Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

On a demandé à Rav Né'houmiya ben Hakana à quoi il attribuait la bénédiction de vivre jusqu'à un âge avancé.
Il répondit : De tous mes jours, je n'ai jamais tiré d'honneur ou de gloire de la disgrâce d'un autre juif".
[guémara Méguila 28a]

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-> Le sucre qui se dissout adoucit la boisson. De même, une personne qui maîtrise son ego peut rendre la vie plus agréable aux autres.
[rav Its'hak de Vork]

-> Une personne qui veille à ne pas humilier les autres méritera d'avoir des enfants qui ne lui causeront jamais d'humiliation.
[Ménorat haMaor]

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-> Un jour où un juif ne fait pas une gentillesse n'est pas considéré comme un jour dans sa vie.
[Rabbi Moché de Kobrin)

-> Une âme peut descendre dans ce monde et vivre 70 ou 80 ans pour rendre un seul service à son prochain.
[Baal Shem Tov]

-> "Lorsqu'un rav ferme sa Guemara pour faire du 'hessed et de la tsédaka, sa guémara est toujours ouverte, même si elle semble fermée.
Mais lorsqu'un rav refuse de fermer sa guémara pour faire 'hessed, alors même si sa guémara semble être ouverte, elle est en réalité fermée"
[rav 'Haïm de Brisk]

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-> Si une personne n'est aucunement peinée par la souffrance de son ami, ses ancêtres ne se sont pas tenus à montSinaï.
[rav Mechel de Zlotchov)

La tolérance

+ La tolérance :

-> La tolérance est la source de nobles qualités, le chemin vers la paix de l'esprit.
Il est écrit : "Voici la porte d'Hachem, et les tsaddikim y entreront" (Tehillim 118) = ceux qui ont acquis la précieuse vertu de la tolérance franchiront cette porte sainte et s'approcheront d'Hachem lui-même.
[rav Sim'ha Zissel Broide de Kelm]

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-> On ne perd jamais à faire ce que l'on peut pour éviter les conflits.
[rav Ovadia Bartenura]

-> La Vatranout est le pouvoir de céder. Si vous maîtrisez l'art de la vatranout, vous apporterez de la joie à Hachem, vous serez protégé des jugements sévères et vous améliorerez vos relations interpersonnelles.
Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Lorsqu'une personne fait souffrir un autre juif, elle déclenche une douleur dans les sphères supérieures. Pourquoi une personne voudrait-elle être responsable de cela?
[rabbanite Sarah Feldbrand]

-> Rien de mauvais n'arrivera jamais si vous cédez. Vous ne le verrez peut-être pas directement, mais si vous êtes mévater, vous y gagnerez toujours. [rav 'Haïm Kanievsky - au nom du Chafetz Chaim)

Le rav Avraham Genichovsky (Vayomer Hineini) a démontré ce principe en jouant sur le mot : "motar aadam min abééma ayin" (la supériorité de l'homme sur l'animal - Kohélet 3,19). Il disait que plus une personne est mévater (motar [וּמוֹתַר] et mévater s'écrivent de la même façon), plus elle démontre sa supériorité par rapport à un animal.

-> b'h, sur ce sujet : http://todahm.com/2020/09/21/15207-2 ]

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-> "Tout comme le visage d'une personne diffère de celui des autres, ses opinions diffèrent également".
Si vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que quelqu'un ait un visage différent, pourquoi avez-vous un problème s'il adopte une opinion différente?
[rav Ména' hem Mendel de Kotzk]

-> Même si nous avons objectivement raison et que nos intentions sont nobles, les avantages d'une coexistence pacifique dépassent toutes les limites. [ex: toutes les bénédictions descendent grâce à la paix qui règne entre nous! ]

-> La michna (Pirké Avot 5,17) évoque le concept de dispute pour l'amour d'Hachem (ma'hlokét léchem Chamayim). Qu'est-ce que cela signifie La meilleure façon de le définir est de dire qu'un conflit est constructif et devient un catalyseur d'apprentissage et de croissance.
Le rav Yonathan Eibschutz demande comment nous pouvons déterminer si une dispute est menée pour la bonne raison. Si les adversaires sont amicaux et respectueux, même s'ils divergent fortement sur les questions en jeu, leur différend est élevé.

-> On demanda un jour au rav Yaakov Galinsky de s'impliquer dans un conflit qu'on lui présentait comme étant pour le bien du Ciel. Le rav Galinsky n'était pas convaincu. Il expliqua qu'il s'inspirait de la fille d'Haman.
Haman marchait dans la rue en criant : "Ainsi que l'on fasse à l'homme que le roi veut honorer!"
Voyant le cortège du haut du toit de son palais, la fille d'Haman appela sa mère : "Mère, regarde! Papa est sur le cheval du roi, et Mordé'haï le conduit dans les rues".
Elle saisit la poubelle, et en riant méchamment, la jeta sur celui qu'elle prenait pour Mordé'haï. C'est alors que l'homme qu'elle avait sali leva les yeux. Elle se rendit compte de son erreur.
Désespérée, elle se jette du toit plutôt que d'affronter la colère de son père.

Avant de jeter des ordures sur quelqu'un, avant de ruiner sa réputation, descendez du toit et examinez la situation. Posez-vous des questions importantes, telles que : "S'agit-il de moi et de mon ego? Est-ce que je réagis ainsi parce que mon portefeuille en sera affecté? Est-ce que je fais l'effort d'essayer de comprendre le point de vue de l'autre personne? Suis-je prêt à changer d'avis?"

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-> On a demandé au rav Avraham Genichovsky : "Que faire dans le cas d'une personne qui ne s'entend avec aucun de ses voisins, mais qui est convaincue qu'elle a raison et que tous les autres ont tort? Suis-je autorisé à dire : "Vous avez raison"?
Ou bien, dans le cas où ma femme a pris une décision erronée, dois-je lui dire : "Tu as raison"? Ne suis-je pas en train d'encourager leurs erreurs?"

Le rav Genichovsky fut troublé par cette question. "Une telle approche est une terrible erreur! C'est un piège dans lequel beaucoup de gens tombent. Si vous ne reconnaissez pas que l'approche de l'autre partie est justifiée, le conflit ne s'arrêtera jamais".

Ce fait est la clé pour s'entendre avec les autres. C'est le seul moyen d'amener votre voisin à écouter ce que vous avez à dire. Il doit croire que vous êtes convaincu que son opinion est justifiée. Dites les mots suivants : "Mon cher voisin, tu as raison! J'ai réfléchi à votre point de vue et j'y vois de la sagesse et de la justice. Ton processus de réflexion est impressionnant. Votre sagesse est évidente."
Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il sera capable d'entendre votre point de vue. Ce n'est que s'il est sûr de sa justesse qu'il sera capable de se mettre à votre place et de prendre en compte votre et votre exaspération.
À ce stade, il peut être possible d'entamer des négociations. C'est la voie éprouvée pour travailler avec d'autres personnes.

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-> également sur la notion de tolérance : http://todahm.com/2023/01/24/la-tolerance

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

-> Il nous est demandé de ne pas juger une autre personne tant que nous ne sommes pas à sa place. Comme nous ne pouvons jamais être à sa place, nous ne pouvons pas le juger.
[rav Azriel Meir Eiger de Lublin]

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-> Le Yessod véChorech Haavodah (chap.7) considère que les 2 mitsvot : "aimer son ami comme soi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), et "juger les autres favorablement" (bétsédek tispot ét amité'ha), sont comme les pierres angulaires du service d'Hachem.
Lorsqu'une personne fait de ces mitsvot ses porte-étendards, elle s'élève à un niveau extrêmement élevé.

-> Lorsque le rav Yaakov Mutsafi éprouvait des difficultés à justifier les actes d'une personne, il se rappelait que juger les gens favorablement est une mitsva de la Torah, et qu'il sera récompensé pour ses efforts. Hachem l'aidait toujours à trouver un moyen de parvenir à des conclusions positives.

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-> Juger favorablement est une mitsva facile à comprendre. Personne n'aime que l'on critique son enfant. Le désir d'un père est que les gens voient le bien de son enfant et le jugent favorablement.
[Yessod véChorech Haavodah - chap.8]
[imaginons le plaisir que nous apportons à papa Hachem, en se retenant de parler mal de Son enfant adoré (tout autre juif)]

-> Lorsqu'une personne se présente pour défendre le peuple juif, ses paroles peuvent apporter le salut à ses concitoyens juifs. Quelle chance pour une telle personne! Comme son mérite est grand!
[Daméshek Eliezer - Sanigoria]

-> Cette obligation s'applique même au plus grand tsadik. Parce qu'Eliyahou haNavi a parlé en mal du peuple juif, il a été puni.
Pour remédier à ce manquement, il devint responsable d'informer Hachem des bonnes actions du peuple juif et de veiller à ce qu'elles soient enregistrées. [Zohar 'Hadach p.21]
[On peut par exemple rapporter les paroles du Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 61a) :
"Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites. ]

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-> Que se passe-t-il si vous ne trouvez aucun moyen de justifier ce que la personne a fait?
Si l'auteur de cette remarque désobligeante était un handicapé aux capacités intellectuelles limitées, vous ne lui en voudriez pas. Eh bien, toute personne qui dit quelque chose de blessant est un handicapé émotionnel. Il n'a tout simplement pas la capacité de contrôler son yétser ara.
[d'après le 'Hazon Ich]

[Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsqu'un homme s'apprête à faire une faute, il est alors pris d'un vent de folie, comme nos Sages l'affirment : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).
Ainsi, nous pouvons se dire qu'il n'est pas lui même, que c'est son yétser ara qui est au commande et non pas sa réelle intériorité (partie Divine qui reste toujours pure).]

