Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

On a demandé à Rav Né'houmiya ben Hakana à quoi il attribuait la bénédiction de vivre jusqu'à un âge avancé.
Il répondit : De tous mes jours, je n'ai jamais tiré d'honneur ou de gloire de la disgrâce d'un autre juif".
[guémara Méguila 28a]

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-> Le sucre qui se dissout adoucit la boisson. De même, une personne qui maîtrise son ego peut rendre la vie plus agréable aux autres.
[rav Its'hak de Vork]

-> Une personne qui veille à ne pas humilier les autres méritera d'avoir des enfants qui ne lui causeront jamais d'humiliation.
[Ménorat haMaor]

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-> Un jour où un juif ne fait pas une gentillesse n'est pas considéré comme un jour dans sa vie.
[Rabbi Moché de Kobrin)

-> Une âme peut descendre dans ce monde et vivre 70 ou 80 ans pour rendre un seul service à son prochain.
[Baal Shem Tov]

-> "Lorsqu'un rav ferme sa Guemara pour faire du 'hessed et de la tsédaka, sa guémara est toujours ouverte, même si elle semble fermée.
Mais lorsqu'un rav refuse de fermer sa guémara pour faire 'hessed, alors même si sa guémara semble être ouverte, elle est en réalité fermée"
[rav 'Haïm de Brisk]

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-> Si une personne n'est aucunement peinée par la souffrance de son ami, ses ancêtres ne se sont pas tenus à montSinaï.
[rav Mechel de Zlotchov)

Quelques conséquences de l’orgueil (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Quelques conséquences de l'orgueil (par le Ben Ich 'Haï) :

-> "Tout homme (אדם) qui fait preuve d'orgueil finira par être diminué."
[guémara Sota 5a]

-> L'homme a 3 partenaires : Hachem, son père et sa mère (guémara Nida 31a).
Les parents commencent le processus ; ensuite Hachem apporte sa contribution.

Les 3 partenaires sont évoqués dans le mot même mot אדם (adam - homme).
La première lettre aléf (א soit 1), fait allusion au D. unique. [aléf = composé de 2 youd et un vav = 26 (valeur du Nom Divin), et renvoie : "Aloufo Chel Olam" (le Maître du Monde). ]
Les deux dernières lettres (דם) sont numériquement égales à אב אם (av ém - père, mère).

Hachem dit de l'orgueilleux : "Lui et moi ne pouvons habiter dans un même lieu" (guémara Arachin 15b).
C'est pourquoi "tout homme (אדם) en qui il y a de l'arrogance à la fin sera diminué" = l'alef représentant la part de D., qui vient à la fin, le quittera.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "Tout homme (אדם) qui fait preuve d'orgueil finira par être diminué." [guémara Sota 5a]

-> "Il devient pauvre. Puisque les pauvres sont humbles, la punition de l'orgueil est la pauvreté."
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Si quelqu'un ... devient orgueilleux, il attire la colère (af - אף) sur le monde ...
Rava dit : Si deux érudits en Torah habitent la même ville et ne sont pas agréables l'un envers l'autre en matière de halakha, ils suscitent la colère (אף) et l'élèvent [contre eux-mêmes (Rachi)].
[guémara Taanit 8a]

-> Avant que D. ne crée le monde, la lettre א était appelée אף (af), ce qui signifie "colère".
Voyant que le monde ne pouvait exister ainsi, Il a ajouté un ל pour en faire אלף (alef). [selon le 'Hida - Na'hal Kédoumim]

Le lamed (ל) domine [par sa hauteur] le reste de l'alphabet hébraïque. Une personne qui pense qu'elle domine le reste de l'humanité enlève le lamed (ל) de אלף (aléf), laissant אף (af).
Ainsi, "[l'orgueilleux] apporte la colère [du Ciel] au monde".

Le lamed (ל) représente le limoud (לימוד - l'étude [de la Torah]). Si deux érudits en Torah ne sont pas agréables l'un pour l'autre dans la halacha, ils font une faille dans leur limoud.
Cela supprime le lamed (ל) de אלף (aléf), laissant אף (af) = "ils suscitent la colère et l'élèvent contre eux-mêmes".

L’impact de l’humilité sur nos prières (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'impact de l'humilité sur nos prières (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Si quelqu'un est humble ... sa prière n'est pas méprisée.
[guémara Sota 5b]

-> Parfois, Hachem refuse nos prières afin de nous épargner du mal.
Par exemple, si la pluie à un certain endroit provoque une invasion de sauterelles, D. peut, pour notre bien, refuser nos prières pour la pluie.

Hachem ne rejette jamais la prière des humbles. Mais plutôt, il va garder la prière pour un autre moment, ou bien il y répond immédiatement mais d'une autre manière, par exemple, en envoyant la pluie à un autre endroit.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Tu as entendu le désir des humbles, Hachem. Tu dirigeras leur cœur, Tes oreilles seront attentives. (Téhilim 10,17)

-> Hachem accorde 2 faveurs aux humbles. "Tu dirigeras leur cœur" pour qu'ils demandent ce qu'il faut, et "Tes oreilles seront attentives" à leur prière.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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-> Une personne orgueilleuse est une considéré comme défectueuse (baal moun ou).
[guémara Méguila 29a]

-> L'orgueil est détestable. Pourquoi la guémara utilise-t-elle le terme doux de "défectueuse"?
Une personne défectueuse ne peut pas offrir de sacrifices ; si elle le fait, le sacrifice n'est pas valable.
En l'absence du Temple, la prière remplace le sacrifice.
Une personne orgueilleuse est considérée "défectueuse/souillée", et notre guémara enseigne que sa prière n'est pas recevable. [à 'limage d'un sacrifice qui n'est pas valable/casher]
[[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> "Un béka (בקע) pour [ou : à] la tête" (béka lakoulkolét - Pékoudé 38,26)

-> Réarrangées, les lettres de בקע forment עקב (ékev - talon). Les humbles se considèrent comme le bas de l'échelle plutôt que comme le haut de l'échelle.
"Un בקע pour la tête" = l'humilité doit être présente dans nos pensées, et pas seulement dans notre comportement extérieur.
Et "un בקע pour la tête" = si une personne est humble, Hachem l'élèvera au sommet.

La racine בקע signifie également "percer". La prière des humbles est si agréable à D. qu'elle traverse les cieux et monte directement jusqu'à Lui.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Pékoudé]

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-> Si une personne est humble, on considère qu'elle a offert tous les sacrifices.
[guémara Sanhedrin 43b]

-> Non seulement la prière d'une personne humble monte directement vers Hachem, mais elle entraîne avec elle la prière des autres.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Il se tourne vers la prière des humbles et ne méprise pas leur prière" (Téhilim 102,18) = la prière des autres.
C'est pourquoi "si une personne est humble, on considère qu'elle a offert tous les sacrifices", des autres.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La prière d'une personne n'est pas entendue à moins qu'elle ne se fasse comme de la chair
[guémara Sota 5a (Ein Yaakov)]

-> Se rendre semblable à la chair, c'est se souvenir de sa fin. Cela signifie se rendre compte qu'il n'est pas comme la terre, qui dure, mais comme la chair, qui se décompose.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[ainsi, si nous voulons donner davantage de force à nos prières, alors nous devons travailler notre humilité. ]

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+ Un conduit de bénédictions :

-> Chaque jour, une voix céleste résonne et dit : "Le monde entier est nourri en l'honneur de [bichvil ; homilétiquement : par le conduit de] 'Hanina Mon fils.
Et 'Hanina Mon fils se contente d'une mesure de caroubes de la veille de Shabbat à la veille de Shabbat".
[guémaraTaanit 24b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Chené Eliyahou 2,4) enseigne :
Hachem, bienfaiteur des justes et des méchants, fait descendre l'abondance en réponse à la prière de tout homme. Cela ne signifie pas pour autant qu'il la recevra. Elle doit encore descendre par son canal (chvil). À ce moment-là, les accusateurs peuvent se plaindre qu'il n'en est pas digne et l'empêcher de l'atteindre.

Même dans une génération indigne, Hachem continue à faire descendre l'abondance. Les anges de la bonté la font passer par le canal d'un grand tsadik qui se contente de très peu.
Les accusateurs, sachant que le tsadik ne l'utilisera pas, mais ignorant qu'elle nourrira le monde entier, ignorent son passage par ce conduit.

Un tel tsadik était Rabbi 'Hanina ben Dossa. Alors qu'il vivait dans la plus grande pauvreté, se contentant d'une mesure de caroube, le monde entier était nourri par son conduit.
Le monde entier et Rabbi 'Hanina bénéficiaient tous deux de cet arrangement. Le monde était nourri, et pour avoir soutenu le peuple juif, Rabbi Hanina avait une part à toutes leur mitzvot.

Ainsi, "tel fait le riche et n'a rien, tel fait le pauvre et possède une grande richesse." (Proverbes 13,7).
Si une personne mène une vie de riche et d'orgueilleux, ses accusateurs bloqueront le flux de l'abondance vers elle. S'il vit humblement, comme Rabbi Hanina ben Dosa, son conduit sera rempli de richesses.

