Rabbi Lévi dit : "Tout le bien qui entre dans le monde ne vient que par le mérite de la nation juive.
Toute la pluie qui tombe est par leur mérite. Toute la rosée qui tombe est par leur mérite."
[midrach Béréchit rabba 66,2 ]
Catégorie : y- Divers
La grandeur de servir Hachem alors que nous semblons être bas spirituellement
+ La grandeur de servir Hachem alors que nous semblons être bas spirituellement :
-> Le travail du peuple juif est de faire ressortir la sainteté dans les 49 niveaux de ce monde physique. Certains niveaux de ce monde se prêtent à la sainteté : il n'est pas si difficile de transformer une vache en téfillin, du blé en matsa, ou de faire une bénédiction sur de la nourriture.
Ce qui est plus difficile, c'est de faire ressortir la sainteté dans les niveaux les plus bas de ce monde.
Comment les juifs rendent-ils les niveaux les plus bas saints ?
C'est en luttant pour atteindre la sainteté alors qu'ils se trouvent à ces niveaux inférieurs [qu'ils sont bas spirituellement].
Cela explique pourquoi une personne peut se sentir piégée et même incapable de surmonter certaines fautes, peut-être même dans une épreuve incompatible avec le niveau général de son avodat Hachem.
La raison pourrait être que ce niveau [spirituel] particulièrement bas du monde n'est pas encore devenu [assez] saint, et que sa lutte pour surmonter son épreuve à ce niveau rend ce niveau bas saint.
En effet, il a été choisi pour être la personne qui rendra ce niveau saint.
Lorsque, et si, il réussit à saturer ce niveau de sainteté par ses tentatives de croissance à ce niveau, il sera autorisé à quitter ce niveau et libéré de ce défi halachique.
C'est peut-être la profondeur de la réponse d'Hachem à Moché lorsqu'il affirma que le peuple juif ne le croirait pas lorsqu'il arriverait en Egypte et annoncerait leur rédemption (guéoula) : "vé'én lo yaaminou li" (Chémot 4,1).
Moché craignait que, compte tenu de leur faible niveau spirituel, les juifs soient incapables de concevoir qu'ils étaient sur le point d'être délivrés. Hachem répondit en transformant le bâton de Moché en serpent, symbole du mal, et en lui donnant la tsaraat (sorte de lèpre), symbole de l'impureté.
Hachem envoyait à Moché le message que leur condition inférieure avait un but, et que leur séjour en Egypte devait les préparer à recevoir la Torah.
Le travail du peuple juif est de révéler Hachem dans toutes les dimensions de la réalité, et même la plus basse des dimensions doit devenir un conduit pour la révélation, même le 49e niveau d'impureté (sur 50, niveau atteint par les juifs en Egypte, ce qui ne les a pas empêchés d'être délivrés et de recevoir ensuite la Torah, avec le 49e niveau de pureté).
Les signes du serpent et de la tsaraat étaient un message indiquant que c'était leur avoda nécessaire à présent.
La dimension basse (spirituelle) dans laquelle ils se trouvaient (49e niveau d'impureté sur 50) avait besoin d'eux pour la rendre sainte. Hachem les envoya aux niveaux les plus bas du mal ... et en supprimant les niveaux élevés de la avoda (service divin), Hachem a limité leur avoda à celui-ci.
Une fois qu'ils eurent réussi à révéler la sainteté du 49e niveau, les juifs furent prêts à quitter l'Egypte et à recevoir la Torah.
Chaque circonstance que nous traversons est une opportunité de croissance.
Il n'y a rien qui ne puisse nous faire grandir, et parfois la croissance vient simplement du fait que nous donnons le meilleur de nous-mêmes (même si nous sommes bas, et qu'on pourrait préférer agir avec plus de grandeur spirituelle, mais c'est actuellement le lieu et le défi qu'Hachem souhaite que nous traversions).
On n'est pas un raté parce qu'on lutte. C'est exactement ce qu'il est censé faire.
[le résultat c'est Hachem qui le donne, nous doit faire les efforts d'aller de l'avant en faisant au mieux. ]
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701 (1940) ]
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-> "Mi yaalé béhar Hachem, oumi yakoum bim'kom kodcho" (Téhilim 24,3).
