Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L’orgueil (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'orgueil (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Hachem règne, Il est revêtu d'orgueil" (Hachem mala'h, guéout lavéch - Tehilim 93,1)

-> L'orgueil ne convient qu'à Hachem ... lorsque les hommes sont orgueilleux, ils enlèvent ce qui appartient à D., pour ainsi dire, et le donnent aux klipot (forces du mal).
Ils peuvent rendre l'orgueil à son propriétaire légitime (Hachem), par la téchouva.
[Ben Ich 'Haï - Emounat Ité'ha 61]

<--->

-> Il ne faut pas marcher avec une attitude hautaine, car Mar a dit : Si une personne marche avec une posture hautaine, ne serait-ce que sur 4 coudées, c'est comme si elle repoussait les pieds de la Présence divine.
[guémara Béra'hot 43b]

-> La terre entière est remplie de la gloire d'Hachem. Cette gloire se trouve dans l'air, qui est donc appelé "les pieds de la Présence divine". Lorsqu'une personne marche avec une attitude orgueilleuse, c'est comme si elle poussait la gloire de D.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> Hachem protège les fidèles, et punit quiconque agit avec orgueil (Téhilim 31,24)

->Selon le Ben Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) :
Hachem punit ou protège la plupart des gens par l'intermédiaire des anges. Mais Il "punit quiconque agit avec orgueil" = Hachem punit personnellement toute personne qui va au-delà de sa nature pour se rendre orgueilleuse.
Et "Hachem protège les fidèles" = Il protège personnellement ceux qui dépassent leur nature pour Le servir fidèlement.

<--->

-> Celui qui utilise la couronne meurt ['halaf (חֳלָף) ; littéralement : échange]. (Pirké Avot 1,13)

-> La "couronne" fait allusion à l'orgueil.
L'orgueil étant la racine de toutes les fautes (rabbi 'Haïm Vital - Shaaré Kédoucha 2,4), "celui qui utilise la couronne" est sûr d'en commettre beaucoup.
Il "échange" ('halaf) alors ses mitsvot contre les fautes de son voisin.

En effet, la guémara ('Haguiga 15a) enseigne :
A chaque personne sont attribuées 2 parts : l'une au Gan Eden et l'autre au Guéhinam.
Si un homme a le mérite d'être un tsadik, il prendra une double part au Gan Eden : la sienne et celle de son prochain.
Si un homme est un racha, il prendra une double part au Guéhinam : la sienne et celle de son prochain.
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot]

[notre orgueil est la porte d'entrée qui peut nous conduire chemin faisant à avoir une double part au Guéhinam. D'où l'importance de s'en éloigner pour se préserver d'une telle chute.
Pour d'autre explications sur la guémara ('Haguiga 15a) : https://todahm.com/2020/07/21/14356-2 ]

<--->

-> "Ils s'élèvent pour un peu de temps, puis disparaissent ; oui, ils sont abaissés, ils sont ramassés comme tous les autres, et ils se flétrissent comme la tête d'un épi." (Iyov 24,24)
Rav Avira interprète ce verset :
Toute personne qui a de l'orgueil en elle sera finalement diminuée, comme il est dit dans la phrase : "Ils sont élevés pour un peu de temps", [ce qui indique que celui qui s'élève au-dessus des autres ne sera élevé que brièvement. ]
Et pour éviter que vous ne disiez que même s'il est diminué, il continuera d'exister dans ce monde et de vivre une vie bien remplie, le verset dit : "puis ils disparaissent", [ce qui indique qu'ils meurent avant leur temps.]
Il poursuit l'interprétation : Mais s'il se repent de son orgueil, il est recueilli dans la mort en son temps, comme Avraham, notre Patriarche.
[guémara Sota 5a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Un père et son fils se promenaient dans un champ de blé doré au moment de la moisson.
"Père, dit le garçon, pourquoi certaines tiges sont-elles hautes et droites, alors que d'autres courbent la tête?"
"Les tiges courbées, répondit le père, sont pleines de grains mûrs et sains ; le poids les tire vers le bas. Elles ressemblent à des gens humbles, pleins de sagesse et de bonnes actions. Les tiges qui gardent la tête haute sont vides, comme les gens sans valeur qui agissent avec supériorité.

La guémara compare elle aussi les orgueilleux à de hautes tiges ("tête d'un épi") de céréales. Un agriculteur parcourant un champ de tiges pleines et courbées déracinera et jettera les tiges hautes et vides afin qu'elles ne soient pas récoltées avec le reste.

<--->

-> Une personne orgueilleuse, même un petit vent la déracine, comme il est écrit : "Les réchaïm sont comme la mer agitée" (Yéchayahou 57,20). [guémara Sota 5a]

-> "Un petit vent" = toute atteinte à son honneur, jette celui qui est arrogant/orgueilleux dans la confusion et le désarroi.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[être orgueilleux, c'est choisir d'être très vulnérable à tout ce qui se passe autour de nous.
A l'inverse, une personne humble apprécie sa valeur interne, sachant que cela vient d'Hachem, et utilis ses capacités en responsabilité. Ainsi, elle a une base solide (ex: j'ai une part d'Hachem en moi!), faisant qu'elle est joyeuse et solide, indépendamment du regard et des évènements extérieurs.]

<--->

-> Rav dit : Un érudit en Torah doit avoir un huitième de huitième d'orgueil ...
Rabbi Nahman a dit : Pas un semblant d'orgueil et pas une once d'orgueil [même un érudit en Torah ne doit pas faire d'orgueil, c'est-à-dire même pas d'un huitième d'un huitième. ]
[guémara Sota 5a]

-> Il arrive qu'une personne dotée d'une véritable humilité agisse de manière autoritaire dans un but louable, par exemple pour discipliner ses enfants.
Nous pourrions penser qu'un tel orgueil est permis. C'est pourquoi selon Rabbi Nahman : "Pas un semblant" = pas même une forme extérieure. "Et pas un once de cela" = pas un brin d'orgueil réel.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - guémara Béra'hot 62b) :
Dans tous les traits de caractère, choisissez la voie du milieu ...
L'exception à la règle est l'orgueil ... il faut aller à l'extrême opposé.

[au préalable, il faut avoir une bonne définition de ce qu'est l'humilité (et donc l'orgueil).
Par exemple, on pense que c'est : "je ne suis rien, je ne vaux rien" (ce qui est faux!), et du coup on en vient à s'enorgueillir de n'être rien.
A l'inverse, par moment on doit s'enorgueillir d'être un serviteur, un enfant d'Hachem. (notre yétser ara nous pousse à nous dévaloriser sous couvert d'humilité pour réduire notre ambition spirituelle (pour qui tu te prends! tu n'es pas Baba Salé!), et donc nous faire moins exploiter notre potentiel.
Par moment, on doit être arrogant/orgueilleux face à notre yétser ara (le monde a été créé pour moi), en augmentant notre joie et fierté de vivre, en appréciant d'avoir une partie d'Hachem en nous! (donc je ne suis pas un rien que rien, et mes actions/mitsvot ont un impact éternel!)

A ce sujet, on peut citer :
-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service. Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

-> Le Cohen prendra du bois de cèdre [ou : un arbre, un cèdre], de l'hysope et de l'écarlate [chéni tola'at ; signifiant aussi : le second d'un ver]. ('Houkat 19,6)
Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) commente :
Notre verset s'adresse au Cohen, l'érudit qui sert D. par l'étude de la Torah, qui en l'absence du Temple, remplace les sacrifices (voir Vayikra 3,37 ; Ména'hot 110a).
C'est ce qu'elle lui dit : Pour motiver un jeune à étudier la Torah ("un arbre de vie" - Michlé 3,18), traitez-le avec honneur comme s'il était un cèdre grand et puissant.
Après qu'il ait développé un amour pour la Torah, apprenez-lui progressivement à être humble comme l'hysope. Continuez à lui enseigner l'humilité jusqu'à ce qu'il se considère comme le second d'un ver de terre. ]

<--->

-> On n'honore pas sur les routes, sur les ponts ou avec des mains sales [c'est-à-dire en ce qui concerne le fait de se laver les mains à la fin d'un repas]. [guémara Béra'hot 46b]

-> Notre destination finale est le monde à venir. Les routes et les ponts par lesquels nous y accédons sont ce monde-ci.
Nous sommes ici pour nous purifier de la "souillure du serpent", qui est entrée dans Adam à la suite de sa faute et qui a souillé les mains des hommes.
"On n'honore pas sur des routes, sur des ponts ou avec des mains sales" = nous ne devrions pas rechercher l'honneur dans ce monde.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> "Toute personne qui a de l'orgueil ... c'est comme si elle construisait un autel en dehors du Temple" [guémara Sotah 4b]

-> "Toute personne" comprend même un érudit en Torah.
Une personne qui construit un autel à D. en dehors du Temple peut penser qu'elle honore Hachem, mais en fait elle viole Son commandement. Il en va de même pour un érudit en Torah qui agit de manière orgueilleuse : Il peut penser qu'il honore D., mais en fait il viole Son commandement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

[on doit faire attention à ne pas servir le dieu que l'on désire (en adaptant la Torah autant que possible à ce qu'on aime, désire faire), mais plutôt à mettre de côté notre égo pour mieux faire de la place à la volonté d'Hachem. ]

<--->

+ Préserver l'honneur, mais sans y mettre de l'orgueil :

-> La jalousie, la convoitise et l'honneur retirent une personne du monde (Pirké Avot 4,21)

->Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil, téchouva 3) commente :
Une personne qui court après l'honneur ne recule devant rien pour tenter d'impressionner les autres. Elle peut même s'abaisser au vol pour atteindre la richesse et le statut social, comme nous l'apprend l'alphabet hébraïque où les lettres de כבוד (kavod - honneur), sont suivies de celles de גזלה (guézéla - vol).
[après le kaf, il y a le lamèd ; après le bét il y a guimel ; après le vav il y a zaïn ; après le dalét il y a hé]

Certains qui recherchent la gloire ne font que se louer eux-mêmes ; d'autres dénigrent leurs voisins, ce qui est un grave péché.
Protéger son honneur a [par moment] sa place. Un érudit en Torah ne doit pas sortir avec des vêtements en lambeaux ou sales, et le roi Saül a été puni pour avoir négligé un affront (guémaraYoma 2b).
Cependant, tout en protégeant leur honneur au nom de la Torah ou de la royauté, les érudits et les rois doivent rester humbles dans leur cœur et ne tirer aucun plaisir de l'honneur qui leur est accordé.

C'est ce que suggère le mot כבוד (kavod - honneur) de valeur 32. Lorsqu'on lui soustrait la valeur du mot גאוה (gaava - orgueil) soit 15, on obtient : טוב (tov - bon) de valeur 210.
Lorsqu'il est dépourvu d'orgueil et utilisé uniquement pour la Torah ou la royauté, alors l'honneur est bon.

L’unité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'unité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Lorsque le peuple juif est dans l'affliction et qu'un individu se détache de lui, les 2 anges gardiens qui l'accompagnent viennent, posent leurs mains sur sa tête et disent : "Cette personne, qui se détache de la communauté, ne verra pas le réconfort de la communauté".
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La main droite symbolise l'amour bienveillant ; la gauche, la stricte justice.
En utilisant les 2 mains, les anges gardiens indiquent qu'en raison de la cruauté de cette personne, qui n'a pas participé à la douleur d'Israël, elle est digne d'être maudite non seulement selon la stricte justice, mais même selon la bonté.

