La émouna s'obtient principalement grâce à l'observance du saint Shabbath.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 31,2]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
C'est la solidarité au sein d'Israël qui fera venir le machia'h.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Emouna]
En réalité, la récompense qu'Hachem donne pour la réalisation d'une mitsva doit être considérée comme le plus petit des plaisirs.
En effet, le plaisir essentiel et la récompense sont la mitsva en elle-même, cette possibilité qui nous est offerte de faire Sa volonté et d'amener [beaucoup] de joie à Hachem.
C'est le sens de l'enseignement de nos Sages : "schar mitsva, mitsva" : la véritable récompense d'une mitsva, c'est la mitsva elle-même.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev]
Lorsqu'un animal mange de l'herbe et qu'un juif mange cet animal avec toutes les mitsvot qu'implique la préparation cashère de la viande, alors l'herbe mangée par l'animal est élevée également.
Puisque l'animal mange l'herbe, et que le juif mange l'animal dans la sainteté, par cela il fournit aussi une élévation à l'herbe. [ce n'est pas uniquement l'animal qui est élevé]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak]
Lorsque la nation juive réside solidement chez elle en terre d'Israël, elle y est bien développée. Cependant, lorsque les juifs sont exilés, même si d'autres nations y vivent, la terre d'Israël reste un désert ...
Cela est la preuve que la terre d'Israël est nôtre, car elle n'adoptera aucun autre peuplement que celui de la nation juive.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Méguilat Eikha]
L'esprit d'une personne est son essence, et doit être vu comme un sanctuaire.
Le contaminer par des pensées inconvenantes est similaire à placer une idole dans le Saint des saints [du Temple].
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]
Nous récitons le Hallel à Roch 'Hodech pour remercier Hachem de nous avoir maintenu en vie pendant encore un mois.
[rabbi Avigdor Miller]
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-> Le rav David Sutton suggère que lorsque nous disons "Nichmat kol 'haï" le Shabbath matin, nous remercions Hachem de nous avoir accordés une semaine de vie supplémentaire.
[Alors que la quasi totalité des êtres humains prend pour acquis le fait de vivre, un juif doit prendre un moment pour apprécier la chance, la confiance, la bonté, ... que Hachem lui accorde de vivre.]
Shabbath nous avons le temps de contempler la grandeur d'Hachem. Nous réalisons que le seul fait d'avoir une âme, d'être vivant, est une raison d'exprimer de la gratitude et des louanges à Hachem.
-> "Nichmat kol 'haï tévarékh ét chim'ha" = Que l’âme de tout vivant bénisse Ton Nom.
D'une façon identique, dans le Hallel nous récitons le Téhilim (115,17) : "Les morts ne louent pas Hachem" (lo amétim yéalélou ka).
Le rav Avigdor Miller explique que c'est la raison d'être des vivants : de louer Hachem.
Notre être, remarquable miracle de vie, atteste de la grandeur d'Hachem.
[Shabbath, Roch 'Hodech, ... avant de repartir pour un nouveau cycle de notre vie, nous nous renforçons dans cette réalité : quelle chance j'ai d'être en vie! Merci Hachem!! (c'est tellement énorme que d'une certaine façon le reste c'est du bonus)]
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-> Dans le Nichmat kol 'haï, nous rapportons le Téhilim (35,10) : "Que tous mes os clament, ô Hachem, qui, comme toi".
Le rav de Brisk explique que nous témoignons que nos mots sont insuffisants pour louer Hachem comme il le faudrait. Seuls les organes de notre corps, qui ont une complexité et une perfection totale, sont eux capables d'exprimer la grandeur d'Hachem.
Le monde futur ne ressemble pas au monde présent.
Dans ce monde, lorsqu'on nous annonce une bonne nouvelle, on dit "hatov vé'amétiv" (qui est bon et envoie le Bien), et s'il s'agit d'une mauvaise nouvelle, on dit : "barou'h dayane aémet" (qui est juge de Vérité).
Mais dans le monde futur, on dira pour les deux cas de figure : "hatov vé'amétiv".
