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Faire jaillir l’amour qui est en nous = élément essentiel d’une vie juive

+ Faire jaillir l'amour qui est en nous = élément essentiel d'une vie juive (d'après le rav Kook) :

-> "Toute la Torah, que ce soit l'éthique, les mitsvot, l'étude et la pratique, a pour but d'éliminer les obstacles qui empêchent un amour global de s'étendre et de se répandre dans tous les coins de la vie, partout."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 3,267]

-> On pourrait penser que le judaïsme consiste à étudier la Torah, à accomplir de bonnes actions, à mener une vie éthique et, peut-être, à évoluer spirituellement.
Cependant, le rav Kook arrive et déclare que toutes ces pratiques louables et ces croyances fondamentales ne sont pas les objectifs du judaïsme, mais plutôt les moyens, qui sont là afin "d'éliminer les obstacles".
Ce sont des étapes et des chemins vers un but plus élevé. Ce sont tous des canaux qui mènent à un objectif très différent : devenir un être humain plus aimant.

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-> "Je n'ai nullement besoin de forcer ce sentiment d'amour. Il s'écoule directement de la profondeur de la sagesse de l'âme."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 2,76]

-> Pour le rav Kook, l'amour n'est pas fondé sur l'émotion. La source de l'amour n'est pas mon cœur. La source de l'amour est mon âme.
Lorsque nous sommes pleinement alignés avec notre âme, notre amour jaillit naturellement.
Pour le rav Kook, l'être humain spirituel est un être humain aimant. L'amour ne dépend pas d'une humeur, d'un tempérament ou d'un état d'esprit. Il ne dépend pas de la personnalité ou de ce qui se passe chez moi ou chez les autres.

-> Dans le monde mystique juif, la "sagesse" (en hébreu : 'hokhma) est qualitativement différente de la connaissance, de l'intelligence ou de l'érudition.
Elle ne découle pas d'une compréhension rationnelle, d'une analyse ou d'un raisonnement logique. Elle n'émerge pas non plus de notre capacité mentale. Au contraire, comme l'intuition, elle nous vient d'en-Haut, de la transcendance.
La sagesse ('hokhma) n'est pas générée par notre esprit. Elle est reçue, un moment de vérité et de clarté qui nous pénètre. La sagesse est la conscience d'Hachem. C'est une fenêtre sur l'au-delà, le spirituel, le mystérieux.

La "sagesse de l'âme" est le message mystique de l'âme, qui nous parle toujours. Si nous devions demander à l'âme de formuler son message en mots, ce serait quelque chose comme : "Soyez une force d'unité dans ce monde magnifique et brisé. Soyez une force d'amour. Aimez-le, aimez-la, aimez-les. Hachem vous a mis au monde pour manifester votre capacité d'aimer sans fin".

Nos sentiments d'amour expriment et manifestent cet élan intérieur de l'âme.
Tout comme le sang coule de notre cœur, l'amour coule de notre âme.
Tout comme notre cœur fait naturellement circuler le sang dans tout notre corps, notre âme fait naturellement circuler l'amour dans toute notre vie.

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-> "L'amour pour l'humanité devrait jaillir, comme un flux intérieur naturel provenant de la source de la bonté, et non comme quelque chose d'ordonné, car il perdrait alors sa qualité la plus lumineuse."
[ rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,564 ]

Le rav Kook parle de l'amour comme d'un "jaillissement". Il n'est ni calme, ni timide, ni doux. C'est une force intérieure puissante qui nous traverse, vague après vague, jaillissant et déferlant, impossible à arrêter ou à stopper.
L'amour est l'expression de notre âme. Nous ne devrions pas le planifier, y réfléchir, l'organiser ou délibérer à son sujet.
Et bien que le rav Kook ait certainement apprécié la valeur des commandements (mitsvot), il a exhorté son âme à ne pas considérer l'amour comme une obligation, comme quelque chose que nous faisons parce qu'on nous a ordonné d'aimer les autres. Nous devons simplement éliminer les obstacles pour permettre à l'amour de jaillir. C'est notre ADN spirituel, inscrit dans notre être même.

-> "La Sainteté Suprême (Hachem) est pleine d'amour, de bonté et de compassion, découlant de Son abondante et exquise plénitude et unité."
[ rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,346 ]

En d'autres termes, "l'amour, la bonté et la compassion" émanent continuellement d'Hachem.
De même que la force physique de la gravité attire toutes les choses vers le centre de la Terre, de même, écrit le rav Kook, la force spirituelle de l'unité (Hachem é'had - l'Unique) tire tous les êtres vers plus d'unité dans le monde.
[toute chose pour exister a besoin d une étincelle de divinité en elle. En tant que juif nous avons une âme provenant de l'intériorité d'Hachem, ce qui implique que notre âme est pleine d'amour, de bonté et de compassion. ]
Cette force de l'unité d'Hachem bat en chacun de nous, dans notre âme et dans l'âme de chaque cellule de la création. La force motrice du monde, la volonté de D., est aussi notre volonté.
Comme l'écrit le rav Kook, "la volonté d'un être humain n'est pas une affaire privée isolée ; elle est une parcelle de D. et découle de la sainte volonté divine, qui crée continuellement l'univers". (Shemoné Kvatsim 8,77).

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-> "Qui peut arrêter la lumière de l'amour divin qui palpite dans le cœur?"
[ rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 3,267 ]

Comment pouvons-nous apporter plus d'unité ? En aimant. Nos âmes sont des forces d'amour dans ce monde.
L'amour palpite en nous ... Aimer n'est pas seulement un acte agréable, une expérience chaleureuse ou plaisante. Aimer est une expérience de l'âme. Lorsque nous manifestons cet amour divin qui vibre dans notre âme, lorsque nous devenons des forces d'unité dans le monde, c'est à ce moment-là que nous vivons le plus pleinement à l'image d'Hachem. Nous exprimons pleinement notre âme et notre vraie nature. Nous canalisons la sagesse des profondeurs de notre âme.