La tête symbolise la racine. Si les corps du peuple d'Israël sont distincts, la racine de leur âme est une seule et même racine.
Les anges posent leurs mains sur la tête de cette personne pour indiquer qu'elle s'est séparée de la communauté parce qu'elle n'a pas tenu compte du fait que la racine d'Israël est une.

<--->

-> La paix unit les corps d'Israël (juifs) et la Torah unit leurs âmes.
En effet, chaque lettre de la Torah correspond à une âme juive.
[Ben Ich' 'Haï - Shani Eliyahou 2:2]

<--->

-> Les âmes d'Israël sont comparées à une grappe (Chir haChirim 7,8) parce qu'elles sont liées entre elles. Mais les âmes des nations du monde sont séparées, comme des raisins individuels.
Ainsi, normalement lorsqu'un juif est en danger, son compagnon juif ressent vivement le danger et ne le quitte pas. S'il le quitte, c'est qu'il se considère comme un raisin individuel détaché de la vigne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara 5b]

-> La branche d'un amandier et ses amandes symbolisent Israël.
Bien que le peuple d'Israël soit constitué de corps individuels, comme des amandes individuelles, il est relié par l'âme, tout comme les amandes individuelles sont reliées par la branche à laquelle elles sont attachées.
C'est pourquoi les bonnes actions d'un juif en aident un autre. Et si quelques décrets célestes étaient émis contre Israël, il suffirait que chaque décret ne touche qu'un seul juif, car c'est comme si le décret touchait tout Israël.
Car "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17) = si un juif est frappé, c'est tout Israël (les juifs) qui en souffre.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - haftara Pin'has (sur Yirmiyahou 1,11-12)]

<--->

+ Les mariages mixtes :

-> "Du haut des rochers je le vois, et des collines je le contemple ; c'est un peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations" (Balak 23,9)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil - chana 2 - hakdama 'Houkat) commente :
Israël est issu des "rochers" = les 3 Patriarches - et des "collines" = les 4 matriarches.
On a :
- chez nos Patriarches : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ) = il y a un total de 13 lettres.
- de même chez nos Matriarches : Sarah (שָׂרָה), Rivka (רבקה ), Rachel (רָחֵל ) et Léa (לֵאָה) = il y a également un total de 13 lettres.
Treize est la guématria de אחד (é'had - un), la particularité d'Israël (juifs).
"Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur terre?" (II Chmouël 7,23) = ils sont un, même s'ils sont sur terre. Les nations du monde, en revanche, sont nombreuses.

Hachem nous a ordonné de ne pas nous marier avec des non-juifs, car comment des âmes issues de la source de l'unité pourraient-elles s'unir à des âmes issues de la source de la pluralité?
Pour nous éloigner de la moindre possibilité de violer ce commandement, les Sages ont institué plus d'ordonnances qu'ils ne l'ont fait pour protéger n'importe quel autre commandement. Ils ont interdit de manger du pain cuit, des aliments cuits, du fromage fabriqué ou du vin touché par un non-juif.

Bien qu'il y ait aussi des raisons ésotériques, la raison simple de toutes ces ordonnances rabbiniques est d'empêcher la socialisation qui pourrait conduire à des mariages mixtes. C'est ainsi que nous conservons notre statut de "peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations".

<--->

+ L'unité permet de rester près de la Présence Divine :

-> Il y a 13 lettres dans les noms des Patriarches, correspondent à la guématria de אחד (é'had - un), parce que les Patriarches sont le char de la Présence divine, qui est le lieu de l'unité.
Leur descendance, Israël (les juifs), doit être une nation une sur terre, car Israël doit ressembler à ses ancêtres.

Le mot "un" est la norme d'Israël, car Hachem en fait l'éloge, comme nous l'apprenons : "Hachem vous a loués aujourd'hui" (Ki Tavo 26,18) en vous appelant "un" (guémara Béra'hot 6a).

[Lorsque les juifs sont unis alors] ils méritent d'être toujours proches de la Présence divine.
Mais s'il y a des querelles et des dissensions au sein du peuple juif, la Présence divine s'en va.
C'est ce qui s'est passé lorsque le second Temple a été détruit à cause de dissensions.
[Ben Ich 'Haï - Drouchim Bamidbar]

<--->

+ L'unité fait taire le Satan qui ne peut alors pas nous accuser :

-> Les commentateurs disent que les 13 lettres des noms des Patriarches étaient inscrites sur les 4 étendards du camp des Bné Israël.
Treize est la guématrie de אחד (é'had - un). Elles ont été inscrites sur les étendards pour montrer qu'Israël doit être un, unifié, comme il est écrit : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre?" (II Chmouël 7,23).
Par cela leur honneur en sera rehaussé. Car même si leurs actes ne sont pas dignes, le mérite de l'unité les protégera, comme il est écrit : "Efraïm est uni, bien qu'il soit idolâtre, laisse-le en paix!" (Hochéa 4,17).
[...]
A'hav, roi idolâtre d'Israël, partit en guerre et chacun de ses soldats revint vivant, car l'unité régnait au sein du peuple. Mais le second Temple fut détruit et Israël exilé à cause de la division du peuple.
C'est ainsi qu'il est écrit : "L'un s'approche de l'autre (é'had béé'had [אֶחָד בְּאֶחָד] yigachou), aucun esprit ne peut passer entre eux" (Iyov 41,8) = lorsqu'Israël, appelé "un" (אחד), s'approche de D. avec la vertu de l'unité (אחד), le mauvais penchant ne peut pas passer entre eux.
Car là où il y a unité, le Satan ne peut accuser.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4 - kalla 3]

<--->

+ L'unité fait venir le machia'h :

-> Les Bné Israël seront rassemblés après l'exil et reviendront sur le site du Temple en raison de 2 choses. L'une est l'unité ... l'autre est les actes de bonté (guémilout 'hassadim).
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1 - kalla 1]

[ainsi l'unité est une condition nécessaire pour faire venir le machia'h. N'attendons pas que Hachem nous unisse contraints par les malheurs nous arrivant, et plutôt faisons le dès maintenant dans la joie et l'amour de notre frère juif. ]

-> Les 4 espèces du loulav sont réunies pour montrer que si le peuple juif est uni, les tsadikim protégeront les réchaïm par leurs mérites et la guéoula viendra.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Emor]

-> Le Ben Ich 'Haï (Névé Tsadikim 2:1) écrit :
L'unité d'Israël est cruciale pour sa rédemption.
Le midrach raconte que lorsque le machia'h viendra racheter Israël, ce dernier dira : "Ce n'est pas possible, car nous devions être soumis par les 70 nations."

Le machia'h leur donnera 2 explications.
La première est que le 4e empire qui a subjugué Israël, Edom/Rome/Civilisation occidentale, représente les 70 nations.
L'autre explication est que si un juif est exilé en Barbarie (ancienne dénomination du Maghreb), un autre en Angleterre, c'est comme si tout Israël avait été exilé dans chacun de ces endroits. [fin de ce midrach (Yalkout Chir haChirim 986)]

Ainsi, pour que l'exil prenne fin, il est nécessaire qu'Israël soit uni, de sorte que si un juif est exilé ici, un autre là, c'est comme si la nation entière avait été exilée dans chacun de ces endroits.
C'est pourquoi l'unité d'Israël nous réconforte.
[elle permet de réaliser l'asservissement du peuple juif par toutes les nations du monde, en se basant même sur un juif vivant dans un coin du monde, et par cela l'unité permet de provoquer la guéoula (puisque ce décret d'exil a bien été accompli). ]

<--->

+ L'unité = un récipient permettant de recevoir la bonté d'Hachem :

-> Le mot hébreu pour "récipient" (kéli - כלי) est un acronyme des 3 types de juifs : Cohen, Lévi, Israël.
Si le peuple juif est uni, il est un "récipient" par lequel l'abondance divine descend dans le monde.
Mais s'il y a des querelles entre eux, ils sont comme un récipient brisé, qui ne contient rien.
Et même s'ils sont unis, ce ne doit pas être pour le mal, mais seulement pour le bien, pour servir D.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom (sur Téhilim 14,2)]

<--->

-> L'unité est très précieuse pour Hachem ... lorsque nous parvenons à l'unité, nous accomplissons le verset suivant : "Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur la terre!" (II Shmouël 7,23).
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Tsion (sur Eikha 5,1)]

[grâce à l'unité nous "rappelons" à Hachem que nous sommes Ses enfants adorés, et alors on peut espérer de sublimes bénédictions indépendamment de nos mérites (juste parce que c'est notre Père miséricordieux), dont la guéoula! ]

<--->

+ L'unité permet la réalisation de nos prières :

-> Le peuple d'Israël [n'est pas exaucé] tant qu'il n'est pas uni, comme il est écrit : "Il bâtit ses chambres hautes dans les cieux, et il a fondé son union sur la terre" (Amos 9,6). [guémara Ména'hot 27a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Lorsque le peuple d'Israël est uni, il peut prier et formuler des demandes que D. écoutera.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Il a fondé son union près de la terre". [Dans l'alphabet hébraïque], près des lettres de ארץ (érets - terre), sont celles de בקש (bakéch - demande), et de קשב (kéchev - écoute).

-> Ailleurs, le Ben Ich 'Haï (Even Chelema - sur Chir haChirim 8,13) enseigne :
Grâce à l'unité, la voix d'Israël sera entendue par D., car la Torah et les prières s'élèveront en haut sans être entravées par des accusateurs.
C'est ainsi que nos Sages ont enseigné : Toute prière qui ne contient pas la prière des fauteurs d'Israël ne monte pas en haut.
De même, le galbanum, à l'odeur nauséabonde, figure parmi les épices de l'encens du Temple (Kéritout 6b).
[pour qu'une prière monte sans anges accusateurs, elle doit venir de l'unité de tous les juifs, aussi bien des tsadikim que des réchaïm.
(à une petite échelle, c'est ce qui donne de la force aux prières faites en minyan (communauté).) ]
[...]

Les terres des nations sont sous la domination de leurs anges gardiens. Hachem leur envoie une nourriture abondante pour Israël (les juifs), mais les anges la prennent pour les nations et ne laissent presque rien pour Israël.
Et lorsque le peuple juif prie, ces anges lancent des accusations contre lui pour empêcher les prières de monter en haut.
Mais si les réchaïm prient avec les justes, les anges laissent passer les prières.
Hachem fait le tri, prend les prières des justes et les écoute.

Tout cela dépend toutefois d'une condition : l'unité du peuple d'Israël, car c'est ainsi que les prières monteront ensemble.

<--->

+ La mort d'un tsadik :

-> L'éloge funèbre d'un tsadik disparu permet d'éviter le châtiment d'Israël. La raison en est que tout le peuple d'Israël est comme un seul corps.
Il est écrit : "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17), et non un "est un troupeau dispersé". Tout comme une brebis frappée à l'un de ses membres ressent la douleur dans tout son corps, il en va de même pour Israël (midrach Vayikra rabba 4,6).
Lorsque l'amour et la fraternité règnent au sein du peuple d'Israël, le mérite du tsadik disparu et le chagrin qu'il suscite les protègent, car la brebis a été frappée dans l'un de ses membres.
Mais s'il y a des dissensions et de la haine parmi eux, cela ne s'applique plus (Darkei haYam ; Maharimat).

