Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Une personne doit pénétrer son âme, la remuer et l’élever afin qu’elle éprouve du plaisir spirituel et du bonheur dans la Torah, la prière et chaque mitsva. 
[rav Kalonymus Shapira ]

Parfois, lorsque Hachem veut donner à quelqu'un une bénédiction immédiate, Il lui présente une opportunité de mitsva dont le bénéfice secondaire est la bénédiction qu'Hachem veut accorder.
[Ohr ha'Haïm HaKadoch - Vayéra 21,1 ]

Pensées & aspiration à faire téchouva

+ Pensées & aspiration à faire téchouva :

-> "La pensée de téchouva transforme toutes les transgressions (fautes) et les ténèbres qu'elles provoquent, ainsi que leur amertume et leurs taches spirituelles, en visions de joie et de réconfort, car c'est grâce à ces contemplations qu'une personne est remplie d'un profond sentiment de haine pour le mal, et que l'amour du bien s'accroît en elle avec une force puissante"
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 7,1 ]

-> La téchouva peut être divisé en deux domaines différents. Il y a la téchouva concrète qui consiste à réparer un acte réel, et il y a le processus de pensée qui précède l'action.
La valeur de ces pensées ne doit pas être mesurée en fonction des activités qu'elles inspirent. Par exemple, une personne peut décider qu'elle veut être vertueuse. Mais lorsqu'elle essaie de traduire cette pensée en action, elle se trouve dépassée.
Pour être juste, elle doit se lever tôt le matin pour prier. Elle doit cesser de faire une foule d'actes interdits. Elle doit faire attention à ce qu'elle dit et à ce qu'il mange. Avant même de commencer, sa volonté est brisée. Bien que son désir de faire téchouva soit sincère, elle ne trouve pas la force intérieure de concrétiser ses pensées en actes.

Le rav Kook dit que tout n'est pas perdu. L'idée originale de cette personne de faire téchouva provient des profondeurs de son âme ... bien que sa volonté soit faible pour le moment, son âme aspire à Hachem.

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+ Nous sommes ce que nous pensons :

-> "Grâce aux pensées de téchouva, une personne entend la voix d'Hachem qui l'appelle de la Torah et du cœur, du monde et de tout ce qu'il contient. La volonté de bien est fortifiée en elle.
Le corps lui-même, qui est à l'origine de la transgression (faute), se purifie de plus en plus jusqu'à ce que la pensée de la téchouva l'imprègne ...

Le simple fait de penser à la téchouva apporte une grande guérison. Cependant, l'âme ne peut trouver sa pleine liberté que lorsque ce potentiel de téchouva est actualisé.
Néanmoins, puisque la pensée est liée à l'aspiration à la téchouva, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Hachem fournira certainement tous les moyens nécessaires à un repentir complet, qui éclaire de sa lumière toutes les ténèbres ... "Hachem, tu ne dédaigneras pas un cœur brisé et contrit" (Téhilim 51,19)".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 7,5 ]

-> Au début de notre voyage vers une téchouva complète, nous devons réaliser la valeur absolue de notre inspiration initiale. Nous devons trouver une nouvelle façon de juger de la valeur des choses, en ne recherchant pas toujours des avantages ou des résultats concrets.
En effet, lorsqu'une personne entreprend une téchouva, ses pensées pèsent autant que ses actes.
La téchouva n'est pas seulement un processus de choses à faire et à ne pas faire, mais plutôt une révision consciente et subconsciente des processus de pensée et des émotions d'un individu. En pensant à la téchouva, on s'y engage déjà.

