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Partager la Torah & venue du machia’h

+ Partager la Torah & venue du machia'h :

-> Chaque livre [de Torah] qui est publié permet d'activer la venue de la Délivrance finale.
L'arrivée du machia'h est accélérée par les livres [de Torah] qui sont écrits.
[rav Shlomo Kluger - introduction au Séfer Touv Taam véDaat]

-> Le rav Kluger cite Ben Azaï (guémara Yébamot 63b) qui est d'avis que celui dont l'âme a une énorme aspiration pour la Torah est exempt de la mitsva de procréer, il n'est pas obligé d'avoir des enfants.
=> Comment comprendre cette affirmation? Sur quelle base notre amour pour une mitsva nous exempte des autres misvot? Si j'adore étudier la Torah, est-ce que cela me dispensera de la mitsva de la Soucca?
Il est évident que non!

-> Le rav Shlomo Kluger explique qu'avoir des enfants et apprendre la Torah remplissent une fonction identique.
Le fait de rapprocher la venue du machia'h toujours davantage est le but ultime de l'étude de la Torah et d'avoir des enfants.
En étant l'auteur de livres, et d'ainsi répandre la Torah d'Hachem au public, rapproche la venue du machia'h.
La guémara (Yébamot 62b) enseigne : "én ben David ba ad chéyi'hlou kol hanéchamot chébagouf" (le fils de David, machia'h, ne peut pas venir tant que toutes les âmes qui attendent dans le monde connu comme "gouf" ne naissent [ne viennent dans ce monde]).
D'une façon similaire, le machia'h ne peut pas venir tant que toute la Torah qui doit être étudiée, soit apprise et diffusée.

Il est écrit : "Mais au-delà de cela, mon fils, prends garde : composer des livres en quantité, est une entreprise sans fin ; méditer au-dessus de ses capacités, c'est se fatiguer le corps" (Kohélet 12,12)
Dans le sens simple de ce verset, le roi Shlomo déplore le phénomène qui sera majoritaire à la fin des temps, qu'il y aura un véritable déluge de livres, et nous serons inondés de livres [de Torah] à étudier.

Le rav Shlomo Kluger explique différemment ce verset :
- "assot Séfarim arbé" (composer des livres en quantité) = c'est une directive : produisez de nombreux livres (séfarim). Pourquoi?
- "en kéts"(אֵין קֵץ - sans fin) = car la fin de l'exil n'est pas encore arrivée. [le kéts = la fin de l'exil]
Une fois que le quota de livres que Hachem a déterminé, comme devant être écrits, a été atteint alors le machia'h peut venir.

Le rav Shlomo Kluger écrit que la raison du retard du machia'h est parce que nous n'avons pas écrit un nombre suffisant de livres [de Torah].
Tant qu'il y aura des 'hidouché Torah qui doivent être étudiés [selon le quota fixé par Hachem], enseignés et publiés, le machia'h ne peut pas venir.

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[le rav Shlomo Kluger a vécu de 1785 à 1869, et on peut imaginer que chaque personne à son niveau qui utilise les moyens de diffusion actuels pour partager des mots de Torah, permet de rapprocher la venue du machia'h.]

Diminution de la Torah suite à la destruction du Temple

+ Diminution de la Torah suite à la destruction du Temple :

-> "Le monde tient sur 3 choses : la Torah, le Service Divin (Avoda), et les actes de bonté (guémilout 'hassadim)" (Pirké Avot 1,2).

-> Il y a une tradition rapportée par le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,2), de rabbi Elimélé'h de Lizhensk : dans les jours passés, le monde tenait sur l'étude de la Torah, mais à partir de l'époque du Arizal, il tient sur les actes de bonté.
D'une façon similaire, le rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk dit que la véritable Délivrance ne viendra que par le mérite de la tsédaka, comme le prophète Yéchayahou l'écrit : "Sion sera sauvée par la justice, et ceux qui retournent vers elle par la tsédaka" (Yéchayahou 1,27).

=> Cela est difficile à comprendre car on sait que la Torah est "kénéged koulam" (équivalente à toutes [les mitsvot]), et donc qu'elles dépassent toutes les autres mitsvot. Alors, comment la tsédaka et le 'hessed peuvent devenir des piliers du monde plus élevés que la Torah, au point de devenir les piliers sur lesquels le monde va tenir et qu'ils vont permettre de faire mériter la Délivrance?

-> Le Gaon de Vilna (dans son commentaire Chir haChirim 6,4) enseigne que tandis que la Avoda (Service Divin) a cessé avec la destruction du Temple, la Torah a également été significativement réduite à cause de la destruction du Temple, et le 'hessed lui est resté dans sa forme originelle.
C'est pourquoi, le pilier du 'hessed qui n'a jamais été affaibli et compromis par l'exil (galout), continue de soutenir le monde comme il l'a toujours fait.

-> Cela peut être ce que le Séfer 'Hassidout veut nous signifier : ce n'est pas tant que les mérites de la tsédaka et du 'hessed sont plus grands que le mérite de la Torah. L'étude de la Torah restera toujours "kénéged koulam" et la mitsva suprême de l'observance juive. Cependant, les mitsvot de tsédaka et de 'hessed sont uniques en ce qu'elles restent de nos jours sous la même forme pure qu'ils ont toujours été.

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=> On comprend logiquement que le Service Divin (Avoda) a diminué avec la destruction du Temple. Mais en quoi cela est-il également valable pour la Torah?

-> "Car l'homme de la maison n'est pas chez lui, il est parti pour un voyage lointain. Il a emporté la bourse d'argent avec lui ; il rentrera à l'heure dite" (Michlé 7,19-20).
Le Gaon de Vilna (Biour haGra sur ce passage) interprète que le roi Shlomo s'adresse au talmid 'hakham : "car l'homme de la maison". Le Temple a été détruit, et Hachem ne réside plus dans Sa maison, le lieu d'où émane toute la Torah.
"Il a emporté la bourse d'argent avec lui" = cela fait référence à la Torah elle-même qui est regroupée et fermée. Elle est scellée et inaccessible.
Le Gaon de Vilna ajoute : même si quelqu'un devait fournir des efforts considérables, il serait incapable d'acquérir une connaissance adéquate de la Torah, comme le verset l'affirme : "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (malka vécharéa bagoyim, én Torah - Eikha 2,9).

