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Don de la Torah aux nations – Quelques enseignements du Rabbi de Berditchev

+++ Don de la Torah aux nations - Quelques enseignements du Rabbi de Berditchev :

+ Hachem a d'abord proposé la Torah aux nations et aux anges pour nous permettre de recevoir les étincelles de sainteté issues de leur désir pour la Torah :

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 41) rapporte que Hachem se tourna vers chaque nation et chaque peuple pour leur demander s'ils acceptaient la Torah. Essav demanda : "Qu'y a-t-il d'écrit?" Hachem répondit : "Ne commettez pas de meurtre." Essav n'en voulut pas. Il se tourna vers Yichmaël, qui demanda : "Qu'y a-t-il d'écrit?" et D. a répondu, "Ne commets pas d'adultère." Et Yichmaël le refusa aussi.
Pourquoi Hachem leur a-t-il offert la Torah? Si une autre nation avait accepté de l'accepter, Hachem la leur aurait-il alors donnée?

La réponse, cependant, est que D. nous a en réalité fait une énorme bonté en offrant la Torah aux autres nations, car D. prévoyait que nous serions exilés parmi elles. Ainsi, il pourrait arriver, à D. ne plaise, qu'un juif ait des relations avec un non-juif, discute avec lui de sujets mondains, et que le non-juif, ... et qu'il puisse éloigner le juif du service d'Hachem.
En effet, la condition de l'exil oblige le juif à parler avec cette personne "impure", et c'est une dégradation pour la sainteté (c'est-à-dire le juif) que d'avoir des rapports avec l'impureté (c'est-à-dire ce non-juif). [en comparaison de l'énorme sainteté de l'âme d'un juif, celle d'un non-juif est comme impure. ]
C'est pourquoi Hachem a offert la Torah à toutes les nations.

Le Zohar (3:192a) explique : Si Essav a refusé d'accepter la Torah, c'est uniquement à cause de l'interdiction du meurtre. En réalité, Essav nourrissait le désir de devenir un serviteur d'Hachem.
De même, Yichmaël a rejeté la Torah en raison de l'injonction de ne pas commettre d'adultère. Cependant, Yichmael était prêt à accepter le reste de la Torah afin de servir Hachem.

On sait que tous les événements entourant le don de la Torah ont laissé une impression durable.
L'impact durable sur les autres nations est qu'elles conservent un vestige de leur désir originel pour la Torah. Par conséquent, chaque fois qu'un juif parle avec un non-juif, le juif tire de lui ce désir latent pour la Torah.
C'est le sens sous-jacent de ce qui est dit dans les écrits du Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar 'Hag haMatsot 1) que les juifs ont été exilés parmi les nations afin d'extirper les étincelles saintes qui sont tombées dans les forces de l'impureté. Ainsi, chaque fois qu'un juif parle à un non-juif, il fait appel à la sainteté des étincelles tombées dans le non-juif.
Naturellement, le peuple juif est saint par lui-même, sans la contribution de la sainteté extraite des non-juifs. Néanmoins, tout ce qui est en plus est apprécié, à l'instar d'une personne riche qui, malgré ses richesses, apprécie toujours une pièce d'or supplémentaire.

De même, lorsque la Torah a été donnée au peuple juif, tout désir de Torah dans le monde a été absorbé par les juifs, ne laissant qu'un minuscule reste aux non-juifs.
Le peuple juif a été imprégné du désir de chaque nation, ce qui a renforcé son propre désir de recevoir la Torah.
Telle était l'intention d'Hachem en offrant la Torah à toutes les nations. Les dernières étincelles saintes, c'est-à-dire le reste de ce désir de Torah que l'on trouve chez les non-juifs, ont été mélangées aux forces de l'impureté ; pendant l'exil, le peuple juif doit extirper et élever ces étincelles saintes.

Cela explique aussi pourquoi, lorsque les anges ont demandé que la Torah leur soit donnée, D. leur a répondu : "Avez-vous des pères ou des mères?" (guémara Shabbath 89a).
[ Hachem dit aux anges : "Comment pouvez-vous respecter le commandement d'honorer vos parents alors que vous n'en avez pas? Il en va de même pour le reste de la Torah, qui n'a rien à voir avec les anges. ]

Par Sa réponse, Hachem attisait le désir des anges de recevoir la Torah, ne l'éteignant pas. Et Hachem a fait cela pour que leur désir accru soit absorbé par le peuple juif. C'est pourquoi, comme le disent nos Sages (Pessikta 'Hadata 12), lorsque D. a proclamé le premier des 10 Commandements, les créatures célestes qui entouraient le Trône de Gloire d'Hachem ont été saisies d'effroi. En effet, la vénération/respect et l'amour de D. ressentis par les êtres des mondes supérieurs et inférieurs ont été infusés dans le peuple juif lors du don de la Torah ...

[par exemple] Hachem a demandé à la nation d'Essav d'accepter la Torah, afin de canaliser leur désir de Torah vers le peuple juif, de sorte qu'elle "brille" sur eux.
Le désir d'Essav [pour la Torah] est venu augmenter le désir du peuple juif [pour la Torah].
De même, Hachem a insufflé dans le peuple juif le désir de Torah ressenti par les anges ...

Ainsi, toute l'aspiration et le désir de la Torah éprouvés par les êtres célestes et terrestres ont été transplantés dans le peuple juif en préparation de sa soumission au joug du Ciel ...

Lorsqu'il sert D., le peuple juif est donc motivé à la fois par une crainte extrinsèque de D., provenant d'autres nations, et par sa propre crainte intrinsèque.
La crainte extrinsèque est relativement superficielle et résulte de la prise de conscience que, puisque Hachem gouverne le monde, il est avantageux de le servir et d'obéir à ses ordres. Pour obtenir des récompenses, la personne fait donc tout ce que D. veut.
En revanche, la crainte intrinsèque d'Hachem, innée au peuple juif, nous pousse à servir D., à exécuter Ses ordres, simplement pour Lui donner du plaisir, sans penser à la récompense ou à la punition.

