+ L'importance d'avoir un maximum de désirs spirituels :
-> Si quelqu'un a l'intention d'accomplir une mitsva, mais qu'il en est empêché par des circonstances indépendantes de sa volonté, il est considéré comme s'il avait accompli la mitsva.
[guémara Béra'hot 6a ]
-> Hachem considère une bonne pensée comme une action. Il ne considère pas une mauvaise pensée comme une action. En ce qui concerne les nations du monde, c'est le contraire.
[guémara Kidouchin 40a]
-> "Vois comme j'aime Tes préceptes" (réé ki pikoudé'ha aavti - Téhilim 119,159).
Le Métsoudat David explique : "J'aime Tes préceptes et je désire les accomplir, et même si je ne parviens pas à les accomplir, accorde-moi la vie, car Ta voie est de relier une bonne pensée à une action."
-> "Celui dont les [bonnes] actions excèdent la sagesse, sa sagesse se maintient ; mais celui dont la sagesse excède les [bonnes] actions, sa sagesse ne se maintient pas" (Priké Avot 3,9)
Le Avot déRabbi Nathan relie cela au verset : "naassé vé'nichma" (Shemos 24:7).
Cela signifie que les Bné Israël ont agi avant d'avoir entendu.
Ils auraient dû dire : "Nous écouterons et nous ferons", car pour accomplir une action, il faut d'abord entendre les instructions sur ce qu'il faut faire. Au lieu de cela, ils ont d'abord accepté de faire tout ce qui leur serait commandé, (et ce n'est qu'ensuite) qu'ils ont entendu et ont immédiatement reçu une récompense comme s'ils avaient accompli toutes les mitsvot.
[Rabbénou Yona - Pirké Avot 3,9 ]
[on voit ici qu'un désir sincère de faire la volonté d'Hachem est considéré comme une action (naassé), mais s'ils n'avaient pas encore entendu (nichma) dans le détail en quoi cela consistait. ]
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-> À l'avenir, la terre sera "remplie de la connaissance d'Hachem comme l'eau couvre l'océan" (Yéchayahou 11,9).
Comme le disent nos Sages (Taanit 31a) : "À l'avenir, Hachem formera un cercle de justes (tsadikim), et Il s'assiéra parmi eux dans le Gan Eden, et chacun pointera [Hachem] du doigt, comme il est dit : "En ce jour-là, ils diront : "Celui-ci est notre D." (iné Elokénou zé)" (Yéchayahou 25,9).
Cela signifie que Hachem révélera Sa royauté et Sa Torah à chaque individu selon sa volonté (son désir) dans ce monde, et Il révélera à chaque individu quelle était Sa volonté.
[Gaon de Vilna - Esther 1:8 ]
[ainsi avec la venue du machia'h notre perception de la Divinité sera fonction de l'importance de notre désir spirituel. Plus nous travaillerons à aspirer à se rapprocher d'Hachem, à pouvoir faire Sa volonté, plus nous serons éternellement proche de Lui.
La réalité matérielle fait que nos actions sont limitées (ex: temps, capacités), mais la créativité de l'esprit permet d'avoir des aspirations sans limites. En ce sens, nos Sages (Tana déBé Eliyahou 22,2) disent : "Une personne (juive) est tenue de dire : "Quand est-ce que mes actions vont-elles devenir semblables à celle des Patriarches [Avraham, Its'hak et Yaakov]. ]
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-> La guémara (Taanit 25a) relate un récit à propos de Rabbi 'Hanina ben Dossa :
Sa femme lui dit : "Jusqu'à quand continuerons-nous à souffrir de la pauvreté?"
[Rabbi 'Hanina] pria pour obtenir miséricorde, et une main apparut [du ciel] et lui tendit le pied d'une table en or. Cette nuit-là, sa femme rêva qu'à l'avenir, les justes (tsadikim) mangeraient à une table en or à trois pieds, mais qu'elle mangerait à une table à deux pieds. Il pria pour obtenir miséricorde, et le pied de la table lui fut retiré.
Nous pouvons expliquer que leur souffrance [dans la pauvreté] était due à [leur incapacité à faire la charité (tsédaka) aux pauvres].
ls estimaient que la guémilout 'hassadim ne les concernait pas, car ils n'avaient rien à donner. Ils ont donc pensé demander à Hachem la richesse nécessaire pour faire la charité.
En réalité, c'était exactement le contraire : pendant tout le temps où ils n'avaient pas les moyens de donner et souffraient de cette incapacité (pensant passer à côté de cette sublime mitsva), c'était comme s'ils faisaient la charité au sens plein du terme [car ils étaient empêchés de faire la charité par des circonstances indépendantes de leur volonté, et leur intention de faire la charité était donc considérée comme l'accomplissement de la mitsva au sens plein du terme (comme s'ils l'avaient réalisée à la perfection, d'une manière divine). ]
Cependant, s'ils ont les moyens de donner (Hachem leur donnant de la richesse), comment est-il possible de donner à chaque personne pauvre exactement ce dont elle a besoin? ... Ils finiraient par donner moins qu'avant d'avoir les moyens de donner, alors que leurs pensées seules étaient considérées comme des actions. [par les pensées on peut s'imaginer donner l'infini à ceux qui en ont besoin, et ce avec des kavanot parfaites ]
C'est pourquoi sa femme a rêvé que les justes (tsadikim) mangeaient à une table à trois pieds, en référence aux trois choses sur lesquelles repose le monde : la Torah, la avoda et la guémilout 'hassadiml (Pirké Avot 1,2), car ils avaient accompli la guémilout 'hassadim grâce à leurs pensées.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach - partie 1, drouch 4 ]
[l'idée est que si nous ne pouvons pas réaliser un acte spirituel (manque de temps, de ressources, ...), par le fait d'aspirer, de désirer pouvoir le faire, en réalité on est considéré comme si on l'avait effectivement à la perfection (ex: au max des pensées, des efforts, des sommes dépensées).
