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La puissance d’espérer en Hachem

+ La puissance d'espérer en Hachem (selon le Ram'hal) :

-> Le Ram'hal (drouch bé'inyan hakivouï) enseigne :
''Celui qui espère en Hachem, même s'il pénétrait au Guéhinam, en ressortirait.
On le déduit du verset : "Et ceux qui espèrent en Hachem seront revigorés, ils s'élèveront de leurs ailes comme les aigles" (Yéchayahou 40,31) [ce qui signifie que grâce à leur confiance en D., on les fera monter du Guéhinam] et nombre d'anges célestes font remonter celui qui continue à espérer et s'élèvent avec lui En-Haut (c'est-à-dire dans un lieu plus élevé que le Guéhinam) et son espérance est sa purification, (elle est) un véritable Mikvé pour Israël, [le Ram'hal associe le mot Mikvé au mot Tikva, l'espérance], car il est dans un lieu élevé où il ne peut être endommagé''.

-> Le Ram'hal ajoute une explication à ce qui précède en écrivant :
''Car celui qui garde sa confiance et espère dans la délivrance d'Hachem revient à sa source, à l'exemple de celui qui fait téchouva, au sujet duquel il est écrit : "Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." (Hochéa 14,2), et comme ce dernier qui parvient véritablement jusqu'à Hachem, de même celui qui espère, "perce" grâce au fuseau de son espérance (c'est-à-dire grâce à sa foi et son espoir) [le Ram'hal associe ici le mot Tikva (l'espérance - תקוה), au terme Kav (une ligne droite - קו) ], et il parvient ainsi à pratiquer un orifice et une fente jusqu'au Trône de Gloire, c'est ce qui est suggéré dans le verset "לישועתך קויתי יהוה" (lichouaté'ha kiviti Hachem - J'ai espéré en Ta délivrance, Hachem - Vayé'hi 49,18), car grâce à sa émouna il mérite de se rapprocher et de s'attacher à Hachem.
Et non seulement cela, mais également, de même qu'il aura espéré durant sa vie ici-bas, même après sa mort, lorsque les anges accusateurs se liguent contre lui, son espoir lui donne la force de se rapprocher d'Hachem et de s'attacher à Lui et parvient à se dégager ... si bien qu'après leur mort, ceux qui auront espéré ne subiront pas la honte''.
[le Ram'hal y écrit : "tout comme cette personne espère en Hachem pendant sa vie, elle le fera après sa mort. Lorsqu'elle sera jugée, sa foi en Hachem sera renforcée et elle sera reliée à Lui. C'est ce qui ressort des mots "lichouaté'ha kiviti Hachem". Si quelqu'un espère en Hachem, sa foi le protégera même après sa mort." ]

-> Par la suite, le Ram'hal explique qu'il en est de même au sujet de la prière : ''car le
Hachem descend (si on peut dire) écouter la prière de celui qui espère. C'est le sens profond du verset "J'ai espéré en Hachem, et Il s'est penché vers moi et Il a écouté ma complainte" (Téhilim 40,2) et c'est aussi la signification du verset "לישועתך קויתי יהוה" (J'ai espéré en ta délivrance, Hachem) = ce en quoi j'ai espéré, je l'ai accompli (grâce à cette espérance).
Et (Hachem dit à celui qui a espéré en Lui) : ta délivrance sera prompte à venir grâce à cela, sans qu'elle soit entravée par les anges accusateurs''!"

La confiance en D. n'est possible que lorsque nous sommes certains de l'amour [infini] et de [l'énorme] proximité qu'Hachem a avec Sa nation.
[Nétivot Shalom]

[sans cette connaissance, la confiance en D. restera hors de portée de nos moments où le coeur est brisé, car comment puis-je compter sur Hachem s'Il ne se soucie pas de moi? Comment puis-je faire confiance à Hachem si je n'ai pas d'importance pour Lui?
La seule façon pour qu'une personne développe un sentiment de confiance en son Créateur est de comprendre qu'Hachem l'aime à un point qui dépasse l'entendement humain.]