Ce transfert des nations vers le peuple juif est également évoqué dans le verset : "Vous serez pour Moi un trésor d'entre tous les peuples" (Yitro 19,5). Cela signifie que Hachem nous dit que notre amour pour Lui viendra aussi des nations, comme nous l'avons expliqué précédemment.
Le verset poursuit en disant : "car la terre entière est à Moi" (ki li kol aarets), ce qui signifie qu'un tel amour, cependant, naît de motifs matérialistes (terrestres) : de considérations de récompense et de punition.

Cela explique pourquoi le verset suivant (Yitro 19,6) se poursuit ainsi : "Et vous (véatem) serez pour Moi un royaume de Cohanim", en répétant et en soulignant le pronom (véatem). La Torah laisse entendre que notre propre désir inné pour D. sera du même type que celui caractérisé par l'expression suivante du verset, "un royaume de Cohanim". Car parmi les couronnes de la Torah, de la Kéhouna et de la monarchie (Pirké Avot 4,13), seule la couronne de la Kéhouna est héritée.
Ainsi, le verset nous dit que notre amour pour Hachem sera intrinsèque à notre être même, et sera donc hérité, tout comme la Kéhouna est héritée.
En d'autres termes, nos ancêtres nous ont légué leur désir ardent de servir Hachem, et cet amour perdurera pour toutes les générations.

Le verset se termine ainsi : "Et vous serez pour moi ... une nation sainte", ce qui indique que nous aspirerons à servir Hachem non pas pour être récompensés, mais pour lui faire plaisir.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

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+ Hachem a proposé d'abord la Torah aux nations, afin qu'elles donnent des cadeaux précieux au peuple juif :

-> Le Zohar (3:192b) explique que Hachem a approché les nations d'Essav et de Yichmaël, les invitant à accepter la Torah. Les deux nations ont refusé, suggérant que D. donne plutôt la Torah au peuple juif.
En retour, Essav a reconnu que Yaakov était le véritable premier-né de Its'hak et a offert un cadeau au peuple juif pour qu'il accepte la Torah.
De même, Yichmaël a admis que seul Its'hak était l'héritier légitime d'Avraham, et non lui Yichmaël, et il a également offert un cadeau au peuple juif.

Le fait que les nations aient été satisfaites de l'acceptation de la Torah par le peuple juif ressort également d'un récit talmudique (Zéva'him 116a) : lorsque Bilam et les nations ont appris que le peuple juif acceptait la Torah, et que Hachem ne leur demanderait plus de le faire, Bilam a déclaré : " Que D. accorde la force à son peuple" (Téhilim 19,11), et les nations ont répondu : " D. bénira Son peuple par la paix ".

Mais quels étaient ces cadeaux que les nations offraient au peuple juif pour l'encourager à accepter la Torah?
Il s'agissait des âmes saintes retenues en captivité par les nations jusqu'à leur retour au bercail juif par la conversion. Ce sont les cadeaux des nations au peuple juif.
Parmi ces âmes libérées, la plus importante était l'âme élevée de Ruth, l'aïeule de machia'h. Cette âme a été donnée au peuple juif pour qu'il accepte la Torah. C'est pour cette raison que nous lisons la Méguila Ruth le jour de Shavouot, en faisant allusion à la libération de l'âme de Ruth de la captivité parmi les nations grâce au don de la Torah.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

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+ Lien entre proposition de la Torah aux nations et le fait que le peuple juif dormait le matin du don de la Torah :

-> Dans les Pirké déRabbi Eliezer (chap.41), il est expliqué que le matin du don de la Torah, le peuple juif était endormi et que D. a dû le réveiller.
Le Magen Avraham (Magen Avraham - Ora'h 'Haïm 494) cite cette source pour expliquer la raison pour laquelle nous restons debout toute la nuit de Shavouot pour étudier.

La question se pose toutefois de savoir pourquoi le peuple juif dormait.
La réponse est qu'avant de donner la Torah au peuple juif, Hachem a rendu visite aux différentes nations, leur demandant si elles étaient disposées à recevoir la Torah. Elles ont tous refusé, disant à Hachem : "Laisse-nous", comme l'expliquent les Pirké déRabbi Eliezer.

Cependant, le peuple juif, conscient que D. approchait les différentes nations avec cette offre, a supposé que le don de la Torah serait retardé pour cette raison. Ils pensaient que les nations délibéreraient pendant un certain temps pour accepter ou non la Torah.
Mais les autres nations ne voulaient pas entendre de la bouche d'Hachem ce qui était écrit dans la Torah. Il n'y a donc pas eu de retard.
De son côté, le peuple juif pensait que l'affaire serait remise à plus tard, et c'est pourquoi il ne s'est pas réveillé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

=> Le peuple juif n'imaginait pas que les nations du monde rejetteraient d'emblée l'offre de D. de recevoir la Torah. C'est pourquoi il ne s'est pas réveillé tôt le matin du don de la Torah.

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+ Mauvais œil & don de la Torah aux nations :

-> Les premières Tables de la Loi (Lou'hot) ont été brisées à cause du mauvais œil (ayin ara). [midrach Béréchit rabba 12,4 ; midrach Tan'houma Ki Tissa 31]
Ce mauvais œil émanait des nations du monde, lorsque Hachem leur demanda si elles souhaitaient ou non recevoir la Torah. En réponse, les nations ont jeté un mauvais œil sur ces premiers Lou'hot.
Les Lou'hot ultérieures (les 2e), cependant, que personne n'a vues, aucune autre nation ne les a vus, ces Lou'hot ont perduré.
Dans l'avenir, Hachem rendra les premières Lou'hot au peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

=> Ainsi, bien que les premières Tables de la Loi aient été brisées (suite au mauvais oeil), elles nous seront restituées dans l'avenir messianique.

