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Donner du spirituel à autrui = perte de temps ou gains énormes?

+++ Donner du spirituel à autrui = perte de temps ou gains énormes?

+ "Avram prit Saraï son épouse et Loth, le fils de son frère, et toutes leurs possessions qu'ils avaient acquises et les âmes qu'ils avaient faites (véét anéfech acher assou = litt. et l'âme qu'ils avaient faites) à 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,5)

=> Ce verset fait référence aux personnes qu'Avraham a amenées à croire en Hachem. Pourquoi les multitudes de convertis sont-elles appelées au singulier "néfech", littéralement une seule âme? De très nombreuses personnes/âmes n'ont-elles pas été influencées par Avraham?

-> Le rav Zev Leff suggère qu'il s'agit peut-être d'une allusion au fait que celui qui est mékarev (rapproche autrui de D.) avec les autres s'élève et se complète lui-même également.
Le "néfech" (âme) à laquelle le verset fait allusion est l'âme d'Avraham, qui était mékarev avec les autres.

-> Le rav Moché Feinstein (Dibrot Moché - Kidouchin, Daf 29, héara 9) écrit que celui qui consacre du temps de son propre temps d'étude pour élever spirituellement d'autres personnes ne perdra rien du fait de ses efforts en faveur des autres.

C'est peut-être ce que le Meïri veut dire lorsqu'il affirme que cette démarche est "la perfection ultime de la sagesse" ("tachlit hachlémout - Séfer haMidot).

-> Le Tana déBé Eliyahou (13, et Tana déBé Eliyahou Rabba 27) écrit :
"Celui qui comprend la Torah devrait donner sa Torah à d'autres ... afin que sa propre connaissance s'accroisse. Tout comme Aharon haCohen est allé enseigner la lecture du Shéma ... de même, quiconque le fait mérite : "déa, bina, véhackel" (la sagesse, la perspicacité et la compréhension - bénédiction de la Amida de Ata 'honen)."

-> La guémara (Kétoubot 50a) cite le verset : "La richesse et les biens sont dans sa maison, et sa charité dure toujours" (Téhilim 112,3).
La guémara pose la question suivante : comment la richesse et les biens d'une personne peuvent-elles rester dans sa maison alors que sa charité est éternelle?
Rav Houna et Rav 'Hisda ont débattu de cette question. L'un d'eux a dit : "Il s'agit de quelqu'un qui étudie la Torah et l'enseigne. Il ne perd rien de ce qu'il possède, alors que sa charité envers les autres perdurera."

-> Le 'Hatam Sofer (Pitiu'hé 'Hotam) dit que lorsqu'une personne donne de son temps pour aider les autres dans leur spiritualité, Hachem l'aidera à atteindre les plus hauts niveaux de spiritualité.
Avec seulement un peu de temps, celui qui donne sera capable d'atteindre des sommets jamais atteints auparavant.
Dans un autre endroit, le 'Hatam Sofer (Ki Tavo) dit que si une personne fait des efforts pour les autres, elle méritera plus d'années de vie pour être en mesure d'aider les autres.

-> Le Steipler (Karyana déIgarta - vol.2, lettre 63) affirme que les personnes occupées à apporter du mérite aux autres mériteront l'aide Divine pour accomplir plus que ce que leurs talents naturels leur permettraient normalement d'accomplir.
Il écrit qu'une telle personne s'accomplira certainement dans son étude [de Torah] même si elle passe du temps à aider les autres par son action.

Dans une autre lettre, le Steipler (Karyana déIgarta, vol.2, p.72) écrit qu'en consacrant seulement quelques heures par semaine à renforcer autrui dans la religion, on peut mérite l'aide Divine dans son étude de la Torah, plus que ce que son intellect est capable d'accomplir.

-> De même, le Ktav Sofer (Bé'houkotaï 26,3) écrit que quelqu'un qui enseigne à des 'élèves' sera capable d'accomplir en une heure ce que d'autres mettent de nombreuses heures à accomplir. C'est parce qu'il a le mérite du public.

-> Selon le Sefer Zikaron (Hilkhot Talmud Torah), en enseignant aux autres, "sa Torah sera gardée et sera comme un "maayan hamitgaber" (une source puissante), se déversant continuellement, et elle créera des fruits qui produiront d'autres fruits".

-> Le rav Guerchon Edelstein explique que celui qui enseigne la Torah aux autres ne reçoit pas seulement une récompense pour ses propres actions ; il reçoit également l'aide du Ciel pour mériter de comprendre la vérité de la Torah, même si ses capacités d'analyse ne sont pas au plus haut niveau.
Le rav Edelstein dit qu'il s'agit d'une récompense mesure pour mesure, car si quelqu'un fait comprendre la Torah à quelqu'un d'autre, il reçoit en retour une meilleure compréhension de la Torah lui-même.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 1,1) écrit qu'il y a 2 façons de mériter l'assistance divine : "hévou métounim badin" et "haamidou talmidim harbé" (Pirké Avos 1,1).
"hévou métounim badin" = signifie apprendre avec beaucoup d'attention, ce qui permet de comprendre la Torah avec une grande précision.
"haamidou talmidim harbé" = se réfère à quelqu'un qui enseigne aux autres, garantissant que la Torah ne sera pas oubliée par le peuple juif et qu'elle sera, en fait, augmentée et renforcée. Cela apporte l'aide du Ciel dans son propre apprentissage/étude.

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-> "Le cœur de son mari compte sur elle, et il ne manquera pas de fortune" (bata'h ba lev baala, véchalal lo yé'hsar - Michlé 31,11).
Le Séfer haMakné (Introduction) écrit que ce verset fait référence à ceux qui donnent de leur temps pour le bien des autres et leur enseignent la Torah.
Ces personnes ne perdront pas leur propre quête spirituelle en donnant de leur temps aux autres.

-> "Quiconque apporte du mérite à la communauté ne commettra pas de faute" (Priké Avot 5,18)
Nous pourrions penser que celui qui apporte du mérite aux autres est spirituellement perdant en raison du temps et de l'énergie qu'il leur consacre, ce qui l'empêche d'apprendre la Torah et de se concentrer sur ses propres réalisations spirituelles.
Le Yisma'h Moche explique que le mot pour "faute" ('hét) peut signifier "vide" ou "manque".
La michna nous enseigne que celui qui amène les autres à la droiture, "in 'hét ba al yado" = il ne sera pas spirituellement lésé par ses efforts.