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-> Lorsque nous reconnaissons la valeur de nos pensées, nous découvrons un concept très encourageant. Il ne faut pas désespérer face aux changements souvent difficiles qu'exige la téchouva.
Cela est particulièrement vrai dans les phases initiales, avant que l'amour croissant d'une personne pour Hachem ne fasse paraître toutes les difficultés et tous les sacrifices insignifiants.
Même si une personne ne peut pas immédiatement corriger toutes ses fautes, elle doit savoir qu'il y a une grande valeur dans le simple fait de vouloir être bon.
On peut se consoler en se disant que l'on veut devenir une meilleure personne. Avec l'aide d'Hachem, on sera également en mesure de rendre réelles (concrètes) ses aspirations. Mais en attendant, le simple fait d'avoir de bonnes pensées renforce déjà son moi intérieur et le monde.
[on doit agir en toute bonne foi, honnêteté (et pas par paresse, facilité). Si je n'arrive pas à faire plus, alors je ne dois pas désespérer ou abandonner à ce niveau, mais plutôt je dois continuer à entretenir et valoriser une aspiration infinie à pouvoir tendre vers du mieux.
On peut aussi exprimer ce désir de davantage d'élévation spirituelle, en priant à Hachem de nous aider à avoir les forces, les capacités de se comporter au maximum selon sa volonté. ]

C'est également la raison pour laquelle la téchouva peut survenir en une seconde. La simple pensée de téchouva est la téchouva elle-même. Les pensées de téchouva sont elles-mêmes importantes.
La réparation proprement dite des activités (faute commise) n'intervient que dans un deuxième temps.
La conscience de cette réalité peut donner à une personne la force de continuer à traverser les périodes difficiles.
[même si l'obstacle nous semble insurmontable, on peut aussi se réconforter sachant qu'une fois le processus de téchouva entamé (par la pensée, le désir à se changer en mieux), alors l'aide d'Hachem est toujours proche. ]

-> "Dans la mesure où quelqu'un est conscient de ses transgressions (fautes), la lumière de la téchouva brille lucidement sur son âme. Même si, sur le moment, il manque de fermeté pour se repentir dans son cœur et dans sa volonté, la lumière de la téchouva plane sur lui et travaille à renouveler son moi intérieur.
Les obstacles à la téchouva s'affaiblissent et les tâches qu'ils causent s'atténuent au point que la personne les reconnaît et souhaite les effacer.
Grâce à cela, la lumière de la téchouva commence à briller sur lui, et la sainteté de la joie transcendantale remplit son âme. Les portes qui étaient fermées s'ouvrent devant lui, et à la fin, il atteindra l'échelon le plus élevé où tous les obstacles seront aplanis.
"Toute vallée sera élevée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les chemins tortueux seront redressés, et les endroits raboteux seront aplanis" (Yéchayahou 40,4).
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,7 ]

-> "Lorsqu'une personne aspire vraiment à la téchouva, elle peut en être empêchée par de nombreux obstacles, tels que des croyances floues, une faiblesse physique ou l'incapacité de corriger les torts qu'elle a infligés à d'autres personnes.
L'obstacle peut être considérable, et la personne éprouvera des remords parce qu'elle comprendra la lourde obligation de perfectionner ses voies, de la manière la plus complète possible.
Cependant, puisque son désir de téchouva est ferme, même s'il ne peut pas surmonter immédiatement tous les obstacles, il doit savoir que le désir de téchouva lui-même engendre la pureté et la sainteté, et ne pas se laisser décourager par les barrières qui se dressent sur son chemin.
Il doit s'efforcer de saisir toutes les ascensions spirituelles qui s'offrent à lui, conformément à la sainteté de son âme et à son saint désir. "
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2 ]

-> "Il faut renforcer sa foi dans le pouvoir de la téchouva et être sûr que la seule pensée de la téchouva permet de se perfectionner et de perfectionner le monde.
Après chaque pensée de téchouva, une personne se sentira certainement plus heureuse et plus en paix que par le passé. Cela est d'autant plus vrai si l'on est déterminé à faire téchouva et si l'on s'est engagé à respecter la Torah, sa sagesse et la crainte d'Hachem.
La plus grande joie vient lorsque l'amour d'Hachem palpite dans son être.
On doit se réconforter et consoler son âme en détresse, et se fortifier de toutes les manières possibles, car la parole d'Hachem assure : "Comme celui que sa mère réconforte, ainsi je te réconforterai" (Yéchayahou 66,13).

