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Tsédaka & la grandeur de tout pauvre

+ Tsédaka & la grandeur de tout pauvre :

-> Il est écrit : "Heureux celui qui s'intéresse au pauvre" (Téhilim 41,2).
A ce propos, Rabbi 'Hiya demande : Comment comprendre cet autre verset : "Car Hachem écoute les indigents" (Téhilim 69,34)? Ecoute-t-Il seulement les indigents, et pas les autres?

Rabbi Chimon explique : Il les écoute davantage parce qu'ils sont plus proches du Roi, car il est écrit : "Un cœur brisé et abattu, ô D., Tu ne le dédaignes pas" (Téhilim 51,19), et l'indigent, plus que tout autre a le cœur brisé et abattu.
Rabbi Chimon ajoute : Tous les autres êtres humains se présentent corps et âme devant Hachem, alors que le pauvre n'apparaît devant Lui qu'avec son âme, car son corps est brisé, or Hachem est plus proche de l'âme que du corps.
[d'où la recommandation de nos Sages de faire nos prières en s'imaginant réellement être un pauvre, nécessitant vitalement une aide pour tout de la part d'Hachem. ]

... On rapporte : Un pauvre passa devant Rabbi Its'hak avec une pièce de monnaie d'une demi-Ma'a. Rabbi Its'hak lui remit, à sa demande, la même somme qu'il avait sur lui, afin d'assurer la survie de ce pauvre et de ses enfants. Par la suite, il rêva qu'on l'avait jeté dans un fleuve et que Rabbi Chimon avait tendu la main pour le secourir.
A son réveil, il lui vint dans la bouche le verset : "Heureux celui qui s'intéresse au pauvre ; Hachem le sauvera au jour du malheur!"
[Zohar - Béchala'h 61a]

La charité sauve de la mort

+ La charité sauve de la mort :

-Lorsque Hachem aime quelqu'un, Il lui envoie un pauvre pour lui conférer le mérite de faire la charité.
Ce mérite se traduit par un fil de grâce qui s'étend sur sa tête. Au jour du châtiment, il sera épargné par l'ange destructeur (accusateur) grâce à ce signe.

Ainsi, avant de punir Sodome et de la détruire, Hachem envoya à Avraham trois visiteur pour lui donner l'occasion de leur offrir l'hospitalité et d'obtenir, par ce mérite, la grâce de Loth, son neveu, qui résidait à Sodome, comme le laisse entendre le verset : "Lorsque Hachem détruisit les villes de la plaine, Il se souvint d'Abraham et fit échapper Loth" (Vayéra 19,29).
C'est dans ce sens que doit se comprendre l'adage rabbinique : "La tsédaka (charité) sauve de la mort" (Michlé 10,2).
[Zohar - Vayéra p.104a]

L'homme ne reste "à la ressemblance" (à l'image) d'Hachem que s'il s'acquitte de ses devoirs à l'égard des pauvres, en les nourrissant et en assurant leur subsistance.
[Zohar - Introduction p.13b]

La tsédaka permet à nos prières d’être davantage acceptées

+ La tsédaka permet à nos prières d'être davantage acceptées :

"Qu'ils prennent pour Moi un prélèvement, de tout homme que son cœur motivera" (Térouma 25,2)

-> Le séfer Imré Noam explique ce verset en citant la guémara (Baba Batra 10a) qui dit que rav Elazar donnait d’abord une pièce de monnaie à un pauvre, puis il priait.
Il explique que grâce au pouvoir de la tsédaka, toutes les portes célestes lui étaient ouvertes et que ses prières pouvaient monter directement vers Hachem et apporter beaucoup de bien au peuple juif.
Le verset (Eikha 3,44) dit qu'il y a un nuage qui se dresse sur le chemin de nos prières. Seule la tsédaka peut enlever ce nuage.

Cette idée est suggérée par les mots "vayik'hou li térouma", car la guématria de "vayik'hou li" (וְיִקְחוּ לִי) est la même que le mot "anan" (un nuage), tandis que la guématria du mot "térouma" (תְּרוּמָה) est "kol téfilah" (la voix de la prière).
Cela indique qu’il y a un nuage qui bloque nos prières, et que le moyen de le supprimer est d’avoir un cœur généreux et de donner de l’argent à la tsédaka.