[guémara Pessa'him 50a]
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=> Il est communément admis que dans le monde à Venir (olam aba), il n'y aura que du bien, alors quelles sont ces mauvaises nouvelles pour lesquelles on remerciera Hachem de la même façon que pour les bonnes nouvelles?
-> Le rav Acher Weiss (dans la préface de son Min'hat Acher) explique qu'il est évident que dans le monde à Venir, il n'y aura plus d'épreuves. Mais à ce moment-là, Hachem montrera, à chacun, les événements qu'il a vécus dans le passé, et lui ordonnera d'observer les moments difficiles de sa vie, les moments de peur, de crise, et Il lui prouvera que tout était pour le bien.
L'homme demandera alors à changer la bénédiction qu'il avait prononcé dans ce monde quand la difficulté l'avait frappé.
Il sentira que "barou'h dayane aémet" ne correspond plus, puisque de cet événement est ressorti du bien et il souhaitera réciter : "hatov vé'amétiv".
C'est ce qu'ont voulu dire nos Sages, que "dans le monde à Venir, on ne récitera que "hatov vé'amétiv" (qui est bon et envoie le Bien).
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-> L'un des 13 principes du Rambam est : "Je crois d'une émouna sincère que le Créateur crée et dirige toutes les créatures, et que Lui seul était et sera à la source de tous les événements".
[que ce soit une période bonne ou difficile, nous savons que l'origine est la même : Hachem.]
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-> "Vous êtes les enfants de Hachem votre D. (Réé 14,1)
-> Le Ibn Ezra commente que de la même façon qu'aucun mal n'est envoyé au fils par son père, car il n'y a pas plus clément qu'un père envers son fils, Hachem n'apporte jamais un malheur à l'homme.
Même l'événement qui semble mauvais nous parvient pour notre bien, puisqu'il nous vient d'Hachem, qui a pitié de nous comme un père a pitié de ses enfants.
[Le Ibn Ezra écrit même : "Son amour à notre égard est plus intense que celui d'un père pour son fils ... tout ce qu'Il fait est pour le bien".]
-> Le Ramban sur ce verset ajoute :
Et si vous ne parvenez pas à le comprendre, soyez tout au moins comme des jeunes enfants qui ignorent le sens des décisions de leur père, mais qui s'en remettent néanmoins à lui.
-> Pourquoi le mois de Av, où ont eu lieu tellement de tragédies, est-il appelé précisément (comme le rapportent nos Sages et le midrach) le mois de "Av" qui signifie : "père"?
Cela vient nous rappeler que tous les malheurs, qui frappent le peuple juif, viennent de notre Père ; or aucun mal ne peut venir d'un père.
[rabbi Mendel de Kotzk]
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+ Illustrations extrêmes du fait qu'un juif doit voir en toute chose Hachem :
-> La guémara (Béra'hot 61b) rapporte qu'au moment de la mise à mort de rabbi Akiva, alors qu'on lui peignait sa chair avec des peignes de fer, lui acceptait le joug divin en priant.
Selon la guémara : "Lorsque Rabbi Akiva récita le Shéma, il allongea le mot "é'had" jusqu'à ce que son âme le quitte sur ce mot.
Une voix céleste sortit alors et dit : "Heureux soit Rabbi Akiva, car son âme est sortie au mot é'had"."
-> On raconte que le rav "Baal haMa'hréchet" a été attrapé par les nazis qui l'ont frappé sauvagement.
Entre chaque coup, ils l'entendaient crier : "Ce n'est pas vous, c'est Hachem!"
Ces mots les rendirent furieux, et ils tapaient encore plus fort, mais ils ne parvinrent pas à le démoraliser. Jusqu'à son dernier souffle, il continua à crier "Même ces coups, ce n'est pas vous qui me les infligez, c'est Hachem".
=> Lorsque nos Sages disent au sujet de Rabbi Akiva : "son âme est sortie au mot é'had", l'idée est que Rabbi Akiva savait : "Ce n'est pas eux. C'est l'Unique. C'est Hachem qui arrache ma peau avec des peignes en fer et me fait souffrir jusqu'à la mort".
