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"Haman sortit ce jour-là, heureux et le cœur joyeux" (Esther 5,9)

-> Nous devons maintenant comprendre comment il est approprié pour la Torah de dire d'Haman qu'il avait un cœur joyeux.
Surtout qu'on trouve dans de nombreux autres versets du Tana'h : "Il buvait et son cœur était joyeux" (Shoftim 19,6&22 ; Chmouël I 25,36 ; Chmouël II 13,28 ; Méla'him I 8,66 ; Ruth 3,7 ; ...), et sur ces mots la guémara suggère que cette formulation fait référence à l'étude de la Torah.

=> Si tel est le cas, comment est-il approprié de dire à propos d'Haman qu'il avait un " cœur joyeux ", ce qui implique qu'il étudiait la Torah ?

[ en ce qui concerne l'utilisation de cette expression dans le récit de Boaz, le midrach dit qu'elle signifie qu'il a récité le Birkat HaMazon, ce qui implique que cela donne à une personne un cœur joyeux. (midrach Ruth rabba 5).
Ailleurs, le midrach (Tan'houma Béhar 3) dit que cette expression se réfère à l'étude de la Torah.]
[...]

Lorsqu'Esther a organisé son festin et invité Haman à y assister, elle avait des intentions saintes. Elle a certainement organisé cette fête de manière à ce qu'elle soit enracinée dans la sainteté.
Son intention était de séparer Haman de la Sitra A'hara, de la source de sa vitalité, et elle l'a donc invité à son festin, qui était préparé dans la sainteté. Elle voulait ainsi le couper de toute source de vitalité.
Il serait séparé de son côté racha, mais serait incapable de s'attacher avec succès au côté de la sainteté, pour en recevoir la vitalité. C'est ce qui causera sa perte.

C'est le sens profond du verset : "Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain, et s'il a soif, donne-lui de l'eau à boire, car tu jetteras des charbons sur sa tête" (Michlé 25,21-22).
En séparant votre ennemi du côté racha, afin de l'amener vers le côté de la sainteté, qu'il ne parviendra jamais à atteindre, vous "jetez des charbons sur sa tête".
Rachi commente que cela fait référence au mauvais penchant. S'il a faim et vous demande de le rassasier de fautes, amenez-le au beit midrach et nourrissez-le de Torah. De même, donnez-lui à boire l'eau de la Torah.

C'est ce que signifie le verset "Haman sortit ce jour-là, heureux et le cœur joyeux", lorsqu'il participa au festin d'Esther, qui était du côté de la sainteté : elle le sépara de la Sitra A'hara (force du mal/impureté) afin de l'amener du côté de la sainteté et le coupa ainsi de sa source de vitalité.
Ainsi, le verset dit "avec un cœur joyeux", ce qui fait référence aux actes qui sont nourris par le côté de la sainteté, comme l'étude de la Torah.
C'est pourquoi le verset suivant dit : "Mais Haman s'est retenu." En effet, comment peut-on dire qu'Haman s'est retenu, puisque la retenue est une bonne qualité? Comme le dit la Michna : "Qui est fort? Celui qui contrôle son penchant" (Pirké Avot 4,1).
Grâce aux étincelles de sainteté qu'Haman a reçues en participant au festin d'Esther, il a été en mesure de réfréner son mauvais penchant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim n°5 ]

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=> En servant à Haman un festin préparé dans la sainteté, Esther a séparé Haman de sa source de mal, affaiblissant ainsi son pouvoir de faire le mal.

Le mois d’Adar – un mois dissimulé + 2e Adar

+ Le mois d'Adar - un mois dissimulé :

-> L'année juive commence avec Nissan, un mois de miracles merveilleux (en Egypte et ensuite) démontrant la présence, la puissance et l'amour d'Hachem.
La lumière éclatante de Nissan illumine dans l'année, ainsi que le mois que suit : Iyar, puis Sivan, ... Mais au fur et à mesure que la lumière s'éloigne de sa source (Nissan), elle devient de plus en plus faible.

Enfin, nous arrivons à Adar, qui est le dernier mois. Adar (אדר) est similaire au mot אדרת (adéret), qui signifie un manteau. Lorsque la lumière de Nissan atteint Adar, elle est pratiquement invisible, imperceptible. Par conséquent, il n'y a pas de miracles révélés. Hachem est caché, dissimulé et invisible sous le voile de la nature.

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-> Lorsque Haman voulait détruire la nation juive, il tira au sort le moment le plus propice. Il commença par les jours, mais ceux-ci protestèrent. Le dimanche dit : "Hachem, tu as créé les cieux et la terre le premier jour. Israël respecte l'alliance qui permet aux [cieux et à la terre] d'exister. Si vous voulez déraciner Israël, déracinez d'abord le ciel et la terre!"
De la même manière, chaque jour protestait contre la destruction du peuple juif.

Lorsque Haman vit qu'aucun des jours de la semaine n'était propice à la destruction du peuple juif, il se concentra sur les mois. Mais Nissan avait le mérite de Pessa'h, Iyar celui de Pessa'h Shéni, et Sivan celui du don Torah. Tamouz et Av ont protesté en disant que Israël avait déjà enduré suffisamment de souffrances au cours de ces mois. Elloul eut le mérite d'achever le mur autour de Jérusalem à l'époque de Né'hémia ; Tichri, celui du shofar, de Yom Kippour et de Souccot ; 'Hechvan, celui de Sarah, qui mourut alors ; Kislev, celui de Hanoucca ; Tévet, celui de la séparation d'avec les épouses non juives à l'époque d'Esdras ; en Shevat, le peuple juif se rassembla pour prendre des mesures concernant la pilguech dans l'idole de Giva et Mikha (voir Shoftim chap.17-21). [certains événements se produiront après Pourim]

Puis vint Adar. En Adar, Haman n'a pu discerner aucun mérite.
De plus, Haman a parcouru tous les mazalot des mois et s'est rendu compte que chacun d'entre eux comportait des mérites pour le peuple juif. Cependant, le mazal d'Adar, le poisson, n'avait aucun mérite. De plus, Moshé est mort en Adar, et Haman ne savait pas que Moché était également né en Adar.
[d'après le midrach rabba Esther 7,11]

-> Il est logique que la naissance de Moché ait été oubliée et inconnue, car le mois d'Adar, sombre et lointain, est un mois d'oubli. En fait, avec la mort de Moché, la Torah a commencé à être oubliée. Immédiatement après sa mort, 3 000 halakhot ont été oubliées" (Témoura 16a).
Adar est une période où Tsion s'inquiète : "Hachem m'a abandonné et Hachem m'a oublié" (Yéchayahou 49,14).