Et, intuitivement, nous le savons.
[Quels sont les derniers moments où l'on s'est senti bien et fiers de nous? Majoritairement c'est des exemples liés à l'amour, à de la générosité.
On a plus de plaisir à donner qu'à prendre, car l'amour est sa propre récompense. (la joie est lorsque nous intériorité s'aligne avec notre extériorité. Ainsi, lorsque nous vivons amour, alors nous sommes en phase avec notre intériorité profonde, et nous sommes heureux! )]

Lorsque nous permettons à cet amour que Hachem a implanté en nous de s'épanouir naturellement, en aimant toute la création et toutes les personnes, nous devenons sanctifiés. L'amour n'est pas seulement un lien entre nous et le monde, c'est un lien qui amène Hachem, à travers nous, dans le monde.
En apportant au monde cette énergie d'amour qui vient d'Hachem (D.), nous sanctifions toute la création.
Nous élevons tout et tous ceux qui reçoivent cette énergie d'amour qui coule à travers nous.

Nous pouvons maintenant commencer à comprendre les paroles puissantes de Rav Kook :
Cela nous permet de mieux comprendre les paroles du rav Kook :
"Toute la Torah, que ce soit l'éthique, les mitsvot, l'étude et la pratique, a pour but d'éliminer les obstacles qui empêchent un amour global de s'étendre et de se répandre dans tous les coins de la vie, partout."

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-> Hachem nous a donné le judaïsme. Le judaïsme a pour but d'éliminer les obstacles à l'amour afin que notre prédisposition naturelle à l'amour puisse émerger, se développer et s'étendre à chaque personne et à l'ensemble de la création.
Comment puis-je savoir si je canalise l'amour de mon âme? Quels sont les signes qui montrent que je suis sur la bonne voie?

1°/ Le premier signe = mon amour me touche-t-il? Les personnes qui m'entourent remarquent-elles une différence dans mes traits de caractère, ma patience, mon ouverture, mon intégrité?
Le rav Kook (Shemoné Kvatsim 3,267) écrit : "les effets révélateurs de l'amour sacré sont l'apparition de meilleures qualités, de la vérité et de la sincérité, même dans les plus petites interactions."

Mon amour a besoin de s'étendre et d'affecter chaque partie de ma personnalité, d'avoir un impact sur mon intellect, mes émotions et mes actions. Je me sens en meilleure santé, peut-être physiquement, mais certainement au plus profond de moi-même.
Le rav Kook dirait qu'en écoutant plus profondément ma voix intérieure, je m'aligne davantage sur Hachem et sur l'univers tout entier. Cet alignement avec ma vraie nature est la source de mon bien-être.

2°/ Le deuxième signe : mon amour affecte-t-il ceux qui m'entourent? L'amour de l'âme a toujours un impact sur les autres. C'est une force qui vibre à l'infini. C'est un moteur à l'intérieur de nous qui produit des vagues et des vagues d'énergie qui débordent sur tous ceux qui nous entourent.

Le rav Kook enseigne :
- "L'amour, dans sa forme pure, s'étend à tous ceux qui sont en contact avec l'âme aimante." [Shemoné Kvatsim 8,54]

- "Toute personne ayant un contact, même fortuit, avec la personne aimante est affectée et transformée." [Shemoné Kvatsim 3,267]

=> Ainsi, l'amour de l'âme implique 2 signes : Suis-je transformé? Les personnes qui m'entourent sont-elles transformées?

[d'après le rav Arié Ben David]

L’importance de s’aimer soi-même = pour aimer autrui et Hachem

+ L'importance de s'aimer soi-même = pour aimer autrui et Hachem :

-> La mitsva d'aimer notre prochain juif, implique que nous commencions "de l'intérieur vers l'extérieur" ; en d'autres termes, que nous commencions par nous-mêmes : "kamo'ha" comme [on s'aime] soi-même".

Le rav Avraham Its'hak HaCohen Kook nous dit que "véahavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même - Kédochim 19,18) est fondée sur l'estime de soi. Il s'agit d'une conséquence saine et naturelle de la vision d'Hachem en nous-mêmes, car ce n'est que lorsque nous sommes conscients de nous-mêmes et de notre source divine que nous sommes réellement capables d'aimer les autres.
Une image positive de soi est le trait d'une personne raffinée et confiante, et elle est essentielle à l'accomplissement d'aimer autrui.

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-> Pour le Baal Shem Tov, l'amour d'autrui est enraciné dans la ahava atsmit, un "amour [inconditionnel] de son essence" (de notre intériorité qui est divine, qui est ce que nous sommes vraiment, même si la vie nous pousse à nous identifier davantage à notre corps, à ce qu'on est extérieurement), un amour qui repose sur une profonde reconnaissance de l'unité d'Hachem, dans laquelle nous faisons tous partie de la même réalité divine.
Toutes les âmes, lorsqu'on va à leur racine, sont d'une seule essence, et même lorsqu'elles sont divisées en parties, ou en personnes individuelles (dans notre monde matériel), il existe dans chaque partie l'essence du tout. [le Ram'hal dit qu'en chaque juif, il y une petite partie de l'âme de chacun des autres juifs. Je suis dans tout juif, tous les juifs sont en moi, et Hachem est présent dans chaque juif. Il y a unité! ]
Ainsi, l'amour d'une personne pour son prochain n'est pas en fait l'amour d'une autre personne, mais l'amour de soi-même.

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-> Le rav Israël Salanter n'a pas été motivé à lancer le mouvement du moussar sur un constant de manque d'Ahavat Israël, mais plutôt en constatant qu'un juif (dans ce cas Mottel, un forgeron), qui est un ben chel Mélé'h (un enfant du Roi des rois) peut en arriver à avoir une mauvaise perception de lui-même. Ce manque de confiance, d'estime de soi, empêche une vie juive épanouie.

Le rav Israël Salanter comprenait le véritable "amour de soi" comme l'opposé de l'égocentrisme. Il découle d'un sentiment de dignité et de la grandeur de l'Homme juif (gadlout ha'adam), et qui alimente nos actions d'amour envers les autres.
"L'acceptation et l'amour des autres sont une expression de ahavat atsmo, l'amour de soi, qui est ahava atsmit, la quintessence, l'expression la plus naturelle de l'amour. Véahavta léréa'ha (tu aimeras ton prochain) commence par kamo'ha, par soi-même.
[on peut éventuellement dire qu'on développant son amour de soi (ex: travaillant sur sa valeur, en s'offrant des paroles et actes d'affection à soi-même), en réalité indirectement on fait la mitsva d'aimer autrui, et également Hachem (tout étant uni!). ]

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-> Chaque juif doit savoir qu'il a une valeur unique, qu'il n'y a personne au monde qui leur ressemble exactement, qu'il n'y en a jamais eu et qu'il n'y en aura jamais (ma mission est unique dans l'Histoire du peuple juif). Tout juif est toujours aimé par Celui qui l'a créés, d'une manière unique.
Si l'on a vraiment conscience de cela en face de nos yeux, alors on peut regarder notre prochain avec ces mêmes yeux et réaliser : "Mon prochain a aussi une valeur unique ; il n'y a jamais eu quelqu'un dans le monde entier comme mon prochain juif, et il n'y en aura jamais. Que je puisse l'aimer, l'apprécier, comme Hachem (D. de Vérité) l'aime!"

