+ L'amour qu'a Hachem pour nous, cache nos fautes :
-> "La haine suscite des querelles ; l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12).
-> Combien les juifs sont aimés par Hachem, même s'ils ont fauté et continuent de fauter à chaque instant, Hachem considère les fautes délibérés (volontaires) des juifs comme des erreurs.
[Zohar 3:198a ]
-> "Car je suis malade d'amour" (ki 'holat aava ani - Chir Hachirim 2,5).
Même si je suis malade [spirituellement, de par mes fautes], je suis aimé de Toi.
[midrach - Chir Hachirim 2,5 ]
-> Je vous ai aimés », dit Hachem.
Et vous dites : "De quoi nous as-Tu aimés?"
Hachem dit : "Essav n'était-il pas le frère de Yaakov, pourtant j'ai aimé Yaakov, et j'ai haï Essav" (Malachie 1,2-3).
Cet amour ne dépend de rien ; c'est un décret, comme la nature d'un père envers son fils.
S'il dépendait de la justice de Yaakov, rien ne prouverait l'amour envers Yaakov plus qu'envers Essav. Il s'agit plutôt d'un amour inhérent.
De même, l'amour d'Hachem pour les juifs est inhérent, inséparable (quoiqu'un juif puisse faire).
[Sfat Emet - Pékoudé 5654]
[cela est rapporté par le Sfat Emet (Vaét'hanan 5645), par le Radak (Mala'hi 1,2), par le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Pessa'h 34), ou bien le Tana déBé Eliyahou rabba 18 ]
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-> Israël (tout juif) est aimé, même lorsqu'il est impur, la présence Divine (Chékhina) repose parmi lui. Comme il est dit : "Qui repose avec vous au milieu de votre impureté" (Vayikra 16:16).
[midrach Bamidbar rabba 7,8 ]
-> Dans Tana déBé Eliyahou (Zouta - chap.2), l'une des caractéristiques énumérées d'Hachem est d'être heureux de sa part.
Le rav 'Haïm de Volozhin était troublé par cela et interrogea le Gaon de Vilna à ce sujet.
Le Gaon de Vilna lui répondit que cela faisait référence à ce qui est écrit : "La part d'Hachem, c'est son peuple" (Haazinou 32,9).
Hachem est toujours satisfait de son peuple Israël, quel que soit le niveau où il se trouve. Même si parfois son état spirituel décline, Il demeure parmi eux dans leur impureté ; Il ne les rejette pas et ne les abandonne pas.
Il est satisfait de Sa part en ce qu'Il a choisi Israël comme nation et ne la rejettera ni ne la remplacera jamais.
['Hafets 'Haïm al haTorah - Haazinou 32,9 ]
-> Même si Israël (les juifs) est extrêmement éloigné d'Hachem au sommet de leur dissimulation, il n'en reste pas moins proche de Lui ... c'est le concept de "la part d'Hachem est Son peuple ... Il les a trouvés dans une terre désertique" (Haazinou 32,9-10).
Cela signifie que même dans un désert vide (de mérite, tellement ils sont dans la faute), Hachem trouve Sa part dans Son peuple. Cela signifie qu'Il trouve les points positifs qui constituent leur part divine. [se focalisant seulement dessus, car : "l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12). ]
[rabbi Nathan de Breslev - Likouté Halakhot - Hachkamat haboker 1:8 ]
-> "Le fruit d'un bel arbre" (péri ets hadar - פְּרִי עֵץ הָדָר - Emor 23,40) forment l'acronyme יצר (yétser).
Ce "péri ets hadar" décrit l'étrog, qui est comparable au cœur (midrach Vayikra rabba 30,14).
Même si le yétser ara brûle sans relâche dans le cœur d'un juif, celui-ci est néanmoins considéré [aux yeux d'Hachem] comme le fruit d'un bel arbre.
Hachem l'a choisi pour lui apporter plus de satisfaction que le service des anges et des séraphins. Tel est Son désir : que [tout juif] mène constamment cette guerre intense.
Comme l'explique le rav Mordé'haï Shapira de Neshchiz : "Il n'y a pas de joie sauf dans la viande" (én sim'ha ella bébachar - Pessa'him 109a) qui peut également être interprété comme signifiant que le plaisir d'Hachem provient du service des [êtres de] chair et de sang [non des êtres célestes], car ils ont un grand yétser ara et pourtant ils le surmontent.
[Beit Avraham - Souccot]
-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch (Maagalé Hachana - partie 2) écrit :
"Louables sont les anges qui accomplissent leur service devant le Trône de Gloire sans faille et sans trace de faute. Cependant, encore plus louables sont les hommes qui s'élèvent des profondeurs de la faute vers la lumière et la pureté. Ils se battent pour la lumière et luttent pour la pureté. Ils triomphent des forces des ténèbres et de la faute.