=> Que veut signifier le Gaon de Vilna en déclarant que nous n'avons plus de Torah après la destruction du Temple?
On a depuis les 6 ordres de michna, la guémara Bavli et Yérouchalmi, un nombre énormes de livres de Torah, des juifs qui sont engagés dans la Torah tout autour du monde, ...
Quel est le sens de : "[les juifs] vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah"?

-> Rabbénou Chimchon méKinon (1260-1330), un des Baalé Tossefot [Kinon = en français : Chinon, dans la vallée de la Loire], dans son Séfer haKéritout, décrit la période des Tanaïm.
Hillel et Chamaï ont été les premiers destinataires de la Torah Orale, et ceux qui ont appris d'eux ont été les piliers de la michna.
Jusqu'à l'époque de Hillel et Chamaï, il y avait 600 ordres de michna (Sidré Michna), et à l'époque de Hillel et Chamaï ce nombre a été drastiquement diminué à 6 ordres de michna.
Hillel a vécu 100 années avant la destruction du 2e Temple (décédant en 32 avant l'ère vulgaire).
A l'époque de Hillel et Chamaï, période menant à la destruction du Temple, la grande majorité de la michna a été perdu au début de l'exil.

-> Le Séfer Séder Tanaïm vaAmoraïm (imprimé au dos du Ma'hzor Vitri), enseigne de même que depuis les jours de Moché jusqu'à ceux de Hillel, il y avait 600 ordres de michna.
La michna complète (tous les 600 sédarim) a été donnée à Moché sur le mont Sinaï.

A partir d'Hillel, le monde a été laissé sans ressources dans le sens où l'immensité de la Torah a été sévèrement réduite et la gloire de la Torah affaiblie, puisque seulement 6 de ces ordres ont été transmis aux générations futures.

-> On trouve une référence à cela dans la guémara.
Le traité 'Haguiga (14b) décrit une dispute (makhlokét) entre Rav Papa et les Sages (Rabbanan).
Un était d'avis qu'il y avait 600 ordres de michna, tandis qu'un autre soutient qu'il y avait en fait 700.
Rachi s'empresse de souligner que ces chiffres étonnants (600 ou 700) étaient le nombre d'ordres à cette époque.
Nous n'avons cependant plus accès à la plupart de ces sédarim (ordres).

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+ Les "shin" des téfilin de la tête :

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada 'Haguiga 14b) enseigne :
la couronne des juifs est la michna, et ses commentaires la guémara.
Les 2 lettes "shin" (ש) qui sont présents sur les téfilin de la têtes font allusion aux 600 sédarim de michna.
La lettre "shin" a une guématria de 300, et les 2 "shin" font un total de 600.
Un des "shin" a 4 branches (au lieu de 3) par respect pour l'opinion de la guémara affirmant qu'il y avait en fait 700 sédarim de la michna.

De nos jours, nous n'avons plus les 600 ordres de michna, qui équivalent à la guématria des 2 "shin", mais plutôt nous avons le nombre qui serait lu si nous placions les 2 "shin" l'un à côté de l'autre, et lu comme le mot : "שש" (chéch = soit 6 en hébreu).

Il y a une notion que 1/100 est annulé, est considéré comme inexistant.
En comparaison des 600 ordres de michna que nous possédions initialement, les 6 que nous avons actuellement, nous laissent relativement comme si nous n'avions plus de Torah. Ceci explique le verset : "[ils] vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah (én Torah)" (Eikha 2,9).

-> Le Chla haKadoch fait référence au Séfer haKéritout, lorsqu'il avance également l'idée que les 600 sédarim de michna ont été réduit à 6.
Cependant, le Chla diffère légèrement en écrivant que ce n'était pas à l'époque de Hillel et Chammaï que les 600 sédarim ont été réduit à 6, mais cela a plutôt été 310 ans plus tard, à l'époque de Rabbi Yéhouda haNassi.

-> Rabbi Avigdor Kara (Séfer haPliya), qui est décédé à Prague 1439, donne une explication sur la réponse souvent utilisée par la guémara : il y a des mots ou des phrases qui manquent, et ceci est comment la michna devrait être lue.
Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi, le compilateur de la michna) n'a pas omis accidentellement des mots de la michna. Il n'y a pas d'erreur dans le texte que nous avons.
La guémara nous dit :
- "il y a des mots ou des phrases qui manquent" ('hatouré mi'hasra) = dans notre michna actuelle, il manque des mots du texte orignal.
- "et ceci est comment la michna devrait être lue" (vé'hakhi katané) = cela signifie en réalité : "et ceci est ce que la version originale de la michna a effectivement dit".

Rabbi a délibérément consolidé la michna sous une forme abrégée. Il n'a fait aucune erreur dans la rédaction des 6 ordres de la michna. Il a été capable de réduire la michna de 100 fois le contenu orignal, sans perdre aucun des composants essentiels.
"ceci est comment la michna devrait être lue" = la guémara nous révèle qu'il y a un texte manquant.

-> Le rav Shlomo Algazi explique la différence entre :
- une michna = c'est ce qui a toujours été dans le corpus de la michna de tout temps, et qui le reste de nos jours ;
- une braïta = c'est un enseignement tanaïque qui était parmi la majorité des michnayot qui a été perdue lorsque Rabbi a rédigé uniquement 6 ordres (au lieu de 600).
Les braïtot commencent par les mots : "tanou Rabbanan" (nos Rabbi enseignent). Quand est-ce qu'ils ont enseigné la braïta?
Dans la version originale de la michna, qui contenait 600 sédarim.
[le Shvilé Pin'has fait remarquer que l'initiale de "tanou Rabbanan" est ת"ר, a une guématria de 600. C'est une allusion au fait qu'une braïta était une partie des 600 michna d'origine.]
- une tossefta = c'est une information complémentaire qui n'apparaissait pas même dans les 600 michna d'origine.