Si l'on découvre des fautes que nous avons commises à l'encontre d'autres personnes, et que nos forces sont trop faibles pour les corriger, on ne doit pas désespérer du tout, en pensant que la téchouva ne peut pas nous aider.
Les fautes que nous avons commises contre Hachem et dont nous nous sommes repenties ont déjà été pardonnés. Ainsi, il faut considérer que les fautes qui manquent d'expiation sont compensés par la téchouva qu'on a pu faire.
Ainsi, on doit faire très attention à ne pas fauter de nouveau, et on doit s'efforcer avec beaucoup de sagesse et de courage de réparer tous les torts du passé, "Délivre-toi comme une gazelle de la main du chasseur, et comme un oiseau de la main de l'oiseleur" (Michlé 6,5).
Cependant, il ne faut pas que la tristesse nous envahisse à cause des choses qu'on n'a pas pu redresser.
Que nous nous renforçons plutôt dans la forteresse de la Torah et dans le service d'Hachem, de tout notre cœur, dans la joie, la révérence et l'amour ".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 7,6 ]

-> "Même la plus petite mesure de [pensée de] téchouva éveille dans l'âme, et dans le monde, une grande mesure de sainteté".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,14 ]

=> Même si une personne n'est pas encore en mesure de rectifier tous les torts causés à son prochain, chaque pensée de téchouva a une valeur inestimable.
La difficulté de réparer les erreurs du passé ne doit jamais conduire une personne au désespoir. Car même si la pensée de téchouva est encore peu développée, même si le désir de faire le bien contient un mélange de motifs peu raffinés, le rav Kook (Orot haTéchouva 14,14) nous assure que sa sainteté intérieure fondamentale vaut toutes les richesses du monde.

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+ L'essentiel est d'y aspirer :

-> Habituellement, nous pensons qu'un processus ne prend toute sa valeur que lorsqu'il est achevé, parvenant à son terme. Nous éprouvons un sentiment de satisfaction lorsque nous terminons un projet.
L'objectif final est considéré comme plus important que les moyens, que le chemin y arrivant.

La plupart des gens ressentent la même chose à propos de la téchouva. Tant que le processus de téchouva n'est pas achevé, ils se sentent malheureux, anxieux, accablés par les fautes qu'ils n'ont pas pu réparer.
Le rav Kook nous dit que cette perspective est erronée. En matière de téchouva, le but n'est pas la chose la plus importante. C'est le moyen qui compte. Ce qui compte le plus, c'est la recherche de la perfection, car la recherche de la perfection est la perfection elle-même.

-> "Sans la pensée de la téchouva, le confort et la sécurité qui l'accompagnent, une personne ne pourrait pas trouver le repos, et la vie spirituelle ne pourrait pas se développer dans le monde ... Comment peut-on aspirer à ce qui est hors de notre portée (la perfection morale)?
Pour cela, la téchouva fait partie de la nature de l'homme. C'est la téchouva qui nous perfectionne. Si un homme est constamment enclin à fauter et à avoir des difficultés à maintenir des idéaux justes et moraux, cela n'entache pas sa perfection, puisque le fondement principal de sa perfection est l'aspiration et le désir constants de perfection.
Cette aspiration est le fondement de la téchouva, qui orchestre constamment le chemin de l'homme dans la vie et le perfectionne véritablement."
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 5,6 ]

-> Le roi Salomon enseigne qu'aucun homme n'est à l'abri du péché. La faute fait partie du tissu de la vie. Puisque nous faisons partie de ce monde, nous sommes également sujets à la "défaillance du système" ou à la faute. "Car il n'y a pas un seul homme juste sur terre qui fasse le bien et ne faute jamais" (Kohélet 7,20).
Même les Justes succombent parfois à la tentation. Ainsi, jusqu'aux jours du machia'h, une existence idéale et sans faute est hors de portée de l'homme ...

Le fait est que le processus de téchouva ne s'achève jamais. La perfection dans les actes est hors de notre portée. Ainsi, lorsqu'un but est inatteignable, c'est l'effort pour l'atteindre qui compte.
En ce qui concerne la téchouva, c'est la recherche constante de la téchouva qui purifie, éclaire, élève et perfectionne.
Ce qui compte vraiment ce n'est pas d'être actuellement parfait (et sinon c'est la catastrophe, la déprime [ex: je ne vaux rien, je suis nul!] ), mais d'y aspirer, de le désirer sincèrement.