Même lorsqu'ils perdent la connaissance de leur Père céleste, ils reviennent pour reconnaître et comprendre qu'ils sont toujours ses fils dans son amour et sa miséricorde."
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-> C'est la joie constante qu'éprouve un juif, le fait qu'il ait été formé en tant que juif ... cette joie ne contient aucune tristesse ; rien ne vient entraver la joie ressentie d'avoir mérité d'être la part du D. vivant.
Même si l'on est absorbé dans le lieu où l'on se trouve, même si nos fautes sont multipliées à l'infini, on n'est jamais séparé ni coupé de la connexion avec notre racine à sa source.
[rav Tsadok HaCohen - Réseissé Laïla 53 ]
-> Chaque juif est un fils, un enfant d'Hachem. Comme le dit la michna : "banim l'Hachem Eloké'hem" (Pirké Avot 3,14).
-> La guémara (Kidouchin 36a) cite un différend entre rabbi Yéhouda et rabbi Méïr sur la question de savoir si nous sommes toujours considérés comme des enfants d'Hachem lorsque nous ne faisons pas Sa volonté.
Rabbi Méïr est d'avis que même lorsque nous ne faisons pas la volonté d'Hachem, nous sommes toujours considérés comme Ses enfants.
Le rav Yaakov Neiman (Lesitcha Elyon - Devarim) souligne que la guémara utilise le terme "nikra'im banim" (on les appelle des enfants). En d'autres termes, leur différend sur la relation du peuple juif avec Hachem lorsqu'ils ne font pas Sa volonté, porte sur la question de savoir s'ils sont ou non "appelés" Ses enfants. Cependant, la réalité immuable est que nous sommes bel et bien les enfants d'Hachem, quoi qu'il arrive.
Selon Rabbi Yéhouda, nous sommes toujours les enfants d'Hachem lorsque nous ne faisons pas Sa volonté, mais nous ne sommes pas "appelés" enfants.
Rabbi Méir est d'avis qu'il n'y a même pas cette forme de distance lorsque nous ne faisons pas Sa volonté, et que nous sommes toujours appelés enfants d'Hachem.
Le Téchouvot HaRachba (1:194) dit que la halakha tranche que nous suivons l'opinion de Rabbi Méir (voir Maharcha - Baba Batra 10a, qui dit la même chose).
L'implication est quel que soit l'état spirituel d'un juif, il est ouvertement considéré comme un enfant chérit et adoré de son Père céleste.
-> Si la halakha suit effectivement Rabbi Meir, pourquoi nous qualifions-nous de serviteurs d'Hachem? C'est particulièrement vrai lorsque nous disons à Roch Hachana (Moussaf) : "Sommes-nous comme des enfants, sommes-nous comme des serviteurs" (im kévanim, im kaavadim).
Si nous sommes vraiment les enfants d'Hachem, quelles que soient nos actions, pourquoi nous qualifier de serviteurs (surtout en ce jour si crucial du jugement de Roch Hachana)?
La raison est peut-être parce que lorsqu'un enfant se rebelle contre les voies de son père, même s'il reste son enfant, cela cause une grande douleur au père. Alors qu'un serviteur ne cause pas de douleur à son maître, il est simplement gênant, dérangeant.
Par conséquent, lorsque nous implorons la miséricorde d'Hachem, nous mentionnons notre relation avec Lui en tant que serviteurs, car il est parfois plus avantageux pour nous de nous concentrer sur cette relation et de ne pas mettre l'accent sur la souffrance que nous Lui avons causée en nous rebellant en tant que fils.
-> Selon le Ohr ha'Haïm (Méor ha'Haïm - p.25 ), c'est comme ce que nous faisons avec nos propres enfants : nous les embrassons et les serrons dans nos bras, même s'ils sont couverts d'urine et d'excréments. Alors que s'ils étaient plus âgés, nous ne les serrerions pas dans nos bras dans une telle situation, car c'est dégoûtant.
De même, Hachem nous aime au point de nous appeler "enfants". Ce qui signifie : "Même si vous êtes répugnants à cause des fautes que vous avez commises, vous êtes toujours comme des enfants à Mes yeux."
Le Malbim (Yirmiyahou 31,19) explique que chaque juif est comme jeune enfant choyé (yéled chaachou'im) qui est charmant, même lorsqu'il se comporte mal, un tel fils reste aimé de son père.