-> Le rav 'Haïm de Brisk dit qu'il y a une différence entre la Torah enseignée dans les 600 ordres et la Torah enseignée dans les générations suivantes.
Tout ce qui est enseigné dans la michna ou la guémara est soumis au principe : "élou vaélou divré Elokim 'haim" (celui-là et celui-là sont tous deux les mots du D. vivant). Même si en apparence il y a plusieurs points de vue (parfois très différents), en réalité chacun est considéré comme correct et comme une partie de la Torah que nous avons reçue au mont Sinaï.
Le rav de Brisk ajoute que cependant, lorsque 2 Roché Yéchiva débattent, par exemple sur le sens simple d'un Rambam, nous n'appliquons pas ce même principe. Alors que tout est définitivement considéré comme de la Torah, il ne peut y avoir qu'une seule interprétation correcte du Rambam.
Le principe de "élou vaélou" ne s'applique pas de la même façon au mots des Géonim, Richonim et A'haronim, comme il s'applique à la Michna et au Talmud.
[il en découle que la destruction du Temple, a conduit à une réduction par 100 de la michna (notre Torah Orale), et que nous avons beaucoup d'incertitudes quant à retrouver le texte originel.
(sans le "élou vaélou" + voir les paroles du Gaon de Vilna : actuellement la Torah est scellée et inaccessible par rapport à avant la perte du Temple.)]

-> [b'h, j'ai pu voir l'enseignement précédent, rapporté de la façon suivante ] :
Lorsque le ‘Hafets ‘Haim et Rabbi ‘Haim de Brisk séjournaient dans la même auberge, ils discutèrent de ces 594 sédarim perdus de michnayot (passant de 600 à 6). Le ‘Hafets ‘Haim souligna les efforts des Richonim et des A’haronim, rachei Yechiva, Rabbanim des nombreuses générations depuis l’époque d’Hillel et Chamaï. Leurs délibérations, leurs ‘hidouchim et leurs explications faisaient tous partie des 600 Sédarim originaux. Par exemple, les commentaires de Rachi, des Tossafot, du Rif, du Roch, du Rambam, du Maharcha, de Rabbi Akiva Eiger, Rav Baroukh Ber et ainsi de suite servirent tous à restaurer les sedarim manquants. Chaque sefer de ‘hidouchim remplit le contenu manquant qui faisait partie des michnayot perdues. Toutes les idées de la Torah développées et présentées au cours des siècles depuis que les Chicha sidrei Michna ont été ‘expurgées’ font partie des 600 sedarim originaux.
Le rav ‘Haim de Brisk ne fut pas d’accord et dit qu’il y avait une distinction fondamentale entre les 6 sedarim originaux et la Torah enseignée dans les générations suivantes. Tout ce qui est enseigné dans la michna ou la guémara est soumis au principe de "élou vé'élou divré Elokim 'haïm" (ואלו אלו דברי אלהים חיים - littéralement : ceux-ci et ceux-ci sont les paroles du D. vivant - guémara Erouvin 13b), où même face à de multiples points de vue, chacun est considéré comme correct et fait partie de la Torah que nous avons reçue sur le Sinaï.
Cependant, lorsque 2 Raché Yechiva débattent par exemple de ce que dit le Rambam, nous n’appliquons pas cela. Bien que ce soit incontestablement considéré comme la Torah, il ne peut y avoir qu’une seule interprétation correcte du Rambam.

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-> Le Beit Yossef (Kalé haGuémara) est d'avis, comme le Chla haKadoch, qu'il y avait 600 sédarim de michna jusqu'à ce que Rabbi les a condensés.

-> Le Rama de Pano (Guilgoulé Néchamot) révèle que Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi) était la réincarnation (guilgoul) de Métouchéla'h.
Métouchéla'h a enseigné 600 sédarim, tandis que Rabbi a rédigé 6 sédarim de michna, avec chaque ordre (séder) englobant 100 des ordres initiaux.
[le Yalkout Chimoni (Béréchit - remez 42) cite un avis que Métouchéla'h a en réalité enseigné 900 sédarim de michna.]

-> Le Yalkout Réouvéni (Yitro) est d'accord avec le Séfer haKéritout, indiquant que les 600 sédarim ont existé uniquement jusqu'à Hillel, qui a réduit la michna en 6 sédarim.

-> Le 'Hida présente également l'idée que la michna a été réduite de 600 à 6 sédarim, en citant les 2 points de vue quand à savoir quand cela s'est passé : à l'époque de Hillel et de Chamaï (soit en -32 avant l'ère vulgaire) ou bien 310 ans plus tard, lorsque Rabbi a rédigé la michna.

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-> On a vu précédemment l'enseignement du Gaon de Vilna que suite à la perte du Temple : même si quelqu'un devait fournir des efforts considérables, il serait incapable d'acquérir une connaissance adéquate de la torah, comme le verset l'affirme : "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (malka vécharéa bagoyim, én Torah - Eikha 2,9).
Ainsi, dans la prière nous disons : "chéyibané beit haMikdach bim'éra béyaménou véten 'helkénou béTorata'h" (que le Temple soit reconstruit rapidement de nos jours, et donnes-nous notre part dans Ta Torah) = nous lions le Temple et la Torah. En effet, puisque nous avons perdu la majorité de la Torah avec la destruction du Temple, lorsque nous demandons à Hachem de reconstruire le Temple nous Lui demandons simultanément de restaurer toute la Torah qui a été perdue.

Le Gaon de Vilna a écrit un commentaire de michnayot (Chénot Eliyahou), et son élève principal, le rav 'Haïm de Volozhin a écrit une introduction à cet ouvrage où il écrit que la barrière protectrice de la Torah et ses principaux concepts sont contenus dans la Torah Orale.
"son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (Eikha 2,9) = nous n'avons plus la Torah Orale. Le rav 'Haïm de Volozhin se lamente sur le fait que nous avions 600 ordres de michna, mais la plupart d'entre eux a été perdus et il nous en reste que 6.
Il ajoute que cependant, lorsque Rabbi a rédigé les 6 ordres de michna que nous avons actuellement, il a inclut en eux le contenu des ordres (sédarim) perdus.

