Il existe 2 types de personnes en ce qui concerne l'accomplissement des mitsvot.
L'une est celle qui accomplit les mitsvot en connaissant les raisons de ces mitsvot ; l'autre est celle qui accomplit les mitsvot sans en connaître les raisons.
Celui qui accomplit les mitsvot sans en connaître les raisons est plus grand que celui qui les accomplit en en connaissant les raisons.
Lorsqu'une personne observe les mitsvot en connaissant leurs raisons, il n'est pas évident qu'elle accomplisse les mitsvot poussée par son amour de D. ; il se peut qu'elle accomplisse les mitsvot uniquement parce qu'elle connaît les raisons qui les sous-tendent.
En revanche, dans le cas d'une personne qui accomplit les mitsvot sans en connaître les raisons, il est clair qu'elle fait tout ce qu'elle fait uniquement par amour pour D.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 22,12]
Catégorie : y- Divers
Lorsque Hachem nous comble de bienfaits matériels, c'est-à-dire lorsque D. donne à une personne de bons moyens de subsistance ou tout autre avantage matériel, alors cette personne doit rattacher cette bonté à D.
Cela qui signifie qu'elle ne doit pas se sentir heureuse en raison du bien qui lui est arrivé ; elle doit plutôt se réjouir parce que cette bonté lui permettra de servir D. correctement et convenablement.
[le but de toute bonne chose est de nous permettre de bien servir Hachem. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,7]
Le Zohar (I;88a) dit : "Une action en bas suscite une action en haut".
Ainsi, en servant Hachem avec l'attribut de l'amour, Avraham a suscité l'amour de D. pour lui, comme en témoigne le verset : "La descendance d'Avraham, mon bien-aimé" (Yéchayahou 41,8), mesure pour mesure.
Par conséquent, par son service, qui était imprégné d'amour, il a suscité l'amour de D. pour lui.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,9]
Amalek & Hachem réside à l’intérieur de chaque juif
+ Hachem réside en permanence à l'intérieur de chaque juif :
-> Le midrach (Vayikra rabba 15,9) rapporte que les grecs ont décrété que chaque juif devait écrire sur les cornes de ses bœufs qu'ils n'ont aucune part dans le D. d'Israël.
Le Beit Avraham de Slonim explique que le mot "Amalek" a la même guématria que "safek" (doute).
Cela symbolise la façon dont Amalek a semé le doute dans l'esprit du peuple et l'a poussé à se poser des questions : "Hachem est-il au milieu de nous ou non?"
Il explique que le peuple juif croyait certainement qu'Hachem existait et qu'Il gouvernait et guidait le monde. Cependant, ils doutaient qu'Il soit "au milieu d'eux" ou non. Ils doutaient que Sa présence puisse être trouvée parmi des gens simples, modestes comme eux, et cela les a conduits à tomber dans le désespoir.
En vérité, nous devons tous croire qu'Hachem est avec nous, quel que soit notre niveau. Même si nous sommes impurs, Hachem est toujours avec nous, comme il est dit : "Il réside avec eux, avec toute leur impureté" (A'haré Mot 16,16).
Et puisque la Chékina est avec nous même lorsque nous sommes impurs (suite à nos fautes), nous savons que nous pouvons toujours être élevés, quel que soit le niveau de bassesse auquel nous nous trouvons.
A 'Hanoucca, les grecs voulaient que peuple juif ait de tels doutes. C'est pourquoi ils ont fait écrire aux juifs qu' "ils" n'ont aucune part dans le D. d'Israël. Ils leur ont permis de croire qu'Hachem existe, mais leur ont fait dire qu'Il n'était pas avec eux parce qu'ils n'en étaient pas dignes.
Les 'Hachmonaïm ont lutté contre cet état d'esprit et ont enseigné qu'Hachem est toujours avec chaque juif (quoiqu'il ait pu faire comme faute, même les pires).
A cette fin, ils ont instauré 8 jours de 'Hanoucca pour remercier et louer Hachem afin de renforcer notre émouna en Hachem et de reconnaître qu'Il est avec nous à tout moment.
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[c'est l'arme principale de notre yétser ara, qui constamment essaie de nous dévaloriser (moins on se sent important, moins on a d'ambition spirituelle pour nous), et surtout il essaie de nous faire croire que Hachem est loin de nous, que nous ne sommes pas important à ses yeux, ... (il éteint notre feu interne d'une relation d'amour avec papa Hachem! ) ]
"D. se fait tellement petit, qu'on a l'impression que c'est nous qui sommes les grands"
[Rabbi Chmouel Toledano]
"Avant de prier pour être capable d'absorber les mots de la Torah, une personne doit prier pour que les délices de ce monde ne pénètrent pas dans ses entrailles"
[Tana déBé Eliyahou rabba 21]
La souffrance
+ La souffrance :
-> Puisque la souffrance éveille une personne à faire téchouva, le mauvais penchant tente de la tromper en lui faisant croire que la souffrance n'est qu'un simple hasard et qu'elle n'a pas été décrétée par D.
