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Zèle et empressement à agir pour Hachem

Lorsqu'une personne réalise une mitsva avec empressement (zérizout), elle annonce au monde à quel point la mitsva est importante pour elle.
[Sforno - Vayéra 18,2]

-> Les 2 premières lettres du mot : empressement (זריזות) forment le mot : zér (זר) : une couronne.
Notre enthousiasme pour les mitsvot va élaborer une couronne pour Hachem.
[Sfat Emet - Chémot 4,25]

-> L'empressement est un signe d'amour d'Hachem.
[Rabbi Its'hak de Corbeil - Séfer Mitsvot katan]

-> La paresse provient de la tristesse.
Connectes-toi avec Hachem et tu atteindras la joie, et finalement la zérizout.
[Baal haTanya]

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-> Il y a 2 aspects liés au yétser ara : le feu et l'eau.
Il peut nous enflammer avec un désir débordant de faire une faute, ou bien refroidir notre enthousiasme pour les mitsvot par de la paresse.

Nous devons nous y opposer en utilisant l'aspect : "l’eau, c’est la Torah" (guémara Taanit 7a) pour refroidir nos emportements à fauter, et "une Torah de feu" (Vézot haBéra’ha 33,2) pour nous enthousiasmer à accomplir des mitsvot.
[Maguid de Mézéritch]

-> Le Rabbi Yé'hezkel de Kouzmir disait : "Un juif doit constamment être en train de courir : que ce soit pour réaliser une mitsva, ou bien pour fuir une avéra."

[cela ne signifie pas agir sans réfléchir, mais plutôt permettre à nos envies spirituelles de s'épanouir sans déperdition.]

-> Les mitsvot doivent être accomplies avec rapidité, car on ne sait jamais quel obstacle le yétser ara peut placer sur notre chemin à tout moment.
[Pélé Yoetz]

-> Le 'Hazon Ich avait l'habitude de dire : "Une ségoula pour ne pas oublier de faire quelque chose est de le faire immédiatement".

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-> "Tu dois savoir que la qualité du zèle (zérizout) est le début de toutes les autres qualités, car l'homme ne peut pas être toujours plongé dans le livre, il doit manger, boire et s'occuper de ses affaires, c'est pourquoi il faut du zèle et de la prudence pour retourner à son livre et étudier."
[Or'hot Tsadikim - Chaar haZérizout]

-> Le trait de l’empressement (zérizout) est le fondement de tous les traits de caractère (midot).
Il est l'ornement de toutes les autres midot et les perfectionne tous.
[Orchos Tsadikim]

-> "La nature humaine est très lourde, car la poussière de la matérialité est épaisse, c'est pourquoi l'homme n'a pas envie de se fatiguer ni de travailler.
Or celui qui veut mériter de servir le Créateur doit se renforcer contre sa propre nature, et prendre sur lui d'être empressé, car s'il se laisse aller à la lourdeur naturelle, il ne réussira certainement pas."
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.6]

-> Le Ram'hal écrit que les anges sont immatériels et c'est la raison pour laquelle tous leurs actes sont faits avec empressement, comme il est dit : "Et les 'Hayot allaient et venaient tel l'éclair" (Yé'hezkiel 1,14).
La grossièreté de la matérialité empêche l'homme de réaliser ses actes avec zèle. Etant donné que les anges n'ont pas cet élément terre en eux, ils agissent promptement.

-> Cette mida [de la zérizout] consiste à saisir les opportunités qu'Hachem place devant vous.
L'Alter de Slobodka enseignait que la paresse était la racine de tous les échecs. Il poussait ses talmidim à rechercher la grandeur et les encourageait à ne pas laisser la paresse les convaincre que les réalisations étaient hors de leur portée.

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"On ne fait pas attendre une mitsva, même si on pense l'accomplir plus tard avec plus de splendeur, car il n'y a pas de qualité plus grande que l'empressement."
['Hafets 'Haïm - michna Broura (90,28)]

-> "N'atteindront le bien que ceux qui s'y précipitent"
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot]

-> "L'homme se lèvera le matin comme un lion pour le service Divin"
[au tout début du Choul'han Arou'h.
Ainsi, le livre compilant les lois juives démarre en mettant en avant l'aspect vital d'avoir du zèle]

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-> "Vois cet homme diligent dans son travail : il pourra paraître devant les rois" (Michlé 22,29)

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1026) rapporte que son père rabbi Moché Aaron Pinto répétait inlassablement que le zèle détermine la moitié du mazal [d'une personne].
[Il ajoute : ] En d’autres termes, le zèle est, en quelque sorte, le réceptacle permettant à l’homme d’être gratifié de toutes les bénédictions. Par conséquent, le paresseux perd tous ces avantages, puisque, lorsque se présente le moment propice pour les recevoir, il n’en est pas digne, ne s’y étant pas préparé.

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-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
"La guémara (Béra'hot 63a) écrit la raison pour laquelle une prière n'est pas entendue : "Rabbi Tavi a dit, rabbi Yoshiya a dit : celui qui s'affaiblit dans la Torah, il n'a pas de force pour faire face au jour de la détresse."
Comme il accomplit les mitsvot faiblement, lorsqu'il aura besoin d'Haachem, on lui répondra faiblement.
Si un homme sert Hachem avec vivacité, rapidement, lorsqu'il a besoin d'Hachem, on lui répond avec vivacité, rapidement.
Mais s'il est "pesant", que chaque chose lui prend des heures, lorsqu'il aura besoin d'Hachem et l'invoquera, on lui enverra des anges pesants à qui il faudra une très longue période pour présenter sa prière face à Hachem, au point qu'elle n'aura plus aucune utilité ...

Le service divin doit être accompli avec vivacité et enthousiasme, pas avec nonchalance, et lorqu'arrive, à D. ne plaise, le jour de la détresse, on mérite d'être délivré et consolé des Cieux."

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-> Précision :
Il arrive qu'un individu commence à faire quelque chose avant d'avoir vraiment réfléchi aux conséquences. Son processus de délibération est si court qu'il semble faire les choses instinctivement.
À leur sujet, le verset dit : "Les pensées de l'homme diligent tournent à son avantage, et ceux qui sont hâtifs ne récoltent que des pertes" (Michlé 21,5).
L'homme diligent prend le temps de réfléchir et de planifier, tandis que l'homme pressé agit sans réfléchir et sans attendre le moment opportun, et c'est pourquoi il échoue. L'empressement est une bonne politique dans l'action, mais pas dans la réflexion et la planification. Une période d'attente pendant laquelle les idées mûrissent est un bon investissement pour lancer un projet. [Malbim - Michlé 21,5]

-> Ces personnes ont besoin de ralentir et de réfléchir à la conséquence de leurs actions.
Le Ram'hal nous rappelle que l'accumulation frénétique de tâches est l'une des ruses utilisées par le yétser ara pour nous empêcher de prendre le temps de réfléchir à la marche à suivre.