En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs

+ En refusant la Torah, les nations et les anges ont donné leur part aux juifs :

-> Avant de donner la Torah aux Bné Israël, Hachem l'a d'abord proposée aux autres nations.
Le Sfat Emet explique que chaque nation s'est vu attribuer une part de la Torah, qui est la source de leur force vitale. Puisque la Torah est la force vitale de toutes les créations, chacune doit avoir une part dans la Torah. Sinon, elle ne pourrait pas exister.
Il est évident que la part attribuée aux nations était inférieure à celle des Bné Israël, mais elles avaient tout de même leur part. Ce n'est que lorsqu'elles ont refusé d'accepter la Torah que leur part a été donnée aux Bné Israël.

Le Sfat Emet ('Houkat 5660) écrit : "Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah, ils ont extrait les saintes étincelles des nations du monde ... La portion et l'emprise [propres] aux 70 nations sur la Torah ... Tout cela a été donné aux Bné Israël".

Ailleurs, le Sfat Emet (Béréchit 5636) enseigne : "Nos Sages nous disent qu'avant qu'Hachem ne donne la Torah aux Bné Israël, Il l'a d'abord offerte aux descendants d'Essav et de Yichmael .... Il aurait certainement été impossible de leur donner la Torah de la même manière qu'elle nous a été donnée. Au contraire, la Torah peut atteindre des niveaux infiniment bas tout comme elle peut atteindre des niveaux infiniment hauts. Après que les nations ont refusé la Torah, Hachem nous l'a donnée à tous les niveaux, même ceux qui auraient été appropriés pour les nations"."

-> De même que les autres nations avaient une part de la Torah qui leur était destinée, les anges en avaient aussi une. C'est pourquoi les anges se sont disputés avec Moché lorsqu'il est monté au Ciel pour réclamer la Torah (voir Shabbath 88b).
La Torah est la force vitale de toute la création, depuis les profondeurs de la Terre jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, y compris les anges eux-mêmes. Les anges voulaient garder pour eux les aspects les plus sublimes de la Torah, qui correspondent aux anges célestes.
Cependant, dans le grand amour d'Hachem pour les Bné Israël, Il nous a accordé la Torah entière et ne nous a rien refusé.
Tout comme, Il nous a donné les portions des autres nations, Hachem nous a également donné les parts dans la Torah des anges.

Selon le midrach Tan'houma Yachan (Yitro 14) : "Lorsque Hachem est venu au mont Sinaï, Il a amené avec lui les plus beaux et les plus louables des anges."
[éventuellement, les anges les plus élevés sont venus pour témoigner de la grandeur de la Torah, et du fait qu'Hachem nous l'a donnée à 100%, n'en laissant aucun aspect (même les plus élevés) aux anges, ce qui témoigne de l'amour et de la confiance d'Hachem pour chaque juif!). ]

Rabbi David Abou'hatséra dit :
Les anges ont participé au don de la Torah sur le mont Sinaï, donnant de la force aux Bné Israël (ex: à chaque parole de D., les juifs étaient poussés en arrière de 12 mil (environ 14 kilomètres) [et ils mourraient], et les anges nous ont aidé à revenir et à ressusciter - guémara Shabbath 88b).
Tout cela afin qu'ils puissent avoir une sorte d'attachement aux Bné Israël, et donc être attachés à la sainte Torah.
Lorsque nous nous sommes tenus au mont Sinaï, chaque juif avait un ange qui se tenait à sa droite pour le soutenir. Puis, lorsque nous avons dit : "naassé vé'nichma", 2 anges sont descendus pour chaque juif, afin de placer sur sa tête une couronne pour naassé et une autre pour nichma. (Shabbath 88a)
A ce moment-là, les Bné Israël ont été élevés au niveau spirituel des anges, en accomplissement du verset : " J'ai dit : Vous êtes comme des anges" (Téhilim 82,6 - Sifri Haazinou 230).
Tout ceci était le résultat de la purification de leurs corps physiques, alors qu'ils se préparaient à recevoir la sainte Torah d'Hachem.

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-> Autre explication sur ce qu'aurait reçu les nations en acceptant la Torah :
Le midrach (Béréchit rabba 8,2) nous apprend que 2 000 ans avant la création du monde, Hachem se réjouissait déjà de la Torah. Les Bné Israël sont mentionnés à d'innombrables reprises dans la Torah : "Parlez aux Bné Israël", "Commandez aux Bné Israël", ...
=> Ainsi, avant même la création du monde, la Torah était clairement destinée aux Bnei Yisraël. Comment aurait-elle pu être donnée aux autres nations?

Pour répondre à cette question, Rabbi Yaakov Abou'hatséra propose une nouvelle interprétation, selon laquelle Hachem n'avait pas vraiment l'intention de donner la Torah entière aux autres nations. La Torah, dans son intégralité, n'était destinée qu'aux Bnei Yisrael avant la création du monde.
Au contraire, Hachem est allé de nation en nation pour leur offrir les 7 mitsvot de Noa'h, qu'elles avaient rejetées et qu'elles avaient maintenant la possibilité d'accepter à nouveau.
Si elles acceptaient, elles seraient récompensées dans ce monde et dans l'autre, comme si elles avaient accompli toute la Torah.

Renouveler notre âme à Shavouot

+ Renouveler notre âme à Shavouot :

-> Puisque Shavouot est un jour si puissant pour la Torah, elle éveille l'âme de chaque juif et nous élève tous vers de nouveaux sommets.
Chaque individu ressentira certainement un plaisir spirituel et une inspiration à un moment donné de cette journée, comme le dit le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer - p.279) : "L'âme d'une personne renaît littéralement grâce à l'abondance de lumière qu'elle reçoit lorsqu'elle réaccepte la Torah à Shavouot."