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+ L'exemple d'Avraham :

-> Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) enseigne que nous devons consacrer de notre temps à la réussite spirituelle des autres, même si cela doit se faire au détriment de notre propre ascension spirituelle.
Avraham nous a enseigné qu'il est bon pour l'homme de minimiser sa propre perfection afin d'apporter plus d'honneur à Hachem, en diminuant ceux qui vont à l'encontre de Sa volonté et en augmentant le nombre de Ses serviteurs et de ceux qui Le connaissent.

Avraham Avinou n'a jamais atteint le niveau de prophétie de Yéhayahou, Yirmiyahou et Yé'hezkel. C'est parce qu'il n'a pas eu le temps de s'isoler dans ses pensées et de s'attacher aux niveaux de prophétie, en raison de son emploi du temps chargé d'enseigner aux autres ce qu'est Hachem.
Le 'Hatam Sofer dit que si les élèves d'Avraham avaient été d'un niveau élevé, ses efforts pour leur enseigner la vérité n'auraient pas entravé sa méditation spirituelle, mais comme il leur enseignait des concepts de base, cela l'a empêché de se concentrer et de canaliser ses pensées pour l'amener au plus haut niveau de la prophétie.
Néanmoins, Avraham passait son temps à rapprocher les autres d'Hachem, sans se soucier des conséquences que cela pouvait avoir sur son ascension spirituelle personnelle.

Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) écrit aussi que ous constatons qu'Hachem a par la suite béni Avraham en lui accordant les niveaux spirituels les plus élevés, comme il est dit : "Vais-je cacher quelque chose à Avraham?" (ama'hassé ani méAvraham - Vayéra 18,17). Hachem dit qu'Avraham, dont l'amour pour Hachem l'a poussé à tendre la main aux autres et à renoncer à l'élévation de sa propre spiritualité, ne mérite pas de voir ses niveaux spirituels compromis. Par conséquent, son niveau de prophétie ne l'empêchera pas de voir Hachem : "Vais-je cacher quelque chose à Avraham?"

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+ L'exemple de Moché :

-> Rachi (sur Béaaloté'ha 11,17) cite le Sifri qui dit que Moché est comparé à une lumière qui se trouve au sommet de la Ménorah et toutes les lumières de la Ménorah sont allumées à partir d'elle. Cette lumière ne perd rien de sa puissance en partageant son feu avec les autres bougies.
Moché était la quintessence du "don de son temps" pour le bien d'autrui. Il a enseigné la Torah à tout le peuple juif, et ce faisant, il s'est apparemment mis dans une situation où il a sacrifié sa propre ascension [spirituelle].
Le Sifri nous enseigne qu'il n'a pas perdu en agissant de la sorte, car enseigner la Torah à d'autres n'entraîne aucune perte pour la puissance spirituelle de la personne.
[chacun devra prendre conseil auprès de son rav pour employer son temps d'étude au mieux. ]

-> Le Tana déBé Eliyahou rabba dit que Moché a passé toute sa vie à défendre l'honneur du peuple juif, en veillant à ce qu'il y ait la paix entre eux et Hachem.

Selon le Tiféret Shlomo (Ki Tissa), toute son étude de la Torah était également pour le bien de la génération.
Le rav Yossef Shalom Eliyachiv (Divré Aggada - Yitro) souligne que cela s'est fait au détriment de sa propre étude et de son ascension spirituelle.

-> Le Tiféret Shlomo apporte une explication tirée du Noam Elimelech (Haazinou 32,2).
La Torah dit : "Que mon enseignement tombe comme la pluie, que ma parole coule comme la rosée" (Yaarof kamatar hi, tizal katal imrati).
La rosée et la pluie saturent la terre, tout en s'ignorant elles-mêmes. En effet, après leur descente, elles deviennent boueuses et sales en se mélangeant à la terre. Néanmoins, elles s'acquittent consciencieusement de leur tâche, car leur but est d'arroser la terre, lui permettant ainsi de produire de la nourriture pour la création.
Il en va de même pour notre Torah.
[ainsi nous devons apprendre de Moché Rabbénou (qui tout en étant pour lui [Moché] pensait également beaucoup aux autres [rabbénou - notre maître]), et utiliser la Torah comme véhicule pour donner de la nourriture spirituelle aux autres, même si en apparence cela nous fait stagner spirituellement. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm et le rav Meir Dan Plotzky voyageaient un jour ensemble dans un train. Le train s'arrêta dans une ville particulière où de nombreuses personnes attendaient avec impatience de rencontrer le grand 'Hafets 'Haïm.
Ne voulant pas descendre du train pour être honoré, le 'Hafets 'Haïm expliqua au rav Plotzky que l'honneur que l'on reçoit dans ce monde réduit l'honneur que l'on aura dans le monde à venir.
Le rav Plotzky répondit qu'il pensait que le 'Hafets 'Haïm devait sortir pour saluer les gens pour 2 raisons : la première étant qu'il vaut la peine de renoncer à son Olam haBa (monde à Venir) pour donner du mérite au peuple juif (mézaké klal Israël).

Avant même que le rav Plotzky ne puisse commencer à exposer sa 2e raison, le 'Hafets 'Haïm a déclaré qu'il sortirait parce qu'il avait raison!
Le 'Hafets 'Haïm était prêt à renoncer à son Olam haBa pour amener les autres à la droiture!

-> Le 'Hafets 'Haïm cite le Ramban, qui dit que lorsque la Torah écrit que l'on doit aimer Hachem "bé'hol mé'odékha" (avec toutes ses ressources), cela signifie que l'on doit aimer Hachem avec tout ce que l'on considère comme le plus précieux. Si l'argent est le plus important pour quelqu'un, il doit y renoncer pour atteindre l'amour d'Hachem.
De même, ajoute le 'Hafets 'Haïm, si quelqu'un accorde plus d'importance à l'étude de la Torah qu'à toute autre chose, il est tenu de renoncer à sa propre étude afin d'aimer Hachem et d'accroître la sanctification de Son nom.
Donner de son temps destiné à sa propre ascension spirituelle personnelle en enseignant aux personnes 'non instruites' fait partie de l'amour d'Hachem "bé'hol mé'odékha".

La 'hassidout signifie aller au-delà de la simple application de la loi juive ... [ex: en étant plus stricte]
Il va sans dire que, ce faisant, il ne doit pas nier l'observance d'une autre loi de la Torah ...

