S'il est généralement vrai qu’il n'y a pas de récompense pour l'accomplissement des mitsvot dans ce monde (sé'har mitsva béhai alma lékah), cela n'est vrai que lorsque les mitsvot sont accomplies (et la Torah étudiée) d'un point de vue purement intellectuel.
Cependant, si nous étudions la Torah en raison de notre désir de nous attacher à Hachem (et de nous nier à Lui), indépendamment de notre manque de compréhension rationnelle, il s'ensuit, qu'en tant que serviteurs dévoués d'Hachem, nous jouissons de Ses bénédictions, même dans ce monde.
[d'après le Sfat Emet - Bé'houkotaï 5649 ]
Catégorie : 5- Mitsva + Avéra
Acquérir la crainte de la faute :
+ Acquérir la crainte de la faute :
-> Pour faire face à la capacité d'imagination du yétser ara (qui sait si bien nous vendre du vide), le Sabba de Kelm parle de la "la sagesse de la visualisation".
Il explique que toute la différence entre le tsadik et le racha réside dans la force de visualisation.
Le tsadik se représente dans son imagination ce qu'il adviendra dans le futur, essaye de visionner les terribles punitions qui sévissent en enfer, et grâce à tout ce travail, il parvient à la crainte de la faute.
En revanche, le racha n'utilise pas du tout cette force de visualisation, car il ne vit que dans le moment présent. Il n'a pas peur de commettre une transgression, car il n'arrive pas à se projeter dans le futur et à réaliser que son acte risque de lui faire perdre le monde futur.
La qualité qui consiste à "percevoir les conséquences", est donc la base permettant d'acquérir la crainte de la faute.
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[nos Sages nous conseillent de prendre ce petit temps pour s'interroger froidement : qu'est-ce que gagne - qu'est-ce que je perds? ]
+ Après avoir créé Adam, Hachem l'a placé dans le Gan Eden "pour le travailler et le garder" (léavéda oul'chomra - Béréchit 2,15).
Nos Sages (Zohar Béréchit 27a) nous disent que "le travailler" fait référence à l'accomplissement des commandements positifs, et que "le garder" fait référence au fait de s'abstenir des interdictions.
Le but même de la création de l'homme est la réalisation des 613 mitzvos.
Si Adam n'avait pas fauté, il serait resté dans le Gan Eden pour toujours. La distance entre la terre et le Ciel aurait été comme la distance entre une maison et un grenier, tant il lui aurait été facile de s'élever à sa guise, de se prélasser dans l'éclat de la Chékhina, puis de revenir sur Terre.
Après la faute d'Adam et sa chute (spirituelle), sa mission de "travailler et de garder" le Gan Eden a été laissée à l'ensemble de la nation juive pour qu'elle continue là où elle s'était arrêtée, en accomplissant la Torah et ses mitsvot. Lorsque nous nous sommes tenus au mont Sinaï, nous avons accepté cette mission en proclamant "na'assé vénichma". Naassé se réfère aux commandements positifs, tandis que nichma se réfère aux interdictions. (Yalkout Chimoni - Chir haChirim 986)
De même, le roi David dit : : "Evitez le mal et faites le bien" (Téhilim 34,15). Ici aussi, il faut "éviter le mal" en observant les interdictions de la Torah, "et faire le bien" en réalisant les commandements positifs. (Radak)
[rabbi David Abou'hatséra]
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-> Le Ohr ha'Haïm hakadoch (Bé'houkotaï 26,3) écrit que même avant que la mort ne soit décrétée sur Adam pour ses fautes, Hachem n'avait pas l'intention qu'il soit restreind dans ce monde matériel pour toujours. Si tel était le cas, il s'agirait pour lui d'une descente et non d'une récompense, puisque le but ultime vers lequel nous espérons se trouve dans les mondes supérieurs, où nous récolterons la récompense de nos bonnes actions.
L'intention d'Hachem était plutôt que l'homme puisse monter au Ciel comme il l'entendait, profiter des trésors de la vie éternelle, puis revenir sur terre.
L'homme devait pouvoir aller et venir d'un monde à l'autre, comme une personne qui vit à la fois dans une maison et dans un grenier. Ce fut le cas d'Eliyahou haNavi, qui monta au Ciel dans une tempête.
Cependant, à cause de la faute d'Adam, Eliyahou fut contraint de se débarrasser de son corps et de le laisser derrière lui dans ce monde.
Rendre compte de nos fautes
Le jour où l'homme s'apprête à quitter ce monde, le jour où il doit se résigner à se séparer du souffle de vie qui l'habite encore, il prend conscience de toutes les fautes qu'il a commises durant sa vie, alors qu'il en était incapable tant qu'il était sous l'emprise de son corps.
Puisqu'il a commis ces fautes de son vivant, c'est avant de quitter ce monde qu'il doit en rendre compte et les reconnaître.
Mais les réchaïm continuent à les nier, même au seuil de la mort.
[Zohar - Lé'h Lé'ha 78b]
Rabbi Eliézer ben Yaakov dit : "Celui qui accomplit une mitsvah s’acquiert un [ange] défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un [ange] accusateur."
[Pirké Avot 4,11]