-> Il est très dur de juger autrui favorablement lorsqu'il fait quelque chose qui nous met en colère.
Le Pélé Yoetz (Ahavat reim) nous conseille : considérez les personnes qui ont fait du tort comme n'étant pas maîtres d'elles-mêmes et comme des messagers du Tout Miséricordieux (rien ne peut nous arriver sans qu'un décret d'Hachem ne soit émis pour le permettre).

-> Après avoir écouté une conférence sur la façon de s'entendre avec les autres, une femme a levé la main et a dit au rav Noa'h Weinberg.
"Rav, les idées que vous avez partagées sont très bonnes, mais vous n'avez pas ma belle-sœur dans votre vie. Chaque fois que je quitte la pièce, elle me poignarde dans le dos. Elle n'a jamais rien d'agréable à dire sur qui que ce soit. Comment puis-je m'occuper d'elle?"

Le rav Weinberg a répondu : "Imaginez que vous êtes à un carrefour et que vous attendez que le feu passe. Soudain, quelqu'un derrière vous vous pousse dans la rue. Vous tombez sur la tête et vous vous relevez péniblement, tout meurtri et sale. Vous vous retournez, prêt à donner votre avis à la personne qui vous a bousculé. Vous ouvrez la bouche, et vous découvrez que la personne derrière vous porte des lunettes noires et tient une canne blanche.
Comment vous sentez-vous maintenant? Vous vous calmez et votre colère se transforme instantanément en pitié. Il n'y peut rien. Il est aveugle." [limite on en vient à avoir de la pitié pour l'aveugle, voir on souhaite l'aider ... ]

Le rav Weinberg poursuit :
"C'est votre belle-sœur. Elle est aveugle. Elle ne se réveille pas le matin et ne décide pas de faire du mal aux gens ce jour-là. Elle ne sait littéralement pas ce qu'elle fait. Au lieu de la colère, ayez de la pitié".

Le rav Weinberg a conclu en donnant à tous les participants un outil utile : "La prochaine fois que votre parent, beau-frère, collègue ou voisin fait ou dit quelque chose d'incroyablement tranchant, imaginez-les portant des lunettes noires et tenant une canne blanche.
Ils sont aveugles. Ils ne peuvent pas voir qu'ils font quelque chose de mal. Aidez-les à se guider et montrez-leur gentiment leur erreur.
Mais ne vous attendez pas à ce qu'ils changent du jour au lendemain. Cela prend du temps, et parfois ils ne verront jamais. Ayez pitié d'eux".

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-> Tout le monde est confronté à toutes sortes de déficiences. Reconnaissez que chacun doit relever des défis différents en fonction de sa situation et de ses capacités. [ce qui n'est pas une épreuve pour nous, être très dur à surmonter pour quelqu'un d'autre, et inversement. On est tous unique (traits de caractère, vécu, ...), et ainsi on ne réagit pas pareil. ]
Le yétser ara de votre ami, qui l'a conduit à une faute spécifique (que vous ne commettriez pas et trouveriez répréhensible), est différent du vôtre, qui vous a conduit à un autre péché (qu'ils pourraient trouver inexcusable).

Le fait de vous souvenir de vos échecs devrait vous aider à juger les autres avec bienveillance. Nous sommes tous experts pour juger les autres favorablement. En effet, nous nous jugeons nous-mêmes favorablement, même lorsque nous cédons aux ruses du yétser ara! Comment pouvons-nous alors en vouloir à quelqu'un qui a lui aussi succombé, malgré lui, à son yétser ara?
L'objectif est de dissimuler les déficiences des autres comme vous souhaiteriez que vos propres fautes soient négligées.

-> Nous n'avons aucune idée de ce que notre prochain a vécu. Peut-être que son comportement est sa façon d'exprimer sa propre souffrance, son mal-être interne.

-> Essayons de voir une situation du point de vue de l'autre personne et de la voir comme elle se voit elle-même. Pour atteindre cet objectif, il faut éviter d'entrer en relation avec les autres uniquement par le biais d'une logique froide. Tenez compte de leurs émotions et de leur personnalité. S'il y a du vrai dans ce qu'ils disent, admettez-le ...

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-> Le rav Schneur Zalman de Liadi enseigne que la compassion et la colère ne peuvent coexister.
[ainsi en activant des sentiments d'amour d'autrui, en se focalisant sur du positif en l'autre, sur le plaisir que papa Hachem prendra en voyant Ses enfants s'aimer même quand cela va contre nature, ... et bien on chasse de la colère, et on se permet d'agir comme il le faut, et non pas sous le coup de notre pulsion animale. ]

-> La délectation du pardon [que l'on accorde à autrui] est plus forte que la douceur de la vengeance [que l'on a en réaction à une attitude de notre prochain].
[rav Avraham 'Hasdaï]

Recevoir quelqu'un avec un sourire, même si vous ne pouvez rien lui donner, c'est comme lui offrir tous les merveilleux cadeaux du monde.
[Avot déRabbi Nathan 13]

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-> Yéhocohua a été choisi comme chef de peuple d'Israël parce qu'il se comportait agréablement et parlait gentiment aux autres, comme il est dit : "Prends Yehochoua, fils de Noun, un homme dans lequel il y a de l'esprit (acher roua'h bo)" (Pin'has 27,18).
Qu'entend-on ici par "esprit"? Il s'agit d'une référence à la nature douce et agréable de Yéhochoua, à sa patience et à ses paroles douces. C'est pour ces vertus qu'il a été choisi comme successeur de Moché.
[Maalot haMidot]

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-> "Si l'on veut déterminer les midot d'un enfant, il faut observer s'il interrompt son ami.
Un enfant qui s'immisce dans une conversation et coupe la parole à son ami démontre qu'il manque de midot. S'il attend que son ami ait cessé de parler et dit alors ce qu'il a à dire, c'est un enfant bien élevé, un vrai baal midot tovot"
[rav Ben Tsion Abba Shaoul - Ohr léTsion p.170]

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-> Parler durement à quelqu'un est pire que de le frapper.
[Gaon de Vilna]

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+ Ne pas dévaloriser l'importance de respecter autrui :

-> Dans les dernières années de sa vie, chaque pas était un effort pour le rav Yé’hezkel Sarna, roch Yéchiva de ‘Hévron.
Une sortie de Shabbath, il s'efforça de monter les marches de la yéchiva.
Lorsqu'il atteignit la dernière volée de marches, on l'informa que Arvit était terminé.
Au lieu de rentrer chez lui, il continua à se traîner jusqu'à la dernière marche, une marche après l'autre.

Le jeune homme qui l'accompagnait essaya de l'arrêter : "Pourquoi vous déranger? Ils ont fini de prier".
Le rav Yé'hezkel expliqua : "Faire la prière avec un minyan est une mitsva déRabbanan (de nos Sages), surtout lorsqu'il s'agit d'Arvit ... Cependant, en souhaitant à tout le monde une bonne semaine, j'accomplis la mitsva de "tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréakha kamo'ha), qui est une mitsva d'Oraïta (de la Torah, et d'une d'une importance 'supérieure')".

[par cet exemple du rav Yé’hezkel Sarna, nous pouvons voir qu'on prend souvent à la légère nos relations avec autrui, par rapport à notre rapport avec Hachem (ex: prière).
On va accorder beaucoup d'importance à un embellissement d'une mitsva, à une coutume, ... et cela au détriment de notre prochain (qui est une mitsva de la Torah).]

-> En ce sens, l'importance de saluer quelqu'un s'applique aussi bien à l'intérieur de la maison qu'à l'extérieur.
Le rav Sim'ha Zissel Broïde disait toujours à la Rabbanite (sa femme) "shalom" et "kol touv" chaque fois qu'il quittait la maison.
Une fois, dans les dernières années de sa vie, alors qu'il était déjà loin de chez lui, il s'est rendu compte qu'il avait oublié de lui dire au revoir. Malgré la difficulté, il revint sur ses pas et, au prix d'un effort considérable, remonta les escaliers. Une fois à l'intérieur de l'appartement, il dit à la Rabbanite : "J'ai oublié de dire au revoir en sortant". Il se sépara alors chaleureusement d'elle.