Les exigences supplémentaires pratiquées par les 'hassidim doivent être observées en privé, et non sous les yeux du public. Personne ne doit pouvoir voir que l'on se distingue des autres.
Cela devrait également se refléter dans le chemin du service Divin. Il ne faut pas choisir une voie qui soit distincte et différente de la voie ordinaire et naturelle.
On peut dire que c'est ce qu'implique la déclaration de la Chounamite à Élicha : "J'habite parmi mon peuple" (II Méla'him 4,12), c'est-à-dire que je ne veux pas faire l'objet d'une attention particulière.
En effet, lorsqu'une personne adopte une conduite spirituelle qui sort de l'ordinaire, elle fait l'objet d'une plus grande attention dans les sphères spirituelles. Des forces accusatrices se dressent contre elle, et il est possible qu'elle n'ait pas la force intérieure de les surmonter.
[rav Tsvi Elimelech de Dinov - Agra déKala]

+ Le roi David demande à D. : "Comment puis-je rendre toute la bonté que Tu m'as témoignée?" (Téhilim 116,12)

-> Rabbi Salomon Breuer ('Hokhma ouMoussar - Lé'h Lé'ha) voit dans le verset suivant : "J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de D.", la réponse à cette question.
Il explique que la seule façon de rendre la pareille à Hachem est de travailler à la diffusion de son message divin dans le monde, en faisant sa part pour aider la lumière d'Hachem à briller dans toute la création.

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[Le rav Salomon Breuer avait pour beau-père le rav Samson Raphael Hirsch. ]

Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov

+ Servir Hachem avec son yétser ara et yétser tov :

-> Trois fois par jour, nous lisons la partie de la Torah du Shéma, dans laquelle il est écrit : "Et de Le servir de tout votre cœur" (bé'hol lévavé'ha - Vaét'hanan 6,5).

La michna (Béra'hot 8:3) insiste sur le fait que le mot "cœur", lévavé'ha" est au pluriel (litt. de tous tes coeurs), et elle commente : "bichné yitsré'ha" = le verset nous indique que nous devons servir D. "avec nos 2 penchants" : le yétser tov et le yétser ara.
La façon de servir Hachem avec notre yétser tov, notre penchant interne pour le bien, est évidente et ne nécessite aucune autre explication. Mais que signifie servir Hachem avec notre yétser ara?

-> Rabbénou Yona (dans son commentaire sur cette michna) explique que la façon d'utiliser le yétser ara pour la avodat Hachem est de canaliser notre colère et nos mauvais sentiments pour les utiliser dans des situations appropriées. Au lieu de piquer une colère et de crier sur nos amis, nous devons diriger notre colère, un trait issu du yetzer hara, vers ceux qui agissent contre la volonté d'Hachem, en les châtiant jusqu'à ce qu'ils fassent téchouva.

[ainsi par moment l'utilisation de notre yétser ara peut nous être nécessaire afin de mieux servir Hachem, alors qu'à d'autres moments se sera notre yétser tov.
Trois fois par jour nous affirmons dans le Shéma que nous servons Hachem avec ces 2 yétser (bé'hol lévavé'ha - de tous tes coeurs), comme dynamique d'une avodat Hachem réussie. ]

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-> "D. considéra que la lumière était bonne ... D. appela la lumière jour, et les ténèbres, il les appela Nuit (Béréchit 1,4-5).
Le midrach (Béréchit rabba 3,8) commente :
"Et D. appela la lumière "jour" " = Cela fait référence aux actions des justes.
"Il appela les ténèbres "nuit" " = Il s'agit des actions des réchaïm.
Qu'est-ce que D. préfère? "Et Dieu vit que la lumière était bonne" ( =ce qui implique qu'Hachem préfère les "actions des justes" qui sont représentées par la lumière).

=> À première vue, ce midrach semble très étrange. Ai-je besoin de ce verset pour savoir ce que D. préfère, les actions des justes ou celles des réchaïm? Bien sûr qu'Il préfère les actions des justes! Pourquoi penserais-je autrement ?

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Béréchit) dit que lorsque le midrach mentionne les "actions des justes", il fait référence aux traits de caractère découlant du yétser tov, les émotions d'amour, de pitié, de miséricorde et de bonté avec lesquelles on peut servir Hachem.
Lorsque le midrach fait référence aux "actions des réchaïm", il désigne les traits de caractère qui découlent du yétser ara, des émotions telles que la colère, la fureur, la haine et le mépris, qui peuvent également être utilisées pour servir Hachem : "de tout ton cœur" = avec les deux inclinations.

C'est ici que le midrach pose ce que nous considérons aujourd'hui comme une question très pertinente : "Qu'est-ce qu'Hachem préfère?" = Préfère-t-il qu'on Le serve avec notre yétser tov (ex: de la douceur, gentillesse) ou bien avec notre yétser ara (ex: une sainte colère, haine qui sont bien canalisées)?

Le midrach répond : "Et D. vit que la lumière" = ce doux service du yétser tov, "était bonne". C'est le type de service, ou de relation avec le monde qui nous entoure (qui lui aussi, est une forme de avodat Hachem) dans lequel Hachem souhaite que nous soyons impliqués.
[lorsqu'on agit avec notre environnement dans un but qu'il serve mieux Hachem (pour leur bien) : le midrach nous dit que Hachem préfère qu'on agisse avec notre yétser tov (douceur, amour, joie), que notre yétser ara (rigueur, colère).]

À propos de ce service, R' Levi Yitzchak écrit :
"Il y a une personne qui châtie avec de bonnes paroles, faisant connaître à chaque juif sa valeur incroyable et l'endroit d'où son âme a été taillée, car en vérité, chaque âme juive est taillée dans le Trône de Gloire.
Cette personne parle à chaque juif de l'immense fierté et de la joie qu'Hachem tire de nos mitsvot et de la joie euphorique qui éclate dans les mondes spirituels d'en haut lorsqu'un juif accomplit une mitsva."

=> Faire preuve d'une passion ardente en châtiant ceux qui agissent à l'encontre des commandements d'Hachem est une sainteté.
Mais, Hachem préfère que nous attirions le monde vers Lui avec des mots gentils et doux, des mots d'amour et de lumière, des mots profonds et saints.

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+ En résumé :

-> Tous nos traits et émotions innés peuvent être canalisés pour être utilisés pour mieux servir Hachem.
La colère face à des inepties peut être canalisée en une sainte colère contre les choses appropriées, ....
Cependant, le midrach révèle que [d'une manière générale] Hachem préfère que nous Le servions en utilisant nos caractéristiques intrinsèquement positives plutôt que celles qui proviennent d'une source négative.

"Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l'homme accomplira et par lesquels il vivra (va'haï bahem)" (A'haré Mot 18,5)

-> Le Ramban (A'haré Mot 18,4) explique que ces mots (va'haï bahem) nous donnent un aperçu de la manière dont nous devons accomplir les mitsvot. Plus nous vivons pour accomplir les mitsvot, plus les mitsvot nous donneront de la vie.

Le Ramban décrit 4 niveaux d'observance de la mitsva.
Le niveau le plus bas consiste à accomplir les mitsvot afin de recevoir une récompense.
Le niveau suivant consiste à les accomplir par crainte et pour augmenter sa part dans le monde à Venir, et le niveau suivant consiste à accomplir les mitsvot par amour d'Hachem tout en restant impliqué dans la matérialité.
Le niveau le plus élevé est celui d'une personne qui s'identifie complètement à sa néchama et dont le seul objectif est d'accomplir des mitsvot. Une telle personne ne se préoccupe guère des besoins de son corps. Puisque sa néchama, qui est éternelle, a la priorité sur son corps (gouf), elle permet à son corps de devenir également éternel.

Dans la prière d'Arvit, nous décrivons la Torah et les mitsvot comme étant "'hayénou véoré'h yaménou" = notre vie et la durée de nos jours.
Nous ne vivons pas en faisant des mitsvot, mais nous vivons pour faire des mitsvot. Nous devons adapter notre vie à l'accomplissement des misvot et ne pas essayer d'adapter les mitsvot à notre vie [à ce qui nous arrange personnellement].

Le rav Barou'h Ber Lévowitz écoutait un jour un cours sur l'importance de l'étude de la Torah. L'orateur comparait la Torah à de l'oxygène, disant que l'on ne peut pas vivre sans elle.
Le rav Barou'h Ber, cependant, se leva et annonça que les mots du rav devaient être corrigés. La Torah, a-t-il dit, n'est pas comme l'oxygène, qui permet seulement de vivre ; au contraire, la Torah est la vie elle-même.

Toute personne qui tente d'inciter et de pousser des juifs à servir des idoles, est passible de la peine de mort.
La Halakha stipule que même si ces personnes malveillantes n'ont pas réussi au final à inciter les autres à servir les idoles, elles sont condamnées à la peine de mort.

Le rav Sim'ha Zissel de Kelm dit que nous savons que la récompense qu'Hachem accorde pour une bonne action est bien plus importante que la punition qu'Il inflige pour une mauvaise action (mida tova mérouba mimidat pour'anout).
Dans ce cas, quelqu'un qui essaie d'amener un juif à croire en Hachem récolte la récompense même s'il ne réussit pas dans ses tentatives.
[Méorot haGuédolim, p.102 ; voir aussi Daat Torah, Dévarim]

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-> Le 'Hatam Sofer (cité dans Avoda Béroura, Avoda Zara 35b) enseigne que le fait que celui qui rapproche autrui d'Hachem mérite le monde à Venir est évident en raison de la Torah qu'il a apportée aux autres. Ce qui est plus surprenant, c'est qu'il reçoive également une récompense dans ce monde.
Hachem ne donne généralement pas ce monde-ci (olam azé) aux talmidé 'hakhamim parce que "Voici, Il ne peut avoir foi même en Ses saints" (Iyov 15,15).
Hachem ne veut pas tester les tsadikim avec la richesse, de peur qu'ils ne succombent à ses tentations.
Cependant, le talmid 'hakham qui amène les autres à la droiture est différent. La Michna dit à son sujet : "Aucune faute ne sera commise par lui" (én 'hét ba al yado).

-> Le Yaavetz explique qu'un mézaké arabim (celui qui rapproche autrui d'Hachem) a toujours son libre arbitre. S'il veut fauter, il peut le faire, mais Hachem lui envoie l'aide du Ciel pour que la faute ne le tente pas, ainsi que l'aide du Ciel pour qu'il ne se trompe pas dans ses paroles et ses affirmations.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) indique que même si une personne n'est pas digne de l'aide du Ciel, elle recevra de l'aide malgré tout, en raison du mérite de la communauté (klal).

-> Le rav de Brisk (Torat 'Haïm) a déclaré qu'il ne savait pas comment donner des conseils pour réussir à élever des enfants, mais une chose qu'il sait, c'est que tous ceux qui amènent les autres à la droiture ont de bons enfants.
C'est ce que signifie le verset (Téhilim 112,2) : "Gibor baarets yi'heyé zaro, dor yécharim yévora'h" (Puissante dans le pays sera sa progéniture, une génération d'hommes droits qui sera bénie).

Le 'Hatam Sofer déduit la même chose du verset (Tehilim 37,26) : "Kol hayom 'honen ou'malvé, ouzar'o liv'rakha" (Tout au long de la journée, il est bienveillant et prête, et ses enfants sont une bénédiction).
[d'une certaine façon, si tu prends soin des enfants d'Hachem (chaque juif), alors Hachem prend soin des tiens! ]

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-> Le Alter de Kelm (Kitvé Saba miKelm - Pinkas haKabbalot) écrit que "en étant mézaké arabim, que ce soit avec de nombreuses personnes ou peu de personnes, même un ou deux, on ne peut pas imaginer combien on méritera à Yom HaDin (jour du Jugement)".

-> Le Avodat Yom haKippourim dit que si quelqu'un apporte du mérite à 2 juifs, il est considéré comme un mézaké arabim.
Le Sfat Emet dit que même une personne qui apporte du mérite à un seul juif est considérée comme un mézaké arabim.
Le Rav Eliezer Papo (Yaalzou 'Hassidim) écrit que même si une personne a simplement la pensée et le désir d'être mézaké arabim mais ne peut pas le faire parce que les gens ne l'écoutent pas, elle est considéré comme si elle était réellement un mézaké arabim.

"À l'époque de la guéoula, il y aura un formidable éveil à la téchouva"
['Hafets 'Haïm - Intro au 'Homat HaDat]

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-> Je pense qu'aujourd'hui, c'est notre mission, de faire du kirouv.
Pourquoi le machia'h n'est-il pas encore venu?
Je pense que le machia'h attend que tous les juifs fassent téchouva.
Telle est notre mission. Les Bné Torah en particulier doivent être actifs dans le kirouv (rapprocher autrui d'Hachem)".
[rav Shlomo Wolbe]

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En ce sens :
-> Le Rav Moshe Shapiro a déclaré : "La porte est ouverte. Quiconque se lance dans le kirouv voit la bénédiction, ce que nous n'avions pas la chance de voir dans les générations précédentes."

