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Le sentiment de vérité est le fondement de la téchouva.
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L'autocritique, lorsqu'elle plonge profondément dans l'essence de l'être et examine minutieusement chaque action et chaque pensée, approfondit le sentiment de douleur face à l'absence de vérité dans la vie d'une personne et lui fait sentir sa disgrâce, sa laideur et son néant.
La personne fait alors téchouva par amour pour la lumière de la vérité.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,1]

Les mensonges éloignent une personne d’Hachem

+ Les mensonges éloignent une personne d'Hachem :

"Eloigne-toi de la parole mensongère" (Michpatim 23,7)

-> Le séfer Imré Pin'has cite le rav Zoucha d'Anipoli qui explique que le verset dit que lorsqu'une personne prononce des paroles mensongères, "tir'hak" = elle s'éloigne d'Hachem.

De la même manière, le verset dit : "Les lèvres mensongères sont une abomination pour Hachem" (Michlé 12:22).
Le targoum de ce verset est le suivant : "Les lèvres mensongères s'éloignent d'Hachem".
Le rabbi de Radomsk (séfer 'Hessed léAvraham) explique que celui qui prononce des paroles mensongères, il s'éloigne d'Hachem.

Nous pouvons ajouter que nous tirons la même leçon du verset : "Et vous (atem) qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Le mot "atem" (אַתֶּם), vous, a les mêmes lettres que le mot "émet" (vérité). Cela nous apprend que l'on peut se connecter, s'attacher, à Hachem grâce à l'honnêteté, tandis que le mensonge éloigne la personne d'Hachem.

De même, le séfer midrach Pin'has (page 26) raconte que le Baal Shem Tov dit un jour à son entourage : "Mes enfants, tout ce que vous avez à faire, c'est de vous assurer de ne jamais dire un mensonge. Si vous faites cela, vous serez déjà de grandes personnes".

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-> Le rav Bounim de Peshischa rapporte qu'il a un jour entendu son maître, le 'Hozé de Lublin dire : "J'aime un racha qui sait qu'il est un racha plus que j'aime un juste qui sait qu'il est un tsadik."

Le rav Bounim demanda une explication et le 'Hozé répondit : "Si un racha sait qu'il est un racha, au moins il est honnête, et Hachem, qui est appelé "émet", aime la véracité. Mais si un juste se considère comme un tsadik, il est certain qu'il n'est pas tout à fait honnête, car nous savons qu'il n'y a pas de tsadik au monde qui n'ait fait que du bien et pas de mal (Kohélet 7,20). Par conséquent, ce n'est pas une personne honnête et je ne le trouve pas sympathique."

L’importance dire la vérité

+ L'importance dire la vérité :

-> La vérité est précieuse aux yeux d'Hachem. La recherche de la vérité est en fait une recherche d'Hachem, puisqu'Il est la Vérité ultime, qui ne dépend de rien d'autre et dont tout le reste dépend. [Rambam - Yessodé haTorah 1;3-4]

-> La guémara (Shabbath 55a , Rachi) nous dit que la première lettre de l'alphabet, celle du milieu et la dernière forment le mot אמת (émet), car c'est le "sceau" par lequel Hachem appose Son nom.

-> C'est pourquoi l'âme aspire à la vérité et déteste le mensonge sous toutes ses formes.
Le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha chap.12) écrit :
"L'âme a été formée à partir de l'esprit saint d'Hachem, comme il est écrit : "Il souffla dans ses narines un esprit vivant". Elle a été sculptée dans un lieu de pureté et créée à partir de l'éclat du Ciel et du Trône de Gloire. Dans ce lieu très saint, il n'y a pas de mensonge et il n'y a que la vérité, comme il est écrit,
"Hachem est le Dieu de la vérité" (Yirmiyahou 10,10).

Hachem a créé l'homme pour qu'il soit véridique et qu'il utilise Son sceau de vérité.
Lorsque l'homme dit des mensonges, il ne peut s'attacher au monde supérieur sacré de la vérité, comme il est écrit : "Ceux qui disent du mensonge ne se tiendront pas devant Mes yeux" (Téhilim 101,7)."