Le silence

+ Le silence :

-> Le silence est louable.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> L'homme a été créé avec 2 oreilles et une bouche pour enseigner qu'il doit écouter plus qu'il ne parle.
La parole est comme le sel. Lorsqu'elle est utilisée avec parcimonie, elle rehausse la qualité de la vie, mais une trop grande quantité laisse un mauvais goût.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Shimon ben Gamliel dit : J'ai grandi parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence. [Pirké Avot 1,17]

-> Rabbi Shimon a grandi parmi les Sages de la Michna, et sa position parmi eux était "élevée".
Fils brillant du principal ancien du Sanhédrin, il jouissait d'un statut considérable parmi les Sages et participait activement à leurs discussions sur la Torah. Dès l'enfance, il était perpétuellement en train de parler.
Pourtant, "pour le corps", dans les affaires physiques ou mondaines, il ne trouvait rien de mieux que le silence.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot ; Birkat Avot]

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-> Quelle est la profession d'une personne dans ce monde? Se rendre muet.
Et pour les paroles de la Torah? Le verset dit : "Dites la justice" (Téhilim 58,2).
[guémara 'Houlin 89a]

-> Pratiquer la profession du silence, mais lorsque cela interfère avec l'accomplissement d'une mitsva, "parler de justice" = s'exprimer pour l'amour de la l'intérêt de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> On dit en Terre d'Israël : Si une parole vaut une [pièce d'un] séla, le silence en vaut deux.
[guémara Méguila 18a]

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-> Le silence est bon pour les sages, certainement pour les insensés.
"Même l'insensé qui se tait est considéré comme sage" (Michlé 17,28) = certainement un sage qui se tait.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]

-> Le silence est "certainement" bon pour les fous et "certainement" bon pour les sages.
[Bénayahou]

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[nos moments de silence, peuvent permettre à notre âme de davantage s'exprimer... ]

Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich ‘Haï)

+Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Pendant les 40 années qui ont précédé la destruction du [second] Temple, les portes du sanctuaire du Temple s'ouvraient d'elles-mêmes [comme pour inviter l'ennemi à entrer (Rachi)].
Finalement, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï les réprimanda. Il dit : "Sanctuaire, Sanctuaire, pourquoi faites-vous une chose aussi effrayante? Je sais qu'en fin de compte, vous serez détruits ..."
[guémara Yoma 39b]

-> Les portes du sanctuaire, lorsqu'elles sont fermées, se rejoignent et se touchent comme 2 lèvres.
Les portes s'ouvrent pour laisser entrevoir que le Temple sera détruit à cause du lachon ara.
Parce que le peuple a ouvert ses lèvres pour dire du mal, les portes du sanctuaire se sont ouvertes pour recevoir le feu qui devait le consumer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Qu'Hachem supprime toutes les lèvres douces [ou : divisées], la langue qui parle beaucoup (médabéret guédolot - מדברת גדלות). (Téhilim 12,4)

-> Le mot מדברת (parle), signifie également "conduit/entraîner" ; et réarrangées, les lettres de גדלות (beaucoup), forment ד גלות, (dalét galout - quatre exils) = pour suggérer que les fautes de la langue ont conduit/entraîné aux 4 exils d'Israël.

Le premier Temple a été détruit et le peuple exilé en raison de sa négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Pourquoi le pays a-t-il péri? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9:11-11).
Le lachon ara a également joué un rôle : "Ils ont courbé leur langue, leur arc de mensonge ... Chaque voisin se répand en calomnies" (Yirmiyahou 9:2-3).

Le deuxième Temple a été détruit et le peuple exilé à cause d'une haine infondée et du lachon ara, comme l'illustre le récit de Kamtsa et Bar Kamtsa (Gittin 56a).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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+ Kamtsa et Bar Kamtsa :

-> A cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.

Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
"Envoyez un sacrifice, dit Bar Kamtsa, et voyez s'ils l'offrent.
L'empereur envoya un veau de trois ans avec Bar Kamtsa. En chemin, Bar Kamtsa fit un défaut sur la lèvre du veau.
Les non-juifs n'empêchaient pas les animaux présentant une telle imperfection/défaut d'être sacrifiés, mais les juifs le faisaient.
Les Sages pensaient que le veau devait être sacrifié malgré tout, afin d'assurer la paix avec le gouvernement. Rabbi Zacharie ben Avkulas leur dit : "On dira que les animaux avec un défaut peuvent être offerts sur l'autel".

Ils pensaient que Bar Kamtsa devait être tué pour qu'il puisse ne s'en retournerait pas pour le dire.
Rabbi Zacharie leur dit : "On dira que quiconque souille un animal destiné à être sacrifié doit être mis à mort."
Bar Kamtsa envoya un message à l'empereur .... Celui-ci dépêcha Vespasien, qui vint assiéger Jérusalem pendant 3 ans....
Il y avait un groupe de zélotes [à Jérusalem]. Les Sages leur dirent : "Sortons [vers les Romains] et faisons la paix."
Les Zélotes ne laissèrent pas partir les Sages. Au contraire, ils dirent : "Sortons et combattons-les".
Les Sages dirent : "La parole ne sera pas fructueuse."
[guémara Guittin 56a]

=> b'h, nous allons voir quelques explications du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :

-> "À cause de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem a été détruite" :
Cette déclaration n'est pas seulement une introduction à l'épisode qui suit. Elle donne une leçon à elle seule : Jérusalem a été détruite à cause d'une écoute imprudente. L'auditeur n'a pas fait la différence entre les mots "Kamtsa" et "Bar Kamtsa".
Choisissez vos mots avec soin. Comme le dit la mishna : "Sages, faites attention à vos paroles!" (Pirké Avot 1,11).
Écoutez aussi attentivement. Le fait de négliger un petit mot peut avoir des conséquences désastreuses.

-> Qu'a fait Kamtsa?
En tant qu'ami proche de l'hôte, Kamtsa aurait pu le convaincre de laisser Bar Kamtsa rester. En ne le faisant pas, il s'est rendu complice de l'infraction. En effet, si une personne est en mesure de protester contre la commission d'un péché mais ne le fait pas, le péché lui est attribué (guémara Shabbat 54b).
Ceci est particulièrement vrai selon l'opinion que Bar Kamtsa (littéralement : "fils de Kamtsa") était le fils de Kamtsa (selon le Maharcha). Le père, qui était certainement conscient des frictions entre son fils et l'hôte, aurait dû essayer de faire la paix entre eux. Il partage donc la responsabilité de la destruction de Jérusalem.

-> L'empereur a envoyé un veau de 3 ans :
Les événements qui ont conduit à la destruction de Jérusalem sont pleins d'allusions au lachon ara.
Le veau de l'empereur romain était âgé de 3 ans et le siège a duré 3 ans = autant d'indices du lachon ara, qui est assimilé aux 3 péchés capitaux (rabbi Yaakov 'Haïm).
Pendant le siège, l'approvisionnement en nourriture de la ville a été interrompu. Pour avoir péché avec leur bouche, les gens se sont vus refuser de la nourriture à mettre dans leur bouche.

-> "La parole ne sera pas fructueuse".
Pourquoi les Zélotes pensaient-ils pouvoir combattre l'armée romaine, pourtant largement supérieure ?
Ils avaient foi en la parole de notre Patriarche Its'hak : "La voix est la voix de Its'hak, ou les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) = lorsque la voix d'Its'hak s'élève dans l'étude de la Torah, Essav n'a aucun pouvoir sur lui (midrach Béréchit rabba 65,16).

[A l'époque du Temple,] Jérusalem possédait de grands sages de la Michna et l'étude de la Torah y était très répandue. Les zélotes pensaient que cela leur garantirait le succès dans une guerre contre les descendants d'Essav, les Romains.

Ils se trompaient. La cause spirituelle du siège de Jérusalem était le lachon ara (guémara Guittin 55b).
Cette faute de la langue a paralysé le mérite de la mitsva de la langue (l'étude de la Torah) de sorte qu'elle n'a pas eu le pouvoir de vaincre les mains d'Essav.
Les Sages ont donc dit aux Zélotes : "La parole" (la promesse d'Its'hak) "n'aboutira pas".

Le lachon ara (2e partie – selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le lachon ara (2e partie - selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Telle est la loi de la métsora (Métsora 14,2) = du motsi chem ra. [guémara Arakhin 15b]

-> Dans les temps anciens, un fauteur était susceptible de contracter une mystérieuse maladie de la peau appelée tsara'at, qui révélait sa maladie spirituelle à tous.
La personne atteinte, appelée métsora, devait s'écrier : "Impur! Impur!" (Tazria 13,45).

Un métsora était souvent une personne qui parlait du lachon ara, comme notre guémara le déduit de la similitude des mots métsora et motsi (chem) ra (un calomniateur).

Lorsque le lachon ara est devenu courant (guémara Baba Batra 165a), Hachem a supprimé la tsara'at du monde, de peur qu'elle n'atteigne la majeure partie de la population.
Maintenant que la tsara'at a disparu, si nous parlons lachon ara, notre impureté ne sera peut-être pas connue des gens, mais elle le sera en haut lieu. Au ciel, nous crierons : "Impur! Impur!".
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3 - HaGadol 3]

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-> Quiconque parle du lachon ara, des afflictions s'abattent sur lui. [guémara Arachin 15b]

-> Quelqu'un qui dit du lachon ara change l'ordre des lettres. En provoquant une dispute entre amis, il transforme לשון (lachon - langue), en נשול (chute - comme dans Ki Tavo 28,40 [יִשַּׁל - yichal]).
En ruinant un vase précieux : "les lèvres de la connaissance sont un vase précieux (yakar - יקר)" (Michlé 20:15), il transforme יקר (précieux), en l'impureté de (kéri - קרי).

Mesure pour mesure, disons ענג (oneg - plaisir), se transformera en נגע (nég - affliction), et les afflictions/souffrances s'abattront sur lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Les afflictions sont dues à 7 choses : le lachon ara, l'effusion de sang, ... [guémara Arachin 16a]

-> La lachon ara est citée en premier parce que quiconque parle du lachon ara nie l'existence de D. (Arakhin 15b).
De même que l'interdiction de l'idolâtrie est le première des 10 Commandements, ainsi est le lachon ara la première des causes d'affliction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ Se purifier du lachon ara par l'étude de la Torah :

-> Le Cohen ordonnera de prendre pour la personne purifiée deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, de la teinture cramoisie vers" (Métsora 14,4)

-> La purification de la métsora nous permet d'apprendre à nous purifier du mauvais penchant.
La teinture du ver cramoisi indique que la source de la décadence spirituelle est la mauvaise langue, cachée dans la bouche comme un ver dans une pomme pourrie.
Gardez votre langue pure et propre, et tout le reste suivra.