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-> La recherche de la téchouva est en soi une téchouva, et elle a le pouvoir de créer une nouvelle personne (pure) ...
Les pensées elles-mêmes ont le pouvoir de réparer ...

Même s'il y a des choses qui semblent impossibles à corriger, que la personne se réconforte en sachant qu'en s'engageant dans la téchouva (même en pensée), elle a réalisé la chose la plus importante au monde.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,8 ]

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-> Les principales chutes spirituelles résultent du fait que l'on ne croit pas qu'il est si simple de faire téchouva (et donc de repartir de l'avant tout propre, tout pur, plutôt que de baisser les bras en désespoir de nos fautes).
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,4a ]

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-> "Lorsqu'une personne est déterminée à faire téchouva, elle peut être confrontée à des obstacles qui entravent son progrès au point qu'elle a l'impression de ne pas pouvoir réparer tous ses torts.
Si, néanmoins, elle s'en tient fermement à sa volonté de téchouva, elle finira par surmonter toutes les choses qui se dressent sur son chemin.
La lumière de cette téchouva "refoulée" apparaîtra alors dans toute sa grandeur, et en sortant de son enfermement et de ses entraves, elle brillera d'une force puissante, devenant une forme exaltée de téchouva."
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,8 ]

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Source : enseignements du rav Kook, commentés par le rav David Samson et Tsvi Fishman.

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+ La valeur de la pensée :

-> Parfois, l'esprit tombe dans un état de faiblesse et un homme ne peut pas trouver de plaisir dans la vie parce que ses fautes pèsent sur son esprit et parce qu'il n'a pas fait de bonnes actions ou n'a pas étudié la Torah.
Cette personne doit s'efforcer de s'accrocher au pouvoir secret de la pensée et réaliser que Hachem apprécie les pensées plus que tous les sacrifices et les holocaustes (Zohar - Nasso 121) ...

Une personne doit se renforcer en réalisant que, parfois, un manque de bonnes actions et d'étude de la Torah résulte ... d'une tristesse qui est due en grande partie au fait qu'elle n'apprécie pas correctement la signification de ses méditations (pensées).
Il doit s'efforcer de comprendre avec une connaissance plus profonde que la perfection du monde et la guérison de toutes les âmes dépendent toutes du fondement de la pensée ...

Une personne doit élever ses pensées autant qu'elle le peut, et elle s'élèvera avec elles à une téchouva remplie d'un grand amour d'Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 14,38]

Nos Patriarches ressentent nos souffrances physiques et spirituelles

+ Nos Patriarches ressentent nos souffrances physiques et spirituelles :

-> Rachi écrit : "les Patriarches éprouvent de la souffrance dans leur tombe lorsque des malheurs s’abattent sur Israël" (chéaAvot mitstaarim bakéver, kéchépour'anout baa al Israël - 'Houkat 20,15)

Comment comprendre que Rachi ait besoin de préciser que nos Patriarches ressentent de la souffrance "dans leur tombe", c'est forcément là que leur corps s'y trouve!
De plus, pourquoi Rachi parle-t-il d'eux comme étant dans la tombe alors que leur essence, leurs âmes, sont au Paradis?

L'idée est que nos Patriarches ne souffrent pas seulement pour notre douleur spirituelle, mais aussi pour notre douleur physique.
Alors que notre douleur spirituelle blesse les âmes de nos Patriarches, notre douleur physique blesse leurs corps.
Rachi nous dit que leurs corps, dans la tombe, souffrent en même temps que les nôtres.

Le verset dit : "Il n'y a personne au-dessus de toi ... les saints qui sont sur la terre, les majestueux" (bal alé'ha, likdochim acher baarets éma - Téhilim 16,2).
A un niveau plus profond, nous demandons à Hachem de ne pas se concentrer exclusivement sur la douleur [spirituelle] des âmes des Patriarches "en-Haut", mais de se concentrer également sur la douleur [physique] de leurs corps "qui sont sur la terre".
Leurs corps souffrent parce que nos corps souffrent.

