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Il y a 2 types de personnes qui servent Hachem. L'une sert D. par la crainte et l'autre par l'amour.
La différence est que la personne qui sert D. par peur/crainte conserve son ego. Elle se perçoit comme une entité, et en tant que telle, a peur de quelque chose de plus élevé qu'elle.
En revanche, la personne qui sert D. par amour se trouve dans un état de "néant" total ; elle n'est rien à ses propres yeux [tellement Hachem est tout, qu'on ne peut pas vivre une seconde sans Lui, ...].

En ce qui concerne l'amour lui-même, il existe également 2 types de personnes.
Lorsqu'une personne sert D. par amour en raison de la récompense attendue, elle conserve également son égo et sert D. essentiellement pour son propre bénéfice.
Mais lorsque quelqu'un sert D. pour Lui apporter de la satisfaction/plaisir, en ignorant ses propres intérêts, cette personne est dans un véritable état de néant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,9]

"La ahavat Israël (aimer son prochain juif) est une ségoula pour la ahavat chamayim (aimer Hachem).
Si l'on aime sincèrement les juifs, on en viendra à aimer Hachem".
[rav Avraham de Stretin]

Rabbi Yessa dit : Combien l'homme doit aimer Hachem! Car le service de D. avec amour est le plus appréciable.
Celui qui L'aime et Le sert avec amour est considéré comme Son bien-aimé.
[Zohar - 'Hayé Sarah 55b]

La crainte du Ciel

-> Certains servent Hachem par crainte : ils implorent Sa miséricorde pour être préservés des malédictions, des maladies et des châtiments qui s'abattent, ici-bas et dans le monde futur, sur ceux qui contreviennent à Ses commandements.
Ils demandent aussi à ne pas avoir besoin d'une aide matérielle, à ne pas se retrouver sous domination étrangère et à ne pas assister à la mort ou au malheur de l'un de leurs descendants.

En vérité, servir Hachem par crainte, c'est accomplir la tâche difficile de surmonter le mauvais penchant et la tentation par peur de ne pas être parfait devant Hachem.

Ainsi, après qu'Avraham s'est montré prêt à sacrifier son fils, l'Eternel lui dit (Vayéra 22,12): "Maintenant Je sais que tu crains D.", parce que c'était l'épreuve la plus difficile.
De même, il est écrit (I Méla'him 18,3) : "Ovadia craignait D." parce qu'il lui était très difficile de Lui rester fidèle à cause d'Izével, la femme du roi A'hav, qui persécutait les serviteurs d'Hachem.
Ou encore : "Révérez l'Eternel vous, Ses saints" (Téhilim 34,10), en accomplissant des choses auxquelles le cœur est réfractaire.
[séfer haRokéa'h 2a]

L’amour et la joie au service d’Hachem

+ L'amour et la joie au service d'Hachem :

-> Attachée à Hachem par de forts liens d'amour et de joie, l'âme ne sert pas son Maître contre son gré ; même si on voulait l'en empêcher, elle brûlerait du désir de Le servir et d'accomplir la volonté du Créateur avec joie et droiture, conformément à la recommandation : "Servez Hachem dans la joie" (Téhilim 100,2) et encore "La joie sur les cœurs droits" (Téhilim 97,11).

Au lieu de Le servir pour son profit ou sa gloire, l'homme doit se dire : "Moi qui suis méprisable et délaissé par les hommes, qui suis ici aujourd'hui et demain dans la tombe, moi qui ai été conçu dans la faute et qui suis plein de déchets, comment ai-je été choisi et créé pour devenir le serviteur du Roi de gloire?"

Quand l'âme est animée d'une crainte profonde, l'amour brûle en elle et sa joie augmente. La sagesse de l'homme illumine sa face et il réjouit tous ceux qui aiment Son nom ; elle l'incite à accomplir la volonté du Créateur de tout cœur, avec joie et ardeur.

Celui qui aime Hachem ne pense pas à son honneur personnel ni aux vains plaisirs de ce monde ; il n'a d'autre aspiration que d'accomplir Sa volonté et d'inciter les autres à sanctifier Son nom en se dévouant corps et âme pour Lui, comme Avraham, qui jura de ne rien prendre du butin (voir Béréchit 14,23), pour que le roi de Sodome ne prétende pas l'avoir aidé à s'enrichir, et comme Pin'has, qui n'hésita pas à mettre sa vie en danger en tuant Zimri (Bamidbar 25,7-8).