Certes, on peut prier pour cela, on peut se satisfaire de notre sort spirituel actuel accordé par Hachem, mais on doit surtout toujours faire des efforts d'imagination pour avoir un maximum de désirs, d'envie spirituelle, car cela n'est pas du "délire" mais une réalisation impactante bien réelle. ]
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-> En chaque juif, il y a un [véritable] désir de [se connecter à] Hachem.
[Même si] quelqu'un qui n'aurait pas ce désir, il a [en lui] le désir d'atteindre le véritable désir.
[Sfat Emet - Lé'h Lé'ha 5635 ]
-> Tout ce qu'une personne est incapable de faire, elle doit le réaliser par une intention positive.
Cela signifie que ce qu'elle désire de plus en plus accomplir dans la réalité est une intention positive qui est considérée devant Hachem comme une action réelle.
Car Hachem comprend les pensées de l'humanité ; tout ce que l'homme est capable de faire, il le fait de tout son cœur, et ce qui dépasse ses capacités et sa compréhension, il désire le faire.
C'est pourquoi Hachem considère une bonne pensée comme une action, car Hachem sait que si une personne pouvait obtenir davantage, elle Le servirait davantage également.
[Ohev Israël - parachat Chémini ]
-> Le séfer Bei 'Hiya (parachat Shoftim) utilise ce concept pour expliquer pourquoi le 9 Av (destruction du Temple) est appelé un "moed" (connotation de fêtes joyeuses). Lorsque nous aspirons à la construction du Temple, c'est comme s'il avait déjà été construit.
Dans le même ordre d'idées, le 'Hafets 'Haïm (Kountres Torah Ohr - chap.4) explique que même si le Temple n'existe pas, en nous efforçant d'étudier les mitsvot relatives au Temple et en aspirant à avoir la chance de pouvoir les accomplir, Hachem considère que nous les avons [déjà, parfaitement] accomplies.
-> [Il existe un adage cité au nom du 'Hida : ] "Rien ne peut se tenir face au désir".
Cela signifie qu'aucune force extérieure ne peut empêcher une personne de désirer. Le désir définit véritablement qu'est une personne à l'intérieur, quelles sont ses aspirations, quelles sont ses pensées et ses sentiments.
Les gens ont tendance à juger une personne par ses actions et par ce qui leur apparaît extérieurement.
Cependant, le verset dit : "L'homme voit ce qui est visible, mais Hachem voit dans le cœur" (Shmouel I 16,7). Cela signifie que Hachem regarde les désirs d'une personne, et pas seulement ses actions manifestes.
[Imré Emet]
-> Rachi (Béhaaloté'ha 8,2) demande : pourquoi la paracha des Nesiim (chefs de tribus) a-t-elle été juxtaposée à celle de la Ménorah? Il répond que lorsque Aharon a vu les korbanot des Nesiim, il a été affligé car ni lui ni sa tribu n'étaient avec eux.
Hachem lui dit : "Ta part est plus importante que la leur, car c'est toi qui allumeras et régleras les lampes de la Ménorah!"
Le rav Israël Its'hak Kalish de Vorka explique : Hachem disait à Aharon que son désir d'apporter les korbanot des Nesiim était plus grand que l'apport des korbanot (sacrifices) eux-mêmes, car l'essentiel est le désir.
-> Pour accomplir les mitsvot hatélouyo ba'aretz (les mitsvot qui dépendent de la présence en terre d'Israël], Moché pria avec une ferveur supplémentaire.
Grâce à son désir ardent dans toutes ses prières, il atteignit le but d'entrer en terre d'Israël plus qu'il ne l'aurait fait s'il y était réellement entré.
Comme nous l'avons déjà évoqué, le désir d'une personne atteint des sommets infiniment plus élevés que ses actions, car celles-ci sont limitées par la valeur de l'action elle-même.
[rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik - parachat Vaét'hanan n°13 ]
-> "Car cette chose est très proche de toi ; elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu l'accomplisses" (Nitsavim 30,14).
Le verset ne dit pas "dans tes actions", car Hachem demande simplement qu'une personne Le désire dans son cœur et dans sa bouche.
Hachem aidera à accomplir l'action, comme le verset continue "pour que tu l'accomplisses".
Le Zohar (2:160a) dit : "Si une personne s'efforce avec un cœur disposé, elle arrivera à Hachem, car Il ne veut que son cœur".
[rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik - parachat Vayéra 10 ]
[ce qu'on peut faire, nous devons le faire. Mais nous avons également notre cœur, qui peut nous permettre d'impacter sans limitation matérielle! (ex: nos désirs spirituelles, nos remerciements envers Hachem, notre joie et fierté d'être juif)]
-> "Il viendra de l'une de vos villes à travers Israël où il séjourne, venant de tout son cœur à l'endroit que Hachem choisira. Il accomplira le service au nom de Hachem, son D., comme tous ses frères Lévi'im qui se tiennent là en présence d'Hachem" (Choftim 18,6-7).
Celui qui séjourne loin et ne peut venir lui-même servir Hachem, mais dont toute l'âme et tout le désir sont de servir Hachem ... Sa bonne intention est souhaitable au même titre que celle de tous ses frères Lévi'im qui se tiennent effectivement en personne devant Hachem.
['Hatam Sofer al HaTorah - paracha Choftim]