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+ Avoir la valeur du temps :

-> Notre yétser ara a la capacité de nous anesthésier (ex: ça va prend ton temps, il y a le temps, ...), nous faisons oublier la valeur du temps qui passe, et qui est notre bien le plus prévieux.

-> Le temps est l'un des plus grands cadeaux offerts à l'humanité. Perdre son temps, c'est déprécier le don de la vie fait par Hachem. [Rabbénou Yona]

-> "La journée est courte, il y a beaucoup de travail, les travailleurs sont paresseux, la récompense est grande et le maître de maison insiste" (Pirké Avot 2,15).
Dans cette parabole de la vie, le temps appelle l'homme à "bien m'utiliser". Si vous accordez de l'importance au temps, vous l'utiliserez à bon escient.

-> Faites preuve de discernement lorsqu'il s'agit d'investir votre temps. Vous devez faire vos choix en tenant compte de ce qui vous accompagnera éternellement. Si une personne réussit à actualiser/optimiser chaque instant, alors les jours s'élèvent et sont rattachés à leur Source en haut. [éternelle]
Toutefois, cela n'est possible que si l'on exploite au maximum les possibilités offertes par nos journées.
[Sfas Emet]

-> Il n'y a pas de perte plus importante que la perte de temps qui ne peut jamais être récupérée.
[rav Shmouel déOzida]

-> La force de la tribu de Yissa'har provenait de son appréciation du concept de temps, car "les enfants de Yissa'har étaient des hommes qui comprenaient le temps" (I Divré haYamim 12,33).
Ils vivaient avec la conscience que chaque instant était précieux et pouvait être utilisé pour apprendre la Torah. C'est à ce titre qu'ils sont devenus les enseignants du peuple juif.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa]

-> "Une minute perdue l'est à jamais. Savons-nous combien de minutes nous perdons? Arrêtez-vous et réfléchissez au don du temps. Hachem veut que le temps soit utilisé à notre profit [pour de l'éternité, non de l'éphémère].
Si seulement nous réalisions que chaque fois que nous nous occupons de quelque chose sans valeur, nous prenons des diamants et les jetons à la mer. Si seulement nous réalisions la véritable valeur du temps!"
[rav Mordé'haï Gifter]

[témoigner de la zérizout à faire la volonté d'Hachem, c'est exprimer concrètement que nous considérons les mitsvot comme de véritables diamants [de notre monde à Venir éternel]. ]

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-> Le monde a une expression : "le temps c'est de l'argent".
Nous disons : "le temps c'est le monde à Veni
r (olam aba)".
[rabbi Yé'hezkel Levinstein ]

[de même que la majorité des êtres humains courent après l'argent, les honneurs, ... de même les juifs doivent courir après le fait d'amasser des mérites pour leur part dans le monde à Venir, qui sera leur lieu de vie éternelle (sans possibilité d'y ajouter personnellement quoique ce soit après notre mort).]

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-> voir aussi : Servir Hachem avec le feu du zèle, nous fait mériter Sa révélation : https://todahm.com/2025/02/24/servir-hachem-avec-le-feu-du-zele-nous-fait-meriter-sa-revelation

La vérité & le mensonge

"Vous (atèm) êtes appelés : Adam"
[atèm kérouyin adam - אתם קרויין אדם - guémara Yébamot 61a]

Le mot : "vous" (atèm - אתם), contient les mêmes lettres que : émet (vérité - אמת). En effet, seul celui qui adopte la vérité est digne d'être appelé : Adam (un homme).

[Shomer Emounim 1,55]

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-> Rien n'est plus grand que la vérité et la joie.
Rien n'est pire que le mensonge et la tristesse.
[Rabbi Yéhouda Horowitz]

-> Un mensonge est la chose la plus détestable au monde.
[Rabbi Aharon de Karlin]

-> Une personne qui dit uniquement des paroles de vérité aura ses jours allongés et ne mourra pas avant son heure.
[Rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha]

-> Tout celui qui prend garde à dire la vérité, non seulement il sauve sa propre âme, mais également celles de ses enfants.
['Hafets 'Haïm - Sefas Tamim]

-> Le dévouement d'une personne pour la vérité va créer un ange qui la guidera dans le chemin des tsadikim.
Mais si une personne est menteuse, l'ange créé va la conduire dans le chemin des réchaïm.
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.3]

-> La vérité rapproche la guéoula.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot]

Le Gaon de Vilna enseigne que la guéoula ne peut commencer sans des personnes de Vérité.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Drachot - paracha Choftim) enseigne qu'en repoussant le mensonge, l'homme empêche les forces du mal de tirer leur vitalité de la kédoucha.
[on comprend ainsi pourquoi le mal désire tellement que nous mentions car grâce à cela il arrive à se renforcer, à prendre des forces dans la kédoucha (sainteté).]

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-> Hachem nous a choisis pour être Ses enfants en raison de notre capacité à reconnaître la vérité ...
Lorsque Hachem a donné la Torah à Israël, Il a implanté en chaque juif un amour pour la vérité, quelles que soient les conséquences.
[Sfat Emet - 5655]

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-> De nombreux soucis arrivant sur une personne sont dus au fait qu'elle est ancrée dans le mensonge et qu'elle ne s'attache pas à la vérité. En effet, les mots de sa bouche et de son cœur ne sont pas en accord.

Par contre, la personne dont la bouche et le cœur sont en cohérence, aura la capacité d'annuler tous les jugements difficiles qui sont sur elle.
=> Ainsi, lorsque l'on parle des paroles de vérité et de sincérité, cela entraîne la disparition de nos soucis.

[Déguel Ma'hané Ephraïn - rabbi Moché 'Haïm Ephraïm de Sedlikov]

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-> Le yétser ara (le mauvais penchant) ne travaille que sur une seule chose : t’enlever le point de émet (la vérité) qui est en toi.
Quand il y arrivera, il te laissera prier et étudier comme tu le souhaite, car du moment qu’il t’a enlevé la vérité qui est en toi, peu lui importe ce que tu feras ensuite.
[Rabbi Ména’hem Mendel de Kotzk]

-> Il est écrit dans le Zohar Hakadosh (A 2 b) que la Sitra A’hara – l’autre côté (surnom du Satan dans le Zohar) est appelé Shéker (mensonge).

-> Je sais comment amener tous les fauteurs à faire téchouva, à l'exception des menteurs.
[Rabbi Bounim de Peshischa]

-> Je préfère le racha qui sait qu'il est racha, que le tsadik qui sait qu'il est tsadik.
Le premier est honnête, et Hachem aime la vérité.
Le second est malhonnête, car personne n'est exempt de fautes, et Hachem déteste le mensonge.
[le 'Hozé de Lublin]

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+ "La vérité poussera de la terre" (Téhilim 85,12)

-> Le 'Hidouché haRim dit : lorsque l'on enterre profondément dans le sol le mensonge jusqu'à ce qu'il se décompose, alors la vérité va pousser.