Le Rambam (Hilkhot Taniot 1:3) affirme que si une personne pense que ses problèmes lui sont arrivés naturellement, refusant de considérer qu'ils lui sont arrivés en raison de ses lacunes spirituelles, elle risque d'être confrontée à d'autres problèmes.
En fait, nos Sages (Avoda Zara 55a) écrivent que la souffrance est l'exemple parfait de la providence divine : elle arrive un jour précis, à une heure précise, par l'intermédiaire d'une personne précise et d'une manière spécifique.
De même, rabbi Yaakov Its'hak de Balondov souligne qu'une personne est encline à penser que la souffrance subie par un groupe est un hasard pour chaque individu, mais cela aussi est une erreur, car rien n'est dû au hasard.
Et rabbi Its'hak de Vork de dire qu'une personne doit reconnaître que même les difficultés qui lui parviennent par l'intermédiaire d'une autre personne sont orchestrées [avec précision] par Hachem.
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-> Nos Sages (guémara Arakhin 16b) enseigne que même si une personne met la main dans sa poche pour en sortir 3 pièces et ne se retrouve qu'avec 2 pièces dans la main, ou si elle voulait une boisson chaude et qu'elle n'était que tiède, tout cela est envoyé par Hachem.
Ainsi, même le plus petit inconfort ou la plus petite difficulté sont le fruit d'un dessein.
C'est pourquoi les tsadikim ont demandé aux gens de dire : "Vois mes souffrances et mon labeur et pardonne toutes mes fautes" (Téhilim 25,18), même pour la plus petite contrariété.
Et rabbi Aharon Roth recommande que lorsqu'une personne est confrontée à des difficultés, elle dise : "Je crois que cette souffrance m'est arrivée à cause de mes péchés et je l'accepte avec amour".
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-> Nos Sages (Mékhilta, Chémot 19,9) écrivent qu'une personne qui accepte les difficultés avec joie en est récompensée.
-> Avant le décès du rabbi de Keresteer, le médecin savait qu'il souffrait beaucoup, même s'il ne donnait aucune indication. Le médecin lui demanda s'il souffrait et le Rebbe répondit : "Je ne souffre pas, mais j'ai très mal".
Lorsque rabbi Elimélé'h de Lizensk a été opéré de l'estomac, il a ri de la satisfaction d'avoir subi une telle douleur.
Une histoire similaire est racontée à propos de Its'hak de Kalov. Son médecin n'en croyait pas ses yeux et lui demanda comment il était possible qu'il soit dans un tel état de joie à un moment aussi difficile. Le rabbi de Kalov répondit qu'une personne ne doit pas remettre en question ou contester les actions d'Hachem et que la douleur qu'il avait subie était en fait un cadeau abondant qu'il méritait de recevoir.
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-> C'est une mitsva d'aimer Hachem quelle que soit la façon dont Il nous traite, même s'il nous prend notre âme. Et nos Sages expriment que nous devons nous réjouir davantage dans nos difficultés que dans nos bons moments (Sifri, Dévarim 32 ; Mékhilta, Chémot 20,20). C'est à ce niveau élevé que vivaient les 'hassidim et les tsadikim.
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-> Selon nos Sages, c'est en sachant que tout se passe selon la volonté d'Hachem que nous transformons l'amertume en douceur.
Ce qui empêche généralement les gens de vivre cette réalité, c'est un manque de croyance ou une affirmation subtile d'arrogance.
Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk explique qu'un 'hassid sait qu'il n'est rien et que c'est pour cette raison qu'il accepte tout avec joie. Il pense également qu'une personne qui n'accepte pas les défis avec amour est toujours ancrée dans la matérialité.
-> Hachem a créé le monde afin d'offrir Sa bonté. Sur cette base, un tsadik a déclaré que si une personne a l'impression qu'Hachem ne lui a pas donné de bonté, ce n'est pas un hasard et il y a une bonne raison à cela.
De même, le 'Hatam Sofer raconte qu'il a demandé à un vieil homme de sa communauté sur quelle base spirituelle il méritait de vivre une longue vie. L'homme répondit : "Les gens demandent à Hachem pourquoi les choses leur arrivent, et comme Hachem est miséricordieux, Il les ramène à Lui pour répondre à leurs questions (provoquant leur mort). Mais moi, je ne demande pas".
"Il n'y a pas de perte pire, que la perte de temps"
[Midrach Shmouel - Avot 5,23]
én avéda kaavédat azman
-> Un homme s'inquiète de perdre son argent, mais pas de perdre ses jours, qui eux ne reviendront jamais.
[Ibn Ezra]
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-> Juste avant de mourir le 'Hatam Sofer a affirmé sur lui-même : "Aussi longtemps que j'étais dans ce monde, je n'ai pas perdu une seule seconde!"
[Shné Bo'er baEich - p.113]
[le 'Hatam Sofer appréciait tellement le cadeau Divin de pouvoir vivre à chaque seconde, qu'il avait comme priorité de ne jamais le perdre!]
Mourir d’amour pour D.
+ Mourir d'amour pour D.