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-> S'il y a une période qui se trouve au bas de l'année, oubliée et dans l'obscurité (Adar), il y a aussi des gens qui se trouvent au bas de l'échelle, oubliés et dans l'obscurité. Ce sont les âmes les plus basses qui fonctionnent à peine spirituellement, voire pas du tout.

Et dans le grand cycle du temps qu'est l'histoire, ces âmes les plus basses naissent à la fin, pendant la période de ikvéta dé'méchi'ha (talon du machia'h, période juste avant la guéoula).
À l'instar de l'anatomie humaine, le peuple juif débute par la génération de la tête, qui a reçu la Torah au mont Sinaï, descend à la génération du cœur, qui a construit le Temple, et se déplace continuellement vers l'extérieur et vers le bas jusqu'aux autres organes du corps.

Tout en bas de l'échelle se trouvent les âmes situées sur la plante des pieds, les talons.
Les dernières générations avant machia'h vivent dans un contexte de hester panim (dissimulation de la face d'Hachem) extraordinaire. C'est pourquoi la plupart des juifs d'aujourd'hui ne savent même pas qu'il y a un D., et encore moins qu'ils perçoivent Sa présence.

Les juifs de l'histoire de Pourim se trouvaient également dans une sorte d'ikvéta dé'méchi'ha.
Eux aussi se trouvaient à la fin d'un exil (celui de Bavel), et ils étaient confrontés aux résultats dévastateurs de la face cachée d'Hachem, car le peuple avait commencé à s'assimiler et à se marier entre lui et les autres.

Sans prophète pour les guider, les juifs se sentaient perdus face à la menace de l'anéantissement.
La guémara ('Houlin 139b) voit une allusion au nom Esther dans la prédiction selon laquelle Hachem doublerait la dissimulation de Sa face à la fin des temps : "véano'hi aster astir" (Vayélé'h 31,18).

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-> Qu'est-il arrivé à Pourim?

"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" d'un jour où les ennemis des juifs devaient les dominer, les anéantir, en un jour où les juifs ont dominé leurs ennemis.
De même, "le mois [Adar] a été transformé" (véha'hodech acher nééfa'h - Esther 9,22). Tout a été mis sens dessus dessous. Ce qui est toujours en bas est en haut à Adar.

La plante des pieds est toujours au ras du sol, en bas et dans l'obscurité. Mais que se passe-t-il si une personne se tient à l'envers?
Que se passe-t-il si la génération de précédent la venue du machia'h [ikvéta dé'méchi'ha = talons du machia'h = à la fois parce qu'on entend les pas du machia'h qui arrive, mais aussi parce qu'on sera une génération qui sera basse spirituellement comparée aux précédente, comme aux talons/bas des juifs de l'Histoire) devient la génération qui va vivre la guéoula qui construira le 3e Temple, comme la génération de l'histoire de Pourim qui a construit du 2e Temple (avec fin de l'exil de Bavel)?

Dans l'émerveillement de la transformation de Adar (אדר), nous réalisons que א' דר (aléf dar), Hachem, l'Unique (alouf aolam - Maître du monde), veut résider parmi nous.
En Adar, on passe de l'occultation de la présence d'Hachem et de l'oubli à : "le souvenir et l'éblouissement" (nizkarim vénaassim - Méguila 9,28).

C'est ainsi que : "Lorsque Adar arrive, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a).
"Vénaafo'h ou" (Esther 9,1) = "Il a été transformé" = en un instant tout peut être modifier au que si on est au talon (plus bas que bas, tout semble perdu), et bien on devenir à la tête (être la génération qui va permettre la venue du machia'h, qui va faire que Hachem se dévoilera complétement.)
[on est tellement convaincu de cela, qu'on est déjà dans un état où la joie est grande (on voit déjà le machia'h et ce que ça implique)! ]

[ cela est valable collectivement comme individuellement. On doit réaliser que derrière le masque de la naturalité de ce monde, se cache Hachem (rien ne peut se passer sans un décret de sa part), et à tout moment "vénaafo'h ou", tout peut être bouleversé. ]

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+ Adar = un mois de bénédiction :

-> Adar est passé du statut de dernier mois de l'année juive, le plus bas (le talon) et le plus sombre, à celui de mois lumineux et plein de bénédictions.
Son mazal de poissons, qui augmente de façon exponentielle, exprime la nature bénie de ce mois.

Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan - ofen 44) enseigne que chaque mois a un ange, et le nom de celui d'Adar est Avarchiel, de la racine de béra'ha (bénédiction).
Cet ange a 25 autres anges sous lui, tous chargés de la bénédiction, ce qui correspond aux 26 fois où l'on récite hodou l'Hachem ki tov le Shabbath matin.
Au cours du mois d'Adar, Moché a commencé à bénir le peuple juif juste avant sa mort.

C'est en raison de la nature bénie de ce mois que nos Sages conseillent d'investir dans des opportunités financières pendant Adar ('Hatam Sofer [7 Adar 5591] ; Bné Yissa'har [maamaré Kislev 4,83]) et de programmer d'enventuels procès contre des non-juifs pendant ce mois (guémara Taanit 29b).

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-> "Lorsque commence le mois de Av nous diminuons notre joie, de même lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)

-> En tant que mois de bénédiction (béra'ha) et de délivrance (yéchoua), Adar est synonyme de joie. Et cette joie n'est pas statique, elle ne cesse de croître.
La guémara compare l'augmentation de la joie d'Adar à la diminution de la joie en Av.
En Av, la joie diminue par étapes : d'abord les neuf jours avec leurs restrictions sur les activités joyeuses, puis le 7 Av avec plus de restrictions, puis la veille du 9 Av, et enfin le 9 Av lui-même, où nous n'avons même pas le droit d'étudier la Torah (sauf rares exceptions).

De même, la joie d'Adar devient de plus en plus forte, atteignant son point culminant avec Pourim, qui nous transporte ensuite vers Nissan et Pessa'h.
C'est pourquoi nous nous demandons comment nous pouvons profiter de la joie d'Adar.

Une personne plongée dans la matérialité est déprimée par son vide. On est constamment à la recherche du bonheur, sans vraiment le vivre.

Comment les juifs peuvent-ils profiter de la joie d'Adar?
Les juifs peuvent boire, danser et chanter, mais pas pour se réjouir. La fête de Pourim exprime une joie intérieure qui jaillit à cette époque de l'année dans le cœur de ceux qui sont plongés dans la Torah, la prière et le 'hessed.
[la Torah et les mitsvot sont des moyens de nous lier avec Hachem, or il n'y a pas de plus grande joie que le sentiment d'être proche de sa source de vie, de notre papa Hachem.
Alors oui, à pourim on se rend joyeux dans la matérialité, mais on réalise surtout que l'essentiel de la joie est ce sentiment où notre intériorité (âme) est en accord avec ce qu'on doit réellement faire de notre vie, avec la volonté de D. ]

[d'après le rav Moché Wolfson ]

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+ Le 2e mois d'Adar :

-> Nous avons expliqué comment Adar se situe aux confins de l'année, absorbant à peine la lumière émanant de Nissan.
Adar est un mois de hester panim, où Hachem est caché et où le peuple juif se sent oublié dans l'obscurité.