-> Le rabbi de Slonim (Ohr Yécharim) commente ce Téhilim :
"Oui, la vérité est proche de vous sur le sol, mais vous ne voulez pas vous penchez et l'atteindre."

[Pour acquérir la vérité, il est nécessaire tout d'abord d'avoir de l'humilité. En effet, c'est lorsque l'on se fait petit, plus bas que terre, que la vérité peut alors se développer.
Il faut rechercher LA vérité, en étant prêt à descendre notre orgueil (moi JE sais, moi Je décide, ...) pour l'atteindre, plutôt que de rechercher notre Vérité, en restant à la même hauteur, en n'étant pas prêt à sacrifier de notre égo, préférant ne voir que ce qui va dans notre sens.]

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous travaillons tous dans les pompes funèbres, nous sommes tous des fossoyeurs ...
Qu'enterrons-nous? La vérité.
Mais cet enterrement-là ne nous sera pas utile.
Le verset dit : "La vérité va germer du sein de la terre" (Téhilim 85,12) = c'est-à-dire, combien nous enterrerons la vérité, plus elle germera et viendra à la lumière.

Nous ne sommes pas prêts à accepter un véritable reproche de quiconque, nous ne voulons pas entendre : "les dépositaires de la Torah ne m'ont plus connu" (Yirmiyahou 2,8).
Les gens par nature sont occupés à enterrer la vérité jour et nuit. Une femme a du mal à reconnaître la vérité devant son mari, le mari ne veut pas reconnaître la vérité face à son épouse, et ainsi avec chacun de nous, nos amis, notre Rav, avec nos parents, aucun de nous n'est prêt à reconnaître la vérité, c'est la raison pour laquelle nous l'enterrons.

Yéhouda n'était pas ainsi. Il était le grand de la génération, et la force de reconnaître la vérité [dans l'épisode avec Tamar où il aurait pu s'esquiver] a entraîné Yéhouda à engendrer le roi machia'h.

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+ "Le sceau de Hachem est : la Vérité (émét)"
[guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a]

-> Rabbénou Yona de commenter : Puisque le sceau de D. est la Vérité, alors notre âme est façonnée de Vérité.

[Lorsque nous disons des mensonges, nous diminuons notre néchama (âme), à l'image de verser de l'eau dans un feu]

-> Le rabbi de Kotzk fait remarquer qu'un sceau Royal est un objet unique, de même à partir du moment où la Vérité devient multiple, qu'elle est copiée, alors ce n'est plus la Vérité.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que l'image sur un sceau est renversée par rapport à qu'il va produire sur un papier.

Ceci explique pourquoi au cours de notre vie nous pouvons avoir beaucoup d'interrogations en observant la Vérité de Hachem dans ce monde.
Cependant, dans le monde à venir, l'impression du sceau Divin sur du "papier" sera claire à nos yeux, nous permettant d'avoir un vision correcte de la réalité.

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+ "Le sceau de Hachem est : la Vérité (émét)"
[guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a]

-> Le Smag (dans ses drachot) dit :
"Maintenant que notre exil actuel a été autant prolongé, il revient aux juifs ... de s'accrocher au Sceau de Hachem, qui est comme on le sait, la Vérité.
On ne doit pas mentir aux juifs et aux non-juifs, on ne doit les tromper d'aucune manière.
Lorsque le temps arrivera où Hachem délivrera Son peuple, les nations du monde diront : "Cela est mérité, car ils sont des gens honnêtes, et l'enseignement de la vérité était sur leurs lèvres".
Cependant, si les juifs sont des trompeurs dans leur relation avec les non-juifs,les nations du monde diront : "Regardez ce que Hachem a fait : Il a choisi pour Sa nation des escrocs et des fraudeur!""

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-> Tout celui qui ment est considéré comme ayant jeté un Séfer Torah au sol.
[Tikouné Zohar - tikoun 22,p.68]

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-> "Hachem est proche de tous ceux qui l’appelle, de tous ceux qui l’appellent avec émet (la vérité)" (Téhilim 145,18)
Hachem va accomplir les mots/demandes des gens qui sont fidèles à la vérité.
[Séfer 'Hassidim (1195)]

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-> Tous ceux qui mènent leur vie avec honnêteté et intégrité auront leurs prières qui seront répondues.
Cela provient du verset de la prière d'achré : "Hachem est proche de tous ceux qui l'appelle, de tous ceux qui l'appellent avec vérité" (Téhilim 145,18).
[rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h]

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-> Dans notre recherche de la Vérité, nous devons rechercher [en nous] tous les domaines desquels nous avons exclu Hachem [préférant mettre des illusions à la place] ...
Le plus fortement nous sommes connectés à la Vérité, le moins l'exil aura d'impact sur nous.
[Sfat Emet]

-> Au cœur des traits de caractère (midot), nous devons combattre l'illusion et le mensonge.
[l'Alter de Slabodka]

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-> Dire des mensonges est un acte de destruction de soi-même, car la Vérité est la fondation de la santé de l'âme.
C'est pourquoi, nous sommes obligés de rester dans les limites de la Vérité.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 3,184]

-> On peut l'illustrer par les paroles du Maharcha (guémara Shabbath 55a ; Sanhédrin 97a) :
"Même si l'on réduit ou détruit un petit peu, qui est [symbolisé par la perte du] aléph (guématria de : 1, soit le plus petit chiffre) du mot "émet" (Vérité - אמת), ce qui restera est le mot : mét (mort - מת)."

[la Vérité est pure. Dès qu'on lui retire la moindre chose de vraie, alors cela devient du mensonge (emballé dans un semblant de vérité), et c'est une destruction, une mort de soi-même. ]

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+ "Fuis la parole de mensonge" (Michpatim 23,7)

-> Le terme : "tir'hak" (fuis - תִּרְחָק) peut également signifier : "Tiens-toi à distance".
L'explication est : dès que vous prononcez un mensonge, vous vous éloignez de D.
[Rabbi Zouché d'Hanipol - le plus jeune frère du Noam Elimélé'h - Ménorat Zahav - paracha Béhar]

[c'est soit du fuis un mensonge et Hachem reste avec toi, soit tu restes dans ta tendance naturelle de dire un mensonge et c'est alors Hachem qui te fuit!]

-> Le rabbi Aharon de Karlin (Beth Aharon) commente ce verset :
Un mensonge est la chose la plus méprisable au monde. Je doute que même le repentir puisse expier une mensonge. Car la repentance (téchouva) pour un menteur est en elle-même un mensonge.