[rav Kalonymus Shapira - Aish Kodech - léRoch 'Hodech Nissan 5702 (1942)]

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-> "C'est pourquoi Rachi écrit que les Patriarches souffrent dans la tombe. Que trouve-t-on dans la tombe? Leurs corps sacrés. Que leurs corps sacrés souffrent aussi de la douleur des corps de Bné Israël."
[rav Kalonymus Shapira]

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-> b'h, également sur ce sujet : Avraham, Its'hak et Yaakov partagent chacune de nos souffrances : https://todahm.com/2025/02/25/avraham-itshak-et-yaakov-partagent-chacune-de-nos-souffrances

Lorsque les hommes accomplissent les commandements et les bonnes actions, leur mérite élève et nourrit la Présence divine (Hachem en ce monde).
Cela s'apparente à une femme qui se pare pour son mari. De même, la Présence divine se pare grâce aux bonnes actions des hommes afin de s'unir avec l'attribut de 'hessed (bonté). [Zohar - Noa'h 61a]
[Arizal - Ets 'Haïm - chaar 34, chap.2]

Désirer la terre d’Israël

+ Désirer la terre d'Israël :

"L'aspiration sainte à l'amour de Sion, au souvenir du pays [d'Israël] auquel sont liées toutes les bonnes choses de la vie, lorsqu'elle s'intensifie dans une âme [juive], même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du klal (peuple juif), les âmes innombrables qui lui sont liées."
[rav Avraham Kook - Orot - Erets Israël - chap.6]

-> Le rav Kook dévoile ici un secret très profond de la Délivrance. Le réveil de la nostalgie pour Sion n'influence pas seulement la vie de la personne qui aspire à la terre qu'elle chérit, il influence également son environnement et le peuple juif dans son ensemble.
La nostalgie d'une personne pour Sion réveille la nostalgie d'autres juifs. Comme chaque âme juive est liée à chacune des autres âmes du peuple juif, l'aspiration d'une seule à la Délivrance exerce une influence positive sur toutes.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1ere partie) explique que tout ce qui existe dans notre "monde d'en bas", sur terre, a son équivalent spirituel dans les "mondes supérieurs".
Un mouvement dans le monde d'en bas provoque un mouvement parallèle dans les mondes d'en Haut.
Les mondes supérieurs réagissent en envoyant leur influence céleste vers la création d'en bas.
Toute âme juive sur la terre a son équivalent sublime dans le monde céleste supérieur. Comme l'âme céleste supérieure d'une personne est unie à toutes les âmes du peuple juif, ses actions sur terre influencent l'ensemble du peuple (klal).
Lorsqu'un juif fait une mitsva, l'ensemble du peuple s'en trouve amélioré. De même, une faute sur terre dégrade l'ensemble de la nation.

C'est pourquoi, la nostalgie d'une âme juive pour la terre d'Israël déclenche une réaction en chaîne dans toute la nation. Un invisible bombardement de nostalgie est déclenché dans l'âme collective du peuple juif où se trouvent rassemblées toutes les âmes, sans séparation, en une unité spirituelle.
Du fait de l'unité intérieure du peuple juif, la nostalgie d'une seule personne pour la terre d'Israël affecte tous les juifs. Tous les juifs ne vont pas se précipiter en Israël, mais la réaction en chaîne suscitée par la nostalgie pour Israël pave la voie de la Délivrance.
[rav Tzvi Fishman]

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-> Jérusalem ne pourra être reconstruite que lorsque les Bné Israël y aspireront au point d'embrasser ses pierres et sa poussière, comme le dit le verset : "Tu te lèveras, Tu prendras Sion en pitié, car il est temps de lui faire grâce : l'heure est venue. Car Tes serviteurs affectionnent ses pierres et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,14-15).
[Kouzari 5,27]