Mais il y a un mois qui est encore plus éloigné de Nissan que le 12e mois de l'année, c'est le 13e mois.

Même si un Adar ordinaire se trouve tout au bord, il fait toujours partie de la communauté des mois (il y a 12 noms différents). Chaque mois correspond à l'une des 12 tribus qui ont voyagé dans le désert dans l'étreinte sacrée des Nuées de Gloire. Chaque tribu et chaque mois portent un arrangement du nom d'Hachem (tsirouf - les 4 lettre יהוה peuvent être réarrangées en 12 tsiroufim différents).
Mais il n'y a pas de 13e arrangement du nom d'Hachem pour le 2e Adar, ni de tribu à laquelle il correspond.

Mais le 2e Adar (Adar Shéni) correspond aux juifs. À l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]

Dans les recoins les plus extrêmes du temps (13e mois après Nissan), privé d'un arrangement du nom d'Hachem, le 2e Adar correspond à ces juifs à la traîne qui rejettent La Royauté d'Hachem et ne veulent pas porter un tsirouf.

Mais dans la surprise du "Vénaafo'h ou" (Il a été transformé (la tristesse en joie, de l'anéantissement à la domination) - Esther 9,1) du mois d'Adar, c'est précisément là où Amalek attaque, que nous avons Pourim.
Dans la transformation qui s'opère, nous réalisons que si l'amour le plus grand d'Hachem est démontré aux juifs d'Adar, il est encore plus fortement souligné pour les juifs du 2e Adar.
Pour eux, Hachem Lui-même combine les douze tsiroufim (arrangements du Nom Divin) pour créer un tsirouf complet et devient leur Source et leur Protection.

Nous nous rendons compte que cet ajout supplémentaire d'un mois est ce qui ramène réellement les juifs à Hachem. Un 2e Adar est ajouté pour aider la lune, qui symbolise les juifs, à rattraper le soleil, qui symbolise Hachem. Même les âmes les plus rejetées et les plus rebelles feront téchouva.

C'est pourquoi, lorsqu'il y a un 2e Adar, nous appelons son Pourim : Pourim Gadol, le grand Pourim, par opposition au Purim Katan, le petit Purim, du premier Adar.
Mais le Pourim d'un 2e Adar est plus important que le Pourim d'une année normale.

Car si Pourim consiste à tout renverser ("vénaafo'h ou"), ce qui était bas devient haut, le mois d'Adar inférieur est encore plus élevé que le mois d'Adar d'une année normale.
En fait, la guémara (Yérouchalmi Méguila 1:5) affirme que le miracle de Pourim a eu lieu pendant un 2e Adar. Du plus bas niveau, nous sommes hissés vers les plus hauts sommets.

[d'après le rav Moché Wolfson ]

Mordé’haï & le dernier verset de la Méguila …

+ Mordé'haï & le dernier verset de la Méguila ...

La Méguila (10,3) se finit par : "Car Mordé'haï, le juif, [venait en] second après le roi A'hachvéroch ... recherchant le bien de son peuple, et parlant de paix à toute sa race."

1°/ Ne pas perdre son appellation de juif :

-> Le Alchikh a commenté : "Mordé'haï, le juif, [venait en] second après le roi" de la façon suivante :
Même avec toute la gloire et l'importance qui lui ont été conférées, Mordé'haï s'est maintenu dans sa définition : "Mordé'haï, le juif".

S'il est devenu le "second", c'est uniquement par rapport "au roi A'hachvéroch".
Mais il n'a vu en cela aucune raison de se glorifier, ni aucun titre honorifique.
-> Le 'Hatam Sofer explique que :
Bien que Mordé'haï ait été hissé au top de la hiérarchie et du pouvoir, deux années plus tard, lorsque le Temple sera reconstruit sous la direction de Darius, le fils d'Esther, Mordé'haï n'hésita pas un instant à abandonner toute sa gloire et son rang social pour monter en terre d'Israël et devenir préposé à la trésorerie du Beit Mikdach, comme nous le lisons dans le traité Shékalim (5,1) : "Péta'hya était responsable de la caisse pour les offrandes d'oiseaux ; Péta'hya n'est autre que Mordé'haï."

=> Mieux valait à ses yeux renoncer à cette position prestigieuse auprès du roi de Perse, ne plus être "le second après le roi 'hachvéroch", et s'occuper des offrandes apportées par les juifs dans la maison de Hachem!

2°/ Garder un amour total pour son peuple ...

-> Le Beit haLévi explique :
"Mordé'haï ne s'est pas contenté d'accomplir de bonnes choses.
Il cherchait constamment à aider et à pratiquer la bienfaisance à l'égard de la nation d'Israël.

C'est ce que signifie l'expression : "recherchant le bien de son peuple", c'est-à-dire qu'avant même que ses frères lui demandent de l'aide, il se souciait de leur bien-être et de leurs besoins, constamment."

-> Le Alchikh disait également :
"Mordé'haï accordait les mêmes égards à tous les membres de son peuple, et se souciait de chacun de la même manière.
Il ne privilégiait aucunement sa tribu, celle de Binyamin, par rapport aux autres."

-> Le Rav Yits'hak Zeèv Soloveitchik commente les tout derniers mots de la méguila : "Et parlant avec Shalom (paix) à tout son zéra" (sa race, sa descendance) avec humour :
"Même après que Mordé'haï eut été promu à une haute dignité et fut devenu l'une des personnalités les plus proches du roi, il n'hésitait pas à dire Shalom et à saluer : "Bonjour!", "Bonne année!", et ce "à toute sa descendance" (zéra), c'est-à-dire à chaque enfant, sans se sentir aucunement atteint dans son honneur.

=> Il disait Shalom à tous, du plus petit au plus grand."

Source (b"h) : compilation personnelle issue du "Talelei Oroth" du rav Yssa'har Dov Rubin

"Celui qui prie pour son prochain tout en ayant besoin de la même chose que lui, est exaucé en premier. "

[guémara Baba Kama 82a]

-> "La chose [le complot] devint connue de Mordé'haï" (Méguilat Esther 2,22)
Le Alchikh commente que la Méguila nous livre ici un enseignement éthique de grande importante.