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-> "Je suis noire et belle" (Chir haChirim 1,5). dit la congrégation d'Israël : Je suis noir devant moi-même, et beau devant mon Créateur.
[Chir haChirim rabba]

-> Son créancier a convoqué Réouven au tribunal pour défaut de paiement d'une dette importante. À vrai dire, Réouven avait l'argent mais n'avait pas envie de s'en séparer. Il décida de jurer qu'il ne pouvait pas payer.
Le jour du procès venu, Réouven demanda à son serviteur de préparer sa plus belle voiture et ses vêtements les plus coûteux pour se rendre au tribunal.
Sa femme protesta. "Tu es en train de miner ta propre crédibilité", dit-elle. "Comment peux-tu aller à la cour [de justice] comme un roi et prétendre que tu ne peux pas payer ta dette? Mets des haillons et prends une charrette en ruine. Alors peut-être qu'ils te croiront".

Hachem exige de nous un service important. Notre seule défense pour ne pas remplir notre obligation est de prétendre que nous sommes trop petits pour la tâche.
Pour étayer cette affirmation, nous devons nous présenter devant Lui dans la prière, humbles et honteux de nos insuffisances. Nos Sages nous ont donc conseillé de nous tenir dans une position basse lorsque nous prions, comme il est écrit : "C'est des profondeurs que je t'ai appelé, Hachem" (Téhilim 130,1 ; Béra'hot 10b).

Il est certain que lorsqu'une personne offrait un sacrifice sur l'autel dans l'espoir de recevoir l'expiation, elle venait avec crainte, humilité et soumission. Elle pouvait alors plaider : "Voulez-vous juger une personne aussi indigne?".
Mais s'il se sentait plein de vertus, il mettait à nu son propre laxisme dans le service d'Hachem. C'est ainsi qu'il est écrit : "Tu ne monteras pas par tes vertus (ma'alot) sur mon autel, afin que ta nudité n'y soit pas exposée" (Yitro 20,22 ; Ohel Yaakov).

=> Israël dit ainsi : "Je suis noir devant moi-même, et beau devant mon Créateur" = si je sais moi-même que je suis indigne, je peux espérer être beau devant mon Créateur.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

L’orgueil & idolâtrie (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'orgueil & idolâtrie (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le fils de David (le machia'h) ne viendra pas tant que les orgueilleux n'auront pas disparu du peuple juif. [guémara Sanhédrin 98a]

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+ L'orgueil est interdit même pour les non-juifs :

-> Toute charité ... que font les nations idolâtres est pour elles une faute, parce qu'elles ne la font que pour se glorifier. Et quiconque se vante tombe dans le Guéhinam, comme il est écrit : "L'orgueilleux et le hautain, le méprisant est son nom, agit avec une colère orgueilleuse" (Michlé 21,24)". Et la "colère" se réfère au Guéhinam. [Baba Batra 10b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou)
Nous pourrions penser que l'orgueil n'est interdite qu'aux juifs, puisque les 7 commandements Noa'hiques donnés aux non-juifs ne la mentionnent pas.
Notre guémara enseigne que "quiconque", même un non-juif, qui se vante tombe dans le Guéhinam.
En effet, le verset dit qu'un "zéd" orgueilleux tombe au Guéhinam, et "zéd" fait référence aux non-juifs (guémara Méguila 17b).
=> Mais pourquoi l'arrogance/l'orgueil est-elle interdite aux non-juifs?

L'orgueil est un accessoire de l'idolâtrie ; "toute personne qui fait preuve d'orgueil, c'est comme si elle adorait des idoles" (guémara Sotah 4b).
Et l'idolâtrie est interdite par les 7 commandements Noa'hiques.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Nous ne sommes pas susceptibles de commettre l'idolâtrie ; pour nous, le danger réside dans les fautes qui s'y apparentent : la colère (Zohar - Toldot 27,2), ignorer les appels à la charité (Baba Batra 10a), revenir sur sa parole (Sanhedrin 92a), nommer un juge indigne (Sanhedrin 7b), et l'orgueil (Pessikta Zoutreta - Béaaloté'ha 12,2).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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-> Quand il n'y aura plus d'orgueilleux, il n'y aura plus d'idolâtrie. [guémara Sanhédrin ; Rachi]

-> Quel est le lien entre les personnes orgueilleuses et l'idolâtrie?

Les idolâtres prétendent qu'ils ne font qu'honorer les serviteurs de D., et c'est à partir de la grandeur du serviteur que l'on vient à reconnaît la grandeur du maître.
Nous leur répondons : On n'honore pas un serviteur en présence de son maître. Puisque la Présence divine réside dans ce monde, tout ce qui se trouve dans ce monde est un serviteur en présence de son maître.

L'orgueilleux, cependant, fait partir la Présence divine, et notre réfutation de la défense des idolâtres tombe alors à l'eau. Mais "Quand il n'y aura plus de gens orgueilleux", il n'y aura plus d'idolâtrie.
[Ben Yéhoyada]

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-> Une personne qui fait preuve d'orgueil, il convient de l'abattre comme un Achéra.
[guémara Sotah 5a]

-> Quel est le rapport entre un arbre utilisé pour l'idolâtrie et l'orgueil?
Le mot אשירה (Achéra), est composé de אש (éch - feu), et de ירה (abattre).
L'orgueil provient de l'élément spirituel qu'est le feu, et une personne arrogante doit être renversée.

Parmi les différents noms du peuple juif, le plus exalté est ישראל (Israël). Il se termine par le grand ל, qui domine les autres lettres de l'alphabet hébraïque, ce qui indique qu'en fin de compte, "Hachem ton Dieu t'élèvera au-dessus de toutes les nations de la terre" (Ki Tavo 28,1).

Chaque juif est également appelé ישראל. Mais s'il est hautain, la ligne verticale supérieure du ל quittera sa place et descendra, transformant ainsi ל en ה et ישראל en אשירה (Achéra).
C'est pourquoi "une personne qui fait preuve d'arrogance, il convient de l'abattre comme un Achéra".

La souffrance (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La souffrance (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> S'il se repent, son défaut descendra dans les royaumes inférieurs et il y recevra son châtiment ; s'il ne se repent pas, il montera dans les royaumes supérieurs pour l'appeler au jugement dans le monde à venir, à l'endroit où il a commis son défaut ....
Ce n'est pas en vain que les Sages ont dit : "Là où ils ont dit de prolonger, il n'est pas permis d'abréger ; là où ils ont dit d'abréger, il n'est pas permis de prolonger" (guémara Béra'hot 11a).
[Tikuné Zohar 70]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Lorsqu'une personne commet un péché, des forces du mal sont créées à partir de ses fautes. Ces forces lui apportent souffrance et punition, comme il est écrit : "Ton mal t'affligera" (Yirmiyahou 2,19).

S'il se repent, les forces du mal descendent sur terre et le frappent ici. En souffrant quelque peu dans ce monde temporaire, il échappe au jugement dans le Guéhinam et au châtiment dans le monde à venir, qui est éternel.

Mais s'il ne se repent pas, les forces du mal nées de ses péchés deviennent beaucoup plus dangereuses. Plutôt que de le frapper dans ce monde temporaire, elles le convoquent au jugement et exigent qu'il soit puni dans le monde éternel, qu'il a violé en transgressant les paroles éternelles de la Torah.

S'il existe un argument en faveur de la prolongation du châtiment du fauteur parce qu'il a enfreint le royaume supérieur, l'ange défenseur n'est pas autorisé à abréger ses souffrances en les lui infligeant dans ce monde temporaire.
Et lorsque la réduction de sa punition est justifiée, l'ange poursuivant n'est pas autorisé à exiger qu'il soit puni dans le monde éternel.

[ainsi les souffrances dans ce monde permettent d'avoir notre châtiment à un prix extrêmement bas, par rapport à ce qu'on aurait à payer suite à notre jugement après notre mort.]

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-> La colère d'Hachem contre les justes de ce monde est meilleure que son sourire contre les réchaïm dans ce monde.
[guémara Shabbath 30b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Les seules choses qui appartiennent vraiment à une personne sont les bonnes actions qu'elle accomplit et la récompense qu'elle en reçoit.
"Sa richesse, sa santé et même ses enfants ne sont pas vraiment les siens ; ils appartiennent à D.
Lorsque Hachem punit un tsadik dans ce monde, Il récupère ce qui est sien, c'est-à-dire qu'Il récupère la dette du tsadik en lui prenant quelque chose qui appartenait à D. en premier lieu. Ce qui appartient vraiment au tsadik, la récompense de ses bonnes actions, reste intact.
En revanche, lorsque D. gratifie les réchaïm dans ce monde, Il leur donne ce qui leur appartient et il ne leur restera rien dans le monde à venir.
C'est pourquoi la guémara dit que la colère de D. contre les justes dans ce monde est meilleure que le bien qu'Il donne aux méchants dans ce monde.
[...]
Le châtiment que D. inflige aux justes dans ce monde est bon pour eux. Comment le savez-vous?
Par le bien qu'Il accorde aux réchaïm dans ce monde.
"S'il en est ainsi pour ceux qui Le contrarient, combien plus en est-il pour ceux qui font Sa volonté!" (Rabbi Yossi - guémara Shabbath 30b). Il faut donc que les souffrances des justes soient bonnes.