-> Lorsque le mensonge est enterré, la Vérité jaillit.
['Hidouché haRim]

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-> "Eloigne-toi de la parole mensongère" (Michpatim 23,7)
Rabbi Mendel de Kossov dit : "C'est que dans le monde entier, on ne trouverait pas un seul homme qui soit totalement vérité.
Au fond, le monde se partage en 2 sortes de personnes : celles qui sont proches du mensonge et celles qui cherchent à s'en éloigner".

[nous devons fréquemment nous demander à quel type de personne nous appartenons actuellement. Est-ce que nous faisons un effort pour chercher à s'éloigner de tout mensonge, ou bien non?]

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-> "Éloigne-toi du mensonge" (midvar chéker tir'hak - Michpatim 23,1)

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 74) parle avec véhémence de l’aspect méprisable du mensonge : "Le mensonge est considéré comme abominable et honteux par tout le monde, il n’existe rien de plus répugnant ... La Torah nous enjoint donc de nous distancer considérablement du mensonge, comme il est écrit : "Éloigne-toi du mensonge"."

Il explique ensuite que la Torah n’emploie un terme d’éloignement pour aucune autre mitsva, ce qui prouve la gravité de cette faute. De plus, cela nous enseigne qu’il faut même s’écarter d’une infime éventualité de tromperie.

Le Séfer ha‘Hinoukh souligne qu’Hachem est un « D. de vérité » et que seule une personne qui cherche à émuler Hachem peut recevoir Sa bénédiction.

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-> "Vous ne mentirez pas au préjudice de votre prochain" (Kédochim 19,11)
Les sages de Kotzk ajoutaient à ce propos que "non seulement il ne faut pas mentir aux autres, mais il ne faut pas se mentir à soi-même".

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-> b'h, divré Torah sur la vérité : https://todahm.com/2015/12/27/la-verite
-> https://todahm.com/2021/01/21/30277
-> https://todahm.com/2015/02/16/2831-2
-> https://todahm.com/2014/02/01/1075-2
-> https://todahm.com/2018/02/20/6074-2

- https://todahm.com/2022/03/17/35326

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+ Qu'est-ce que la vérité et qu'est-ce que le mensonge?

-> "Nous avons été éduqués selon le principe que la vérité consiste à raconter des faits tels qu'ils sont produits et le mensonge à les déformer.
Ce principe se vérifie dans certains cas, mais souvent il n'est pas en vigueur.
En effet, parfois il est interdit de rapporter des faits tels qu'ils sont, par exemple, d'émettre des propos blessants alors qu'il n'y en a ni l'utilité ni l'obligation. Il faut justement déformer si l'on peut dire la vérité quand elle risque plus de nuire que d'aider.
Ainsi, la vérité revient parfois à du mensonge puisqu'elle engendre le mal et le mensonge à de la vérité, puisqu'il apporte le bien."
[rabbi Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Le monde se maintient grâce à 3 choses : la loi, la vérité et la paix" (Pirké Avot 1,18).

La vérité est l'un des 3 piliers sur lesquels repose le monde.
Lorsque les gens disent la vérité, la bénédiction descend du ciel, comme il est écrit : "La vérité poussera de la terre et la charité regarde du ciel. Hachem accordera aussi le bien et notre terre produira sa récolte" (Téhilim 85,12-13) = lorsque les gens disent la vérité, le ciel est charitable envers nous et la terre produit une récolte abondance.
[...]

Le maintien de la paix constitue le seul cas où il est permis de mentir (darké chalom), là le motif n'est pas de tromper mais uniquement d'éviter les querelles.
Cependant, même cela n'est permis que dans certaines circonstances, dans de rares occasions (déré'h mikré) et non en tant que pratique courante.
Si l'on s'habitue à mentir dans les cas permis, le yétser ara nous en fera trouver continuellement.

La guémara (Yébamot 63) raconte que la femme de Rav avait pour habitude de le contrarier. S'il demandait un certain aliment, elle en préparait un autre. Elle ne respectait jamais sa volonté.
Pour les Sages de la guémara, les choses matérielles n'avaient pas d'importance.
Rav ne prêtait pas garde à ces contrariétés futiles et s'en riait comme si elles ne l'affectaient pas. Il agit ainsi longtemps afin d'éviter les querelles chez lui.
Lorsque son fils rabbi 'Hiya grandit, il remarqua que sa mère faisait exactement le contraire de ce que son père désirait. Il eut donc recours à un subterfuge pour faire respecter la volonté de son père.
Chaque fois que Rav demandait quelque chose, il transmettait le message inverse à sa mère, ainsi son père obtint enfin ce qu'il désirait.
Un jour, Rav dit à son fils : "Il semble que ta mère ait changé ses habitudes!"
Rav 'Hiya confia à son père la ruse à laquelle il recourait pour y parvenir.
Rav lui répondit : "Tes intentions sont louables mais ce que tu fais est interdit. Tu risques de t'habituer à mentir alors que la Torah dit : 'Éloigne-toi du mensonge'."

La guémara (Sanhédrin 97a) raconte qu'il y avait une fois une ville appelée Kouchta. Ce nom, qui signifie "vérité" [en araméen], lui fut donné parce que les habitants de cette ville ne disaient jamais de mensonge.
Et personne n'y mourait prématurément.

Un homme vint un jour habiter dans cette ville, se maria et eut 2 fils.
Un matin, une voisine vint rendre visite à sa femme. Cette dernière se lavait les cheveux à ce moment-là et l'homme dit à la voisine qu'elle était absente. Au même moment, un accident se produisit et ses 2 fils moururent.

Les citoyens vinrent enquêter sur la cause de ce drame.
Lorsqu'ils apprirent ce qu'il s'était passé, ils demandèrent à cet homme de quitter la ville et lui dirent : "Nous ne voulons pas que tu vives parmi nous car tu as amené la mort dans notre ville. Jusqu'à présent, un tel malheur ne s'était jamais produit car nous veillons très scrupuleusement à ne pas dire de mensonges. Ne reste plus parmi nous."
[Méam Loez - Michpatim 23,7]

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-> Le Guéhinam qu'on éprouvera dans le monde à venir pour nos fautes est le très douloureux embarras de faire face à la Vérité des erreurs de notre vie.
La guémara (Béra'hot 12) enseigne : "Celui qui commet une faute et qui en est embarrassé, est pardonné". Le profond sentiment de honte est en soi une forme de Guéhinam.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

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-> Trop gémir à la douleur représente une once de mensonge.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Si chacun dirige sa vie selon sa vérité, nous arriverons à la situation de : "Un homme et son prochain se dévoreront l'un l'autre" (guémara Avoda Zara 4).
Même les voleurs ont des justifications à leur comportement.
[rabbi Nissim Yaguen]

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-> L'excès de paroles conduit fatalement au mensonge.
[rabbi Raphaël de Brachd]