Le rav Kalonymos Kalman Shapira (Déré'h haMéléh - Vayigach) explique que certains ont pour tâche de s'élever (yaalé) sur la montagne d'Hachem, et d'autres ne sont pas sur la montagne mais ont pour tâche d'essayer de s'élever (yakoum), et ce faisant, de rendre cet espace qui est bas [spirituellement] un lieu saint (bimkom kodcho).
-> Ailleurs, le rav Shapira (dans Mévo haChéarim - chap.8) fait référence à la chute spirituelle (néfila), comme d'un type d'avodat Hachem lorsqu'elle est suivie d'une croissance (à comprendre évidemment dans le contexte ci-dessus).
[c'est la notion de "yérida létsoré'h aliya". Hachem nous fait descendre spirituellement pour libérer des étincelles de sainteté qui sont dans les bas niveaux, c'est descendre pour être encore plus fort, plus méritant ensuite.
A priori, on ne doit pas aller dans les bas fonds en se mettant en risque de ne pas se relever, de fauter. Mais une fois là-bas (à postériori), on ne doit pas déprimer de notre situation de bassesse, mais accepter qu'elle vient d'Hachem qui souhaite qu'on y passe.
C'est pas ce qu'on aurait imaginé/voulu de notre vie, mais on doit se renforcer et quand même faire la volonté de D. de notre mieux dans la joie.
(Parfois Hachem désire voir notre réaction face à une situation où l'on ne peut pas faire notre spiritualité comme on le voudrait. Rien que le fait d'accepter que cela vient d'Hachem, est déjà énorme!) ]
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-> b'h, voir également : même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur : https://todahm.com/2025/01/24/tov-meod-meme-de-notre-sommeil-echec-peut-resulter-de-la-grandeur
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+ L'apparente bassesse spirituelle de notre génération fait que nous amènerons le machia'h :
-> En se basant sur les juifs en Egypte, le rav Shapira (Déré'h haMélé'h - Shavouot) écrit que ce concept explique comment une génération modeste comme la nôtre peut être celle qui apportera machia'h.
Les générations précédentes, dont les niveaux spirituels étaient plus élevés, ont fait ressortir la sainteté dans les dimensions supérieures (de la spiritualité).
Nous, à travers nos luttes au niveau inférieur, pouvons faire ressortir la sainteté dans les niveaux inférieurs.
Lorsque tous les niveaux seront devenus saints, le machia'h viendra. Par conséquent, nous ne sommes pas moins indispensables à la venue du machia'h que les générations précédentes, malgré notre niveau spirituel inférieur et nos luttes souvent basiques.
-> Le Ohr Ha'Haïm haKadoch (Chémot 3,8) enseigne que c'est précisément parce que le peuple juif a atteint le 49e niveau d'impureté en Egypte qu'il était capable d'atteindre le 49e niveau de pureté avant d'obtenir la Torah (ce qui est le processus du compte du Omer).
Le Ohr Ha'Haïm écrit qu'avant la venue du machia'h, les juifs entreront dans le 50e niveau d'impureté. Il explique que c'est précisément ce qui leur permettra d'acquérir le 50e niveau de pureté lorsque machia'h viendra, un niveau encore plus élevé que celui de la génération qui a quitté l'Egypte.
Il explique que les juifs en Egypte n'auraient pas été en mesure d'atteindre le 50e niveau d'impureté, car ils n'avaient pas la Torah. Par conséquent, ils ont dû quitter l'Egypte pour éviter de tomber à ce niveau.
Nous, en revanche, sommes capables d'atteindre le 50e niveau, d'y survivre et d'en sortir grandis, puisque nous avons la Torah. La Torah nous rend capables de survivre et de rendre saint même le plus bas des royaumes.
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=> Nous voyons de là, que notre très faible niveau spirituel en comparaison des géants du passé ne doit pas nous pousser à déprimer, à baisser les bras. Au contraire, c'est exactement la volonté d'Hachem, qui veut que nous impactons la bassesse de ce monde matériel, pour en libérer les étincelles de sainteté.
Notre travail est aussi nécessaire que les générations précédentes qui ont élevé les hauteurs spirituelles de ce monde matériel.
D'une certaine façon nous avons encore plus de mérite car l'obscurité et la puanteur spirituelle dans les bassesses de ce monde est désagréable, peu valorisante.