Parmi les nations, il n'y a pas une telle notion d'expiation collective, car ils sont tous des individus distincts. C'est ainsi qu'il est écrit : "Il jugera les nations [au pluriel], elles sont remplies de cadavres" (Téhilim 110,6).
Mais pour Israël, "Il écrase la tête sur une vaste terre" (Téhilim 110,6) = même s'Il écrase un tsadik, son mérite protégera "une vaste terre" = tout Israël. [Kol Yaakov]
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2:1]

<-------->

-> "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chvouot 39a)
Par la responsabilité mutuelle, l'individu acquiert les mérites du groupe.
[Ben Ich 'Haï - 'Hayim véhaShalom (sur Téhilim 68,5)]

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim 'Houkat) enseigne :
Si les chiffres - 1,2,3,...,8,9 sont écrits séparément sur une feuille et que l'on fait leur somme, celle-ci ne s'élève qu'à 45.
Écrits ensemble, ils peuvent former une somme qui s'élève à des centaines de millions.
Le peuple d'Israël est comme des chiffres. Unis, ils atteignent des sommets bien plus élevés que ceux qu'ils pourraient espérer atteindre en tant qu'individus séparés.

Mais tout cela à condition que les chiffres soient côte à côte, sans qu'aucun ne soit plus haut que l'autre.
Si les chiffres sont écrits l'un au-dessus de l'autre, leur somme n'est que de 45.
De même, aucun juif ne doit se considérer comme supérieur aux autres.
Ainsi, les premières lettres des mots : "barou'h chéamar chéaya aolam" (בָּרוּךְ שֶׁאָמַר וְהָיָה הָעולָם - Béni soit celui qui a parlé et créé le monde" (prières du matin) forment בשוה 'béchavé - égal).
En effet, lorsque Hachem a créé le monde et ses habitants, il n'a pas voulu qu'ils se considèrent comme inférieurs les uns aux autres.

<--->

-> Afin de "mettre en pratique toutes les paroles de cette Torah" (Vayélé'h 31,12), le peuple d'Israël doit s'unir. Les lois relatives à la pureté de la famille sont entre les mains des femmes ; les commandements positifs qui dépendent du temps sont du ressort des hommes ; et seuls les enfants peuvent apprendre la Torah en toute pureté, sans péché.
[de même pour les mitsvot liées aux Cohanim, au Roi, à la terre d'Israël, ...]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Vayélé'h]

<--->

+ L'exemple de Kora'h :

-> Ils tombèrent sur leur visage et dirent : "Hachem, D. des esprits de toute chair, si un seul homme pèche, seras-tu irrité contre toute l'assemblée?" (Kora'h 16,22)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Kora'h) commente
Moché et Aharon priaient D. de sauver le peuple juif. Ils savaient que puisque tout Israël est un, il y a une responsabilité collective. Ainsi, si un juif commet une faute, il attire le mal sur tout Israël, alors que s'il fait une bonne action, il attire le mérite sur tous. Ainsi, priaient-ils, si une personne unie au peuple d'Israël péchait, Tu serais en colère contre toute la congrégation.
Mais si le pécheur s'est séparé des autres, la règle de la responsabilité collective ne s'applique plus.

C'est pourquoi ils demandèrent : "Si un seul homme faute, seras-Tu irrité contre toute l'assemblée?" = Est-ce que Kora'h, qui a péché, faisait corps avec le peuple d'Israël, pour que Tu te mettes en colère contre tout le groupe à cause de lui?
Il s'est séparé de la communauté juive en semant la discorde. Pourquoi donc te mettre en colère contre eux tous?

La vérité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La vérité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le sceau d'Hachem est la vérité.
[guémara Shabbath 55a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
C'est avec son sceau de la vérité que D. a établi les cieux.
C'est ce que suggère le verset : "Il a établi les cieux à l'empan (bazérét - בַּזֶּרֶת)" (Yéchayahou 40,12). Le mot זרת, a la même guématria que אמת (vérité) lorsque l'on écrit pleinement ses lettres (אלף מם תיו).

<--->

-> Vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes vivants, chacun de vous, aujourd'hui (Vaét'hanan 4,4)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Nasso) commente :
La vie dépend de la vérité, c'est l'un des 3 piliers sur lequel repose le monde (Pirké Avot 1,18).
[c'est pour cela que mentir est si néfaste, puisqu'impactant la base du monde. ]

La vérité caractérise Hachem, la Torah et Israël : "Hachem D. est vérité" (Yirmiyahou 10,10) ; "La Torah de la vérité était dans sa bouche" (Mala'hi 2,6) ; et "Je t'ai planté [Israël] d'une vigne noble, entièrement une semence de vérité" (Yirmiyahou 2,21).
C'est pourquoi D. a pris Israël en héritage (Haazinou 32,9) et que seul Israël pouvait accepter la Torah. Les nations du monde, attachées au mensonge, l'ont refusée.

Il a été dit à Israël : "Vous (atèm - אַתֶּם) , qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, chacun de vous, aujourd'hui". Réarrangées, les lettres de אתם s'écrivent אמת (émet - vérité).
Notre verset dit : Vous, qui vous attachez à D., vous êtes la vérité. Et la vérité apporte la vie.

<--->

-> La vérité apporte la vie au monde.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou - guémara Sanhédrin 97a]

[en effet, cette guémara rapporte qu'un rav (Tavot ou Tavyomi) a dit à Rava : Une fois, je suis arrivé dans un certain endroit, dont le nom est Vérité (קושטא), et dont les habitants ne s'écartaient pas de la vérité dans leurs déclarations, et dont aucune personne ne mourait prématurément. J'ai épousé une femme parmi eux, et j'ai eu d'elle deux fils.
Un jour, sa femme était assise et se lavait les cheveux sur la tête. Son voisin vint frapper à la porte. Il se dit alors : "Il n'est pas convenable de dire au voisin que sa femme prend un bain". Il lui dit : "Elle n'est pas là". Comme il s'était écarté de la vérité, ses deux fils moururent.
Les habitants de ce lieu se présentèrent devant lui et lui dirent : Qu'est-ce que cela signifie ? Il leur répondit : C'est la nature de l'incident, et il leur raconta ce qui s'était passé. Ils lui dirent : Quittez notre lieu, je vous prie, et ne provoquez pas une mort prématurée chez ces gens. ]

<--->

-> Hachem, qui séjournera dans Ton Tabernacle? Qui habitera sur Ta montagne sainte?
Celui qui marche dans la droiture, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. (Téhilim 15,1-2)

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hayim véhaShalom) explique :
Beaucoup de gens disent la vérité de temps en temps, ou même la plupart du temps.
Notre passage fait l'éloge de la personne qui dit la vérité "dans son cœur".
Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot לב (lev - cœur), on a : למד בית. "dans son cœur" = les lettres à l'intérieur de לב forment : תמיד (tamid - toujours).

Qui séjournera dans Ton Tabernacle? Celui qui dit toujours la vérité.

<--->

+ Vérité & guéoula :

-> Il dit : "Certes, ils sont mon peuple, des enfants qui ne mentent pas". Il est donc devenu leur Rédempteur (lémochia - למושיע). (Yéchayahou 63,8)

-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Nitsavim) commente :
Jérusalem sera reconstruite par la vérité, c'est pourquoi elle est appelée Cité de la Vérité (עִיר הָאֱמֶת - Zé'haria 8,3).
La monarchie Davidique sera rétablie par la vérité, comme il est écrit : "Un trône sera établi par l'amour bienveillant, et [le machia'h (descendant de David)] s'y assiéra par la vérité" (Yéchayahou 16,5 - Targoum Yonathan).

Israël aussi sera racheté par le mérite de la vérité, comme il est écrit : "La parole vraie s'affermira à jamais, et je ferai taire à jamais la langue fausse" (Michlé 12,19) = quand Israël renforcera son attachement au trait de la vérité, j'ôterai du monde l'esprit d'impureté.

Dans notre verset, D. dit : Ils sont assez justes pour être appelés mon peuple, car ils ne mentent pas. C'est alors "Il est devenu leur rédempteur (למושיע)".
La première moitié de למושיע [soit : למו] est un acronyme des paroles de Daniel : "une période, de deux périodes et demie" (לְמוֹעֵד מוֹעֲדִים וָחֵצִי - lémoéd moadim va'hétsi - Daniel 12:7), qui cachent la date de la rédemption finale.
La seconde moitié (שיע) forme le mot : ישע (yécha - la rédemption).

La rédemption finale viendra au mérite de la vérité

<--->

-> La parole vraie s'établira à jamais ; je ferai taire à jamais la langue mensongère (Michlé 12,19)

-> Le verset utilise le futur, ce qui signifie que cela n'est pas encore établi. Aujourd'hui, c'est la fausse parole qui domine, tandis que la vraie parole gît sur le sol. Dans l'avenir, la vérité surgira du sol. C'est alors que 'la vraie parole sera établie pour toujours'. [Zohar, Ki Tisa 188:2]

Ce principe est illustré par les lettres hébraïques.
La lettre shin représente : shéker (שֶׁקֶר), le "mensonge". Tav représente : émet (אֶמֶת), la "vérité" (guémara Shabbat 104a).
Pourquoi la lettre sheker est-elle représentée par la première lettre et la lettre emet par la dernière?
Le mensonge ne règne qu'au début. La vérité finira par l'emporter.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> "Mieux vaut gagner sa vie avec des carcasses qu'avec des mots." [guémara Pessa'him 113a]

-> Notre guémara met en garde contre les dangers d'être un vendeur et de gagner sa vie par la parole.
En effet, il est tentant de mentir et de tromper afin de réaliser la vente et d'obtenir une commission.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

+ Vérité et repentir :

-> "Prenez avec vous des mots (dévarim - דברים) et revenez à Hachem" (Ochéa 14,3)

Le terme דברים est une abréviation de דברי ברים (divré barim - des paroles de vérité).
En disant la vérité, vous pouvez vous repentir de toutes vos fautes et revenir à Hachem.

À l'avenir, "le reste d'Israël ne se corrompra pas [car] il ne dira pas de mensonges" (Tséfania 3,13).
Une fois qu'ils seront devenus exempts de fautes grâce à la vérité, ils se tiendront devant Hachem.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Vous (אתם)" - אמת (vérité), vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9).

<--->

-> Pourquoi les lettres de mensonge sont-elles proches les unes des autres [dans l'alphabet], alors que les lettres de la vérité sont éloignées les unes des autres? Parce que [dans notre monde] le mensonge est facile à trouver, alors que la vérité est rare. [guémara Shabbath 104a]

-> "Eliyahou vient... seulement pour éloigner ceux qui ont été approchés... et pour approcher ceux qui ont été éloignés" (Edouyot 8,7)

-> De nos jours, la majeure partie du monde adhère au mensonge et à la méchanceté qui l'accompagne ; "tout homme est trompeur" (kol aadam kozév - Téhili 116,11).
Dans l'avenir, Eliyahou changera cela. Il éloignera le mensonge (שֶׁקֶר - chéker), dont les lettres sont proches les unes des autres [dans l'alphabet hébraïque], et l'expulsera du monde ; et il rapprochera la vérité (אֶמֶת - émet), dont les lettres sont éloignées les unes des autres (début - milieu - fin de l'alphabet), de sorte que le monde entier y adhérera.
[Ben Ich 'Haï - Od Yosef 'Haï - drouchim Vayéra]

<--->

+ Toute la Torah sur une jambe :

-> Un païen vint trouver Shamaï et lui dit : "Je veux me convertir au judaïsme, mais seulement si tu m'enseignes toute la Torah alors que je me tiens sur une jambe".
Shamaï le chassa avec un bâton de maçon qu'il tenait à la main.
Le païen se présenta devant Hillel, qui le convertit. Hillel lui dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à votre ami. Il s'agit de la Torah tout entière. Le reste est un commentaire. Va l'étudier".
[guémara Shabbath 31a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Comment le païen pouvait-il espérer apprendre toute la Torah en se tenant sur une seule jambe?