Il ne cherche pas à faire l'important, ne prononce pas de vaines paroles, ne regarde pas les femmes, ne répond pas aux insultes, ne pense qu'au Créateur, chante Ses louanges, et un amour ardent anime toutes ses pensées.
[séfer haRokéa'h 2a]

Accomplis les mitsvot par amour [d'Hachem] afin de ne pas en venir à haïr Hachem à cause de la crainte qu'Il t'inspire.
[séfer haRokéa'h 2a]

Aimer Hachem & Prendre conscience de l’amour d’Hachem pour nous

-> Le Mahara miBelz enseigne au sujet de rapporter en détails le récit de la sortie d'Egypte :

Une personne doit avoir à la fois de la crainte d'Hachem et de l'amour d'Hachem.
La crainte d'Hachem vient de la crainte de la punition, mais comment en vient-on à avoir l'amour d'Hachem?
Il est écrit : "Comme le reflet du visage dans l'eau, tel le cœur de l'homme pour l'homme" (kamayim apanim lapanim - Michlé 27,19) = plus nous avons connaissance du grand amour d'Hachem pour le peuple juif (et pour chaque juif individuellement), plus cela nous permet de rendre cet amour et d'avoir de l'amour d'Hachem.

C'est la raison pour laquelle nos Sages ont recommandé que nous disions : "Ahavat Olam" et "Ahava Rabba" avant la lecture du Shéma, matin et soir.
En reconnaissant le grand amour que Hachem a pour nous, nous pouvons rendre cet amour (à l'image de l'eau qui reflete un visage), et nous pouvons dire : "véaavta ét Hachem Eloké'ha" (Tu aimeras Hachem ton D.).

Nos Sages nous disent que la nuit du Séder de Pessah est un moment propice pour qu'une personne s'inculque à elle-même et à ses enfants la émouna en Hachem, la crainte d'Hachem et l'amour d'Hachem en racontant tous les grands miracles que Hachem a accomplis pour les Bné Israël, qui allaient complètement à l'encontre de la naturalité.

Hachem a fait tout cela en raison de son grand amour pour les Bné Israël.
Le fait de réaliser à quel point Hachem nous aime vraiment suscite notre amour pour Lui en retour.
C'est pourquoi même les talmidé 'hakhamim et les tsadikim ont besoin de raconter les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël.
Même si une personne connaît l'histoire en théorie, plus elle la raconte, plus elle et tous ceux qui sont présents absorbent l'amour qu'Hachem nous porte. Et plus une personne le fait, plus elle est digne d'éloges, car cela entraîne un plus grand amour Hachem.

Servir Hachem avec crainte et joie, ce sont deux amis qui ne se séparent jamais.
En effet, la crainte sans la joie n'est que tristesse, et il n'est pas bon de souffrir sur comment servir Hachem ; il suffit d'être toujours joyeux.
[Baal Chem Tov - Tsivat HaRivach 13b ]

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-> Dans le monde matériel, là où il y a de la crainte, peur, il n'y a pas de joie, et là où il y a de la joie, il n'y a pas de crainte.
Mais au service d'Hachem, là où il y a la crainte, il y a l'amour.
[Toldot Yaakov Yossef - Bé'houkotaï - p.127b ]

-> J'ai appris de mon maître (le Baal Chem Tov) que lorsque quelqu'un demandait à Nachmanid: "Qu'est-ce qui est considéré comme le service de D. ?", il répondait : "Tout ce qui procure du plaisir et de la joie, combinés à de la crainte."
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim - p.70b ]

Aimer Hachem

+ Aimer Hachem :

-> Il est naturel d'aimer ses parents ou son conjoint, ou même toute personne dont on reçoit quelque chose, physiquement et émotionnellement. Dans ce cas, pourquoi nous est-il si difficile d'aimer Hachem, de qui nous recevons tout?

Selon le rav Gamliel Rabinowitz (Tiv haMoadim - Pessa'h), la véritable raison est que nous ne ressentons pas pleinement que tout ce que nous avons vient réellement d'Hachem. Nous vivons dans un monde de cause à effet, dans lequel nous voyons des patients guéris par des médecins et des hommes d'affaires qui profitent de leur sens aiguë des affaires.
Si nous nous rappelions constamment que tout ce que nous avons et tout ce qui arrive n'est dû qu'à l'intervention directe d'Hachem, alors, naturellement, nous commencerions à éprouver de l'amour pour Hachem, comme nous en éprouvons pour nos parents qui nous donnent tant.