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-> Si un juif n'aspire pas activement à Israël, c'est que quelque chose ne va pas dans sa vie spirituelle. S'il a conscience d'être Juif et en est fier, le fait qu'il soit satisfait de la galout (l'exil) indique qu'il est toujours détaché de l'idéal juif. Car les expressions les plus authentiques du judaïsme et de l'identité juive sont une dévotion pour Hachem, la Torah, le peuple juif et la terre d'Israël. Aucune de ces dimensions ne peut être complète sans les autres. [ le Yaavetz - Sidour Beit Yaakov - Introduction]
[rav Tzvi Fishman]

Une prière pleine d’émotions pour Hachem

+ Une prière pleine d'émotions :

-> En général, la possibilité pour les forces Accusatrices d'entraver une prière ne s'applique qu'aux personnes ordinaires qui prient d'une manière routinière.
En revanche, si une personne prie avec une réelle émotion et ouvre son cœur à Hachem, elle n'a jamais à craindre ces forces [nuisibles].

Le Beit Avraham (parachat Vayigach) le constate en ces mots : "Et aucun homme ne se tenait là lorsque Yossef se révéla à ses frères" (Vayigach 45,1).
Il y voit une allusion au fait que, lorsqu’un juif ouvre son cœur à Hachem, il est comme un fils de roi parlant à son père en privé. Personne, pas même un ministre de haut rang, n’est autorisé à être présent à un tel moment.
De même, lorsqu’un juif adresse une requête personnelle à Hachem, aucune autre force n'est autorisée à intervenir dans la conversation.

[d'une certaine façon, plus nous prions d'une façon qui témoigne que nous nous exprimons à notre papa Hachem (ex: plein de joie, de sentiments, notre coeur vibrant, pleurant, ...), qu'Il nous aime à la folie, peut tout, qu'Il est très proche de nous, ... alors plus nous permettons à Hachem de se comporter avec nous en tant que Père aimant, nous déversant des bontés sur nous. ]

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+ Une prière chaleureuse :

-> La guémara (Béra'hot 34b) rapporte que Rabbi 'Hanina ben Dossa a dit : "Si mes prières sont fluides dans ma bouche (im chégoura téfilati béfi), je sais qu’elles ont été exaucées."

Le séfer Avné Zikaron cite le 'Hozé de Lublin qui explique que le mot "chégoura" (שְׁגוּרָה) peut signifier allumer un feu (comme dans "chagra tanoura", allumer un four).
Cela indique que la prière doit être chaleureuse pour être acceptée par Hachem.

[si tu mets le feu en toi lors de ta prière, alors elles sera exaucée!]

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+ La prière avec un cœur brisé :

-> Les tsadikim disent que la prière la plus efficace est celle récitée avec un cœur brisé. Même si une personne est très troublée et ne parvient pas à libérer son esprit pour avoir une grande kavana, prier avec un cœur brisé est considéré comme une preuve de concentration et de dévotion adéquates.

-> Le séfer Yocher Divré Emet (ot 42) écrit : "En vérité, la kavana principale consiste à prier avec un cœur brisé, en s'auto-annulant (son égo) et en se dévouant à Hachem."

Il relate un machal du Maguid de Mézéritch :
"Chaque serrure possède une clé qui l’ouvre. La clé est conçue pour s’adapter à la serrure et celle-ci ne s’ouvre que si la bonne clé est insérée. Cependant, certains voleurs ouvrent une serrure sans clé. Ils la brisent tout simplement.
De même, il existe une clé pour ouvrir toutes les portes du Ciel, mais le moyen le plus simple d’y entrer est de briser la serrure. Cela consiste à briser son cœur et à s'annuler devant Hachem. Ainsi, le verrou qui nous sépare de Hachem est brisé et nos prières peuvent s’élever directement vers Lui."

Il conclut :
"Dans ma jeunesse, j’ai appris quelques kavanot, mais je ne les utilise pas du tout, car la kavana principale est d’avoir le cœur brisé ... J’ai donc choisi de me concentrer sur une seule kavana : me connecter à Hachem autant que possible ...
Si je peux me concentrer un instant sur une kavana simple, comme un Nom d'Hachem, je le fais, mais je ne me distrait pas de la kavana principale [briser, retirer son égo, pour mieux laisser de la place pour accueillir et se lier avec Hachem]."