La vérité repose sur des bases solides (Shabbat 104a). Chaque lettre de אמת (vérité) repose sur des jambes solides, ce qui lui confère une certaine stabilité.
Le mensonge repose sur une seule jambe (Shabbat 104a). Les deux dernières lettres de שקר (mensonge), reposent sur un seul point, ce qui rend le mot instable.
La première lettre (ש) est parfois formée sur une base stable, car les menteurs commencent par un peu de vérité afin d'être crus (Anaf Yosef, citant le Arizal).

Le païen qui venait voir Shamaï et Hillel souhaitait étudier la Torah et faire partie d'Israël. Mais Israël s'attache à la vérité (Tséfania 3,13), tandis que les païens s'attachent au mensonge (Téhilim 144,11 ; Baba Batra 45a).
Le païen dit : "Enseigne-moi toute la Torah alors que je me tiens sur une jambe" = alors que j'adhère encore au mensonge.

Shamaï l'a chassé avec un bâton de mesure courant [Shammai était bâtisseur de métier], comme pour lui dire : La Torah est le fondement sur lequel le monde est construit, et on ne peut pas construire sur une fondation bancale et fausse/mensongère.

Hillel, cependant, a persuadé le païen d'abandonner le mensonge.
Hillel lui dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à ton ami" = si tu ne veux pas que les autres agissent faussement avec toi, comment peux-tu agir faussement avec eux?
[tu ne veux pas qu'on te mente, alors pourquoi mens-tu?]

La moquerie (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La moquerie (selon le Ben Ich 'Haï):

-> Que faisaient les réchaïm de la génération du roi David?
Ils allaient aux fenêtres de David et lui disaient : "David, quand le Temple sera-t-il construit?"
"David, quand le Temple sera-t-il construit ? Quand irons-nous à la maison d'Hachem ?"
Il se disait alors : "Leur intention est de me mettre en colère, mais je me réjouis au contraire dans mon cœur. Je suis heureux quand ils me disent : "Nous irons à la Maison d'Hachem" (Téhilim 122,1).
[guémara Yérouchalmi - Béra'hot 2,1]

-> Nous pouvons comprendre que le tsadik le roi David soit resté serein face au ridicule. Mais pourquoi s'est-il réjoui? Ridiculiser les gens est une faute ; il n'était certainement pas heureux qu'ils aient péché!

Avant de répondre à cette question, examinons qui pouvait construire le Temple.
Le roi Saül aurait dû construire le Temple, mais à son époque il y avait des gens qui disaient du lachon ara. Cela empêchent Hachem d'habiter sur terre, comme il est écrit : "Leur langue est une épée tranchante ... Sois élevé au-dessus des cieux, ô D." (Tehilim 57, 6-12) (midrach Dévarim rabba 5,6). [par ton lachon ara, tu fais que Hachem soit au-dessus des cieux, et non plus qu'Il réside avec nous! ]
[Doeg parla du lachon ara sur Saül, ce qui entraîna le massacre des Cohanim de Nob (Chmouël I 22,9-23) ]

Ce ne sont pas seulement les auteurs de lachon ara, mais aussi les moqueurs, les flatteurs et les menteurs qui éloignent la Présence divine de la terre (guémara Sotah 42a).
Dans de telles circonstances, la demeure terrestre de D., le Temple, ne peut être construite.
[nous attendons tous la venue du machia'h avec la reconstruction du 3e Temple, mais comment cela est-il compatible avec le fait que nous ne soyons pas si vigilant à nos paroles, qui repousse Hachem! ]

Le roi David désirait ardemment construire le Temple, mais D. a dit que ce n'était pas lui mais son fils qui le construirait (Divré haYamim I 17).
David s'est reproché ce retard. Mais lorsqu'il a entendu les moqueurs, il a compris que le Temple ne pouvait de toute façon pas être construit. Il s'est réjouit de ne pas avoir empêché la Présence divine de se manifester.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

<--->

-> Si une personne se moque, ses moyens de subsistance seront diminués.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Chaque personne dispose d'un quota de parole qu'elle peut utiliser au cours de sa vie. [les mots de Torah et liés à une mitsva (ex: encourager, valoriser, conseiller autrui) sont en dehors de ce quota.]
Si elle épuise son quota en bavardages futiles, et certainement en paroles interdites, sa vie sera écourtée. [rabbi 'Haïm Vital]

La parole est donc la vie même d'une personne.
Il en va de même pour son gagne-pain. Si on contamine nos paroles par des moqueries, mesure pour mesure, nos moyens d'existence seront diminués.

<--->

-> Rabbi Hanilai bar Hanilai dit : Quiconque se moque entraîne la destruction du monde.
Il est en effet écrit : "Ne vous moquez pas, de peur que vos souffrances ne s'aggravent, car j'ai entendu dire que Hachem, le D. des armées, allait détruire tout le pays. Car j'ai entendu parler d'une destruction totale de la part d'Hachem, D. des armées, sur toute la terre" (Yéchayahou 28,22).
Rabbi Elazar dit : [La moquerie] est grave, car elle commence par la souffrance et se termine par la destruction.
[guémara Avoda Zara 18b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
La souffrance peut être une force positive et constructive qui expie les péchés d'une personne.
Le moqueur, cependant, n'accepte pas la souffrance que D. lui envoie en guise d'expiation. Il se moque d'elle et des fautes qui l'ont causée.
C'est pourquoi, au lieu d'une expiation, elle lui apporte la destruction.

<--------------------------->

+ La moquerie (enseignement du 'Hafets 'Haïm) :

-> Chaque mitsva réalisée par une personne produit du "chéfa", un flux de bien et de bénédictions, et chaque faute bloque les bénédictions.
Pour certaines, si une personne commet cette faute, elle bloquera son "chéfa" personnel, mais les autres personnes ne seront pas affectées.
Mais pour d'autres fautes personnelles, Hachem Lui-même, ordonne un impact collectif.

De quelle faute s'agit-il?
Nos Sages (guémara Avoda Zara 18b) disent : "Quelqu'un qui fait de tout une plaisanterie/moquerie verra sa parnassa diminuer, comme il est écrit : 'Il a retiré sa main des moqueurs' (Ochéa 7,5).
Rachi commente que Hachem, qui "ouvre Sa main et pourvoit aux besoins de chaque être vivant", retire Sa main des plaisantins et des moqueurs.

Lorsque les médias tournent tout en dérision, lorsqu'il y a des spectacles qui offrent un divertissement vide, plein de débauche, de bêtise et de valeurs corrompues, alors le chéfa (flux Divin de bénédictions) cesse et la parnassa s'amenuise.

Le 'Hafets 'Haïm ajoute à cela : il est clair pour moi, que ceux qui introduisent dans leurs maisons, la "compagnie des moqueurs" (mochav létsim - voir Téhilim 1,1), constateront qu'ils perdent leur parnassa et qu'ils seront "comme la paille que le vent emporte" (Téhilim 1,4).
Lorsque nous écartons de telles choses de nos foyers, nous recevons en abondance chéfa, de bénédictions et de succès dans tout ce que nous entreprenons.
La douleur et le chagrin ne nous toucheront pas, et très bientôt nous mériterons d'être sauvés et réconfortés.
[Maamré hé'Hafets 'Haïm 43]

<--->

[ainsi, la moquerie peut empêcher les bénédictions de nous atteindre personnellement, mais aussi collectivement. ]

<--------->

-> b'h, voir aussi : Plaisanteries & Torah : https://todahm.com/2014/12/21/plaisanteries-torah-reflexion-du-rav-greenfeld

La flatterie (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La flatterie (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Toute congrégation où règne la flatterie finira par s'exiler.
[guémara Sota 42a]

-> Pourquoi la flatterie conduit-elle à l'exil?
Les âmes des flatteurs sont exilées de la Présence divine, "car un flatteur ne peut se présenter devant Lui" (Iyov 13,16). Il est donc normal que leur corps soit lui aussi exilé.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

<--->

-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle, même les fœtus dans le ventre de leur mère la maudissent.
[guémara Sota 41b]

-> Avant de donner la Torah, Hachem a demandé au peuple d'Israël des garants qui paieraient la "dette" s'ils ne respectaient pas la Torah. Les personnes que D. a acceptées comme garants ont été les enfants juifs (Shoher Tov - Michlé 6).
Notre guémara dit qu'il conviendrait même aux enfants qui ne sont pas encore nés, et qui ne sont donc pas encore garants, de maudire le flatteur.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

<--->

-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle tombera au Guéhinam.
[guémara Sota 41b]

-> Pourquoi la Guemara dit-elle "toute personne" (kol adam - כׇּל אָדָם) ?
Les érudits en Torah sont normalement imperméables au feu de Géhinam puisqu'ils sont eux-mêmes du feu, comme il est écrit : "Voici, ma parole est comme du feu" (Yirmiyahou 23,29 ; Haguiga 27a - Rachi).
Néanmoins, "toute personne qui a le trait de caractère de la flatterie" = même s'il s'agit d'un érudit en Torah, il "tombera au Guéhinam".

"Toute personne", cela inclut [aussi] les pauvres qui flattent les riches pour obtenir ce dont ils ont besoin.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

<--->

-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle apporte la colère au monde, comme il est dit : "Mais ceux qui ont de la flatterie dans leur cœur provoquent la colère" (Iyov 36,13)
[guémara Sota 41b]

-> Le flatteur est un faux témoin ; en faisant l'éloge des transgresseurs, il atteste que le mal est le bien.
Il s'agit d'une mauvaise utilisation du לשון (lachon - la langue), qui est représenté par son initiale, lamed (ל). Ecrite pleinement cette lettre lamed est למד, ce qui numériquement égal à עד (éd - témoin).

Le lamed (ל) est présente dans l'écriture pleine de la lettre alef (אלף), qui signifie "apprendre" (la Torah).
[comme dans : "Je t'apprendrai (aaléfé'ha - אֲאַלֶּפְךָ) la sagesse" (Iyov 33,33) ]
En utilisant sa langue (לשון) pour porter un faux témoignage plutôt que pour étudier la Torah à haute voix, le flatteur supprime le lamed (ל) de alef (אלף).
Ce qui reste alors c'est c'est אף (af - la colère).
Ainsi : " Toute personne qui a de la flatterie en elle apporte la colère (אף) au monde".
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

<--->

-> Rabbi Elazar dit : Toute personne qui a de la flatterie en elle ... sa prière n'est pas entendue.
[guémara Sota 41b]

-> Pourquoi la prière d'un flatteur n'est-elle pas entendue?
La bouche est la porte par laquelle sort la prière. En fautant avec sa bouche, le flatteur ferme les portes du ciel à sa prière.
De plus, parce qu'il cherche à s'attirer les bonnes grâces des transgresseurs, sa demande de grâce divine ne sera pas entendue.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada ]

<--->

-> Rabbi Shimon ben Ḥalafta dit : Depuis le jour où le pouvoir de la flatterie a prévalu, le jugement s'est corrompu et les actes des gens se sont corrompus.
[guémara Sota 41b]

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le terme : 'hanoupa (חֲנוּפָּה) se définit en lui-même. Il peut être décomposé en חן פה ('hen pé - faveur par la bouche), le flatteur utilise sa bouche pour s'attirer les faveurs de ceux qui fautent (transgresseurs). [ חֲנוּפָּה s'écrit aussi sans le "vav]
En réarrangeant les lettres, on obtient : נוחפה (caché - du mot חפוי), נפוחה (gonflé), et נפוחה (une poignée) = pour obtenir une poignée d'avantages, le flatteur dissimule les défauts de l'offenseur et gonfle sa valeur.