Shavouot – Obtenir le pardon de nos fautes par l’acceptation de la Torah

+ Shavouot - Obtenir le pardon de nos fautes par l'acceptation de la Torah :

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 4:8) déclare : Rabbi Mécharchia a dit au nom de Rabbi Idi : Il est dit le mot : 'hét (faute/péché), pour tous les autres korbanot. (tous les autres Korban moussaf disent qu'une chèvre a été prise comme 'hatat)
Mais à Shavouot (le jour des bikourim), il n'est pas dit : 'hét (il n'est pas mentionné que la chèvre soit un 'hatat).
Hachem leur dit : Puisque vous avez accepté le joug de la Torah sur vous, je considérerai cela comme si vous n'aviez jamais fauté de votre vie.

Le Yafé Maré explique que chaque année à Shavouot, c'est comme le jour où nous nous sommes tenus devant Hachem et avons reçu à nouveau la Torah. Par conséquent, il n’y a pas de faute ('hatat) du tout.

Le Rokéa'h (siman 295) écrit de la même manière que toutes nos fautes nous sont pardonnées chaque année à Shavouot, lorsque nous acceptons à nouveau la Torah, tout comme cela l'a été lorsque nous avons reçu la Torah à mont Sinaï pour la première fois.
Pour cette raison, nous devrions tous être joyeux à Shavouot. Nous devrions nous réjouir car Hachem pardonne nos fautes ce jour-là.

"Cette fête de Shavouot est extrêmement sainte et nous sommes obligés de nous en réjouir avec une joie spirituelle, car sans ce jour, que seraient nos vies et quel serait notre but? À quoi ressemblerions-nous sans la Torah?"
[Chla haKadoch - massekhet Shavouot - pérek Torah Ohr]

zman matan Toraténou

Le rabbi de Kotzk demande pourquoi Shavouot est appelé "zman matan Toraténou", le jour du don de notre Torah. Pourquoi n’appelle-t-on pas "zman kabalat Torasténou", le jour où l’on reçoit la Torah?

Il répond que le mot "donner" indique que chacun a reçu une part égale ; alors que "recevoir" pourrait signifier que chaque personne prenait un montant différent.
Au mont Sinaï, Hachem s’est révélé de manière égale à chaque juif. Nous l'avons tous reçu comme une seule entité, ainsi nous l'avons tous reçu d'une façon équivalente.
S’il est vrai que chaque juif a des niveaux d’intellect et de compréhension différents qui affectent la quantité de Torah qu’il peut recevoir, cela ne dépend pas d’un jour spécifique. Le jour de Shavouot, nous sommes tous égaux. C'est pourquoi on l'appelle le jour du don de la Torah.

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[ le don de la Torah = aux yeux d'Hachem, chaque juif a la même importance, et ainsi on donne à chacun une part identique. Nous ne devons pas oublier cela en constatant que nous avons des outils/capacités différents pour recevoir la Torah. (extérieurement on peut se dire D. préfère autrui à moi car il a plus de réussite, de facilité dans la Torah, mais cela est une erreur. )
Hachem donne pareil à tous, mais Il nous a fait chacun unique, et nous aurons des comptes à rendre par rapport à nous-même : quelle utilisation avons-nous fait de nos capacités que Hachem nous a octroyées pendant notre vie.
Le message de Shavouot est qu'en absolu il n'y a pas de différence entre le juif le plus simple et le plus grand tsadik : tous les 2 sont chéris et importants pour Hachem, tous les 2 doivent agir aux mieux de leurs potentialités. ]

Le jugement de Shavouot – le nouvel an de la Torah, pour mériter l’aide d’Hachem dans l’étude et dans le service d’Hachem pour l’année à venir

+ Le jugement de Shavouot : le nouvel an de la Torah, pour mériter l'aide d'Hachem dans l'étude et dans le service d'Hachem pour l'année à venir :

-> Le Chla haKadoch rapporte au nom du 'Tolahat Yaakov', les mots suivants :
"Sache que, de même qu'à Roch Hachana, Hachem examine les actes des hommes car c'est le jour de la création originelle et le commencement du monde, il en est de même pour le jour du don de la Torah, qui constitue également un renouvellement du monde.
Au cours de celui-ci, le monde fait l'objet d'un jugement sur les fruits de l'arbre, comme il est enseigné : ''A Shavouot, le monde est jugé sur les fruits de l'arbre'' (guémara Roch Hachana 16a).
Et on a expliqué que les fruits dont il s'agit sont les âmes qui se sont détachées de l'arbre d'Hachem, car le monde est jugé alors sur la Torah qui a été donnée en ce jour et qui n'a pas été étudiée.
C'est le sens de l'expression ''les fruits de l'arbre" : ceux qui ne sont pas arrivés à maturation et n'ont pas abouti à la Torah et aux mitsvot comme il se devait."

-> Le Sfat Emet écrit également à propos de la coutume d'étudier la Torah la nuit de Shavouot :
"Il est enseigné (Avot 2,12) : "Sois prêt à étudier la Torah, car elle ne te viendra pas en héritage."
Or, il est pourtant écrit : "Elle est un héritage pour l'assemblée de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4).
Il y a donc lieu d'expliquer que la Torah est nommée : "éts 'haïm" (l'arbre de vie - עץ חיים), et que de même qu'un arbre donne des fruits chaque année, de même la sainte Torah renouvelle ses fruits chaque année.
C'est pour cela que l'on est jugé à Shavouot sur les fruits de l'arbre, car on est jugé sur le renouvellement de la Torah appelée עץ חיים (l'arbre de vie).
C'est aussi la raison pour laquelle cette fête est également appelée : 'hag habikourim (la fête des prémices - חג הביכורים), afin d’évoquer le thème du renouvellement."

Le Sfat Emet poursuit :
''Et de même, qu'il est enseigné (midrach Tan'houma Yitro 11) que la partie de Torah qui fut transmise par les prophètes et les Sages dans toutes les générations avait déjà été reçue lors du don de la Torah, mais qu'elle attendait d'être expliquée à son heure par chacun d'entre eux, de même, à chaque fête de Shavouot, qui est l'époque du don de notre Torah, les Bné Israël reçoivent une part nouvelle de Torah qui leur revient cette année, et c'est à eux, ensuite, de la concrétiser chacune en son temps.
Et cette nouvelle part de Torah qui leur est octroyée dépend de la préparation de chaque juif.