Les 2 oiseaux font allusion aux 2 lèvres, qui sont de la chair tendre et qui gazouillent comme un oiseau.
Le bois de cèdre fait référence aux dents, qui sont dures.
Utilisez vos lèvres et vos dents pour remplir leur mission : protéger la langue.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Métsora]

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-> Et voici que l'affliction de la tsara'at est guérie de [ou : par] la tsarou'a. (Métsora 14,3)

-> Puisque la tsara'at frappe à cause d'une faute, la guérison exige un repentir sincère. La guérison doit venir "de la tsarou'a" = de la personne affligée elle-même. Elle doit vraiment, de son propre chef, regretter son lachon ara.

Le mot צָּרוּעַ (tsarou'a) a les mêmes lettres que עצור (enfermé).
L'affliction est guérie "par le עצור", par l'enfermement. Dans le cadre du processus de purification, les Cohanim l'ont enfermé (Tazria 13,21) pour rectifier sa mauvaise habitude d'aller d'un endroit à l'autre en parlant de lachon ara (Alchikh haKadoch).

S'enfermer dans le beit midrash (maison d'étude) pour étudier la Torah est également appelé emfermement (voir I Chmouël 21,8). Cela aussi guérit la tzarou'a.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Taharot]

-> L'impureté du lachon ara commence par la langue, comme il est écrit : "Si un homme a dans la peau de sa chair" (Tazria 13,2) = dans la langue, qui est toute chair et non os. Et c'est par la langue qu'elle est guérie, comme il est écrit : "La guérison de la langue, c'est l'arbre de vie" (Michlé 15,4), c'est-à-dire la Torah (Michlé 3,18).
La langue est guérie par l'étude de la Torah à haute voix.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Tazria]

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-> Le Cohen prendra du sang de la victime et en mettra sur le milieu de l'oreille droite de la personne à purifier, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. (Métsora 14,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (drouchim Taharot) explique :
Le lachon ara se guérit par l'étude de la loi orale, qui dépend de l'écoute d'un maître.
Le Cohen place donc le sang de l'offrande de culpabilité sur l'oreille du métsora. L'oreille droite est choisie parce que "de sa main droite, il leur présenta la Torah ardente" (Vézot haBéra'ha 33,2).

L'étude de la Torah plaît à Hachem lorsqu'elle conduit à l'accomplissement des mitsvot. Les mains le font. C'est pourquoi le Cohen met du sang sur la main du métsora.

Pour que notre étude de la Torah soit acceptée, nous devons nous séparer du mal ; sinon, nous ne faisons que vaporiser du parfum sur des ordures nauséabondes.
Nous devons être particulièrement attentifs aux fautes que les gens prennent à la légère, ou comme le disent nos Sages, qu'ils "foulent aux pieds". Le Cohen dépose donc du sang sur le pied de la métsora.

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-> Ceci (zot - זאת) sera la loi du métsora le jour de sa purification. (Métsora 14,2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Taharot) commente :
Ceux qui disent du lachon ara disent : "Nous rendrons notre langue puissante. Nos lèvres sont avec nous. Qui est notre maître?" (Téhilim 12,5).
Ils pèchent avec les 7 lettres de לשון (lachon - langue), et maintenant שפה (chafa - lèvre).

En combinant ces ז את, (zaïn ot - sept lettres), on obtient זאת (zot - ceci) une allusion à la Torah, comme il est écrit : "Ceci (זֹאת) est la Torah que Moché a placée devant les Bné Israël" (Vaét'hanan 4,44 ; guémara Avoda Zarah 2b).
Les 7 Livres de la Torah, dont il est écrit : "La sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses 7 piliers" (Michlé 9,1), expient le péché des 7 lettres.
[le livre de Bamidbar est divisé en trois par les versets qui constituent techniquement un livre séparé]
[...]

Parce qu'il a péché par la parole, il doit garder le silence autant que possible, même dans les domaines autorisés, mais sa voix doit résonner dans l'étude de la Torah jour et nuit. Car la parole est guérie par la Torah, dont les mots "sont la vie de ceux qui les énoncent" (Michlé 4,22 ; guémara Erouvin 54a).
Puisque les Cohanim enseignaient la Torah au peuple, "on l'amènera au Cohen" pour qu'il apprenne. (suite du verset : "il sera amené au Cohen" - Métsora 14,2).

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-> Le Guéhinam s'approfondit pour celui qui profane sa bouche.
[guémara Shabbat 33a]

-> Qu'est-ce que l'approfondissement du Guéhinam fait au fauteur?
Parfois, les âmes des justes sont conduites près de l'entrée du Guéhinam afin d'attirer les âmes vers l'extérieur (Séfer haLikoutim 75). L'âme du tsadik apporte alors un certain soulagement aux réchaïm dans le Guéhinom, tout comme une personne souffrant d'un soleil brûlant apprécie l'ombre projetée par un passant.
Mais une personne qui est profondément enfoncée dans le Guéhinam est loin de son entrée et n'obtient aucun soulagement du passage du tsadik.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Le lachon ara (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Le lachon ara (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Que signifie "la mort et la vie sont dans la main de la langue" (mavét vé'haïm béyad lachon - Michlé 18,21)? La langue a-t-elle une main?
Cela nous dit : Tout comme la main tue, la langue tue aussi.
Peut-être la langue ne tue-t-elle que ce qui se trouve à côté d'elle, comme le fait la main?
C'est pourquoi il est écrit : "leur langue est une flèche aiguisée" (Yirmiyahou 9,7).
[guémara Arakhin 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben yéhoyada) écrit :
Les armes à feu et les flèches tuent toutes deux de loin. Mais les armes à feu produisent une forte détonation et une rafale de feu ; les flèches sont silencieuses et sans feu.

La langue est comme une flèche. Elle peut déclencher une remarque apparemment innocente qui fait de graves dommages
C'est pourquoi dire du mal des gens est appelé "lachon ara" (la mauvaise langue), plutôt que "les mauvaises lèvres". En effet, les lèvres sont visibles, mais la langue est cachée.

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-> La langue tue 3 personnes : celui qui parle, celui qui écoute et la personne dont on parle.
[guémara Arachine 15b]

Le Baal Chem Tov commente : il s’agit d’une mort spirituelle, ce qui est plus grave encore qu’un meurtre matériel.

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-> "Qu'est-ce qu'Il pourrait te donner, ou qu'est-ce qu'Il pourrait t'ajouter, ô langue trompeuse" (Téhilim 120,3).
Hachem dit à la langue : "Tous les autres membres d'une personne sont droits, mais toi tu es couché [horizontalement]. Tous les autres membres d'une personne sont externes, mais toi, tu es interne.
De plus, je t'ai entourée de 2 murs, l'un d'os [les dents], et l'autre de chair [les lèvres].
Que vous donnera-t-on et que fera-t-on de plus pour vous, pour vous [empêcher de parler] avec la langue d'une manière trompeuse?
[guémara Arakhin 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Pourquoi D. a-t-il entouré la langue d'une paroi d'os (dents) et d'une autre de chair (lèvres)?

L'os est dur ; il fait allusion à la dureté du châtiment dans le Guéhinam.
La chair fait allusion à la récompense du monde à venir, lorsque "toute chair viendra se prosterner devant moi" (Yéchayahou 66,3).
Une personne qui parle contre son voisin acquiert les fautes de son voisin, pour lesquels elle sera punie dans le Guéhinam ; et elle transfère ses propres mitsvot à son voisin, qui en sera récompensé dans le monde à venir.

[ selon certains, il s'applique à celui qui dit du lachon ara de manière fréquente : "le meilleur des médecins est digne du guéhinam" (guémara Kidouchin 82a).
En effet, d'un côté il va retirer tout ce qui est mauvais chez une personne (ses fautes) et d'un autre il va lui donner tout ce qu'il a de bon en lui (ses mitsvot). C'est un super médecin car il donne de la vie éternelle, spirituelle.
Mais cependant il devra rendre des comptes pour le lachon ara fréquent qu'il a pu dire, et c'est une faute tellement grave qu'il "est digne du guéhinam". ]

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-> Dans les jours à venir, tous les animaux se rassembleront et viendront vers le serpent. Ils lui diront : "Le lion se nourrit et mange, le loup se nourrit et mange. Et toi, que gagnes-tu [à tuer des hommes]?"
Il leur répondra : "Le maître de la langue n'a pas d'avantage" (Kohélet 10,11)."
[guémara Taanit 8a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
La langue appartient à D. ; la parole ne peut être créée que par Lui.
Même si un homme produisait un nouvel être humain à l'aide de formules kabbalistiques du Sefer Yétsira, il ne serait pas en mesure de doter cet être du pouvoir de la parole. C'est ainsi qu'il est écrit : "Tu te souviendras d'Hachem, ton D., car c'est Lui qui te donne le pouvoir" = le pouvoir de la parole ; "de faire de grandes choses" (Ekev 8,18).
C'est pourquoi le mot לשון,(lachon - langue), a la même guématria que שכינה (Chékhina - la Présence divine). [lachon = 386 et Chékhina = 385, égaux selon le kollel (rajout de 1 pour le mot) ]
Parler du lachon ara souille la langue et enlève l'aspect Divin de celle-ci.
La langue n'est plus appelée celle de D., mais celle de celui qui parle ; il est maintenant le "propriétaire de la langue".