-> Le Beit haLévi (Béréchit 2,2) rapporte la parabole d'un homme qui se noie et qui, alors que ses dernières forces commencent à s'épuiser, fait frénétiquement un dernier effort pour garder la tête hors de l'eau. Soudain, quelqu'un passe et, comprenant ce qui se passe, se précipite sur la berge et saisit fermement la main du noyé. Le noyé regarde son sauveur qui le tient fermement et se rend compte que s'il le lâchait une seconde, il serait un homme mort.
À ce moment-là, il est rempli d'un immense amour pour lui, car il voit qu'il le maintient littéralement en vie. En même temps, il éprouve une grande crainte, car il se rend compte que l'homme pourrait facilement le lâcher et le laisser se noyer.
Notre relation avec Hachem est la même ; nous devons voir qu'Hachem nous "tient la main" à chaque seconde, qu'il nous donne constamment la vie et la santé, et qu'à tout moment Il pourrait "lâcher prise", à D. ne plaise, et nous n'aurions plus rien. Cette pensée devrait faire naître en nous un amour et une gratitude immenses envers Hachem, ainsi qu'une grande crainte à son égard.

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+ Aimer Hachem par la gratitude :

-> On raconte l'histoire d'un homme qui s'arrêta pour la nuit dans une petite et humble auberge en Europe. Alors qu'il était couché dans son lit, il entendit soudain une voix provenant de la chambre voisine : "Merci Hachem pour tout ce que tu as fait pour moi depuis ma naissance ..." L'homme resta assis jusqu'à tard dans la nuit, écoutant cette voix énumérer bonté après bonté ce qu'Hachem avait fait pour lui depuis qu'il était bébé jusqu'à ce jour, entrecoupé de remerciements et de louanges sincères.
Le lendemain matin, l'homme se leva tôt pour découvrir qui était son saint voisin et découvrit que ce n'était autre que le 'Hafets 'Haïm, pour qui une telle pratique était un événement régulier.

-> Il vaut la peine de prendre quelques minutes pour réfléchir aux dons infinis qu'Hachem nous accorde.
Le rav Yérou'ham Lévovitz suggére que les gens écrivent un journal des hachgakha (interventions divines) personnelles qu'ils constatent dans leur vie. Non seulement cela permet à chacun de prendre conscience de l'infinie bonté qu'il reçoit sans même s'en rendre compte, mais cela ouvre également la porte à l'épanouissement d'une véritable amour d'Hachem.

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-> L'histoire suivante nous apprend ce que signifie une véritable amour d'Hachem.
L'ancien Rabbi de Guer (rabbi Pin'has Ména'hem Alter), avait été publiquement humilié par un opposant pour la position qu'il avait prise sur une certaine question sensible. Le rabbi a affirmé qu'il savait que ses actions avaient été menées pour le bien du Ciel et qu'il était donc blessé par cet assaut personnel.
Le jour de Roch Hachana, il se préparait au jour du jugement en passant en revue les événements de l'année et il se souvint de cet incident.
Au début, il ne voyait aucun moyen de pardonner à cet homme pour son comportement scandaleux, jusqu'à ce qu'il ait soudain une pensée étonnante : "Le plus grand désir d'Hachem est d'accorder la bonté et la gentillesse à toutes Ses créations ; c'est dans ce but qu'Il a créé le monde. Cependant, au cours de l'année à venir, Il ne pourra pas décréter une bonne année pour cet homme en raison des sentiments que j'éprouve à son égard. Puis-je empêcher Hachem de faire ce qu'Il désire vraiment?
Devrais-je être celui qui cause à Hachem la "douleur" de vouloir donner mais d'être incapable de le faire? Instantanément, raconte le Rabbi, tous les sentiments amers que j'avais envers cet homme se sont évaporés et je l'ai aimé à nouveau comme n'importe quel autre juif."

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[de même, on peut faire des mitsvot par amour pour D., dans un but de Lui faire plaisir, de Lui permettre de nous combler du meilleur. Et inversement, éviter de faire des avérot. ]

Étudier la création

+ Étudier la création :

-> Il n'y a pas d'artiste comme Hachem. [guémara Méguila 14a]

-> Un matin, le Malbim réveilla sa famille avant l'aube et leur demanda de se mettre leurs beaux habits de fête/Shabbath. Les enfants, déconcertés, se changèrent à la hâte et demandèrent une explication à leur saint père, qui leur expliqua qu'ils devaient assister à un événement très spécial qui exigeait d'eux qu'ils se présentent sous leur meilleur jour.
Il les conduisit dans un champ pour assister au lever du soleil : il fallait être au mieux pour admirer le spectacle merveilleux d'Hachem.
Ce même grand homme (Malbim) a demandé, alors qu'il était sur son lit de mort, qu'on l'emmène à l'extérieur afin qu'il puisse admirer une dernière fois les merveilles du monde d'Hachem.