-> Le rav Aharon Leib Steinman (Yémalei Pi Téhilaté’ha, Inyanei Tsibbour) souligne que dans les générations précédentes, il n'était pas facile pour les personnes qui n'étaient pas des "hommes formidables" d'amener les autres à la droiture.
Aujourd'hui, la capacité de le faire est accessible à tous ceux qui le désirent.

Elever autrui spirituellement = recevoir une aide d’Hachem

"Se préoccuper des juifs et utiliser sa propre spiritualité pour les élever, élèvera le niveau d'une personne et l'enverra dans une ascension spirituelle."
[Rav Aharon Kotler - Michnat rav Aharon - vol.2 - p.113]

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b'h, Nous allons voir quelques raisons de nos Sages expliquant pourquoi nous recevons une aide spéciale du Ciel lorsque nous donnons de notre temps pour élever spirituellement autrui.

1°/ Le Kli Yakar (Térouma 25,3) affirme que ceux qui enseignent la Torah à d'autres en réalité ils reçoivent plus qu'ils ne donnent. Comme le dit la guémara (Taanit 7a) : "Et de mes élèves (j'ai appris) plus que toute autre chose".

Le Kli Yakar explique que cela peut être dérivé du verset de "ki léka'h tov natati la'hem Torati al taazovou" (Car Je vous donne une bonne marchandise, Ma Torah, ne l'abandonnez pas - Michlé 4,2).
Hachem nous a "donné" la Torah, mais la Torah est décrite comme une "marchandise" qui nous a été "donnée". Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je vous donne un bon cadeau"?
En quoi le fait qu'Hachem nous a transmis la Torah est-il considéré comme une transaction "commerciale" où Il nous a vendus ou donnés une marchandise [plutôt qu'un simple don de cadeau]?

Le Kli Yakar explique qu'Hachem a créé une réalité dans la Torah, selon laquelle chaque fois qu'une personne "vend" ou enseigne la Torah à quelqu'un d'autre, elle reçoit en fait quelque chose en retour.
C'est un "léka'h" (une marchandise) pour celui qui donne, parce qu'en donnant, on récolte des dividendes plus importants que l'investissement et l'effort déployés.

2°/ Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahu - Bamidbar - p.138) explique que lorsqu'une personne s'efforce d'enseigner aux autres, de les ramener sur le vrai chemin, elle peut mériter de prononcer des paroles de Torah, d'encouragement et de motivation à un niveau supérieur à celui où elle se trouve actuellement. En effet, ces paroles sont transmises grâce au mérite de ceux qui écoutent et qui sont incités à se repentir.
Il s'agit d'une aide/don du Ciel qu'Hachem accorde à ceux qui amènent les autres à la droiture.

3°/ Lorsque nous prions pour un ami, ces prières font en sorte qu'Hachem nous accorde d'abord les bénédictions que nous avons demandées au nom de notre ami.
Le commentaire Shai l'Mora, qui explique le Tana déBé Eliyahou Zouta (17), dit que le même concept s'applique à ceux dont l'intention dans leur étude est d'enseigner leur étude à d'autres.
[ainsi, celui qui va transmettre son étude bénéficie d'une aide du Ciel et d'une réussite spéciale dans sa propre étude. ]

Nous pouvons peut-être comprendre les paroles du Shai l'Mora, grâce à la pensée suivante du Baal haHaflaa (Introduction). Il écrit que lorsqu'une personne enseigne la Torah à d'autres, elle devient un canal entre Hachem et la personne à qui elle enseigne.
Moché était plus grand que les autres prophètes. Il a mérité d'atteindre son niveau d'excellence afin d'aider le peuple juif. Hachem voulait que le peuple juif sente qu'il entendait la Torah directement de Lui, c'est pourquoi Il a permis à Moché, le diffuseur de la Torah, de s'élever aux niveaux les plus élevés.

Chaque juif qui devient un canal en transmettant la Torah à d'autres va être gagnant spirituellement, car l'assistance d'En-Haut qui est envoyée à "l'élève" se fraye un chemin à travers le diffuseur jusqu'au destinataire. C'est la raison pour laquelle celui qui enseigne comprend en premier, car la bénédiction d'En-Haut est transmise par son intermédiaire.
De même, le séfer Avoda Berra (Avoda Zara 35b) cite le Sama'hti BéOmrim, qui affirme qu'il arrive qu'une personne ne mérite pas de comprendre certaines parties de la Torah, mais qu'étant donné qu'elle enseigne à d'autres, Hachem lui permet d'agir comme un canal pour que la Torah leur soit transmise. Il mérite donc de comprendre cette Torah.

4°/ La michna (Pirké Avot 6,5) énumère les 48 qualités nécessaires permettant à une personne d'acquérir la Torah. L'une d'entre elles est "nossé bé'ol im 'havéro".
Le Tiféret Yisrael explique que cette caractéristique exige que l'on se préoccupe des besoins des autres. Si un ami manque d'intelligence dans les questions mondaines ou éternelles, il doit le conseiller et lui enseigner pour son bénéfice dans ce monde et dans le monde à venir.
Si l'on s'engage à apporter à quelqu'un un bénéfice dans les deux mondes, on mérite la Torah, car c'est l'une des 48 conditions requises pour comprendre la Torah.

5°/ Le Maharcha (guémara Kétoubot 50a) écrit que si quelqu'un distribue la charité à d'autres, non seulement la personne ne perd pas en donnant la tsédaka, mais en réalité elle en ressort gagnante de son don.
Hachem dit "ouv'hanouni na bézot" (Mala'hi 3,10), on est assuré de récupérer l'argent qu'on a donné.
[dans ce verset : "De grâce, mettez-moi à l'épreuve en cela [en donnant de la tsédaka] (ouv'hanouni na bézot), et vous verrez si Je ne vous ouvre pas les portes du Ciel" ]
De même, celui qui apprend la Torah et l'enseigne à d'autres ne perd pas à l'enseigner à d'autres ; au contraire, il ne fait que gagner à l'enseignement.