-> La rabbanite Feldbrand dit que si nous prenions l'individu le plus généreux et le plus aimant que nous avons pu connaître et que nous multiplions cet amour par des milliers et des dizaines de milliers de fois, aussi longtemps que nous pouvons calculer, nous ne commencerions même pas à comprendre l'amour qu'a Hachem pour une des Ses créations.
Si Hachem est si soucieux de mon bien, alors je peux être sûr qu'Il fera toujours tout Son possible pour m'aider. [or Hachem peut tout, Il n'a pas de limitation! ]
[plus je travaille à développer l'amour et l'importance que j'ai pour Hachem, plus je me permets d'avoir confiance en Lui en toute situation. ]

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-> Hachem dit à tout juif : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה).
Dans ce verset qui parle de nos moments de douleur, on peut noter que les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), qui sont les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה) [dans Son attribut de miséricorde].
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tavo 28,15]

-> Le Zohar (sur Méguilat Eikha) dit qu'à chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence Divine se place devant la punition pour la recevoir à sa place. L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, une fraction de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit constamment pour nous.

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait : "Existe-t-il une chose telle qu'un juif qui se retrouve seul? Même pour un instant ou une seconde? Hachem nous accompagne partout, surtout quand nous sommes seuls et dans l'angoisse.
Rappelons-nous, il est clairement dit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse".
Comment un juif peut-il éprouver de la solitude? Comment peut-il ignorer qu'il est mené et guidé avec amour à chaque pas qu'il fait?"

-> "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (banim atem l'Hachem - Réé 14,1)
Selon Rabbi Méïr (guémara Kidouchin 36a), qu'un juif agisse ou non comme un enfant d'Hachem, peu importe les fautes qu'il peut faire, il sera toujours appelé : enfant d'Hachem.
Selon Rabbi Yéhouda, lorsqu'on n'agit pas comme un enfant d'Hachem alors on a pas le statut d'enfant d'Hachem.

Le Rachba (Téchouvot) écrit que bien que nous suivons généralement l'avis de Rabbi Yéhouda et non celui de Rabbi Méïr, sur ce sujet la loi juive (halakha) suit l'avis de Rabbi Méïr.
Ainsi, en tout temps, quoiqu'il puisse faire, un juif restera toujours un enfant chéri/adoré aux 'yeux' d'Hachem.
[même un juif qui aura fait les pires des pires péchés, il restera précieux pour Hachem. Ce n'est que notre yétser ara qui essaie de nous faire croire le contraire, pour nous pousser à fauter par désespoir.

Le rabbi de Satmar (Divré Yoel) ajoute que c'est une raison pour laquelle les gens disent : "Elokaï déMéïr anéni" (D. de Rabbi Méïr réponds-moi) lorsqu'il place une somme d'argent pour l'élévation de l'âme de Rabbi Méïr.
Cette prière implique que puisque la halakha suit Rabbi Méïr et que nous restons toujours les enfants d'Hachem, alors "anéni" = aie de la compassion, réponds-moi et apporte-moi la délivrance (à mon problème).

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-> On a demandé un jour au rav Avigdor Miller : "Quelle mitsva devrait-on prendre sur nous pour l'observer avec messirout néfech (avec don de soi/abnégation)?
Sa réponse a été : "C'est une bonne idée de les accepter toutes. Mais si vous recherchez une mitsva spécifique, prenez : "Et tu aimeras Hachem de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force" = la mitsva d'aimer Hachem. Cette mitsva est l'une des mitsvot les plus négligées.

Si vous voulez commencer immédiatement, sans délai, commencez par penser à toutes les choses négatives qui sont arrivées aux autres. Sentez-vous reconnaissant que même si ces choses sont arrivées à d'autres personnes, elles ne vous soient pas arrivées!
[Par exemple,] Aimez Hachem parce que vous n'avez jamais eu d'opération aux yeux, c'est suffisant! Après une opération des yeux, une personne doit se promener avec un pansement sur les yeux pendant des semaines et des semaines, mais grâce à D. vous n'avez jamais vécu cela! ..."

Verre à moitié plein ou à moitié vide?

+ Le verre est-il à moitié plein ou bien à moitié vide?

-> Un 'hassid demanda à son Rabbi ce qu’il pensait du fameux dilemme de savoir si la coupe était à moitié vide ou à moitié pleine.
Le Rabbi lui dit que la réponse est évidente : la coupe est complètement pleine! Elle est à moitié pleine d’eau, et à moitié pleine d’air! Les gens peuvent vivre sans eau pendant un certain temps, mais il n’est pas possible pour une personne de vivre sans air pendant plus de quelques minutes.
Les gens regardent leur vie et voient qu’elle est à moitié vide, mais cela reste insignifiant par rapport à la façon dont elle est pleine de ce qui compte. L’air de la vie est notre contribution au monde, le sens que nous y ajoutons ...