En termes de guématria, dire du lachon ara retire le כח (koa'h - le pouvoir - valeur = 28), de la לשון (lachon - la langue - valeur = 386). Il reste donc 386-28, soit : נחש (na'hach - le serpent - valeur =358).
Le propriétaire de la langue est alors devenu comme un serpent. [puisque n'ayant plus de Divinité, alors elle laisse la place aux forces du mal (symbolisé par le serpent). ]

C'est pourquoi le serpent répond aux autres animaux : "Le propriétaire de la langue n'a pas d'avantage" = celui qui dit du lachon ara n'a pas d'avantage numérique sur moi. Pourquoi donc me demandez-vous : "Quel bénéfice tirez-vous du fait de tuer des hommes?"
Il y a un autre "serpent" qui tue des hommes [avec sa langue] bien qu'il n'en tire aucun avantage. Allez lui demander!

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-> Une personne qui parle lachon ara mérite d'être lapidée.
[guémara Arakhin 15b]

-> Le lachon ara retire l'illumination divine qui doit atteindre les mondes inférieurs. [selon le Arizal]

Les lettres de סילוק "enlever/retirer", sont également les lettres de יסקל (il sera lapidé).
La lapidation serait donc une punition appropriée pour le lachon ara.
Les mots supplémentaires "avec des pierres" indiquent qu'il aurait dû garder un silence de pierre.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La veille du 14 Nissan, le 'hamets est vérifié à la lumière d'une bougie. [guémara Pessa'him 2a]

-> Le 'hamets représente le mal qui est en nous. De même que nous vérifions la présence de 'hamets dans nos maisons et que nous l'enlevons, nous devons vérifier nos actes, nos traits de caractère et nos paroles pour y déceler le mal et l'enlever.

Cette vérification se fait "à la lumière d'une bougie" = à la lumière de la leçon de la bougie. Avec un peu de souffle, une personne peut éteindre une bougie.
"La bougie d'Hachem est l'âme de l'homme" (Michlé 20,27).
=> Avec un peu de lachon ara provenant de son souffle, une personne peut éteindre sa propre âme.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil - haGadol 5]

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-> Si une personne parle du lachon ara, c'est comme si elle niait la croyance fondamentale en D.
[kfar ba'ikar - כפר בעיקר - littéralement : nie dans le עיקר].
[guémara Arakhin 15b]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada)
Pour empêcher la langue de dire du lachon ara, Hachem a fait un mur composé de 16 dents sur la mâchoire supérieure et de 16 sur la mâchoire inférieure, comme l'indique la lettre alef (א). En coupant א en deux verticalement, on obtient 2 séries de י (youd=10) et de ו (vav=6), soit 16 sur la partie supérieure de la lettre et16 sur la partie inférieure (Sha'ar HaMitzvot, Ekev).

La même allusion se trouve "dans le עיקר". A l'intérieur des lettres écrites pleinement de ce mot : עין יוד קוף ריש (soit : י ו ו י) se trouvent deux séries de yud et de vav, l'une pour les dents supérieures et l'autre pour les dents inférieures.
En prononçant du lachon ara, une personne nie que D. a créé un mur de dents pour protéger sa langue.

[la lettre aléf fait référence au "Aloufo Chel Olam" (le Maître du Monde), et aux 32 dents d'un adulte humain.
On a vu précédemment que : "parler du lachon ara souille la langue et enlève l'aspect Divin de celle-ci."
On voit maintenant que dire du lachon ara c'est faire abstraction de la raison de la présence des dents, en reniant notre foi en Hachem par le fait de préférer servir notre égo. On va abattre les murs de protection érigés par D. (comme si cela n'était rien!), pour nous ériger au-dessus des autres par notre lachon ara (ex: on va détruire autrui par des mots pour mieux se sentir important).
Si on a une vraie émouna, on sait que tout vient de D., qu'absolument rien ne peut nous arriver si Hachem n'a pas émis un décret le permettant. Si on a une vraie émouna, on a conscience qu'en chaque juif il y a une partie d'Hachem qui restera toujours pure, et donc s'en prendre à autrui, c'est aussi s'en prendre à Hachem, et aussi que chaque juif (dont moi) a beaucoup de valeur et d'importance ...
Ainsi, notre émouna est ce mur qui doit empêcher notre bouche de s'ouvrir pour dire du lachon ara, car nous n'avons alors aucune raison valable de le faire. (ex: pourquoi dire du mal d'autrui pour me valoriser si j'ai conscience de ma valeur intérieure ; pourquoi dire du mal de peur qu'on me nuise car personne ne peut rien me faire sans que D. ne le permette, ... ) ]

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-> Le corps de l'homme possède un certain nombre d'ouvertures, dont deux seulement ont une "porte" qui s'ouvre et qui se ferme. Les yeux ont des paupières et la langue a des lèvres, et ce afin que l'homme les garde soigneusement.
"Passez, passez les portes" (Yéchayahou 62,10) = passez pour améliorer, vérifier et garder les deux ouvertures qui ont des portes, à savoir les yeux et la bouche.
[Ben Ich 'Haï - Birkat ha'Haïm - haftara Nitsavim]

[on protège ce qui a de la valeur. En ce sens, nos yeux et notre bouche ont un impact majeur que ce soit en bien ou en mal, ce qui nécessite une porte de protection (paupières, lèvres).
Libre arbitre oblige nous n'avons pas conscience de l'impact fou d'un mot, d'une fois où l'on évite de voir une chose interdite, ... ]

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+ Gagner la guerre en se préservant du lachon ara :

-> Les officiers ... dirent à Moché : "Tes serviteurs ont compté [littéralement : ils ont levé la tête] des hommes de guerre qui sont dans [ou : sur] nos mains, et il ne manque pas un seul d'entre nous" (Matot 31,48-49)

-> Selon le Ben Ich 'Haï (drouchim Matot) :
Au temps de Saül et de David, le peuple juif servait uniquement Hachem, mais comme il y avait du lachon ara parmi eux, ils tombaient au combat.
À l'époque d'A'hav, le peuple servait des idoles, mais il n'y avait pas de lachon ara parmi eux : Lorsque Izével voulut tuer tous les prophètes de D., Ovadia en cacha une centaine dans 2 grottes et leur donna à manger et à boire, mais personne n'en informa A'hav. C'est pourquoi ils furent victorieux au combat (guémara Yéroushalmi Pea 1,1).

La victoire dépend non seulement du fait de préserver notre bouche du lachon ara, mais aussi de nos oreilles, par exemple en y mettant nos doigts.
[Ainsi notre verset : ] Ces "hommes de guerre qui sont sur notre main" combattent le mauvais penchant.
Après la guerre contre Midiyan, les officiers ont dit à Moché : "Tes serviteurs ont levé la tête des hommes de guerre qui sont sur notre main, et il ne manque aucun d'entre nous" = parce que nous avons levé le bout de nos doigts vers nos oreilles (n'écoutant aucun lachon ara), nous sommes tous revenus sains et saufs de la bataille.

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+ L'exemple de Doeg :

-> Rabbi Its'hak dit : Quelle est la signification de ce qui est écrit : "Il a avalé des richesses et il les vomira, D. les chassera de son ventre?" (Iyov 20,15)?
David a dit devant Hachem : Maître de l'univers, que Doeg meure. D. lui dit : "Il a avalé des richesses et il les vomira". [ = Il est rempli de Torah et de sagesse ; attendez qu'il oublie ce qu'il a appris.]
David a dit devant lui : "D. les chassera de son ventre". [ = D. peut lui retirer sa connaissance de la Torah avant qu'il ne l'oublie de lui-même] ...
[guémara Sanhédrin 106b]

-> Doeg, chef du Sanhédrin à l'époque de Saül, était l'un des plus grands adversaires de David.
Son lachon ara a conduit Saül à accuser le Cohen gadol A'himélékh et ses proches d'avoir aidé David à se rebeller. Saül ordonna leur mise à mort, ce qui amena Doeg à tuer A'himélekh et tous les Cohanim de Nob (I Shmouël 21-22).

L'effusion de sang et le lachon ara proviennent des forces du mal, appelées élilim, "pseudo-dieux", comme dans : "tous les dieux des nations sont des élilim" (Téhilim 96,5).
L'oubli de notre étude de Torah provient également des élilim.
C'est pour cela que David a demandé à D. de bannir l'apprentissage de la Torah de Doeg (דואג) "de son ventre", car lorsque l'on prend la lettre du milieu (ventre) des lettres de son prénom écrites pleinement : דלת ואו אלף גימל , on a : élilim (אלילם).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Rabbi Yoḥanan dit : "Trois anges destructeurs ont rencontré Doeg : un qui lui fit oublier son savoir en Torah, un qui brûla son âme, et un qui dispersa les cendres de son âme dans les synagogues et les maisons d'étude [pour qu'elles soient piétinées par les justes].
[guémara Sanhédrin 106b]

-> Le lachon ara étant l'équivalent 3 fautes cardinales : l’idolâtrie, l'immoralité et le meurtre (guémara Ara'hin 15b), Doeg a créé 3 anges de la destruction, un pour chacun de ces 3 péchés capitaux, qui sont venus le punir.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[ainsi, bien qu'en apparence on ne fait rien de grave (ça va, je fais que bouger la bouche et brasser de l'air), en réalité le lachon ara c'est prendre et alimenter les forces du mal.
De plus, pour appréhender sa gravité on doit cumuler les 3 fautes capitales, et cela se matérialise par générer 3 anges de destruction qui vont venir nous punir pour cela.
Plus on se sensibilise sur la gravité du lachon ara, plus on comprend qu'on a plus à perdre à le dire que de se retenir de le dire. ]

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-> Tu feras sur son bord des grenades bleues, pourpres et écarlates, tout autour de son bord, et des clochettes d'or entre elles, tout autour. (Tétsavé 28,33)

-> La robe du Cohen gadol, avec ses cloches en or et ses grenades multicolores, expie le lachon ara.
"[Que les cloches], qui émettent leur voix, viennent et expient la voix" (guémara Zéva'him 88b).