-> Notre amour pour les autres est le reflet de notre capacité à accepter l'amour d'Hachem pour nous.
Le Targoum Onkelos traduit le mot "véahavta" en araméen par "étirchemé". En hébreu, cela signifierait "et tu auras de la ra'hmanout", de la compassion, de la miséricorde, pour ton prochain juif comme tu en as pour toi-même.

-> Le rabbi Méïr d'Apta insistait pour que ses disciples consacrent un temps fixe chaque jour à un 'hechbon ha'néfech, à une évaluation introspective de leur propre comportement et de leur service de D.
L'un des disciples, qui était toujours occupé par des affaires communautaires importantes et des causes charitables, estimait qu'il était trop occupé pour prendre le temps de pratiquer le 'hechbon ha'néfech.
Il demanda au Rabbi d'être dispensé de cette avoda, expliquant qu'il n'avait tout simplement pas de temps libre.
Le rabbi d'Apta lui dit : "Quiconque n'a pas le temps d'avoir de la compassion (ra'hmanout) sur sa propre âme, est incapable d'avoir de la ra'hmanout sur autrui".

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-> La mitsva d'ahavat Israël, signifie aimer et prendre soin, être respectueux et honorer chaque juif, y compris nous-mêmes.
[d'abord, nous devons déterminer avec honnêteté si nous avons véritablement besoin de bonté et d'amour de nous-même. Ensuite, on peut l'étendre à notre "moi large" (ex: notre femme, nos enfants, nos parents), et ensuite on peut partir s'occuper des besoins des autres juifs. ]

-> Nos relations et nos interactions avec les autres, enseigne le Baal Shem Tov, sont un miroir, dans lequel nous pouvons nous voir plus clairement.
La beauté que nous voyons dans le monde est le reflet de notre perception de nous-mêmes ; les défauts que nous voyons chez les autres ne sont que le reflet de nos propres défauts intérieurs.
Nous sommes susceptibles d'être inconscients de nos propres défauts, mais nous pouvons facilement détecter les lacunes des autres. Le Baal Shem Tow nous demande de considérer ces observations comme des indications que nous avons nous-mêmes ces défauts, afin que nous puissions les utiliser dans notre téchouva.

Plus nous nous sentons bien dans notre peau, au sens le plus authentique du terme, plus nous sommes capables d'entrer en contact avec les autres et de les accepter.
Lorsque nous nous autocritiquons, nous sommes moins indulgents envers les autres. Le respect des autres est enraciné dans le respect de soi.
[lorsque chacun est à sa place, alors personne ne se marche sur les pieds, et l'on peut avoir une unité, un amour d'autrui éclatant.
On a besoin de se sentir quelqu'un de bien, d'important (mais cela ne doit pas être trop dépendant de l'extérieur, d'autrui).
Ainsi, nous devons faire un travail de s'apprécier soi-même, d'être fier des ressources dont Hachem nous a gratifiées dans la vie (je fais au mieux de mes capacités, même si c'est loin de ce qu'a autrui), d'être en paix avec nous-même (ex: nous cherchons pas à être une autre personne, à avoir d'autres biens, qualités, ... je fais et accepte avec ce que m'a donné Hachem!). A défaut de cela, autrui devient une menace qui risque de nous écraser (ex: plus intelligent, plus riche, plus de réussite), et l'on doit alors se focaliser sur des points négatifs pour relever notre égo.
Ainsi, pour pleinement me réjouir d'autrui, je dois d'abord me réjouir de moi-même! ]

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-> Une michna (Pirké Avot 4,1) recherche la source du kavod, le respect ou l'honneur. Ben Zoma demande : "Qui est honorable? (ézéou mé'habed)". Il répond : "Celui qui donne de l'honneur aux autres".

-> Le rav 'Haïm de Volozh (dans son Roua'h 'Haïm), établit un parallèle entre "mé'habed ét habriyot" (honorer autrui) et "mé'habed ét habayit (balayer la maison), puisque la guémara se réfère au fait de balayer la maison en tant que "lé'habed".
Honorer les gens, c'est balayer une couche extérieure de poussière pour révéler ce qui se trouve sous la surface.
[Selon le Baal Chem Tov, derrière la façade extérieure apparente d'un juif, il y a forcément de la beauté et de la Divinité. Nos yeux sont la fenêtre de l'âme, et ainsi notre regard se focalisant sur l'âme, est la clé pour aimer autrui, et soi-même.

D'une certaine façon, il faut avoir le recul de se dire cet aspect là n'est pas l'essence de cette personne, elle a de la boue (sale et puante), mais en vrai c'est une belle personne (un enfant d'Hachem!).
De même, on doit savoir s'honorer soi-même en balayant toutes ses idées noires (du yétser ara) qui viennent salir notre vision de soi. (fais téchouva sincèrement, et va de l'avant tout propre en faisant! Hachem a conscience de nos qualités et de nos défauts (il n'existe pas d'humain qui ne faute pas), et c'est pour cela qu'Il nous aime, justement parce qu'on fait au mieux malgré nos défauts, nos chutes. ]

-> Le Nésivot Shalom commente également cette michna. Le regard d'une personne sur une autre est comme un regard dans le miroir : si notre visage est sale, nous verrons un visage sale dans le miroir.
Il en va de même lorsque nous nous regardons les uns les autres : dans la mesure où nous sommes intérieurement purs et raffinés, nous regarderons l'autre avec générosité et verrons ses attributs positifs.
Par conséquent, la personne qui est vraiment "mé'houbad" est celle qui respecte et traite toutes les personnes avec dignité.
En aimant les autres, nous commençons à explorer qui nous sommes, et nous découvrons progressivement le côté profond de nous-mêmes et les émotions dont nous sommes capables. En fin de compte, c'est par l'amour que nous révélons notre véritable personnalité.
[si autrui est un miroir de moi, alors plus je me focalise sur le positif en autrui, plus j'en viens à voir du bien en moi-même! ]