La plupart des gens passent la majorité de leur temps à poursuivre des choses matérielles, même s’ils savent, intérieurement, que ce n’est pas là le véritable héritage qu’ils veulent laisser derrière eux.
Qui veut qu’on se souvienne de ses muscles, de sa belle apparence ou de sa richesse?
Nous devons nous demander : "Que voulons-nous que les gens retiennent de nous après avoir quitté ce monde?"
[rapporté par le rav Yéhochoua Alt]

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[il est intéressant de constater qu'en voyant le verre à moitié vide, on se plaint de ne pas avoir assez de choses. Cependant, on oublie que cette moitié est remplie d'air, que Hachem nous octroie la vie.
C'est tout le problème de notre tristesse latente dans la vie : on passe notre temps à rechercher une nouvelle chose qui nous manque (pensant que notre bonheur viendra alors), plutôt que d'apprécier ce que nous avons.
De plus, d'une certaine façon, la moitié en apparence vide (l'air) nous est plus indispensable/vitale, que la moitié pleine (ex: l'eau). Notre yétser ara nous pousse à inverser nos priorités pour mettre en nous du doute, de la tristesse, nous faire aller à la poursuite de choses secondaires au détriment de l'essentiel, ... ]

-> Or, la vision juive : "Pour chaque bouffée d'air inspirée, nous devrions exprimer notre gratitude envers D., Qui accorde la vie" (midrach Béréchit rabba 14,11)

-> par exemple, voir davantage à ce sujet : https://todahm.com/2019/07/08/9725-2

+ La confiance et la foi en Hachem, c'est exactement l'oxygène pour l'âme du juif.
De même qu'un homme qui a pu respirer pendant des heures voire même de nombreuses années, s'il manque d'oxygène, ne serait-ce qu'un court instant, il en souffrirait et si cela dure un peu plus longtemps, D. l'en Préserve, il en mourrait. Le fait d'avoir respiré durant des années dans sa vie, n'est aucunement suffisant pour dispenser l'homme de respirer dans le futur, ne serait-ce qu'un court instant.
Il en est de même pour la foi. Le juif doit constamment renforcer et nourrir sa foi en Hachem. Chaque jour de sa vie, voire même à chaque instant, il doit éveiller et développer sa confiance en Hachem, sans arrêt. S'il se refroidit ne serait-ce qu'un seul jour, cette foi ira en disparaissant, jusqu'à mettre en péril la bonne santé de son âme.
Aussi, le jour où l' homme se refroidit dans sa foi, il pourra sentir le mauvais penchant se renforcer en lui, et son accomplissement des mitsvot pourra faiblir. Ainsi, l'influence du monde extérieur et de ses impuretés pourraient se renforcer dans son coeur.

Le fait d'avoir ressenti un attachement avec Hachem et d'avoir vécu la confiance en Hachem au quotidien et cela pendant des années, n'est en rien un gage pour l'avenir. Il suffit d'un jour où on ne la renforce pas et où on ne la vit pas, pour que ce jour, elle s'affaiblisse jusqu'à s'éteindre, voir même jusqu'à mettre en péril tout son service d'Hachem, même pour l'avenir.
Il est donc vital pour un juif d'animer, d'alimenter et de stimuler sa foi en Hachem, au quotidien.
De même que puisque l'oxygène est si vital constamment, c'est pourquoi Hachem a rempli le monde d'air. Il en est ainsi de la foi. Le juif peut trouver de quoi fortifier sa foi et développer sa confiance en Hachem constamment.
Que ce soit en observant le monde et ses merveilles, que ce soit en observant le cours des événements qui est rempli de coïncidences merveilleuses organisées par la Providence Divine.
De même l'étude de la Torah et des livres sacrés sont remplis d'enseignements qui renforcent la foi et l'enflamment.
[rav Yé'hezkel Levinstein]

Faire la différence entre une vraie joie et la frivolité

+ Faire la différence entre une vraie joie et la frivolité :

-> Le Sidouro Shel Shabbath (1:5:2) écrit que, dans lachon hakodech, le terme "simcha" se réfère toujours à une joie sainte, tandis que les autres types de joie sont désignés par le mot "s'hok", et non "sim'ha".

-> Le rav Tsadok haCohen (Dover Tsédek - massé'het Avoda Zara) enseigne qu'Hachem crée toute chose avec un parallèle qui est son exact opposé. Le type de joie qui est parallèle à la vraie joie est la frivolité.
La frivolité ne dure qu'un instant, et sa fin est le chagrin.

-> Le Torat Avot (n° 11) affirme que le contraire de la vraie joie est la tristesse et la frivolité.

