Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ Avant de lire les Pirké Avot, nous avons l'habitude de lire : "kol Israël yéch lahem 'hélék laolam aba" ( = tout Israël a une part dans le monde à venir - michna Sanhédrin 10,1).
Cette michna emploie le présent "a" plutôt que le futur "aura". Cela suggère que les 2 mondes peuvent converger.
Dans la mesure où un juif mène une vie centrée sur la Torah, il peut profiter des trésors spirituels du monde à Venir même dans ce monde.
Par la Torah, un juif peut transformer chaque jour de sa vie en une expérience bénie et pleine de sens.
[Sfat Emet - 5632 ; 5660]

Peu importe à quel point on peut s'égarer, en chaque juif il ne pourra jamais s'éteindre l'amour sincère pour le Créateur [Hachem] et l'étincelle de judaïcité, comme le dit le prophète : "véamé'h koulam tsadikim" ("Et ton peuple ne sera composé que de tsadikim" - Yéchayahou 60,21).
Ainsi à un égard, chaque juif est totalement tsadik (juste), en ce sens que sa part intérieure de judaïcité (la 'pintele Yid') ne cesse jamais de briller.
[Sfat Emet - 5664]

"Ce n'est que par le biais de la Torah que la nature d'une personne, son vrai potentiel, peut être révélé.
Une allusion à la capacité de la Torah d'apporter au premier plan la vraie nature de quelqu'un, peut se trouver dans le mot : "tsélem" (צֶלֶם -> l'image de l'homme - voir Béréchit 1,27), qui est l'acronyme de : [Torah] tsiva lanou Moché (צוה לנו משה - Moché nous a ordonné la [Torah]).
Ce n'est que par le biais de la Torah qui a été transmise par Moché que l'image (le tsélem) de l'homme, son profil et son plein potentiel peuvent être réalisés.
[Sfat Emet - 5646,5648]

Se préparer préalablement aux mitsvot et aux fêtes juives

+ Se préparer préalablement aux mitsvot et aux fêtes juives :

-> "Car c’est un précepte en Israël, une loi pour le D. de Yaakov" (ki 'hok léIsraël ou, michpat l'Eloké Yaakov - Téhilim 81,5)

Le Baal Chem Tov explique :
si un juif accomplit les mitsvot d’Hachem comme un "'hok" (חוק - un précepte, au sens de geste machinal) dans lequel seuls les membres agissent, sans y associer la pensée ni le cœur, il suscite par là le "michpat l'Eloké Yaakov" (משפט לאלוקי יעקב) = la rigueur du jugement Divin (à D. ne plaise).
Il doit au contraire aborder toute chose sainte avec flamme et émotion.

<--->

-> "Le temps est venu d’accomplir pour Hachem, on a renversé Ta Torah" (Téhilim 119,126)

Le Méïri explique :
"Celui qui accomplit les mitsvot seulement parce que leur moment est arrivé sans réfléchir à leur signification, entre dans la catégorie de celui qui "a renversé Ta Torah" (à D. ne plaise).
Car [en agissant ainsi] même s’il accomplit la mitsva parce qu’Hachem en a fixé le temps, il en dévoile le sens ... Et s’il ne suscite pas en lui-même le réveil nécessaire mais l’accomplit par habitude sans ressentir qu’il le fait en l’honneur de son Créateur et sans penser particulièrement qu’il accomplit Son commandement. Si c’est avec cet état d’esprit qu’il mange la matsa à Pessa’h ou réside dans une Souca à Soucot, il ressemble en cela à un âne qui transporte des gerbes à l’époque de la moisson, des raisins à l’époque des vendanges, et du blé à l’époque de la mouture.
Il ne retirera aucune réflexion du changement d’époque, mais seulement une modification des gestes accomplis, comme si celui-ci se produisait par hasard."

-> Le Méïri enseigne également :
"cela doit inciter l’homme à réfléchir à ces jours particuliers : en quoi se distinguent-ils des autres? ...
Si lorsque parviennent ces jours, cela n’éveille pas en lui une réflexion sur un élément nouveau digne d’être soulevé à leur propos, et qu’ils les célèbrent sans réfléchir à la mitsva qu’il accomplit, il n’en retirera pas le bénéfice qu’Hachem avait l’intention qu’il en retire. De ce fait, il lui fait perdre sa signification."