-> "Le messirout Néfech n'est pas uniquement le fait de renoncer à sa vie (physique) pour D.
Néfech fait référence ici à : ratson (tes désirs, tes envies), comme dans le verset : "im yéch ét nafché'hèm" (Si tel est votre désir - Dévarim 23,8).
Cela signifie que toute action qui implique le sacrifice d'une chose que nous désirons (même minime), afin d'obéir à la volonté de D. est du messirout néfech"
[Rav Yaakov Galinsky]
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Au moment où je crève d'envie de faire quelque chose, je n'existe que pour cette chose.
Lorsque je décide, malgré tout, d'accomplir la volonté de D., c'est comme si je me meurt pour Lui-rester fidèle.
Il est facile de chanter en public : "Hachem je t'aime", mais lorsque je suis tout seul (face à D.), est-ce que je suis capable d'appliquer cette belle théorie?
=> Ainsi, n'oublions pas que chaque action (faire/ne pas faire), au-delà d'être pour notre bien, est une occasion de prouver véritablement ma fidélité, mon amour et ma crainte envers D.
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-> Rav Pappa a dit à Abayé :
"Comment se fait-il que des miracles ont été réalisés en faveur des générations passées, tandis que pour nous, les miracles ne sont pas accomplis ...
[Abayé] de répondre : "Les générations passées sacrifiaient leur vie afin de de sanctifier le nom [d'Hachem], tandis que nous ne sacrifions pas nos vies pour sanctifier le nom [d'Hachem]."
[guémara Béra'hot 20a]
La grandeur des générations passées réside dans leur capacité à s'annuler, à se "tuer", afin d'agir selon la volonté de D., proclamant par là sa grandeur sur soi-même et sur le monde entier.
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La guémara (Baba métsia 86b) dit que pour s'être aussi bien occupé de ses 3 invités, D. a récompensé Avraham en prenant soin de ses descendants pendant 40 ans dans le désert :
-> pour avoir servi de la nourriture = la manne ;
-> pour avoir fourni de l'eau = le puits de Myriam ;
-> pour être resté avec eux pendant qu'ils mangeaient = les nuées de gloire qui entouraient le peuple, assurant la protection et la bienveillance divine.
Le baYam Déréch s'interroge sur l'importance de la récompense au regard d'une action qu'Avraham a dû faire à de très nombreuses reprises (il excellait dans la bonté et l'hospitalité), et en plus envers des anges qui n'ont pas besoin de manger et boire.
Il répond que la valeur de la mitsva provient des efforts accomplis pour la réaliser.
Avraham a alors 99 ans, c'est son 3e jour après la circoncision (le plus douloureux, et à l'époque, il n'y avait pas d’anesthésie!), et le midrach nous dit que c'était le jour le plus chaud de toute l'histoire (sans air conditionné!).
=> Avraham avait toutes les excuses pour ne pas les accueillir, mais il ne s'est pas écouté et il a fait des efforts surhumains pour le faire.
=> La messirout néfech, ce moment sublime qui met au grand jour notre amour, notre attachement à D., en tuant momentanément un "moi-je (pas envie/envie)" plus ou moins important.
Dans notre quotidien, il ne manque pas d'occasions (petites ou grandes) de vivre ces moments, où l'on s'annule afin que D. règne, triomphe, et soit sanctifié.
(ex: j'ai envie de dormir mais je me lève pour faire ma prière, ...).
Ces moments secrets où l'on se sacrifie afin de faire la volonté de D., construisent, bâtissent des liens d'amour nous liant toujours plus proche avec Hachem.
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+ "Bien que nous sommes des êtres humains, nous Te suivrons aveuglément comme les animaux"
[midrach Vayikra rabba 27]
Cette capacité à abandonner notre maîtrise sur notre vie, en la confiant à D., implique de devoir tuer à chaque instant notre égo, afin de permettre l'expression d'un nouveau moi, encore plus élevé, car divin.
On ne doit pas agir comme des robots, car dans ce cadre imposé, nous devons sans cesse faire face au yétser ara, et nous avons la possibilité de mettre des sentiments dans notre avodat Hachem (joie, zéle, ...).
Choisir ses difficultés
+ Choisir ses difficultés...
-> "Il n'existe aucun homme qui n'ai pas vécu des souffrances, bien heureux celui dont ses souffrances viennent au travers de son étude de la Torah"
[midrach Béréchit Rabba 92,1]
-> "Tous les êtres humains ont été créés pour peiner, bien heureux sont ceux qui peuvent peiner dans la Torah"
[guémara Sanhedrin 99b]
-> "Toute personne est destinée à vivre des difficultés dans ce monde.
Il vaut mieux que ses difficultés résident dans le fait qu'il soit dur d'étudier la Torah pendant des heures ou dans de prier pendant une longue durée, plutôt que de vivre des souffrances physiques.
[...]
Et le plus important est que les difficultés qu'une personne va vivre durant une longue étude de Torah ou prière, vont au final être remplacées par un plaisir spirituel intense et un sentiment de satisfaction qu'aucun plaisir physique ne peut égaler"
[Rabbi Moché Wolfson]