter la Torah Orale.
C’est ainsi que Pourim est le jour du don de la Torah Orale.

Nous fêtons Shavouot comme jour d’acception de nous-même de la Torah Écrite, et à Pourim nous amplifions cela en acceptant également de nous-même la Torah Orale.
=> Puisque Pourim marque notre acceptation de toute la Torah, la lumière est alors totale, et la fête, la joie, ... est également totale!
D'où l'importance en ce jour de l'étudier, pour concrétiser cela! ]

"Si tel est le bon plaisir du roi, qu'il soit rendu un ordre écrit de les faire périr, et moi, je mettrai 10 000 kikars d'argent à la disposition des agents [royaux] pour être versés dans les trésors du roi" (Méguilat Esther 3,9)

-> Selon le 'Hatam Sofer, lorsque Haman a donné à A'hachvéroch ces 10 000 kikar d'argent, il lui a conseillé de les donner aux pauvres.
En effet, A'hachvéroch aurait du mal à expliquer comment il a pu accepter un pot-de-vin pour permettre d'anéantir une nation toute entière.
Par cela, il n'avait pas besoin d'utiliser cet argent de ses fonds propres, et cela lui permettait de prouver qu'il agissait uniquement pour le bien de son pays!

-> Le 'Hida (Ahavat David 11d) rapporte les paroles de Haman à A'hachvéroch : "Si vous le désirez, vous pouvez consacrer tout cet argent pour la tsédaka! Il est certain que le mérite de la tsédaka, va nous protéger et se tenir devant nous pour nous faire réussir dans nos actions, et renforcer nos mérites face à ceux d'Israël!
Cela vaut la peine que nos Shékalim viennent annuler leurs Shéakim."

[de nombreux autres commentateurs affirment également que Haman a donné 10 000 kikars d'argent à la tsédaka, comme par exemple parmi les "récents" : le Pri Tsadik (Shékalim 15) ; le Yaarot Dvach (Pourim) ; le 'Hazon Ovadia (p.311) ; ... ]

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-> Le 'Hatam Sofer poursuit que lorsque les gens verront que l'argent ira à la tsédaka, ils raisonneront que Haman est quelqu'un de bien.
En effet, puisqu'étant un modèle en terme de tsédaka, s'il souhaite tuer tous les juifs, c'est forcément qu'il le fait avec les meilleures intentions pour le bien du pays.

-> La guémara (Méguila 16a) rapporte que lorsque Haman est venu voir Mordé'haï afin de lui revêtir des habits royaux pour le mener sur le cheval royal, celui-ci était en train d'enseigner les lois de kémitsa (קמיצה - la façon dont le Cohen mesurait la farine avec sa poignée (komets) dans le cadre des sacrifices apportés sur l'Autel).

Haman lui a dit : "Ta poignée de farine a repoussé mes 10 000 kikars d'argent!"

=> La kémitsa est quelque chose de spirituelle, c'est une mitsva, tandis que les 10 000 kikars sont d'ordre matériel, c'est un pot-de-vin. N'est-ce pas évident que le spirituel repousse le matériel? Qu'y a-t-il de si spécial?

Le rav Nevenzahl explique que la comparaison de Haman prend tout son sens dans le fait que les 10 000 kikar de Haman étaient en réalité également spirituels, puisqu'étant de la tsédaka!
Haman affirme alors que la mitsva de Mordé'haï a vaincu sa propre mitsva.

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"Parmi les descendants de Haman, il y en a qui ont étudié la Torah à Bné Brak"
[guémara Sanhédrin 96b]

=> Quel mérite a permis à certains de ses descendants de se convertir au judaïsme, et même à étudier la Torah?

Le rav Nevenzahl suggère que c'est grâce à l'importante somme d'argent qu'il a versée à la tsédaka.

-> Le ‘Hazon Ich explique qu’il s’agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d’après le père, qui dans notre cas n’était pas un descendant d’Amalek.
Par contre, s’ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Quel illustre personnage a été un descendant de Haman?

Le Métivta (sur guémara Sanhédrin 96b) affirme que Rabbi Akiva fait partie des descendants de Haman qui ont étudié à Bné Brak.
Une version du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 425) également explicitement cela.

-> Rabbénou Nissim (guémara Béra'hot 27b) et le Rambam (vers le début de l'introduction au Michné Torah) écrivent que Rabbi Akiva venait d'une famille de convertis.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 32b), son lieu principal où il a vécu est : Bné Brak.