Le rav Eliyahou Lopian ajoute que l'on doit se rendre compte de ce cadeau et de l'aide Divine présente lorsque l'on enseigne à d'autres, et s'en motiver pour favoriser notre propre ascension spirituelle, et pas seulement celle de votre protégé.
[certains Sages disent que de même que nous devons donner 10-20% de nos bénéfices à la tsédaka, nous devons donner de notre temps pour aider autrui à se développer, s'épanouir dans la vie. (évidemment que cela commence par ses proches, voir soi-même (prendre du temps pour faire le point sur sa vie spirituelle), et il faut prendre conseil auprès de rav compétents car chaque profil et période de la vie est spécifique. ]

6°/ "Toute étude de la Torah qui n'est pas associée à un travail s'arrête à la fin et conduit au péché" (Pirké Avot 2,2).
Le midrach Shmouel explique qu'il s'agit d'un message adressé au 'hakham pour qu'il ramène les masses hors du péché, car c'est le "travail" du 'hakham. S'il ne s'engage pas à renvoyer les autres du péché, sa Torah "cessera" et entraînera les autres à pécher, car en raison de son laxisme dans la correction des autres, il est "ma'hati et harabim".
Il faut un "travail" pour accompagner l'étude de la Torah. Rapprocher les autres d'Hachem, c'est s'engager dans ce travail.

Il y a tant de gens qui n'ont personne pour leur enseigner. Ils ne savent pas qu'il existe une Torah Emet (Torah de Vérité). Si nous tendons la main à ces juifs et leur enseignons la Torah, nous méritons l'assistance spéciale du Ciel dans notre propre étude de la Torah.

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-> Selon la guémara (Nédarim 55a), celui qui fait de lui-même un désert, en agissant de manière à être "moufkar l'kol", mérite de recevoir la Torah en cadeau.
Rachi explique que "moufkar l'kol" signifie : enseigne la Torah à tout le monde, gratuitement.

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yehoyada) explique qu'il s'agit d'un dédommagement mesure pour mesure. Puisque le talmid 'hakham a ouvert le cœur des autres en leur enseignant, Hachem ouvre son propre cœur afin qu'il comprenne la Torah et qu'il n'ait pas à l'apprendre des autres.

-> Le Einé Itsh’ak (Avoda Beroura) dit qu’une autre récompense que le talmid ‘hakham reçoit pour avoir enseigné la Torah à autrui est que l'ange de la mort "l'aime bien".
Normalement, la mort est mauvaise pour la personne, car elle ne peut plus accomplir de bonnes actions dans ce monde. Par conséquent, l'ange de la mort est peiné de voir qu'il provoque un événement négatif. Lorsqu'une personne qui a amené les autres à la droiture décède, ceux qui ont été positivement affectés par elle continuent à lui apporter des mérites éternels même après sa mort. Par conséquent, l'ange de la mort n'est pas contrarié par le fait qu'il devra éventuellement lui ôter la vie, car ses mérites se poursuivront même après sa mort.

Le 'Hatam Sofer explique que le fait que l'ange de la mort l'aime bien signifie qu'il souhaite que cette personne vive longtemps parce qu'il sait que la mort d'une telle personne a le pouvoir d'expier les péchés de la génération.

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-> Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - Chap.19) écrit : "Lorsque l'on fait des efforts pour aider les autres, Hachem nous donne encore plus. Plus on fait (pour les autres), plus on reçoit [d'Hachem]."

Le Séfer Maalot HaMiddot (p.16) explique qu'Hachem nous voit aider les autres et qu'Il dit : "Regardez Mon peuple. Ils sont eux-mêmes dans le besoin, mais ils mettent leurs besoins de côté et vont aider les autres. Moi qui ne suis pas dans le besoin, je viendrai certainement les aider".
Lorsque nous sacrifions notre temps, notre argent ou notre énergie, il semble que nous soyons perdants. Mais nous avons la chance qu'Hachem s'assure que non seulement nous ne perdons pas, mais que nous gagnons encore plus.

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-> Le 'Hatam Sofer dit que celui qui sacrifie sa propre croissance spirituelle pour aider les autres à accroître la leur, méritera une longue vie afin qu'il puisse accomplir sa propre croissance.

-> La guémara (Avoda Zara 35b) dit que lorsqu'un érudit en Torah enseigne la Torah à d'autres, ce qui lui était caché devient révélé.

-> La guémara (Taanis 9a) enseigne : "achèr bichvil chétit'achèr" = donne le masser afin de devenir riche.
De même qu'en aidant matériellement autrui, on a l'assurance de s'enrichir, de même en aidant autrui spirituellement, on a l'assurance de s'enrichir dans notre étude.

Un érudit en Torah s'adressa un jour au 'Hafets 'Haïm en lui disant qu'il voulait cesser d'enseigner la Torah aux autres et se concentrer plutôt sur sa propre croissance dans la Torah. Le 'Hafets 'Haïm répondit que les bottes que l'homme portait coûtaient environ cinq fois plus cher dans la petite ville d'où il venait que dans la grande ville de Varsovie, parce qu'à Varsovie, le volume des ventes était si important que les marchands pouvaient gagner plus d'argent avec moins de bénéfices par article. (gains sur les volumes de vente)
Le 'Hafets 'Haïm a ensuite explique que, de la même manière que la vente d'un plus grand nombre de chaussures permet d'obtenir un plus grand profit, même si le profit de chaque paire de chaussures est moindre, votre enseignement apporte davantage de Torah d'Hachem au monde, même si votre profit individuel est moindre.

"L'acte de perfection, c'est lorsque l'homme fait du bien à son prochain et le complète"
[Ram'hal - Déré'h Hachem 1, 3:12]

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Levi - 'Houkat) écrit que l'essence de la perfection est de corriger les gens par de bonnes paroles et de leur rappeler leur noblesse et la grande source sainte d'où provient leur âme, ainsi que de leur transmettre la satisfaction qu'Hachem tire des actions positives de chaque juif.

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-> La guémara (Témoura 16a) dit que lorsqu'un maître enseigne la Torah à son élève, Hachem illumine les yeux du maître et de l'élève.
Rachi explique que cela ne signifie pas que le rabbi ne doit pas travailler dur dans son étude. Ce que cela signifie, c'est qu'après que le rabbi a examiné son apprentissage, il y a une assistance céleste spéciale et Hachem illumine les yeux des deux pour qu'ils comprennent la Torah.

Un niveau supplémentaire de bénéfice est reçu par celui qui enseigne à ceux qui sont sur le chemin du retour à la judaïcité.

-> Afin de recevoir les premières Tables de la Loi, Moché a passé 40 jours au Ciel en y apprenant constamment la Torah. Lorsqu'il y est remonté ensuite pour recevoir les 2e Lou'hot, il a passé encore une fois 40 jours au Ciel.
=> Pourquoi était-il nécessaire que Moché passe 40 jours de plus au Ciel? En effet, il avait déjà appris toute la Torah la première fois. Pourquoi ne pas accepter les Lou'hot et redescendre immédiatement?