-> Le Rambam (Hilkhot Yom Tov 6,36) explique :
"Nous n'avons pas reçu d'ordre concernant une frivolité insensée, mais concernant la joie (sim'ha) qui se rapporte au service du Créateur de tout, comme il est écrit : 'En conséquence de cela, vous n'avez pas servi Hachem avec joie et un cœur réjoui par-dessus tout'.
De là, nous apprenons que la avoda doit être faite avec sim'ha, et qu'il est impossible de servir Hachem par des rires bruyants, de la frivolité ou de l'ivresse."

-> Le séfer Or'hot Tsadikim (chaar HaSim'ha) écrit qu'en ce qui concerne l'étude de la halacha, il est important de commencer par des plaisanteries afin d'ouvrir le cœur et d'étudier dans la joie. Cependant, cela ne doit pas être compris comme signifiant que l'on doit étudier avec une joie basse ou une joie vaniteuse.

-> Le rav Tsvi Elimélé'h de Ziditchov (notes de son séfer Sour Méra vaassé Tov - p.72) : "Il est vrai et correct que la joie est un élément important de la Torah et de la prière. Cependant, parce que j'ai vu que certaines personnes intelligentes ont utilisé cela comme une excuse pour permettre la frivolité et les conversations inutiles, vous devez savoir, mes frères et amis, que cela n'a jamais été l'intention des tsadikim."

-> Le séfer Ohr haMéir (paracha Haazinou) commente le verset "Car c'est avec la joie que tu sortiras", expliquant que par le biais d'une joie frivole, on "sort" des limites de la sainteté.
Il est d'ailleurs écrit dans ce passage "L'existence même de la joie et de l'allégresse n'a été créée que dans le but d'aider l'avodat Hachem."
[on doit donc analyser notre joie : est-ce qu'elle me renforce, rapproche d'Hachem? ou bien est-ce qu'elle va me donner davantage de force à mon égo (moi je), à mes désirs, à me détacher du fait que la vie est courte et que nous devons maximiser nos actions spirituelles (l'essentiel pour préparer notre monde éternel), ... ]

-> Le séfer Ner Israel (2e partie - Sim'ha) cite le Rabbi de Ruzhin qui dit : "Un jeune homme doit trouver de la joie même dans un mot d'esprit, à condition qu'il soit dépourvu de frivolité."

"Nadav et Avihou moururent pour avoir apporté un feu étranger, et ils n'avaient pas d'enfants" (Bamidbar 3,4)

=> Quel lien existe-t-il entre le "feu étranger" et le fait qu'ils n'avaient pas d'enfants?

-> Une fois, un homme d'affaires s'adressa au Imré 'Haïm de Viznitz pour lui demander : "Rabbi, toute la semaine, je travaille, je n'ai pas de temps de me consacrer à la Torah ni à l'éducation de mes enfants. Comment pourrai-je leur transmettre les valeurs de la crainte de Hachem?"
Le tsadik lui a répondu : "Lors du Shabbat, assis à table entouré de ta famille, pense à exprimer de la joie et de l'enthousiasme pour la sainteté du Chabbat. Chante et prononce avec ardeur, des paroles de Torah. Exprime ton allégresse dans le Service de Hachem! Tes enfants te verront dans un état d'allégresse et seront marqués".
Le père a rétorqué : "Mais je suis un homme simple. Je ne suis pas un homme particulièrement pieux. Ce que vous me
demandez de faire ne me correspond pas. Ce serait me forcer à faire semblant!"

Le Rav : "L'ardeur dans le Service de Hachem est comparée à un feu. Il existe 2 types d'ardeur. Celle que l'on ressent véritablement, appelée "feu sacré". Et celle qui est artificielle, exprimée avec artifice et manque d'authenticité, appelée "feu étranger".
La Torah nous apprend que Nadav et Avihou ont été punis pour avoir apporté un "feu étranger". Mais la Torah précise : "et ils n'avaient pas d'enfants". Cela nous indique que s'ils avaient eu des enfants, le fait d'avoir apporté un "feu étranger" ne leur aurait pas été reproché".

=> On peut en déduire que le juif doit vivre son enthousiasme profondément. Cependant, si il n'a pas encore atteint ce stade, il peut quand même "théâtraliser" son ardeur dans le Service de Hachem vis à vis de ses enfants. Ceci, afin de les marquer par la joie et de les imprégner de l'Amour de la Torah dans le Service de Hachem.
Même si le juif ne ressent pas encore d'enthousiasme véritable dans la transmission à ses enfants, le "feu étranger" sera acceptable.
Parce que le plus important pour Hachem est d'imprégner les enfants de l'Amour pour Lui et de l'attachement à la Torah.