Que l'homme n'en vienne pas à prôner le "principe" du "chacun pour soi, et D. pour tous!"

Il ne suffit pas de se soucier chacun de son bien-être en se disant que D. Se préoccupera de celui de tout le monde.
Car aussi longtemps qu'une personne agit exclusivement pour elle-même sans s'inquiéter de son prochain, D. n'épanche Sa bienfaisance sur aucun des 2.

=> "Celui qui prie pour son prochain tout en ayant besoin de la même chose que lui, est exaucé en premier. " [guémara Baba Kama 82a]

Voilà pourquoi la Méguila relate qu'Esther et Mordé'haï détenaient tous deux cette qualité.
Celui-ci cherchait le bien de celle-là, raison pour laquelle : "il relata à Esther, la reine."
Et cette dernière voulut que les bénéfices en reviennent à Mordé'haï, ce pour quoi elle en fit part : "au roi au nom de Mordé'haï"

Source (b"h) : issu du "Talelei Oroth" du rav Yssa'har Dov Rubin

"Quiconque rapporte une parole [vraie et bénéfique] au nom de celui qui l’a émise amène la Délivrance dans le monde. "

[guémara Méguila 15a]

C’est ainsi que dans la méguilat Esther (2,22), il est écrit : "Esther dit au roi, au nom de Mordé’haï "

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-> De très nombreuses personnes ont fait attention à citer leurs sources, et pourtant la délivrance n'est pas encore venue. Pourquoi?

Le 'Hozé de Lublin répond que nos Sages ne signifient pas que cela va automatiquement amener la délivrance finale, mais plutôt une délivrance à l'échelle d'une personne ou d'une seule communauté.

L’essentiel d’un jeûne …

+ Le jeûne d'Esther ...

Il est écrit dans la michna Broura (686,2) :
"La raison pour laquelle nous jeûnons ce jour-là est parce qu'à l'époque de Mordé'haï et Esther, les juifs se réunirent pour se défendre de leurs ennemis le 13 Adar [parce que c'était le jour décrété par le Roi perse pour l'anéantissement complet des juifs].
Ce jour là, ils prièrent D. d'avoir pitié d'eux et de leur porter secours face à leurs ennemis.

=> Ce jour est appelé jeûne d'Esther pour nous rappeler que D. voit et entend chaque personne lorsqu'elle L'appelle de tout son cœur et retourne vers Lui quand elle est en détresse, comme ce fut le cas à cette époque."

Il est important de rapporter la vision de la michna Béroura (549:1) concernant les jeûnes d'une manière générale :
"C'est pourquoi chacun doit faire son introspection lors des jours de jeûne, évaluer ses actions, et faire Téchouva [corriger ses actions et ses traits de caractère].

Parce que l'essence de ce jour n'est pas le jeûne. [...]

Parce que le jeûne n'est qu'un prélude à la Téchouva.

C'est pourquoi ces personnes qui vont se promener et perdent leur temps les jours où ils jeûnent ont placé ce qui est secondaire [jeûner] avant ce qui est primordial [la Téchouva]."

=> N'oublions pas que jeûner est un moyen de nous inviter à l'introspection et à retourner sincèrement vers D.

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-> Le rav Shlomo Ganzfried (Kitsour Shoul'han Arou'h 121,1) enseigne que le but d'un jeûne est d'éveiller le cœur à la téchouva.
En un tel jour, l'essentiel n'est pas le jeûne, mais c'est la téchouva.
Pour preuve, dans le livre de Yona, il est écrit : "Hachem considéra leur conduite, voyant qu'ils avaient abandonné leur mauvaise voie" (Yona 3,10). Nos Sages commentent qu'il n'est pas dit que Hachem a vu qu'ils jeûnaient, mais qu'Il a vu "leur conduite", le fait qu'ils ont "abandonné leur mauvaise voie".
=> Le jeûne n'est qu'une mise en condition préalable à la téchouva, et ne se focaliser que sur la partie jeûne s'est : "se saisir de l'accessoire, et abandonner l'essentiel".

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-> Selon le Kav haYachar (chap.97), par le festin et la multiplication des manifestations de joie, il est à craindre que le peuple juif puisse en venir à fauter, à perdre en émouna.
C'est pourquoi, nos Sages ont fixé le jeûne avant la fête car cette abstinence a le pouvoir d'éloigner l'homme du pêché, et ainsi de faire taire l'ange accusateur.

Le Kav haYachar écrit : "Hachem a dit que nous devons jeûner avant Pourim car le fait de jeûner est une ségoula pour être sauvé des fautes. Cela nous protège du fait que le Satan puisse nous accuser et entraîner la nation juive à fauter en raison de l'abondance de nourritures et de boissons".

Le Kav haYachar écrit également : "Le jeûne d'Esther est très propice pour que nos prières soient exaucées par le mérite de Mordé'haï et d'Esther. Tout celui qui a besoin d'une délivrance [dans un domaine] doit prendre le temps de dire le Téhilim 22 (ayélét acha'har), et ensuite il doit déverser son cœur en prières à Hachem, lui exprimant ses requêtes, et éveillant le mérite de Mordé'haï et de Esther.
Par leurs mérites, Hachem va écouter ses prières, ouvrir les portes de la compassion, et répondre à ses prières ...
C'est pourquoi, bien-aimés d'Hachem, sainte nation ... éveillez les mérites de Mordé'haï et d'Esther, car le jeûne d'Esther et le jour de Pourim sont des jours de désir et d'amour (ratson vé'aava).
Il est bon de prier pendant le jeûne d'Esther, et Celui qui écoute les prières va répondre avec miséricorde à nos prières. Amen!"

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-> Le rav Chimon Barou'h enseigne que ce jeûne est différent des 4 autres (Guédalia, 3 Tichri, 10 Tévet, 17 Tamouz et 9 Av), qui sont des journées de deuil, nous rappelant les différentes étapes de la destruction du Temple.
Par contre, le jeûne d'Esther est un jeûne de joie, en souvenir des miracles que D. fit en faveur de Son peuple, et qui fût accepté à l'époque avec joie.

-> Selon Rabbénou Ephraïm (Chémot 10,22), on jeûne le 13 Adar (veille de Pourim), en souvenir de nos très nombreux frères juifs qui sont morts pendant la plaie de l'obscurité, et de pleurer sur ce tragique événement.

Le Rokéa'h ajoute que Haman avait conscience des tragédies qui sont arrivées aux juifs en ce jour d'obscurité , mais il ne savait pas que : "tous les enfants d'Israël jouissaient de la lumière dans leurs demeures." (Bo 10,23)
Cela est un signe que l'amour débordant de la présence divine était présent avec les juifs même dans les moments noirs et de tristesse.