Ainsi, le rav 'Haïm de Volozhin, élève du Gaon de Vilna, nous dit clairement que la tragédie de "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah", qui a eu lieu au moment de notre exil suite à la destruction du 1er Temple, est synonyme du fait que nos 600 ordres de michna ont été réduits à 6.
[d'une certaine façon de même que le Temple a été détruit, de même notre trésor qu'est la Torah Orale a fondu par 100 fois moins.]

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-> "Il [l'ange] me dit: "Que vois-tu?" Je répondis: "Je vois un rouleau qui vole ; sa longueur est de 20 coudées et sa largeur de 10 coudées" (Zé'haria 5,2)
Le rouleau dans la vision de Zé'haria était composé de 200 amot au carré, mais lorsqu'il était étalé il avait 400 amot au carré (20 amot de longueur et 20 amot en largeur). [guémara Erouvin 21b]

Qu'était-il écrit sur ce rouleau volant? Le traité Erouvin révèle que la Torah Orale était écrite sur ce document.
Le Gaon de Vilna fait alors le calcul suivant.
Le document original de la Torah Orale qui contenait 600 ordres de michna, avait une taille 400 amot au carré.
Actuellement, réduit à 6 ordres de michna, plus que 4 amot au carré sont nécessaires pour l'écrire.
Le Gaon de Vilna écrit que c'est ce que signifie l'enseignement de la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la Halakha".
[Péninim miChoul'han haGra]

-> Ainsi les 4 amot de la halakha ne font pas référence à un espace occupé par une personne étudiant la Torah, mais plutôt cela fait référence au document d'à peine 4 amot, qui est tout ce qu'il nous reste du document original qui faisait une taille de 400 amot.
4 amot est tout ce qu'il est nécessaire pour contenir l'entièreté de ce qu'il reste de la Torah Orale.
Le Gaon de Vilna affirme clairement que la réduction de la michna en 100 fois moins de sa taille initiale a eu lieu au temps de la destruction du Temple.
Dans un cours le rav Daniel Glatstein dit qu'il est possible que ce processus de perte de la michna a été graduel, commençant au moment de la destruction du Temple et se terminant au moment de Rabbi, et cela permet de réconcilier les 2 points de vue abordés précédemment.
Ce processus a eu comme fait générateur la destruction du Temple, et au final nous nous retrouvons avec une perte de 594 ordres de michna. Ainsi, la Torah a subi un coup terrible au moment du 'hourban du Temple, résultant d'une perte si importante.
Ainsi, pour véritablement connaître et comprendre la Torah, nous avons besoin du Temple, et sans lui c'est comme si la Torah n'existe pas.
[voir les paroles du Gaon de Vilna : actuellement la Torah est scellée et inaccessible par rapport à avant la perte du Temple]

"L'homme doit toujours anticiper la prière avant d’être confronté aux moments de détresse ou à tout problème"
[guémara Sanhédrin 43b]

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-> "Un homme devra toujours invoquer la miséricorde Divine avant de tomber malade. Parce que lorsqu’il tombe malade, on lui dit : 'Apporte tes mérites et sois acquitté'" [guémara Shabbath 32b]

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
celui qui prie avant de tomber malade prévient ainsi les accusations qui pèseraient sur lui et empêche la maladie de s'installer. Il est ainsi exempt de beaucoup d'épreuves, bien plus facilement que si celles-ci étaient déjà arrivées.

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-> b'h, voir également : Hachem désire et attend nos prières : https://todahm.com/2018/12/09/hachem-desire-et-attend-nos-prieres

Etre toujours reconnaissant envers Hachem

+ Importance et grandeur d'être toujours reconnaissant envers Hachem (même dans nos souffrances) :

"Et vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : 'C'est par haine pour nous qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte' " (Dévarim 1,27)

-> "C'est à ce propos qu'il est dit : "La nation qui constituait Mon héritage ... elle a donné de la voix contre Moi, c'est pourquoi Je l'ai prise en haine" (Yirmiyahou 12,8)". [midrach Bamidbar Rabba 16,20]

-> Le Sfat Emet (5642) explique à propos de ce midrach que "Hachem ne pensa qu'à notre bien (en nous faisant entrer en terre d'Israël), mais à cause de l'ingratitude du peuple (qui se plaignit en disant : "C'est par haine pour nous qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte"), cette bienveillance d'Hachem se transforma en haine.
[on voit l'importance de toujours témoigner de la gratitude à Hachem, sous peine de transformer sa bonté en haine. ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela signifie que lorsque les Bné Israël se plaignirent qu'Hachem les avait éprouvés parce qu'Il les haïssait (à D. ne plaise), cela entraîna qu'il en fut comme ils avaient dit.
Car en vérité, Hachem n’agit qu’en pensant à leur bien, et c'est parce qu'ils dirent que c'était par haine pour eux que cela se transforma effectivement en haine (à D. ne plaise).
[...]
Heureux celui qui sait, même en période de 'voilement', affermir sa émouna dans le fait que tout ce qui lui arrive provient de son Père céleste et de Son amour infini pour lui.
Car si la plainte des Bné Israël, "c'est par haine pour nous qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte", transforma l’amour Divin en haine, on peut imaginer, à plus forte raison, combien cet amour se renforce lorsque l'homme se rapproche d'Hachem malgré les épreuves qu'Il lui inflige à l'instar d'un père avec son fils, comme il est dit : "Celui que D. aime, Il le réprimande" (Michlé 3,12).
Lorsque l'homme se comporte ainsi, l'amour d'Hachem se concrétise alors réellement au point de lui pardonner toutes ses fautes.