Souccot – le yétser ara nous attaque après qu’on le vainc

+++ Souccot - le yétser ara nous attaque après qu'on le vainc :

+ "Car Il me cachera dans Sa soucca au jour du malheur ; Il me dissimulera à l'intérieur de Sa tente" (Téhillim 27,5)

-> Ce chapitre de Téhillim commence par les mots : "A David ; D. est ma lumière et ma délivrance; de qui aurais-je peur?"
Nos Sages (midrach Téhillim - Cho'her Tov 27,4)" que le terme "ma lumière" fait allusion au jour du Jugement (Roch Hachana) ... le terme de "délivrance" évoque Yom Kippour, quand D. nous délivre en pardonnant toutes nos fautes.
Le Matté Ephram (Elèf Lamatté 581.6) dit que les mots "Il me cachera dans Sa soucca" font allusion à la fête de Souccot.
Or, le Zohar (Emor 103a) dit qu'un homme assis dans la soucca se trouve "abrité par la émouna" et est considéré comme protégé par D.

=> Comment comprendre le verset de Téhilim (attribué à Souccot) qui décrit un homme "caché" dans une soucca pour échapper, semble-t-il, à un malheur.
La fète de Souccot est-elle désignée pour la punition divine?

-> Rabbi Dovid Hofstedter développe l'idée qu'en période de guerre contre notre yétser ara, ce dernier va chercher à nous désorienter/perturber pour nous inciter à la faute.
Mais une fois la guerre passée, on doit continuer à se méfier du yétser ara qui cherchera à nous vaicnre justement une fois la guerre calmée, quand nous commençons à sentir que c'est plus la peine de rester sur nos gardes et de se défendre contre les tentations du yétser ara.
Ainsi, non seulement le yétser ara essaie de prendre l'homme au piège, et il va attaquer lorsque l'homme goûte au calme, après avoir repoussé la tentation du péché, qu'il devient vulnérable [pensant que le danger est passé, vaincu].

-> Rabbi Dovid Hofstedter écrit :
Ce principe peut expliquer pourquoi une allusion à Souccot figure dans un verset décrivant l'homme qui cherche refuge au moment du malheur.
A la fin des Yamim Noraïm, le peuple juif a bénéficié d'un jugement favorable et a été purifié de toutes ses fautes. A ce moment-là, il pourrait se croire dispensé de lutter contre le yétsèr ara et libre de profiter de la sainteté et de l'élévation spirituelle offerts par la fête de Souccot et toutes ses mitsvot.
Comme nous l'avons expliqué, c'est justement à un moment pareil que le yétser ara redouble d'efforts pour faire fauter l'homme. A de tels moments, le yétser ara sait que l'homme n'est plus sur ses gardes et attend de le prendre dans son filet. Il emploie donc toutes sortes de stratagèmes pour le faire fauter.

Une protection spéciale est donc nécessaire justement après les Yamim Noraim. A ce moment-là, chaque juif est considéré comme un tsadik car ses fautes sont pardonnées et son âme, purifiée.
A Souccot en particulier, alors que nous sommes dans la soucca dans la paix et la tranquillité, le danger d'être vaincus par le yétsèr ara est encore plus grand que d'ordinaire.
Comme le dit le roi David
: "Le méchant guette le juste et cherche à le tuer" (Tehillim 37,32). C'est justement lorsque l'homme est juste que le "méchant", le yétser ara, cherche à le prendre au piège.

Nos Sages enseignent que "si D. n'aidait pas [l'homme], il serait incapable de le vaincre" (guémara Kidouchin 30b). A Souccot donc, nous avons besoin du refuge que D. nous offre dans Sa "soucca" afin d'échapper à notre plus grand ennemi.
Le verset appelle ces jours-là "le jour du malheur" : le danger posé par le yétser ara est particulièrement prononcé pendant cette période de calme.

[la Soucca vient donc nous rappeler de cette statrégie du yétser ara, qui va parfois faire exprès que nous gagnons contre lui, pour ensuite mieux nous faire tomber, profitant du fait que nous avons baissé la garde.
D'une certaine façon, nous agissons d'une façon inverse avec le yétser ara, nous lui envoyons un cadeau (un azazel), pour qu'ensuite il baisse la garde, de même notre yéser ara nous laisse une victoire, une montée spirituelle, pour mieux nous faire tomber ensuite.
Ce message est actuel après ces jours d'énorme élévation (d'Elloul à Roch Hachana et Kippour).]