Les cloches font référence à celui qui dit du lachon ara, dont la voix résonne comme une cloche. Elles sont en or. Les lettres de זהב (zahav - or), diminuent en valeur numérique (zaïn=7 ; hé=5 ; beit=2), tout comme l'estime de celui qui dit du lachon ara qui diminue aux yeux de ses auditeurs.

Les mêmes lettres peuvent être réarrangées pour former הזב (azav), une forme d'impureté séminale.
La violation de l'alliance de la langue entraîne la violation de l'alliance de la circoncision

La grenade tissée de 3 types de fils (bleu, violet et écarlate) à côté de chaque cloche d'or indiquait que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux réunis (guémara Arachin 15b).
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Tétsavé]

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-> Le roi David dit à Hachem : "Pardonne-moi [pour l'épisode de Batchéva]."
D. a dit : "Tu es pardonné."
David dit : "Fais-moi un signe ..."
Lorsque Salomon a consacré le Temple nouvellement construit, il essaya de faire entrer l'Arche dans le Saint des Saints, mais les portes restèrent collées ensemble. Salomon prononça 24 prières, mais il ne fut pas exaucé ...
Il dit alors : "Hachem ... souviens-toi de la piété de David, ton serviteur" (II Divré haYamim 6,42), et il fut immédiatement exaucé.
A ce moment-là, les visages des ennemis de David devinrent comme le fond d'une marmite, et tout le monde sut que Hachem, avait pardonné à David.
[guémara Shabbat 30a]

-> Le Ben Ich 'Haï
Lorsque les détracteurs du roi David virent que les portes du Temple, qui ne s'ouvraient pas pour la gloire de D., s'ouvraient pour la piété de David, leurs visages devinrent noirs, non pas comme de l'encre ou de la poix/goudron, mais "comme le fond d'une marmite".
Le fond d'une marmite devient noir à cause de la fumée, une allusion au lachon ara, qui émerge dans l'air chaud de la respiration d'une personne.
Cela laisse entendre que leurs visages se sont noircis à cause de leur lachon ara.

[d'une certaine façon, cette guémara nous montre un aperçu de la réalité d'une personne qui dit du lachon ara. Dans ce monde, à nos yeux tout est normal, elle a le même visage que tout le monde.
Imaginons la honte que nous aurons dans le monde de Vérité, lorsque nous revêtirons nos habits de lumière, et que nous aurons pour l'éternité une apparence de "fond de marmite", car notre lachon ara aura tellement réduit de choses en fumée (directement nous-même, mais aussi indirectement dans le monde environnement [en ayant donné de la force au mal destructeur]).
Ainsi, on fait le beau par notre lachon ara dans ce monde, mais dans le monde à Venir ce même lachon ara va nous salir/amocher la vie. ]

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+ Les chiens :

-> Personne n'est plus pauvre que le chien.
[guémara Shabbat 155b]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
Une personne qui dit du lachon ara est comparée à un chien (midrach Yalkout Chimoni - Devarim 23,933).
Il mérite d'être jeté aux chiens, comme nous l'apprend la proximité des versets : "Tu ne feras pas de fausse déclaration" (Michpatim 23,1) et "Tu le jetteras aux chiens" (Michpatim 22,30 ; guémara Pessahim 118a).
Il peut être puni par une réincarnation dans un chien, d'où l'appel : "Sauvez mon âme du chien" (Psaumes 22,21 ; Séfer 'Haredim ch.33).

Personne n'est plus pauvre que lui [qui a dit du lachon ara], car toutes ses mitsvot et tous ses mérites sont retirés et donnés à la personne à laquelle il a "aboyé".

-> Cinq choses ont été dites à propos d'un chien enragé. Sa gueule est ouverte, sa salive coule, ses oreilles traînent, sa queue repose entre ses cuisses et il marche sur le bord de la route.
Certains disent : Il aboie aussi sans qu'on entende sa voix.

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Ceux qui disent du lachon ara et qui sont inconscients des conséquences de leurs paroles, ils sont comme des chiens enragés :
- "Sa bouche est ouverte" = il parle constamment du lachon ara.
- "Sa salive coule" = ses mensonges sont évidents pour tous.
- "Ses oreilles traînent [c'est-à-dire sont longues]" = il est toujours à l'écoute de ce qui se passe dans l'espoir de recueillir des bribes de ragots à répéter.
- "Sa queue [zanav -> apparenté à zav, type d'impureté séminale] repose entre ses cuisses" = en souillant l'alliance de la langue, il souille également l'alliance de la circoncision.
- "Et il marche sur le bord de la route" = il fait son travail de manière cachée pour éviter la vengeance de ceux qu'il a calomniés.
- "Certains disent : Il aboie aussi sans qu'on l'entende" = il met aussi par écrit le lachon ara.

Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Rav 'Hisda dit : Toutes les portes du Ciel sont susceptibles d'être verrouillées, à l'exception des portes de la prière d'une victime de mots blessants ...

Rabbi Elazar dit : en réponse à toutes les fautes, Hachem punit l'auteur au moyen d'un agent, sauf pour lorsque quelqu'un a été blessé verbalement ... c'est Hachem lui-même qui inflige le châtiment ...

Rabbi Abbahou dit : Il y a 3 péchés devant lesquels le rideau [hapargod] entre le monde et la Présence divine n'est pas fermé ; leurs péchés atteignent [directement] la Présence divine. Il s'agit des fautes suivantes : le fait de blesser quelqu'un verbalement, le vol et l'adoration des idoles.
[guémara Baba Métsia 59a]

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-> Celui qui fait honte à son prochain en public, c'est comme s'il versait du sang [damim - littéralement : sangs].
[guémara Bava Metzia 58b]

-> Pourquoi la guémara parle-t-elle de "sang" (damim) au pluriel?
Le fait d'humilier une personne en public, ne serait-ce qu'une fois, fait couler son sang plusieurs fois : chaque fois qu'elle se souvient de l'incident ou qu'elle voit ceux qui en ont été témoins.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Celui qui fait honte à son prochain en public au point de le faire pâlir, c'est comme s'il versait du sang ... car nous voyons que le rouge quitte son visage et il est remplacé par du blanc (de la pâleur).
[guémara Bava Metzia 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3 , téchouva 3) écrit :
Un jour, un homme pieux fut insulté à la synagogue. Lorsqu'il rentra chez lui, il envoya à l'insulteur un panier de raisins en guise de cadeau, avec le message suivant : "Vous m'avez offert aujourd'hui un panier rempli de vos mitsvot. Moi aussi, je te présente un panier bien garni" ('Hovot haLévavot - Shaar haKeni'ah 7).

Pourquoi, si Réouven insulte et embarrasse Shimon, les mitsvot de Réouven vont-elles à Shimon et les fautes de Shimon à Réouven?
Le rouge représente les péchés, et le blanc représente les mitsvot, comme dans : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
Lorsque Réouven fait honte à Shimon, il remplace le rouge du visage de Shimon par du blanc. Mesure pour mesure, le rouge des péchés de Shimon remplacera le blanc des mitsvot dans l'âme de Réouven.

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-> Une personne devrait entrer dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son ami publiquement.
Comment le savons-nous? Par Tamar, comme il est écrit : "Elle fut enlevée" (Vayéchev 38,25).
[guémara Kétoubot 67b ; Sota 10b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Tamar a été reconnue coupable d'immoralité et emmenée au bûcher. Elle aurait pu se sauver en révélant que Yéhouda était responsable de sa grossesse, mais elle a préféré mourir plutôt que de l'exposer à la honte publique. À la dernière minute, Yéhouda s'est rendu compte qu'il était responsable, il l'a alors admis publiquement et l'a sauvée.

Tamar nous apprend à ne pas faire honte publiquement aux autres, quelles que soient les conséquences personnelles. Il vaut mieux entrer dans un feu rouge que de faire disparaître le rouge du visage de notre prochain en lui faisant honte (la pâleur vient prendre la place de la couleur rougeâtre de notre peau).