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-> En ce qui concerne la récompense de l'honnêteté et la punition du mensonge, nos Sages (Tana déBé Eliyéhou - Zouta 3) nous disent que si une personne prend soin de toujours dire la vérité, elle reçoit un ange fidèle pour l'accompagner et la conduire vers la récompense des justes (tsadikim).
En revanche, si une personne parle avec des mensonges, un ange perfide/traite l'accompagnera et la conduira vers le châtiment des réchaïm.

-> Ceux qui méritent d'étudier la sainte Torah doivent être particulièrement attentifs à ne pas laisser une parole mensongère sortir de leur bouche. En étudiant la Torah, nous construisons un palais de
vérité. En disant du mensonge, nous démolissons tout ce que nous avons construit.
C'est un effort vain que de construire un édifice d'un côté et de le démolir de l'autre.
[d'après Réchit 'Hokhma - chaar héKédoucha - chap.12]

-> Au tout début de la Torah, nous trouvons une allusion à ce trait crucial. Les dernières lettres de : בראשית ברא אלהים (béréchit abra Elokim) forment le mot אמת (émet). Nous apprenons ainsi qu'Hachem a créé le monde avec l'attribut de la vérité, comme il est écrit : "Le commencement de Ta parole est la vérité" (Téhilim 119,160).
Le Tikouné Zohar (63,p.95a) commente qu'Hachem a créé le monde avec les lettres de אמת et que le monde entier dépend de la vérité.

-> Une personne peut s'imaginer qu'elle peut s'enrichir par le bais du mensonge, mais ce n'est jamais le cas. Seule la richesse construite par l'honnêteté a une réelle pérennité.
Nos Sages (Shabbath 104a) trouvent un indice à ce sujet dans la forme des lettres à partir desquelles la vérité et le mensonge sont épelés. Toutes les lettres de אמת ont une base large, ce qui montre qu'elles sont stables et durables. Toutes les lettres de שקר se terminent par un point en bas, ce qui montre qu'elles sont instables et précaires.
[nos Sages (par inspiration d'Hachem) nous disent que telle est la vérité (on ne gagne rien par le mensonge [sauf rares exceptions permises par la halakha]). Il est dommage de ne pas leur faire confiance, et de s'en rendre compte à notre dépend quelques années, voir dizaines années plus tard! ]

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-> La vérité est si précieuse pour Hachem qu'il l'a choisie comme sceau pour signer son nom (Shabbath 55a). Sa Torah est la Torah de la Vérité, et Son prophète, Moché Rabbénou, est le Prophète de la Vérité.
Par conséquent, la recherche de la vérité conduit une personne sur le chemin des plus hauts sommets spirituels.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119 : réch) explique cela en se basant sur le verset : "Le commencement de Ta parole est vérité, et tous Tes jugements justes sont éternels" (Téhilim 119,160).
Ce verset nous enseigne l'élément de vérité qui a été incorporé dans le fondement de l'existence, sur lequel toute chose durable et significative doit être construite. Ceux qui recherchent la vérité mériteront l'aide d'Hachem.
Hachem les guidera vers la vérité qu'ils recherchent et ils réussiront dans leurs efforts.
"Il ne refuse pas le bien à ceux qui marchent dans l'innocence" (laol'him bétamim - Téhilim 84,12).

-> Une personne qui entraîne sa langue à prononcer des paroles vraies et son cœur à avoir des pensées vraies méritera de voir ses prières acceptées au Ciel. En effet, la perfection de l'homme est atteinte par l'honnêteté de la pensée et de la parole, de sorte qu'il ne dit que ce qu'il sait au plus profond de son cœur être vrai.
C'est ainsi que Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - tav) explique le verset : "Mes lèvres diront des louanges, car Tu m'enseigneras Tes lois" (Téhilim 119,171). Il explique que le roi David veut dire : lorsque je te prie, mes prières seront acceptées, par le fait que je suis vrai dans mon cœur et dans mes paroles.