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-> Tout comme l'olive atteint sa perfection à la fin, Israël atteindra sa perfection à la fin.
[guémara Ména'hot 53b]

-> Bien qu'une olive puisse être consommée en tant que fruit, ce n'est pas son état ultime. Elle n'atteint sa perfection que lorsqu'elle est pressée en huile, comme l'indique la "fin" du mot זית (zayit - olive).
En écrivant pleinement les lettres du mot "zayit, on a זין יוד תו, et les dernières lettres forment נוד (un flacon), dans lequel l'huile est stockée,

Israël aussi atteindra finalement la perfection, la tranquillité et la grandeur à travers la souffrance, qui fait sortir l'homme de son corps.
C'est ce qu'indique la "fin" du mot ישראל : dans l'alphabet hébraïque les lettres qui suivent ces lettres s'écrivent כתש בם (les presser).
Ainsi, Israël "atteint sa perfection à la fin".
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "J'ai voulu les racheter, mais ils m'ont menti" (Ochéa 7,13). J'ai pensé les racheter par leur argent [c'est-à-dire par une perte financière] dans ce monde afin qu'ils méritent le monde à venir, mais ils ont proféré des mensonges contre moi.
C'est ce que Rav Poppi a dit au nom de Rava : Que signifie [le verset] "J'ai affligé et fortifié leurs bras, mais ils m'attribuent le mal" (Ochéa 7:15)? Hachem a dit : "J'avais l'intention de les affliger dans ce monde afin que leurs bras soient fortifiés dans le monde à venir, mais ils m'attribuent le mal."
[guémara Avoda Zara 4a]

-> Selon le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avor) :
Les épreuves qu'une personne subit dans ce monde sont pour son propre bien, pour lui éviter des souffrances plus graves dans ce monde et pour préserver sa récompense intacte dans le monde à venir.

La guémara rapporte l'histoire de Rabbi Eliezer, qui tomba malade. Les disciples qui vinrent lui rendre visite pleurèrent, à l'exception de Rabbi Akiva qui rit. Ils lui dirent : "Akiva, nous pleurons et toi tu ris?
Il répondit : "Pourquoi pleurez-vous ?"
"Un rouleau de la Torah souffre, dirent-ils, et nous ne devrions pas pleurer?"
"C'est pour cela que je ris", répondit-il. "Lorsque j'ai vu que les produits de mon maître ne se gâtaient jamais, je me suis inquiété de savoir si mon maître avait déjà reçu sa récompense dans ce monde. C'est pourquoi je suis maintenant heureux."
"Akiva, dit Rabbi Eliezer, ai-je négligé une partie de la Torah?"
"Notre maître nous a enseigné, répondit Rabbi Akiva, qu'il n'y a pas une personne au monde qui n'ait jamais péché ..."

Si une personne est riche et insouciante [de la volonté d'Hachem], elle devrait s'inquiéter de ce que sa richesse ne lui vienne de sa récompense dans le monde à venir, et dans ce cas, il utilise sa récompense éternelle dans ce monde temporaire.

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-> Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort, comme il est écrit : "Quand tu mangeras le travail de tes mains, tu seras heureux, et tout ira bien pour toi" (Téhilim 128,2).
Tu seras heureux dans ce monde, et tout ira bien pour toi dans le monde à venir.
[Pirké Avot 4,1]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avor) écrit :
Si vous gagnez difficilement votre pain, soyez heureux dans ce monde, car vos difficultés montrent que vous n'utilisez pas ici une partie de votre récompense éternelle. Et ce sera bon pour vous dans le monde à venir, car vous y recevrez votre récompense intacte.
C'est ainsi que Rabbi Eliezer ben Yaakov a dit : Tant qu'une personne mène une vie facile, elle n'a pas d'expiation pour ses péchés. C'est par la souffrance qu'il devient agréable à D., comme il est écrit : "Celui qu'Hachem aime, il le reprend" (Michlé 3,12). (Sifri Vaét'hanan 32).

[ex: il est à noter que selon nos Sages la souffrance que nous mettons à étudier la Torah de toutes ses forces, peut permettre de nous dispenser de souffrances qu'on aurait eu dans d'autres domaines de la vie.
On peut citer : "la souffrance s'éloigne de la personne qui étudie la Torah" (guémara Béra'hot 5a). ]

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-> Rabbi Elazar dit : La moquerie est difficile, car elle commence par la souffrance et se termine par la destruction.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> La souffrance qui expie les fautes d'une personne est une vie et une rectification.
Mais si la personne qui souffre se moque et n'accepte pas la souffrance, elle n'expie pas et est donc considérée comme une destruction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[pour qu'une souffrance fasse son effet, nous devons reconnaître qu'elle vient avec précision d'Hachem, pour notre bien ultime. ]

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-> Le Yitev Lev observe que les lettres de "Néga" (נגע), plaie ou souffrance, sont les mêmes que celles de "Oneg" (ענג), délice.
La différence entre נגע et ענג réside uniquement dans la position de la lettre ע (ayin), qui se trouve au début de ענג mais à la fin de נגע.
L'inversion de la position de la lettre ayin transforme la détresse en délice.
Qu'est-ce que cela signifie?

Nos Sages ont enseigné que les justes changent l'attribut de la stricte justice en attribut de la miséricorde en acceptant leur souffrance avec amour et en croyant que c'est pour le mieux.
Cette croyance transforme le נגע en ענג, la détresse en plaisir.
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Tazria 13,55)]

[on voit que le fait d'accepter nos souffrances avec amour, permet de transformer la rigueur qui est sur nous en miséricorde.]

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-> Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya se rendit un jour dans une grande ville romaine. On lui dit : "Il y a un enfant [juif] en prison ..."
Il alla se placer à l'entrée de la prison et dit : "Qui a donné Yaakov au pillage et Israël aux pillards?" (Yéchayahou 42,24).
L'enfant répondit : "N'est-ce pas Hachem? Celui-là (zou) contre lequel nous avons péché" (Yéchayahou 42,24).
L'enfant dit [Rabbi Yéhochoua] : "Je suis sûr qu'il deviendra une autorité halakhique en Israël."
[Guittin 58a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
L'enfant ne faisait que compléter le verset que le Sage avait commencé. Quelle intelligence Rabbi Yéhochoua a-t-il donc perçue chez lui?
Il faut croire que l'échange s'est déroulé à un niveau plus profond qu'il n'y paraît à première vue.

Rabbi Yéhochoua demandait : La source de ce malheur est-elle la Providence divine (hachgakha) ou la dissimulation de Son visage (hester panim)?
Certaines épreuves sont provoquées par la Providence pour produire l'expiation. Il est possible d'être sauvé de ces épreuves par la prière ou par un effort physique ou matériel ; un peu de douleur suffit à l'expiation, et D. dispense celui qui la subit du reste.
Cependant, si une personne est extrêmement racha, elle est livrée aux exécuteurs de la justice pour qu'ils en fassent ce qu'ils veulent ...

Rabbi Yéhochoua a demandé : "Qui a donné Yaakov en butin?" = cette souffrance est-elle le fruit de la Providence ou de la dissimulation de Son visage? L'enfant répondit : "N'est-ce pas Hachem? Celui (zou) contre lequel nous avons péché".
L'enfant a habilement mis l'accent sur le mot zou, qui implique quelque chose que l'on peut montrer du doigt. Il voulait dire : "Cette Présence Divine (Chékhina) au-dessus de nos têtes a provoqué le malheur sur nous, et puisque le malheur vient de la Providence, le salut est susceptible d'être obtenu par la prière ou par des moyens physiques.

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+ Ouvrir les Portes :

-> "Hachem m'a fait souffrir, mais il ne m'a pas livré à la mort. Ouvre-moi les portes de la justice" (Téhilim 118,18-19)

La souffrance ouvre les 2 portes de la juste récompense : la porte de la terre d'Israël, où l'on recevra les dividendes de notre souffrance, et la porte du monde à venir, dans laquelle recevoir le principal.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4, Kala 3]

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-> Celui que Hachem, aime, il l'humilie par la souffrance.
[guémara Béra'hot 5a]

-> La guémara dit "humilie" plutôt que "réprimande" pour nous enseigner que, par la souffrance, Hachem aide la personne à acquérir le merveilleux trait de caractère qu'est l'humilité.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Un esclave s'affranchit par la perte d'un œil ou d'une dent, qui n'est qu'un des membres d'une personne, et à plus forte raison par la souffrance, qui purifie tout le corps d'une personne.
[guémara Béra'hot 5a]

-> La Torah enseigne qu'un esclave cananéen qui perd un œil ou une dent est libéré.
De même, celui qui a fauté et est ainsi devenu l'esclave du mauvais penchant est libéré de son esclavage par la souffrance.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Le Maharcham considère le passage talmudique différemment. Il note qu'un esclave n'est libéré que lorsque les dommages subis par sa dent ou son œil a été infligé par son maître ; si le dommage a été infligé par une autre personne ou s'est produit de lui-même, il reste un esclave.
La leçon de la dent ou de l'œil, celui qui souffre devient libre, n'aide que celui qui reconnaît que sa souffrance vient de son Maître, Hachem.
Si elle pense qu'elle vient d'autres sources, alors cette leçon ne l'aide pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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+ L'échange :

-> Ceux qui n'ont pas d'échanges, et qui n'ont pas craint Dieu. (Téhilim 55,20)

-> Dans sa bonté, Hachem fait des "échanges" pour les personnes qui méritent de mourir de leurs péchés.
Il recouvre les dettes d'une personne par le bien [qu'Il lui a accordé - Rachbam] : le riche par son bœuf, le pauvre par sa brebis, l'orphelin par son œuf, la veuve par sa poule.
Il cause à une personne une perte financière et expie son corps (selon le Rachbam). [guémara Pessah'im 118a]

-> Le Ben, Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) écrit :
Nous pouvons en déduire que lorsque nos biens se brisent ou se perdent, les pertes peuvent être un échange contre notre vie.
En plus de nous sauver de la mort, l'échange a un autre but : éveiller notre crainte du ciel et nous amener à nous repentir de nos fautes passées et à être plus attentifs à ne pas fauter à l'avenir.
Mais les réchaïm qui prospèrent sans subir de pertes s'enfoncent encore plus dans leur méchanceté. Parce qu'ils "n'ont pas d'échange", ils "ne craignent pas D.".