S’enivrer à Pourim …

+ S'enivrer à Pourim ...

Commençons par l'origine de cette loi ...

Il est écrit dans la guémara (Méguila 7b) :
"Rava dit : "une personne est obligée de boire à Pourim jusqu'à ce qu'il ne puisse plus voir la différence entre 'maudit soit Haman' et 'béni soit Mordé'haï'. "

-> Le rav Wolbe (Alei Chour) de nous dire que le sens profond du fait de boire à Pourim est de retourner à l'état d'Adam avant la faute où l'on ne distinguera plus le bien du mal.

En effet, en mangeant de l'Arbre de la Connaissance, le bien devint tragiquement mélangé au mal.
En buvant au point de "ne pas connaître le bien du mal", nous exprimons notre désir de retourner à un état où le bien et le mal ne sont plus mélangés, un état où tout est pur bien.

-> Le Rav Yérou'ham Leibovitz (Daat 'Ho'hma ouMoussar) nous enseigne que boire à Pourim libère le corps du contrôle de l'esprit afin de voir si le corps peut être élevé au niveau de l'âme.

Dans le même ordre d'idée, le rav Wolbe (Alei Chour) écrit :
"Rabbi Israël Salanter (1810-1883) avait l'habitude d'être très ivre à Pourim.
Toutefois, dans cet état, il passait sa journée à dire des nouveautés sur la Torah avec une clarté extrême et un génie créatif dans tous les domaines du Talmud.
Il appelait cela "tester le corps" pour voir si son corps était également une incarnation de la sagesse Divine.

Pour nous qui sommes petits en Torah et dans le service divin, il suffit de "boire plus que de coutume, sans être tellement ivre" (Rama, Ora'h 'Haïm 681:2).

Conservons la grandeur du jour et ne le laissons pas devenir une pure perte de temps. "

-> Le Rav Mordé'haï Becher (Gateway to Judaism) de nous expliquer que boire permet de révéler son côté caché, exactement comme D. révéla Sa présence cachée à Pourim, en écrivant :
"Consommer de l'alcool fait également écho aux événements de Pourim d'une autre manière.
L'ivresse conduit une personne à révéler des éléments de sa personnalité qui sont habituellement cachés ["Quand entre le vin, le secret sort" (guémara Erouvin 65a)].
A Pourim, ce qui transparaît c'est l'amour de D. pour le Peuple juif, un amour qui avait été caché à l'époque de l'exil perse."

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-> "Quand le vin entre, le secret sort" (nékaness yaïne, yotsé sod - guémara Erouvin 65a)
Il existe une allusion à ce principe par le fait que le vin (yaïne - יין) et le secret (sod - סוד) ont la même guématria, à savoir : 70.

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+ Supplément :
1°/ Comment accomplit-on la mitsva de se réjouir?
Il est écrit : "Un homme doit boire du vin à Pourim" (Choulh'an Arouh', Orah' H'aim 695:2).

Le Emek Béra'ha (p.126) de préciser :
"A la différence des autres yamim tovim pour lesquels boire du vin est seulement un moyen d'atteindre un état de joie, à Pourim, boire du vin est en soi un mitsva comme en atteste le verset : "un jour de festin et de joie" (méguilat Esther 9,22) "

2°/ Pourquoi nos Sages ont-ils institué une telle Mitsva?
" Parce que tous les miracles de Pourim se passèrent au cours de festins où il y avait du vin.
La Reine Vachti fut détrônée pendant un festin [organisé par le roi Ah'achvéroh], et cela conduit à ce qu'Esther monte sur le trône.
Egalement, Haman connut sa chute à une festin [organisé par Esther et cela conduit à ce que le décret d'Haman soit annulé.
Donc les miracles advinrent autour de festins au cours desquels il y avait du vin] les Sages ont institué de boire du vin et de s'enivrer en souvenir de ces événements. "
(Biour Halah'a, Orah' H'aim 695).

3°/ Il existe 2 avis en ce qui concerne le fait de devenir ivre afin d'accomplir la mitsva : certains avis disent que c'est une obligation (Choul'han Arou'h, Ora'h 'Haïm 695:2), et d'autres disent qu'on doit seulement boire plus que de coutume, mais pas au point de devenir ivre. (Rama, Ora'h 'Haïm 695:2).

=> Quel avis doit-on suivre?

Il est écrit dans le Biour Hala'ha (695) :
"Les Sages ne voulaient certainement pas que les gens s'enivrent et fassent les imbéciles.
Il n'était pas non plus dans leur intention d'avoir une joie vide de sens, mais plutôt d'utiliser les plaisirs physiques raffinés pour atteindre des hauteurs dans l'amour de D. et s'émerveiller des miracles que D. accomplit pour nous.

Cependant, si quelqu'un pense que le fait de s'enivrer l'empêchera d'accomplir les mitsvot, ou de se laver les mains avant le repas ou encore de réciter les bénédictions adéquates sur la nourriture ou de prier comme il se doit ou peut le conduire à les pensées inadéquates, alors il devrait [suivre la seconde opinion et boire avec modération et] ne pas s'enivrer.

Tout ce que l'on doit faire doit l'être par amour pour D."

=> S'enivrer à Pourim a pour objectif de reconnaître D. dans la joie, et on peut illustrer cela par ce qui suit :

Rabbi Chlomo Carlebach donna une fois une leçon sur Pourim et il y demanda quelle est la différence entre un ivrogne et un juif qui s'enivre à Pourim?

Réponse: Quand tu montres deux doigts à un ivrogne, il en voit quatre, si tu en lève cinq il en voit trois ...

Mais quand tu montres deux doigts à un juif qui s'est enivré à Pourim il voit Un , cinq doigts, ils voit Un, trois doigts il voit Un ...

Hachem on t'aime!!

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-> Les nations du monde boivent afin d'oublier leurs soucis et afin de se couper de la réalité.
Les juifs boivent afin de révéler l'implication de Hachem dans l'histoire de Pourim, et afin de davantage ressentir l'Unique.

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot) enseigne :
"Le vin ne fait pas partie de ce monde, il a un aspect divin parce qu'il "réjouit D. et l'homme" [Choftim 9,13].
[...]
S'il est utilisé correctement, il permet une ascension spirituelle : ça rend vif et donne une sagesse Divine, s'il est utilisé de façon incorrecte, on peut en mourir d'une certaine manière (comme être un mort vivant). "

-> La guémara décrit la mitsva de boire en ce jour par : "lévassoumé béPouria" [littéralement : se saouler de Pourim].
Le Itouré Torah explique que nous ne devons pas nous laisser enivrer par la boisson, mais par l'essence de Pourim : la joie des mitsvot et l'allégresse d'avoir été sauvé d'une mort certaine par Hachem.