Les juifs de Terre sainte étaient particulièrement attentifs à ce sujet (guémara Baba Métsia 58b).
C'est pour cela qu'ils sont loués : "Votre grande taille ressemble à Tamar, et que tu te jettes dans un feu dévorant" (זֹאת קוֹמָתֵךְ דָּמְתָה לְתָמָר, וְשָׁדַיִךְ לְאַשְׁכֹּלוֹת - Chir haChrim 7,8) = comme Tamar, vous êtes prêt à être jeté dans le feu plutôt que de faire honte aux autres.
[en araméen שדי signifie "jeter", ainsi שדיך (chadayi'h) signifie : ton jet, ton lancer. ]

[si nous voulons vaincre notre tendance naturelle à blesser autrui par nos paroles, nous devons travailler à nous sensibiliser sur sa gravité. On doit vraiment s'imaginer qu'il nous est préférable de se donner la mort en brûlant dans le feu (avec les douleurs atroces que cela engendre!), plutôt que de faire honte à notre prochain.
Alors oui c'est dur de se retenir de dire quelque chose de désagréable à autrui (on aime avoir le dernier mot, répondre pour ne pas avoir notre égo blessé/inférieur), mais faisons-le par amour pour notre papa commun Hachem, et parce que cela reste moins douloureux que de brûler par le feu! ]

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-> En Terre sainte, qu'est-ce qu'ils veillent particulièrement à éviter?
De faire honte aux gens et de les faire pâlir.
[guémara Baba Métsia 58b]

-> Pourquoi est-ce spécifique à la Terre d'Israël?

Deux anges sont chargés de la mort. Celui qui est chargé de la Diaspora est du côté du Mal ; celui qui est chargé de la Terre sainte ne l'est pas ('Hessed léAvraham).

L'effusion de sang suscite la jalousie de ces anges.
Ils disent : "Prendre des vies est notre métier. Comment l'homme ose-t-il empiéter sur notre domaine?"
Et faire honte aux gens revient à verser leur sang.

Les juifs de Terre Sainte craignaient que le mauvais ange ne dise : "Les habitants de la Terre Sainte ont empiété sur mon domaine ; je vais empiéter sur le leur et entrer dans leur Terre".
C'est pourquoi ils étaient particulièrement attentifs à ne pas faire honte aux gens.
[guémara Ben Yéhoyada]

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-> Celui qui blesse son ami, même verbalement, doit l'apaiser, comme il est écrit : "Mon fils, si tu deviens le garant de ton prochain ... si tu es pris par les paroles de ta bouche ... fais ceci, maintenant, mon fils, et sauve-toi ... : Va, humilie-toi et apaise ton prochain" (Michlé 6,1-3).

-> Quel est le rapport entre l'obligation financière d'un garant et la violence verbale?
Une personne qui se porte garante d'un prêt par la seule parole, sans même une poignée de main, est légalement tenue de payer en cas de défaillance de son ami (Choul'han Aroukh - 'Hochen Michpat 129:2).
Cela montre que les mots ont des conséquences. Ainsi, une personne qui blesse son ami verbalement ne peut pas dire : "Quelle importance? Ce n'était que des mots!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[de même que des mots peuvent avoir des conséquences financières conséquentes et concrètes, de même des mots blessants peuvent avoir des conséquences dramatiques.
Dans les affaires on se dit : "une parole c'est une parole" (ça vaut tous les contrats!), mais notre yétser ara met en nous l'idée : ça va ce n'est que des paroles, c'est juste du vent, il n'a qu'à pas être si susceptible, c'est la vie/tout le monde fait ça ... (légitiment de faire ce qu'on veut avec notre parole!). ]

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-> "Allons-y et retournons à Hachem" (Hochéa 6,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, téchouva 3) enseigne :
L'insulte, la honte et le lachon ara sont malheureusement des fautes courantes. Commencez votre repentir par eux.

"Allons-y et retournons à Hachem" = allez voir les personnes contre lesquelles vous avez péché et présentez-leur vos excuses ; puis "revenez à Hachem".

Même Yom Kippour n'expie pas tant que nous n'avons pas apaisé notre prochain (guémara Yoma 85b).
Ce n'est qu'après avoir obtenu le pardon des hommes que nous pouvons demander le pardon de D.

L’unité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'unité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Lorsque le peuple juif est dans l'affliction et qu'un individu se détache de lui, les 2 anges gardiens qui l'accompagnent viennent, posent leurs mains sur sa tête et disent : "Cette personne, qui se détache de la communauté, ne verra pas le réconfort de la communauté".
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La main droite symbolise l'amour bienveillant ; la gauche, la stricte justice.
En utilisant les 2 mains, les anges gardiens indiquent qu'en raison de la cruauté de cette personne, qui n'a pas participé à la douleur d'Israël, elle est digne d'être maudite non seulement selon la stricte justice, mais même selon la bonté.

La tête symbolise la racine. Si les corps du peuple d'Israël sont distincts, la racine de leur âme est une seule et même racine.
Les anges posent leurs mains sur la tête de cette personne pour indiquer qu'elle s'est séparée de la communauté parce qu'elle n'a pas tenu compte du fait que la racine d'Israël est une.

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-> La paix unit les corps d'Israël (juifs) et la Torah unit leurs âmes.
En effet, chaque lettre de la Torah correspond à une âme juive.
[Ben Ich' 'Haï - Shani Eliyahou 2:2]

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-> Les âmes d'Israël sont comparées à une grappe (Chir haChirim 7,8) parce qu'elles sont liées entre elles. Mais les âmes des nations du monde sont séparées, comme des raisins individuels.
Ainsi, normalement lorsqu'un juif est en danger, son compagnon juif ressent vivement le danger et ne le quitte pas. S'il le quitte, c'est qu'il se considère comme un raisin individuel détaché de la vigne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara 5b]

-> La branche d'un amandier et ses amandes symbolisent Israël.
Bien que le peuple d'Israël soit constitué de corps individuels, comme des amandes individuelles, il est relié par l'âme, tout comme les amandes individuelles sont reliées par la branche à laquelle elles sont attachées.
C'est pourquoi les bonnes actions d'un juif en aident un autre. Et si quelques décrets célestes étaient émis contre Israël, il suffirait que chaque décret ne touche qu'un seul juif, car c'est comme si le décret touchait tout Israël.
Car "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17) = si un juif est frappé, c'est tout Israël (les juifs) qui en souffre.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - haftara Pin'has (sur Yirmiyahou 1,11-12)]

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+ Les mariages mixtes :

-> "Du haut des rochers je le vois, et des collines je le contemple ; c'est un peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations" (Balak 23,9)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil - chana 2 - hakdama 'Houkat) commente :
Israël est issu des "rochers" = les 3 Patriarches - et des "collines" = les 4 matriarches.
On a :
- chez nos Patriarches : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ) = il y a un total de 13 lettres.
- de même chez nos Matriarches : Sarah (שָׂרָה), Rivka (רבקה ), Rachel (רָחֵל ) et Léa (לֵאָה) = il y a également un total de 13 lettres.
Treize est la guématria de אחד (é'had - un), la particularité d'Israël (juifs).
"Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur terre?" (II Chmouël 7,23) = ils sont un, même s'ils sont sur terre. Les nations du monde, en revanche, sont nombreuses.

Hachem nous a ordonné de ne pas nous marier avec des non-juifs, car comment des âmes issues de la source de l'unité pourraient-elles s'unir à des âmes issues de la source de la pluralité?
Pour nous éloigner de la moindre possibilité de violer ce commandement, les Sages ont institué plus d'ordonnances qu'ils ne l'ont fait pour protéger n'importe quel autre commandement. Ils ont interdit de manger du pain cuit, des aliments cuits, du fromage fabriqué ou du vin touché par un non-juif.

Bien qu'il y ait aussi des raisons ésotériques, la raison simple de toutes ces ordonnances rabbiniques est d'empêcher la socialisation qui pourrait conduire à des mariages mixtes. C'est ainsi que nous conservons notre statut de "peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations".

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+ L'unité permet de rester près de la Présence Divine :

-> Il y a 13 lettres dans les noms des Patriarches, correspondent à la guématria de אחד (é'had - un), parce que les Patriarches sont le char de la Présence divine, qui est le lieu de l'unité.
Leur descendance, Israël (les juifs), doit être une nation une sur terre, car Israël doit ressembler à ses ancêtres.

Le mot "un" est la norme d'Israël, car Hachem en fait l'éloge, comme nous l'apprenons : "Hachem vous a loués aujourd'hui" (Ki Tavo 26,18) en vous appelant "un" (guémara Béra'hot 6a).

[Lorsque les juifs sont unis alors] ils méritent d'être toujours proches de la Présence divine.
Mais s'il y a des querelles et des dissensions au sein du peuple juif, la Présence divine s'en va.
C'est ce qui s'est passé lorsque le second Temple a été détruit à cause de dissensions.
[Ben Ich 'Haï - Drouchim Bamidbar]

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+ L'unité fait taire le Satan qui ne peut alors pas nous accuser :

-> Les commentateurs disent que les 13 lettres des noms des Patriarches étaient inscrites sur les 4 étendards du camp des Bné Israël.
Treize est la guématrie de אחד (é'had - un). Elles ont été inscrites sur les étendards pour montrer qu'Israël doit être un, unifié, comme il est écrit : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre?" (II Chmouël 7,23).
Par cela leur honneur en sera rehaussé. Car même si leurs actes ne sont pas dignes, le mérite de l'unité les protégera, comme il est écrit : "Efraïm est uni, bien qu'il soit idolâtre, laisse-le en paix!" (Hochéa 4,17).
[...]
A'hav, roi idolâtre d'Israël, partit en guerre et chacun de ses soldats revint vivant, car l'unité régnait au sein du peuple. Mais le second Temple fut détruit et Israël exilé à cause de la division du peuple.
C'est ainsi qu'il est écrit : "L'un s'approche de l'autre (é'had béé'had [אֶחָד בְּאֶחָד] yigachou), aucun esprit ne peut passer entre eux" (Iyov 41,8) = lorsqu'Israël, appelé "un" (אחד), s'approche de D. avec la vertu de l'unité (אחד), le mauvais penchant ne peut pas passer entre eux.
Car là où il y a unité, le Satan ne peut accuser.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4 - kalla 3]

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+ L'unité fait venir le machia'h :

-> Les Bné Israël seront rassemblés après l'exil et reviendront sur le site du Temple en raison de 2 choses. L'une est l'unité ... l'autre est les actes de bonté (guémilout 'hassadim).
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1 - kalla 1]

[ainsi l'unité est une condition nécessaire pour faire venir le machia'h. N'attendons pas que Hachem nous unisse contraints par les malheurs nous arrivant, et plutôt faisons le dès maintenant dans la joie et l'amour de notre frère juif. ]

-> Les 4 espèces du loulav sont réunies pour montrer que si le peuple juif est uni, les tsadikim protégeront les réchaïm par leurs mérites et la guéoula viendra.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Emor]

-> Le Ben Ich 'Haï (Névé Tsadikim 2:1) écrit :
L'unité d'Israël est cruciale pour sa rédemption.
Le midrach raconte que lorsque le machia'h viendra racheter Israël, ce dernier dira : "Ce n'est pas possible, car nous devions être soumis par les 70 nations."

