S'il est généralement vrai qu’il n'y a pas de récompense pour l'accomplissement des mitsvot dans ce monde (sé'har mitsva béhai alma lékah), cela n'est vrai que lorsque les mitsvot sont accomplies (et la Torah étudiée) d'un point de vue purement intellectuel.
Cependant, si nous étudions la Torah en raison de notre désir de nous attacher à Hachem (et de nous nier à Lui), indépendamment de notre manque de compréhension rationnelle, il s'ensuit, qu'en tant que serviteurs dévoués d'Hachem, nous jouissons de Ses bénédictions, même dans ce monde.
[d'après le Sfat Emet - Bé'houkotaï 5649 ]
Catégorie : y- Divers
Lorsque l'on découvre la grandeur du Créateur, le cœur s'éveille, l'âme aspire et la passion brûle comme le feu d'un véritable amour, désirant être toujours proche de D., afin de ne pas être séparé, éloigné ou déconnecté de Lui, mais d'être toujours connecté à Lui, en voyant Sa grandeur, Son élévation et Sa gloire.
Cet amour signifie que l'on sera toujours avec le Créateur, c'est-à-dire que l'on ne se séparera pas de Lui, ne serait-ce qu'un instant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Likoutim]
-> La sainteté de la terre d'Israël n'est due qu'au fait que Hachem veille sur elle ; Il prend constamment garde à la terre d'Israël, comme il est écrit : "Les yeux du Seigneur ton Dieu sont toujours sur elle, depuis le commencement de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12).
De ce fait, la terre d'Israël est sanctifiée et son air rend sage (guémara Baba Batra 158b) ....
Mais qu'est-ce qui pousse Hachem à faire en sorte que ce soit comme si Ses yeux la regardaient?
C'est en raison des âmes du peuple juif [qui y vivent], en qui D. se glorifie, se glorifie, comme dans le verset : "Israël, en qui je me glorifie" (Yéchayahou 49,3) ....
C'est pourquoi on l'appelle la terre d'Israël ; elle reçoit sa sainteté d' "Israël, en qui je me glorifie".
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan Tinyana 40]
=> La terre d'Israël reçoit sa sainteté du peuple juif, à travers lequel Hachem est glorifié. Puisque Hachem veille constamment sur le peuple juif, Ses yeux sont toujours sur la terre.
+ L'âme est une partie de la Divinité d'en-Haut (Zohar 1,259b).
Nos Sages (Béra'hot 10a) ont donc énuméré les différentes manières dont l'âme ressemble à D.
Savoir être humble sur son service Divin
+ Savoir être modeste dans son service Divin :
-> Il y a un principe important dans le service Divin de l'homme. Une personne ne doit pas devenir hautaine, pensant qu'elle sert Hachem de manière satisfaisante en observant la Torah et les mitsvot, imprégnée de l'amour et de la crainte d'Hachem. Si quelqu'un se sent satisfait de son service d'Hachem, cela provoquera une chute spirituelle, entraînant la personne d'un niveau à l'autre, jusqu'à ce qu'elle succombe à des désirs physiques.
Au contraire, le service d'une personne devrait être sans valeur à ses propres yeux, et elle devrait en être insatisfaite. Son cœur devrait être vide et brisé en lui, et il devrait sentir qu'il n'a pas encore commencé à servir Hachem correctement.
Lorsqu'une personne contemple la grandeur d'Hachem, à quel point Il est le fondement et la source de tous les mondes (Zohar 1,11b), à quel point Il enveloppe et imprègne tous les mondes (Zohar 3,225a) ; à quel point aucune pensée ne peut Le saisir (tikouné Zohar intro 17a); et à quel point tous les mondes, les âmes, les anges, les séraphins, les ofanim et les saintes 'hayot sont tous annulés devant Lui et sont comme rien, comme nous le disons : "Ils agissent tous dans la crainte .... les ofanim et les saints 'hayot" (prière 1ere bénédiction avant le Shéma du matin), une personne sera animée d'un désir et d'une envie irrésistibles, de la douceur flamboyante de la communion, désirant et aspirant constamment au service d'Hachem. Elle n'accordera aucune valeur à son service actuel.
Plus on réfléchit à la grandeur d'Hachem, plus notre cœur s'enflamme pour son service. En conséquence, notre service Divin sera considéré comme rien en comparaison de ce qu'il devrait être, et on n'y fera pas attention. Notre cœur sera brisé en nous, parce qu'on sentira qu'on est loin d'Hachem et qu'on n'a pas encore commencé à le servir.