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+ Ne pas arriver à faire la différence entre "Arour Haman" et "Barou'h Mordé'haï" :

1°/ La valeur numérique des mots : "Arour Haman" est de 502, qui est la même que : "Barou'h Mordé'haï".
Nous devons boire jusqu'à ne plus arriver à calculer une telle guématria, et son équivalence [avec facilité de tête].
[Séfer haTodaa]

2°/ La guémara (Béra’hot 54a) dit qu’on est obligé de faire une bénédiction sur un malheur, et ce comme on l’aurait fait sur un bonheur.
Lorsque l'on se connecte à l'origine première de chaque chose, il y a Hachem, et c'est forcément pour notre bien.
Le fait de boire à Pourim, nous aide à remercier D. pour ce qui est en apparence bon et mauvais, d'où le : "Arour Haman" = "Barou'h Mordé'haï".
[le Meiri]

3°/ La grandeur de Hachem devient manifeste par 2 choses : soit la montée des bons ; soit par la chute et l'élimination des méchants.
Ainsi, le "Arour Haman" (la disparition d'un descendant d'Amalek) = "Barou'h Mordé'haï" (la montée au pouvoir de Mordé'haï), car ces 2 moyens ont en commun de rendre manifeste la grandeur de D. dans le monde.
[Séfer haTodaa]

4°/ Selon le Maharal, nous devons boire au point de ne plus avoir de discernement, et en venir à prendre conscience que ce n'est pas notre compréhension qui est source de succès, car tout ne provient que de D.

[Il faut avoir conscience que si le peuple juif a été sauvé, ce n'est pas grâce à un échec de Haman (arour Haman) ou bien grâce aux talents de Mordé'haï (barou'h Mordé'haï).
Non, ces 2 affirmations sont erronées, car il n'y a qu'une vérité : c'est totalement grâce à D.! )

[par la boisson, nous voyons qu'on est facilement enivré, perdant alors toute notre capacité d'agir, de réfléchir. Cette vision de notre petitesse doit être utilisée pour alimenter notre vision de la grandeur d'Hachem.
Même différencier clairement une donnée évidente comme : "Arour Haman" et "Barou'h Mordé'haï", peut m'être impossible ]

Selon le rav 'Hanoch d'Alexander, c'est le degré maximum de conscience que nous pouvons atteindre : réaliser que nos connaissances et compréhensions sont insignifiantes devant celles de Hachem.

-> Le Arizal explique que Morde'haï a rencontré Eliyahou haNavi qui l'a averti que dans le Ciel, D. avait fixé Lui-même l'anéantissement total du peuple juif. Et le miracle n'a pas été le renversement total du sort réservé à Haman comme on le pense.
Le vrai miracle, c'est le retour de l'amour inconditionnel de D. envers le peuple juif, car d'habitude, ce sont nous les hommes, en bas, qui tirons les ficelles de D. La-Haut. Quand on se comporte bien, on reçoit de l'abondance.
Mais à Pourim, c'est différent, le vrai miracle, c'est que D. s'est occupé de tout, tout seul, par amour et miséricorde infinie, sans prendre en compte nos fautes. D. a outrepassé les règles de la nature qui nous condamnaient par nos fautes.

Ainsi, pour que D. fasse des miracles dans nos vies, il faut Lui laisser la place. Lorsqu'on s'alcoolise à Pourim, qu'on ne connait plus ni notre droite ni notre gauche, on laisse D. prendre le contrôle.
Tant que l'homme pense contrôler sa vie, D. lui souffle à l'oreille : "Je te laisse faire, on va pas pouvoir être tous les 2 au volant".
=> La vraie joie intérieure de l'homme vient lorsqu'il sait que de toutes façons, il ne peut pas contrôler toute sa vie comme il le souhaite et qu'Une autre personne le fait pour lui, au mieux.
C'est le plus haut degrés de service divin.
[Rav Pinkous]

[le fait de perdre tout contrôle de soi, nous permet en se jour de ressentir qu'en réalité c'est Hachem qui nous porte, aide en permanence. Que sans Lui rien n'est possible, et qu'avec Lui tout devient possible!
Mordé'haï ou Haman = derrière il y a une source Première : Hachem, et c'est forcément pour notre bien!]

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5°/ Selon le Sarfei Kodech (rabbi 'Haïm Hager), puisque Pourim est le seul jour de l'année où nous devons donner à toute personne qui nous demande quelque chose, il y a beaucoup de gens et d'organisations, qui profitant de l'occasion, viennent nous solliciter.
A force de sollicitations, plus ou moins consciemment nous en venons à maudire fortement Haman, car c'est à cause de lui que ce jour existe avec toutes ces demandes si insistantes, et notre bénédiction de Mordé'haï est alors amoindrie, moins enthousiaste (merci Mordé'haï, mais regarde tout ce que je dois donner!).
=> L'objectif de Pourim est d'en arriver à donner de tout son cœur avec joie, et alors nous ne voyons plus aucune différence entre Haman et Mordé'haï, car les 2 ont contribué à nous permettre de venir en aide à notre prochain!!

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Selon nos Sages (guémara Méguila 7b), à Pourim une personne doit boire du vin "ad délo yada", jusqu’à ne plus pouvoir faire de différence entre "Arour Haman" et "Barou’h Mordé'haï".

-> Le rav Its'hak Mizra'hi explique qu'une personne doit arriver à la compréhension que le mal de Haman et le bien de Mordé'haï proviennent de la même origine : Hachem.
Par lui même, Haman n'a pas de forces, il n'a été qu'un envoyé de Hachem pour réaliser un décret Divin.
De même, Mordé'haï n'a été qu'un envoyé de D. pour sauver le peuple juif, une fois qu'ils ont fait téchouva.
[par son libre arbitre tout un chacun peut choisir le rôle qu'il va "jouer" sur la scène de ce monde, et à la fin devra en rendre des comptes]

-> Il est à noter que la guématria de Haman (המן - guématria de 95) est la même que : Daniel (דניאל) qui selon nos Sages était dans la méguila sous le nom de : Hata'h (v.4,5) celui qui a permis les échanges clés entre Esther et Mordé'haï suite à l'ordre de mort des juifs.
De plus, ces mots ont la même valeur que : haMélé'h (המלך), c'est-à-dire Hachem.
=> Le message est que Hachem contrôle absolument tout, l'apparent bien (Hata'h) et l'apparent mal (Haman).