-> A mon avis, le miracle principal [de Pourim] se trouve dans le début de la Méguila. Le fait que Hachem ait entendu les prières d'Israël en période de trouble [n'est pas un miracle] ; Hachem a même accepté le repentir du peuple de Ninive (à l'époque de Yona), alors pourquoi n'aurait-Il pas accepté les cris d'Israël?
C'est plutôt ce qui a précédé le miracle, le meurtre de Vachti, qui était au-dessus de la nature. Israël était assis à la fête même d'A'hachvéroch, parlant de manière profane et s'exposant à la destruction. A ce moment-là, ils se rebellaient contre Hachem ...
Même lorsqu'les juifs violaient la volonté d'Hachem, Il prépara le miracle pour montrer que, quelle que soit [notre conduite], nous sommes appelés "ses fils (adorés)".
[ 'Hatam Sofer - drachot - Pourim 5597 - drouch 22 ]
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-> Rabbi Meir dit : Quand l'homme souffre, quelles paroles la Chékhina prononce-t-elle? "Ma tête est affligée, mon bras est affligé!"
Si Hachem souffre pour le sang versé des réchaïm, à combien plus forte raison souffre-t-il pour le sang des tsadikim.
[Sanhédrin 6:5 ]
Cette michna traite d'une personne passible de lapidation en raison d'une faute grave qu'elle a commise. Malgré cela, la Chékhina ressent de la douleur face à sa souffrance.
De même, Rachi (Béhar 25,55) dit : "Quiconque asservit (les juifs) en bas [sur terre], c'est comme s'il avait asservi en-Haut (Hachem Lui-même)."
-> Reich Lakich dit : Les flammes du Guéhinam ne dominent pas les fauteurs d'Israël. C'est ce que l'on apprend par un kal va 'homer du Mizbéa'h d'or. Le Mizbéa'h d'or n'est recouvert que d'une épaisseur d'un dinar d'or, mais il est resté debout pendant de nombreuses années et le feu ne l'a pas brûlé ; à plus forte raison, les fauteurs d'Israël qui sont remplis de bonnes actions comme une grenade [le feu du Guéhinam ne les brûlera pas].
[guémara Erouvin 19a]
-> La guémara dit de manière similaire ailleurs ('Haguiga 27a) que le feu de la Guéhinam n'engloutit pas les talmidé 'hakhamim. Or, si la guémara a déjà déclaré ici que le feu de la Guéhinam n'affecte même pas les fauteurs, quelle est la nouveauté dans le fait de déclarer qu'il n'affectera pas les talmidé 'hakhamim (sages en Torah)?
Une explication est donnée au nom du 'Hatam Sofer : la guémara dans 'Haguiga décrit comment les talmidé 'hakhamim sont naturellement protégés du feu du Guéhinam, tandis que la guémara dans Erouvin parle d'une protection miraculeuse qui existe même pour les fauteurs.
[ Un juif a beau faire les pires choses, cela n'a pas d'impact sur l'amour qu'Hachem lui porte, car : "l'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12).
Cela est paradoxal, car notre yétser ara après nous avoir fait fauté, il essaie de nous rentrer dans la tête l'idée que nos fautes nous rendent moches, pas vraiment appréciables aux yeux d'Hachem.
La réalité est toute autre : nous sommes toujours importants et aimés par Hachem, au point que rabbi Na'hman de Breslev nous assure qu'à tout moment : "Hachem est très fier de chaque juif" (Likouté Moharan I 17,1).
(n'oublions qu'à postériori, la téchouva sincère est là pour réparer, nous nettoyer et aller de l'avant) ]
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-> Rabbi Pin'has HaCohen bar 'Hama dit : Hachem ne cherche pas à rendre les gens coupables (comme punis, mis de côté pour leurs fautes), mais Il désire qu'ils prient devant Lui et Il les accepte.
[midrach Tan'houma - Vayichla'h 9 ]
[même si l'on est rempli de fautes (même les pires), Hachem désire, apprécie, nos prières, et elles sont exaucées. Cela témoigne qu'Hachem nous aimera toujours, que "l'amour couvre toutes les fautes". ]
-> Avant de commencer à expliquer la Torah, il [Moché] commença par les réprimander (les Bné Israël), leur rappelant leurs fautes ... et [il leur rappela ensuite] à quel point Hachem s'était comporté envers eux avec miséricorde ... afin de fortifier leurs cœurs en leur faisant savoir qu'Il se comporterait toujours ainsi envers eux avec miséricorde ...
C'est pourquoi Moché leur fit savoir qu'Hachem est miséricordieux, rempli de miséricorde, car le pardon et la clémence d'Hachem aident les gens à Le servir.