-> Rachi (guémara Baba Métsia 11b) rapporte que Rabbi Akiva s'occupait tout particulièrement de la tsédaka (gabbaï tsédaka).

=> Le rav Nevenzahl suggère que cela n'est pas une coïncidence, et que cela provenait du fait que son arrière-arrière-arrière grand-père (Haman) avait donné à la tsédaka une importante somme.

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-> Il est évident que Haman a donné à la tsédaka avec les pires intentions possibles : pour aider à anéantir le peuple juif! Néanmoins, il a quand même mérité une certaine récompense pour cela.
Il est évident qu'il est punie au Guéhinam pour ses terribles fautes, et pour son désir d'avoir cherché à détruire les juifs, mais malgré cela il reçoit une récompense pour sa bonne action.

Nos Sages nous enseignent également que Balak a mérité une récompense pour les 42 sacrifices qu'il a pu offrir à D. dans le but de maudire le peuple juif.
En effet, malgré ses mauvaises intentions, il a mérité d'avoir comme descendante : Ruth, le roi David, ...

=> S'il en est ainsi chez les réchaïm, à combien plus forte raison devons-nous considérer avec importance les conséquences positives de nos bonnes actions!!

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-> La mitsva du demi-Shékel (ma'hatsit aShékel – מחצית השקל) a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d’argent qu’Haman voulait donner à A’hachvéroch pour anéantir les juifs.

En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu’Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c’est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C’est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d’écouter la paracha Chékalim."

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-> Pour anéantir le peuple juif, Haman a été prêt à débourser 10 000 kikars d'argent. Selon le rav Lumbroso cela équivaut à 680 tonnes d'argent!

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-> Lors que Névou'hadnétsar, roi de Bavél, assiégea la ville de Jérusalem et qu'il emmena en exil les dirigeants de cette ville, il est écrit : "Il exila ... tous les dirigeants et tous les vaillants guerriers, au nombre de 10 000" (Méla'him II 24,14).

=> C'est pourquoi Haman a voulu, en allusion, offrir au trésor royal 10 000 kikars d'argent qui correspondaient aux 10 000 chefs exilés par le roi Névou'hadnétser pour forcer la main d'A'hachvéroch et lui signifier : si ton prédécesseur Névou'hadnétsar a jugé bon d'exiler les 10 000 dirigeants juifs, c'est une preuve que ce peuple est nuisible et mérite d'être exterminé.
[Méam Loez]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/02/23/1177-2

Le jeûne d’Esther : un jeûne de joie!

+ Le jeûne d'Esther : un jeûne de joie!

-> Quel événement historique vient nous rappeler le jeûne d'Esther?
1°/ Le souvenir des 3 jours de jeûne d'Esther avant qu'elle n'aille parler à A'hachvéroch.
Ces jours se sont déroulés pendant le mois de Nissan, durant la fête de Pessa'h.
La coutume étant de ne pas jeûner en Nissan, nos Sages ont déplacé ces 3 jours avant Pourim afin qu'ils soient associés avec cette fête, et les ont réduits à 1 seul jour pour que cela ne nous soit pas trop difficile à réaliser.

2°/ Nous avons mené une guerre le 13 Adar, et la coutume des juifs était de jeûner le jour où ils se battaient afin d'avoir davantage d'aide Divine dans la bataille.
[le jeûne rend faible, et oblige à placer toutes nos espérances de victoire en Hachem]
Nous jeûnons le 13 Adar en souvenir de cela, et le nom Taanit Esther provient du fait qu'elle a joué un rôle majeur dans l'histoire de Pourim.

=> Le 'Hayé Adam (klal 155,3) affirme que le jeûne d'Esther vient nous rappeler quelque chose de positif : Hachem nous écoute toujours dans nos moments difficiles, lorsque l'on se tourne vers Lui de tout notre cœur.

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-> Le rav Soloveitchik enseigne que ce jeûne est différent de tous les autres jeûnes, qui sont des jours tristes (ex: destruction du Temple, 1ere brèche dans la muraille de Jérusalem, ...), tandis que le taanit Esther est un jour de joie.