Le machia'h leur donnera 2 explications.
La première est que le 4e empire qui a subjugué Israël, Edom/Rome/Civilisation occidentale, représente les 70 nations.
L'autre explication est que si un juif est exilé en Barbarie (ancienne dénomination du Maghreb), un autre en Angleterre, c'est comme si tout Israël avait été exilé dans chacun de ces endroits. [fin de ce midrach (Yalkout Chir haChirim 986)]

Ainsi, pour que l'exil prenne fin, il est nécessaire qu'Israël soit uni, de sorte que si un juif est exilé ici, un autre là, c'est comme si la nation entière avait été exilée dans chacun de ces endroits.
C'est pourquoi l'unité d'Israël nous réconforte.
[elle permet de réaliser l'asservissement du peuple juif par toutes les nations du monde, en se basant même sur un juif vivant dans un coin du monde, et par cela l'unité permet de provoquer la guéoula (puisque ce décret d'exil a bien été accompli). ]

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+ L'unité = un récipient permettant de recevoir la bonté d'Hachem :

-> Le mot hébreu pour "récipient" (kéli - כלי) est un acronyme des 3 types de juifs : Cohen, Lévi, Israël.
Si le peuple juif est uni, il est un "récipient" par lequel l'abondance divine descend dans le monde.
Mais s'il y a des querelles entre eux, ils sont comme un récipient brisé, qui ne contient rien.
Et même s'ils sont unis, ce ne doit pas être pour le mal, mais seulement pour le bien, pour servir D.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom (sur Téhilim 14,2)]

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-> L'unité est très précieuse pour Hachem ... lorsque nous parvenons à l'unité, nous accomplissons le verset suivant : "Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur la terre!" (II Shmouël 7,23).
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Tsion (sur Eikha 5,1)]

[grâce à l'unité nous "rappelons" à Hachem que nous sommes Ses enfants adorés, et alors on peut espérer de sublimes bénédictions indépendamment de nos mérites (juste parce que c'est notre Père miséricordieux), dont la guéoula! ]

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+ L'unité permet la réalisation de nos prières :

-> Le peuple d'Israël [n'est pas exaucé] tant qu'il n'est pas uni, comme il est écrit : "Il bâtit ses chambres hautes dans les cieux, et il a fondé son union sur la terre" (Amos 9,6). [guémara Ména'hot 27a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Lorsque le peuple d'Israël est uni, il peut prier et formuler des demandes que D. écoutera.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Il a fondé son union près de la terre". [Dans l'alphabet hébraïque], près des lettres de ארץ (érets - terre), sont celles de בקש (bakéch - demande), et de קשב (kéchev - écoute).

-> Ailleurs, le Ben Ich 'Haï (Even Chelema - sur Chir haChirim 8,13) enseigne :
Grâce à l'unité, la voix d'Israël sera entendue par D., car la Torah et les prières s'élèveront en haut sans être entravées par des accusateurs.
C'est ainsi que nos Sages ont enseigné : Toute prière qui ne contient pas la prière des fauteurs d'Israël ne monte pas en haut.
De même, le galbanum, à l'odeur nauséabonde, figure parmi les épices de l'encens du Temple (Kéritout 6b).
[pour qu'une prière monte sans anges accusateurs, elle doit venir de l'unité de tous les juifs, aussi bien des tsadikim que des réchaïm.
(à une petite échelle, c'est ce qui donne de la force aux prières faites en minyan (communauté).) ]
[...]

Les terres des nations sont sous la domination de leurs anges gardiens. Hachem leur envoie une nourriture abondante pour Israël (les juifs), mais les anges la prennent pour les nations et ne laissent presque rien pour Israël.
Et lorsque le peuple juif prie, ces anges lancent des accusations contre lui pour empêcher les prières de monter en haut.
Mais si les réchaïm prient avec les justes, les anges laissent passer les prières.
Hachem fait le tri, prend les prières des justes et les écoute.

Tout cela dépend toutefois d'une condition : l'unité du peuple d'Israël, car c'est ainsi que les prières monteront ensemble.

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+ La mort d'un tsadik :

-> L'éloge funèbre d'un tsadik disparu permet d'éviter le châtiment d'Israël. La raison en est que tout le peuple d'Israël est comme un seul corps.
Il est écrit : "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17), et non un "est un troupeau dispersé". Tout comme une brebis frappée à l'un de ses membres ressent la douleur dans tout son corps, il en va de même pour Israël (midrach Vayikra rabba 4,6).
Lorsque l'amour et la fraternité règnent au sein du peuple d'Israël, le mérite du tsadik disparu et le chagrin qu'il suscite les protègent, car la brebis a été frappée dans l'un de ses membres.
Mais s'il y a des dissensions et de la haine parmi eux, cela ne s'applique plus (Darkei haYam ; Maharimat).

Parmi les nations, il n'y a pas une telle notion d'expiation collective, car ils sont tous des individus distincts. C'est ainsi qu'il est écrit : "Il jugera les nations [au pluriel], elles sont remplies de cadavres" (Téhilim 110,6).
Mais pour Israël, "Il écrase la tête sur une vaste terre" (Téhilim 110,6) = même s'Il écrase un tsadik, son mérite protégera "une vaste terre" = tout Israël. [Kol Yaakov]
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2:1]

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-> "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chvouot 39a)
Par la responsabilité mutuelle, l'individu acquiert les mérites du groupe.
[Ben Ich 'Haï - 'Hayim véhaShalom (sur Téhilim 68,5)]

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim 'Houkat) enseigne :
Si les chiffres - 1,2,3,...,8,9 sont écrits séparément sur une feuille et que l'on fait leur somme, celle-ci ne s'élève qu'à 45.
Écrits ensemble, ils peuvent former une somme qui s'élève à des centaines de millions.
Le peuple d'Israël est comme des chiffres. Unis, ils atteignent des sommets bien plus élevés que ceux qu'ils pourraient espérer atteindre en tant qu'individus séparés.

Mais tout cela à condition que les chiffres soient côte à côte, sans qu'aucun ne soit plus haut que l'autre.
Si les chiffres sont écrits l'un au-dessus de l'autre, leur somme n'est que de 45.
De même, aucun juif ne doit se considérer comme supérieur aux autres.
Ainsi, les premières lettres des mots : "barou'h chéamar chéaya aolam" (בָּרוּךְ שֶׁאָמַר וְהָיָה הָעולָם - Béni soit celui qui a parlé et créé le monde" (prières du matin) forment בשוה 'béchavé - égal).
En effet, lorsque Hachem a créé le monde et ses habitants, il n'a pas voulu qu'ils se considèrent comme inférieurs les uns aux autres.

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-> Afin de "mettre en pratique toutes les paroles de cette Torah" (Vayélé'h 31,12), le peuple d'Israël doit s'unir. Les lois relatives à la pureté de la famille sont entre les mains des femmes ; les commandements positifs qui dépendent du temps sont du ressort des hommes ; et seuls les enfants peuvent apprendre la Torah en toute pureté, sans péché.
[de même pour les mitsvot liées aux Cohanim, au Roi, à la terre d'Israël, ...]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Vayélé'h]

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+ L'exemple de Kora'h :

-> Ils tombèrent sur leur visage et dirent : "Hachem, D. des esprits de toute chair, si un seul homme pèche, seras-tu irrité contre toute l'assemblée?" (Kora'h 16,22)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Kora'h) commente
Moché et Aharon priaient D. de sauver le peuple juif. Ils savaient que puisque tout Israël est un, il y a une responsabilité collective. Ainsi, si un juif commet une faute, il attire le mal sur tout Israël, alors que s'il fait une bonne action, il attire le mérite sur tous. Ainsi, priaient-ils, si une personne unie au peuple d'Israël péchait, Tu serais en colère contre toute la congrégation.
Mais si le pécheur s'est séparé des autres, la règle de la responsabilité collective ne s'applique plus.

C'est pourquoi ils demandèrent : "Si un seul homme faute, seras-Tu irrité contre toute l'assemblée?" = Est-ce que Kora'h, qui a péché, faisait corps avec le peuple d'Israël, pour que Tu te mettes en colère contre tout le groupe à cause de lui?
Il s'est séparé de la communauté juive en semant la discorde. Pourquoi donc te mettre en colère contre eux tous?