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+ Essayer d'avoir autant de kavana que nous le pouvons :

-> Le Pélé Yoets (séfer Beit Téfila) écrit :
"Il est vrai que nos fautes nous empêchent de recevoir Sa bonté.
Le grand ennemi, le yétser ara, ainsi que le manque de pureté et l’abondance d’impuretés auxquels nous sommes confrontés dans les terres des non juifs, et la dureté de l’exil de nos corps et de nos esprits, nous affectent à un point tel que nous ne pouvons presque pas être blâmés. Nous sommes incapables de nous concentrer pour servir notre Créateur comme il se doit.

Cependant, nous devons nous renforcer chaque jour autant que possible pour nous concentrer au maximum sur nos prières et nos bénédictions, afin d'avoir la kavana sur au moins la moitié, une partie, voire un seul mot.

Chaque mot, et même chaque lettre, représente une somme considérable. L'une des bontés ('hassadim) d'Hachem, révélée par nos maîtres (Emek Hamélé'h - chaar 17,11), est que si l'on se concentre aujourd'hui sur une bénédiction et demain sur une autre, tout cela s'additionne jusqu'à devenir une prière complète, qui s'élève alors et est acceptée comme une couronne pour le Roi des rois.
[...]

Chaque fois que l'on laisse son cœur se vider et que l'on ne se concentre pas sur sa prière avec crainte, amour et joie, son cœur est honteux.
C'est comme si l'entrée du palais du roi lui était refusée. C'est comme si les gardes à l'extérieur du palais l'attrapaient et le frappaient de coups violents, puis l'enchaînaient et le repoussaient au plus profond de son cœur, qui s'écrie : "Sauvez-moi, mon maître le Roi!"

Lorsque cela se produit, il faut se donner les moyens de se concentrer. Il faut se considérer comme un pauvre debout devant le puissant Roi.
On devrait s'approcher de Lui avec honte et Lui parler humblement, en s'auto-annulant, implorant Sa miséricorde. Car l'auto-annulation (de son égo) est la principale manière de prier et est plus efficace que toutes les kavanot et les yi'houdim.
Cela nous a été révélé par nos maîtres et énoncé par le roi David : "Hachem ne méprise pas un cœur brisé et écrasé" (Téhilim 51,19)."

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Le Pélé Yoets ajoute le machal d'un roi puissant et sage, expert dans tous les domaines de la sagesse, y compris la préparation des mets les plus raffinés.
Un jour, ses ministres et conseillers lui présentèrent chacun leurs meilleurs plats. Chacun apporta un mets délicieux qu'il avait spécialement préparé pour le roi. Parmi eux se trouvait un homme pauvre qui souhaitait également honorer le roi avec le mets le plus délicieux ; cependant, il n'avait pas les moyens de se payer un mets raffiné.

Désireux d'offrir au roi le meilleur mets possible, il eut une idée.
Il acheta du blé et le moula très finement. Il le lava soigneusement et le plaça dans une assiette propre. Il l'apporta au roi et lui dit en larmes : "Votre Majesté, je voulais vous offrir la meilleure nourriture du monde, mais je n'en ai tout simplement pas les moyens. J'ai fait de mon mieux et je vous ai apporté la meilleure chose possible. Veuillez accepter cette farine pure que j'ai préparée pour vous et utilisez-la pour préparer des mets divins. Et lorsque vous la mangerez, considérez-la comme si je l'avais préparée pour vous."

Voyant les intentions pures de cet homme et tout ce qu'il pouvait faire pour lui, le roi fut rempli d'amour pour lui. Il prit la farine et en fit un mets délicieux, comme si le pauvre homme lui avait donné cette nourriture. Il le récompensa donc généreusement.

De même, si nous faisons de notre mieux pour offrir à Hachem les meilleures prières, Il transformera ces paroles en prières les plus saintes, et Il considérera comme si c'était nous qui les avions prononcées.