En réalité, face à la grandeur d'Hachem, qu'est-ce qu'on est et qu'est notre service Divin?
Dans le même ordre d'idées, il est dit : "Chantez à Hachem un chant nouveau" (Téhilim 98,1), ce qui signifie que "le chant que vous chantez doit être sans cesse nouveau", car Hachem accomplit des merveilles.
Pour ce faire, il faut contempler la grandeur d'Hachem et comprendre à quel point Il est éloigné et caché/dissimulé, et extrêmement élevé. Tous les mondes, les anges et les âmes n'ont aucune prise ou compréhension de Lui.
En pensant à cela, l'âme d'une personne s'enflammera et elle considérera que son service de D. n'a aucune valeur. Elle chantera continuellement un nouveau chant, pensant qu'elle n'a pas encore commencé à servir Hachem comme il le faut.
[plus on se rapproche, connaît Hachem, plus on se rend compte que l'on doit le servir mieux, faire mieux téchouva, ... et à quel point on était loin du compte auparavant. ]
Le Baal Chem Tov sur le verset : "Il nous conduira comme dans notre jeunesse" (Téhilim 48,15) enseigne : On apprend à un enfant à marcher petit à petit. Plus une personne s'éloigne de l'enfant, plus celui-ci apprend à marcher seul. De même, lorsque nous considérons à quel point Hachem est élevé et le fait qu'aucune pensée ne peut Le saisir, cela nous habitue à recommencer notre service d'Hachem.
En appréhendant l'exaltation d'Hachem, une personne voit son service comme superficiel. En prenant en compte la hauteur de sa grandeur, on se rend compte qu'on n'a pas encore commencé à le servir.
Ainsi, chaque jour, notre service représente un nouveau départ. C'est pourquoi le verset dit : "Un chant nouveau", car "chaque jour, il sera à vos yeux comme nouveau" (Rachi - Dévarim 26,15).
[...]
Le fait qu'en raison de la mitsva qu'il a accomplie, il s'élève et s'agrandit, se considérant comme quelqu'un. Il s'agit d'un vol.
En réalité, ce n'est pas notre propre pouvoir ou la force de nos mains qui nous permet de réaliser une mitsva. Tout vient d'Hachem.
"Il nous a choisis ... et nous a donné sa Torah", et nous avons eu le privilège d'observer ses commandements et ses lois. Par sa Torah, Il éclaire nos yeux, afin que nous puissions comprendre comment le servir ...
En réalité, le mot pour " bénédiction " [béra'ha - ברכה] signifie " attirer vers le bas ", comme nous le voyons dans l'expression :"les bassins [béré'hot - ברכות] d'eau (où l'on attire l'eau)" (Kohélet 2,9).
Cela suggère que plus nous tirons sur nous le joug de Son Royaume céleste en contemplant la grandeur d'Hachem, à quel point Il est le fondement et la racine de tous les mondes ; à quel point Il enveloppe et imprègne tous les mondes, et comment tous les mondes, les âmes et les anges sont complètement nuls et rien devant Lui, alors plus notre âme et notre cœur seront enflammés vers Hachem, nous amenant à l'état de "bénédiction et malédiction" :
Et une malédiction = ce qui signifie que grâce à cette bénédiction, c'est-à-dire le fait d'attirer sur son âme le joug de Son Royaume céleste en réfléchissant à la grandeur d'hachem, comme expliqué ci-dessus, une personne atteint "et une malédiction" : elle atteint un état dans lequel elle se considère comme rien, parce qu'elle est méprisée et méprisable à ses propres yeux et qu'elle considère que son service divin n'est pas spécial. Au contraire, elle atteint un état continuel d'abaissement total, et à ses propres yeux, elle est "maudite".
Ainsi, à la lumière de ce que nous avons expliqué, en se considérant comme sans valeur, sans importance ou sans entité réelle, on devient un récipient approprié pour recevoir continuellement la générosité d'Hachem, puisqu'un récipient vide est capable de recevoir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Réé 11,26]
<--->
=> Pour être vraiment béni, il faut considérer son service spirituel comme maudit, se considérer soi-même et son service comme rien en comparaison de Celui que l'on sert.
Inversement, se considérer comme "béni", c'est-à-dire comme servant Hachem de la manière la plus heureuse qui soit, conduit à l'opposé même de la bénédiction.
[ "Vois, je place aujourd'hui devant vous la malédiction et la bénédiction" (Réé 11,26) ]
Mais où est donc cet enfant dont tant de générations se soucient ?