[le Kol Bo (siman 62) écrit explicitement : "C'est un jeûne de joie et de souvenir du miracle que nous avons reçu au même moment dans la joie" (véou taanit chél sim'ha oulizkaron aness kibélou'ou bésim'ha béota chaa aléhem)]

-> Les 4 autres jeûnes que fixèrent nos Sages trouvent leur source dans les malheurs qui frappèrent les juifs aux dates correspondantes lors de la destruction du Temple car celui-ci n'est toujours pas reconstruit.
En revanche, la michna Broura (686,2) rapporte au nom du Lévouch "qu'à l'époque de Mordé'haï et Esther, les juifs se rassemblèrent le 13 Adar pour combattre et se défendre. Ils durent pour cela susciter la miséricorde Divine et supplier qu'Hachem les aide à se venger de leurs ennemis. Déjà auparavant, les Bné Israël avaient coutume de jeûner l'approche d'une bataille comme ce fut le cas au temps de Moché lorsqu'ils combattirent Amalek.
C'est pourquoi ils jeûnèrent à l'époque de Mordé'haï et Esther en ce jour pour la même raison.
Ainsi en est-il de tout le peuple d'Israël en ce jour du jeûne d'Esther. C'est une manière de se souvenir qu'Hachem voit et entend chaque homme au temps de l'épreuve lorsqu'il jeûne et revient à Lui de tout son cœur, comme ce fut le cas à l'époque."

Le rav Elimélé'h Biderman commente : Cela nous révèle que ce jeûne a été fixé afin d'enraciner en nous la force de la prière et du repentir afin de nous rappeler qu'à chaque génération Hachem écoute la prière de ceux qui reviennent à Lui.
[tout cela génère beaucoup de joie!]

-> Le Ran (guémara Taanit 5a) cite le Raavad, qui dit que le jeûne d'Esther est différent car il vient en souvenir du miracle (zikaron laness) qui s'est passé en ce jour.
D'ailleurs, c'est pour cela qu'il n'y a aucune contradiction entre le fait d'enchaîner un jour de jeûne et un jour de festin, puisque dans les 2 l'élément principal est la joie!

-> Lorsque le jeûne du 17 Tamouz ou du 9 Av tombe un Shabbath, on le repousse au dimanche suivant.
Par contre lorsque le jeûne d'Esther tombe un Shabbath, on l'avance au jeudi précédant.
Pourquoi une telle différence?

Selon la guémara (Méguila 5a), on ne se précipite pas à commémorer quelque chose de négative.
Les Shéiltot (67) écrivent que puisque le taanit Esther commémore une chose positive, mieux vaut le faire plus tôt que plus tard.

-> Le Rambam (Hilkhot Taaniyot 1,14) écrit qu'on ne doit pas être trop joyeux pendant un jour de jeûne.
De nombreux A'haronim maintienne que cela ne s'applique pas au taanit Esther, durant lequel on a le droit d'être joyeux, car c'est un jeûne de joie.

Il y a une discussion entre nos Sages à savoir si on a le droit de se marier la nuit avant un jour de jeûne.
Selon le rav Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 18,5), normalement il faut éviter de se marier la veille au soir d'un jeûne, cependant cela est permis la veille du taanit Esther.

Dans ses mots : "Le taanit Esther est différent ... car c'est un souvenir du taanit qui s'est passé à l'époque de Mordé'haï et d'Esther, et nous nous rappelons que Hachem écoute chaque personne qui jeûne et qui fait téchouva."

=> ce n'est pas un jour de deuil, mais une célébration de notre relation si spéciale avec papa Hachem, qui nous répond à chaque fois que nous nous tournons vers Lui avec sincérité!

Le rav Karp enseigne que le taanit Esther est une partie de Pourim, à l'image d'une pièce à 2 facettes.
En effet, c'est le fait que nous avons crié/pleuré à Hachem [jour de jeûne = prières, téchouva], qui a entraîné qu'Il nous a répondu en nous délivrant [la journée suivante de Pourim].

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-> Pourquoi Esther a-t-elle demandé au peuple juif de jeuner pendant 3 jours?

3 jours complets font 72 heures, qui est la guématria du mot : 'hessed (חסד).
Esther a demandé au peuple juif de jeûner durant 3 jours car elle voulait éveiller l'Attribut Divin de bonté ('hessed), afin de permettre aux prières du peuple juif d'être acceptées.
[Bné Yissa'har]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2015/03/17/le-jeune-desther