-> Tous les malheurs qui arrivent à une personne sont des réprimandes que D. lui adresse, et ces reproches sont bien plus efficaces que les paroles.
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Kédochim 19,17) ]
[ainsi, plutôt que de voir en nos souffrances comme un désamour d'Hachem à notre égard, la réalité est à l'opposé : par cela Hachem désire que nous nous corrigeons dans ce monde éphémère pour mériter d'être éternellement le plus proche de Lui, avec le plus de joie et de bénédictions. ]

-> La congrégation d'Israël a dit devant Hachem : "En m'affligeant, Tu deviens mon bien-aimé" (midrach Chir haChirim 1,60)
Les afflictions que D. inflige à Israël, aussi amères soient-elles, sont pour le bien d'Israël. Grâce à elles, il ne nous abandonnera jamais, mais il nous ramènera à Lui pour que nous soyons aussi proches que nous l'étions autrefois (une âme juive provient de l'intériorité d'Hachem, du Trône de Gloire).
Ainsi : "En m'affligeant, Tu deviens mon bien-aimé".
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma 2]

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-> Hachem est juste, car je me suis révolté contre sa parole. Écoutez, je vous prie, tous les peuples, et voyez ma douleur ; mes jeunes filles et mes jeunes gens sont partis en captivité. (Eikha 1,18)

-> Israël dit aux nations du monde : Si vous voyez que j'ai péché et que j'ai été puni par l'exil, ne vous étonnez pas si, soudain, je suis racheté. Certes, j'ai fauté et mon châtiment était juste. Mais mon exil a été si amer qu'il expie mes fautes. La douleur des jeunes sans faute qui sont allés en captivité contribue également à effacer ma "dette". En fait, la multitude de souffrances qui m'ont frappé est une bonté de D., car elles me permettent d'être racheté d'autant plus tôt.
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Zion]

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-> Si une personne voit qu'elle souffre, elle doit examiner ses actes. [guémara Béra'hot 5a]

-> Au début, lorsque Hachem envoie un rappel pour corriger un comportement, la souffrance est légère. Puis, si la correction n'est pas faite, la souffrance augmente progressivement en intensité.
Dans un premier temps, la souffrance n'est évidente que pour celui qui souffre ; dans un second temps, lorsqu'elle s'intensifie, elle devient apparente pour tout le monde.
La guémara enseigne donc que dès le début, lorsque seule la personne elle-même voit cette souffrance, elle doit rechercher ses actes.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Si une personne voit que la souffrance s'abat sur elle, elle doit chercher dans ses actes ... . Si elle a cherché et n'a pas trouvé, elle doit l'attribuer à une étude insuffisante de la Torah ...
Si elle l'attribue à une étude insuffisante de la Torah et qu'elle ne disparaît pas, il doit savoir qu'il s'agit de châtiments par amour.
[guémara Béra'hot 5a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Une étude insuffisante de la Torah est une faute grave.
[le Ben Ich 'Haï développe qu'il faut bien calculer le temps nécessaire pour gagner de quoi vivre (le surplus peut être considéré comme une perte d'étude de Torah), et faire en sorte que le restant soit au maximum utilisé pour étudier. ]
Il existe d'autres exemples d'étude insuffisante de la Torah qui risquent de passer inaperçus : prendre le temps d'étudier pour faire une mitsva qui aurait pu être accomplie par d'autres ; ou demander à d'autres de vous rendre un service qui les éloigne de leur étude de la Torah.

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-> Si une personne est capable d'étudier la Torah mais ne le fait pas, Hachem lui inflige une affliction affreuse qui la ruine.
[guémara Béra'hot 5a]

-> L'affliction "affreuse/laide" est la pauvreté. En effet, l'indigent est laid et méprisé aux yeux des gens, même s'il est sage ou s'il s'habille élégamment .... tandis que le riche est respecté même s'il ne le mérite pas.

Pourquoi la guémara enseigne-t-elle que la pauvreté est la punition pour avoir perdu du temps qui aurait pu être utilisé pour l'étude de la Torah?
Yaakov et Essav se sont partagés ce monde et l'autre : Essav a pris ce monde, Yaakov le monde à venir. Yaakov n'a pas droit à la richesse ou au luxe dans ce monde, car c'est la part d'Essav, mais il y a une exception.
Selon la loi de la Torah, un trésor rejeté par la mer appartient à celui qui l'a trouvé. Ce principe peut également être compris dans un sens métaphorique. La "mer" est une métaphore couramment utilisée pour désigner le vaste ensemble des connaissances de la Torah.
Yaakov n'a droit à la richesse que si elle est rejetée sur le rivage par la mer, et il ne la rencontre que lorsqu'il étudie la Torah. Il n'y a ici aucune violation de l'accord entre Yaakov et Essav, car l'étude de la Torah par Israël fait que ce monde, la part d'Essav, continue d'exister.
Il s'ensuit qu'un juif qui n'étudie pas la Torah devrait être pauvre.

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-> Autrefois, lorsque le peuple juif se trompait, il y avait des prophètes pour lui révéler ses défauts et lui permettre de se repentir.
Maintenant qu'il n'y a plus de prophétie, Hachem les informe de la nécessité de se repentir en leur envoyant des malheurs.
Afin d'inciter les gens à se repentir, Hachem leur envoie des épreuves par étapes, en commençant par de petites difficultés et en terminant par de graves épreuves.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, téchouva 1]

[il développe aussi l'idée que : "si une personne sert Hachem de toutes ses forces [malgré la souffrance/malheur], alors elle sera sûrement consolée de sa douleur matérielle, car la mitsva qu'elle a accomplie lui apporte la sérénité. Au moins, elle s'est préparée quelque chose pour le monde à venir.
Mais si elle souffre beaucoup de son gagne-pain et qu'elle n'occupe pas son âme avec la Torah et les mitsvot, comment sera-t-elle réconfortée? Elle est perdant sur les deux tableaux. ]

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+ Mesure pour mesure :

-> A toi, Seigneur, la bonté, car tu rends à chacun ce qu'il a fait. (Téhilim 62,13)

-> Parfois, le mauvais penchant essaie de nous convaincre qu'une chose interdite est en fait permise. Après l'avoir fait, nous ne nous rendons pas compte que nous avons péché et que nous devons nous repentir.
Hachem, dans sa bonté, nous envoie la souffrance pour nous faire prendre conscience que nous avons péché. Et pour nous aider à comprendre en quoi consistait ce péché, il utilise le principe de mesure pour la mesure : nous souffrons dans un domaine similaire à celui dans lequel nous avons fauté.
Nous pouvons alors reconnaître notre péché, nous repentir et être purifiés.
[Ben Ich 'Haï - drouchim]

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-> Hillel l'Ancien se promenait un jour sur la route, lorsqu'il entendit des cris venant de la ville. Il dit : "Je suis sûr que ce n'est pas dans ma maison". [guémara Béra'hot 60a]

-> Rabbi Almosnino demande : Comment Hillel, qui était extrêmement humble, a-t-il pu parler d'une manière qui semble arrogante?
Il répond : "Hillel était si humble qu'il était persuadé que toute souffrance qui lui arrivait avait pour but d'expier ses fautes, et il se réjouissait donc de ses souffrances.
Il enseigna donc à sa famille à ne pas crier de douleur, mais à se réjouir. Ainsi, lorsqu'il entendait des cris, il était sûr qu'ils ne provenaient pas de sa maison, car dans sa maison, les gens acceptaient leurs souffrances avec joie.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]

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+ Etre patient :

-> "Soyez patient dans votre jugement" (Pirké Avot 1,1)

-> Au lieu de nous plaindre et de nous mettre en colère contre Hachem lorsque l'adversité nous frappe, nous devrions supporter nos souffrances avec patience, en silence, et placer notre espoir en D. jusqu'à ce que le mal se transforme en bien.
"Patience dans le jugement” = lorsque vous êtes jugés et puni, attendez patiemment le salut d'Hachem.

Il est écrit dans la guémara (Yébamot 121a) :
Rabban Gamliel dit : Une fois, je voyageais sur un bateau et j'ai vu un bateau se briser. J'étais triste au sujet d'un érudit de la Torah qui s'y trouvait. Qui était-ce? Rabbi Akiva. Lorsque j'ai débarqué, il est venu s'asseoir et a discuté de halakha devant moi.
Je lui ai dit : "Mon fils, qui t'a sauvé?".
Il répondit : "Une planche d'un bateau est venue à moi. Devant chaque vague qui s'abattait sur moi, je baissais la tête. [La vague a alors roulé sur mon dos et s'est retirée (Rachi)]."