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-> Le Baal HaTanya enseigne que l'âme juive n'est rien de moins qu'une : 'hélek Eloka mi'maal mamach", c'est littéralement une partie de D. d'en-Haut.
[ il est écrit : "Hachem est ma part" ('helki Hachem - Téhilim 119) ; "le peuple [juif] est la part d'Hachem" (ki 'helek Hachem amo - Haazinou 32,9) ; "Bien-aimé est l’être humain, qui a été créé à l’image divine" ('haviv adam chénivra bétsélem - Pirké Avot 3,14) ; en soufflant un esprit de vie (néfech 'haya - Béréchit 2,7) Hachem a mis en l'homme une partie de Lui. ]
"Shorachan ou'mékoran bé'Elokim 'Haïm" = leur racine et leur source sont dans le D. vivant.
Une personne qui reconnaît l'élévation de l'âme peut facilement accomplir la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même à l'égard de chaque juif, qu'il soit grand ou petit en termes de stature spirituelle ...
Tous les juifs sont interconnectés et égaux (tous sublimes aux yeux d'Hachem), enfants d'un seul Père.
C'est pourquoi nous sommes appelés : "akhim mamach", littéralement "frère", mitsad shoresh nafcham bé'Hachem é'had = puisque l'âme de chaque personne a sa racine dans le D. unique, et que les individus ne sont séparés les uns des autres que dans le sens physique, matériel.

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-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov a visité un jour la tombe du Baal Shem Tov à Mézibouzh et a raconté que le Baal Shem Tov lui était apparu en rêve, contrarié par le fait que les gens racontaient des histoires sur ses miracles et non sur son amour d'Hachem ou son amour de tout juif.
Pour le Baal Shem Tov, l'amour envers chaque juif précède même l'amour d'Hachem dans l'ordre du service divin ; en aimant les gens, on atteint l'amour d'Hachem.
Le Kéter Shem Tov, rapporte ses paroles : "L'amour son prochain (juif) est la première porte qui mène à la cour d'Hachem".

"Voyez combien Israël (les juifs) est cher à Hachem, car partout où ils ont été exilés, la Présence Divine (Chékhina) les a accompagnés.
Ils ont été exilés en Egypte, et la Chékhina les a accompagnés ; ils ont été exilés à Babylone, et la Chékhina les a accompagnés.
Et lorsque le peuple juif sera délivré dans le futur, la Chékhina sera délivrée avec eux.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - guémra Méguila 29a]

Aimer Hachem = aimer autrui

+ Aimer Hachem = aimer autrui :

"Dans la mesure où [les juifs] vous vous connectez l'un à l'autre dans l'amour, et que vos âmes s'unissent pour ne faire qu'un, dans la même mesure vous vous connecterez aussi avec Hachem, pour ne faire qu'un."
[rabbi Klonimus Kalman de de Piaseczna]

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-> Le Réchit 'Hokhma (écrit au 16e siècle par le rav Eliyahou de Vidas), nous dit que notre capacité à couronner Hachem en tant que souverain sur tout dépend de la manière dont nous accomplissons la mitsva d'aimer notre prochain comme soi-même.
En accordant de l'honneur et du respect à autrui, nous accordons un grand honneur à Hachem.
Ce parallèle est tellement véridique, dans le monde à Venir, on nous demandera : "As-tu couronné ton Créateur [matin et soir] ... As-tu couronné ton prochain?" (Himla'hta ét koné'ha ... himla'hta ét 'havér'ha).
[est-ce que ton prochain est un roi, quelqu'un d'important à tes yeux, à l'image d'Hachem (ex: il a une part de D. en lui, c'est un enfant adoré d'Hachem)? ou bien tu ne t'es pas gêné de l'écraser pour mieux de faire de toi un roi, te valorisant à son détriment? ]

-> Le jour de roch 'Hodech Elloul (la ligne droite avec Roch Hachana et Kippour), un panneau était accroché à l'entrée du beit midrach de Kelm, en Lituanie : "Le royaume divin est soutenu par l'unité des serviteurs" (a'hdout ha'avadim hi kiyoum haMal'hout).
Ce rappel, apparaissant à un moment où l'introspection et la croissance personnelles étaient au premier plan de l'esprit des étudiants, les incitait à se concentrer sur l'autre.
Alors que nous réaffirmons qu'Hachem est le centre de notre existence, nous devons reconnaître que le couronnement de Hachem en tant que roi n'est possible que lorsque nous pratiquons l'amour du prochain et que nous sommes tous ensemble.

-> Le Chlah Hakadoch explique que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même (véhaavta léréa'ha kamo'ha) est "le fondement sur lequel repose le monde" (haréguel ché'haolam omed alav), et la forme la plus élevée de l'amour d'Hachem".

Ce n'est que lorsque nous reconnaissons l'amour d'Hachem pour le peuple juif et que nous renforçons notre amour les uns pour les autres que nous pouvons proclamer l'unité d'Hachem et accepter le joug de la souveraineté du Ciel (ol mal'hout chamayim).
[il y a une dynamique réciproque : plus je suis conscient que je suis important et aimé aux yeux d'Hachem, malgré mes défauts/fautes, plus je réalise qu'autrui est important et aimé aux yeux d'Hachem, peu importe le comportement qu'il peut avoir actuellement.
En aimant un autre juif malgré que cela ne me soit pas naturel, je renforce l'idée que papa Hachem m'aime aussi constamment, en toute situation. ]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) identifie l'amour envers un autre juif (ahavat Israël) comme la clé pratique de l'amour divin : Hachem n'aime que ceux qui aiment le peuple juif.
Dans la mesure où notre amour pour les autres juifs grandit, l'amour d'Hachem pour nous grandit également ... C'est comme un père qui aime quelqu'un qui a un amour sincère pour ses enfants.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

-> Le Maor vaChémech dit que cette mitsva est le "yessod kol haTorah koula", le fondement de toute la Torah.

-> Le Baal haTanya enseigne que cet amour est un instrument, un moyen permettant "d'aimer Hachem, votre Dieu". C'est ce qu'explique l'affirmation suivante : "Quiconque est agréable à l'homme est agréable à D."

Il enseigne aussi : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" est un commentaire et une explication de "Tu aimeras Hachem ton D." (Vaét'hanan 6,5). En effet, lorsque l’on aime un juif, on aime Hachem. Car chaque juif porte en lui [véritablement] une parcelle de Divinité (voir Séfer HaTanya I, 2 sur Iyov 31,2).
Ainsi, lorsque l’on aime un juif, lorsque l’on aime la partie profonde de son être, on aime Hachem.