Grâce à cela, on peut comprendre ce que la michna enseigne : 'Soit prêt à étudier la Torah, car elle ne te viendra pas en héritage' = chacun doit en effet se préparer personnellement à recevoir la nouvelle part de Torah qui lui est attribuée en propre pour cette année, car elle n'est pas un héritage fixe mais elle se renouvelle à chaque fois, et ce jour est la racine de la Torah de toute l'année.''

Shavouot = nous recevons la Torah chaque année comme au mont Sinaï

+ Shavouot = nous recevons la Torah chaque année comme au mont Sinaï :

-> Nos Sages (Pessikta Zouta Vaet'hanan) enseignent : "Une personne doit s'imaginer comme si elle recevait la Torah au mont Sinaï".

Le sens de cet enseignement est que le don de la Torah n’est pas une simple commémoration de ce qui se déroula jadis, mais bien le même épisode qui se reproduit chaque année.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) fait remarquer que Pessa’h marque le souvenir de la sortie d’Egypte qui est un évènement passé, et qu’au sujet de Soucot, il est écrit : "Afin que vous sachiez dans vos générations" (lémaan yéd'ou doroté'hém) ce qui eut lieu jadis.
En revanche, Shavouot est le même don de la Torah et non le souvenir d’un évènement passé, car celle-ci est comme une nouvelle fiancée qu’un homme reçoit pour la première fois de sa vie, et l'homme la reçoit en ce jour de Celui [Hachem] qui la donne.

[ainsi selon le 'Hatam Sofer, il existe une différence fondamentale entre Shavouot et toutes les autres
autres fêtes juives. Shavouot n'a pas été instituée comme une commémoration, mais plutôt comme un moment où l'on reçoit véritablement à nouveau la Torah, chaque année, à nouveau. ]

-> Le Taz (Ora’h ’Haïm 47,5) explique la raison de l’emploi du présent dans la bénédiction sur la Torah (noten haTorah = qui donne la Torah - נותן התורה) : c’est que Hachem donne la Torah aux Bné Israël en tout temps et à chaque instant!
Ce que chacun reçoit alors chaque jour de l’année émane de la part de Torah qu’il lui a été imparti le jour de Shavouot cette même année.

-> Grâce à cela, le Beit Aharon explique pourquoi, à propos du don de la Torah (lorsque Moché transmettait la parole Divine aux Bné Israël), il est écrit : Moché yédabèr (litt. Moché parlera - משה ידבר) et non "Moché dibèr" (Moché parla - משה דיבר, comme le sens du verset l'exigerait).

Le Beit Aharon explique : " Car, Moché parlera dans chaque génération, à chaque homme qui viendra se purifier et accepter la Torah. Son influence s'étendra en effet sur toutes les générations.
Vois ce dont témoigne le 'Hizkouni (dans l'introduction à son commentaire sur la Torah) : 'Je fais le serment, moi 'Hizkia, d'avoir entendu en songe la voix Divine qui promulguait les 10 Commandements!' "

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Yitro) écrit :
"Si un homme en a le mérite, il entendra retentir, à chaque fête de Shavouot, une voix qui proclame : C’est Moi Hachem ton D.( ano'hi Hachem Eoké'ha - אנוכי ה אלוקיך).
Donc, par conséquent, chaque homme doit se préparer de multiples façons afin de mériter d’entendre la parole d’Hachem. Car des myriades d’anges célestes et de Séraphins tremblent de crainte en Sa présence, et nous, à plus forte raison, tremblons-nous également.
Trois jours [de préparation] seulement ne suffisent pas, et même si l’on s’y préparait toute l’année, cela ne suffirait pas non plus."

-> Rabbi Eliyaou Roth raconta qu'un jour, il se trouvait au Kotel pendant la fête de Shavouot avec le tsadik Rabbi Chlomké de Zwil. Avant l'aube, ce dernier l'appela et lui dit : "En ce moment, on demande dans le Ciel si nous voulons recevoir la Torah. Venez, répondons ensemble : "Naassé véNichma!""
Il expliqua alors que la Torah doit nécessairement se recevoir en communauté, c'est pourquoi il désira dire "Naassé véNichma" avec quelqu'un d'autre.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La première de toutes les préparations consiste à avoir foi dans la sainteté de la fête et dans le don de la Torah avec toute la proximité et l’amour de la Présence Divine qu’elles impliquent, comme la Guemara elle-même l’enseigne (fin du traité de Taanit) : "le jour de ses noces" (Chir haChirim) = cela désigne
le jour du don de la Torah".
Il va sans dire que plus l’homme parvient à "vivre", avec son cœur et avec émotion, sa présence devant le mont Sinaï et à ressentir qu’il est en train de recevoir la Torah, plus il s’élèvera au- dessus des vanités du monde. Il ressemblera alors à un fiancé qui se trouve devant le dais nuptial avant d’y pénétrer.

L'influence spirituelle se renouvelle identiquement à chaque Shavouot, tous les mondes supérieurs s'émeuvent et se bousculent avec une joie et un désir immenses, à l'approche du "grand mariage".
La même émotion et la même allégresse règnent comme la première fois (en l'année juive 2448), lors du rassemblement au mont Sinaï. [nous devons nous y préparer en s'imaginant et se persuadant de la grandeur de ce jour, afin de créer un réceptacle pouvant capter le plus possible des bénédictions de ce jour].
D’où la déclaration de nos Sages : "Chacun est tenu de se considérer comme s'il recevait la Torah sur le Sinaï!"