<--->

+ Un autre regard sur Hachana Rabba : la fin du jugement :

-> Nous savons que le jugement des Yamim Noraim est scellé à Yom Kippour, mais il est enseigné aussi qu'il est scellé à Hochana Rabba (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 664,1). Ce jour-là, une missive est envoyée aux messagers célestes (voir Zohar Térouma 142a).
=> Que signifie cette étape du jugement?

On pourrait l'interpréter comme une prolongation du jugement céleste jusqu'à Hochana Rabba par pitié divine, en donnant à certains une chance supplémentaire de se racheter et de mériter une bonne année.
Mais d'après ce que nous venons de voir, il semble nécessaire de reprendre le jugement de tous, même de ceux qui ont été scellés à Yom Kippour pour une année de vie.
Lorsqu'arrive Hochana Rabba, chacun est jugé pour examiner s'il a réussi, à travers les jours paisibles qui viennent de s'écouler, à garder sa tsidkout fraichement acquise.

[selon le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour)]
Une fois les Yamim Noraim passés, la tendance naturelle de sentir que la bataille contre le yétser ara a été gagnée refait surface et le mauvais penchant redouble d'efforts.
Ainsi, un nouveau "jour de jugement" est fixé pour s'assurer que chaque personne a résisté aux épreuves de cette période.

=> Cette discussion doit nous ouvrir les yeux sur les stratagèmes qu'emploie le yétser ara qui essaie perpétuellement de nous faire fauter même, et plus particulièrement lorsque nous nous sentons en sécurité. Chacun doit donc être constamment sur ses gardes pour éviter de tomber dans ses pièges et mettre sa confiance en D. pour l'aider dans cette bataille.
En fin de compte, c'est D. Qui nous aidera à maîtriser le yétsèr hara en nous "dissimulant" dans Sa "souca" pour nous protéger de ses attaques.

Le Nom d’Hachem dans les bénédictions

+++ Le Nom d'Hachem dans les bénédictions :

+ Prononcer le Nom Divin = un privilège rare :

-> Les juifs sont plus chers [aux yeux] d'Hachem que les anges de service, car les juifs sont autorisés à réciter une chira (chant de louange) pour Hachem à tout moment, tandis que les anges de service ne récitent pas la chira pour Hachem, si ce n'est qu'une fois par jour, et pour certains [anges] qu'une fois par semaine, et pour d'autres qu'une fois par mois, et d'autres ne le disent qu'une fois par an, et d'autres qu'une fois tous les 7 ans, et d'autres ne peuvent le dire qu'une fois par Jubilé (Yovél), et enfin d'autres [anges ne peuvent faire une chira à Hachem] qu'une fois dans l'éternité.
De plus, les juifs mentionnent le nom d'Hchem après 2 mots : "Shéma Israël Hachem", alors que les anges de service ne mentionnent Hachem qu'après 3 mots, comme le verset dit [que le chant des anges de service est ] : "kadoch, kadoch, kadoch, Hachem"
[guémara 'Houlin 91b]

[à chaque bénédiction nous disons le Nom divin après 2 mots, ce que les anges ne peuvent pas faire, et en ce sens chaque bénédiction est un rappel de notre véritable valeur et potentiel (à l'inverse de notre yétser ara qui essaie de nous faire croire que nous ne valons pas tant que cela, pour nous pousser à ne pas faire tant que cela de notre vie).
Ainsi, chaque bénédiction est un appel à être vraiment nous-mêmes, à apprécier et utiliser le fait d'être juif! ]

<--->

-> "Car Ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres Te loueront" (ki tov 'hasdékha mé'haïm chéfataï yéchabé'houn'ha - Téhilim 63,4)
Le Alchikh haKadoch explique que le roi David dit : il y a un 'hessed (bonté) encore plus grand que la vie elle-même, et c'est l'opportunité d'utiliser nos lèvres pour louer Hachem, ce que même les anges ne peuvent pas faire. C'est le plus grand 'hessed qui existe.

[une bénédiction nous permet de remercier Hachem de nous permettre de manger ou boire, mais également de Le remercier de nous permettre de Le bénir en mentionnant Son saint Nom, et ce avec la possibilité de le dire plus rapidement que les anges.
Nous devons travailler sur la grandeur et la chance que nous avons de pouvoir prononcer le Nom Divin. Et c'est pas parce que papa Hachem nous permet de le faire souvent que cela doit venir en diminuer la valeur. ]

-> Par exemple, il est écrit dans le Sidour haArizal : "Lorsqu'une personne prononce le grand et redoutable Nom d'Hachem, tous les membres de son corps doivent trembler de peur. Elle doit contempler que tous les mondes d'en-haut et d'en-bas, et tous les hôtes célestes, sont subordonnés aux saintes lettres du Nom d'Hachem."