Il est interdit de flatter des transgresseurs, car cela implique d'approuver leurs fautes.

<--->

-> À la fin du premier jour de Souccot, une estrade de bois est dressée dans la cour du Temple. Le Cohen gadol remet le rouleau de la Torah au roi. Le roi se lève pour l'accepter et s'assoit pour le lire.
Le roi Agripas se lève pour l'accepter. Il lisait également debout, ce dont les Sages le félicitaient. Lorsqu'il atteignit le verset : "Tu ne mettras pas sur toi [en tant que roi], un étranger qui ne soit pas ton frère" (Dévarim 17,15), des larmes coulèrent de ses yeux.
Les Sages lui dirent : "Ne crains rien, roi Agripas, tu es notre frère".
À ce moment-là, le peuple d'Israël méritait l'anéantissement parce qu'il avait flatté le roi Agripas.
[guémara Sotah 41b - Ein Yaakov]

-> Pourquoi la guémara dit-elle "parce qu'ils ont flatté le roi Agripas" plutôt que simplement "parce qu'ils l'ont flatté?
Il est permis de flatter les réchaïm lorsque le but est d'échapper à l'oppression.
[il est écrit dans la guémara (Sota 41b) : "Il est permis de flatter les réchaïm dans ce monde"]

S'il s'était agi d'un autre roi, comme le violent Hérode, ils n'auraient pas mérité d'être anéantis. Mais Agripas était une personne honnête qui ne leur aurait pas fait de mal pour avoir gardé le silence. Il n'était donc pas nécessaire de le flatter en disant : "Tu es notre frère", ce qui impliquait faussement qu'il était juste qu'il soit roi.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

"Tout comme Hachem a créé les étoiles pour éclairer l'obscurité de la nuit, nous (les juifs) avons été créés pour répandre la lumière d'Hachem et l'utiliser pour éclairer les endroits les plus sombres et les plus bas.
[Sfat Emet - paracha Chémot]

<--->

-> Les 2 seules mitsvot qui nous obligent à vendre nos vêtements et/ou à devenir serviteur afin d'acquérir suffisamment d'argent pour les accomplir sont la consommation des 4 coupes lors du Seder de Pessa'h et l'allumage des lumières de 'Hanoucca.
La raison en est que ces mitsvot sont imprégnées du thème de faire connaître des miracles accomplis par Hachem. [Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 472,671]

Le rav Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot - kvod Shamayim) écrit que le monde a été créé pour apporter la réalité de én od milévado.
Des événements miraculeux tels que la sortie d'Égypte et le miracle de 'Hanoucca démontrent qu'il n'y a rien d'autre que Lui. Ils doivent donc être portés à la connaissance du reste du monde.
Le fait de boire les 4 coupes de vin et d'allumer notre 'hanoukia devant notre maison est un acte qui rapproche la Création de son but ultime. [reconnaître que derrière toute chose, il n'y a que Hachem. ]
C'est pourquoi il nous est demandé de nous donner beaucoup de mal pour accomplir ces mitsvot.

<--->

-> La Mékhilta (Yitro 18,27) affirme que Moché ne voulait pas que Yitro quitte le peuple juif.
Yitro lui dit : "Une lumière est-elle bénéfique lorsqu'elle se trouve à l'extérieur d'un endroit sombre?". Yitro compare alors Moché au soleil et Aharon à la lune.
"Quel est l'intérêt d'une lumière entre vous deux? "Je vais plutôt me rendre dans mon pays, convertir ses habitants, les amener à apprendre la Torah et être leur mékarev (celui qui les rapproche de D.)".
Le Midrach indique que c'est effectivement ce qui s'est passé. Yitro retourna dans son pays et fut mékarev des habitants.

La crainte d’Hachem (selon le Ben Ich ‘Haï)

+++ La crainte d'Hachem (selon le Ben Ich 'Haï) :

+ "Que la crainte du ciel soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)

=> Pourquoi utilise-t-on couramment l'expression "crainte du ciel" (yirat chamayim) plutôt que "crainte de D. (yirat Hachem)"?

Dans nos prières, nous disons : "Que Celui qui fait la paix dans Ses cieux fasse la paix avec nous ...".
Nos Sages se sont interrogés : Y a-t-il des dissensions dans les cieux qui nécessitent un rétablissement de la paix?
Ils ont répondu : D. a décrété que l'eau et le feu se mélangent pour former les cieux (guémara Haguiga 12a). Par nature, le feu et l'eau se détruisent mutuellement ; le feu évapore l'eau et l'eau éteint le feu.
Afin d'accomplir le décret d'Hachem, le feu et l'eau ont surmonté leur nature pour demeurer ensemble en paix dans les cieux.

L'expression "crainte du ciel" signifie le type de crainte qui existe au ciel : aller à l'encontre de sa nature pour faire la volonté de D.
Tout comme le feu et l'eau vont à l'encontre de leur nature pour coexister harmonieusement au paradis, nous devons nous éloigner du mal et de la violence et faire le bien, même si cela va à l'encontre de notre nature et de nos inclinations personnelles.
[...]

Les vêtements extérieurs sont toujours visibles, mais les portefeuilles restent dans les poches jusqu'à ce qu'il faille faire des paiements.
Pour certaines personnes, la crainte du ciel est comme un portefeuille ; elle reste cachée jusqu'à ce qu'elles commettent un péché, moment où la crainte du châtiment est éveillée et les pousse à se repentir.
Il est plus souhaitable que la crainte du ciel soit manifeste à tout moment, comme un vêtement qui est toujours "sur vous". C'est ainsi que Rabbi Méïr a déclaré que l'étude de la Torah "habille [l'apprenant] d'humilité et de crainte" et le prépare ainsi à être juste, honnête et fidèle (Pirké Avot 6,1).
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]

<---->

-> Comment est le vêtement d'un érudit en Torah? Son corps n'est pas vu en dessous. [guémara Baba Batra 57b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) nous explique :
Le vêtement fait référence à la crainte du ciel, que l'on appelle vêtement : "Il l'habille d'humilité et de crainte" (Pirké Avot 6,1).
Le corps abrite les forces des désirs physiques et matériels. La crainte, qui est le vêtement, doit dominer ces forces corporelles jusqu'à ce qu'elles n'apparaissent plus et qu'elles soient introuvables.

<---->

-> Rabbi Meir a dit : Le terme "craignant D." est utilisé pour décrire Iyov (Iyov
1,8) et pour décrire Avraham (Vayéra 22,12). Tout comme la crainte de D. d'Avraham provenait de l'amour, il en va de même pour celle d’Iyov. [guémara Sota 31a]

=> Pourquoi considère-t-on comme un fait établi que la crainte de D. chez Avraham provenait de l'amour?
C'est au cours de la 10e et plus dure épreuve à laquelle D. a soumis Avraham (la ligature d'Its'hak) que D. a dit : "Maintenant, je sais que tu crains Dieu" (Vayéra 22,12).
Cette crainte (yira) est en fait une crainte de Sa majesté, qui se développe à partir d'un puissant amour de D.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[ainsi, idéalement notre crainte d'Hachem doit reposer sur beaucoup d'amour d'Hachem. En ce sens, c'est une dynamique épanouissante dans la joie et l'espoir, plutôt que l'inverse.
D'une certaine façon, on a : "Avinou Malkénou" (notre Père, notre Roi) = d'un côté on a tout l'amour et la proximité d'une relation avec un père aimant, mais d'un autre côté on doit ensuite y ajouter ce qu'implique de servir LE Roi (crainte révérencielle + admiration et fierté d'avoir l'honneur d'être au servir d'un Maître aussi énorme, c'est le boss des boss!).
Ces 2 éléments sont comme les jambes/ailes d'un juif pour évoluer dans sa relation avec Hachem (ce monde est comme une salle de musculation où l'on renforce notre lien de proximité avec D. en faisant ou ne faisant pas des choses, face à l'opposition de notre nature et du monde extérieur).]

<---->

+ Les 2 niveaux de crainte du Ciel :

-> Hachem n'a rien d'autre dans son trésor, si ce n'est le trésor de la crainte du ciel.
[guémara Béra'hot 33b]

-> "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du ciel" (guémara Béra'hot 33b).
Tout ce qui se passe dans le monde est décrété ; tous les décrets quittent le trésor de D. du potentiel et sont actualisés dans le monde.
Seule la crainte reste en arrière, cachée dans le trésor de D. ; elle ne sort pas comme un décret.
[...]
Il existe 2 types de crainte (yira) : à un niveau bas, c'est la crainte du châtiment, et à un niveau élevé, c'est la crainte de la majesté d'Hachem, car Il est le souverain de l'univers et la racine de tous les mondes.
Le niveau élevé est appelé "crainte du ciel" parce qu'il s'agit de la crainte (yira) que l'on trouve parmi les armées célestes.
"Hachem n'a rien d'autre dans son trésor que le trésor de la crainte du ciel" = Hachem n'a dans son trésor que le type élevé de la yira.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> "Faire monter une flamme continuellement" (Emor 24,2) = pour que la flamme monte d'elle-même, et non par l'intermédiaire de quelque chose d'autre. [guémara Shabbath 21a]

La flamme fait allusion à la crainte (yira), dont il existe 2 types.
Il y a la crainte externe, la peur du châtiment, qui dépend des avantages qu'une personne souhaite obtenir ou des problèmes qu'elle souhaite éviter.
Et il y a la crainte interne, la crainte de la majesté divine, qui est indépendante des intérêts personnels.
La guémara dit que la flamme doit s'élever d'elle-même, c'est-à-dire que notre yira doit être la crainte de la majesté divine, qui est indépendante de l'intérêt personnel. Et cette flamme doit être permanente.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> "Qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande? Seulement de craindre Hachem ton D." (Ekev 10,12) ... La crainte [de Dieu] était une petite chose pour notre maître Moché. [guémara Béra'hot 33b]

La crainte qui est "une petite chose" est la crainte (yira) inférieure, la crainte qui découle de la préoccupation de la punition ou de la récompense, par opposition à la crainte (yira) supérieure, la crainte de Sa gloire. Cette crainte inférieure n'était rien pour Moché.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

-> Moché est monté dans un nuage, a été couvert par un nuage et a été sanctifié par un nuage. [guémara Yoma 4a]

Moché a atteint la forme supérieure de crainte (yira) qui n'est pas une réaction à une punition ou même à une récompense, mais à la souveraineté de D. sur tout. Plus Moché percevait la majesté et la gloire de D., plus il en était émerveillé.
Les nuages du ciel font allusion à la crainte de la gloire divine. Moché est "monté dans un nuage", c'est-à-dire qu'il a été émerveillé par la gloire de D., et c'est pour cela que Moché est loué.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

<--->

-> Si Israël est méritant, [le machia'h] viendra sur les nuages du ciel. S'il n'est pas méritant, [il sera un pauvre monté sur un âne. [guémara Sanhédrin 98a]

-> Le machia'h vient par la perfection de la crainte (yira) d'Israël, et la façon dont il vient dépend du type de crainte d'Israël.
Si Israël est méritoire, "il viendra avec les nuages du ciel", c'est-à-dire qu'il viendra parce qu'Israël percevra la grandeur de D. et sera rempli de crainte.
Si Israël n'est pas méritoire, le machia'h sera un pauvre homme monté sur un âne. Le mot hébreu pour âne ('hamor) est lié à 'homer (la matière).
Cela reflétera le fait qu'Israël a une crainte inférieure, qui découle des besoins matériels d'une personne.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

<---->

-> À la mort de rabbi Yéhouda haNassi, l'humilité et la peur du péché ont cessé.
[guémara Sotah 49a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Le Alchikh haKadoch explique le verset "Vous le craindrez" (Réé 13,5) comme faisant référence à la crainte de la faute ; nous ne devons pas nous fier à nous-mêmes, mais toujours être sur nos gardes face à l'inclination du mal.