=> Nous devrions apprendre de Rabbi Akiva à baisser la tête avant chaque vague de douleur.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]

-> Lorsque nous nous trouvons dans les ténèbres de la souffrance, nous ne devons pas désespérer de la miséricorde d'Hachem. Nous devons penser à la lumière qui finira par venir, nous apportant paix et prospérité.
[Ben Ich 'Haï - chana richona - Chémot]

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-> Hachem a donné à Israël 3 cadeaux, qu'il n'a pu offrir que dans la souffrance : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir.
[guémara Béra'hot 5a]

-> Les 3 cadeaux sont donnés dans la souffrance pour tester notre coeur et déterminer pourquoi nous les voulons, car ce n'est que si nous voulons des dons pour le ciel que nous sommes dignes de les recevoir.
Même si D. connaît nos pensées, Il nous teste pour montrer ce qu'il y a dans nos cœurs et pour augmenter notre récompense.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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+ Les juifs sont différents des non-juifs :

-> De toutes les familles de la terre, je n'ai connu que toi ; c'est pourquoi je frapperai sur toi toutes tes iniquités/fautes. (Amos 3,2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Vayéchev) écrit :
Israël pourrait se plaindre que D. l'afflige parce qu'il viole les interdits et n'accomplit pas les mitzvot : "Toutes les autres nations n'observent pas les commandements positifs et négatifs et vivent pourtant dans la paix et la prospérité. Si nous les observons, mais que nous en transgressons une partie, pourquoi nous infliges-tu des souffrances ? Compare-nous avec les autres nations, et Tu verras comme nous sommes justes!"

Hachem répondit : Comment pouvez-vous être comparé à eux? Retournez au début et voyez pourquoi c'est à vous, et non à eux, que j'ai ordonné de vous éloigner du mal et de faire le bien. La raison en est que vos âmes se trouvent sur un plan entièrement différent du leur".

Le midrash (Vayikra 11,2) l'illustre par une parabole.
Un médecin est allé avec son assistant faire 2 visites à domicile.
Dans la première maison, il trouve le patient gravement malade. Il prescrit immédiatement des médicaments et donne une longue liste d'instructions sur le régime alimentaire.
Dans la maison suivante, le patient était dans un état plus grave, mais le médecin lui a dit qu'il pouvait manger ce qu'il voulait.

Après leur départ, l'assistant a demandé au médecin pourquoi il avait donné tant d'instructions au patient le moins malade et aucune au patient le plus gravement atteint.
"C'est simple", répond le médecin. "Le premier a de bonnes chances de guérir, alors je lui ai prescrit des choses pour l'aider. Le second est comme mort. Les médicaments, les cataplasmes et les pilules ne peuvent rien pour lui, alors pourquoi devrais-je rendre ses dernières heures amères sans raison? Laissons-le manger, boire et s'amuser autant qu'il le peut."

Les nations du monde sont comme le patient gravement malade ; Israël, comme le patient dont le cas est plus léger.
Les âmes d'Israël sont d'une nature entièrement différente des âmes des nations, et il n'est donc pas possible de faire des comparaisons. C'est pourquoi Hachem nous visite dans la souffrance.
"Il nous dit : "Vous ne pouvez pas vous comparer aux nations. Reprenons l'affaire depuis le début. Pourquoi ai-je donné les 248 commandements positifs et les 365 commandements négatifs à vous et non à eux?
Parce que vos âmes sont aussi différentes des leurs que les vivants le sont des morts. Vos âmes sont devenues malades et peuvent être guéries par les mitsvot. Mais les leurs, comme les malades incurables, ne peuvent pas être guéris ; alors pourquoi leur donner des mitsvot?

"c'est pourquoi je frapperai sur toi toutes tes iniquités/fautes" = afin de vous purifier, pour que vous vous repentiez et que vous soyez guéris de votre maladie.
Mais les nations ne peuvent être purifiées et rectifiées par la souffrance, c'est pourquoi je n'afflige une nation que lorsque son heure est venue d'être anéantie."

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+ Souffrances d'amour :

-> Si quelqu'un voit que des malheurs s'abattent sur lui, il doit examiner ses actes ... . S'il examine et ne trouve pas ... on sait qu'il s'agit de souffrances d'amour. [guémara Béra'hot 5a]

-> Rachi : Hachem l'afflige en ce monde sans qu'il ait commis le moindre péché, afin d'augmenter sa récompense dans le monde à venir au-delà de la valeur de ses mérites.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Sur l'ordre de D., le prophète Michayhou demanda à un homme de lui donner des coups, et l'homme s'exécuta (I Méla'him 20,35 et suivants).
Nos Sages enseignent que le saignement du prophète a expié pour Israël ; la douleur du prophète parfaitement juste était équivalente à la souffrance de plusieurs milliers de personnes ordinaires. En conséquence, lors de la guerre qui suivit entre le roi Achab d'Israël et le roi d'Aram, pas un seul soldat d'Israël ne fut tué.

La souffrance de tout tsadik, même s'il n'est pas prophète, sauve Israël des mauvais décrets et lui donne le temps de se repentir. Puisque sa souffrance les a maintenus en vie et leur a permis d'accomplir des mitsvot et de faire de bonnes actions, le tsadik a une part de ces mérites.
Ainsi, sa récompense est augmentée par sa souffrance.

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+ La machia'h :

-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi trouva Eliyahou ...
Il lui demanda : "Quand le Messie viendra-t-il?
Il répondit : "Va le lui demander."
"Où est-il assis ?"
"A l'entrée de Rome.
"Comment le reconnaîtrai-je ?
"Il est assis au milieu des pauvres qui souffrent. Tous enlèvent leurs bandages, [nettoient leurs plaies - Rachi] et bandent [toutes leurs plaies] en même temps, mais lui enlève un [bandage] et bande une [plaie], car il a dit : 'Si on me demande, je n'aurai pas à tarder'."
[guémara Sanhedrin 98a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
"Rome" (de "rum", élever) fait référence au jardin d'Eden, qui est élevé au-dessus de ce monde.
Les "pauvres" sont les justes qui savent qu'ils n'ont rien en propre, qu'ils n'ont que ce que Hachem leur donne. Normalement, leurs âmes existent dans un état de délice dans le jardin d'Eden, mais à certains moments, ces âmes entrent dans des corps afin de souffrir pour l'expiation d'Israël.
L'âme du machia'h, elle aussi, existe dans un état d'éclat glorieux dans le jardin d'Eden (gan Eden), et une étincelle de son âme entre dans un corps afin de souffrir.

Bien que le machia'h soit assis parmi les justes à l'entrée du jardin d'Eden, il y a une différence entre lui et eux. Les tsadikim ont un temps fixe pendant lequel ils souffrent, chacun selon son statut, après quoi ils quittent leur corps et retournent se délecter dans le jardin d'Eden.
Mais l'étincelle du machia'h n'a pas de répit. Dès qu'un malheur l'a quitté, le suivant survient.

Pourquoi a-t-il accepté tant de souffrances sur lui?
Parce qu'il a dit : "Le temps de la rédemption d'Israël viendra peut-être, mais les accusateurs insisteront pour que la rédemption soit retardée à cause des fautes d'Israël. Je m'engage à souffrir pour repousser les accusations, afin de venir rapidement les racheter."

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-> [D.] a chargé [le machia'h] de mitsvot et d'afflictions/souffrances comme une meule de moulin. [guémara Sanhédrin 93b]

-> Quel est le rapport entre les mitsvot et les souffrances?
Si le machia'h ne souffrait pas autant pour expier pour Israël (les juifs), Israël ne pourrait pas exister, et alors qui accomplirait les mitsvot?
Puisque l'existence d'Israël est due à lui et que leur existence leur permettent d'accomplir les mitsvot, il a le mérite de toutes leurs mitsvot comme s'il les avait accomplies lui-même. Il est donc chargé de souffrances et, à cause de ces soufrances, il est également chargé de mitsvot.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara raconte qu'un sadducéen a accusé Hachem de se moquer des prophètes lorsqu'il a ordonné à Yé'hezkiel de s'allonger sur son côté gauche et sur son côté droit (Yé'hezkiel 4,4-6).
Les Sages lui ont répondu :
Hachem a dit à Israël : "Semez vos champs pendant 6 ans et arrêtez la 7e année, afin que vous sachiez que la terre est à Moi". Ils ne l'ont pas fait, ils ont fauté et ont été exilés ... . Si une province se révolte contre un roi mortel et que celui-ci soit cruel, il les tue tous ; s'il est clément, il en tue la moitié. S'il est extrêmement miséricordieux, il fait souffrir les plus grands d'entre eux.
C'est ainsi que Hachem a affligé Yé'hezkiel pour effacer les fautes d'Israël.
[guémara Sanhedrin 39a]

-> Nous voyons ici que lorsque le peuple d'Israël faute, il oblige les justes de la génération à expier leurs fautes par la souffrance.
Si le peuple ne faute pas, les justes vivent dans la tranquillité.

Il existe des tsadikim dont la richesse contribue à atténuer leur douleur, de sorte qu'ils peuvent la supporter et continuer à étudier la Torah et à accomplir les mitsvot.
C'était le cas de Rabbi Elazar, le fils de Rabbi Shimon bar Yo'haï. Il souffrait chaque nuit, mais dans la journée, sa femme lui préparait de nombreux plats coûteux qui lui redonnaient des forces et lui permettaient d'apprendre la Torah (guémara Baba Métsia 84b).