-> Le lien étroit entre "l’amour de D." et "l’amour du prochain" est confirmé par la guématria.
La valeur numérique du Commandement d’aimer Hachem : "véAhavta ét Hachem Elokékha - וְאָ֣הַבְתָּ אֵת ה׳ אֱל־ֹהֶיךָ - Tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5) est exactement égale à la valeur numérique (907) du Commandement d’amour de tout juif : "véAhavta léRéakha kamokha ani Hachem - וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָמּוֹך אֲנִי ה׳ - Tu aimeras ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem (Kédochim 19,18).
Ainsi, ne doit-on pas faire de différence entre l’amour d’Hachem, les Commandements envers Lui, et l’amour d’Israël, les Commandements envers autrui.
Celle d'aimer notre prochain est enracinée dans l'unicité de D.

-> Le premier discours que le rabbi de Loubavitch prononça lorsqu'il accepta la direction du mouvement Loubavitch fut une "déclaration" selon laquelle les 3 amours : l'amour d'Hachem, l'amour de la Torah et l'amour du prochain, ne font qu'un, sont entrelacés et forment une véritable unité.
Il ne s'agit en aucun cas de trois valeurs concurrentes, mais d'aspects complémentaires d'un seul et même amour.

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-> Nos Sages insistent sur l'importance suprême d'étudier la Torah. Or, selon la guémara Shabbath 127a : "Accueillir un invité est plus grand que de se lever tôt pour aller au beit midrach étudier la Torah" (guédola hakhnassat orkhim kéhachkamat beit hamidrach).

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv Guémulout 'Hassadim 4,2) explique qu'en se rendant au beit midrach, on honore la Torah, mais que l'hospitalité envers les invités (hakhnassat orkhim), est un hommage à Hachem lui-même.
La bonté envers un autre juif, parce qu'il est un reflet d'Hachem, est "considéré comme honorant D. directement" (nechshav kevod haShechinah atsma).
Et c'est même "plus grand que d'honorer la Torah" (yoter min haTorah).

-> Selon nos Sage, lorsque nous faisons des actes de bonté à autrui, par cela nous activons et donnons de la force à la part de divinité latente en nous. Ainsi, au lieu d'interrompre notre service Divin (où nous nous lions davantage avec Hachem), faire du 'hessed à autrui est une continuation de notre avodat Hachem.
[on pourra se rapprocher d'un sage en Torah pour fixer un bon équilibre dans notre vie, entre étude de Torah, acte de 'hessed, ... ]

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-> Rabbi Shlomo Carlebach disait : "Mes amis, je veux regarder chaque être humain dans le monde, et il doit être clair pour moi que cette personne, à ce moment précis, est la plus belle chose au monde".

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-> Le Baal HaTanya (Tanya - chap.32) explique que c'est une mitsva de haïr le mal qui existe dans une personne tout en aimant l'étincelle cachée de la divinité qui réside en elle, l'étincelle divine qui anime son âme.
Cette étincelle éternelle pure de divinité (partie d'Hachem) est présente même chez le plus spirituellement dépravé de nos concitoyens juifs ; elle est simplement cachée.

-> Le rav Nathan Tsvi Finkel, l'Alter de Slabodka, comparait les juifs engagés dans des actes répréhensibles, même les soi-disant réchaïm, à des rois endormis. Même endormi, un roi reste un roi.
Même lorsqu'un juif est tombé dans un sommeil spirituel, lorsque sa sainteté est endormie, il mérite néanmoins le respect et l'honneur réservés à la royauté. Comme une pierre précieuse inestimable tombée dans la poussière, un juif qui est tombé reste un juif.

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-> L'amour que l'on doit éprouver envers D. se reconnait à travers l'amour que nous portons à autrui.
[Baal Chem Tov]

-> La preuve qu'un homme aime D. est dans l'amour qu'il porte aux autres.
[Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

-> Il nous est ordonné d'aimer chaque membre de peuple juif avec un ahavat néfech, un "amour de l'âme" (qui est une partie Divine).
[séfer ha'Hinoukh - mitsva 243]

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-> Un tsadik fait paraître tous les autres tsadikim (justes) devant Hachem en plaidant en leur faveur et en trouvant leurs mérites.
[rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi - parachat Noa'h 7,1 ]

[ainsi une personne juste (tsadik) aux yeux d'Hachem est celle qui voit les autres comme justes, prenant leur défense. ]

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-> En ce qui concerne la mitsva de vé'ahavta (aimer), le Rambam et d'autres demandent : "Comment peut-on nous ordonner d'aimer, de ressentir quelque chose, d'avoir certaines émotions?"

Le Sfat Emet (sur Vaét'hanan) déclare que la question est elle-même la réponse : "Il existe en chacun de nous un réservoir naturel d'amour pour Hachem et d'amour pour les autres juifs. C'est en fait ainsi que nous sommes."

-> Selon le rav Simcha Zissel de Kelm, l'amour d'autrui ne vient pas toujours intuitivement ou facilement : "Il faut s'habituer progressivement à aimer les créatures d'Hachem jusqu'à ce qu'on se réjouisse naturellement de la bonne fortune de l'autre, tout comme on se réjouirait naturellement de sa propre fortune ou de celle de ses enfants."

Une jeune femme a demandé au rabbi de Loubavitch une bénédiction pour surmonter ses traits de comportement égoïstes. Elle pensait que son égocentrisme l'empêchait de nouer des relations, et elle avait du mal à sortir avec des gens et à trouver son bon zivoug.
En réponse, le Rabbi a conseillé à la jeune femme d'accomplir de petits actes de bonté tout au long de la journée, en commençant par tenir la porte aux personnes qui vivent dans son immeuble. Lorsque nous nous conditionnons à donner aux autres, nous pouvons lentement, progressivement, atteindre les sommets de la vé'ahavta.

Nous aimons ceux à qui nous donnons : "Si tu veux avoir une relation d'amour avec ton prochain, fais-lui du bien" (Déré'h Erets Zouta 2).
Lorsque nous consacrons notre temps, nos efforts et nos ressources à une relation, la personne ou la cause devient plus chère à nos yeux.
[d'une certaine façon par cela nous mettons de notre personne en l'autre, et on aime alors plus facilement autrui, qui a une partie de nous (nos efforts) en elle. ]

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-> Rabbi Akiva dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) ; c'est un principe fondamental de la Torah" (zé klal gadol baTorah - guémara Yérouchalmi Nédarim 9,4).