Les juifs d'autrefois ne se fiaient jamais à leur droiture ; ils craignaient toujours de succomber au péché. Même notre patriarche Yaakov craignait de perdre la protection de D. en péchant (guémara Béra'hot 4a), et le grand Tanna Rabbi Tarfon annonçait : "Veillez sur moi [de peur que je ne sois seul] avec ma belle-fille [et que j'en vienne à fauter]" (guémara Kidouchin 81b).

[ainsi, on voit qu'une part de la crainte d'Hachem doit également se ressentir dans notre crainte d'en venir à fauter, c'est-à-dire à ne pas "trahir", ne pas être en accord avec la volonté de D. ]

-> A ce sujet, le Ben Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) écrit aussi :
Il semblerait que le simple fait d'éprouver de la crainte ne puisse pas être considéré comme un service à D., car aucune action n'est accomplie. En réalité, cependant, si la peur de la faute s'éveille dans le cœur d'une personne, qu'elle soit anxieuse à l'idée qu'elle pourrait commettre un péché ou qu'elle soit en train de fauter à ce moment précis sans s'en rendre compte, cet éveil de la peur dans le cœur est considéré comme une action.
Le verset : "Servez Hachem avec crainte" (ivdou ét Hachem béyir'a - Téhilim 2,11) signifie donc : "Servez Hachem en permanence, avec la crainte qui monte dans vos cœurs à chaque instant".

<----->

-> Qui peut se rendre compte des ses erreurs? Laisse-moi [Hachem] indemne des [fautes] cachées.(Téhilim 19,13)

=> Si tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du ciel, comment le roi David a-t-il pu prier pour être sauvé de la faute?

Certes, pour préserver la liberté de choix de l'homme et rendre possible la récompense et le châtiment, D. ne sauve pas une personne du mauvais penchant lorsqu'il la pousse à commettre une faute connue.
Mais il arrive que le mauvais penchant essaie de convaincre une personne qu'une certaine action n'est pas une faute ; il peut même essayer de prétendre qu'il s'agit d'une mitsva!
C'est de ce type de mauvais penchant que D. nous sauve.

Le roi David a donc prié pour être sauvé d'une situation dans laquelle le mauvais penchant l'embrouillait, de sorte qu'il ne voyait pas clairement qu'il s'agissait d'une faute.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Sotah 34b]

Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le peuple d'Israël (juif) est encore plus élevé que les anges. C'est ce qui ressort de ce qui suit.
Les anges gardiens chantent devant Hachem pendant la nuit, mais ils sont silencieux le jour.
Pourquoi cela? Par respect pour Israël (guémara 'Hagigah 12b).

De plus, la source des âmes d'Israël est plus proche de D. que celle des anges, comme il est écrit : "Voici les Ariel-anges (אֶרְאֶלָּם) qui crient dehors" (Yéchayahou 33,7 ; Sha'aré Kédoucha 3,2) = ils sont en dehors de la sphère d'Israël.

Il est écrit : "Aujourd'hui, vous vous tenez (atèm nitsavim ayom) tous devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9).
Le mot hébreu utilisé pour "se tenir" est nitsavim plutôt que l'habituel omedim.
Nitsavim suggère de se tenir debout dans la prière, comme 'Hanna qui s'est décrite en train de prier : "Je suis la femme qui a été nitsévet" (I Chmouël 1,26).
Moché dit à Israël : "Vous" et seulement vous "êtes nitsavim" - debout dans la prière - "aujourd'hui".
Vous êtes les seuls à prier le jour ; les anges ne prient que la nuit, par respect pour vous.

De plus, vous êtes le seul à être "devant Hachem ton D." ; les anges sont à l'extérieur.
Vous êtes plus proche de Lui qu'eux, car vos âmes proviennent d'un lieu plus élevé.

Cependant, parce que vous êtes plus haut que les anges, vous devez développer l'humilité, car celui qui est petit dans ce monde est grand dans l'autre (Zohar - 'Hayé Sarah 122b).
[Ben Ich 'Haï - drouchim Nitsavim]

<------>

-> Les âmes d'Israël proviennent de dessous le Trône de gloire (Zohar, midrach haNé'élam 1:125:2), alors que celles des anges proviennent d'une source plus éloignée de D.

Puisque les corps des anges sont si éphémères qu'ils ressemblent à des âmes, si leurs âmes étaient venues d'une source plus proche de D., ils auraient été capables de créer des mondes.
Les corps d'Israël, en revanche, proviennent de la terre. Quelle que soit l'élévation de leur âme, ils ne pourront jamais créer des mondes.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - Haftara Béréchit]

<------>

-> Voyez comme vous êtes aimés de D., comme l'amour d'un homme pour sa femme.
[guémara Yoma 54a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Un homme apprécie davantage la nourriture que sa femme lui prépare et les choses qu'elle fait pour lui que la nourriture et les choses préparées par des serviteurs.
De même, le service d'Israël envers D. lui est plus agréable que le service des anges.

Par exemple, chaque jour, les anges disent la Kédoucha en toute sainteté et pureté, alors que la Kédoucha dite par Israël (les juifs) est plus agréable à Ses yeux.
Hachem dit : "Je n'ai pas de plus grand plaisir dans Mon monde que lorsque le peuple d'Israël se tient debout, les yeux levés vers le ciel, et qu'il dit : 'Saint, saint, saint est Hachem des armées' (kadoch, kadoch, kadoch Hachem tsévakot) " (Pirké Hékhalot).

<------>

-> Israël est plus précieux pour Hachem que les anges tutélaires. En effet, Israël chante en permanence, alors que les anges gardiens ne chantent qu'une fois par jour. Certains Sages disent : une fois par semaine. D'autres disent : Une fois par mois. D'autres encore disent : une fois par an, une fois tous les sept ans, une fois par jubilé, ou une fois dans l'éternité.
De plus, Israël mentionne le Nom après 2 mots, comme il est écrit : "Écoute, Israël, Hachem est ton D." (le Shéma). Mais les anges gardiens mentionnent le nom qu'après 3 mots, comme il est écrit : "Saint, saint, saint, Hachem des armées".
[guémara 'Houlin 91b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
La raison de l'avantage d'Israël sur les anges est que la source des âmes d'Israël est plus proche de D.

<------>

-> Rabbi Yéhochoua ben Levi dit : À chaque commandement qui sortait de la bouche d'Hachem [au mont Sinaï], les Israélites reculaient de 12 mil (שְׁנֵים עָשָׂר מִיל soit environ 14 kilomètres), et les anges de service (mala'hé acharét) les faisaient avancer, comme il est écrit : "Les anges de service se sont enfuis" (Téhilim 68,13). Ne lisez pas yidodoun (יִדֹּדוּן - ils se sont enfuis), mais yédadoun (יְדַדּוּן - ils les firent marcher).
[guémara Shabbath 88b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Après que les Israélites eurent reculé de 12 mil, les anges de service les ramenèrent. Un ange saisit chaque Israélite, homme, femme ou enfant, et l'aide à marcher vers le mont Sinaï, comme une femme qui promène son enfant en bas âge.
Pourquoi D. n'a-t-il pas simplement fortifié les Israélites pour qu'ils puissent avancer par eux-mêmes?

Hachem a délibérément gardé les Israélites faibles afin que les saints anges descendent du ciel pour les faire marcher. Les anges verraient alors à quel point les juifs sont précieux aux yeux de D. et ne s'opposeraient pas à ce qu'Il leur donne Sa Torah.
[...]

Les anges ont vu qu'ils étaient au-dessus des vicissitudes du temps et que les secrets de D. n'étaient révélés qu'à eux seuls. Ils dirent donc : "Donne ta splendeur [c'est-à-dire Ta Torah] aux cieux ... Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui?" (Téhilim 8,2-5).

Les anges ne doivent pas se sentir supérieurs au peuple d'Israël. Nous sommes soumis aux vicissitudes du temps parce que nous avons un corps physique.
De plus, l'honneur d'Hachem ne permet pas de révéler ses secrets à des êtres physiques/matériels. Néanmoins, les enfants d'Hachem (les juifs) sont plus importants à Ses yeux que les anges.

Pour le prouver, [au mont Sinaï] D. a rendu les juifs faibles, et les anges ont dû les aider à marcher.

Les juifs (selon le Ben Ich ‘Haï)

+++ Les juifs (selon le Ben Ich 'Haï) :

+ Tout comme le monde ne peut exister sans vents, le monde ne peut exister sans Israël (les juifs).
[guémara Taanit 3b]

-> Tout comme le vent est nécessaire à tous, Israël l'est aussi. En effet, tous les êtres vivants du monde existent et sont soutenus par le mérite d'Israël.

Les anges sont appelés "vents", comme il est écrit : "Il fait des vents ses anges" (Téhilim 104,4). En comparant Israël au vent, la guémara dit en fait que le peuple d'Israël est lui aussi Son messager.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<----->

-> Hachem dit à Ochéa : "Tes fils ont fauté". Il aurait dû répondre : "Ce sont tes fils, les fils de tes bien-aimés : Avraham, Its'hak et Yaakov. Aie pitié d'eux!"
[guémara Pessa'him 87a]

-> Ochéa aurait dû dire : "Ce sont ... les fils d'Avraham, Its'hak et Yaakov", qui sont des multimilliardaires en mitsvot et en mérites. Même si Israël fautait et perdait toutes ses richesses, toute la Torah, leurs riches pères viendraient les sauver grâce à leurs mérites. C'est pourquoi, "Ayez pitié d'eux!"
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

<----->

-> Dans sa déclaration d'acceptation du judaïsme par Ruth, il est écrit la clause suivante : "C'est ainsi (כה - ko) qu'Hachem me fera et c'est ainsi (כה - 'ho) qu'Il augmentera" (Ruth 1,17).
La valeur numérique de כה (ainsi), est de 25, et le 25e mot de la Torah est אור (lumière - or).
Le כה fait donc allusion à la lumière. C'est ce que disait Ruth : En tant que non-juive, j'étais dans l'obscurité. Mais maintenant, Hachem va faire la lumière pour moi et l'augmenter parce que je suis devenue membre d'Israël.

De même, la Torah dit : "Il y avait une épaisse obscurité dans tout le pays d'Égypte..., mais tous les enfants d'Israël avaient de la lumière" (Chémot 10,22-23) ... et "Lève-toi, brille, car ta lumière est venue, et la gloire d'Hachem brille sur toi" (Yéchayahou 60,1) ...