Peut-on, dès lors, encore demeurer insensibles et aborder la fête de Shavouot en dormant (en étant apathique - ex: comme si au mont Sinaï juste avant le don de la Torah par Hachem, on était tranquillement en train de tuer le temps sur internet/à jouer, comme si de rien n'était), alors que tous les mondes sont en émoi, à l'approche de ce jour si grand et si élevé?
Comment ne pas se réveiller, et ne pas prendre garde à la sainteté de cette fête? Comment ne pas s'élever au-dessus des vanités de ce monde et ne pas se tenir prêt comme un fiancé qui se prépare à entrer sous le dais nuptial? [quelle fierté que D. nous choisisse alors que pour tous les autres être humains c'est un jour comme un autre! ]

[selon le rav Ron Chaya de même qu'au moment de l'échange de la bague au mariage, il y a une union des âmes des mariés, de même lors de notre mariage chaque année au don de la Torah, nous avons une union spirituelle avec Hachem.
(d'autres rappellent que de même qu'au mariage les mariés sont pardonnés de leurs fautes, de même Shavouot nous offre cette magnifique opportunité de purification, de sainteté et donc de proximité avec Hachem.)]

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-> Les Cieux et la terre se réjouirent au moment du don de la Torah sur le mont Sinaï.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Yitro 19,2) rapporte une belle chose quant à l'amour et à la proximité sans égal qu'Hachem manifesta à Son peuple pendant cette période.
Voici ce qu'il écrit à propos des Bné Israël lorsqu'ils quittèrent Réfidim :
"C'est difficile à comprendre : pourquoi la Torah retarde-t-elle ce qui est antérieur? En effet, ce verset (qui parle de leur départ de Réfidim) aurait dû être écrit avant le verset : "Ils arrivèrent au mont Sinaï".
Il est possible de l'expliquer grâce au midrach (rabba 55,5) qui enseigne que "l'amour perturbe la pensée et pousse l'homme à précipiter ce qui devait survenir plus tard".

Ce jour [du don de la Torah - Shavouot] fut tant espéré par le Créateur, par la Torah, par les êtres d'En-Haut comme par ceux d'en bas, et tous attendirent si ardemment, depuis la création du monde, le moment où les Bné Israël viendraient dans le désert du Sinaï, que lorsqu'ils y arrivèrent enfin, on ne prêta pas garde à la chronologie du récit.
[Et quand on réfléchit bien à Celui dont on parle, cela est tout à fait extraordinaire : c'est, si l'on
peut s'exprimer ainsi, comme si Hachem Lui-même ne "put" se réfréner, tellement Son désir était grand de donner la Torah à Ses enfants bienaimés (nous, les juifs!).]
C'est pour cela que l'annonce de cet évènement fut anticipée par le verset : "En ce jour-ci, ils arrivèrent au mont Sinaï", puisqu'en ce jour, ce qui fut tant désiré par Hachem et par la Torah elle-même se produisit enfin, et que les Cieux et la terre se réjouirent de voir la création parvenir au but même de son existence.
Ainsi, ce n'est qu'après avoir fait précéder ce verset que la Torah revint ensuite en arrière afin de raconter le détail des évènements."

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-> Le Avodat Israël (sur le Téhilim 42) rapporte une explication à partir des paroles suivantes tirées du Zohar (III, 152b) :
"Celui qui veut venir et accueillir la Présence Divine peut le faire durant ces jours et pénétrer chez elle avant que les portes ne se ferment.
Quand le proclame-t-on? Le quatorze du deuxième mois (le 14 Iyar). Car à partir de là, les portes sont ouvertes durant sept jours et après cela, elles se ferment."

=> Il s'ensuit que dans les semaines qui précèdent Shavouot (le 6 Sivan), les portes du Ciel sont fermées. A priori, demande-t-il, on se serait attendu au contraire : c'est précisément lorsque le moment sacré du don de la Torah s'approche que les portes du Ciel devraient s'ouvrir.
Pourquoi se ferment-elles justement durant la période précédant Shavouot?

Le Avodat Israël répond :
La guémara (Pessa'him 6a) enseigne : "Deux semaines avant la fête, on s'entretient des lois relatives à celle-ci."
Cela signifie que dans les mondes supérieurs également, on se prépare à l'approche de Shavouot et que la "fiancée" se pare de ses bijoux pendant ces jours-là. C'est pourquoi les portes du Ciel sont fermées : l'homme n'a alors pas le droit d'y pénétrer car ce n'est pas convenable.

Certes, nous n'avons pas la moindre idée de la signification de ces saintes paroles du Avodat Israël, néanmoins, elles nous enseignent que même la Présence Divine se prépare, si l'on peut dire, au "jour des noces".

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-> L'Admour de Rouzhin avait coutume de dire à sa table, le soir de Shavouot : "Je me sens comme un paysan avant la moisson des blés : l'ancienne récolte est déjà épuisée et la nouvelle n'a pas été encore moissonnée. De même, la Torah de l'année passée est déjà épuisée et celle de la nouvelle année n'est pas encore arrivée, car le don de la Torah se répète réellement chaque année!"

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-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 12,6) écrit que chaque année à Shavouot, il y a une kabbalat haTorah (on réceptionne la Torah avec les mêmes influences spirituelles qu'au mont Sinaï).
Shavouot n'est pas seulement une commémoration du passé. Chaque année, il y a un don de la Torah!

-> Nous ne coupons pas les ongles des mains et des pieds le même jour (voir Magen Avraham 260, citant le Maggid du Beit Yossef).
Le Likouté Maharich (vol.3 p.45, également enseigné par le 'Hidouché haRim) dit que érev Shavouot est une exception. On peut les couper le même jour.
Il compare cela à la halakha de quelqu'un qui a l'obligation de la Torah d'aller au mikvé et qui peut se couper les ongles des pieds et des mains le même jour, afin qu'il n'y ait pas de séparation entre son corps et l'eau (une 'hatsitsa).
Le Zohar (Emor - écrit à la fin du Tikoun Leil Shavouot) explique que le comptage de l'Omer (qui est sept fois sept [semaines]), suivi de la tévila (se tremper) dans le mikvé le matin de Shavouot, représente le fait de secpurifier pour recevoir la Torah. Cette tévila doit également se faire sans 'hatsitsa, ainsi on en ce jour on peut se couper tous les deux (mains et pieds) le même jour.
Cette source nous permet de comprendre que chaque année, nous devenons purs, et que chaque année, nous recevons à nouveau la Torah.