Le rav Gershon Edelstein dit que si les midot d'une personne sont incomplètes, toutes les mitsvot qu'elle accomplit sont entachées et incomplètes.
Puisque "tu aimeras ton prochain comme toi-même" est une règle fondamentale de la Torah, il s'ensuit que si notre [middah de] ahavat ha'briyot n'est pas complète, cela ternit toutes les bonnes actions que nous accomplissons, et toute notre Torah et nos mitzvos sont également incomplètes.

-> Selon le Zohar : "Le peuple d'Israël, la Torah et Hachem, ne font qu'un".
Lorsqu'ils sont consciemment liés à la véahavta, chaque prière, chaque séance d'étude de la Torah et chaque acte de téchouva restaurent l'unité de ce saint cosmos. Et lorsque nous pratiquons la véahavta, nous soutenons l'intégralité de la Torah, car chaque juif est une lettre dans le rouleau de la Torah.
Par la véahavta, nous relions les âmes incomplètes à leurs racines dans la nation, ce qui est en soi une forme de téchouva, un retour à la plénitude, à l'unité originelle. Il s'agit d'un klal gadol de la Torah, le principe fondamental et sous-jacent de la Torah.

-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant de commencer à prier, nous devrions déclarer, avec une résolution sincère : "Haréni mékabel alaï ... - j'accepte par la présente le commandement positif d'aimer mon prochain (juif) comme moi-même".
L'amour d'autrui est une condition préalable à l'entrée dans le monde de la prière. En nous reliant au peuple juif, nos prières se fondent avec celles de nos frères et sœurs juifs du monde entier, et nos efforts se complètent, comme les différents membres d'un corps.

Rabbi Pin'has de Koritz va jusqu'à dire qu'une prière prononcée sans l'intention de se lier "au nom de tout Israël" (béchem kol Israël), à l'ensemble collectif du peuple juif, "éno téfila" = n'est pas considérée comme une prière".

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-> Dans sa discussion sur la mitsva d'ahavat Israël (aimer son prochain juif), le séfer ha'Hinoukh (mitsva 243) écrit :
"Celui qui traite son prochain avec amour, paix et amitié, qui recherche son bien et se réjouit de son bien, celui-là, le verset dit : "Israel, par qui Je suis glorifié" (Yeshayahou 49,3)."

=> on voit que plus on aime notre prochain juif, plus on contribue à glorifier Hachem!

[en grandissant autrui à nos yeux, on grandit Hachem dans le monde! ]

"Comme une biche qui cherche de l'eau, mon âme crie vers Toi, ô Hachem ;
Mon âme a soif d'Hachem (tsaméa nafchi l'Elokim), du D. vivant"
[Téhilim 42,2-3]

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=> De même qu'il est vital de boire pour être en bonne forme, de même notre âme à besoin de parler, de crier à Hachem, elle a besoin de mitsvot, de Torah, faites dans la joie.
Toute âme juive aime et veut davantage se rapprocher d’Hachem, et sinon elle en souffre.

[plus nous laissons exprimer nos sentiments envers Hachem (ex: je meurs de soif d'être davantage proche et de mieux Te connaître Hachem! Je T'aime et c'est dur d'être si loin de Toi!!), alors le plus Hachem nous aidera et nous rapprochera de Lui.
Certes on est vite prisonnier de notre routine quotidienne dans la matérialité de ce monde, mais prenant des moments pour laisser s'épanouir notre relation d'amour avec Hachem! ]

Se réveiller avec comme première pensée l’amour d’Hachem pour nous

+ Se réveiller avec comme première pensée l'amour d'Hachem pour nous :

-> Nos maîtres 'hassidiques disent que la façon dont nous commençons notre journée représente sa conception spirituelle. Chaque jour, un nouveau jour naît. Mes premières pensées m'accompagnent tout au long de la journée. J'ouvre la porte pour les laisser entrer, puis ils m'escortent toute la journée, même et souvent contre mon gré.
L'humeur et l'énergie de la journée sont déterminées dès le premier instant. Les premières pensées de la journée en conçoivent l'ADN, qui façonnera et influencera sa progression.

Il y a des centaines d'années, nos Sages de Tsaf ont institué que tout juif commence sa journée par 12 mots : "modé (moda) ani léfané'ha, mélé'h 'haï végayam ..." (Je suis reconnaissant pour Ta proximité, ton Roi vivant et soutenant).

On remarque que le mot "modé" (merci) vient avant le "ani" (je, moi), car le matin un juif doit commencer sa journée par de la gratitude, plutôt que de se focaliser sur son égo "moi".
[c'est voir tout ce que j'ai dans ce monde, plutôt que tout ce que j'aimerai avoir (surtout de nos jours avec les réseaux sociaux où chacun montre ce qu'il a (sous un bel aspect), et on peut facilement être jaloux, jamais satisfait de ce que nous avons déjà). ]

Cette gratitude comporte de nombreuses facettes, mais il est important de noter qu'il ne s'agit pas simplement d'une gratitude pour le don d'une vie renouvelée (retour de l'âme toute pure chaque matin), pour ma conscience éveillée. L'accent est plutôt mis sur le Donateur de ce cadeau suprême qu'est la vie.

En réalité, la principale gratitude le matin est la celle en tant que juif(ve) d'avoir pour une relation de proximité privilégiée avec Hachem.
Le rav Kook décompose ces trois mots : "modé (moda) ani léfané'ha" (Je suis reconnaissant de Ta proximité) [le terme "léfané'ha" renvoie au fait qu'Hachem aime constamment chaque juif, au point que nous sommes toujours "léfané'ha", en face de Lui, car Il n'arrive pas à se détacher de nous tellement nous Lui sommes précieux (peu importe nos actions). ]

Le rav Kook (dans son commentaire sur le livre de la prière) écrit :
"La première manifestation de l'exaltation de la vie, apporte avec elle l'extase transcendante la plus élevée, qui est exprimée par le remerciement.
Avec le premier rayon de sainteté (à notre réveil) ... l'être humain se trouve en présence d'Hachem et dans un amour profond, avec la douceur de l'amitié sacrée et l'audace d'entrer dans le Saint des Saints, en prononçant avec audace le mot : "léfané'ha" (Ta proximité)."