La tsédaka a le pouvoir de transformer l'Attribut divin de Rigueur (midat hadin) en midat hara'hamim (miséricorde).
La tsédaka éveille la miséricorde, la compassion d'Hachem.
[ 'Hida - séfer Roua'h 'Haïm - drouch 8 ]

La tsédaka avant les mitsvot

+ La tsédaka avant les mitsvot :

-> De même qu'un agriculteur doit nettoyer un champ avant de pouvoir le labourer et le planter, de même, avant d'accomplir une mitsva, on doit se purifier de toute faute. Si l'on ne le fait pas, on "laboure sur des épines", ce qui signifie que les forces du mal s'empareront de notre mitsva et la prendront pour elles-mêmes.
[c'est comme si elles prennent une partie de l'énergie spirituelle générée par nos mitsva, et que les forces du mal vont s'en nourrir avec, se renforçant. ]

La meilleure façon de se rectifier avant d'accomplir une mitsva est de "racheter ses fautes par la tsédaka" (Daniel 4,24).
En donnant la tsédaka (même un petit montant), on se purifie afin que notre mitsva soit pure et ne puisse pas être saisie par les forces du mal.

Cela explique pourquoi le Arizal (chaar Hakavanot - Téfilat cha4harit - drouch 1) dit qu'il faut donner la tsédaka avant de prier.
Cela explique également les paroles de rav Eliezer (Baba Batra 10a) selon lesquelles il faut donner une pièce de monnaie à la charité avant la prière. Cette tsédaka permet aux prières de s'élever dans les hauteurs, sans être obstruées par les forces du mal.

[séfer Kédouchat Yomtov - citant nos séfarim hakédochim (voir intro Déré'h Pikoudé'ha - sur Yirmiyahou 4,3) ]

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=> La tsédaka permet à nos mitsvot d'être pures et de monter en totalité pour donner de la satisfaction à Hachem.

Un acte de bonté accompli dans ce monde crée des vagues de bénédiction dans l'autre (olam aba).
[ 'Hafets 'Haïm]

Aujourd’hui, le ‘hessed est l’essentiel

+ Aujourd'hui, le 'hessed est l'essentiel :

-> Le séfer Ohr Elimélé'h (Guémilout 'hassadim - ot 37) cite le rabbi Elimélé'h de Lizhensk qui dit que jusqu'à l'époque du Arizal, le monde reposait sur le pilier de la Torah.
Les deux autres piliers, celui de l'avoda et de la guémilout 'hassadim, étaient simplement secondaires, puisque la Torah était l'élément principal.
Cependant, depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, le pilier de la guémilout 'hassadim est le principal.
Le rabbi de Lizhensk conclut : "Cela signifie qu'une personne est autorisée à donner la priorité au 'hessed sur les autres piliers".

La tsédaka protège des forces du mal, du ayin ara

+ La tsédaka protège des forces du mal, du ayin ara :

"C'est un fils plein de grâce que Yossef (ben porat Yossef), un fils plein de grâce pour l'oeil (ben porat alé ayin) ; chacune des filles a grimpé sur la muraille pour le contempler" (Vayé'hi 49,22)

-> Le 'Hida (Na'hal Kédounim) explique que la tsédaka est évoquée dans ce verset. Les lettres qui suivent celles du mot "ayin" (œil - עין) forment le mot "kessef" (argent - כסף).
Cela nous enseigne que l’on peut utiliser l’argent de la tsédaka pour se protéger d'un ayin ara.

A l'inverse, si l'on ne donne pas à la tsédaka, alors le ayin ara aura du pouvoir sur nous.
Mais par le mérite de la tsédaka, on peut être sauvé de Satan et des forces du mal.

De plus, les lettres qui suivent celles de kessef (כסף) forment "atsel" (paresseux - עצל).
Cela nous enseigne que si l’on ne donne pas la tsédaka tout de suite mais qu’on la garde pour plus tard, on est considéré comme paresseux pour ne pas avoir fait ce qu’il faut pour se protéger du mal.

La ségoula du don d’un cinquième à la charité

+ La ségoula du don d'un cinquième à la charité :

"Et il adviendra, aux récoltes, que vous donnerez un cinquième à Pharaon ; les quatre [autres] parts seront à vous, comme semences pour le champ et comme nourriture pour vous et pour ceux qui sont dans vos maisons, et pour nourrir vos jeunes enfants" (Vayigach 47,24)

-> Le séfer Akh Pri Tévoua voit dans ce verset une allusion à l’idée qu'il faut donner un cinquième de son revenu à la tsédaka. Si l’on fait cela, on méritera de voir beaucoup de bénédictions des quatre cinquièmes restants.
Il conclut en disant : "Tout juif qui donne un cinquième de ses biens à la tsédaka recevra certainement tout le bien maintenant et pour toujours".