[Dévarav 'Haïm Vékayamim]

L’humilité

+ L'humilité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> À l'avenir, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik. Comme il est écrit : "Ce jour-là, Hachem des armées sera une couronne de gloire et un diadème de beauté pour le reste de son peuple" (Yéchayahou 28,5).
Est-ce que cela peut être pour tout le monde? Il est écrit "pour le reste de Son peuple", pour quiconque se rend semblable au reste.
[Méguila 15b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
"Est-ce que cela peut être pour tout le monde?" = Hachem sera-t-il une couronne également pour les tsadikim qui reconnaissent la valeur de leurs bonnes actions?

Notre guémara répond : "Pour quiconque se rend semblable à des restes". Il s'agit de l'humilité extrême décrite dans le verset : "Il est méprisé, il est dégoûtant à ses propres yeux" (Téhilim 15,4).
Pour les tsadikim qui sont à leurs propres yeux comme des restes de nourriture, des mèches brûlées, ou des vêtements jetés, pour eux, Dieu sera une couronne.

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-> Tu te feras des franges (guédilim - גדלים) aux 4 coins de ton vêtement, avec lesquelles tu te couvriras. (Ki Tétsé 22,12)

-> Le roi David dit : "Mon cœur n'était pas orgueilleux, mes yeux n'étaient pas hautains, et je n'ai pas marché dans des voies trop grandes ou trop merveilleuses pour moi" (Téhilim 131,1).
La façon de marcher d'une personne montre s'il y a de l'orgueil dans sa tête. L'orgueil réside donc dans le cœur, les yeux et la tête.
Pensez toujours que ces 3 membres sont pauvres, comme le suggère notre verset : "Tu te feras nous" des ג דלים (guimel dalim) "les 3 pauvres".

Votre humilité doit s'étendre de manière cohérente à tout ce qui se passe "aux 4 coins" de la terre. Ne soyez pas humbles dans un domaine et arrogants dans un autre.

L'humilité deviendra alors "ton vêtement avec lequel tu te couvriras" des accusateurs, et par lequel tous tes péchés seront pardonnés.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Ki Tétsé]

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-> Si une personne se rend semblable à une bête qui saisit et mange ... son étude de la Torah sera conservée dans sa main ... Hachem lui fera lui-même un festin. [guémara Erouvin 54a]

-> Il est difficile de se sentir humble si l'on est servi par des serviteurs comme si l'on était était un roi.
C'est plus facile si vous n'êtes pas pointilleux et si vous vous occupez de vos propres besoins. Votre humilité préservera votre étude de la Torah.

Puisque vous ne cherchez pas à ce que d'autres préparent les choses pour vous, alors Hachem lui-même vous fera un festin = mesure pour mesure, D. vous enverra l'abondance directement plutôt que par l'intermédiaire d'anges ou de messagers.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ L'exemple de Kora'h :

-> Le tsadi courbé (צ) et le tsadi droit (ץ) représentent le tsadik qui est courbé et le tsadik qui est droit.
[guémara Shabbat 104a]

-> Rachi commente : Une personne digne de ce nom est courbée à ses propres yeux. En fin de compte, elle sera droite dans le monde à venir.

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou ; Adéret Eliyahou - Kora'h) :
Le tsadi courbé éclaire le récit de la rébellion de Kora'h contre Moché, qui commence par "Kora'h a pris" (Kora'h 16,1). Il n'est pas précisé qui ou quoi il a pris.
Le midrach le complète : "Il s'est pris à un tsad (côté)", ce qui signifie qu'il a pris une leçon auprès d'un seul tsadi. Il voulait se tenir debout et droit, il recherchait donc une position élevée.
Il n'a pas tenu compte du tsadi courbé, qui enseigne qu'un tsadik doit être courbé et humble.