-> Si tous les gens parlaient vrai, le machia'h serait déjà là.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Là où il n'y a pas de vérité, tu ne trouveras ni grâce ni foi.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Je préfère encore que mon souffle m'abandonne plutôt que de proférer un mensonge.
[...]
Si les hommes craignaient le mensonge autant qu'ils refusent l'adultère, le machia'h serait déjà arrivé.
[...]
Les grands menteurs sont en fait des réachaïm. Ils ont des tendances à l'idolâtrie. Car la vérité et la foi sont interdépendantes.
[rabbi Pin'has de Koritz]

-> Si, aux yeux des hommes, le mensonge était aussi grave que la débauche, le monde serait sauvé.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Je ne te demande qu'une chose : ne mens pas.
[...]
Je peux aider les grands pécheurs à se repentir. Mais je ne peux rien pour les menteurs.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha]

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-> La vérité absolue n'existe pas dans ce monde-ci.
[...]
La plupart des gens ne peuvent pas faire face à la vérité toute nue.
C'est pourquoi elle ne s'impose à eux que sous des déguisements.
[rabbi Na'hman de Kassov]

-> A l'intérieur de tout mensonge, il y a du vrai.
[Baal Chem Tov]

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-> Il est des hommes qui savent porter la vérité aux autres et pas à eux-mêmes.
[...]
Pour que naisse la vérité, il faut d'abord enterrer le mensonge.
[...]
Tout peut être imité sur terre, sauf la vérité.
Une vérité imitée n'est plus la vérité.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Il ne suffit pas de ne pas mentir. Encore faut-il s'éloigner du mensonge et le fuir.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

-> Rien ne fut plus difficile pour moi que mon combat contre le mensonge.
Cela m'a pris 13 ans et m'a brisé les membres et les os. Mais j'en suis venu à bout.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> "99% de véridique = 100% de mensonge"
[rabbi Shimon Schwab]

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+ La Torah est l'expression de la Vérité :

On peut citer :
1°/ "Emet (אֱמֶת), c’est la Torah, comme il est dit : ‘Acquiers la Vérité et ne la revends pas’ (Michlé 23,23)" (guémara Bérakhot 5b)
[du fait que la Torah soit éternelle et infinie, étant la parole Divine, elle est définie par le terme Emet – (Ets Yossef dans le Ein Yaacov).
On peut remarquer que les mots "indénombrable" (én mispar - אֵין מִסְפָּר - voir Iyov 9,10) totalisent la même valeur numérique que le mot אֱמֶת Emet (441)]

2°/ "Il n’y a de Vérité que la Torah, comme il est dit : ‘Acquiers la Vérité et ne la revends pas, non plus que la Sagesse, la Morale et l’Intelligence’" [guémara Yérouchalmi Roch Hachana 3,8]
La Torah désigne la Vérité absolue, car ses Lois sont source de Vérité du fait qu’elles émanent de D., à propos duquel il est dit : "Et Hachem, D., est Vérité" (Jérémie 10,10).

On peut noter que pour compléter les 248 mots du Shéma Israël (correspondant aux 248 mitsvot positives et aux 248 organes du corps), on ajoute le mot "émet" après les derniers mots : "Hachem votre D."
Le verset suivant y fait allusion : "Et vous (véatem - וְאַתֶּם) qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd’hui" (Vaét'hanan 4,4).
Si vous attachez le mot Emet (אֱמֶת - constitué des mêmes lettres que Atem - אַתֶּם) à la fin du Shéma : "Hachem votre D.", vous mériterez d’être «tous vivants aujourd’hui», car vous recevrez la force de vie de vos 248 organes.

3°/ "Emet est la Signature de D." (le mot אֱמֶת Emet est formé de la première lettre [א - aleph], de celle du milieu [מ - mém] et de la dernière lettre [ת - Tav]. Ce schéma désigne Hachem, selon la formule : "Je suis le Premier et Je suis le Dernier, Je suis présentement") [guémara Chabbath 55a - Rachi].

De plus, le Arizal [voir Paana’h Raza] explique que la "Signature de D." fut dévoilée lorsqu’Hachem se révéla à Moché sous l’appellation "Je Suis celui qui est" (éyé acher éyé - א־היה אשר א־היה - Chémot 3,14).
En effet, le Nom divin (éyé - א־היה) a pour valeur numérique 21, ainsi l’expression (éyé acher éyé - א־היה אשר א־היה) fait allusion l’opération 21X21 = 441, soit la valeur numérique du mot Emet (אֱמֶת).

4°/ Le verset : "Le début de Ta parole est Vérité" (Téhilim 119,160) suggère que nous pouvons révéler la "Signature de D." dans les premiers sujets de la Torah.
Ainsi, le Baal haTourim fait-il remarquer que les lettres qui terminent chacun des mots "Béréchit Bara Elokim" (Au Commencement D-ieu créa - אל־קים בְּרֵאשִׁית בָּרָא) forment le mot Emet (Vérité - אֱמֶת), car D. utilisa la vérité pour créer le Monde.
Par ailleurs, le ‘Hidouché haRim (Séfer Hazekhout) remarque : "Les 10 Commandements commencent par la lettre Aleph א (de אָנֹכִי Anokhi) ; c’est la base de la Torah Ecrite. La Michna commence par la lettre Mem מ (de מאימתי Méamataï – Depuis quand lit-on le Shéma le soir). Le Talmud commence par la lettre Tav ת (de תנא Tana – On enseigne)."
On peut aussi remarquer que Rachi commence son commentaire sur la Torah par la lettre Aleph א (de אמר Amar – Il a dit) et prend soin de le terminer par la lettre Tav ת (de יישר כחך ששברת Yacher Korkha Chéchabarta – Tu as bien fait de briser [les Tables]). De plus, le mot situé exactement au milieu de la Torah est le mot גחָּוֹן Ga’hone (accroupi). Rachi termine son commentaire sur ce mot par le terme מֵעָיו Ma’av (son ventre), qui commence par un Mem מ.
Ainsi, trouvons-nous cachées, dans le commentaire de Rachi sur la Torah, les 3 lettres du Sceau divin : אֱמֶת

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+ "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Moché envoya les explorateurs pour visiter la terre sainte. Quand ils revinrent, ils présentèrent au peuple un rapport de leur visite. Quand on analyse le texte, on peut s'apercevoir qu'ils ne firent que dire ce qu'ils ont vu. Apparemment, ils n'ont fait que dire la vérité, ce que leurs yeux ont vu.
=> Où était donc la faute?