[Ramban - introduction à Dévarim ]
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-> "En raison de l'amour d'Hachem pour eux, Il les compte [Bné Israël] à chaque instant" (Rashi, Bamidbar 1;1).
Cela implique qu'il les compte sans autre raison que Son amour pour eux.
[En ce sens, ] chaque dénombrement a eu lieu à une période différente pour Bné Israël.
Le premier dénombrement a eu lieu immédiatement après leur sortie d'Égypte, où ils venaient d'adorer des idoles, afin de montrer qu'ils étaient également importants [et aimés par Hachem] à ce moment-là.
Le deuxième dénombrement eut lieu lorsqu'ils succombèrent à la [faute] du Veau d'or, ce qui était une situation encore pire que les 49 niveaux d'impureté qu'ils ont atteint en Egypte, car ici, ils n'étaient plus captifs. Malgré cela, Hachem ordonna à Moché de les compter pour leur montrer Son amour, même dans ce moment difficile.
Le troisième dénombrement eut lieu lorsqu'ils formèrent une nation à part entière, où il était évident qu'ils devaient être dénombrés par grand amour. [cet amour est constant et total dans les 3 dénombrements, à tout moment et pour tout juif. ]
C'est le sens de "Il les compte à chaque instant" = à chaque étape où une personne peut se trouver (même au plus bas, comme le 49e niveau d'impureté, ou en ayant fait une faut très grave comme le Veau d'or), Hachem montre Son amour et la compte comme une entité importante qui ne peut être niée.
[Beit Yaakov]
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-> C'est la joie constante qu'éprouve un juif, le fait qu'il ait été formé en tant que juif ... cette joie ne contient aucune tristesse ; rien ne vient entraver la joie ressentie d'avoir mérité d'être la part du D. vivant.
Même si l'on est absorbé dans le lieu où l'on se trouve, même si nos fautes sont multipliées à l'infini, on n'est jamais séparé ni coupé de la connexion avec notre racine à sa source.
[rav Tsadok HaCohen - Réseissé Laïla 53 ]
-> "Cantique d'élévation : Je lève les yeux vers les montagnes (chir lamaalot : essa énaï el éarim). D'où viendra mon secours? Mon secours vient de Hachem, qui a fait les cieux et la terre" (Téhilim 121,1-2).
Que signifie "lever les yeux vers les montagnes"? ...
Je vais expliquer le verset d'une manière agréable. "Un chant d'élévation" ce chant parle de l'élévation d'Israël, de la façon dont il est [constamment] élevé devant Hachem.
Pour toutes les autres nations, lorsqu'une nation a besoin d'être sauvée d'une autre, Il vérifie ses archives pour voir si elle a des mérites qui justifient son sauvetage ; si elle n'a aucun mérite, Il ne vient pas à son secours.
En revanche, en ce qui concerne Israël, lorsqu'il a besoin d'être sauvé, même s'il n'a aucun mérite justifiant un miracle, Il utilise le mérite des mitsvot qu'il accomplira à l'avenir après son salut.
De même, lors de la Création, Israël n'existait pas encore pour pouvoir accomplir des mitsvot et de bonnes actions, mais Hachem a été inspiré pour créer le monde en se basant sur la pensée que Israël (les juifs) accomplirait des mitsvot et de bonnes actions à l'avenir ...
[Bné Yissa'har - Kislev 2,28]
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-> L'histoire de Yaakov volant la bénédiction mérite une explication. Pourquoi Yaakov avait-il besoin de recevoir les bénédictions d'une manière étrange? Its'hak était un prophète et Hachem aurait simplement dû lui dire de bénir Yaakov et non Essav.
Nous pouvons répondre que si Its'hak avait béni Yaakov de manière directe, il y aurait eu une critique possible pour le reste du temps selon laquelle les juifs ne méritent une bénédiction que lorsqu'ils sont au niveau de Yaakov.
C'est pourquoi Hachem a fait en sorte qu'Its'hak veuille bénir Essav, afin que les bénédictions reviennent à Israël même s'il ne les méritait pas.
Ainsi, même lorsque les juifs sont très bas [spirituellement parlant], ses actions ne sont pas pires que celles d'Essav.
[rav Its'hak Kalish de Vorka ]
-> "Le premier jour [après leur arrivée au mont Sinaï, Hachem] ne leur dit rien en raison de leur faiblesse due au voyage" (Shabbath 86b).
Bien que la fatigue n'ait affecté que ceux que les Nuées de gloire avaient rejetés [c'est-à-dire les fauteurs], car à l'intérieur des nuages, c'était comme voler sur les ailes d'un aigle, Hachem voulait montrer que même pour une minorité [les fauteurs], nous attendrions ici.
[Sifté Tsadik - Yitro ]