-> Moché dit à Kora' h ... : "Est-ce peu de chose pour toi [הַמְעַט מִכֶּם - litt. est-ce que tu t'es fait petit sur le fait] que le D. d'Israël vous ait distingués de la communauté d'Israël, en vous admettant auprès de lui pour faire le service du tabernacle divin, et en vous plaçant en présence de la communauté pour la servir (Kora'h 16,8-9)

-> Hachem accorde la grandeur à une personne qui se fait petite (Zohar - 'Hayé Sarah 122,2).
Moché dit donc à Kora'h : Tu demandes plus de gloire. Mais "t'es-tu fait petit lorsque le D. d'Israël t'a séparé de l'assemblée d'Israël pour te rapprocher de Lui?" = T'es-tu abaissé lorsque D. t'a donné la gloire que tu as maintenant, afin que tu sois digne d'en avoir davantage?
[Kora'h était Lévi et premier-né, et il désirait être Cohen gadol comme Aharon]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Kora'h]

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-> Hachem ne fait reposer sa présence que sur quelqu'un de puissant, de riche, de sage et d'humble. [guémara Nedarim 32a]

-> La principale qualification pour la prophétie est l'humilité. Pourquoi la puissance et la richesse sont-elles mentionnées?
Il est tout à fait naturel qu'une personne faible et pauvre soit humble. Si quelqu'un est puissant et riche, son humilité est vraiment spéciale.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

[nous avons tous des moments de "hauts" où nous sommes "riches" (en honneur, en argent par rapport à d'autres, ...) et nous ne devons pas oublier que cela vient d'Hachem (le remercier et lui demander d'en faire bon usage). Plutôt que de gonfler notre égo, on doit en profiter pour gonfler notre amour pour Lui (en appréciant et reconnaissant toutes Ses bonnes attentions à notre égard). ]

-> "Lorsque vous prêtez de l'argent à Mon peuple, le pauvre est avec vous" (Michpatim 22,24)
La richesse s'accompagne naturellement d'orgueil. C'est pourquoi notre verset dit : Lorsque tu seras assez riche pour prêter de l'argent à mon peuple, fais en sorte que l'humilité, que l'on trouve normalement chez le pauvre, se trouve aussi chez toi.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Michpatim]

-> Que signifie le verset "Et du désert un cadeau" (oumimidbar matana - 'Houkat 21,18)? Si une personne se rend semblable au désert, que tous foulent, alors la Torah lui est donnée en cadeau. [guémara Erouvin 54a]

La poussière et le désert sont des symboles d'humilité.
Certaines poussières sont exclusives. La poussière de la cour du roi n'est foulée que par les ministres et les princes. De même, certaines personnes ne s'humilient que devant ceux qui sont "importants".
Tout le monde peut fouler le désert, même les animaux. Une personne vraiment humble s'humilie devant tout le monde. Il pense que même les animaux sont meilleurs que lui ; au moins, ils ne commettent pas de péché.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> Celui qui est sage, humble et bien disposé à l'égard des gens, doit être juge dans sa ville. [guémara Sanhédrin 88b]

Pour être juge, la sagesse ne suffit pas. L'humilité est essentielle pour prendre des décisions correctes, et le peuple ne se conformera à ces décisions que si le juge est acceptable pour lui.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Rabbi Matiya ben 'Harach dit : Prenez l'initiative de saluer chaque personne. Et soyez une queue pour les lions plutôt qu'une tête pour les renards. (Pirké Avot 4,4)

-> Si une personne vous insulte, prenez l'initiative de faire la paix. Faites-le avec "toute personne", même celle dont le statut social est inférieur au vôtre.
C'est ainsi que Rav se rendit chez un boucher qui s'était disputé avec lui (guémara Yoma 87a).

Naturellement, cela est difficile à faire, à moins d'être extrêmement humble.
C'est pourquoi notre michna conseille : "soyez une queue pour les lions plutôt qu'une tête pour les renards" = ne regardez pas ceux qui sont moins que vous ; vous pourriez vous sentir important par comparaison. Regardez plutôt ceux qui sont plus grands que vous, afin de vous rendre compte de vos lacunes.
[Ben Ich 'Haï - Halakhot chana 2 - hakdamat Emor]

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-> Le cœur (לב) du sage est à sa droite ; le cœur (לב) de l'insensé est à sa gauche (Kohélet 10,2)

-> Qu'est-ce qui est significatif dans la position du cœur ?
Regardons l'alphabet hébaïque. À droite des lettres de לב (lev- cœurà, viennent les lettres de אך, (akh - "seulement" ou "mais"), indiquant une diminution et donc l'humilité. À gauche de לב, on trouve גם (gam - aussi), qui indique l'augmentation et donc l'orgueil.
Notre verset dit : Le sage suit l'humilité, à droite de לב. L'insensé suit l'orgueil/l'arrogance, à gauche.

De même, il nous est ordonné : "Tu ne t'égareras pas selon ton cœur (לב)" (vélo tatourou a'haré lévav'hem - Chéla'h Lé'ha 15,39). Après לב il y a גם, le verset nous invite à ne pas être être orgueilleux.