-> Le fait de dire de ne pas dire de mensonge permet également d'expier les fautes liées à la brit mila.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 9) note qu'une allusion à cela se trouve dans le mot : בראשית (béréchit) qui est l'acronyme de : réfouat brit chékarim toéva émét yédaber = le remède pour (les fautes liées à la) brit est de considérer le mensonge comme une abomination et de dire la vérité.
Il s’agit de s’éloigner le plus possible du mensonge, de considérer le mensonge comme quelque chose de si répugnant qu’il ne peut être toléré.

Rabbi Abou'hatséra y écrit ensuite que : en méprisant le mensonge, en aimant la vérité et en veillant à ne jamais dire de choses qui causent du tort aux autres, notre téchouva pour nos fautes liées à la brit sera acceptée.

Lien entre la Vérité & les bénédictions

+ Lien entre la Vérité & les bénédictions :

-> La Torah commence par la lettre bét (ב de Béréchit) qui représente la "béra'ha" (la bénédiction - ברכה), par opposition au alef (א) qui représente "émet" (la vérité - אמת).
Il s'agit de transmettre un message important, à savoir que la bénédiction (ברכה), est le résultat de la vérité (אמת).
Si une personne agit avec vérité et que ses voies sont véridiques, alors seulement elle peut atteindre le ב, les bénédictions promises par la Torah.
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"Ton premier mot est vérité" (roch dévaré'ha émet - Téhilim 119,160), et en effet, la première lettre de la Torah est une leçon de conduite de véracité, puisqu'il n'est possible d'atteindre les bénédictions de la Torah que si l'on agit de manière véridique (selon la volonté d'Hachem, la vision juive des choses).
La bénédiction sans la vérité, est impossible à atteindre.
[Zéra Chimchon - Béréchit]

Dès que la guéoula arrivera, la connaissance d'Hachem brillera à travers les ténèbres de l'exil et tout le monde verra la Vérité en un instant.
['Hafets 'Haïm - Chem Olam - fin de chaar ha'Hit'hazkout ]

Mon maître, le Maggid de Mézéritch, enseigne : "Tout comme il y a de la lumière et de l'obscurité dans le monde, il y a aussi de la lumière et de l'obscurité dans l'esprit de l'homme".
Cependant, lorsque l'on entend les paroles d'un tsadik, l'intellect/l'esprit d'une personne est purifié et ses yeux sont illuminés.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayigach 45,12]

Nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont [en Vérité absolue].
Nous voyons les choses telles que nous sommes.
[guémara Béra'hot 55b]

"Yaakov demanda la miséricorde pour que son nom ne soit pas mentionné dans la dispute de Kora'h. En effet, l'essence même de Yaakov étant la Vérité (titèn émet léYaakov - Mikha 7,20), il voulut protéger ce trésor qu'il transmit à tous les Bné Israël.
Ainsi, il pria pour que cette essence ne soit jamais endommagée et c'est la raison pour laquelle les Sages nous ont enseigné : "Bien que les Bné d'Israël aient pu fauter, tout Israël a une part dans le monde futur" (guémara Sanhédrin 44a).
Cela signifie que même lorsqu'un homme faute, cette essence de vérité se retire de lui pour ne pas être endommagée car l'homme ne peut pas fauter tant qu'il est épris de vérité, et mon Maître m'a expliqué que la vérité est un accomplissement perpétuel qui ne s'associe qu'avec le bien et non avec le mal."
[Sfat Emet - Kora'h 5648]

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[ "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a)]

Ce n’est pas un mensonge

+ Ce n'est pas un mensonge :

-> Si votre ami a acheté un nouveau vêtement et vous demande si vous le trouvez beau, la halakha dit que vous devez en faire l'éloge, même si vous ne l'aimez pas du tout.
Cela nécessite une explication, car cela semble contredire le commandement de la Torah "il faut rester loin du mensonge" (Michpatim 23,7).
La guémara (Kétoubot 17a) répond que nous apprenons ici que : "il faut toujours s'efforcer de s'entendre avec les gens".
=> Cependant c'est difficile à comprendre : le fait de vouloir être amical et de n'offenser personne nous autorise-t-il à mentir?