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-> L'expression "face à face" (panim bépanim - Vaét'hanan 5,4) indique qu'Hachem, dans Sa grande bonté, nous a donné les ressources internes pour nous tenir "face à face" avec Lui pour recevoir la Torah.
Cette volonté d'accepter la Torah est renouvelée à nouveau à Shavouot. Ainsi, dans son récit de l'événement, 40 ans plus tard, Moché dit : " je me tiens entre Hachem et vous" (ani'hi omed ben Hachem oubéné'hem - Vaét'hanan 5,5). En disant "je me tiens" plutôt que "je me suis tenu", il nous a préparés à recevoir les 10 Commandements à nouveau chaque année, exactement comme si nous les entendions pour la première fois, et à nous engager à les apprendre et à les respecter avec la même joie aimante que celle que nous avons ressentie au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Shavouot 5635]

+ [En entendant] chacun des commandements sortir de la bouche d'Hachem, les Bné Israël ont rendant l'âme, [et Hachem] fit descendre la rosée qui, dans l'avenir, ressuscitera les morts et ressuscita ces morts.

Au fur et à mesure que chaque commandement sortait de la bouche d'Hachem, le monde entier s'emplissait de l'arôme des épices parfumées.
Si le monde en était déjà si rempli après le premier commandement, où est allé cet arôme pour qu'il se remplisse à nouveau après le deuxième commandement?
Hachem a libéré un vent de sa réserve dont les courants ont dissipé chaque vague de parfum à tour de rôle.
[guémara Shabbath 88b]

=> Mais pourquoi l'âme des juifs s'est-elle éteinte en entendant les commandements?

-> Pour répondre à cette question, examinons la transition que le peuple a effectuée à ce moment-là (du don de la Torah au mont Sinaï).
Au départ, ils étaient des non juifs justes qui n'étaient pas encore obligés par la Torah et ils sont devenus des juifs observant la Torah.
L'âme d'un non juif qui observe les 7 lois noa'hides, aussi précieuse soit-elle, est insignifiante par rapport à l'âme d'un juif qui observe l'ensemble des 613 commandements.
La "transplantation" qui s'est produite au Sinaï, la greffe de cette nouvelle âme juive sur l'âme beaucoup plus petite qu'ils avaient auparavant, a été une expérience si traumatisante qu'ils ont perdu conscience, leurs âmes ont expiré.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

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-> Ils ont rendu leur âme par la simple exposition à la Présence d'Hachem. Alors que la néchama juive est décrite comme une lumière, comme l'a dit le roi Salomon : "la lumière d'Hachem est l'âme d'un homme" (nér Hachem nichmat adam - Michlé 20,27), la Présence d'Hachem est la source de toute lumière.
En présence de sa propre source, toute lumière moindre semble invisible, comme si elle était une lumière de l'esprit, une bougie en plein jour.
Une bougie à la lumière du jour est inefficace. De même, l'éclat de la Présence d'Hachem a éclipsé les âmes du peuple, et en ce sens, elles ont "expiré", rendu l'âme.

Les Sages ont exprimé un point de vue similaire : "à quoi peut-on comparer les justes (tsadikim) avec la Présence Divine? A une bougie en présence d'une torche." (guémara Pessa'him 8a)

La "rosée ressuscitante" dont parlent les Sages peut donc faire allusion au fait qu'Hachem a, pour ainsi dire, "ajusté" Sa lumière pour permettre à la lumière du peuple, leur âme, de continuer à briller de façon perceptible.
Le prophète Habacuc fait allusion à la "dissimulation" de la lumière d'Hachem dans le verset (3,4) : "il y a la cachette de Sa force" (vécham 'hévyon ouzo). Hachem cache toute Sa puissance pour que l'homme puisse survivre.

Une autre version de ce midrach (Chémot rabba 29,3) suggère que :
"La Torah elle-même a restauré les âmes des juifs, et elle a demandé à Hachem d'avoir pitié d'eux : "Y a-t-il un roi qui marie sa fille et tue ensuite les membres de sa famille?" Aussitôt, Hachem leur rendit leurs âmes."

C'est ainsi que la Torah est appelée : "le restaurateur de l'âme" (méchivat naféch - Téhilim 19,8).
Il est normal que les âmes juives ne puissent survivre qu'en respectant la Torah, qui est appelée "témima" (parfait), car toute vie en découle.
[Sfat Emet - Shavouot 5633 ]

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-> Alors que le parfum du Sinaï s'est finalement dissipé et que les épices sont remontées à leur place dans le Gan Eden, elles ont laissé un parfum persistant dans notre monde : l'arôme de la Torah.
Plus une personne mène une vie spirituelle dans ce monde, plus elle profitera du parfum résiduel du Sinaï lorsqu'elle entrera dans le monde à Venir.
En ce sens, notre monde est véritablement une "chambre d'entrée" pour le monde à venir, un endroit où absorber le parfum de la Torah afin de mériter le parfum beaucoup plus puissant qui nous attend là-bas.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

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-> Même le monde non juif, qui a rejeté la Torah et sa spiritualité (représentée par les épices), est nourri par le résidu de la présence persistante de la Torah dans ce monde.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

-> C'est comme une personne qui entre dans un magasin d'épices, même si elle ne touche à rien, elle ne peut s'empêcher d'apprécier l'arôme parfumé qui l'entoure et qui imprègne ses vêtements même après avoir quitté le magasin.
De même, les nations du monde ressentent encore, sous une forme affaiblie, le résidu de la Torah qui s'est accroché à elles à l'époque où le peuple juif se tenait sur le mont Sinaï.
Ainsi, la quasi-totalité d'entre eux se prononcent pour une variante du "monothéisme" et reconnaissent au moins symboliquement l'existence de valeurs humaines ultimes qui trouvent leur origine dans ce qui a été donné au mont Sinaï.
Quelle chance avons-nous, nous qui sommes les héritiers de la source encore abondante de ce parfum, la Torah elle-même, dont les riches plaisirs sont accessibles à tout juif qui ouvre son âme à son arôme vivifiant.