Mais nous devons faire de notre mieux, dans la joie de faire ce que Hachem attend de nous, et nous provoquerons ainsi la venue du machia'h, avec tous les juifs réunis autour de leur papa Hachem!
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-> "Une fois avec de la souffrance (de l'effort) a plus de valeur que 100 fois sans souffrance."
[yafa paama a'hat bétsaar miméa péamim chélo bétsaar - Avot déRabbi Nathan 3,6]
["en fonction de l'effort sera la récompense" (léfoum tsaara agra - Pirlé Avot 5,23]
"Mais pour tout ce que nous ne pouvons pas saisir ['houka], nous devons renforcer notre émouna ...
Notre émouna est plus élevée que notre raison d'être [la émouna est au-dessus de ce monde physique de la raison d'être]. Par conséquent, lorsque nous nous attachons à Hachem dans une émouna complète, au-dessus de la justification, notre douleur, que nous ne pouvons pas comprendre, devient également adoucie (allégée, parce que nous avons transcendé ce monde, le lieu où réside la douleur, la souffrance, pour aller dans un monde supérieur où il n'y a pas de douleur)."
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayéchev 5701]
Accomplir les mitsvot comme Avraham
+ Accomplir les mitsvot comme Avraham :
"Parce qu'Avraham a obéi à Ma voix et gardé Mon observance, Mes commandements, Mes décrets et Mes enseignements" (Toldot 26,5)
-> Rachi explique qu'Avraham a observé les commandements de la Torah Ecrite et de la Torah Orale.
Comment cela est-il possible?
-> Le Dégel Ma'hané Efraïm (Tsav) écrit :
Nos Sages (guémara Nida 61b) disent que dans le futur, les commandements seront annulés.
J'ai entendu de mon grand-père (le Baal Shem Tov), en son nom ou au nom du Ramban, que dans l'avenir, les êtres humains feront l'expérience de la vitalité spirituelle qui réside dans chaque mitsva, et comment elle est la force vitale même de l'âme et de tous les mondes.
Telle est la signification du verset : "Si mon alliance n'est pas respectée jour et nuit, je n'ai pas établi les lois du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
"Mon alliance" fait référence à la Torah. Avraham a appréhendé toute la Torah par lui-même, non pas comme un commandement, car la Torah n'avait pas encore été donnée, mais il a compris comment la force vitale de chaque mitsva est la vitalité même de l'âme, et il a su qu'il devait les accomplir pour s'accrocher à la Vie de toutes les vies.
En ce qui concerne le monde futur, le verset dit : "La terre sera remplie de la connaissance d'Hachem, comme la mer est couverte d'eau" (Yéchayahou 11,9).
C'est aussi le sens du verset : "Tes yeux contempleront ton maître" (Yéchayahou 30,20). Car alors, tout sera révélé : la source des commandements et tous leurs secrets intérieurs, comment ils illuminent et vivifient les êtres humains et tous les mondes, et comment il est impossible d'atteindre la perfection humaine sans eux.
Alors, chacun comprendra le chemin de la vie, comme l'a fait notre Patriarche Avraham.
Les mitsvot nous délivrent de nos difficultés
+ Les mitsvot nous délivrent de nos difficultés :
-> Le rav Kalonymos Kalman Shapira (le rabbi de Piaseczno), dans son Aish Kodech (léItrou 'hag chel Pessa'h 5700) explique que les flux d'énergie spirituelle provenant du Ciel ont besoin d'un contenant physique pour les "contenir".
Sans un tel contenant, l'énergie ne peut pas entrer dans le monde physique/matériel et reste bloquée au Ciel.
Il explique que cela peut être le cas en ce qui concerne une yéchoua (délivrance, salut) d'une personne particulière pour la douleur qu'elle traverse. Il se peut que la yéchoua attende du Ciel un récipient.
L'un des moyens de créer ce récipient est d'accomplir des mitsvot.
En les accomplissant, nos actions deviennent des réceptacles de l'influence divine qui peuvent également "contenir" notre délivrance personnel.
Le rabbi Shapira dit que c'est la raison pour laquelle il a été ordonné aux juifs de manger de la matsa la nuit précédant leur départ d'Egypte (Bo 12,8), ce qui est en fait quelque peu difficile à comprendre, étant donné que la Haggadah dit (dans la section de "Rabban Gamliel haya omer kol chélo") que la mitsva de la matsa est due au fait que nos ancêtres ont quitté l'Egypte de manière précipitée, sans avoir suffisamment de temps pour que leur pâte devienne du levain (voir Bo 12,39).