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-> Si l’on ne sait pas du tout comment avoir la kavana, il faut au moins prononcer les mots clairement, en énonçant chaque lettre, et garder à l’esprit qu’on fait de son mieux pour servir Hachem par la prière.

Le Pélé Yoets écrit qu’une telle personne devrait dire :
"De même que Toi, Hachem, tu es extrêmement élevé, je suis extrêmement bas. Mais Tu me permets de m’approcher de Toi et de T’offrir mon présent. Je désire sincèrement que Tu acceptes mon humble présent. Si je savais comment avoir la kavana, je consacrerais toute mon énergie à avoir les pensées appropriées en Te priant, mais je n’en suis tout simplement pas capable.

C’est pourquoi je présenterai mon présent tel qu’il est et je Te supplie de l’accepter, de lui donner la forme appropriée et de le considérer comme si j’avais une kavana appropriée."

Lorsque Hachem entend cela et constate que l'individu fait réellement de son mieux et s'annule à Lui, Il accepte la prière et la considère comme parfaite.
C'est ce que disent nos Sages (guémara Ména'hot 13a) : "Celui qui fait beaucoup comme celui qui en fait peu", car il ne sait pas faire beaucoup, est accepté par Hachem, à condition que ses intentions soient léchem chamayim.

-> Le Pélé Yoets rapporte ensuite le récit d'un homme qui souffrait de ne pas savoir prier. Le jour de Kippour, il récita les lettres de l'alef beit à plusieurs reprises, puis il implora Hachem de les remettre dans le bon ordre. Il fut révélé par le Ciel à un tsadik que cette prière avait plus de valeur que toutes les autres prières récitées ce jour-là.

Ben Zoma dit : "Quel est le sage? C’est celui qui apprend de toute personne" (ézéou 'hakham, alomed mikol adam - Pirké Avot 4,1)

-> Le Baal Chem Tov explique : "de toute personne" (mikol adam) = cela inclut toute personne juive de peu de valeur apparente subjective, car même en elle réside une étincelle digne d'exemple.
En chaque juif réside une étincelle sainte. Chaque juif doit réparer la part du machia'h qui lui appartient.
[Hachem s'est révélé à Moché dans un buisson, lui annonçant la délivrance à venir]. Une flamme ardente jaillit d'un simple buisson, d'un simple juif.

"Sache ce qui est au-dessus de toi"
On peut l'interpréter comme suit : "Sachez que tout ce qui se passe en-Haut (au Ciel) vient de toi".
[Baal Chem Tov - Tsava'at Harivach 142]

-> "Hachem est ton ombre" (Téhilim 121,5).
Le Baal Chem Tov explique : de même que l'ombre de l'homme reproduit chacun de ses mouvements, de même Hachem se rapporte à l'homme en fonction de ses actions.
Les royaumes suprêmes sont affectés, pour ainsi dire, par tout juif. L'action de l'homme en bas entraîne donc une réaction correspondante en-Haut.

-> Il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
Hachem attend et est dépendant (si l'on peut dire) nos actes d'être humain juif pour en résulter une force de pouvoir agir.
Ainsi, à chacune de nos actions nous avons un impact au Ciel, qui donnera ou pas de la force à impacter positivement notre monde ici-bas.
Un juif a donc la force d'impacter tous les mondes Supérieurs (en bien ou mal), et par ricochet cela impactera notre monde.

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-> Si Hachem vous révélait votre vrai visage (ex: la grandeur et l'impact spirituel énorme dans le monde de tout juif, à quel point Il nous aime et nous sommes importants à Ses yeux), vous ne pourriez pas exister un seul instant.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

[le libre arbitre dans ce monde, permet à notre yétser ara de nous faire croire que nous sommes un être simple, ayant peu d'importance et d'impact aux yeux d'Hachem. Ainsi, on ne va pas vivre sa vie en s'y investissant au max de nos capacités, préférant se laisser un peu aller. ]

Rav Youdai dit que les bénédictions [que chaque juif peut faire] sont si puissantes qu'elles augmentent la force de la Pamalya Shel Maala (armée céleste).
[Zohar 'hadach - midrach Ruth ]