L'orgueil est la cause première de l'oubli de D.
Israël déclare : "Tout cela nous est arrivé, et nous ne T'avons pas oublié ... notre cœur n'a pas reculé" (Téhilim 44,18-19) = nous ne T'avons pas oublié parce que nous n'avons pas fait preuve d'orgueil.
[...]

[le Ben Ich 'Haï aborde également le fait que certaines personnes pratiquent l'humilité pur obtenir des honneurs. On peut s'enorgueillir d'être quelqu'un d'humble, et on développe alors un orgueil intérieur. ]
Il est non seulement plus difficile de se repentir d'un tel orgueil, mais c'est aussi plus dur pour une personne. Les personnes simplement orgueilleuses seront punies dans l'autre monde pour leur orgueil, mais au moins elles profitent de ce monde.
Les orgueilleux intérieurs souffrent dans ce monde de leur humilité extérieure. Ils supportent les insultes sans répliquer, s'assoient au milieu des gens qui les entourent .. ils cèdent à tout le monde, tout cela est en contradiction avec leur vraie nature. Dans l'autre monde, ils seront punis pour leur orgueil.
[Hachem sait ce qu'on a dans le coeur, et Il nous demande de ne pas avoir d'orgueil même en notre intériorité profonde. ]
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 3, Téchouva 2]

-> Les descendants d'Essav écrivent de gauche à droite. Ils lisent donc גם לב אך (grand, cœur, petit), parce que leurs cœurs sont hautains, ils deviendront finalement petits.
Les descendants de Yaakov s'écrivent de droite à gauche. L'ordre est donc אך לב גם (petit, cœur, grand), parce qu'ils sont humbles de cœur, ils deviendront finalement grands.

Pour nous rappeler qu'il faut être humble de cœur, la Torah écrite commence par ב et se termine par ל, ce qui donne לב (cœur).
Les 10 Commandements commencent par א et se terminent par כ, ce qui donne אך (petit).
[Ben Ich 'Haï - Aderet Tiféret - Pelaot rabbot 159]

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-> Qu'elle soit annulée et qu'elle soit comme la poussière de la terre. [prière d'annulation du Hamets]

-> L'orgueil affecte une personne comme le levain affecte la pâte. Nous devons nous débarrasser de toute trace d'orgueil/arrogance comme s'il s'agissait de 'hamets avant Pessa'h.
L'orgueil est annulée en nous considérant comme la poussière de la terre, tout comme l'annulation du 'hamets.
[...]

Nos Sages ont dit : "Il suspend la terre à rien [belima ; également : fermeture]" (Iyov 26,7) = Hachem maintient le monde que grâce à celui qui garde la bouche fermée (bolem) lors d'une dispute [au lieu de répliquer] (Hulin 89a).

Il y a 2 façons de contrôler notre langue lorsque quelqu'un nous insulte.
La première consiste à garder la récompense [divine] fermement à l'esprit ...
Il existe une meilleure voie : Si nous considérons notre propre indignité, toute insulte sera minime en comparaison ... [si je me considère vraiment comme de la poussière de la terre, alors on ne doit pas s'étonner si on en vient à nous marcher dessus. L'idée n'est pas de dire qu'un juif doit se considérer comme un nul de nul. On doit être conscient et fier des grandes capacités dont Hachem nous octroie, et vouloir les utiliser au mieux. Quand on nous marche dessus et que nous réagissons : "est-ce pas plutôt parce que c'est notre égo qui en a pris un coup? (car réellement nous n'avons rien en propre, tout provient d'Hachem [ex: notre capacité de vie à chaque seconde]), alors de quoi s'enorgueillir ... ]
C'est pourquoi nous prions : "Que mon âme soit pour tous comme de la poussière" (Amida) = afin que je ne devienne pas fier de mon humilité.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich Hayil 3, haGadol 4]

Je suis Hachem, ton D.

+ "Je suis Hachem, ton D." :

-> Le premier Commandement : "ano'hi Hachem Eloké'ha" (Je suis Hachem, ton D. - Yitro 20,2) est au singulier : "Eloké'ha", plutôt que "Eloké'hem" (votre D.). Pourquoi cela?