C’est ce qu’expriment les termes du verset : "L'amour couvre toutes les fautes" (Michlé 10,12) On pourrait en effet se demander : si les fautes sont si nombreuses, comment l'amour pourrait-il les recouvrir toutes?
En réalité, lorsque l'homme accepte avec amour la réprimande et le châtiment Divins et dit : "Toutes ces épreuves proviennent de l'amour qu'Hachem éprouve pour moi", cet amour se révèle en retour, à tel point qu’il fait disparaître toutes ses fautes.
[ ainsi au-delà de mieux vivre nos difficultés (puisque dans les bras d'Hachem), en acceptant la réprimande, les châtiments et les épreuves avec amour, toutes les fautes disparaissent comme si elles n'avaient jamais existé. Car le fait de dire que tous les malheurs proviennent de l'amour qu'Hachem nous porte réveille effectivement Son amour immense pour nous. ]

-> Le Sfat Emet (5642) ajoute à ce sujet :
"et c'est l'explication essentielle de la Michna qui enseigne : "Celui qui aime les réprimandes" (Pirké Avot 6,6).
"Aimer les réprimandes" = consiste à être persuadé que celles-ci sont exprimées par amour. Lorsqu'il sait que celui qui le réprimande l'aime, un homme l'accepte et, grâce à cela, cette réprimande se transforme en un véritable amour ... C'est pour cela qu'il est écrit : "Allez vous faire réprimander, dit Hachem, vos fautes fussent-elles écarlates, elles seront blanchies comme la neige." (Isaïe 1, 18), afin de signifier qu'en acceptant la réprimande, les fautes sont pardonnées."

-> "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir" (Vaét'hanan 6,5 - qui fait partie du Shéma Israël).
Nos Sages (guémara Béra'hot 54) le commentent ainsi : "De toute ton âme" : même s'Il te prend ta vie. "De tout ton pouvoir" : dans chaque mesure qu'Il t'inflige, remercie-Le.
=> A priori, ce commentaire demande explication : après l'ordre qui nous est donné d'aimer le Créateur de toute notre âme, même au prix de notre vie, faut-il continuer à nous ordonner à nouveau de Le remercier même dans les malheurs?
Y a-t-il une attitude plus grande que d'être prêt à donner sa vie en l'honneur d'Hachem, pour qu'il faille ajouter le devoir d'être reconnaissant à D. dans les épreuves?

Le Nétivot Shalom répond en disant qu'en effet, la Torah fait état de 3 niveaux d'amour pour Hachem. Car parfois, accepter un décret Divin rigoureux avec amour est plus difficile que de devoir donner sa vie pour Lui. C'est pour cela que la Torah nous ordonne de l'aimer même en cela.

[on a conscience de la grandeur de donner sa vie pour Hachem, alors nous devons nous travailler à tenir au moins autant en estime le fait de donner sa vie pour Hachem en Lui témoignant notre confiance et notre reconnaissance, et ce même au milieu des tempêtes de notre vie.
Lorsque nous tuons cette certitude naturelle affirmant que cela n'est pas juste ce qui nous arrive dans la vie, que Hachem nous oublie, qu'Il ne nous aime pas, nous veut du mal, ... en se convaincant qu'en réalité c'est pour notre bien ultime car venant avec précision et amour d'Hachem. Alors à chaque fois c'est équivalant voir bien supérieur à donner sa vie en l'honneur d'Hachem! Quelle grandeur!! ]

Avoir un regard bienveillant sur autrui

+++ L'importance d'avoir un regard bienveillant sur autrui :

"Comment donc supporterai-je seul votre labeur, et votre fardeau et vos disputes" (Dévarim 1,12)

-> Le Imré Noam rapporte ce verset en expliquant que Moché annonça aux Bné Israël : "Tout ce qui concerne la destruction (future) du Temple et la délivrance, j’en supporterai tout seul le joug, et il ne vous incombe que de réparer les disputes, la discorde et la haine gratuite qui règne parmi vous".
C’est ce qui est suggéré par les mots : "votre labeur et votre fardeau et vos disputes" = "votre labeur et votre fardeau consistent à réparer vos disputes, alors viendra le libérateur!"

-> Le ‘Hidouché haRim (Likouté haRim - Ben Hamétsarim) :
"Il faut s’efforcer durant cette période (entre le 17 tamouz et le 9 Av) de se débarrasser de la haine gratuite, ce qui signifie du regard malveillant que l’on porte sur les autres. Et même lorsque quelqu’un n’a pas un oeil bienveillant sur son prochain, cela aussi s’appelle la haine gratuite.
Tant que le Temple n’a pas été reconstruit de notre vivant, c’est comme s’il avait été détruit de notre vivant (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1), et c’est grâce à un regard bienveillant sur chaque juif qu’il sera reconstruit".

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-> Le Maharal de Prague (Nétiv Guémiloute 'Hassadim, 3) rapporte l’enseignement de la guémara (Baba Metsia 30b) : "Rabbi Yo’hanan dit : Jérusalem ne fut détruite que parce qu’on jugea les litiges selon la stricte justice sans accepter de renoncer à son droit".

Et il l’explique de la manière suivante :
"Bien qu’ils transgressaient d’autres fautes, la destruction ne serait cependant pas arrivée, et Hachem les aurait punis d’une autre manière. Mais puisqu’ils désiraient juger uniquement selon la stricte justice, ce fut donc la stricte justice Divine qui s’exerça, afin de les détruire.
Parce que s’ils s’étaient comportés avec indulgence, Hachem Lui aussi aurait été bienveillant à leur égard ...
Dès lors, s’ils avaient renoncé à revendiquer leur droit strict, le verset témoigne : "J’ai dit ‘la bonté construira le monde’" (Téhilim 89,3).
On peut d’ailleurs apprendre de là que s’éloigner de la bonté, c’est détruire le monde."

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-> Le Tana De Bé Eliyahou (Rabba 28) enseigne :
"Hachem dit à Israël ... : "Mes enfants bien aimés ..., que vous demandai-je si ce ne de vous aimer les uns les autres et de vous respecter les uns les autres".