-> Le Rabbi Mendel de Kotsk explique que dire la vérité ce n'est pas se contenter de décrire la réalité telle qu'elle est. Car ne pas modifier la réalité c'est simplement ne pas mentir. Mais ce n'est pas encore dire la vérité. Ainsi, quelqu'un peut ne pas mentir, en décrivant la réalité telle qu'elle est, mais sans qu'on puisse encore affirmer qu'il dise la "vérité".
En fait, la vérité, c'est lire et interpréter la réalité en conformité avec la Parole d'Hachem. Si quelqu'un décrit une situation sans rien modifier à la réalité, mais que ses yeux humains lui laissent interpréter les faits de façon différente à la Parole d'Hachem, alors si c'est un homme de vérité, il fournira tous les efforts nécessaires pour s'ingénier à l'interpréter en conformité avec la Parole Divine, et pas selon ce que ses yeux humains le laissent comprendre.

Ainsi par exemple, un homme qui a travaillé durement et à reçu en rétribution un grand salaire, s'il se dit que c'est son travail qui lui a permis d'avoir ce salaire, ce ne sera pas la vérité, même si c'est ce qui paraît de la réalité. Car la vérité c'est qu'Hachem a béni son travail et c'est Lui Qui lui a envoyé le salaire, comme il est dit : "Il bénira toutes les actions de tes mains".

=> Certes, les explorateurs n'ont fait que décrire la réalité de ce que leurs yeux ont vu lors de leur visite de la terre, mais malgré tout ils ont commis en cela une grave faute. Leur erreur a été de ne pas avoir voulu investir des efforts pour mettre en accord cette réalité qu'ils ont vue avec la Parole d'Hachem qui avait dit que cette terre était une bonne terre. Ils ont décrit ce qu'ils ont vu, les géants, les fruits énormes, les nombreux enterrements, ..., ce qui a débouché à la conclusion évidente qu'ils ne pourront pas conquérir une telle terre.
Ce qu'on leur reproche c'est de ne pas s'être efforcé d'interpréter les mêmes faits, mais selon la Vérité de la Parole d'Hachem, comme l'ont fait Yéhochoua et Kalev qui proclamèrent : "Cette terre est très très bonne".
Ne laissons pas les apparences de nos yeux humains diriger notre jugement. Au contraire, c'est la vérité de la Torah qui doit orienter notre lecture de tous les événements de nos vies.

"Dans le fond des mers, il existe des pierres précieuses à l’intérieur de pierres très lourdes. Il faudra de grands efforts pour briser la pierre pour atteindre la pierre précieuse. Et plus la pierre est dure, plus la pierre précieuse aura de valeur.
De même, quand une personne voit que son cœur est très dur et lourd comme une pierre, cela est le signe qu’une pierre précieuse et un grand trésor y sont enfouis."

[le Beit Avraham]

Le 'Hafets 'Haïm disait qu'il était incapable de dire le moindre lachon ara parce qu'il s'imaginait toujours debout devant la cour céleste d'Hachem tandis qu'ils écrivaient chaque mot qu'il prononçait.

Rabbi Israël Salanter a dit à ses disciples qu'il savait que le 'Hafets 'Haïm serait le prochain dirigeant spirituel de la génération parce que tous les autres croyaient en Hachem, mais que le 'Hafets 'Haïm voyait Hachem.

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-> Selon le Rema, au début de son commentaire dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm), l'un des principes fondamentaux du judaïsme est d'être constamment conscient que "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Hachem est toujours devant moi - Téhilim 16,8), car : "la façon dont on s'assoit, agit et conduit ses affaires lorsqu'on est seul n'est pas la même que lorsqu'on se tient devant un grand roi".
Le plus grand facteur de motivation pour grandir dans le service d'Hachem est d'imaginer et de sentir qu'Hachem Lui-même l'observe à chaque instant et attend simplement qu'il se conforme à Ses commandements pour pouvoir le combler de Son infinie bonté.

Un exemple de quelqu'un qui a vécu avec une telle conscience est le Yessod véChorech haAvoda, qui a écrit dans son testament (chapitre 22) que si son nez coulait, il s'arrêtait immédiatement pour l'essuyer, même s'il était au milieu de quelque chose de très important, parce que "il n'est pas respectueux de se présenter devant le Créateur avec un nez sale".

Notre grandeur d’être juifs

+ Notre grandeur d'être juifs :

-> Il est vital à tout juif de se rappeler qui il est et la grandeur de son âme.
La Torah nous ordonne : "vous serez saints" (kédochim tiyou), ce sur quoi le midrach (Vayikra rabba 24) commente :"Une personne aurait pu aurait pu penser qu'elle pouvait être aussi sainte que Moi. C'est pourquoi le verset dit : "Car je suis saint : Ma sainteté est plus grande que la tienne."
[d'une certaine façon, un juif(ve) peut tellement s'élever spirituellement pour tendre vers le Divin, qu'on a besoin que Hachem nous précise dans la Torah qu'on pourra pas totalement L'égaler. ]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - 5731 - chap.18) explique :
"La suggestion qu'une personne puisse penser qu'elle peut être comme Hachem est incroyablement effrayante, et si nos Sages ne l'avaient pas dit, il serait impossible de le dire.
Cependant, ils ont compris le niveau extraordinaire que nous sommes capables d'atteindre, devenir comme Hachem, et le verset ne nie pas cette grandeur, mais souligne plutôt que la grandeur d'Hachem l'emporte toujours sur la nôtre".

Notre âme est née devant le Trône de Gloire d'Hachem (l'intériorité de D.) et possède des pouvoirs et des capacités de grandeur presque infinis.
Nous avons tendance à sous-estimer nos potentialités spirituelles, et c'est une terrible tragédie de ne pas suffisamment les exploiter lors de notre bref passage dans ce monde.

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=> Comment se fait-il que, souvent, nous n'apprécions pas notre grandeur potentielle?

-> Le rav Hutner fait une observation sur l'histoire du monde :
Adam haRichon, le premier homme, avait la plus grande perception d'Hachem, mais au fil des générations, la conscience d'Hachem a diminué. À la 4e génération de l'histoire, le culte des idoles a démarré. Au départ, l'idolâtrie a commencé parce que les gens pensaient qu'Hachem était si grand et infini qu'il était impossible qu'Il puisse traiter avec les humbles humains sur une base personnelle, et par conséquent, ils ont cherché un intermédiaire. Depuis lors, le déni de la présence et de l'implication d'Hachem dans le monde n'a cessé de croître.

Même si, au fil des générations, la majorité des non-juifs ont adhéré à une forme de religion et accepté l'existence de D., une nouvelle catégorie de personnes s'est récemment développée : les athées, qui nient totalement l'existence d'un Dieu. Les athées affirment que le monde s'est créé tout seul et que les hommes ont évolué à partir de formes de vie plus primitives.
Aujourd'hui, la négation d'Hachem est si répandue que les gens nient même ce qui fait leur spécificité en tant qu'êtres humains. Ils nient la présence et le pouvoir de l'âme (néchama - part de divinité) qui leur donne la capacité de choisir le bien contre l'adversité et d'atteindre la grandeur et la noblesse.