Nos Sages nous enseignent quelque chose de très profond sur la psychologie humaine.
Rachi explique que la guémara nous enseigne qu'il est permis de "faire pour chacun ce qu'il veut".

Le rav Kalonymus Kalman Shapira of Piaseczna ('Hovat haTalmidim - p.64) explique plus en détail :
Si une personne vous demande ce qu'elle pense de son nouveau costume, elle n'est pas intéressée par votre opinion sur le fait qu'il soit beau ou non. Une personne ne supporte pas de perdre son amour-propre en s'entendant dire qu'elle a acheté quelque chose de mauvaise qualité ou de mauvais goût.
S'il pensait que vous pourriez dire que ce n'est pas bon ou qu'il ne vaut pas ce qu'il a payé, il ne vous l'aurait jamais demandé!
En vous demandant votre avis, il vous dit en réalité : "S'il vous plaît, faites-moi un compliment!
Le fait que vous disiez à quel point vous l'aimez n'est rien d'autre que le fait d'accéder à sa demande.

C'est ce que Rachi entend par "tu peux faire pour lui ce qu'il veut".
Ce n'est pas un mensonge, puisqu'il ne vous a jamais demandé de donner votre véritable avis.
C'est ainsi que la Torah attend d'une personne qu'elle se comporte avec les autres. Elle exige de voir les autres à travers la lentille d'un baal 'hessed, de voir, de sentir et d'entendre ce qu'ils veulent vraiment et de faire ensuite tout ce qui est en votre pouvoir pour le leur fournir.

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=> Que se passerait-il si quelqu'un ignorait le conseil de nos Sages et exprimait sa véritable opinion sur le vêtement?

Le Roch (Or'hot 'Haïm lehaRoch 91), écrit que cela causera à la personne un 'halichat hadaat, littéralement une "faiblesse de l'esprit". Elle se sentira inadéquate et embarrassée par sa propre stupidité d'avoir acheté un tel objet.
Le Roch qualifie un tel commentaire [de notre part sous couvert de dire la vérité] d'"acte d'imbécile".
Aux yeux de la Torah, seul un imbécile peut faire sentir à quelqu'un d'autre qu'il ne vaut rien et qu'il n'a pas réussi. L'homme sage est celui qui aide les gens à se sentir bien dans leur peau, dans toutes les situations.

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/une-torah-de-hessed

Modifier la vérité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Modifier la vérité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Aimez la vérité et la paix" (aémet véashalom éavou - Zé'haria 8,19)

-> Hachem déteste le mensonge ... l'honneur d'une personne est de dire la vérité.
Nos Sages n'autorisent le mensonge que lorsqu'il est nécessaire pour rétablir la paix entre mari et femme ou entre amis.
[Ben Ich 'Haï - 'Houké haNachim 36]

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-> Même dans l'intérêt de la paix, il nous est interdit de mentir.
Nous ne pouvons que "changer" nos mots afin de laisser place à 2 interprétations. Nous avons alors l'intention de dire la vérité, alors que l'auditeur entend un message erroné.
[...]
Le mot שקר (shéker - mensonge), de valeur 600, est numériquement équivalent à דרך שלום (déré'h shalom - le chemin de la paix).
Cela montre qu'au nom de la paix, on peut dire quelque chose qui semble faux.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou ; Ben Yéhoyada - guémara Yébamot 65b]

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-> La femme de Rav lui causait du chagrin.
S'il lui disait : "Fais-moi des lentilles", elle lui faisait des petits pois. S'il lui disait : "Fais-moi des petits pois", elle lui faisait des lentilles.
Lorsque son fils 'Hiya grandit, son père lui dit : "Dis à ta mère de faire des lentilles". 'Hiya lui a demandé alors des petits pois, et elle a fait des lentilles.
Le rav lui dit : "Ta mère s'est améliorée." 'Hiya répondit : "C'est moi qui ai changé la demande."
Rav lui dit : "Parfois, un père peut apprendre de son fils. C'est ce que j'aurais dû faire. Mais tu ne devais pas, car il est écrit : 'Ils ont appris à leur langue à dire des mensonges, ils se sont fatigués à l'iniquité' (Yirmiyahou 9,4)."
[guémara Yébamot 63a - Rachi]