<--->

+ Prononcer le Nom Divin = une expression d'amour :

-> Lorsque l'on appelle quelqu'un par son prénom (plutôt que par "vous" ou "toi") c'est une expression de proximité et d'amour, car nous avons tendance à appeler par leur nom ceux qui nous sont chers.
Sur les mots : "Il a appelé Moché" (vayikra él Moché - Vayikra 1,1), Rachi commente : "Toutes les fois que Hachem s’est adressé à Moché en lui "parlant", en lui "disant" et en lui "ordonnant", Il a commencé par "appeler", ce qui est une expression d’affection."

Ceci est particulièrement vrai lorsque le nom est répété 2 fois.
Selon le Sifra (Vayikra 1,12) : ... "Hachem l'appela de l'intérieur du buisson et dit : 'Moché Moché ...' " (Chémot 3,4). [De même, ] "Avraham, Avraham" ; "Yaakov, Yaakov" ; Shmouël, Shmouël", [cette double mention du nom] est un signe profond d'affection ..."

=> Nous aussi, nous démontrons notre amour envers Hachem en répétant Ses Noms dans nos bénédictions et prières, en disant 2 Noms Divins : "Hachem Elokénou".
De plus, chaque fois que nous mentionnons le Nom d'Hachem (chem havaya - יהוה), il est considéré comme doublé car il est décrit d'une manière (יהוה) et prononcé d'une autre manière (אדני).
[tout cela vient en plus du "ata" (Tu), où le tutoiement est aussi un signe de proximité.]

<--->

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 40b) disent que toute bénédiction dans laquelle il n'y a aucune mention du Nom Divin et de Sa souveraineté sur le monde n'est pas une bénédiction valide, car c'est spécifiquement en mentionnant le nom d'Hachem que nous soulignons notre proximité avec Lui et que nous tirons ainsi Ses bénédictions cachées.
Cette idée se trouve dans le verset : "En tout lieu où Je permets que mon Nom soit mentionné, Je viendrai à vous et vous bénirai" (Yitro 20,20).

-> Lorsque nous appelons Hachem par Son saint Nom, Son Nom sert de moyen par lequel Il se connecte à Ses créations. En effet, la guématria du mot "chémo" (son nom - שמו) est équivalente à celle de "tsinor" (un conduit - צינור), soit 306, puisque les différents Noms d'Hachem servent de conduit pour nous permettre de nous connecter à Lui.
[rav Handler]

[lorsque l'on bénit Hachem, en réalité c'est nous qui gagnons le plus, avec par exemple cette possibilité de nous lier avec Lui, et d'attirer sur nous Ses bénédictions. ]

<--->

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Vayikra - chap.1) explique que le nom d'une personne est la racine de son âme vivante, et c'est pourquoi celui qui est endormi (ou qui a perdu connaissance) va se réveiller de son sommeil lorsqu'on l'appelle par son nom. [cela va amener sur lui sa vie intérieure, qui elle est restée intacte]
[D'une façon similaire, lorsque nous appelons le Nom d'Hachem dans nos bénédictions, nous éveillons l'essence intérieure d'Hachem de se tourner vers nous et de nous accorder Ses bénédictions.
(nous n'appelons pas D. par un nom choisi au hasard, mais c'est une réalité qui a des conséquences énormes, et dont le libre arbitre fait que nous n'avons conscience de rien.)]

<----------->

+ Le Chem Havaya :

-> Le "Chem Havaya" (יהוה) est appelé "Chem haMéyou'had" (le Nom unique).
Le Maharal (Gour Aryié) explique les mots : "c'est Mon Nom pour toujours" (zé chémi léolam - Chémot 3,15), de la façon suivante : "c'est Mon Nom qui M'est unique, puisque ce Nom de Havaya est mis à part de toutes l'existence, et il n'est pas connecté au monde parce qu'il est unique et ne dépend de rien d'autre."

Ainsi, les autres Noms d'Hachem indiquent Son lien avec le monde qu'Il a créé, tandis que le Nom Unique (Chem Havaya) est Son Nom personnel (si l'on peut dire).
Le rav Yossef Giktalia (Chaaré Ora - chaar 5) ajoute que le Chem Havaya est le nom utilisé exclusivement par le peuple d'Israël ; les nations du monde ne L'appellent que par Ses autres Noms, comme Elokim ou Eloka déElokaya (Ména'hot 110a).