-> Le Méam Loez (3,7) rapporte que Haman a lancé des dés pour voir si c'était un bon moment pour attaquer le peuple juif.
Le dé avait 6 faces, comme ceux actuels, numéroté de aleph à vav.
En les lançant, il a obtenu :
- en haut : 1,3 et 3 = soit en lettres hébraïques : אגג = Agag = l'origine de Haman ;
- en bas : 4,6 et 6 = renvoyant à : דוד = David (qui représente le peuple juif).
=> Haman pensait à tord qu'il allait régner sur les juifs (Aggag sur David).
Le Méam Loez écrit qu'en réalité Haman n'a pas compris que l'intégralité du tirage au sort était orchestré par Hachem, pour l'amener à sa chute!

=> A Pourim, la moquerie porte sur le fait de tourner en dérision les gens qui comme Haman, cherchent à s'attribuer à eux-même un maximum de pouvoir (tout est entre mes mains, grâce à moi, ...). A ceux qui vouent un culte qu'à eux-même!
["Toute moquerie est interdite, hormis les moqueries de l'idolâtrie" -(guémara Méguila 25)]
Rien ne peut arriver si D. ne l'a pas décrété, et plutôt que de s'énerver contre le bâton, il faut plutôt se tourner vers Celui qui le tient : Hachem, en faisant téchouva (mes fautes ont sûrement conduit à cette situation!) et en priant de tout son cœur.

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5°/ Une personne doit boire "ad délo yada", jusqu'à ne plus pouvoir faire de différence entre "Arour Haman" et "Barou'h Mordé'haï".
Rabbi Moché Feinstein donne l'explication suivante.
Il y a 2 méthodes poussant à servir Hachem :
-> ceux qui se repentent dans les moments difficiles, comme c'était le cas à l'époque de Haman.
Bien que cette méthode fonctionne avec la grande majorité des personnes, le risque est de revenir à ses mauvaises habitudes, une fois que le danger est passé. Elle est plus court terme.
-> il y a un niveau plus élevé : vouloir ressembler, suivre l'exemple d'un tsadik (comme Mordé'haï), qui essaye constamment de s'améliorer.
Bien que peu de gens suivent cette approche, elle est très durable, long terme.

Ces 2 façons d'aborder la vie, ont un même objectif : mieux servir Hachem, même si leur efficacité n'est pas la même dans le temps.
Rabbi Moché Feinstein dit qu'à partir du moment où l'on n'arrive plus à faire de différence entre elles, on est exempt de boire davantage.

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-> "L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï" (guémara Méguila 7b).

Nous devons comprendre la raison pour laquelle nous devons nous enivrer précisément avec du vin au point de confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordékhaï".
Voici l'explication du Arizal (chaar hakavanot Pourim) : "dans chaque klipa, se trouve une étincelle de sainteté qui éclaire de sa lumière l'intérieur de celle-ci et la fait vivre. Ainsi, nous devons prononcer "béni soit Haman" afin d'attirer de la lumière de sainteté précisément sur l'étincelle de kédoucha qu'il contient en lui.
Étant en état d'ivresse, nous devons faire attention à ne pas avoir d'autre kavana! Car s'il devait en être ainsi, nous pourrions également apporter de la lumière à la klipa elle-même, que D. nous en préserve."

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-> Nous pouvons comprendre pourquoi les Sages ont institué un festin de joie durant le jour de Pourim pour que, par l'intermédiaire de celui-ci, puisse s'accomplir : "lorsque le vin entre, le secret sort" (guémara Erouvin 65a).
Cela permet de dévoiler l'âme juive qui est pure et sans aucun défaut. [même un juif qui aura fait les pires fautes possibles, aura toujours son intériorité (âme - partie divine) qui restera identique et pure.
(alors qu'on est recouvert par nos fautes et notre train-train quotidien, le vin permet à notre intériorité de pouvoir prendre le pouvoir (on s'identifie alors à notre "vraie" moi), et cela permet ainsi à cette étincelle divine pure de pleinement s'exprimer. [lorsque l'on boit le vin avec de bonnes intentions])]

Ceci est fait en souvenir du miracle incroyable qui eut lieu durant Pourim, lorsque tout le peuple juif a mérité d'être sauvé du décret de Haman puisqu'il se prosterna devant une statue uniquement en apparence, par crainte du pouvoir du roi mais en aucun cas avec le fond du cœur.

"L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï"."
Nous devons comprendre la raison pour laquelle nous devons nous enivrer précisément avec du vin au point de confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï".
Voici l'explication de notre maître, le Arizal : "dans chaque klipa, se trouve une étincelle de sainteté qui éclaire de sa lumière l'intérieur de celle-ci et la fait vivre. Ainsi, nous devons prononcer "béni soit Haman" afin d'attirer de la lumière de sainteté précisément sur l'étincelle de kédoucha qu'il contient en lui. Étant en état d'ivresse, nous devons faire attention à ne pas avoir d'autre kavana. Car s'il devait en être ainsi, nous pourrions également apporter de la lumière à la klipa elle-même, que D. nous en préserve."

La 2e pendaison des fils d’Haman, en 1946 …

+ La 2e pendaison des fils d'Haman, en 1946 ...

+ Posons quelques données :
1°/ Dans la méguilat Esther, dans la liste des noms des fils d'Haman qui furent pendus, il y a 4 lettres inhabituelles dans la colonne de droite : un petit ת ,ש ,et ,ז et un grand ו.

2°/ Le jour après qu'Haman et ses fils aient été pendus, la reine Esther dit au roi A'hachvéroch : "Si tel est le bon plaisir du roi, qu'il soit permis aux juifs, dans Chouchan, de faire demain encore ce qu'ils ont fait aujourd'hui, et que les dix fils d'Aman soient pendus à la potence." (méguilat Esther 9,13).

Cette requête est surprenante dans la mesure où ils avaient été pendus la veille.

3°/ Il est écrit dans le Zohar : "Le 7ème jour de la fête de Souccot, le jugement des nations du monde est finalisé.
Les décrets émanent de la résidence du Roi.
Les jugements sont levés et exécutés ce jour-là.”
(Zohar, Vayikra 31b)

+ Maintenant, venant en aux faits :
-> Le 7e jour de Souccot, de l'année 5707, ce qui correspond au 16 octobre 1946, 10 proches de Hitler furent pendus après avoir été reconnus coupables de crimes contre l'humanité au procès de Nuremberg.

Le magazine Newsweek (du 28 octobre 1946, dans sa section actualité internationale) raconte l'histoire de la pendaison.
Sur les 23 criminels de guerre nazis en procès à Nuremberg, 11 ont été condamnés à l'exécution par pendaison (et non par une autre mort comme le fait d'être fusillé, la chaise électrique, ...).
Deux heures avant que cette sentence ne tombe Goering s'est suicidé (laissant 10 criminels à pendre).