Même si nous le faisons tous les jours, le moment du réveil ne devrait jamais devenir une routine. C'est comme si nous assistions à notre propre naissance physique ; c'est comme si nous revivions l'expérience d'Hachem insufflant une âme dans notre corps. C'est un moment digne d'extase.
Selon le rav Kook, nous ne sommes pas seulement reconnaissants d'être en présence d'Hachem (nous redonnant la vie pour une nouvelle journée), nous sommes en fait très proches d'Hachem : "léfané'ha" (en face à toi, c'est une réalité palpable!).
Le rav Kook décrit cette proximité comme la "douceur de l'amitié sacrée".

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-> Le 10e mot du modé ani est "bé'hemla" (avec compassion, miséricorde), renforce cette amitié sacrée avec Hachem, qui ne me rend pas seulement mon âme, Il me rend mon âme "avec compassion".

Le rav Kook (commentaire sur la prière) commente :
"La qualité de la compassion divine s'accorde à l'âme, comme elle confère de la compassion au corps dévitalisé, dépourvu de vie ou de lumière.
Et avec cette compassion divine, elle (l'âme) continue à donner de la lumière au corps, à lui redonner une vie fluide."

Ma journée est conçue avec "la douceur de l'amitié sacrée". Je me réveille en me sentant imbibé de la compassion d'Hachem. Je me réveille "dans un amour profond".
[on termine le "modé ani" par "raba émounaté'ha" = peu importe ce qu'on a pu faire, Hachem a confiance en nous, nous redonnant forces et vie (sachant que tout juif par ses actions impacte en bien ou mal les mondes Supérieurs, et donc inférieurs par ricohcet). ]

Imaginez ce que vous ressentiriez si vous vous réveilliez chaque matin avec notre premier regard sensoriel sur le monde : "Je suis aimé. Hachem croit suffisamment en moi pour me rendre mon âme. Je suis le bénéficiaire de la compassion d'Hachem. Je suis aimé".

Le "modé ani" est un moment où l'on renforce cette "expression douce et aimante de la compassion divine sacrée", qui est en fait une caresse céleste, un baiser spirituel.
C'est comme si la première chose que doit faire un juif(ve), c'est avoir un moment d'intimité, d'affection spirituelle (caresse, baiser) avec papa Hachem, et proclamer : "Je Te suis reconnaissant Hachem (Maître du monde) d'avoir autant de proximité avec Toi, d'être aussi aimer et important à Tes yeux".

La première chose d'un juif est de transmettre à son intériorité l'amour d'Hachem, pour ressentir et vivre la "douceur de l'amitié sacrée" d'Hachem.
Canaliser en soi (en devenant un concept réel, et non théorique), internaliser cette compassion, cette caresse céleste, cet amour divin, et ensuite l'apporter au monde.
Se réveiller continuellement, encore et encore, en se sentant aimé, tout au long de la journée. [même si je me comporte mal, même si je ne fais pas assez de choses spirituels, cela ne change rien à l'amour d'Hachem pour moi, pour chaque juif (Son enfant adoré). ]

[rav Arié Ben David]

L’importance de mettre de la vie dans notre étude de la Torah

+ L'importance de mettre de la vie dans notre étude de la Torah :

1°/ Avant d'étudier :

-> Le rav Avraham Kook (Shemoné Kvatsim 6,107) écrit :
"La réussite de l'étude [de la Torah] dépend de notre lien avec l'étincelle naturelle et vivante de l'âme."

Ainsi, pour le rav Kook, étudier la Torah, il ne s'agit pas seulement de la quantité de connaissances absorbées. L'étude est plus qu'un effort intellectuel.
Pour le rav Kook, l'étude est une expérience de l'âme, un moyen de grandir spirituellement et de clarifier notre chemin de vie. Une préparation spirituelle spéciale est une condition préalable afin d'éviter de transformer l'expérience en un processus exclusivement intellectuel. [où notre cerveau est impliqué, mais notre âme (notre intériorité) très peu. ]

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-> Le rav Kook (Orot haTorah 6,2) enseigne :
"Selon la qualité et la clarté de notre désir de grandir spirituellement et de nous améliorer avant d'étudier [la Torah], la profondeur et la clarté de l'apprentissage seront [ensuite]."

Le désir ardent d'être affecté par notre étude ne garantit pas seulement que le contenu sera intégré dans notre vie, il approfondit également la qualité de l'étude elle-même.
Avant de commencer à étudier, le rav Kook demandait à son "étincelle intérieure naturelle et vivante" de se manifester.
Tout comme la prière nécessite une concentration et une kavana (kivoun - direction) adéquates, l'étude de la Torah requiert une préparation de l'âme.
[on doit inviter notre âme à notre étude (lui souhaitant de s'y régaler!), et on peut aussi demander à Hachem de nous aider à ce que ce moment d'étude soit le plus agréable pour notre âme, cette partie de Divinité en nous. ]

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2°/ Après l'étude :

-> Le moment le plus important de toute étude de Torah se situe après la fin de notre étude.
En ce sens, le rav Kook (Shemoné Kvatsim 8,171) dit :
"Mon âme me demande, après chaque période d'étude ... de me libérer des chaînes spirituelles qui emprisonnent mon âme, et d'errer librement dans tous les mondes, guidé par l'étincelle cachée des sujets que je viens d'étudier."

Le rav Kook nous invite à faire une pause et à réfléchir après "chaque période d'étude". Ce processus n'est pas seulement une option louable, il est "exigé" par nos âmes.

Le rav Kook utilise souvent l'expression "exigé par mon âme".
Le terme "exigé" est très fort. Il dénote un élan intérieur irrépressible en nous, inapaisable et puissant. L'âme nous demande d'être attentifs. L'âme exige que nous l'écoutions.

Lorsque le rav Kook dit que son âme lui a demandé de se libérer de ses chaînes spirituelles, il exprime le désir ardent de son âme. L'âme ne peut rester statique ; elle a horreur du statu quo. Elle l'implore de continuer à lutter, à évoluer, à grandir et à voyager, pour accomplir sa destiné dans ce monde.
Paradoxalement, toutes les percées antérieures dans l'étude, toutes les étapes antérieures de croissance réalisées grâce à l'étude, peuvent par la suite nous emprisonner dans des "chaînes spirituelles", nous retenant en arrière.
L'idée est que les "chaînes spirituelles" nous empêchent de continuer à changer et à grandir (s'améliorer concrètement dans nos actes). Le succès d'hier peut devenir l'obstacle d'aujourd'hui.

Le rav Kook s'efforce de ne jamais devenir complaisant dans son étude, de ne jamais être trop satisfait des étapes de son développement personnel. Il exige de lui-même qu'il grandisse. Il a besoin de "se promener librement dans tous les mondes".