Le Chem Havaya est également connu sous le nom de "Chem haEtsem" (le Nom Essentiel), puisque l'essence d'Hachem est évoquée dans ce Nom sans aucun "vêtement" dissimulé, par opposition à la façon dont Il se révèle par Ses autres Noms, à travers des dissimulations et des "habits", afin de filtrer et de restreindre la Lumière Infinie qui émane de Lui, et de la rendre ainsi apte à briller dans notre monde fini.
Le Lechem (Hakdamot ouChéarim - chaar 1) écrit que l'essence d'Hachem se trouve dans le Chem Havaya, bien qu'Il soit appelé par Ses nombreux Noms conformément à Ses interactions avec ce monde. En effet, le midrach (Chémot rabba 3,6) écrit : "Je suis appelé par Mes actions" (léfi maassi ani nikra), et cela se produit lorsque Hachem habille Sa Lumière Infinie par les 10 Attributs (midot) [Ses interactions avec le monde], également connus sous le nom de 10 Séfirot.

=> Ainsi lorsque nous prions, nous nous adressons directement à Hachem, et pas à Ses midot (Ses vêtements par lequel Il agit dans ce monde)

<--->

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem - section2, part.5) écrit que Hachem dans Sa grande sagesse, a mis en place différents moyens par lesquels l'homme pourrait atteindre l'objectif de s'attacher à Hachem, s'il le souhaite et s'efforce de le faire. En ce sens, la raison pour laquelle Hachem nous donne la possibilité de l'appeler par Son Nom est de nous permettre de nous rapprocher de Lui et de recevoir ses bénédictions et sa bonté illimitées. Le Chem Havaya a été désigné à cet effet.
Hachem a ordonné qu'à chaque fois que Ses créations mentionneraient Son Nom, elles attireraient sur elles l'influence et la lumière Divine. L'influence Divine sera du type attribué au secret du Chem Havaya.

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Dévarim 1,5) note que dans les bénédictions le Chem Havaya fait allusion à la dissimulation de l'essence d'Hachem.
Le Nom Elokénou qui signifie "notre D." fait allusion au fait qu'Il se révèle à nous à travers Ses actions et qu'Il supervise tous les aspects de ce monde.

[d'une certaine façon de même qu'on a un corps et une âme, le Nom Divin Chem Havaya est composé d'une partie d'Hachem cachée (יהוה), alors que la forme parlée est le Chem Adnout (אדני), l'aspect d'Hachem qui est révélé dans ce monde et sur lequel on peut s'appuyer dans notre service d'Hachem.
Et cela à l'image de l'âme qui a besoin dans ce monde du corps pour accomplir les mitsvot. ]

<--->

-> Rabbénou Bé'hayé (Béchala'h 15,3) écrit que bien que Hachem soit dissimulé et caché dans le monde, Il se révèle au plus profond du coeur d'une personne dans son âme (néchama), dans laquelle se trouve une partie Divine ('helek Eloka mimaal - Iyov 31,2).
Puisque pour ainsi dire, Hachem peut être trouvé à l'intérieur d'une personne, lorsque quelqu'un appelle Hachem par Son Nom dans une bénédiction, elle ressent véritablement la Présence d'Hachem en face de lui, comme le dit le verset : "Hachem est proche de tous celui qui l'invoque" (Téhilim 145,18).
Par conséquent, on devra être "saméa'h bé'helko" = ce qui signifie que l'on doit se réjouir de son 'hélek Eloka mimaal, ce fragment d'Hachem qui se trouve en nous.

<--->

+ Donner plus de puissance par notre kavana :