D'un autre côté, un tsadik pauvre, qui n'a pas les moyens de soulager sa douleur, peut devenir trop faible pour étudier la Torah.
Ce fut le cas de Rabbi Eliezer ben Pedat, qui n'avait pas les moyens de manger correctement après avoir subi une saignée, ce qui lui valut un évanouissement (guémara Taanit 25a).
Le tsadik appauvri souffre doublement : non seulement son corps est affligé sans soulagement, mais son âme est également en détresse, car il n'a pas la force du corps et la paix de l'esprit nécessaires pour bien étudier.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim]

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+ Réincarnation :

-> Dans ta détresse, quand toutes ces choses t'arriveront, à la fin des jours, tu reviendras à Hachem, ton D. ... car interrogez les jours passés, ceux qui vous ont précédés, depuis le jour où D. créa l'homme sur la terre ... s'il y a eu quelque chose de semblable à cette grande chose ... ? (Vaét'hanan 4,30-32)

-> Lorsque les épreuves de la fin des temps surviendront, les gens se demanderont comment ces tragédies ont pu frapper aussi les justes.
La réponse de la Torah est de "demander aux jours passés", dans les incarnations précédentes, s'il y a eu une "grande chose", une transgression grave, qui justifierait une telle punition.
La souffrance des justes devient alors compréhensible.

Si vous vous demandez pourquoi un juste souffre, sachez qu'il expie peut-être une faute commise par son âme dans une incarnation précédente. Car la justice de D. est parfaite.
"Le Rocher, son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont justes ; il est un D. de foi, sans iniquité, il est juste et droit" (Haazinou 32,4).
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Vaét'hanan 4,30-32)]

-> Le Alchikh haKadoch explique que Iyov lui-même était juste ; il souffrait pour les fautes de son âme lors d'une incarnation précédente, lorsqu'il était dans l'idolâtre : Téra'h
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Iyov 32,3-3)]

L’amour et la crainte de D.

+ L'amour et la crainte de D. :

"Et Moché monta vers Hachem, et D. l'appela du haut de la montagne, et lui dit : Ainsi tu parleras à la maison de Yaakov, et tu diras aux Bné Israël" (Yitro 19,3)

-> Le Ohr ha'Haïm commente :
"Ainsi tu parleras à la maison de Yaakov et tu diras aux enfants d'Israël" :
Pourquoi y a-t-il 2 sortes de langages? (tu parleras [ko tomar], tu diras [taguèd]).
Il faut dire que : quelque chose est établi dans la connaissance de D., que le Maître du monde, D. d'Israël, son désir de faire le bien est plus fort encore que celui qui désire recevoir ce bien.
Et cela afin de nous faire savoir combien D. est bon, et plus encore envers les Bné Israël. Il fait donc en sorte d'augmenter notre salaire et les bienfaits qu'Il veut nous donner. Cela est son désir!

Par ailleurs, Hachem a dévoilé que la récompense de celui qui réalise la Torah et Ses mitsvot, par crainte, est 2 fois moins grande que celui qui le fait par amour.
Ainsi, un verset parlant [de celui servant D. par la crainte], il est écrit : "son salaire sera pour mille générations" (Réé 7,9).
Dans un autre [celui qui le sert par amour] il est écrit : "il sera pour des milliers de générations" (Yitro 20,6).

Cependant, servir Hachem par amour uniquement, peut avoir un effet indésirable, car cela ne lui permettra pas de se préserver à tout jamais de ne pas transgresser, ne serait-ce que passagèrement un des interdits de la Torah.
En argumentant dans son esprit, que du fait que je suis proche de D. de par mon service, et de par Son amour qu'Il a pour nous, Il ne me punira pas, si je viens à transgresser une des paroles de Torah.
Comme deux personnes qui sont familières et de ce fait ne savent pas mettre de distance quand il le faut et parfois même ils font des choses qui peuvent déplaire à son prochain.

C'est pourquoi, au moment du Don de la Torah, D. a voulu qu'il soit bénéfique uniquement pour nous et a mis devant nous deux chemins : l'un dans lequel Il dit des paroles d'amour et d'affection envers nous.
Et il y aura une bonne finalité pour celui qui la fera par amour : son salaire sera double!

Mais il y a aussi un autre côté qu'il faut voir. Celui qui ne le fera que par amour, il lui arrivera parfois de ne pas bien faire attention et à transgresser une certaine partie de la Torah, chose qui ne peut arriver si l'homme reçoit la Torah avec la crainte comme il se doit.
L'habitude de celui qui craint D. est d'avoir toujours cette peur de ne pas enfreindre une des paroles de son Maître, il se trouve toujours préservé dans le chemin de l'Arbre de la vie.
Cet autre chemin est de parler avec rigueur, de dire des paroles dures, et cela sera mieux car alors jamais on n'en viendra à enfreindre les ordonnances de la Torah, seulement la récompense, le salaire sera de moitié, par rapport à celui qui le fait par amour.

=> Pour cela, Hachem nous a ordonnés 2 manières d'accomplir les mitsvot : une par amour et l'autre par la crainte et la peur de notre Maître.
[à l'image de : avinou (notre Père) et Malkénou (notre Maître).]

Il a employé ces 2 langages dans le même sujet :
- "ainsi tu parleras (ko tomar) à la maison de Yaakov" = "parleras" c'est un verbe qui indique qu'il faudra leur dire des paroles tendres qui réveilleront en eux le service Divin par Amour ;
- "et tu diras (taguèd) aux Bné Israël" = "diras" indique des paroles dures, qui réveilleront en eux la peur et la crainte Divine.
Les 2 réunis sont indispensables à l'application de la Torah. Chaque membre d'Israël devra acquérir ces 2 vertus : l'amour et la crainte.

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-> La crainte est comparée à une épice que l'on rajoute mesurément à un mets, afin d'améliorer son goût, afin qu'un homme ne vienne pas à trébucher à un moment dans une des mitsvot car le principal service Divin que D.attend de nous est celui fait par amour pour Lui et non pas par crainte.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Yitro 19,6]

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-> Le Ohr ha'Haï (A'haré Mot 18,4-5) écrit :
Il y a 2 manières de servir Hachem : en servant Hachem par la crainte et en Le servant par amour.
Comme je l'ai écrit par ailleurs (cf ci-dessus) que le salaire de celui qui sert par crainte est pour mille générations (Devarim 7,9) et celui qui le sert par amour pour des milliers de générations (Chemot 20, 6).

La crainte de Dieu doit toujours précéder l'amour afin de ne pas trébucher. C'est ce que le verset (A'haré Mot 18,4) nous enseigne "Je suis Hachem votre D." qui représente les deux attributs de D., Elohim = D. de rigueur ; Hachem = D. de miséricorde.

Et dans le verset (A'haré Mot 18,5), qui parle de celui qui le sert par amour uniquement, il est écrit "Je suis Hachem" (D. de bonté) et le deuxième attribut du D. de justice n'est pas mentionné.
Afin de stimuler l'homme à Le servir uniquement par amour et à ne garder Ses lois que par amour du bon qu'il y a dans les mitsvot. Cette bonne volonté poussent l'homme à aimer la parole divine et à la suivre même s'il n'y avait de punition pour celui qui la transgresse.

Le verset continue et écrit et il vivra grâce à eux. C'est-à-dire que celui qui sert Hachem par amour sera récompensé de bonté matérielle dans ce monde indépendamment de ce qui lui est réservé dans le monde éternel.
Par contre celui qui sert par crainte aura sa récompense uniquement dans le monde supérieur.
C'est ce que le verset 4 écrit d'aller avec eux, dans les mondes supérieurs.

La tolérance

+ La tolérance :

-> La tolérance est la source de nobles qualités, le chemin vers la paix de l'esprit.
Il est écrit : "Voici la porte d'Hachem, et les tsaddikim y entreront" (Tehillim 118) = ceux qui ont acquis la précieuse vertu de la tolérance franchiront cette porte sainte et s'approcheront d'Hachem lui-même.
[rav Sim'ha Zissel Broide de Kelm]

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-> On ne perd jamais à faire ce que l'on peut pour éviter les conflits.
[rav Ovadia Bartenura]

-> La Vatranout est le pouvoir de céder. Si vous maîtrisez l'art de la vatranout, vous apporterez de la joie à Hachem, vous serez protégé des jugements sévères et vous améliorerez vos relations interpersonnelles.
Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Lorsqu'une personne fait souffrir un autre juif, elle déclenche une douleur dans les sphères supérieures. Pourquoi une personne voudrait-elle être responsable de cela?
[rabbanite Sarah Feldbrand]

-> Rien de mauvais n'arrivera jamais si vous cédez. Vous ne le verrez peut-être pas directement, mais si vous êtes mévater, vous y gagnerez toujours. [rav 'Haïm Kanievsky - au nom du Chafetz Chaim)

Le rav Avraham Genichovsky (Vayomer Hineini) a démontré ce principe en jouant sur le mot : "motar aadam min abééma ayin" (la supériorité de l'homme sur l'animal - Kohélet 3,19). Il disait que plus une personne est mévater (motar [וּמוֹתַר] et mévater s'écrivent de la même façon), plus elle démontre sa supériorité par rapport à un animal.

-> b'h, sur ce sujet : https://todahm.com/2020/09/21/15207-2 ]

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-> "Tout comme le visage d'une personne diffère de celui des autres, ses opinions diffèrent également".
Si vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que quelqu'un ait un visage différent, pourquoi avez-vous un problème s'il adopte une opinion différente?
[rav Ména' hem Mendel de Kotzk]

-> Même si nous avons objectivement raison et que nos intentions sont nobles, les avantages d'une coexistence pacifique dépassent toutes les limites. [ex: toutes les bénédictions descendent grâce à la paix qui règne entre nous! ]

-> La michna (Pirké Avot 5,17) évoque le concept de dispute pour l'amour d'Hachem (ma'hlokét léchem Chamayim). Qu'est-ce que cela signifie La meilleure façon de le définir est de dire qu'un conflit est constructif et devient un catalyseur d'apprentissage et de croissance.
Le rav Yonathan Eibschutz demande comment nous pouvons déterminer si une dispute est menée pour la bonne raison. Si les adversaires sont amicaux et respectueux, même s'ils divergent fortement sur les questions en jeu, leur différend est élevé.