Quelques impacts du don de la Torah sur le monde

+++ Quelques impacts du don de la Torah sur le monde :

+ Une unification des mondes :

-> Avant le don de la Torah, la terre était déconnectée du Ciel, et les niveaux du Ciel étaient déconnectés les uns des autres.
Le don de la Torah a réuni tous les mondes en harmonie. Cette unification a commencé lorsque les Bné Israël ont quitté l'Egypte. Ensuite, ils ont emmené avec eux toutes les étincelles saintes qui avaient été piégées en Égypte. Lorsque ces étincelles sacrées ont été ramenées à leur source, les klipot (forces d'impureté/mal) qui les avaient piégées sont restés mortes et vides (les klipot se nourrissent des forces de pureté, en leur absence elles étaient sans source de nourriture).
Il n'y avait plus rien pour diviser les mondes les uns des autres, ni aucune barrière pour séparer les Bné Israël de leur Père céleste.

A ce moment-là, il y a eu une unification des trois qui sont chacun appelés "un".
Hachem est appelé Un, comme nous le disons dans le Shéma (Hachem é'had). Les Bné Israêl sont également appelés "un" : " Et y a-t-il, comme ton peuple, comme Israël, une seule nation sur la terre (gaoy é'had baaréts)" (Chmouël II 7,23).
De même, la Torah est qualifiée d'unique. Elle est comparée à la fille unique d'un roi (midrach Chémot rabba 33,1).
Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah, les trois "uns" furent unis.

-> Un grand bienfait obtenu grâce au don de la Torah fut la destruction/mort des klipot (forces du mal/impureté).
Lorsque les Bné Israel furent assujettis en Egypte, entraînés dans la souillure et la faute, les étincelles saintes furent piégées parmi les klipot, et les klipot en tirèrent leur subsistance.
Grâce au don de la Torah, la perfection des Bné Israel a été atteinte, et toutes les étincelles saintes ont été libérées et renvoyées à leur source dans les cieux. Les klipot se sont retrouvés sans nourriture et ont été précipités dans les profondeurs de l'abîme.

-> Lorsque les Bné Israel ont accepté les commandements au mont Sinaï, les piliers qui soutiennent le monde ont été mis en place. [midrach Chir haChirim rabba 1:51]

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+ Comme un 'hatan salue sa kalla :

-> Lorsque les mondes ont été unis et que les barrières entre Hachem et le peuple juif se sont effondrées, Hachem n'a pas attendu que Sa nation bien-aimée vienne à lui.
Plutôt Il est allé la saluer [en signe d'amour] comme un 'hatan va saluer sa kalla (Mékhilta Yitro bé'hodech 3).
De plus, Son amour pour eux était si grand qu'Il a décidé de se faire une résidence permanente dans ce monde inférieur (Michkan), afin de pouvoir toujours rester avec eux.

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+ L'unification de la création :

-> Lorsque Hachem a manifesté Son grand amour pour les Bné Israël, Il a formé un lien d'unité si puissant avec nous que le monde entier aspirait également à s'unir dans l'unité.

La terre aspira à s'unir au Ciel, et le Ciel aspira à s'unir à la terre. Tout cela a été causé par la descente d'Hachem sur le Sinaï pour donner la Torah à Sa nation.
Nos Sages (Mékhilta Yitro bé'hodech 4) nous disent que lorsque Hachem a donné la Torah aux Bné Israel, Il a fait descendre les niveaux les plus élevés du Ciel sur la Terre, comme un drap étendu sur un lit. Ainsi, le Ciel et la Terre étaient unis.

Hachem a rassemblé les cieux et la terre au mont Sinaï Sinaï avant de donner la Torah, pour montrer que leur création n'avait pour but que l'acceptation et l'étude de la Torah par les Bné Israel.
Hachem n'a pas d'autre désir parmi toutes les myriades de créations qu'Il a fait naître. Tout cela pour l'amour de la Torah.
C'est la signification de l'enseignement de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) selon lequel Hachem n'a rien d'autre dans son monde que les 4 amot dans lesquels la Torah est étudiée. C'est le seul endroit qui a un sens pour Lui.
C'est pourquoi Il a amené le monde entier à l'endroit où la Torah a été donnée.

La raison pour laquelle l'étude de la Torah est si importante est que seule la Torah permet à une personne de reconnaître le Créateur et d'accepter Sa royauté. C'est pour cette raison que la Torah appelle Hachem "le D. d'Israël". Puisque seuls les Bné Israel ont reçu la Torah, nous sommes les seuls à pouvoir véritablement reconnaître Hachem et à mériter que Son nom soit invoqué.

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+ Elévation des anges :

-> Les anges ont également bénéficié de la réception de la Torah par les Bné Israel.
Avant le don de la Torah, les anges ne pouvaient pas s'élever d'un monde à l'autre. Ils ne pouvaient pas s'élever au-dessus de la Grande Cloison pour louer Hachem en Sa sainte Présence.
Ce n'est qu'après que les Bné Israël ont reçu la Torah et ont pu s'élever pour louer Hachem, que les anges ont pu s'élever pour Le louer après nous.
Ceci est conforme à la règle générale selon laquelle les anges ne sont autorisés à louer Hachem qu'après que les Bné Israel ont pu le faire (guémara 'Houlin 91b).

[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 2e discours matan Torah]