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 7b) déclarent que depuis le jour où Hachem a créé le monde, il n'y avait personne qui l'appelait : "Adon" (Maître), jusqu'à Avraham.
Avraham est celui qui a découvert que malgré toute la gloire et la souveraineté d'Hachem sur le monde entier, néanmoins Hachem se soucie de chaque personne et se connecte avec elle.
Ainsi, Il est "mon maître". C'est pourquoi dans le langage de la bénédiction, nous appelons d'abord Hachem "Adonaï" (mon Maître), et seulement ensuite nous le décrivons comme "Mélé'h aOlam" (Roi du monde).
=> L'essence de la bénédiction est pour nous de reconnaître que nous avons une relation personnelle avec Hachem, et ce n'est qu'alors que nous louons Hachem en déclarant qu'Il est le roi de tout l'univers.
[de plus "Elokénou" (mon D.) et ensuite "mélé'h aOlam" (roi du monde)
=> Nous devons toujours nous souvenir que Hachem est notre D. privé, qu'Il a un lien personnel et une relation d'amour avec chacun de nous. (ex: malgré qu'Il soit le Roi des rois, Il s'intéresse à la moindre prière, à la moindre bénédiction que je peux faire).
On voit donc l'importance de vivre nos bénédictions comme une déclaration de notre lien particulier si spécial avec Hachem. En ce sens, nous devons avoir une kavana spéciale sur le terme : "Adonaï" (en effet, bien que Adon sur le monde, Il est entièrement attentif à mon monde personnel! [Adonaï]). ]

<--->

-> Nos Sages (guémara Guitin 45b) affirment qu'un Séfer Torah dans lequel les noms d'Hachem n'ont pas été écrits lichma, aux fins de la mitsva, n'a pas la sainteté d'un Séfer Torah et il est impropre à l'usage, même si toutes les lettres sont présentes et écrites.
C'est parce que la forme matérielles des lettres ne possède aucune sainteté Divine, ce n'est que lorsque les lettres sont écrites avec les bonnes intentions, conformément à toutes les exigences halakhiques, que la lumière de la sainteté d'Hachem les imprègne.
La pensée et la kavana (intention) du scribe (sofer) donnent vie aux lettres et aux Nom d'Hachem : de même que l'âme donne vie au corps, le scribe avec ses intentions de lichma (en l'honneur de la mitsva), insuffle aux lettres matérielles une vitalité spirituelles.

Le rav Handler ajoute que le même concept s'applique aux Saints Noms mentionnés dans la prière, et à tous les mots lorsque nous prions : la bonne kavana en disant les mots de la prière (correspond à l'intention de lichma en écrivant les lettres), est ce qui donne le pouvoir spirituel à ces Saints Noms et mots, et qui leur donne vie, permettant ainsi de révéler leur lumière.

Rabbi Moché Cordovéro (Pardes Rimonim) écrit :
"Le souffle d'une personne peut former des lettres qui contiennent de la spiritualité, mais cette spiritualité doit être alimentée, afin que les lettres de ses prières puissent s'envoler vers les Cieux.
C'est le rôle de la kavana, de puiser la force nécessaire pour injecter de l'esprit dans les lettres et les mots qu'il prononce dans sa prière et les envoyer vers les mondes supérieurs.
A travers la pensée et la kavana de la personne, il pousse la prière à s'élever vers les cieux afin que les paroles de la bénédiction et de la prière puissent accomplir leur tâche et faire descendre la nourriture et les bénédictions appropriées".

-> La guémara (Taanit 2a) appelle la prière le "service du cœur".
Rabbi Moché Cordovéro ajoute que la prière est également le "service de l'âme.
En ce sens, il écrit dans la suite du texte précédent :
"Lors de la prière ou de la récitation d'une bénédiction, pour que l'âme (néfech) d'une personne s'accroche à ces paroles et s'élève avec la prière, on doit d'abord dépouiller son néfech du corps qui l'habille et se débarrasser de toutes les pensées matérielles qui occupent son coeur, qui sont comme un vêtement souillé sur l'âme.
Ensuite, son néfech peut s'élever seul et sans entrave. C'et pourquoi les mots : "de Le servir ... de toute votre âme" (oul'ovdo bé'hol ... nafché'hem - Ekev 11,13) font référence à la prière car la prière est appelée : "néfech"."

[ en prononçant le Nom d'Hachem on s'attache
à Lui (attirant sur nous Ses bénédictions), et plus nous avons de kavana plus nous donnons de la puissance à cela.
En ce sens, il est écrit : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Plus nous avons de la kavana en pronoçant le Nom Divin, plus Hachem a alors de la force pour nous combler du meilleur! ]

Téchouva & l’importance de l’étude de la Torah

+ Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah :

-> "Si un homme commet une transgression, il mérite la peine de mort par intervention céleste. Que peut-il faire pour vivre?
S'il avait l'habitude d'étudier une page [de Houmach], qu'il en étudie deux. S'il avait l'habitude d'étudier un chapitre [de michnayot], qu'il en étudie deux" (midrach Vayikra rabba 25,1).