"L'exil expie une faute"
[galout mé'hapérét avon - guémara Sanhédrin 37b]

-> Le Pélé Yoets (galout - ot guimel) écrit qu'il y a de nombreuses formes d'exil (galout).
Par exemple, le fait de voyager dans un but d'apprendre la Torah ou à des fins commerciales sont des formes d'exil. Par conséquent, lors d'un tel voyage, une personne devra dire : "Hachem s'il Te plaît, laisse ce voyage m'apporter l'expiation (kapara)". Plus le voyage est difficile, plus l'expiation sera grande.

Le rav David Ashear illustre qu'en ce sens, si lors d'un tel voyage on avait prévu de prendre l'avion et qu'il a plusieurs heures de retard, alors plutôt que de s'énerver (pour rien), on devra se dire : "j'accepte cette forme de galout de Toi Hachem avec amour. S'il Te plaît, que cela puisse nettoyer mes fautes".
Si une personne accepte sa galout [personnelle] avec amour, alors l'expiation devient infiniment plus grande.

Le rav David Ashear ajoute :
Cela ne s'applique pas seulement aux longs déplacements. Si une personne se rend quotidiennement au travail, c'est aussi une forme de galout.
Le voyage difficile apporte expiation (kappara). S'il doit être dans les embouteillages, et l'accepte avec amour, la kappara est encore plus grande.
Le moindre inconvénient du voyage s'appelle : galout. [ex: d'une certaine façon devoir faire tout le trajet debout car il n'y a plus de place]. En effet, nos Sages disent que même aller de notre maison à notre Soucca est une forme de galout et apporte kappara.
=> Hachem est si bon, que même au sein de notre vie quotidienne (on est obligé par exemple de se déplacer), Il en profite pour purifier nos péchés. Mais la clé est que nous devons accepter la volonté d'Hachem et en être satisfaits.

Le Pélé Yoets écrit également que si une personne est amenée à déménager d'un endroit à un autre, c'est aussi de la galout.
Le Pélé Yoets écrit aussi que même lorsqu'une personne se rend à la synagogue pour prier ou pour étudier, elle devra également penser qu'elle obtient une kappara pour ce déplacement, aussi court soit-il.
Et s'il fait froid ou pluvieux, la kappara est plus grande.
S'il n'y a pas de place de parking et que la personne doit faire plusieurs fois le tour du pâté de maisons, la kappara augmente.
Si quelqu'un reste longtemps à la synagogue pour apprendre, au lieu d'être dans le confort de sa propre maison, ou même s'il est à la maison mais veille tard pour étudier se privant ainsi de son lit chaud, c'est aussi de la galout.
Avant Pessa'h, nous retournons notre maison, nous déplaçons des objets, nous ne sommes pas installés comme d'habitude, c'est aussi de la galout.

=> Ainsi, nous avons tellement d'occasions de nous purifier.
Profitons-en et ayons le bon état d'esprit, reconnaissons la bonté d'Hachem et remercions-Le pour les inconvénients de nos déplacements (par exemple). De cette façon, nous serons purifiés de la manière la plus simple possible.

[évidemment nous ne cherchons pas à vivre dans les conditions les plus désagréables, mais si nous n'avons pas le choix de mieux et que des contrariétés arrivent tout de même, plutôt que de se mettre en colère contre la vie, que d'être tristes, nous devons avoir une vision juive : absolument tout vient d'Hachem pour notre bien ultime.]

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+ On pense à tord que seules nos grandes souffrances/épreuves servent d'expiation, le reste est une sorte de naturalité propre à la vie :

-> La guémara (Arakhin 16b) détaille à quel point un petit ennui peut correspondre à la définition du terme "souffrance".
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
La guémara rétorque que le terme couvre des contrariétés encore plus petites que cela : si on avait l'intention de couper son vin avec de l'eau chaude, mais qu'on a utilisé de l'eau froide, cela est considéré comme un cas de souffrance.
D'autres exemples incluent le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2.
La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".

[Le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible.]

=> Ainsi, rien ne nous arrive par hasard, et même la plus petite contrariété de notre vie routinière est récoltée par Hachem pour nous permettre de diminuer les souffrances nécessaires à nous laver de nos fautes.

Fauter contre autrui c’est fauter contre Hachem

+ Fauter contre autrui c'est fauter contre Hachem :

-> Le rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
En réalité, chaque faute envers son prochain crée entre le fauteur et la victime une scission qui affaiblit l'unité du peuple juif et porte atteinte à l'honneur d'Hachem.
Comme le dit le Séfer ha'Harédim (chap.7) : "Les âmes des Bné Israël sont gravées de sous le Trône de Gloire et toutes contribuent à l'Unité du Nom divin.
Les Bné Israël sont décrits [dans la Torah] au singulier, par exemple chivim néfech - 70 âme (au singulier).
Lorsqu'il existe des divisions entre eux dans ce monde, elles sont discernables sur le Trône de Gloire".

Lorsqu'un juif cause du tort à son prochain, il réduit l'honneur divin. Pour rectifier cette faute, il lui faut apaiser la personne lésée.
Lorsque le fauteur soulage les mauvais sentiments de la victime et met fin à leur discorde, la brèche dans l'unité du peuple juif est réparée et le dommage à l'honneur divin est défait.

Nous comprenons donc que l'expiation pour cette dimension de la faute soit retardée jusqu'à ce que le fauteur reçoive le pardon de sa victime. Tant que l'animosité règne entre eux, l'honneur de D. n'est pas restauré et le délit du fautif envers D. restera en place. Il peut être pardonné seulement quand sa relation avec la personne qu'il a lésée est restaurée.