Une explication est que la Présence d'Hachem est plus prononcée lorsque la nation juive est une entité unie, et non pas divisée en des clans "rivaux".
[il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon plus les juifs s'unissent, plus ils permettent à Hachem de se dévoiler et d'être présents à leurs côtés. ]

La forme au singulier "ton D.", peut également faire allusion au fait qu'Hachem se révèle de différentes manières, en fonction des besoins et du statut spirituel de chaque juif, ou de la situation du peuple juif à un moment donné ...
Si Hachem avait dit : "ano'hi Hachem Eloké'hem", cela aurait impliqué qu'Il se révèle toujours sous la même forme, quelles que soient les circonstances. En utilisant le singulier, Hachem a voulu signifier que, quelles que soient les formes qu'Il peut prendre, Il est toujours votre D., le D. qui s'applique à chaque individu.
[Sfat Emet - Shavouot 5635, 5646, 5653, 5657]

-> Une autre implication de la forme singulière ("ton D.") est que tous les juifs ont une âme unique et unie.
Même si certains juifs sont capables de mettre [davantage] en avant la Présence divine, alors que chez d'autres elle reste cachée, la source de leurs âmes est la même.
De même que toute la lumière du monde a émané du moment où Hachem a déclaré : "que la lumière soit" (yéhi ohr - Béréchit 1,2), et qu'elle a continué depuis lors, de même l'âme collective juive a pris naissance au moment où Hachem a proclamé : "Je suis Hachem ton D."
[Sfat Emet - Shavouot 5633 , 5637]

["Je suis Hachem ton D." = on utilise le singulier car en réalité tous les juifs ne sont qu'une seule et même racine d'âme, dont seule la matérialité nous laisse faussement croire que nous sommes divisés en notre essence.
C'est pour cela par exemple que chacune de mes actions va impacter en bien ou en mal les autres juifs. De même, lorsque je bénis un autre juif, par ricochet je me bénis aussi moi-même (et inversement) ... ]

Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chap.4) nous garantit que si nous acceptons avec joie ces moments où rien ne semble aller dans notre vie, comprenant que cela nous est envoyé du Ciel et que c'est bénéfique pour nous, alors à ce moment nous déchirons les mauvais décrets et se sauvons des pires soucis qui devaient normalement nous arriver.

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-> "Lorsqu'une personne reçoit avec amour les souffrances et les épreuves qu'elle endure, alors c'est cela leurs remèdes."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayigach 46,7]

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[ainsi, le meilleur remède à nos épreuves réside dans notre acceptation, dans notre joie (par bita'hon en Hachem), malgré les difficultés, nos incompréhensions sur ce qui se passe dans notre vie.
Moins on essaie de tout comprendre, en étant simple (tamim) dans notre certitude que cela ne provient que d'Hachem pour notre bien ultime (on le comprendra dans le monde à Venir de vérité), alors le plus on s'évite bien des galères dans la vie. ]

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-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch explique de manière allusive à ce sujet la Michna (Béra'hot 40a) : "Sur tout, s’il a prononcé la bénédiction Chéakol Niya Bidvaro (qui a tout créé par sa parole), il est quitte" = celui qui dit à propos de tout ce qui lui arrive (même ce qui lui semble être un malheur), "tout est le fait de la parole Divine" est acquitté par cela de toutes les épreuves.
[le sens simple est que si nous ne savons pas quelle est la bénédiction, on peut s'en acquitter par défaut en faisant "chéakol" ]

-> Rabbi Moché Avraham Barzovski dit : "j’ai hérité d’une coutume ancestrale selon laquelle celui qui prononce la bénédiction ‘Chéakol Niya Bidvaro’ avec une foi intègre dans le Créateur, bénéficie d’un adoucissement de la midat haDin (la mesure de rigueur d'Hachem)!"

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-> b'h, voir également l'enseignement du 'Hatam Sofer : Parvenir à accepter avec amour les difficultés / souffrances : https://todahm.com/2021/12/12/parvenir-a-accepter-avec-amour-les-difficultes

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[ issu du dvar Torah : https://todahm.com/2023/01/15/38348 ]

Si la délivrance vient par le mérite de l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot, alors se dévoilera dans toute sa splendeur le royaume Divin. Sinon, le machia'h sera comme "étant un homme pauvre chevauchant un âne" (Zé'haria 9,9).
[...]
Si la délivrance vient par le mérite de la Torah, alors elle sera agréable et facile, sinon elle se fera par le joug des nations, et sera désagréable et douloureuse.
Car par le biais des épreuves, les âmes des Bné Israël vont se purifier et sortiront des étincelles de sainteté, de la même manière que peuvent sortir ces étincelles grâce à la Torah.
[d'après le Ohr ha'Haïm haKadoch - Vayé'hi 49,11]