+ Un Shabbath, à l'issue du 3e repas, le Rabbi Bounim de Pshiskha, probablement hanté par l'angoisse de quitter l'atmosphère sacrée du jour de repos, sermonna ses adeptes : "Demain, vous retournerez au travail. Avec tant d'ardeur, tant d'énergie, tant d'efforts, que je me demande pourquoi.
Vous me direz que ce n'est pas pour vous, mais pour l'avenir et le bien-être spirituel de votre enfant.
Et lui, à son tour, dira qu'il travaille si laborieusement pour l'épanouissement de son propre enfant qui, à son tour travaille pour le sien ..."
Après une courte pause, il ajouta : "Mais où est donc cet enfant dont tant de générations se soucient?"
Voir la vie positivement par le Rambam …
+ Voir la vie positivement par le Rambam ...
"Les événements peuvent se dérouler avec succés ou le contraire ; s'achever dans le bonheur ou le contraire.
Puisqu'il existe autant de chances pour une issue favorable que défavorable, pourquoi donc se faire du souci pour le négatif alors qu'on peut se réjouir en anticipant le positif?"
[Maïmonide - Guide pour une bonne santé]
Avoir un regard lucide sur sa vie …
+ Avoir un regard lucide sur sa vie ...
Si l'homme voyait à quel point il est démuni de Torah et de mitsvot, il comprendrait qu'il n'a pas vraiment de quoi s'enorgueillir.
Et, même s'il a acquis quelque savoir en Torah et possède quelques mitsvot à son actif, un examen de conscience honnête ne lui montrera-t-il pas qu'il n'a utilisé qu'une infime partie du potentiel que D. lui a accordé?
Chaque être humain est envoyé sur terre avec la mission de se parfaire selon les capacités que D. lui a accordées.
Quelle sottise d'éprouver de la fierté parce qu'il a reçu une grande intelligence, car cette sagesse ne lui appartient pas.
Elle lui a été confiée par D. pour accomplir une mission qu'il est le seul à pouvoir accomplir.
Chacun doit méditer sur la façon dont il utilise les dons qu'il possède et se demander comment il emploie son temps et combien il en gaspille.
Souvent, celui qui se croit si doué et intelligent, verra qu'il n'a vraiment pas de quoi s'enorgueilir.
Source (b"h) : issu du livre "Chémirat haLachone" du 'Hafets Haïm
Le temps …
+ Le temps ...
Hébergé chez une famille, Rabbi Dov Ber de Rodochitz mit en émoi toute la maisonnée, à une heure jugée bien matinale :
"Réveillez-vous! Il y a là un invité de marque qui n'est jamais venu, et qui ne reviendra jamais!
- Qui est-ce donc?
- Le matin qui point! "
Israël : être tout petit, pour agir infiniment grand …
+ Israël : être tout petit, pour agir infiniment grand ...
Observons le mot : Israël (ישראל).
On remarque qu’il commence par la plus petite lettre de l’alphabet hébreu : le youd ('), et se finit par la lettre la plus grande : le lamed (ל).
Il est écrit dans la Torah :
- "Ce n’est pas parce que vous êtes plus nombreux que tous les peuples que D. vous a désirés, et vous a choisis, car vous êtes le moins nombreux de tous les peuples." (Vaét’hanan 7 ;7)
- [D.dit à Avraham] "Je ferai de toi un grand peuple ; Je te bénirai, j’agrandirai ton nom" (Lé’h Lé’ha 12 ;2)
A l’image du youd, il faut se faire petit ( = humilité) et vivre en tant que juif (le youd renvoie à yudden, yéhoudi = à un juif) ...
... c’est alors, à l’image du laméd ( = verbe hébreu signifiant : enseigner), que notre grandeur consistera à enseigner/proclamer, au monde environnant, par notre exemplarité, la grandeur et l’unicité de D.
=> Israël = on construit dans la petitesse/la discrétion afin de permettre à l'infiniment grand : Hachem, de pouvoir se dévoiler clairement aux yeux de tous.
D'ailleurs, il est intéressant de constater que le mot ישראל peut se recomposer comme suit :
-> ראש לי (roch li) = ma tête = on a D., nos Sages, ... = on reconnaît par notre conduite (conforme à la Torah) qu'on a un D. unique
-> ישר אל (yachar kEl) = face à D. = on doit constament être dirigé vers D. quelques soit nos actes
-> שיר אל (shir kEl) = chanson de D. = on doit au travers nos actions chanter/proclamer la grandeur de D.
-> אר שלי (or shéli) = ma lumière = on doit illuminer par nos actes l'obscurité pour y révéler toute la beauté de D.