-> Cela ne se limite pas au lever du soleil.
Le 'Hovot haLévavot prouve qu'il est nécessaire d'étudier le monde au mieux de ses capacités, parce que
"dans chaque création, il est possible d'apprendre la sagesse infinie d'Hachem", et c'est le meilleur moyen de prendre conscience et de prouver l'existence d'Hachem.
En effet, le Rambam (Hilkhot Avoda Zara 1:3) décrit que c'est ainsi que notre Patriarche Avraham a découvert Hachem, et il écrit ailleurs (Hilkhot Yessodé haTorah 2:2) que la méthode pour atteindre la crainte et l'amour d'Hachem est de "réfléchir à Ses actes et à Sa grande et merveilleuse Création, et de discerner et de découvrir la sagesse illimitée qu'elle contient. Immédiatement, il sera rempli d'amour, le louera et le glorifiera et aura un énorme désir d'apprendre sur Hachem".

-> Nous disons chaque matin dans la bénédiction qui précède la lecture du Shéma :
"Comme Tes œuvres sont grandes, Hachem. Tu les as toutes créées avec sagesse ; le monde est rempli de Tes biens".

Le rabbi Mendel de Kotzk dit un jour que le mot Shéma en hébreu (שמע) est la première lettre des mots : "chéou marom éné'hém" (Lève les yeux et vois - Yéchayahou 40,26).
Le verset se poursuit ainsi : "Et regarde qui a créé toutes ces [merveilles dans les cieux]".
La façon d'atteindre le niveau de dire le Shéma, la déclaration ultime de notre acceptation d'Hachem comme notre Roi, est d'étudier les merveilles des corps célestes : le soleil, la lune, les étoiles, les galaxies, ...
Le Tossafot Yom Tov (Pirké Avot 1,3) ajoute que nous nous référons à la crainte d'Hachem comme yirat Chamayim (crainte du Ciel), littéralement "crainte du ciel", parce que nous sommes censés être dans la crainte d'Hachem en raison de Sa grandeur, et non par crainte de Sa réprimande et de Sa punition, et que la grandeur d'Hachem est clairement visible dans les merveilles des cieux.
Ceci complète la guémara (Sanhédrin 42a) qui dit que quiconque dit Kiddouch Lévana (la sanctification de la lune), est considéré comme s'il saluait la Ché'hina d'Hachem (c'est pourquoi nous nous tenons debout pendant la prière).
Rabbénou Yona (commentaire du Rif sur Béra'hot 21a), explique que même si nous ne pouvons pas voir Hachem lui-même, nous pouvons percevoir sa présence à travers ses actions dans le monde. En observant le renouvellement du cycle lunaire et en étudiant les merveilles des corps célestes, nous parvenons à une perception claire d'Hachem. C'est ce que l'on appelle "saluer la Ché'hina".

-> Chaque détail de la Création (ex: le corps humain), s'il est étudié correctement, crie haut et fort : "Il y a un Créateur!"
Ils montrent que le monde est ordonné, qu'il a un but, qu'il est conçu et qu'il est intelligent. Cela est évident non seulement dans chaque chose en soi, mais aussi dans l'interaction complexe entre toutes les différentes parties de la Création, qui se combinent parfaitement ensemble dans le cadre d'un plan d'ensemble plus vaste.
C'est ce que résume la dernière Mishna du livre des Pirké Avot : "Tout ce que Hachem, a créé dans son monde, il l'a créé uniquement pour Sa gloire, comme il est dit : "Tout ce qui est appelé de Mon nom, c'est pour Ma gloire que Je l'ai créé, que je l'ai formé et que Je l'ai fait" (Yéchayahou 43,7)."

Le fait qu'il existe une telle abondance de créations différentes, chacune avec son apparence unique, sa source de nourriture, ses capacités et ses exigences, devrait suffire à prouver la grandeur infinie d'Hachem, qu'Il n'a pas de restrictions et qu'Il peut donc créer n'importe quel nombre d'espèces et de types différents.
[rav Avraham Tabor]