Si c'est le cas, quelle est la raison pour laquelle Hachem a ordonné de manger de la matsa la nuit précédant leur départ (voir Ramban Bo 12,39) ?
Le rabbi Shapira explique que la réalisation de cette mitsva a permis de créer un récipient pour la Rédemption qui allait se produire le lendemain (où ils ont quitté l'Egypte).
Manger de la matsa les années suivantes commémore la sortie d'Egypte, alors que manger de la matsa cette année-là provoqua en fait la sortie d'Egypte (voir Ohr Ha'Haïm - Bo 12,15).
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-> Ainsi, l'augmentation de notre observance des mitsvot surtout pendant nos périodes de souffrance, de difficultés, peut créer un réceptacle pour contenir le salut, la délivrance de notre douleur.
Le rabbi de Shapira ajoute l'idée que : même si n'importe quelle mitsva peut devenir un réceptacle pour une yéchoua, lorsqu'une mitsva particulière a une corrélation avec une yéchoua spécifique alors elle peut avoir encore davantage d'effet.
Par conséquent, il écrit que les mitsvot de Pessa'h et du Séder ont une efficacité particulière pour nous apporter le salut parce qu'elles expriment le concept de géoula et de yéchoua.
-> L'idée est que toutes les mitsvot sont une manifestation de la volonté d'Hachem dans ce monde et, par conséquent, un récipient naturel par défaut.
Selon le Arvé Na'hal (Lé'h Lé'ha), nos actions peuvent devenir des récipients contenant l'influence divine.
[les mitsvot nous permettent de contenir le flux du salut, d'où l'importance d'essayer de les réaliser du mieux qu'on peut malgré les difficultés et douleur de la vie. ]
Il faut décider si les épreuves de notre vie seront un moyen pour atteindre de la grandeur ou bien une excuse pour ne jamais devenir grand.
[...]
La vie est faite de changements et de croissance. Se laisser dépasser par les circonstances, c'est choisir le confort plutôt que la croissance (spirituelle).
La croissance vient du fait que l'on pousse fort pour continuer [une vie selon la] Torah, même lorsque cela fait mal. Plus nous poussons, surtout quand cela fait mal, plus nous grandissons.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Yitro 5700]
Même une personne simple peut réussir à aimer Hachem en canalisant son amour pour son argent ou ses enfants vers Hachem, qui le lui a donné.
['Hozé de Lublin]
Amour d’Hachem & sentiment de distanciation
+ Amour d'Hachem & sentiment de distanciation :
-> Après la faute du Veau d'or, Moché demanda à Hachem : "Montre-moi, s'il te plaît, Tes voies ... montre-moi, s'il te plaît, Ta gloire" ("Odiéni na ét déra'hékha ... haréni na ét kévodé'ha" - Ki Tissa 33,13 & 18).
Nos Sages (guémara Béra'hot 7a & Rachi) expliquent que Moché demandait essentiellement pourquoi de mauvaises choses arrivent à de bonnes personnes, d'autant plus que Hachem est aimant. [D. n'est que bonté, et tout ce qu'Il fait est bon. Pourquoi y a-t-il de la souffrance, qui arrive même à de bonnes personnes? ]
Hachem n'a pas répondu à la question de Moché, parce qu'il n'aurait pas compris la réponse.
Les décisions d'Hachem ne peuvent être saisies même par Moché Rabbénou. Mais Hachem n'a pas ignoré la question de Moché. Il dit à Moché (Ki Tissa 33,21-23) de se tenir sur un rocher, et Il passera à côté de lui et couvrira les yeux de Moché. ["quand passera Ma gloire, je te cacherai dans la cavité du rocher et Je t'abriterai de Ma main jusqu'à ce que je sois passé. Alors Je retirerai Ma main et tu Me verras par derrière; mais Ma face ne peut être vue." ]
Bien qu'il s'agisse d'une réponse étrange, Hachem transmet clairement un message. Quel était exactement le message qu'Il essayait de transmettre, et quel était le rapport avec la question de Moshé?