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+ "Quand Rabbi Zéra était offensé par une personne, il passait plusieurs fois devant elle afin qu'elle le voie et vienne lui demander pardon.
Un certain boucher fit un jour du tort à Rav et ne vint pas à lui [pour lui demander pardon]. La veille de Yom Kippour, [Rav] dit : 'Je vais aller moi-même l'apaiser'."
[guémara Yoma 87a]

-> On a vu que chaque fois qu'un homme fait du mal à l'autre, tous deux ont le devoir, dans une certaine mesure, de réparer le manque d'honneur divin qui en résulte, car il provient du manque d'harmonie entre eux. Rav et Rabbi Zéra ont donc cherché à causer une réconciliation afin de restaurer la paix, pour accroître l'honneur d'Hachem.
[selon le Ramak (cité dans Chlah - Massékhèt Roch Hachana, Torah Ohr 26), chaque fois que deux personnes éprouvent de mauvais sentiments l'une envers l'autre, le manque d'harmonie entre elles crée aussi, dans une certaine mesure, une distance entre D. et elles, ce qui rend une téchouva authentique moins facile à effectuer. Bien que Rav et Rabbi Zéra fussent les personnes lésées, chacun d'eux fit un effort pour donner à l'autre partie l'occasion de se racheter. ]

-> Le Roch (Yoma 8,24) explique que la raison pour laquelle Rav et Rabbi Zéra allaient chercher les hommes qui leur avaient causé du tort, et la raison de la coutume universelle de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour, est qu'à ce moment-là, il est particulièrement important que tous les juifs soient en paix les uns avec les autres.
Le Roch le tire d'un passage de Pirké d'Rabbi Eliézèr (45) : "[Le satan] dit qu'il ne trouvait aucune faute parmi les Bné Israël Yom Kippour et déclara : Maitre du monde, Tu as une nation unique semblable aux anges célestes! ... De même que la paix règne parmi les anges célestes, (elle règne] parmi le peuple juif à Yom Kippour".
Le Roch affirme donc que la pratique courante de demander pardon à ses prochains la veille de Yom Kippour a pour but de nous élever au niveau des anges en restaurant l'harmonie parmi les juifs.

-> Cette explication peut nous faire comprendre un incident impliquant le rav 'Haïm de Brisk :
le boucher de la ville de Brisk comparut devant rav Haim pour un din Torah. Lorsque rav 'Haim trancha à son désavantage, le boucher devint insolent et se mit à parler contre le Rav de façon outrageuse au point que rav 'Haïm dut lui ordonner de quitter le beth din. Quelques mois plus tard, la veille de Yom Kippour, alors que toute la communauté était déjà arrivée à la synagogue pour la Tefila Zaka, rav 'Haim
demanda à ses trois fils de l'accompagner pour apaiser le boucher.
La conduite de rav 'Haim dans cet incident est très étonnante. Le boucher avait tort : il avait humilié rav 'Haim et aurait dû être excommunié pour son insolence au beth din. N'était- ce pas une atteinte à l'honneur de la Torah et aux dayanim que rav 'Haïm cherche à apaiser le boucher? De plus, si rav 'Haim pensait qu'il devait apaiser le boucher, pourquoi a-t-il attendu la veille de Yom Kippour?

Selon notre explication, la réponse est claire : effectivement, d'un point de vue halakhique, rav 'Haim n'avait aucune obligation vis-à-vis du boucher car rav 'Haim ne lui avait causé aucun tort. Le boucher l'avait insulté et devait lui demander pardon.
Mais quand Yom Kippour est arrivé, il fallait que toute querelle soit calmée pour que le peuple juif puisse atteindre le niveau d'harmonie des anges, et même la partie lésée, dans ce cas rav 'Haim avait la responsabilité de faire tout son possible pour réparer la situation.

"Lorsqu'un homme accomplit une mitsva qui est très difficile pour lui, cela montre qu'il aime D. de tout son cœur et la récompense est à la mesure de la difficulté"
[Tiféret Israël - 61]

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-> "Mieux vaut faire une chose avec difficulté que 100 choses avec facilité" (Avot d'Rabbi Nathan 3,6)

-> "La récompense est en fonction de la difficulté" (Pirké Avot 5,23)

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-> "Lorsque la maladie du yétser ara t'atteint et que tu la vaincs en l'honneur de ton Créateur, car il est plus difficile d'être guéri du yétser ara que de toute autre maladie amère, si tu le vaincs, donc, tu recevras une immense récompense. La récompense dépend de la difficulté, car c'est une grande chose que de vaincre son yétser ara et de s'engager dans la Torah et les mitsvot".
[Rokéa'h - Hilkhot 'Hassidout - chorech zekhouyot]

-> "A Toi est la bonté, ô D., car Tu paies chaque homme selon son acte" (Téhillim 62,13).
Le Chéélot Outechouvot Ktav Sofer (Ora'h 'Haim 4) explique :
"Le verset ne dit pas 'Tu paies son acte' mais 'Tu paies selon son acte', car plusieurs personnes peuvent accomplir la même mitsva, mais l'une recevra une plus grande récompense que l'autre, car la récompense est proportionnelle à sa tentation (de transgresser la mitsva).
'Selon son acte' signifie selon la façon dont il l'a accompli, si son yétser ara l'a rendu plus ou moins difficile."

Les Nuées volantes

+ Les Nuées volantes :

Il est écrit : "afin que vos générations sachent que j'ai donné des Souccot pour demeure aux Bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi, Hachem, votre D.!" (Emor 23,43)

Le Panéa'h Raza (Emor 23,43) enseigne :
Selon rabbi Yossef ben Kim'hi, le mot "Souccot" ne fait pas référence à des "cabanes", mais à un lieu appelé : Souccot.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès, dans la direction de Souccot ; environ 600 000 voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants" (Bo 12,37).
Rachi commente : "Soit une distance de cent vingt milles, qu’ils ont franchie en une heure, comme il est écrit : "je vous ai portés sur des ailes d’aigles" (Yitro 19, 4)

=> Quel est le lien entre ce miraculeux voyage express, et le lieu (ville) de Souccot?

Rabbi Yaakov Kouli (Yalkout Méam Loez - Chémot 15,1) répond que la ville a été appelée Souccot suite à la façon miraculeuse dont Hachem a transporté les juifs à leur destination.
Hachem les a entourés de tous les côtés par des Nuées de Gloire, comme s'ils étaient à l'intérieur d'une cabane. Cette "cabane" céleste était en réalité un véhicule en mouvement qui a très rapidement transporté ses passagers comme sur "des ailes d’aigles" (kanfé nécharim).