=> C'est à priori étonnant! En effet, on se serait attendu à ce que le midrach recommande au fauteur de se repentir pour échapper à la punition, mais non qu'il accroisse son étude de Torah!
Pourquoi le fait d'étudier plus qu'à son habitude neutralise-t-il les effets d'une faute grave et annule-t-il la peine de mort céleste?

-> "Hachem nous a donné un seul véhicule, d'un niveau supérieur à tous les autres moyens par lesquels un être humain peut se rapprocher de Lui : l'étude de la Torah"
[Ram'hal - Dére'h Hachem 1,47]

-> "L'intention de D. a toujours été que nous nous plongions dans l'étude de la Torah afin d'imprégner notre âme de la force spirituelle et de la sainteté de la Source de la Torah. Ainsi, Hachem a donné en cadeau aux juifs la Torah de vérité à ne jamais oublier, afin que notre âme, et notre corps avec ses 248 organes et ses 365 tendons, s'attachent aux 248 commandements positifs et aux 365 commandements négatifs de la Torah.
Si [les juifs] étudiaient la Torah dans cette intention, ils deviendraient le char et le sanctuaire de Sa Chékhina (Présence Divine), car la Chékhina résiderait réellement parmi eux. Ils deviendraient le sanctuaire de D., la Chékbina choisirait de résider parmi eux, et la terre entière serait illuminée par Sa gloire. Cela lierait le Tribunal d'en haut avec le tribunal d'en bas, et le Michkan serait un."
[Ba'h - Ora'h 'Haim 47]

-> Hachem déclare : "Si seulement [les Bné Israël] M'avaient abandonné mais avaient gardé Ma Torah, car s'ils l'étudiaient, la lumière qui est en elle les aurait ramenés au bien".
[Eikha Rabba - pessi'hta 2]

-> En ce sens le 'Hayé Adam (143) dit que pendant les Assérèt Yémé Techouva (les 10 Jours de Repentir de Roch Hachana à Yom Kippour), il faut étudier la Torah davantage que d'habitude. La meilleure façon de se rapprocher de D. et de se repentir sincèrement est de développer la persévérance dans l'étude.

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) écrit :
[Parfois] un homme est si profondément enraciné dans la faute qu'il est incapable de se repentir ...
Le midrach (ci-dessus) conseille à cet homme d'étudier la Torah, car elle crée le plus haut niveau de proximité avec D. qu'un être humain puisse atteindre. Cette proximité le protégera à l'avenir des attraits de la faute et expiera ses transgressions passées.
[le rav Eliyachiv disait que sans étude de la Torah, la téchouva n'est pas durable.]

Cela explique pourquoi le midrach conseille au fauteur de se concentrer sur l'étude de la Torah.
L'étude de la Torah est la clé de la techouva : plus un homme étudie, plus il tisse un lien avec D., pour ainsi dire. C'est pourquoi le yétser ara fait de grands efforts pour dissuader l'homme d'étudier la Torah. Sachant que, s'il étudie davantage, il sera capable de faire une vraie techouva, le yétsèr ara cherche à le convaincre qu'il est trop occupé à faire téchouva pour avoir le temps d'étudier la Torah. Il contrarie ainsi ses efforts de repentir.
[...]

Plus un homme se consacre à l'étude, plus il prend des forces pour résister aux tentations du yetser ara.

On peut citer :
-> "Le yétser ara n'a pas de force en présence de la Torah. Le yétser ara ne peut ni dominer ni même porter atteinte à un homme qui porte la Torah en son cœur" (midrach Téhilim 119,7).
-> "Etudie la Torah et tu apprendras comment suivre la bonne voie et vaincre le mauvais penchant" (Rachi - Hochéa 10,12) .
-> "Le mauvais penchant ressemble à une barre de fer qu'on a jetée dans le feu : tant qu'elle est dans le feu, on peut en faire l'ustensile qu'on désire. Il en est de même du yétsèr ara : il ne peut être vaincu que par la Torah, comparée au feu" (Avot déRabbi Nathan 16).
-> "Lorsqu'un homme met les paroles de la Torah sur son cœur, elles le débarrassent de nombreuses pensées [étrangères] ... les pensées suscitées par le yétsèr ara" (Avot déRabbi Nathan 20).
-> "Mon fils! Si ce malpropre [le mauvais penchant] se porte à ta rencontre, tire-le à la maison d’étude (beit hamidrach) ; s’il est comme une pierre, il s’effritera ; s’il est comme du fer, il se brisera en éclats!" (un tana de l’école de Rabbi Yichmaël - guémara Soucca 52b)
-> "Hachema créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah" (guémara Kidouchin 30b).
Selon le 'Hafets ‘Haïm, l’étude de la Torah est notre meilleure arme et armure dans la bataille contre notre yétser ara.