-> Les personnes que Yirmiyahou a réprimandées n'ont pas commencé par être des menteurs. Au début, elles avaient dit des choses fausses dans un but louable ou pour plaisanter. Mais lentement et sûrement, elles ont "appris à leur langue à dire des mensonges".
En conséquence de cela, elles se sont "fatigués à commettre l'iniquité" = elles ont fini par dire des mensonges par méchanceté, pour faire du mal.

Rav dit donc à son fils : Bien que ton intention soit de faire la paix, ne change pas tes paroles. car si tu prends l'habitude de parler faussement, tu finiras par en faire un mauvais usage.
[Ben Ich 'Haï - Bénayhou]

-> Nos Sages ont permis de "changer" nos paroles dans l'intérêt de la paix uniquement lorsque cela aurait eu des effets néfastes.
Rav disait à son fils : Puisque je peux supporter le comportement de ta mère sans me mettre en colère, il vaut mieux qu'elle continue comme elle est, plutôt que d'habituer ta langue au mensonge (Meiri).
[Ben Ich 'Haï - Torah Lichma 364]

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-> C'est la justice, la justice (tsédek tsédek) que tu poursuivra (tirdof - תִּרְדֹּף), afin de vivre et d'hériter de la terre (Choftim 16,20)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Choftim) nous enseigne :
Dans la Torah, "poursuivre" signifie généralement détruire, comme dans "Cinq d'entre vous en poursuivront (radéfou - רָדְפוּ) cent" (Bé'houkotaï 26,8).
Pourquoi, alors, nous dit-on de poursuivre tzedek - la vérité - comme s'il s'agissait d'un mal que nous voulions éradiquer?

Il y a des moments où nous devons nous éloigner de la vérité.
Hachem a demandé à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri en disant : Est-ce que vraiment j'enfanterai, alors que je suis devenue vieille?" (Vayéra 18,13).
En réalité, Sarah avait dit qu'Avraham était vieux (vadoni zakèn - Vayéra 18,12).
D. a changé les propos rapportés pour assurer l'harmonie entre les deux.

On apprend qu'il faut utiliser le mensonge lorsque c'est nécessaire pour la paix. Il est interdit d'être trop "vertueux" à ce sujet.
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Il y a des moments où la vérité détruit et où le mensonge construit.
C'est ce que démontre le mot שקר (chéker - mensonge). Deux de ses lettres reposent sur une seule base, ce qui les rend instables. Mais pourquoi la première lettre, ש, est-elle parfois formée d'une base stable?
Pour montrer qu'il ne faut pas toujours rejeter le mensonge. De temps en temps, cela est nécessaire.

Revenons à notre verset : "tsédek tsédek, tu poursuivra, afin de vivre et d'hériter de la terre."
Le mot :tsédek, signifie "charité" ou "bonté".
Le verset laisse entendre que la vérité doit entraîner la charité et la bonté dans son sillage.
Parfois, la charité et la bonté exigent que vous "poursuiviez" et bannissiez la vérité. Quand?
"Pour que vous viviez" = quand la vie est en en jeu.

Si une personne gravement malade vous demande comment elle se porte, ne répondez pas : "Vous avez l'air de vous détériorer". Cela pourrait accélérer sa mort. Mentez et dites : "Vous avez l'air d'être en voie de guérison". La joie qu'elle éprouvera à l'entendre l'aidera peut-être à se rétablir.

Il se peut aussi que vous deviez bannir la vérité pour apporter la paix.
Supposons que Réouven ait envoyé un messager chercher quelque chose auprès de Shimon, qui a répondu en maudissant Réouven. Par la suite, Réouven demande à son messager : "Qu'a dit Shimon?". Pour éviter une querelle, Shimon doit s'abstenir de dire la vérité.

Poursuivre la vérité "et hériter de la terre" = bannir la vérité pour apporter la paix, qui préserve la terre.