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Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Dire des mots qui blessent (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Rav 'Hisda dit : Toutes les portes du Ciel sont susceptibles d'être verrouillées, à l'exception des portes de la prière d'une victime de mots blessants ...

Rabbi Elazar dit : en réponse à toutes les fautes, Hachem punit l'auteur au moyen d'un agent, sauf pour lorsque quelqu'un a été blessé verbalement ... c'est Hachem lui-même qui inflige le châtiment ...

Rabbi Abbahou dit : Il y a 3 péchés devant lesquels le rideau [hapargod] entre le monde et la Présence divine n'est pas fermé ; leurs péchés atteignent [directement] la Présence divine. Il s'agit des fautes suivantes : le fait de blesser quelqu'un verbalement, le vol et l'adoration des idoles.
[guémara Baba Métsia 59a]

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-> Celui qui fait honte à son prochain en public, c'est comme s'il versait du sang [damim - littéralement : sangs].
[guémara Bava Metzia 58b]

-> Pourquoi la guémara parle-t-elle de "sang" (damim) au pluriel?
Le fait d'humilier une personne en public, ne serait-ce qu'une fois, fait couler son sang plusieurs fois : chaque fois qu'elle se souvient de l'incident ou qu'elle voit ceux qui en ont été témoins.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Celui qui fait honte à son prochain en public au point de le faire pâlir, c'est comme s'il versait du sang ... car nous voyons que le rouge quitte son visage et il est remplacé par du blanc (de la pâleur).
[guémara Bava Metzia 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3 , téchouva 3) écrit :
Un jour, un homme pieux fut insulté à la synagogue. Lorsqu'il rentra chez lui, il envoya à l'insulteur un panier de raisins en guise de cadeau, avec le message suivant : "Vous m'avez offert aujourd'hui un panier rempli de vos mitsvot. Moi aussi, je te présente un panier bien garni" ('Hovot haLévavot - Shaar haKeni'ah 7).

Pourquoi, si Réouven insulte et embarrasse Shimon, les mitsvot de Réouven vont-elles à Shimon et les fautes de Shimon à Réouven?
Le rouge représente les péchés, et le blanc représente les mitsvot, comme dans : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige" (Yéchayahou 1,18).
Lorsque Réouven fait honte à Shimon, il remplace le rouge du visage de Shimon par du blanc. Mesure pour mesure, le rouge des péchés de Shimon remplacera le blanc des mitsvot dans l'âme de Réouven.

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-> Une personne devrait entrer dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son ami publiquement.
Comment le savons-nous? Par Tamar, comme il est écrit : "Elle fut enlevée" (Vayéchev 38,25).
[guémara Kétoubot 67b ; Sota 10b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Tamar a été reconnue coupable d'immoralité et emmenée au bûcher. Elle aurait pu se sauver en révélant que Yéhouda était responsable de sa grossesse, mais elle a préféré mourir plutôt que de l'exposer à la honte publique. À la dernière minute, Yéhouda s'est rendu compte qu'il était responsable, il l'a alors admis publiquement et l'a sauvée.

Tamar nous apprend à ne pas faire honte publiquement aux autres, quelles que soient les conséquences personnelles. Il vaut mieux entrer dans un feu rouge que de faire disparaître le rouge du visage de notre prochain en lui faisant honte (la pâleur vient prendre la place de la couleur rougeâtre de notre peau).

Les juifs de Terre sainte étaient particulièrement attentifs à ce sujet (guémara Baba Métsia 58b).
C'est pour cela qu'ils sont loués : "Votre grande taille ressemble à Tamar, et que tu te jettes dans un feu dévorant" (זֹאת קוֹמָתֵךְ דָּמְתָה לְתָמָר, וְשָׁדַיִךְ לְאַשְׁכֹּלוֹת - Chir haChrim 7,8) = comme Tamar, vous êtes prêt à être jeté dans le feu plutôt que de faire honte aux autres.
[en araméen שדי signifie "jeter", ainsi שדיך (chadayi'h) signifie : ton jet, ton lancer. ]

[si nous voulons vaincre notre tendance naturelle à blesser autrui par nos paroles, nous devons travailler à nous sensibiliser sur sa gravité. On doit vraiment s'imaginer qu'il nous est préférable de se donner la mort en brûlant dans le feu (avec les douleurs atroces que cela engendre!), plutôt que de faire honte à notre prochain.
Alors oui c'est dur de se retenir de dire quelque chose de désagréable à autrui (on aime avoir le dernier mot, répondre pour ne pas avoir notre égo blessé/inférieur), mais faisons-le par amour pour notre papa commun Hachem, et parce que cela reste moins douloureux que de brûler par le feu! ]

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-> En Terre sainte, qu'est-ce qu'ils veillent particulièrement à éviter?
De faire honte aux gens et de les faire pâlir.
[guémara Baba Métsia 58b]

-> Pourquoi est-ce spécifique à la Terre d'Israël?

Deux anges sont chargés de la mort. Celui qui est chargé de la Diaspora est du côté du Mal ; celui qui est chargé de la Terre sainte ne l'est pas ('Hessed léAvraham).

L'effusion de sang suscite la jalousie de ces anges.
Ils disent : "Prendre des vies est notre métier. Comment l'homme ose-t-il empiéter sur notre domaine?"
Et faire honte aux gens revient à verser leur sang.

Les juifs de Terre Sainte craignaient que le mauvais ange ne dise : "Les habitants de la Terre Sainte ont empiété sur mon domaine ; je vais empiéter sur le leur et entrer dans leur Terre".
C'est pourquoi ils étaient particulièrement attentifs à ne pas faire honte aux gens.
[guémara Ben Yéhoyada]

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-> Celui qui blesse son ami, même verbalement, doit l'apaiser, comme il est écrit : "Mon fils, si tu deviens le garant de ton prochain ... si tu es pris par les paroles de ta bouche ... fais ceci, maintenant, mon fils, et sauve-toi ... : Va, humilie-toi et apaise ton prochain" (Michlé 6,1-3).

-> Quel est le rapport entre l'obligation financière d'un garant et la violence verbale?
Une personne qui se porte garante d'un prêt par la seule parole, sans même une poignée de main, est légalement tenue de payer en cas de défaillance de son ami (Choul'han Aroukh - 'Hochen Michpat 129:2).
Cela montre que les mots ont des conséquences. Ainsi, une personne qui blesse son ami verbalement ne peut pas dire : "Quelle importance? Ce n'était que des mots!"
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[de même que des mots peuvent avoir des conséquences financières conséquentes et concrètes, de même des mots blessants peuvent avoir des conséquences dramatiques.
Dans les affaires on se dit : "une parole c'est une parole" (ça vaut tous les contrats!), mais notre yétser ara met en nous l'idée : ça va ce n'est que des paroles, c'est juste du vent, il n'a qu'à pas être si susceptible, c'est la vie/tout le monde fait ça ... (légitiment de faire ce qu'on veut avec notre parole!). ]

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-> "Allons-y et retournons à Hachem" (Hochéa 6,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, téchouva 3) enseigne :
L'insulte, la honte et le lachon ara sont malheureusement des fautes courantes. Commencez votre repentir par eux.

"Allons-y et retournons à Hachem" = allez voir les personnes contre lesquelles vous avez péché et présentez-leur vos excuses ; puis "revenez à Hachem".

Même Yom Kippour n'expie pas tant que nous n'avons pas apaisé notre prochain (guémara Yoma 85b).
Ce n'est qu'après avoir obtenu le pardon des hommes que nous pouvons demander le pardon de D.

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