-> Le Méiri (guémara Yoma 35b) dit à propos de la négligence de l'étude de la Torah :
"L'homme doit toujours étudier assidument la Torah et avoir le désir de l'étudier. Il ne doit pas chercher d'excuses sous prétexte qu'il est riche et doit poursuivre ses affaires, ou qu'il est pauvre et doit chercher un gagne-pain. Il doit tout mettre à sa juste place... ainsi aura-t-il toujours le libre arbitre et la faculté de dompter et d'améliorer ses désirs naturels."

<------------->

+ Bonus : notion de bitoul Torah :

Pour avoir conscience de l'importance de la Torah, il faut avoir en tête la gravité de ne pas l'étudier alors qu'on pourrait le faire (le bitoul Torah) :
-> la négligence de la Torah est la première faute pour laquelle l'homme est jugé (guémara Sanhédrin 7a).
-> nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) disent : "chaque jour, Hachem pleure sur ceux qui peuvent étudier la Torah, mais ne l’étudient pas".
Le rav Yaakov Galinsky commente : "Nous faisons pleurer D., et nous continuons notre chemin comme si de rien n’était!"
[le Kokhvé Or (maamar 44) fait remarquer qu'après notre mort, le bitoul Torah sera considéré comme une faute plus grave que les autres. (si l'on peut dire, une raison est pour la douleur que nous avons causée à Hachem. Mais également pour tout le bien que notre étude de Torah aurait pu amener au monde, et qu'on a pas fait (ex: tel juif aurait pu guérir, tel juif aurait pu faire téchouva, ...))]

-> également sur le bitoul Torah : https://todahm.com/2022/09/20/le-bitoul-torah-la-destruction-du-temple
-> mais aussi : https://todahm.com/2021/09/10/negliger-letude-de-la-torah-2
-> https://todahm.com/2019/07/08/negliger-letude-de-la-torah
-> https://todahm.com/2020/07/21/14294-2

<------------->

-> La téchouva est principalement atteinte en apprenant la Torah, en faisant la prière et en donnant la tsédaka, chacun selon ses capacités. En particulier, il faut étudier en profondeur la Torah Orale et la halakha.
[Oher Israël - fin de Vayé'hi]

-> La téchouva principale consiste à étudier la Torah.
Comme nos Sages (midrach Vayikra rabba 25,1) disent : "si tu avais l'habitude d'étudier une daf (page) de guémara, maintenant étudies-en deux".
[rabbi Naftali de Ropshitz - Zéra Kodech - Térouma]

[la Torah est comme un feu. Plus on l'étudie avec des efforts et diligence, plus on brûle et purifie les saletés d'impureté issues de nos fautes. ]

<--->

-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu du Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]

Le but recherché d'avoir des synagogues et faire la prière en communauté, est afin qu'il y ait un lieu pour se rassembler et remercier Hachem de nous avoir créés et nous permettre d'exister, et afin de pouvoir proclamer publiquement devant Lui : "Nous sommes Tes créations".
[Ramban - Bo 13,16]

+ Le véritable caractère d'un individu, sa nature profonde et son intériorité ne se révèlent pas dans les grandes actions de sa vie, mais seulement dans les petites actions qui, à priori, ont peu d'importance aux yeux de ceux qui les réalisent.
Par contre, les grandes œuvres publiques réalisées par un individu, faites avec enthousiasme, encouragées par la publicité faite autour, ne traduisent que l'extériorité de cette personne.
C'est pourquoi, le midrach (Chémot rabba 2,3) dit : "Hachem ne donne de la grandeur à un individu qu'après l'avoir testé sur des petites choses apparemment sans importance" ; c'est ainsi qu'Il avait éprouvé Moché et David.
[rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome 3, p.107]

On enseigne à l'école d'Eliyahou : Ce monde durera 6000 ans; durant 2 millénaires, il sera vide (de Torah) ; puis durant 2 millénaires règnera la Torah et durant les 2 derniers millénaires, le machia'h sera apte à venir.
Cependant, en raison de nos nombreuses fautes, il n'est pas encore venu.
[guémara Avoda Zara 9a]