Le Sfat Emet cite la réponse suivante de son grand-père, le 'Hidouché haRim.
La première fois que Moché était au Ciel, on lui a enseigné la Torah qui devait être transmise aux justes (tsadikim). La deuxième fois, il passa son temps à apprendre la Torah des "baalé téchouva".
La guémara (Béra'hot 34b) indique : "À l'endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les plus justes ne peuvent se tenir".
Par conséquent, la Torah apprise après s'être repenti de la faute du Veau d'or était d'une qualité différente et d'une importance supérieure.

Le fait d'être de rapprocher autrui à Hachem, nous ouvre à ce haut niveau de : "Torat baalé téchouva".
[par exemple, selon le rav Eliyahou Svei, c'est une Torah pleine de nouveauté, de passion et d'excitation, ils ne prennent rien pour acquis, ... ]

-> Le rav Yaakov Kamenetsky a déclaré un jour que "la communauté juive religieuse (froum) n'a pas encore réalisé à quel point elle a besoin des baalé téchouva, parce qu'ils apportent avec eux un sentiment de fraîcheur et d'excitation dans ce qu'ils font".

-> En 1983, le rav Shach a visité pour la première fois Netivot Olam, une yechiva pour baalé téchouva. Il prononça un discours plein d'émotion et déclara que si une personne est aveugle pendant de nombreuses années et qu'elle est soudainement guérie, son bonheur de voir toutes les choses qui l'entourent est incomparable.
De même, a expliqué le rav Shach, une personne qui était spirituellement aveugle et qui soudain change de comportement et commence à percevoir la vérité éprouve un niveau de bonheur inégalé dans sa avodat Hachem.
Cela nous permet de comprendre l'excitation contagieuse qui peut imprégner l'essence d'une personne qui retourne vers Hachem, une excitation positive qui peut avoir un effet considérable sur nous.

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-> Yitro a dit à Moché Rabbénou qu'il voulait retourner dans son pays et ne pas continuer à voyager avec le peuple juif dans le désert.
Nos Sages disent que le désir de Yitro de retourner à ses racines était de répandre la vérité et d'y convertir tout le monde.
Moché demande à Yitro de rester avec le peuple juif et de ne pas partir. Il dit à Yitro qu'en restant avec le peuple d'Israël, il leur servira de "yeux" : "hayita lanu léénayim" (Béaaloté'ha 10,31).
=> Qu'est-ce que Moché voulait dire par là?

Le Daat Zékénim miBaalé HaTossafot explique que Moché disait à Yitro que tous ceux qui le verraient parmi le peuple juif recevraient une force extraordinaire de sa présence.
Yitro a renoncé à tant de choses de sa "vie antérieure" pour devenir un serviteur d'Hachem. Lorsque le klal Yisrael verrait Yitro parmi eux, ils tireraient force et motivation dans leur propre avodat Hachem en voyant les sacrifices et les changements qu'il a faits pour servir Hachem.

Séfirat haOmer & nature du yétser ara

+ Le Séfirat haOmer - Savoir que le yétser ara est plus grand d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une mitsva à une autre, ...

-> "Ils dirent : Rabbi Akiva avait 12 000 paires d'étudiants de Guivat à Antipras, et tous moururent pendant une même période parce qu'ils ne se traitaient pas avec respect. Nous apprenons qu'ils moururent tous entre Pessa'h et Shavouot"
[guémara Yébamot 62b]

-> " 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Kédochim 19,18) c'est un principe essentiel dans la Torah" [Torat Cohanim - Kédochim, paracha 2]

=> Nos Sages perçoivent le manque de respect entre les disciples de Rabbi Akiva comme le défaut qui leur causa une très grave punition. N'est-il pas très étonnant que ces grands hommes n'aient pas agi convenablement dans ce domaine alors que Rabbi Akiva lui-même enseignait que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même était un élément fondamental du service de D.? Comment est-il possible que ses disciples n'aient pas respecté le principe qu'il estimait essentiel?

De plus, le mystère s'épaissit au vu du commentaire des Tossafot (Kétoubot 62b) disant que Rabbi Akiva a toujours veillé à traiter ses prochains avec respect avant d'être devenu un talmid hakham.
Si Rabbi Akiva veillait tant à protéger la dignité d'autrui même pendant les années où il était ignorant, on peut s'imaginer le souci qu'il avait pour les autres une fois devenu le gadol hador (grand de la génération) et transmis l'enseignement "tu aimeras ton prochain comme toi-même est un principe essentiel dans la Torah".
=> Comment est-il possible que, dans l'académie de Rabbi Akiva, où l'on mettait un tel accent sur l'importance de traiter honorablement ses prochains, les disciples n'aient pas fait preuve du respect nécessaire envers eux ?

[La guémara dans Kétoubot raconte que Rabbi Akiva était "modeste et droit" même avant de devenir un talmid 'hakham. Tossafot demandent comment il est possible que durant ses années d'ignorance de la Torah, Rabbi Akiva ait dit : "Donne-moi un talmid 'hakham et je le mordrai comme un âne" (guémara Pessa'him 49b)? Cette déclaration ne semble pas refléter le raffinement de son caractère.
Les Tossafot répondent que cette remarque provenait, en fait, de son souci pour l'honneur de tous les êtres humains. Il croyait que les talmidé 'hakhamim adoptaient une attitude hautaine envers les hommes moins instruits qu'eux, erreur qui fut la cause de sa remarque cinglante. ]

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-> Il s'ajoute également le fait que les disciples/élèves de Rabbi Akiva ont péri justement pendant les jours qui séparent Pessa'h de Shavouot, une période de grande élévation spirituelle.
Le Ramban commente d'ailleurs que cette période ressemble à 'Hol Hamoëd : "Il nous a ordonné [d'observer] la fête des matsot pendant 7 jours, avec une sainteté avant et après eux, car tous sont saints et D. est parmi eux. Ensuite, Il a compté 49 jours, 7 semaines, comme les jours [de la création] du monde, et sanctifié le 8e jour comme le 8e jour de Souccot ; et les jours comptés dans cet intervalle sont comme 'Hol Hamoèd entre le premier et le huitième jour de Souccot ... C'est pour cette raison que nos Sages appellent toujours la fête de Shavouot la Conclusion, 'Atsérèr'."

[Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Atséret) enseigne de même : "les jours compté au milieu sont comme 'hol hamoéd ... et c'est pourquoi nos Sages appellent la fête de Shavouot Atsérét". (Atsérét = conclusion = fin d'une sorte de longue fête qui débute à Pessa'h)]

=> Comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu faire preuve de cette imperfection pendant une période aussi importante?

La solution est à chercher dans un sujet apparemment sans rapport : le commandement de la Torah d'offrir à Shavouot un sacrifice de céréale appelé "chté halé'hem" (les deux pains).
Contrairement à la plupart des offrandes de céréales qui ne sont pas levées, les "chté halé'hem" devaient être hamèts. Pour quelle raison?
Le Maharal explique (Tiférèt Israël, chap.25) : "Le 'hamèts [représente] le mauvais penchant ... L'obligation d'offrir les "chté halé'hem" 'hamèts ... fait allusion à l'enseignement de nos Sages : 'celui qui est supérieur à son prochain a un yétser ara supérieur au sien' (guémara Soucca 52a). Il convient donc que les 2 pains offerts à Shavouot en tant que remerciement soient 'hamets. Telle est la principale raison."

Les propos de Maharal introduisent une nouvelle interprétation de l'enseignement de nos Sages : "Celui qui est supérieur à son prochain a un mauvais penchant supérieur au sien".
Voici la façon la plus simple de le comprendre : les personnes d'un haut niveau spirituel ont une tendance plus forte à faire le bien et une tendance plus forte à faire le mal. Les tendances opposées doivent être de même intensité pour conserver à l'homme son libre arbitre.
Mais cette explication n'explique pas la pertinence de ce principe concernant l'offrande des "chté halé'hem" à Shavouot. Le Maharal comprend, visiblement, que ce principe a un champ d'application plus large que nous l'aurions pensé.

Les propos du Maharal montrent que la force du yétser ara est différente non seulement d'une personne à l'autre, mais d'un domaine à l'autre aussi. Le yétser ara peut avoir une force plus grande à des moments particuliers et dans certains domaines.
Pendant Shavouot, la fête qui marque le don de la Torah, nous atteignons un niveau élevé de sainteté et de spiritualité et en conséquence, le yétsèr ara devient plus fort.
A Shavouot, la Torah nous ordonne d'offrir un sacrifice qui fait allusion au yétser ara afin que nous prenions conscience de la force accrue du yéter ara ce jour-là et que nous sachions nous protéger de ses attraits.

[Cette explication nous aide à comprendre la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme se renouvelle chaque jour". Le Pné Yéhochoua demande : Pourquoi faut-il que le yéser ara 'se renouvelle' chaque jour? Qu'est-ce qui change d'un jour à l'autre?
Notre approche donne une explication à cette question : le yétser ara n'a pas la même force chaque jour. Les jours de potentiel spirituel plus grand, la force du yétser ara grandit en conséquence.
Nos Sages enseignent ainsi que le yétser ara de l'homme "se renouvelle" quotidiennement selon le degré du potentiel spirituel de ce jour-là. ]

On comprend ainsi comment les disciples de Rabbi Akiva n'ont pas fait preuve de respect l'un envers l'autre justement pendant la période de la Séfirat haOmèr. C'est justement à cause de la kédoucha (sainteté) et du potentiel spirituel de ces jours-là, un " 'Hol Hamoed" compris entre Pessa'h et Shavouot, que leur yétsèr ara s'est considérablement renforcé.
C'est la grandeur de cette période de l'année qui a accru leur yétser ara, et ils ont succombé à son influence.

[ Le 'Hida (Lev David - chap.30) écrit : "Pendant les jours du Omèr, il faut être particulièrement vigilant dans le service de D., la Torah et les mitsvot ... Il faut être particulièrement scrupuleux dans le domaine de la haine gratuite, car nous savons ce qui est arrivé aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa'h et Shavouot." ]

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+ Une mitsva plus grande :

-> Il semble que le principe "celui qui est supérieur a un mauvais penchant supérieur" s'étend à d'autres situations. Nous avons vu que l'homme supérieur a tendance à avoir un mauvais penchant plus fort, qui devient plus puissant à des périodes prédisposées au progrès spirituel.
On peut peut-être appliquer ce principe à l'observance "supérieure" d'une mitsva par rapport aux autres mitsvot.
Si un homme met l'accent sur une mitsva donnée et l'accomplit scrupuleusement, il peut être considéré comme "supérieur à son prochain" dans ce domaine. Selon ce principe de nos Sages, il est raisonnable de s'attendre à ce que le yétser ara essaie de faire échouer cet homme justement dans l'accomplissement de cette mitsva-là.

Cette idée peut résoudre l'autre question que nous avons posée à propos de la guémara dans Yebamot : comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu ne pas se témoigner de respect alors que cette mitsva était une donnée essentielle des enseignements de Rabbi Akiva?
D'après ce que nous venons d'apprendre, nous pouvons expliquer que le yétser ara poussant à transgresser cette mitsva très importante s'accrut de façon exponentielle justement parce qu'elle était essentielle.
A la yéchiva de Rabbi Akiva, on mettait l'accent sur le développement des bonnes midot et des relations interpersonnelles ; aussi, le yétser ara a redoublé d'efforts pour entraver l'observance de cette mitsva.
Malheureusement, comme en témoigne la guémara, il a réussi dans ses efforts.

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-> Cette compréhension de la faute des élèves de Rabbi Akiva doit nous aider à dissiper un certain degré d'autosatisfaction.
Lorsque nous réussissons à accomplir une certaine mitsva ou vivons un moment doté d'un potentiel spirituel accru, il faut veiller à ne pas nous assoupir en éprouvant un sentiment de sécurité illusoire du fait de nos réussites.
C'est justement dans ces moments d'élévation, et dans les choses où nous avons déjà réussi, que le yétser ara redouble d'efforts pour nous faire tomber.

Pendant les jours de Séfirat haOmer, la période de préparation au don de la Torah, nous devons impérativement garder à l'esprit cet avertissement de la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme l'attaque à nouveau chaque jour et cherche à le tuer". Notre seul recours est d'adopter les tactiques du yétser ara, et chaque jour, développer de nouvelles stratégies.
Tel est le sens de l'avertissement de nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "L'homme doit toujours inciter le vétser hatov contre le yétser ara".
Même après avoir lutté contre le mauvais penchant et l'avoir vaincu, souvenons-nous que la prochaine bataille est là, devant nous et qu'elle sera certainement plus acharnée encore que la dernière.

[d'après rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]