-> On demanda un jour au rav Yaakov Galinsky de s'impliquer dans un conflit qu'on lui présentait comme étant pour le bien du Ciel. Le rav Galinsky n'était pas convaincu. Il expliqua qu'il s'inspirait de la fille d'Haman.
Haman marchait dans la rue en criant : "Ainsi que l'on fasse à l'homme que le roi veut honorer!"
Voyant le cortège du haut du toit de son palais, la fille d'Haman appela sa mère : "Mère, regarde! Papa est sur le cheval du roi, et Mordé'haï le conduit dans les rues".
Elle saisit la poubelle, et en riant méchamment, la jeta sur celui qu'elle prenait pour Mordé'haï. C'est alors que l'homme qu'elle avait sali leva les yeux. Elle se rendit compte de son erreur.
Désespérée, elle se jette du toit plutôt que d'affronter la colère de son père.

Avant de jeter des ordures sur quelqu'un, avant de ruiner sa réputation, descendez du toit et examinez la situation. Posez-vous des questions importantes, telles que : "S'agit-il de moi et de mon ego? Est-ce que je réagis ainsi parce que mon portefeuille en sera affecté? Est-ce que je fais l'effort d'essayer de comprendre le point de vue de l'autre personne? Suis-je prêt à changer d'avis?"

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-> On a demandé au rav Avraham Genichovsky : "Que faire dans le cas d'une personne qui ne s'entend avec aucun de ses voisins, mais qui est convaincue qu'elle a raison et que tous les autres ont tort? Suis-je autorisé à dire : "Vous avez raison"?
Ou bien, dans le cas où ma femme a pris une décision erronée, dois-je lui dire : "Tu as raison"? Ne suis-je pas en train d'encourager leurs erreurs?"

Le rav Genichovsky fut troublé par cette question. "Une telle approche est une terrible erreur! C'est un piège dans lequel beaucoup de gens tombent. Si vous ne reconnaissez pas que l'approche de l'autre partie est justifiée, le conflit ne s'arrêtera jamais".

Ce fait est la clé pour s'entendre avec les autres. C'est le seul moyen d'amener votre voisin à écouter ce que vous avez à dire. Il doit croire que vous êtes convaincu que son opinion est justifiée. Dites les mots suivants : "Mon cher voisin, tu as raison! J'ai réfléchi à votre point de vue et j'y vois de la sagesse et de la justice. Ton processus de réflexion est impressionnant. Votre sagesse est évidente."
Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il sera capable d'entendre votre point de vue. Ce n'est que s'il est sûr de sa justesse qu'il sera capable de se mettre à votre place et de prendre en compte votre et votre exaspération.
À ce stade, il peut être possible d'entamer des négociations. C'est la voie éprouvée pour travailler avec d'autres personnes.

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-> également sur la notion de tolérance : https://todahm.com/2023/01/24/la-tolerance

Rava dit : Si vous voyez un étudiant [en Torah] dont les études sont aussi difficiles que le fer, cela est dû à son rav, qui ne lui montre pas un visage amical, mais qui est trop strict avec lui.
Cette pratique empêche l'étudiant d'apprendre.
[guémara Taanit 8a]

[ainsi  déjà à l'époque de la guémara, un maître devait témoigner à son élève un visage joyeux, une appréciation de lui enseigner, des paroles d'encouragement et de valorisation, ...
A combien plus forte raison cela est nécessaire à notre génération!]

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-> Un jour, le rav Ben Tsion Abba Shaoul annonça haut et fort : "C'est à nous de racheter les captifs".
Son auditoire tremblait en entendant ses paroles. Qui sait à quels dangers leur rabbi pouvait faire allusion?
Le rav a vu leur désarroi et les a rapidement calmés.
"Vous n'avez pas idée du nombre de jeunes juifs qui sont prisonniers de leur yétser ara, qui les empêche de s'épanouir et de grandir. Il suffit de peu d'efforts pour les libérer de leur emprisonnement. Avec un sourire et un peu de chaleur, il est possible de les libérer. Il n'y a pas de plus grand équivalent à la libération des captifs que celui-là".

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-> Dans la yechiva de rabbi Shlomo Freifeld, un garçon fut surpris en train de fumer Shabbat. Le garçon fut convoqué au bureau de rabbi Freifeld qui commença à pleurer. Le garçon pensait que rabbi Freifeld était désemparé parce que maintenant, cela donnerait une mauvaise réputation à sa yéchiva.
Rabbi Freifeld dit au garçon : "Je pleure parce que ce que tu as fait est de ma faute. Comment ai-je été incapable de faire ressortir ta grandeur? Où ai-je échoué dans le fait de ne pas t’avoir fait réalisé qui tu étais vraiment?"

[quel regard portons-nous sur chaque élève? Est-ce que nous apprécions autant un élève moyen, pas investi, ayant peu de capacités? Est-ce que nous considérons chaque élève sachant que Hachem nous a confié un de Ses enfants adoré (nous Lui rendrons des comptes de cela)? Est-ce que nous nous imaginons ses milliers de descendants et autres personnes qu'il va pouvoir influencer positivement, grâce à mon enseignement? Est-ce que je pense à mon honneur, à ne pas trop me fatiguer (ex ça va personne n'en sera au courant, qu'est-ce que cela peut bien changer?), ... plutôt que de tout donner (ex: parfois un sourire, un mot d'encouragement, ...) pour l'épanouissement de cet enfant (selon sa personnalité)? ... ]

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-> Sur ce sujet de croire en soi en et dans les autres, on peut rapporter :
On nous enseigne qu’Hachem dit à Moché de libérer les juifs mais il répondit qu’ils ne le croiraient pas. En conséquence, Hachem lui montra 3 miracles à reproduire pour gagner la confiance du peuple.
La question soulevée est que si Moché avait besoin des signes, alors Hachem aurait dû les lui donner immédiatement. Et s’il n’en avait pas besoin, alors Hachem devrait simplement dire à Moché de continuer avec ce qu’Il lui a déjà dit. (Chémot 4,1)
Moché et les juifs n’avaient pas besoin de signes. Cependant, après avoir affirmé que les juifs ne le croiraient pas, il eut alors besoin de signes.
Si tu ne crois pas qu’ils te feront confiance, alors ils ne te croiront pas. Hachem lui donna donc des signes. [rabbi Zev Leff]

=> Cette leçon puissante se présente plusieurs fois dans la vie.
Si vous êtes vendeur mais ne croyez pas pouvoir vendre le produit, le client ne l’achètera pas.
Dans le même ordre d’idées, si vous ne croyez pas en vos enfants ou en vos élèves, vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu’ils croient en eux-mêmes.
[rav Yéhochoua Alt]

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[chaque personne doit faire face à son yétser ara, aux tentations de ce monde, à un environnement pouvant lui être nuisible, ... Il est important de croire en soi-même, d'avoir conscience de notre énorme valeur interne (la partie Divine en tout juif), de savoir que papa Hachem nous aime toujours indépendamment de nos actions, que nous ne sommes jamais seul (Hachem est toujours avec nous pour notre bien ultime) ...
Ainsi, nous aurons de l'ambition spirituelle, de la fierté, de la joie, ... en nous-même, et nous ne nous laisserons pas facilement aller à des choses en-deçà de notre dignité (de fils-fille du Roi (Hachem) - ben chél mélé'h). ]

Etre juif : une vie de joie ultime

+ Etre juif : une vie de joie ultime :

-> Nous (les juifs) sommes chanceux! Comme notre part est bonne! Comme notre sort est agréable et comme notre héritage est beau!
[Tana déBé Eliyahou - chap.21
achrénou ma tov 'helkénou ouma naïm koralénou, ouma yafa yérouchaténou]

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Le Zohar dit que :
- "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif" ;
- si nous avions conscience d'à quel point Hachem aime chaque juif, nous rugirions comme des lions bondissant sur chaque opportunité de pouvoir faire Sa volonté.

Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).

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-> La Torah montre à une personne un chemin droit qui mène au succès ultime et à une vie de joie et de bonheur. Ce n'est pas seulement dans l'au-delà qu'une personne obtiendra cette joie, mais même dans ce monde, la personne qui suit le chemin de la Torah connaîtra un immense succès ...
Certaines personnes pensent à tort que pour suivre pleinement le chemin de la Torah, il faut rejeter tout ce qui est mondain. Elles pensent à tort qu'il faut vivre une vie de souffrance et de privation et être soumis aux autres. Ce n'est pas la voie de la Torah, qui est qualifiée d'"arbre de vie".
En fait, il est dit explicitement que "les voies de la Torah sont des voies agréables" (Michlé 3,17-18).