-> "L'homme a l'obligation de bénir pour le mal qui survient, comme il bénit pour le bien" = puisqu'on ajoute Hachem, l'Unique, alors même la situation la plus amère devient très douce, au point où l'on est censé avoir la même joie lorsqu'on bénit pour le bien ou le mal.
Le rabbi de Klausenbourg, qui a perdu sa femme et ses 11 enfants pendant la Shoa, qui a survécu à Auschwitz et à la marche de la mort, a prononcé par la suite cette phrase :
"Pourvu que je me sente aussi bien dans le monde futur que je l'ai été dans ce monde!"
==> Evidemment que cela est un niveau très élevé, mais cela doit nous pousser à emballer nos souffrances par Hachem pour leur donner un meilleur goût, pour les transformer en bien, plutôt que de les garder à leur état naturel si désagréables.
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-> "Ne vous attristez donc pas, car la joie en Hachem est votre force." (Né'hémia 8,10)
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-> Rabbi Shalom de Kaminka dit un jour à une personne abattues moralement :
"Le goût du vin de cette bouteille est-il amer ou agréable?
Ceux qui s'y connaissent affirment qu'il n'y a pas plus doux et plus agréable que ce vin.
Il en est de même pour les épreuves. Aux yeux de l'homme simple, elles semblent amères, mais les connaisseurs savent que tout est pour le bien".
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-> Il faut se rappeler que "Mes pensées ne sont pas les vôtres", dit Hachem (Yéchayahou 55,8).
Nous ne connaissons pas les pensées d'Hachem.
Le rav Yaakov Israël Pozen (Hinéni béYadékha) enseigne :
Vous avez reçu un coup? Remerciez sur le passé, implorez pour le futur, réparez ce qui doit l'être, levez-vous, ouvrez une nouvelle page, et priez pour votre réussite. Le reste, laissez-le à Hachem.
Grâce aux danses célébrées lors d'un mariage, on adoucit les jugements.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 32]
Faut prier, pour être livré de nos bénédictions
+ Faut prier, pour être livré de nos bénédictions :
-> Rachi (Vayichla'h 32,9) commente : Yaakov s’est préparé de 3 manières à sa rencontre avec Essav : par des cadeaux, par la prière et par la préparation au combat.
=> Comment comprendre que Rachi a changé son ordre par rapport à celui d'apparition dans la Torah?
En effet, la Torah aborde :
v.8-9 = d'abord le fait qu'il se soit préparé au combat en séparant le camp en deux ;
v.12 = puis ensuite apparaît la prière ("Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère") ;
v14-17 = et pour finir Yaakov va donner des cadeaux ("un cadeau pour Esasv son frère : 200 chèvres ... 200 brebis ...").
=> Pourquoi un tel changement?
En réalité, Rachi nous fait passer un message fondamental.
Le fait d'envoyer des cadeaux pour trouver faveur aux yeux de quelqu'un est une hichtadlout. [effort naturel nécessaire]
De même, se préparer à la guerre est également une approche naturelle.
Rachi a positionné entre ces 2 préparations naturelles (les cadeaux, le combat) la prière, afin de nous enseigner que la prière est également une hichtadlout.
En effet, Hachem a mis dans les règles naturelles de fonctionnement de ce monde que si quelqu'un prie alors Hachem va répondre à sa prière.
Un miracle est lorsque se produit une chose qui défie et dépasse les lois de la nature.
Par exemple, les miracles de 'Hanoucca : une petite fiole qui doit se consommer en un jour va durer 8 jours, ou bien une poignée d'hommes qui battent une énorme armée.
Cependant, au sujet de la prière, c'est quelque chose d'entièrement naturelle.
Hachem a mis dans les lois de la nature que si l'on prie, alors forcément Il nous écoute.
[c'est cela que nous enseigne Rachi en modifiant l'ordre des 3 manières dont Yaakov s'est préparé.]
-> La guémara (Kidouchin 29b) rapporte que la vie de rav A'ha était en danger, et il a été sauvé par ses prières.
Il existe une règle : lorsqu'un miracle se produit pour quelqu'un, il va perdre une partie de ses mérites [éternels du monde à venir]. Ses bonnes actions venant en échange du miracle qui vient d'avoir lieu.