-> Seul Julius Streicher alla vers la potence de façon indigne.
Un témoin de la scène raconte :
"Streicher apparaît dans la chambre ... Son cri "Heil Hitler" nous fait froid dans le dos ...
Alors qu'il monte sur la plate-forme, nous l'entendons crier : "Et maintenant, je vais vers D.".
Puis il se tourne vers les officiers alliés et vers les huit correspondants de presse alignés face aux potences. Avec un regard plein de haine il fixe tous ces témoins et crie : "Purimfest 1946" (Fête de Pourim 1946). C'est à ce moment que la trappe est tirée. (...) "
(l'article du Newsweek fait état des mêmes faits, ainsi que le New York Times du 16 octobre 1946).

-> Revenons aux petites et grandes lettres dans les noms des fils d'Haman:
- le grand Vav (équivaut à 6) signifie le 6emillénaire (soit de l'année 5001 à 6000).
- Restent les 3 lettres Tav (400), Chin (300) et Zayin (7) : équivalent à 707 du 6ème millénaire, soit l'année 5707.

=> 10 des acolytes de Hitler furent pendus le 7e jour de Souccot de l'année 5707, le 16 octobre 1946.
==> les 10 fils de Haman furent “à nouveau pendus”, exactement comme l'avait demandé la Reine Esther.

+ Petit supplément :
D'après les Sages (Esther Rabba 3:10), chaque fois que l'expression "roi A'hachvéroch" est mentionnée, elle se réfère au personnage lui-même.
Mais lorsque l'expression "le roi" apparaît, il est fait référence à D.

Or, dans notre verset, Esther s'adresse uniquement au roi, elle parle ainsi directement à D., qui va d'ailleurs accepter sa demande dans le verset suivant : "Et le roi ordonna de procéder de la sorte" (Méguilat Esther 9:14)
Et c'est ainsi que 2300 plus tard ...

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-> Selon le Séfer Manot Aharon, les 10 criminels nazis qui ont été pendus étaient les réincarnations des 10 fils d'Haman qui ont été pendus.
Il écrit que Hitler était la réincarnation d'Haman.

Torah & le nombre de lettres dans la Méguila …

+ Torah & le nombre de lettres dans la Méguila ...

Bien avant la création des ordinateurs, le rav Michaël Dov Weissmandl (1903-1957) a été un des pionniers des codes de la Torah.

Peu avant Pourim 1950, il a dit à son élève, le Rav Yaakov Mordé'haï Greenwald les idées suivantes:

Est-ce que je vous ai déjà dit combien de lettres, il y a dans la méguilat Esther?

Il y en a en totalité : 12 196 lettres.

Maintenant, prenons un 'houmach.
A partir de la 1ere fois où la lettre aleph (א) apparaît, en comptant par intervalle de 12 196 lettres, on obtient le mot : Esther (אֶסְתֵּר).

[12 196 lettres après le 1er א, on arrive au ס, puis on compte encore 12 196 lettres et on obtient un : ת, puis de même 12 196 lettres plus tard, on a : ר , ce qui forme le mot : Esther - אסתר ]

La guémara 'Houlin (139b) nous dit que le nom de Mordé'haï peut être trouvé dans la Torah, dans la paracha Ki Tissa (30,23) : "myrrhe franche" (מָר-דְּרוֹר).
[Il est à noter que cette paracha tombe toujours en Adar, et au moment de Pourim]

A partir du מ de ce mot : מָר-דְּרוֹר ; en comptant 12 196 lettres, on arrive à un : ר ; puis en continuant en avant de 12 196 lettres, on a un : ד, puis en continuant de même, on obtient un כ, puis un י : le tout formant le nom : מרדכי (Mordé'haï).

[ => Aucune autre religion n'a une telle 'flexibilité' avec son texte tant au niveau macro que micro.
Qui d'autre que D., peut en être à l'origine ... ]

Source (b"h) : compilation et traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Moshé Kormornick
[Le rav Its'hak Zilberstein rapporte également cela dans son véHaarev Na (vol.2 - p.224-225)]

Pourim : le michté

+ Les mitsvot de Pourim ... (4e partie) :

(b"h) Nous allons voir aujourd'hui la mitsva du michté (festin) ...

6°/ 6e mitsva : Manger un repas de fête (le michté) :

L'état d'esprit spirituel du repas de Pourim est : rappeler les miracles de Pourim et chanter des louanges à D., avoir en tête que la consommation de ce repas est une mitsva, prendre le temps d'étudier un peu avant le repas (il y a une mitsva de commencer à étudier les lois de Pessa'h).

Le Rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) de dire :
"Le repas de Pourim, comme on y fait référence dans le verset : "Et on se souviendra de ces jours et ils seront célébrés par toutes les générations [et] toutes les familles" (Méguilat Esther 9,28).
Rachi explique que cette célébration a lieu au moyen de : "personnes se rassemblant pour manger et boire ensemble."

Le but du repas de Pourim est d'unifier tous les convives présents, et pour tous les membres du groupe, pour apporter de la joie chacun à ses amis.
A travers cela, nous transmettons aux générations futures notre réacceptation unique de la Torah qui advint ces jours,ce Pourim quand : "[le Peuple était] comme un seul homme avec un seul cœur"
(Rachi - Chemot 19:2 - à l'image de l'acceptation de la Torah au mont Sinaï)"

Le Rav Friedlander de conclure sur ces mitsvot positives de la fête de Pourim :
"A travers cette unité [créée par les mitsvot du jour] nous mériterons la délivrance par D. de nos jours, comme elle advint alors.

Et en réalité, ce salut est dépendant de nous.
Si on est unis et liés comme une seule entité et que nous enlevons toute forme d'égocentrisme pour un but commun : qui est l'accomplissement de la volonté Divine, alors nous mériterons la rédemption divine comme à cette époque."

[La 7e mitsva est une mitsva négative : c'est l'interdiction de faire des oraisons funèbres et de jeûner ce jour là (Choulh'an Arouh', Orah' H'aïm 697:1)]

-> Selon la guémara (Pessa'him 68b), tous nos Sages reconnaissent qu’il y a lieu de célébrer Shavouot, commémoration de l’acceptation de la Torah, par des mets et boissons délectables et des réjouissances.
=> Il ne pouvait pas en être autrement à Pourim, puisque, comme l’enseigne Rava (guémara Shabbath 88a) : "Les juifs acceptèrent de nouveau la Torah à l’époque d’A’hachvéroch, comme il est écrit : "ils confirmèrent et acceptèrent" (kiyémou vékibélou ayéoudim - méguilat Esther 9,27), ils confirmèrent ce qu’ils avaient déjà accepté".

A suivre (b"h) : l'obligation de boire du vin et la coutume de se déguiser à Pourim ...