Vous devez savoir que le but du chemin de la Torah est de procurer une joie authentique, comme il est dit : "La personne qui a un bon cœur, des idéaux de Torah, est toujours en train de festoyer" (Michlé 15, 15).
[rav Yérou'ham Lévovitz - 'Hokhma ouMoussar (vol.2)]

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-> Les mitsvot ont été données à la nation juive pour notre bonheur et notre plaisir ultimes.
"Hachem, a voulu donner du mérite à Israël, c'est pourquoi il lui a donné une abondance de Torah et de mitsvot" (guémara Makot 23).
Toutes les mitsvot et les lois de la Torah ont pour but d'enseigner à l'humanité les modes de vie, afin de nous être bénéfiques et d'améliorer notre vie. Comme il est dit : "Ses voies sont agréables, et tous ses sentiers sont paix" (Michlé 3,17).
[Alter de Slabodka - Tnouat haMoussar (vol.3)]

-> Toutes les mitsvot de la Torah apportent la paix au corps et à l'âme ...
Elles amènent la paix à l'âme parce que l'observance des mitsvot permet à l'âme de retourner à ses racines dans un état de pureté.
Rabbénou Bé'hayé (Choftim 16,18)

[les juifs ont reçu les mitsvot qui nous enseignent comment vivre la vie la plus agréable qui soit humainement possible.
Il s'agit essentiellement d'un don extraordinaire qu'Hachem nous a fait pour "apporter la paix au corps et à l'âme" et "pour notre bonheur et notre plaisir ultimes". ]

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

-> Il nous est demandé de ne pas juger une autre personne tant que nous ne sommes pas à sa place. Comme nous ne pouvons jamais être à sa place, nous ne pouvons pas le juger.
[rav Azriel Meir Eiger de Lublin]

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-> Le Yessod véChorech Haavodah (chap.7) considère que les 2 mitsvot : "aimer son ami comme soi-même" (véaavta léréa'ha kamokha), et "juger les autres favorablement" (bétsédek tispot ét amité'ha), sont comme les pierres angulaires du service d'Hachem.
Lorsqu'une personne fait de ces mitsvot ses porte-étendards, elle s'élève à un niveau extrêmement élevé.

-> Lorsque le rav Yaakov Mutsafi éprouvait des difficultés à justifier les actes d'une personne, il se rappelait que juger les gens favorablement est une mitsva de la Torah, et qu'il sera récompensé pour ses efforts. Hachem l'aidait toujours à trouver un moyen de parvenir à des conclusions positives.

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-> Juger favorablement est une mitsva facile à comprendre. Personne n'aime que l'on critique son enfant. Le désir d'un père est que les gens voient le bien de son enfant et le jugent favorablement.
[Yessod véChorech Haavodah - chap.8]
[imaginons le plaisir que nous apportons à papa Hachem, en se retenant de parler mal de Son enfant adoré (tout autre juif)]

-> Lorsqu'une personne se présente pour défendre le peuple juif, ses paroles peuvent apporter le salut à ses concitoyens juifs. Quelle chance pour une telle personne! Comme son mérite est grand!
[Daméshek Eliezer - Sanigoria]

-> Cette obligation s'applique même au plus grand tsadik. Parce qu'Eliyahou haNavi a parlé en mal du peuple juif, il a été puni.
Pour remédier à ce manquement, il devint responsable d'informer Hachem des bonnes actions du peuple juif et de veiller à ce qu'elles soient enregistrées. [Zohar 'Hadach p.21]
[On peut par exemple rapporter les paroles du Ben Ich 'Haï (guémara Kétouvot 61a) :
"Eliyahou haNavi est préposé pour noter à la fin de Shabbath toutes les mitsvot de chaque juif faites à Shabbath. C'est au Gan Eden, installé sous l'Arbre de Vie (ets 'haïm), qu'Eliyahou écrit chacune des mitsvot de chaque juif faite à Shabbath, c'est pour cette raison que nous mentionnons Eliyahou haNavi à la sortie de Shabbath, au moment de la havdala.
De plus, lorsque Eliyahou haNavi inscrit les mérites du peuple d'Israël, il en tire une satisfaction proportionnelle à la qualité et à la quantité des mitsvot accomplies ce Shabbath, et il éprouve pour chaque personne un amour lié à ces mérites. ]

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-> Que se passe-t-il si vous ne trouvez aucun moyen de justifier ce que la personne a fait?
Si l'auteur de cette remarque désobligeante était un handicapé aux capacités intellectuelles limitées, vous ne lui en voudriez pas. Eh bien, toute personne qui dit quelque chose de blessant est un handicapé émotionnel. Il n'a tout simplement pas la capacité de contrôler son yétser ara.
[d'après le 'Hazon Ich]

[Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsqu'un homme s'apprête à faire une faute, il est alors pris d'un vent de folie, comme nos Sages l'affirment : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).
Ainsi, nous pouvons se dire qu'il n'est pas lui même, que c'est son yétser ara qui est au commande et non pas sa réelle intériorité (partie Divine qui reste toujours pure).]

-> Il est très dur de juger autrui favorablement lorsqu'il fait quelque chose qui nous met en colère.
Le Pélé Yoetz (Ahavat reim) nous conseille : considérez les personnes qui ont fait du tort comme n'étant pas maîtres d'elles-mêmes et comme des messagers du Tout Miséricordieux (rien ne peut nous arriver sans qu'un décret d'Hachem ne soit émis pour le permettre).

-> Après avoir écouté une conférence sur la façon de s'entendre avec les autres, une femme a levé la main et a dit au rav Noa'h Weinberg.
"Rav, les idées que vous avez partagées sont très bonnes, mais vous n'avez pas ma belle-sœur dans votre vie. Chaque fois que je quitte la pièce, elle me poignarde dans le dos. Elle n'a jamais rien d'agréable à dire sur qui que ce soit. Comment puis-je m'occuper d'elle?"

Le rav Weinberg a répondu : "Imaginez que vous êtes à un carrefour et que vous attendez que le feu passe. Soudain, quelqu'un derrière vous vous pousse dans la rue. Vous tombez sur la tête et vous vous relevez péniblement, tout meurtri et sale. Vous vous retournez, prêt à donner votre avis à la personne qui vous a bousculé. Vous ouvrez la bouche, et vous découvrez que la personne derrière vous porte des lunettes noires et tient une canne blanche.
Comment vous sentez-vous maintenant? Vous vous calmez et votre colère se transforme instantanément en pitié. Il n'y peut rien. Il est aveugle." [limite on en vient à avoir de la pitié pour l'aveugle, voir on souhaite l'aider ... ]

Le rav Weinberg poursuit :
"C'est votre belle-sœur. Elle est aveugle. Elle ne se réveille pas le matin et ne décide pas de faire du mal aux gens ce jour-là. Elle ne sait littéralement pas ce qu'elle fait. Au lieu de la colère, ayez de la pitié".

Le rav Weinberg a conclu en donnant à tous les participants un outil utile : "La prochaine fois que votre parent, beau-frère, collègue ou voisin fait ou dit quelque chose d'incroyablement tranchant, imaginez-les portant des lunettes noires et tenant une canne blanche.
Ils sont aveugles. Ils ne peuvent pas voir qu'ils font quelque chose de mal. Aidez-les à se guider et montrez-leur gentiment leur erreur.
Mais ne vous attendez pas à ce qu'ils changent du jour au lendemain. Cela prend du temps, et parfois ils ne verront jamais. Ayez pitié d'eux".

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-> Tout le monde est confronté à toutes sortes de déficiences. Reconnaissez que chacun doit relever des défis différents en fonction de sa situation et de ses capacités. [ce qui n'est pas une épreuve pour nous, être très dur à surmonter pour quelqu'un d'autre, et inversement. On est tous unique (traits de caractère, vécu, ...), et ainsi on ne réagit pas pareil. ]
Le yétser ara de votre ami, qui l'a conduit à une faute spécifique (que vous ne commettriez pas et trouveriez répréhensible), est différent du vôtre, qui vous a conduit à un autre péché (qu'ils pourraient trouver inexcusable).

Le fait de vous souvenir de vos échecs devrait vous aider à juger les autres avec bienveillance. Nous sommes tous experts pour juger les autres favorablement. En effet, nous nous jugeons nous-mêmes favorablement, même lorsque nous cédons aux ruses du yétser ara! Comment pouvons-nous alors en vouloir à quelqu'un qui a lui aussi succombé, malgré lui, à son yétser ara?
L'objectif est de dissimuler les déficiences des autres comme vous souhaiteriez que vos propres fautes soient négligées.

-> Nous n'avons aucune idée de ce que notre prochain a vécu. Peut-être que son comportement est sa façon d'exprimer sa propre souffrance, son mal-être interne.

-> Essayons de voir une situation du point de vue de l'autre personne et de la voir comme elle se voit elle-même. Pour atteindre cet objectif, il faut éviter d'entrer en relation avec les autres uniquement par le biais d'une logique froide. Tenez compte de leurs émotions et de leur personnalité. S'il y a du vrai dans ce qu'ils disent, admettez-le ...

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-> Le rav Schneur Zalman de Liadi enseigne que la compassion et la colère ne peuvent coexister.
[ainsi en activant des sentiments d'amour d'autrui, en se focalisant sur du positif en l'autre, sur le plaisir que papa Hachem prendra en voyant Ses enfants s'aimer même quand cela va contre nature, ... et bien on chasse de la colère, et on se permet d'agir comme il le faut, et non pas sous le coup de notre pulsion animale. ]

-> La délectation du pardon [que l'on accorde à autrui] est plus forte que la douceur de la vengeance [que l'on a en réaction à une attitude de notre prochain].
[rav Avraham 'Hasdaï]