Le Maharcha écrit : ce n'est pas ce qui s'est passé avec rav A'ha. En effet, il n'a perdu aucun mérite, car rav A'ha a été sauvé par le mérite de ses prières, ce qui n'est pas considéré comme un miracle.
[avec les prières on peut obtenir des cadeaux gratuits de D. sans avoir besoin de mérite.
C'est avoir un résultat identique aux miracles mais sans perdre de mérites futurs.]
-> Hachem désire nous combler de belles choses, mais tant que nous ne prions pas, alors il ne peut pas nous les octroyer, car c'est ainsi que fonctionne notre monde.
Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que cela ressemble à quelqu'un qui va dans un super hôtel 5 étoiles. Il y arrive et apprécie le luxe, mais il a été surpris de constater que le personnel ne lui a pas servi de repas.
De retour chez lui, il dit à l'ami qui lui a conseillé cet hôtel : "C'était horrible : Personne ne m'a servi de quoi manger!"
Son ami l'a questionné : "Est-ce que tu as demandé un repas? Est-ce que tu as appelé le room service?
Il a répondu : "non"
"Est-ce que tu es allé à la salle à manger?"
Il a répondu : "non".
"Alors, si tu n'as pas demandé de repas, comment peux-tu t'attendre à en avoir un?"
Il en est de même dans ce monde.
Hachem nous fournit absolument tous nos besoins, mais cependant tout n'est pas livré à notre porte (bien que par bonté de D. beaucoup de choses le soient quand même).
[on a le droit à plein de bénédictions, mais puisqu'on prie pas alors elles ne nous sont pas livrées!]
La procédure qu'Hachem a créée dans le monde, est qu'on peut obtenir tous nos besoins, mais pour cela il faut le demander.
Quoiqu'il puisse manquer dans notre vie, peut être obtenu si nous le demandons de tout notre cœur à notre papa Hachem.
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-> Le Maguid de Mézéritich enseigne que le bita'hon est également une hichtadlout dans la naturalité.
A l'image de la prière, Hachem a également placé dans les lois de la nature que lorsque l'on a confiance en Lui, alors Hachem va nous aider.
C'est totalement naturel!
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-> "Yaakov eut très peur et fut angoissé. Il divisa les gens qui étaient avec lui, ainsi que le menu bétail, le gros bétail et les chameaux, en 2 camps. Il dit : Si Essav marche sur un camp et le défait, le camp restant survivra" (Vayichla'h 32,8-9)
-> Le 'Hozé de Lublin dit qu'il y a 2 camps dans un homme : ses pensées et ses paroles.
Le verset nous enseigne :
- "Si Essav marche sur un camp et le défait" = si le yétser ara frappe un camp : le camp de tes pensées, ce qui implique que tu ne peux plus prier avec kavana.
- "le camp restant survivra" = néanmoins l'autre camp : celui de la parole, reste.
=> Ainsi, même si l'on arrive pas à avoir de la kavana, nous devons quand même prier uniquement avec nos mots, car cela également amène notre délivrance.
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-> "Yaakov s'irrita sur Ra'hél et il dit : Suis-je à la place de D. qui t'a refusé le fruit des entrailles?" (Vayétsé 30,2)
Le Ramban écrit que suite à ces paroles : "Ra'hél a pris conscience qu'elle ne pouvait pas compter sur Yaakov, et elle a prié [du plus profond d'elle-même, en ne s'en remettant qu'à Hachem] ... et Hachem a écouté ses prières."
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-> Ra'hél dit à Yaakov : "donne-moi des enfants, sinon je suis morte" (Vayétsé 30,1)
-> "Yaakov s'irrita sur Ra'hél et il dit : Suis-je à la place de D. qui t'a refusé le fruit des entrailles?" (Vayétsé 30,2)
Le rabbi Yéhochoua de Belz donne l'explication suivante :
Il existe une différence fondamentale lorsqu'une personne prie pour elle-même et lorsqu'elle demande à un tsadik de prier pour elle.