Mais un juif est différent! Il vit avec la connaissance qu'il a la capacité d'atteindre des sommets spirituels incroyables parce que qu'il a en lui une âme qui a des pouvoirs infinis qui m'ont été donnés par le Créateur infini du monde.
Pour citer le rav Tsadok haCohen (Tsidkat HaTsadik 154) :
"De la même manière que l'on est tenu de croire en Hachem, on est tenu de croire en soi-même ... que son âme vient d'Hachem et qu'Hachem éprouve du plaisir et de la joie lorsque nous faisons Sa volonté".

De même, le Yaavets (Yaarot Dvach - drouch 16) demande de nous :
"Il est obligatoire de se rappeler à chaque seconde que nous sommes les enfants du Roi puissant et redoutable, et il n'est pas convenable que nous nous comportions comme de modestes paysans.
Si un juif se souvenait de l'immense grandeur de chaque juif, du fait qu'il est plus élevé que les anges, il lui serait impossible de sombrer dans les frivolités et les mondanités de ce monde et de se laisser entraîner par aux désirs [interdits]. "

[ nier sa propre grandeur, c'est nier Hachem, qui a planté Sa néchama (part de D.) en vous.

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 5:2) affirme que chaque personne a le choix de devenir un tsadik comme Moché Rabbénou.

Le rav El'hanan Wasserman explique que cela ne signifie pas qu'il peut devenir aussi grand que Moché, mais que, de la même manière que Moché Rabbénou a utilisé tout son potentiel pour atteindre le plus haut niveau possible, nous avons nous aussi la possibilité de développer nos forces et nos capacités uniques afin de nous élever à des niveaux spirituels fantastiques que nous pensons souvent être bien au-delà de nos capacités.

-> Le rav Segal (roch yéchiva de Manchester), pendant le hakafot animé de Sim'hat Torah, à un moment donné, les garçons dansaient énergiquement tout en chantant de toutes leurs forces la chanson bien connue "Ano, ano, ano av-do d'Koudcha Brich Hou" (Je, je, je suis un serviteur du Hachem" (extrait de la prière que Brich Shmé prononcée en sortant le Séfer Torah de l'arche). L'un des étudiants s'approcha du Rosh Yeshiva et demanda : "Il est certainement hautain de chanter "Je, Je, Je". Peut-être serait-il plus approprié de chanter "Je suis un serviteur, un serviteur, un serviteur" ?

"D. nous en préserve!" s'écria le roch yéchiva. "Je, et encore je, et encore je !"
Nous devons nous rappeler la grandeur de notre âme. Je suis un digne serviteur d'Hachem. Nous ne pourrons jamais nous le rappeler assez souvent.

Chaque juif a une tâche personnelle et une grandeur qu'il ne faut pas sous-estimer. Comme le dit la michna (Sanhédrin 5:4), chaque personne doit dire : "Le monde a été créé pour moi".
Il ne faut pas confondre cela avec de l'orgueil. Le 'Hovot haLévavot écrit qu'il existe une forme autorisée et nécessaire d'orgueil : la joie et la fierté que l'on éprouve à l'égard de la Torah et des mitsvot que l'on a eu le mérite d'accomplir.

Nos Patriarches n’ont été des chars d’Hachem que lorsqu’ils étaient en Israël

+ Nos Patriarches n'ont été des chars de la Présence Divine que lorsqu'ils étaient en terre Israël :

"Hachem s'éleva d'au-dessus de lui à l'endroit où Il lui avait parlé" (Vayichla'h 35,13)

-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 47:8) commentent que le terme "s'éleva" (vayaal) nous enseigne que les Patriarches étaient un véritable char pour la Présence divine, c'est-à-dire que chacun de leurs mouvements était le reflet de la volonté de D.
[le fait que D. "se soit levé d'au-dessus d'eux" implique que Sa Présence s'est, pour ainsi dire, reposée sur eux, les dirigeant comme un cavalier dirige le char qu'il occupe.]

Cependant, ce n'est qu'en terre d'Israël que les Patriarches ont été à ce point soumis à la volonté d'Hachem, qu'ils ont pu être appelés le char de D.
[cela témoigne de la grandeur de nos Patriarches et de la terre d'Israël]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

"Ils avoueront la faute qu'ils ont commise" (Nasso 5,7)

Dans ce passage (v.5,6-8), la Torah traite de la lourde faute commise envers Hachem par tout individu retenant de façon illicite le bien d'autrui (emprunt, vol, non-paiement d'un salaire, ...).
=> Pourquoi la mitsva de l'aveu des fautes, qui constitue la mitsva de téchouva (repentir), a précisément été dite/associée concernant la faute du vol?

-> En réalité, Hachem dépose des forces, des potentialités et de la vitalité en chaque personne.
Lorsqu’un homme faute, il prend ces forces que Hachem lui a donné et il les dévie de leur objectif qui est de faire la Volonté Divine.
Toutes les forces lui ont été attribuées pour faire Sa Volonté, et lui il les utilise pour la transgresser. En cela, chaque faute constitue un vol.

=> L’homme vole cette vitalité qui lui vient d’Hachem, et c'est donc sur cette interdiction de voler que la Torah formule la mitsva de l’aveu et de la Techouva.

['Hidouché haRim]

[Avant de naître nous jurons de venir dans ce monde afin d'y réaliser la Volonté de D., et à la fin de notre vie nous devrons tous en faire un bilan. Est-ce que les moyens/forces de vie que D. nous a octroyées ont été correctement utilisés?
L'association du vol (pratique) et du repentir (plus théorique), nous permet d'imager et de prendre davantage conscience de la gravité de ne pas exploiter notre vie au mieux.]

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-> "Ils avoueront leur faute" (Nasso 5,7)

-> Ce verset fait état de la Mitsva du Vidouï. Quand un homme a commis une faute et décide de faire téchouva, il devra ensuite la reconnaître et l'avouer verbalement devant Hachem.
Ce verset évoque la situation d'un homme qui a volé de l'argent à son prochain, en l'occurrence un converti. On peut se demander pourquoi la Torah a choisi la faute du vol pour nous apprendre le principe de la Techouva qui concerne toutes les fautes.

En fait, chaque faute (avéra) contient une dimension de vol. En effet, Hachem nous donne tout ce dont on dispose, notre santé, notre argent, nos forces. Il nous les a confiés dans le but de les utiliser pour faire Ses Mitsvot. A chaque fois qu'il commet une faute, l'homme utilise les forces et les moyens que Hachem lui a donnés, pour transgresser Sa Volonté.
En cela, à chaque fois qu'il en commet une, il est en train de voler les forces que Hachem lui a confiées avec grande Bonté, et les utilise contre Lui. C'est en pensant à cela que l'homme pourra ressentir la gravité de son acte et se repentir avec une plus grande sincérité.
C'est pourquoi, la Torah a choisi le vol pour enseigner le principe du repentir.
['Hidouché haRim]

"Afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils que Je Me suis joué de l'Egypte" (Bo 10,2)

-> "Le terme : "afin que" (oulmaan - וּלְמַעַן) n'apparaît dans la Torah qu'à une seule autre reprise : "afin que vous prolongiez vos jours" (Ekev 11,9).