Le midrach (Yalkout Yéchayahou 503) rapporte que de même que Hachem a fait sortir les juifs d'Egypte avec des Nuées de Gloire, de même Il nous prendra hors de cet exil lors de l'arrivée du machia'h.
A ce moment, les Nuées transporteront les juifs du bout de la terre jusqu'à Jérusalem, comme il est écrit : "[Les nations du monde demanderont étonnées : ] Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée ... pour ramener de loin tes fils" (Yéchayahou 60,8-9).

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.5) note qu'au moment de la guéoula, toutes les technologies modernes deviendront obsolètes. [Avec la venue du machia'h,] les gens communiqueront par télépathie, parcourront de vastes distances en un éclair, et la médecine ne sera plus nécessaire puisque personne ne tombera malade.
Le Yalkout (Yéchayahou 503) ajoute également qu'on n'aura pas besoin de la lumière du soleil ou de la lune, car la Présence Divine nous donnera la capacité de voir même ce qui est caché dans des barriques et dans les pots.

[ => c'est également cela le message sur l'aspect éphémère de la vie matérielle. En effet, certes nous ne sommes que de court passage dans ce monde, mais également le machia'h peut venir à tout moment, et alors tout ce dans lequel on aura mis tellement de valeur n'en aura plus. Que nous restera-t-il alors pour notre éternité?
Lorsque nous sommes dans la Soucca, revivons le voyage dans les Nuées de Gloire, comme une cabane, dans laquelle Hachem nous bichonne. Nous devons s'imaginer qu'il en est de même chaque instant de notre vie où Hachem nous porte, nous permet de vivre et nous comble de ce qu'il y a de vraiment meilleur pour nous. ]

Destruction du Temple & lachon ara

+ Destruction du Temple & lachon ara :

-> La guémara (Yoma 9) déclare : "Dans le premier Temple, leurs faute sont été révélées, et par conséquent, la date à laquelle l'exil prendrait fin a été révélée.
Dans le second Temple, leurs péchés n'ont pas été révélés. Par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée".

-> Rachi explique que dans le premier Temple, les gens étaient transparents ; ils ne cachaient pas leur véritable personnalité. Tout le monde savait qui était un tsaddik et qui était un racha.
Ils étaient révélés, et c'est pourquoi il leur fut révélé qu'après 70 ans, ils reviendraient en terre d'Israël (voir Yirmiyahou 29,10).
Mais lors du 2e Temple, il y avait des réchaïm qui prétendaient être des tsaddikim, et personne ne savait qui était un vrai tsaddik et qui ne l'était pas.
Ils étaient cachés, non révélés, et par conséquent, la fin de l'exil n'a pas été révélée.

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 7) explique la guémara d'une autre manière.
Il explique que "pendant le premier Temple, leurs péchés ont été révélés", ce qui signifie que le prophète leur a révélé la raison de l'exil.
Les versets révèlent qu'ils étaient punis pour : l'idolâtrie ; les relations interdites ; le meurtre. [guémara Yoma 9b]
Ils connaissaient leurs fautes et savaient donc comment s'améliorer.
Par conséquent, il ne leur a pas fallu longtemps pour améliorer leur comportement. Soixante-dix ans plus tard, ils retournèrent en terre d'Israël.

"Mais leurs péchés n'ont pas été révélés lors du second Temple" = il n'y avait pas de prophète à cette époque pour leur révéler la cause de leur punition. Bien que les Sages leur aient dit que la destruction avait été causée par le péché de sinat 'hinam (haine gratuite), il était difficile pour les gens d'accepter cela parce que la faute de "haine gratuite" ne semble pas être un péché si grave.
Comme ils ne comprenaient pas pleinement la raison de leur punition, il leur était plus difficile de faire téchouva. C'est pourquoi près de deux mille ans se sont écoulés et nous n'avons pas été délivrés.

[ => Quelle est ma réaction si je tue quelqu'un? si je fais de l'idolâtrie? face aux relations interdites?
A priori, cela ne fait clairement pas le poids par rapport au fait d'avoir en moi une haine envers autrui (j'ai d'ailleurs, pleins de bonnes raisons!).
Or, nos Sages (Yoma 9b) enseignent : "la haine gratuite équivaut aux 3 transgressions majeures [qui causèrent la destruction du 1er Temple] : l’idolâtrie, l’immoralité et le meurtre."
Il en découle que nous sommes toujours en exil, car concrètement nous ne valorisons pas suffisamment la gravité de la sinat 'hinam. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque la guémara dit que le Temple a été détruit à cause de sinat 'hinam, cela signifie qu'il a été détruit à cause du lachon ara.
La sinat 'hinam, à elle seule, n'aurait pas détruit le Temple. C'est plutôt la faute du lachon ara qui a détruit le Temple.

Nos Sages (Arakhin 15b) disent que le lachon ara est aussi grave que les 3 péchés capitaux : l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre.
[ça va c'est que des mots! Et bien pour un juif cela peut être plus grave que si j'avais commis les 3 fautes capitales! C'est parce qu'on a du mal à vivre cela que le Temple ne vient pas!
De même que je me retiens de tuer mon prochain qui m'a manqué de respect, à plus forte raison je me retiens de dire du lachon ara sur lui. ]

-> Le Méor Enayim ('Houkat) explique que cela est dû au fait que lorsqu'un juif parle de lachon ara, il donne vie (à un niveau spirituel) aux non-juifs, qui font ces fautes (l’idolâtrie, l’immoralité/adultère et le meurtre).

-> Le Kli Yakar (Shemos 3:2) écrit : "C'est la raison principale de l'exil : c'est à cause de la haine et de la jalousie qui règnent parmi eux, et à cet égard, la nation juive est pire que toutes les autres nations. Ils parlent lachon ara".

[un juif a une capacité d'impacter le monde (en bien et en mal) qui est très supérieure aux non-juifs.
De même que dire des paroles positives, de Torah, a un impact sublime, de même dire du lachon ara est désastreux (libre arbitre oblige nous n'en avons pas conscience).
Un exemple frappant est que ces mots de lachon ara ont permis la destruction du Temple, et notre exil actuel avec toutes les souffrances qu'on a pu subir! ]