Le message adressé à Moché était le suivant : "Tu ne comprendras jamais pourquoi je fais ce que je fais : Tu ne comprendras peut-être jamais pourquoi je fais ce que je fais et pourquoi une personne doit subir ce qu'elle subit. Mais ne pense jamais que je suis loin simplement parce que tu ne peux pas me voir."
Hachem est passé devant Moché et a couvert ses yeux pour lui montrer que le fait d'être caché n'est pas synonyme de distance. Si Hachem était assez proche pour couvrir les yeux de Moché, Il ne doit pas être trop loin.
Vivre avec émouna signifie vivre en sachant qu'Hachem m'aime, un point c'est tout. [quoique j'ai pu faire, quoiqu'il m'arrive]
Ce qu'Il fait et pourquoi Il le fait peut ne pas être clair, mais tout cela est l'expression de Son amour.
Même lorsqu'il me semble qu'Il m'a abandonné, je sais que ce n'est pas le cas. Hachem est peut-être caché, mais Il est loin d'être distant. S'Il est assez proche pour me couvrir les yeux, il se peut qu'Il n'ait jamais été aussi proche.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - léShababth 'hol haMoed Pessa'h 5700 (1940) ]
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-> Le rabbi de Piaseczno écrit :
"Même lorsqu'il y a pour nous une dissimulation (d'Hachem) et une douleur du corps et de l'âme, il ne doit pas nous venir à l'esprit que Hachem est réellement caché, c'est juste Sa main qui (génère) la dissimulation ... la plus grande proximité possible ... et non pas la véritable dissimulation."
=> Hachem peut être caché, mais Il n'est jamais distant. En fait, c'est précisément dans ces moments de dissimulation qu'Il est en réalité beaucoup plus proche de nous (puisqu'Il met Ses mains sur nos yeux, et qu'Il est encore plus avec nous dans nos moments de souffrances).
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-> "Parfois, le travail [spirituel] qui semble à une personne être le résultat d'un éloignement [d'Hachem] ou [parce qu'elle est actuellement dans un creux [spirituel] et [se sent spirituellement] distante [d'Hachem], peut en réalité monter [au Ciel] et élever la personne [également], plus que n'importe quel autre travail (spirituel) [ne pourrait le faire].
Avec tout, et à tout moment, et à tout moment avec tout, une personne doit servir Hachem.
[...]
[une personne devrait se dire ] : "Qui sait ce que l'on attend de moi au Paradis? Peut-être que ce service, qui me semble peu important, montera plus haut que le service que je préférere faire."
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Déré'h haMélé'h - Roch Hahana]
Aimer Hachem & aimer les pierres, le sable et les fleurs
+ Aimer Hachem & aimer les pierres, le sable et les fleurs :
-> A priori, il semble qu'il n'y ait pas grand-chose à aimer dans les rochers, les pierres ou le sable. Ou l'eau ou les étoiles, ou tout autre objet inanimé. Ils ne parlent pas. Ils n'expriment pas d'émotions. Ils ne choisissent pas où vivre ni quand se déplacer.
Par exemple, lorsqu'on marche sur la plage, on ne remarque pas un grain de sable plus qu'un autre. Ils semblent tous identiques. Il n'y a pas de grain de sable qui attire notre attention, qui nous accueille dans une relation particulière.
-> "L'inanimé, qui semble immobile et tranquille, est en réalité plein d'innombrables mouvements et d'un mouvement perpétuel, à chaque instant, même dans ses parties les plus infinitésimales, qui vibrent continuellement.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 4,66]
-> "Même l'inanimé a en lui le pouvoir de saisir le divin."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,845]
-> Le sable, les rochers et les pierres ne sont inertes qu'en apparence. Ils ne nous semblent pas bouger.
Mais pour le rav Kook, ils vibrent continuellement. Non seulement ils vibrent, mais ils appellent aussi Hachem à leur manière.
Les humains comme les êtres inanimés ont en eux une présence spirituelle qui aspire à retourner à sa Source, à ne faire qu'un avec le Créateur du monde physique. Cette présence spirituelle vibre continuellement, aspirant à retourner à son unité originelle.
Chaque cellule de la création possède une mémoire mystique qui lui permet de se rappeler d'où elle vient. Chaque cellule de la création invite notre conscience à se connecter à l'unité ; chaque cellule est un portail vers le sacré, nous invitant à être transportés vers une plus grande conscience de la présence d'Hachem.