Lorsque nous prions Hachem pour un besoin personnel, même si notre croyance en Hachem n'est pas parfaite, notre prière est suffisante et Hachem va quand même y répondre et réaliser des miracles pour nous.
Cependant lorsque nous demandons à un tsadik de prier pour nous, la délivrance va dépendre d'à quel point nous avons de la confiance dans le tsadik.
Si nous ne croyons pas dans le tsadik à 100%, alors le tsadik ne peut pas pleinement prier pour nous.
En ce sens, Yaakov a dit à Ra'hél : "Suis-je à la place de D." = une personne peut prier Hachem, même en n'ayant pas une émouna parfaite.
Or, je constate que tu as dit : "donne-moi des enfants, sinon je suis morte" = tu n'es pas certaine que je peux t'aider, et si tu ne crois pas pleinement en moi, alors je ne suis capable de t'aider.
[elle s'est alors tournée vers Hachem, et Hachem a écouté ses prières.]
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-> "Hachem se souvint de Ra'hél ; D. l'exauça et ouvrit sa matrice" (Vayétsé 30,22)
Le Ohr ha'Haïm commente : "Le verset dit que malgré le fait que Hachem se souvint des bonnes actions de Ra'hél, elle avait quand même besoin de prières.
Comme il est écrit : D. l'exauça."
[c'est une loi naturelle de ce monde : on a beau mériter plein de super bénédictions, mais si nous ne prions pas de tout notre cœur à Hachem, elles n'ont pas la possibilité de venir sur nous. Même Ra'hél n'a pas échappé à la règle, alors prions!
D'ailleurs, Léa a tellement prié en larmes pour annuler le décret de devoir se marier à Essav, qu'au final elle a réussi à annuler le décret et elle s'est même mariée avant sa sœur avec Yaakov.
Avec autant de belles prières à son actif, elle a eu rapidement des enfants, tandis que Ra'hél d'une certaine façon a dû "rattraper" son retard de prières, en devant alors prier pour mériter d'avoir des enfants.]
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-> C'est seulement une fois que Ra'hél a compris qu'elle seule pouvait implorer D. pour son propre compte avec l'intensité nécessaire, que D. l'a entendue.
Nous trouvons un autre exemple de cette démarche dans la méguilat Esther.
Selon rabbi Né'hémia (guémara Méguila 15b), Esther voulait pousser ses frères juifs à prier D. avec plus de ferveur.
Sachant qu'Esther était reine, les juifs se disaient : "Nous avons une sœur dans la maison du roi", et ils pensaient qu'Esther, saurait sans aucun doute manœuvrer et faire habilement pression sur le roi pour annuler les décret de Haman.
Pour dissiper de telles pensées, Esther a invité Haman. Elle se montrait ainsi à eux comme une renégate qui avait lâchement abandonné son peuple à son triste sort, mais peu lui importait : ce qui comptait c'est que les juifs de Chouchan, lorsqu'ils apprendraient la nouvelle, réalisent qu'ils n'avaient absolument aucun soutien au palais royal.
=> Le seul espoir qui leur restait était d'implorer D. de toutes leurs forces. A ce moment leurs prières montreraient droit au Ciel.
-> Le Darké Moussar enseigne que de son côté, Esther a jeûné 3 jours d'affilé avant de se présenter devant Assuérus, pour également se pénétrer de l'idée, sans que cela ne fasse l'ombre d'un doute à ses yeux, que le salut de l'homme vient uniquement de D. et qu'elle-même n'y aurait aucune part.
Le jeûne qu'elle s'imposait déparerait sa beauté naturelle, en sorte qu'elle ne pourrait pas la mettre à profit pour séduire Assuérus.
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-> "Lorsque mon frère Essav te rencontrera ... tu diras : ... c'est un cadeau, envoyé à mon seigneur, à Essav" (Vayichla'h 32,18-19)
Le Kédouchat Lévi enseigne qu'une stratégie pour lutter contre notre yétser ara est de lui dire que c'est également un cadeau pour lui, que c'est également à son profit, et alors il nous laissera tranquille.
[ex: plutôt que de lui dire je me lève prier/étudier, on peut lui dire : laisse-moi me lever pour prendre un café]