De même, les Cohanim ont reçu l'ordre suivant : "C'est ainsi (כה - ko) que vous bénirez les enfants d'Israël" (Nombres 6:23) = bénissez-les avec la lumière [d'Hachem], car elle leur appartient [à la différence des non-juifs].
[Ben Ich 'Haï - Em haMélé'h]

<----->

-> Rabbi Yéhouda haNassi dit : Il est révélé et connu devant Celui qui a parlé et le monde est venu à exister qu'il y a plus d'animaux impurs que d'animaux purs ; l'Écriture énumère donc les animaux purs.
Il est révélé et connu avant que Celui qui a parlé et le monde est venu à exister qu'il y a plus d'oiseaux purs que d'oiseaux impurs ; l'Écriture énumère donc les oiseaux impurs.
[guémara 'Houlin 63b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
Les animaux font allusion aux non-juifs, les oiseaux à Israël (les juifs).
Un animal ne peut s'élever au-dessus du sol, alors qu'un oiseau, même s'il se pose sur le sol, peut s'élever vers le ciel en un clin d'œil. De même, un non-juif ne peut s'élever au-dessus du terrestre, alors que le juif, même s'il pèche, peut se repentir en un clin d'œil et s'élever dans la spiritualité.
Ainsi, si un homme connu pour sa méchanceté dit à une femme : "Tu m'es consacrée à condition que je sois juste", et qu'elle accepte, elle est mariée, car il a pu avoir une pensée de repentir. Au moment où il l'a consacrée, il a été considéré comme juste (guémara Kiddouchin 49b).

De même que la majorité des animaux sont impurs, la majorité des non-juifs sont méchants.
Et tout comme la majorité des oiseaux sont purs, la majorité d'Israël (des juifs) est juste.

<----->

-> Hachem s'est choisi (בחר) Yaakov, Israël pour son trésor. (Téhilim 135,4)

-> Israël (les juifs) présente 3 caractéristiques distinctives : ils sont miséricordieux (ra'hmanim - רַחְמָנִים), ils ont honte (baïchanim - בַּיְישָׁנִין) et ils accomplissent des actes de bonté (gomlé 'hassadim - גוֹמְלֵי חֲסָדִים). [guémara Yébamot 79a]
Le mot בחר (choisi - ba'har), est composé des premières lettres de ces 3 caractéristiques : רַחְמָנִים et בַּיְישָׁנִין et גוֹמְלֵי חֲסָדִים
Les 2e lettres de ces mots forment le mot יחוס (une lignée - yi'houss).
Ces 3 caractéristiques montrent qu'une personne est d'origine israélite (juive).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

<----->

-> Israël est appelé vigne, comme il est écrit : "Tu as arraché la vigne à l'Égypte, Tu as chassé les nations et tu l'as plantée" (Téhilim 80,9).

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Vayéchev) explique :
Pourquoi Israël est-il comparé à une vigne?
La vigne est le plus faible des arbres, mais son fruit est précieux. En plus d'être délicieux à manger, les raisins donnent du vin, qui réjouit le cœur de l'homme et possède sa propre bénédiction (boré péri haguéfen).
De même, Israël en exil est la plus faible des nations. Mais son fruit : l'étude de la Torah, les mitsvot et les bonnes actions, est précieux.

De plus, la vigne ne peut être greffée avec d'autres arbres (Zohar - Vayé'hi 239a). De même, Israël est essentiellement saint et ne peut jamais être entièrement uni au mal.
Même si, à l'heure actuelle, il semble être uni au mal, il finira par en être séparé. Car D. "conçoit des moyens pour que celui qui est loin ne soit pas banni de Lui" (II Chmouel 14,14).

<----->

-> "Quand Israël (les juifs) est un na'ar, je l'aime ; de l'Égypte, j'ai appelé Mon fils" (Hochéa 11,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben ich 'Hayil - haGadol 4) explique :
Le mot na'ar (נַעַר), généralement traduit par "jeune", est également apparenté à ne'er qui signifie : "secoué" ou "vidé".
Même lorsqu'Israël est vide de mitsvot, Hachem dit néanmoins : Je les aime.
Je ne les anéantirai pas, mais j'attendrai qu'ils se repentent. Car Je sais que même s'ils sont plongés dans l'impureté, ils peuvent s'élever au-dessus d'elle et se purifier. N'est-ce pas ce qu'ils ont fait en Égypte? Pendant des années, les juifs ont été plongés dans l'impureté de l'Égypte, la terre la plus impure du monde. Pourtant, ils se sont purifiés en une nuit, de sorte que 50 jours après l'exode, ils se tenaient sur le mont Sinaï, où je les ai appelés mes enfants.
Aujourd'hui encore, J'attends leur retour rapide.

[ainsi, nous avons l'assurance qu'envers tout juif, même celui qui a fait les pires choses, Hachem nous dit forcément : "Je t'aime!"
La loi juive fixe qu'un juif est appelé : banim l'Hachem (enfant d'Hachem) quelque soit son comportement, ce qui n'est pas le cas des non-juifs. Et lorsqu'on a comme papa le Roi des Rois, le Maître de tout, qui a tant d'amour et de bonté à l'égard de chaque juif, alors on ne peut qu'être joyeux et confiant.]

<----->

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Sheléma - Chir haChirim 2,14) écrit :
La perfection de l'homme passe par 3 éléments fondamentaux :
- le jeûne (pour se repentir) ;
- l'argent (faire la charité ; dépenser de l'argent pour les mitsvot) ;
- la voix (parler dans la prière et l'étude de la Torah).
Les deux premiers éléments sont universels, accessibles à toute l'humanité. Même les nations du monde peuvent jeûner et distribuer de l'argent aux pauvres, bien que seul D. sache s'ils sont sincères ou s'ils restent méchants dans leur cœur.
La voix, en revanche, est propre à Israël. Seul Israël a accepté la Torah et seul Israël a une liturgie composée avec l'inspiration divine.
Lorsqu'Israël s'engage dans l'étude de la Torah et la prière, il peut accomplir ce que même les anges ne peuvent pas faire.
Ainsi, dans le domaine de la voix, les nations ne peuvent même pas prétendre ressembler à Israël.

[Les nations du monde peuvent essayer de faire semblant d'être comme Israël avec des jeûnes et de l'argent, mais la voix les trahit.
C'est pour cela que Hachem nous demande : "que j'entende ta voix [Israël], car ta voix est douce et ton aspect agréable" (à la différence des non-juifs, qui n'ont ni notre Torah, notre ni liturgie) - (Chir haChirim 2,14).
Ainsi, nous devons être fiers de notre Torah et de nos prières (qui nous rendent uniques au monde), et savoir que tout juif qui utilise sa voix pour cela, alors il donne beaucoup de plaisirs à Hachem : "que ta voix est douce!"
De plus, par cela "nous pouvons accomplir ce que même les anges ne peuvent pas faire" (quelle grandeur nous avons par une bonne utilisation de notre voix!)]

<----->

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 88a) enseigne :
Un juif a 3 types d'âme, et dans l'ordre croissant, il s'agit de
- néfech = qui correspond aux actes ;
- roua'h = qui correspond à la parole ;
- néchama = qui correspond à la pensée.

Ces 3 éléments découlent de la sainteté, et le peuple d'Israël possède chacun d'entre eux dans son intégralité. Par conséquent, s'il y a de bonnes actions qu'ils ont l'intention de faire mais qu'ils sont incapables de réaliser, leurs bonnes pensées complètent l'action, et ils sont considérés comme l'ayant accomplie.

Les nations du monde, en revanche, n'ont que le néfech, qui provient des forces du mal. Par conséquent, seules leurs bonnes actions comptent ; leurs bonnes pensées n'accomplissent rien.

La parole (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La parole (selon le Ben Ich 'Haï) :

1°/ Nécessité d'être vigilant :

+ "Dix choses furent créées la veille de Shabbat, au crépuscule : ...le ktav et le michtav" (Pirké Avot 5,6)

-> Les termes ktav et michtav pourraient tous deux être traduits par "écriture". Mais si c'est le cas, l'un d'eux est redondant!
Michtav peut également signifier "parole", comme dans : "Le michtav de 'Hizkiyahou (מִכְתָּב לְחִזְקִיָּהוּ), roi de Yéhouda, lorsqu'il avait été malade et qu'il s'était remis de sa maladie" (Yéchayahou 38,9).
Selon le midach Chmouël, 'Hizkiyahou n'a rien écrit, il a parlé de sa gratitude envers Hachem pour sa guérison.
=> Pourquoi la parole a-t-elle été créée la veille du premier Shabbat ?

Les juifs pratiquants commettent rarement les péchés capitaux. Notre problème aujourd'hui, ce sont les fautes liées à la parole : le blasphème, le lachon ara, le mensonge, la moquerie, la flatterie et le bavardage inutile.
Nous avons tendance à les prendre à la légère, mais D. est très attentif à nos paroles. Au jour du jugement, il examinera minutieusement chaque mot que nous aurons prononcé. Pour le prouver, Il a créé la parole la veille de Shabbat, au crépuscule.

De même que le monde a été créé en 6 jours et que le 7e était un jour de repos, de même le monde durera dans son état actuel pendant 6 millénaires avant d'entrer dans l'ère messianique, le Shabbat de l'histoire.
A notre époque, où nous sommes au crépuscule de la veille du grand Shabbat, le mauvais penchant concentre ses attaques sur notre parole.
[nous devons donc être particulièrement vigilant dans ce domaine, alors que naturellement notre yétser ara nous pusse à l'aborder avec légèreté (ça va c'est que des mots!)]
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot]

-> "Même une conversation banale entre mari et femme sera racontée à une personne au moment de sa mort."
[selon Rav - guémara 'Haguiga 5b]

<--->

-> "Le péché de leur bouche [est dû] à la parole de leurs lèvres" ('hatat pimo, dvar chéfatémo - Téhilim 59,13).
Parfois, les gens ne font pas attention à la "parole de leurs lèvres" ; ils jurent, mentent ou disent du lachon ara. Cela provoque "le péché de leur bouche" ; ils en viennent par inadvertance à manger des insectes et d'autres choses interdites.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véaShalom]

<--->

-> La plupart des gens fautent par le gain malhonnête, d'autres par l'immoralité, mais tous par [la poussière de] lachon hara. [guémara Baba Batra 165a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada ; Ben Ich 'Hayil 4, téchouva 5) enseigne :
L'ordre dans lequel ces fautes sont mentionnées n'est pas aléatoire.
Le lachon ara engendre l'immoralité, qui à son tour engendre le vol.

L'immoralité est une conséquence du lachon ara. L'alliance de la circoncision se situe directement en dessous de l'alliance de la langue, à laquelle elle correspond (Séfer Yétsira 1,3).
Une personne qui faute par sa langue fautera également par immoralité.

Le gain malhonnête, à son tour, est une conséquence de l'immoralité. Un homme qui agit de manière immorale avec la femme de son voisin vole à ce dernier sa femme.
Yossef a été juste sur les deux plans. Il a respecté le 7e commandement ("Tu ne commettras pas d'adultère") en résistant aux avances de la femme de Potiphar, et le 8e commandement ("Tu ne voleras pas") en ne volant pas sa femme à Potiphar.
C'est pourquoi ses deux fils, les tribus d'Efraïm et de Mémaché, ont eu le privilège d'offrir des sacrifices les 7e et 8e jours de l'inauguration du Michkan (midrach Bamidbar Rabba 14,6).