[rav Arié Ben David]

Injecter de l’âme dans notre nourriture lors de nos repas

+ Injecter de l'âme dans notre nourriture lors de nos repas :

"Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau" (Michpatim 23,25)

-> Lorsque nous prononçons des paroles de Torah au cours de nos repas, ces paroles deviennent l'âme de l'aspect physique (de la nourriture) qui se trouve sur la table.
Nous devons toujours parler beaucoup de Torah pendant nos repas, pendant la semaine, et d'autant plus, le Shabbath.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov - partie 2, p.4b]

Utiliser nos désirs matériels pour renforcer notre spiritualité

+ Utiliser nos désirs matériels pour renforcer notre spiritualité :

"Que tu es belle, que tu es attrayante, mon amour, dans l'enivrement des caresses!" (Chir haChirim 7,7)

-> Dans tous les plaisirs (de ce monde matériel), il y a l'amour Surnaturel. Car lorsque les désirs innés sont évoqués, il devient plus facile d'aimer Hachem. Autrement, il est difficile de développer ces émotions et de commencer à L'aimer.
Comprenez bien cela.

De plus, chaque fois qu'une personne ressent une attirance spontanée vers un certain plaisir, qui est un amour "tombé" de sa source surnaturelle, elle doit se rendre compte que Hachem l'aide et lui facilite le fait de L'amour.
Hachem sait que la personne ne ressentirait jamais cette émotion autrement. Mais si la personne ne se rend pas compte de cela, et est attirée par le plaisir lui-même, elle fait tomber l'[Amour surnaturel] encore plus bas.

D'autres fois, une personne peut avoir un désir négatif, à D. ne plaise, comme celui de commettre une faute, mais un obstacle l'empêche de le faire. Ici aussi, Hachem l'aide.
En effet, lorsque Hachem voit que la personne n'a pas la conscience nécessaire pour faire remonter l'amour déchu à sa source, l'amour de d'Hachem, et qu'elle choisit plutôt de suivre le mal, Hachem se "contracte" encore plus pour lui mettre des bâtons dans les roues. Au moins, la personne restera passive et évitera de s'abîmer davantage.
[l'idée est que Hachem se revêt de désirs physiques/matériels afin de permettre aux gens de les transcender et de les transformer en un désir de Lui. Cependant, si la personne ne peut pas trouver Hachem à cet endroit et qu'elle est sur le point de fauter, Hachem s'abaisse encore plus pour se revêtir de la force même qui l'empêche à présent de passer à l'acte. ]
[Méor Enayim - Vaét'hanan ]

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-> J'ai appris de mon maître [le Baal Shem Tov], au nom de rabbi Saadia Gaon, qu'il est approprié de désirer toutes sortes de choses matérielles, et à travers cela, d'arriver à un désir de Torah et de servir Hachem.
[Ben Porat Yossef - Vayé'hi - p.85b ]

-> Une personne doit chercher à transformer ses désirs liés à ce monde, tout ce que "son cœur l'incite à faire", en bonnes qualités. Et à partir de nos mauvais traits habituels, on doit apprendre à servir le Créateur avec la même passion et le même désir, même plus intensément.
[Tiféret Shlomo - Toldot]
[désirs liés à ce monde (taavot 'hitsonim = selon le Baal Chem Tov dans chaque désir de ce monde l'amour d'Hachem peut être trouvé)]

La récompense pour la préparation des mitsvot

+ La récompense pour la préparation des mitsvot :

"Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Le séfer Tséma'h David, cite le Tana déBé Eliyahou (Rabba - chap.17) qui stipule : Au moment où les Bné Israël ont dit : "Nous ferons et nous écouterons" (Michpatim 24,7), Hachem a immédiatement dit qu'ils : 'prennent pour Moi un prélèvement' (Térouma 25,2).

Pourquoi Hachem a-t-il répondu à la déclaration du peuple juif par ces mots?

Le Tséma'h David répond en expliquant la grandeur de faire une prélèvement, une offrande à Hachem.
Il demande pourquoi est-il nécessaire de donner quoi que ce soit à Hachem, puisqu'Il n'a certainement pas besoin de nos cadeaux, puisqu'Il possède déjà le monde entier. Il n'a pas non plus besoin de nos mitsvot.
Bien qu'Il nous récompense pour nos mitsvot, ce n'est pas parce qu'Il nous doit quelque chose. Au contraire, Il le fait purement comme une forme de 'hessed (bonté).
C'est ce que dit le verset : "A toi, Hachem, la bonté, car tu récompenses une personne pour ses actions" (Téhilim 62,13).
Une personne ne mérite pas vraiment de récompense pour ses mitsvot, et elle n'aurait de toute façon jamais pu les accomplir si Hachem ne le lui avait pas permis (comme il est dit dans Kidouchin 30b).
Cependant, dans Sa grande bonté, Hachem nous accorde une récompense comme si nous avions accompli l'acte de notre propre chef. Il n'en reste pas moins qu'une personne ne peut rien faire par elle-même et ne peut accomplir une mitsva que si Hachem le lui permet. Dans ce cas, quelle est l'importance de faire des offrandes à Hachem si une personne ne peut de toute façon pas le faire par elle-même?

La réponse est, comme le disent les séfarim, que bien qu'une personne ne puisse pas faire une mitsva par elle-même, elle peut faire les préparatifs de la mitsva par elle-même.
Ainsi, une personne mérite une récompense pour les préparatifs qu'elle fait pour une mitsva parce qu'elle les fait de son propre chef.

Cela explique pourquoi peuple juif a d'abord dit "nous ferons" avant de dire "nous entendrons". Bien sûr, ils ne peuvent rien faire avant d'avoir entendu de quoi il s'agit, mais ce qu'ils disaient, c'est qu'ils feraient les préparatifs pour la mitsva.

Cela explique également la réponse d'Hachem à leur égard. Après qu'ils aient dit qu'ils feraient les préparatifs de la mitsva, ce pour quoi ils méritent d'être récompensés, Hachem leur dit : "Prenez pour Moi une offrande (prélèvement)".
Il leur dit qu'Il a maintenant une raison d'accepter leur offrande. S'ils n'avaient pas accepté de faire la préparation, ils n'auraient rien fait de leur côté et n'auraient rien donné. Mais maintenant qu'ils ont accepté de faire la préparation, ils donneront quelque chose de leur propre chef en guise d'offrande à Hachem.