Pour le rav Kook, tout ce qui existe dans le monde a un corps et une âme. Même un grain de sable.
-> "Nous devons voir l'âme des choses.
Le monde en général, chaque personne et chaque être vivant, chaque plante et chaque chose inanimée, chaque étoile et chaque ciel, chaque rivière et chaque mer, chaque vision et chaque mouvement, tous existent dans la splendeur de leur âme spirituelle."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 4,76]
-> Si chaque grain de sable a une "âme spirituelle", comment pourrais-je ne pas l'aimer?
Chaque particule de la création, chaque cellule de l'être, possède en elle "la splendeur de l'âme spirituelle". Une étincelle de la lumière transcendante d'Hachem anime même l'inanimé.
Pour le rav Kook, rien n'est ordinaire, rien n'est dépourvu de la lumière d'Hachem, indigne de Son amour.
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-> "La reconnaissance du fait que le monde entier, dans toutes ses innombrables expressions,
n'est qu'une lumière divine rayonnante revêtue de diverses couvertures, implante dans notre coeur un amour de la Vérité sans équivoque.
Il est impossible de ne pas être plein d'amour pour toute la création, car la beauté de la lumière d'Hachem brille en elle, et tout révèle la bonté d'Hachem, qui remplit la terre."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,696]
-> Bétsalel Naor, un érudit sérieux des écrits du rav Kook, demanda un jour au fils du rav Kook, le Rav Tsvi Yéhouda Kook, alors âgé de 80 ans : "A quel point votre père aimait-il le peuple juif?"
Le rav Tsvi Yéhouda se pencha en arrière sur sa chaise et se mit à rire de façon incontrôlée. Il finit par répondre à Bétsalel : "Combien mon père aimait-il le peuple juif? Mon père aimait la chaise sur laquelle vous êtes assis. Mon père aimait le sol sur lequel tu as les pieds. Mon père aimait la plante qui se trouve sur ce bureau. Mon père aimait tout. C'est ainsi qu'il vivait".
Pour le rav Kook, rien n'était ordinaire, rien n'était privé de la lumière d'Hachem, rien n'était indigne de l'amour de D.
Pour le rav Kook, la question était la suivante : "Comment ne pas aimer l'inanimé, les cailloux, les pierres, les rochers et le sable"?
La nature est l'expression révélée du miraculeux. Pour le rav Kook, le naturel et le surnaturel sont intrinsèquement liés. Comme le jour et la nuit, ils forment une entité indivisible.
Il écrit (Shemoné Kvatsim 7,78) : "Le miraculeux et le naturel ne font qu'un ; le miraculeux est l'âme intérieure de la nature."
Il est facile de ne pas prêter attention à quelque chose qui semble ne pas avoir de vie. Un acte extraordinaire de la nature - une tornade, une inondation ou un double arc-en-ciel - attire naturellement notre attention. Mais sinon, il semble que la nature se contente de faire son travail, jour après jour, année après année. C'est à peine si cela mérite d'être souligné.
Mais que se passe-t-il lorsque nous commençons à sentir que ce qui semble ordinaire est en fait une expression du divin? Que se passe-t-il lorsque nous commençons à sentir qu'il y a une présence spirituelle, une âme, dans chaque chose?
Que se passe-t-il lorsque nous nous promenons et que nous remarquons non seulement la présence apparemment banale de la nature, mais aussi sa beauté rayonnante ?
Que se passe-t-il lorsque nous commençons à sentir que nous vivons dans un monde sacré ?
Selon le rav Kook, c'est à ce moment-là que nous commençons à tomber amoureux du monde.
La reconnaissance du fait que le monde entier, dans toutes ses innombrables expressions, n'est qu'une lumière divine rayonnante revêtue de diverses couvertures, implante dans notre coeur un amour de la Vérité sans équivoque.
Il est impossible de ne pas être plein d'amour pour toute la création, car la beauté de la lumière d'Hachem brille en elle, et tout révèle la bonté d'Hachem, qui remplit la terre.
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-> "Le monde physique déverse toute son énergie dans la création du produit final.
Il ne permet pas à son éclat intérieur d'émerger.