Par ailleurs, le gain malhonnête dont parle la guémara correspond au fait de manger avec une bénédiction récitée à la hâte, sans la concentration nécessaire, ou pas du tout.
La nourriture contient des étincelles de sainteté que nous devons racheter. Si nous récitons la bénédiction avec l'intention et la concentration nécessaires, notre mastication séparera les étincelles, les élèvera et les renverra du côté de la sainteté.
Si une personne mange sans réciter correctement la bénédiction et ne parvient pas à racheter les étincelles, elle vole D.

"Tout cela à cause du lashon hara" = tous ces péchés de vol de D. ou de l'homme et d'immoralité sont dus au lachon ara.
Une personne qui surveille ses paroles sera sauvée de la faute et imprégnée de sainteté.

<-------->

2°/ L'alliance des lèvres :

-> "Une alliance a été conclue avec les lèvres"
[Rachi - guémara Moed Katan 18a]

-> Pourquoi une alliance a-t-elle été conclue avec les lèvres plutôt qu'avec la bouche ou la langue?
Le mot שָׂפָה (lèvre - chafa), est numériquement égal à שכינה ,(Chékhina - Présence divine).
Puisque la Présence divine repose sur les lèvres des justes, ce qu'ils disent s'accomplira.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

<--->

-> Si une personne traite sa parole avec respect et évite les paroles interdites, [mesure pour mesure] Hachem traitera sa parole avec respect.
Et même si elle se trompe et Lui demande quelque chose de mauvais, Hachem réarrangera les lettres pour que ses paroles deviennent bonnes.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Matot]

[ainsi prendre soin de ses paroles c'est donner de la force à nos prières, qui nous seulement sont davantage acceptées, mais en plus Hachem les "embellit" pour le mieux! ]

<--->

-> "Une personne ne doit jamais prononcer une parole inconvenante avec sa bouche"
[guémara Pessa'him 3a]

-> La Torah, dans laquelle chaque lettre compte, dit "l'animal qui n'est pas tahor (pur)" (אֲשֶׁר אֵינֶנָּה טְהֹרָה - Noa'h 7,8) plutôt que "l'animal tamé (impur)" (Pesahim 3a). Cela a nécessité les 8 lettres supplémentaires : אֲשֶׁר אֵינֶנָּה (acher énéna - qui n'est pas) ...
[A l'image d'Hachem,] nous ne devons pas non plus [prononcer de parole inconvenante, même si cela nécessite un effort supplémentaire].

Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot : pé (פה - bouche) on : פ"ה et ה"י qui forment : היפה (agréable/beau - ayafé). Cela signifie que nous ne devons utiliser que des mots agréables/beaux (et non pas inconvenants).
[Ben Ich 'Haï - Benayahou ; 'Haïm véaShalom]

<--->

-> : "Voici (zé) qu'il se tient derrière notre mur. Il observe par les fenêtres, il regarde par les treillis" (Chir Hachirim 2,9).

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chelema) commente :
Pourquoi le machia’h tarde-t-il tant à venir?
Ce verset nous donne la réponse :
"zé "fait allusion au machia'h, comme dans "Voici (zé) il vient" (Chir haChirim 2,8, - midrach Chir haChirim rabba).
En attendant, il "se tient" et attend, séparé de nous par "notre mur" = un épais mur d'impureté. Nous l'avons construit nous-mêmes en violant les alliances avec "la fenêtre" et "les treillis" = 2 organes du corps contenant des ouvertures.

"Il observe par les fenêtres, il regarde par les treillis" = lorsqu'il voit que nous avons rectifié l'alliance de la de la bouche et de l'alliance de la circoncision, il viendra nous délivrer.

[on peut noter que le terme פה (pé - bouche) et מילה (mila - circoncision) ont la même guématria, en allusion au fait que c'est 2 alliances sont liées.
Le Abir Yaakov dit que garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision (l'intégrité de cette dernière dépendant de la bouche). ]

<--->

-> Yo'hanan Hakouka se rendit dans les villages pour vérifier l'état des récoltes. À son retour, on lui demanda : "Le blé a-t-il bien poussé?" Il répondit : "L'orge a bien poussé.
Ils lui dirent : "Va porter la nouvelle aux chevaux."
Qu'aurait-il dû dire? "L'année dernière, le blé a bien poussé."
[guémara Pessa'him 3b - Rachi]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
A cette époque, les gens mangeaient des produits à base de blé, les chevaux de l'orge.
Pour éviter de prononcer des "paroles de malédiction", Yo'hanan ne dit pas : "Le blé n'a pas bien poussé". Il a essayé de transmettre la triste nouvelle d'une manière positive, en disant : "L'orge a bien poussé" , et pourtant, il a été critiqué pour cela. Pourquoi cela?

Il aurait dû essayer de dire quelque chose de positif au sujet de la nourriture pour les gens. Puisqu'une alliance a été conclue avec les lèvres, une déclaration positive a le pouvoir de transformer le mal en bien.
Hachem aurait pu envoyer sa bénédiction et faire en sorte que le maigre blé qui a poussé suffise à de nombreuses personnes.

<--->

-> Une personne devra toujours avoir l'habitude de dire : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien", comme dans le cas de Rabbi Akiva.
Il voyageait et avait avec lui un âne, un coq et une bougie. Il arriva dans une ville où il chercha un endroit pour passer la nuit, mais on ne lui en offrit pas.
Il dit : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien", et il alla camper dans les champs. Un lion vint dévorer l'âne, un chat mangea le coq et le vent éteignit la bougie. Il dit : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien".
Cette nuit-là, des brigands arrivèrent et firent prisonniers tous les habitants de la ville. [Rabbi Akiva, seul dans les champs, sans lumière ni bruit d'animaux pour le trahir, fut épargné]. Plus tard, il raconta l'histoire et conclut : "Comme je l'ai dit, tout ce que le ciel fait est pour le bien".
[guémara Béra'hot 60b - Ein Yaakov]

=> Rabbi Akiva avait déjà rapporté qu'à chaque fois, il disait : "Tout ce que le ciel fait est pour le bien", et ses disciples. l'ont cru. Quel enseignement supplémentaire a-t-il transmis en concluant par : "Comme je l'ai dit, tout ce que le ciel fait est pour le bien"?

Rabbi Akiva enseigne ici qu'une remarque positive a le pouvoir de transformer le mal en bien.
Même si quelque chose vous semble mauvais, dites quelque chose de bien, comme "Tout ce que le ciel fait est pour le bien".
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[quel enseignement : prononcer des mots positifs permet de transformer le mal en bien!
Hachem a fait dépendre la vie et la mort de nos paroles, en les utilisant pour le bien, on amène de la vie! ]

-> En ce sens, le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada (Baba Kama 60b ; Torah Lichma 376) dit :
Lorsque vous parlez ou écrivez, commencez et terminez toujours par de bonnes paroles, même si vous devez dire quelque chose de mauvais au milieu. Le principe selon lequel il faut éviter les mots en trop ne s'applique pas ici.
Si vous ne pouvez pas commencer et terminer par le bien, commencez au moins par le bien.

<--->

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Baba Kama 30a) enseigne :
Une personne pieuse doit éviter tout ce qui peut causer des dommages.
Mais cela ne suffit pas. Elle doit également éviter les "paroles préjudiciables". Puisqu'une alliance a été conclue avec les lèvres, quelque chose de mauvais qu'une personne dit, même accidentellement, peut causer de grands dommages.

Rabbi Yanaï a dit un jour que son gendre Yéhouda, le fils de Rabbi 'Hiya, avait dû mourir. C'était comme une "erreur qui vient du chef", et Yéhouda est mort (guémara Kétoubot 62b).

[ à la différence des non-juifs qui nous entourent, on ne doit pas prendre à la légère nos paroles, qui ont un impact énorme pour le bien, et pour pour le mal (que D. nous en préserve).
On ne doit jamais désespérer (en se disant que c'est trop dur de contrôler ses paroles), mais on fera de notre mieux (en s'améliorant autant que possible et en priant pour cela), et Hachem qui connaît tout notre être fera pour le mieux. ]

<--->

-> Oula dit : Une personne ne devrait jamais ouvrir sa bouche au Satan. [guémara Béra'hot 60a]

-> Le mot "jamais" laisse entendre que même au milieu d'une mitsva, comme la prière, une personne ne doit pas "ouvrir sa bouche au Satan" pour que de mauvaises choses se produisent.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

[ex: selon nos Sages lorsque nous disons une "malédiction" contre nous, un ange peut passer par là et la réaliser. Ainsi, on doit être très vigilant sur toute parole que nous prononçons. ]

<--------------->

-> Les membres de la maison de Rabban Gamliel ne disait pas : "A ta santé!" dans un beit midrach (lorsque quelqu'un éternuait), car cela conduit à une suspension [de l'étude] dans le beit midrach.
[guémara Béra'hot 53a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Hachem a créé le pouvoir de la parole pour la Torah, la prière et les mitsvot, c'est-à-dire pour le côté de la sainteté. Lorsqu'une personne prononce des paroles vaines, elle vole en fait le côté de la sainteté.
Néanmoins, nous sommes autorisés à parler pour répondre à nos besoins physiques, tels que la subsistance et la santé, ainsi que pour des raisons de politesse et de bonnes manières. Il ne s'agit pas d'un vol du côté de la sainteté.
Cependant, si quelqu'un éternue dans le beit midrach, nous ne lui souhaitons pas "bonne santé", de peur de perturber la concentration des gens. Dans le beit midrash, même les paroles permises nuisent au côté de la sainteté.

<--->

Le Rambam (sur Pirké Avot 1,17) divise la parole en 5 catégories :
- ordonnée = la Torah et la prière ;
- bien-aimée = faire l'éloge de bons traits de caractère (louer, encourager autrui, ...) ;
- permise = ce qui est lié aux affaires (parnassa) et autres besoins physiques ;
- méprisée = bavardage inutile et absurdité ;
- interdites = les paroles interdites, telles que le lachon ara.

[chacun sait quels sont ses besoins nécessaires/vitaux en parole, et à partir de quand cela devient inutile.
De même, on doit se mettre à la place d'autrui pour comprendre ses besoins (ex: parfois on a besoin de davantage parler ce qui permet d'extérioriser, de contenir nos soucis ; de même une femme peut avoir une nature nécessitant de davantage parler), et on doit abonder dans des paroles d'encouragement, de valorisation, d'appréciation, ... surtout avec nos proches.
On peut aussi rapporter le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Méguila 25b) : "Il est louable d'utiliser un minimum de mots, mais il faut parler longuement si nécessaire pour éviter les malentendus". ]

<----------->

-> "Ne crains pas, ver de Yaakov" (Yéchayahou 41,14).
De même que le pouvoir d'un ver n'est que dans sa bouche, de même le pouvoir d'Israël n'est que dans sa bouche.
[Zohar - Vayichla'h 178a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) écrit :
La rectification des mondes supérieur et inférieur dépend de l'extraction des étincelles de sainteté qui sont tombées, et une grande partie de ce travail dépend de la bouche. Tout ce qui est rectifié par l'étude de la Torah, par le fait de manger et de boire de la nourriture cachère avec des bénédictions avant et après, et par la prière, se fait par la bouche.
C'est pourquoi Israël est appelé "ver de Yaakov".