Le jour viendra quand le goût de l'arbre sera aussi doux que le goût de son fruit."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 3,24 ; Orot haTéchouva 6,7 ]
-> "Le produit final" ... c'est bien sûr ce que nous voyons (par nos sens humain). Nous ne voyons pas la pleine lumière (étincelle de divinité) de la fleur, du buisson ou de l'arbre. Nous ne voyons que la lumière finale, la lumière [extérieure, apparente] de son produit fini.
[d'après le rav Arié Ben David]
[on doit essayer d'avoir une vision juive, en suivant la façon d'aborder notre monde comme le rav Kook, plutôt que comme notre naturalité animal/humaine, comme les non juifs le font.
On a une tendance à attendre passivement que Hachem vienne se révéler à nous pour pleinement Le croire, Le ressentir et agir pleinement en tant que juif. Pourtant, toute chose de ce monde peut être une occasion de voir Hachem partout, de renforcer activement notre lien et amour avec le Divin. ]
L’amour d’Hachem
+ L'amour d'Hachem (par le rav Kook) :
-> "Il est tout à fait impossible de ne pas aimer Hachem."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,696]
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-> "Je suis rempli d'amour pour Hachem ...
Comment ce qui est plus grand que tout, plus grand que la bonté, plus grand que (n'importe quel) attribut, plus grand que l'être, peut-Il être appelé par un nom (tellement Hachem est une dimension infinie sacrée qu'aucun langage humain ne peut capturer)?
Et j'aime, et je dis : J'aime D."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,164]
-> Le désir incessant d'être attiré par la Source de la réalité pure (Hachem), la Source de la lumière infinie, est ancré dans le cosmos tout entier, dans toute la création.
C'est l'impulsion fondamentale qui génère chaque mouvement de l'être, chaque moment de développement et d'évolution, qui produit toutes les pulsions dans le monde, et qui est la force intérieure élémentaire qui propulse toutes les cultures humaines, toutes les sociétés et toutes les nations.
Ce désir imprègne toute la création, de la plus petite partie des êtres les plus minuscules à la plus haute partie des anges les plus célestes.
Le "désir des désirs", l' "aspiration des aspirations", est d'être absorbé par la source originelle de tout être, d'être attiré par l'être du Créateur."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 8,160]
-> Selon le rav Kook, tout est aspiration, aspiration à la transcendance. L'âme, qui est présente à des degrés divers dans chaque cellule de la création, même dans "la plus petite partie de l'être le plus minuscule", aspire à se réunir avec la source de toutes les âmes (Hachem).
Chaque cellule se souvient mystiquement d'où elle vient et aspire à retourner chez elle. Chaque cellule de la création a en elle le désir de se tourner vers sa Source.
De même qu'une plante se tourne vers le soleil, source de lumière, chaque cellule de la création se tourne vers Hachem, source de sa lumière spirituelle. Il s'agit d'un "désir sans fin".
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-> Mon désir spirituel d'être attiré dans l'être du Roi ne connaît pas de limite.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,656]
-> "Celui qui cherche continuellement Hachem, qui ressent dans son âme une poussée intérieure vers la lumière d'Hachem, qui a soif d'Hachem, sera sans crainte et joyeux dans le don de sa destinée.
Cette personne saura que ce saint amour et cette soif ne sont pas pour elle seule, mais pour le monde entier, et à tout moment, elle s'efforcera d'aider tous les autres, tous les hommes, et le monde entier."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 7,208]
-> Le rav Kook pense que ce désir inextinguible était la force motrice qui pousse le monde à évoluer, physiquement, moralement et spirituellement. Ce désir, qui "génère chaque mouvement de l'être", lui apportait un grand bonheur et contribuait à sa vision optimiste de la vie.
L'amour du rav Kook pour Hachem le dominait et le submergeait. Parfois, il était tellement pris par ce désir spirituel qu'avant de prier, il avait besoin de sortir pour se calmer.
En un sens, le rav Kook était imprégné de part en part de l'amour du Kodech Elyon (la plus haute sainteté - Hachem).
Cet amour qui "ne connaît pas de limites" n'était pas seulement dirigé vers le Divin. L'amour du rav Kook pour Hachem le remplissait et se répandait sur tous ceux qui étaient en sa présence, et même sur ceux qui se trouvaient au-delà de sa présence.
Cela l'a conduit à "s'efforcer d'aider tous les autres, tous les peuples et le monde entier".