Chaque personne possède un nombre d'années de vie prédéfinies.
Cependant, même si quelqu'un a pu vivre une vie longue et bien remplie, s'il enseigne à ses enfants la Torah, alors Hachem lui prolonge sa vie (au-delà de ce qui était prévu initialement).

=> On peut allonger ses jours si l'on raconte de la Torah à ses enfants, et aux enfants de tes enfants.

[le Pardes Yossef - rabbi Yossef Patzanovsky]

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-> b'h, autre divré Torah sur ce verset : https://todahm.com/2018/01/01/5966-2

La jalousie : Savoir se satisfaire de ce que l’on a

+ La jalousie : Savoir se satisfaire de ce que l’on a :

-> "Le fait d'être satisfait de ce que l'on a matériellement est la fondation de toute la Torah."
[Gaon de Vilna - Even Chléma 3,4]

-> "Nous devons avoir une confiance sincère dans le fait que Hachem accorde à chacun ce dont il a besoin en fonction des racines de son âme, et selon ce qu'il est venu réaliser dans ce monde.
C'est le plus haut niveau, celui de l'Attribut de : "yech li kol" (je possède tout).
C'est ce que [Hachem dit à Avraham] : "Soit entier" (véhéyé tamim) = manquant de rien.
[Rabbi Aharon kotler - Michnat rav Aharon]

-> "D. avait béni Avraham en toutes choses" (‘Hayé Sarah 24,1)
Le Imré Moché commente : il l'a béni du trait de caractère de savoir se satisfaire avec ce que l'on a, ce qui entraîne le sentiment d'être béni "en toutes choses".

-> "Le tsadik vivra par sa émouna" (Habakouk 2,4)
"Le tsadik mange pour apaiser sa faim (le strict nécessaire) ; mais le ventre des réchaïm n'en a jamais assez." (Michlé 13,25)

Le Gaon de Vilna commente : La émouna et le fait d'être content de son sort (histapkout) sont liés, car ils constituent les 2 principaux conduits pour posséder tous les traits de caractère positifs.

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-> Quoiqu'une personne puisse manquer, Hachem ne souhaite pas lui donner, et ce que Hachem ne donne pas, il n'existe aucun moyen de l'avoir.
[Ibn Ezra - Chémot 20,14]

-> "Je n'ai jamais eu besoin de quelque chose avant de l'avoir, car tant que je ne l'avais pas, j'étais sûr de ne pas en avoir besoin (sinon Hachem me l'aurait donné!)."
[Rabbi Yé'hiel de Zlotchov]

-> Quand est-ce qu'une personne sait qu'elle a besoin de quelque chose?
Lorsque Hachem la lui fournit.
[Rabbi Shlomke Zhviller]

-> Nous récitons tous les matins : "chéassa li kol tsorki" (Qu a fourni tous mes besoins).
En effet, absolument tout ce que je peux avoir besoin pour réaliser ma mission dans ce monde, tout ce dont j'ai besoin pour acquérir ma part dans la Torah, tout cela Hachem me l'a octroyé.
[rav Chlomo Wolbe - Alé Chour]

-> "Que ton cœur n'envie pas le sort des pécheurs, mais s'attache constamment à la crainte de Hachem" (Michlé 23,17)

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+ "Un des principaux outils avec lequel Hachem juge le monde est le : mesure pour mesure.
Lorsqu'une personne est poussée à acquérir autant que possible du monde matériel, Hachem va également lui demander de nombreuses mitsvot.

D'un autre coté, une personne qui va toujours se satisfaire du minimum, on ne lui demandera pas d'amasser une quantité importante de mitsvot.
Ce trait de caractère sera bénéfique pour lui dans ce monde et va également le défendre dans le monde à venir."

[le Ben Ich 'Haï]

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-> "Si tu convoites quelque chose qui appartient à ton prochain, sa belle voiture par exemple, et que tes yeux sortent de leur orbite, songe que tu dois prendre aussi, en même temps, tout son "paquet" : ses malheurs, ses difficultés, ses épreuves, "tout ce qui est à ton prochain!"
Es-tu prêt à cela?"
[un des Admorim]

-> Selon le Maharal, l'harmonie spirituelle nécessite 3 choses : être en paix avec Hachem, avec son prochain, et avec soi-même.

La jalousie nous empêche de reconnaître les bénédictions qu'Hachem nous a déjà octroyé, ce qui nous convainc qu'Il n'est pas autant impliqué pour nous que pour les autres, qu'Il n'agit pas au mieux à notre égard, qu'il y a de l'injustice.
Nous ne sommes alors pas en paix avec Hachem, et également avec autrui, car nous surestimons ce que les autres ont, tandis que nous dévalorisons ce que D. nous a déjà généreusement accordé.
[une même chose peut être incroyable chez autrui, et banal, normal chez nous!]

[Nous avons tous un package global unique : avec des choses en plus (qualités, ressources, ...) et d'autres en moins (défauts, ...) par rapport à autrui. Ils constituent les outils nécessaires pour réaliser la mission de notre vie, sur laquelle nous aurons des comptes à rendre.
Refuser de se satisfaire de notre situation, c'est ne pas accepter le rôle que Hachem nous a donné dans la vie.
Nous ne sommes pas à notre place, ni en paix avec nous-même : je mérite mieux, si j'avais ... alors je ..., c'est pas là que je veux être/faire, ...

Il faut avoir l'humilité d'accepter que nous dépendons totalement de D., et avoir la lucidité, la responsabilité d'être à notre place, sous peine de ne jamais parvenir à une harmonie spirituelle.]

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-> Une personne qui est satisfaite d'elle-même, ne désirera pas ce qui appartient à d'autres.
[Rambam ; Barténoura]

-> Une personne qui n'est pas satisfaite de son sort dans la vie, deviendra jalouse des possessions d'autrui.
[Abarbanel - Pirké Avot 4,21]

-> Une personne contente de son sort, non seulement ne lorgne pas le bien d'autrui, mais elle se réjouira dans leur bien.
[Yaavéts]

[c'est la notion d'avoir un bon œil. Je suis plein, heureux de mon sort car c'est Hachem qui s'en charge.
Ayant tout ce qu'il faut en interne, je peux me réjouir du bien chez autrui, sans avoir un regard de jalousie!]

[La jalousie commence lorsqu'il y a un sentiment de manque en moi, que contrairement à autrui Hachem nous a un peu oublié.
Plutôt que de chercher son bonheur chez l'autre, nous devons revenir vers nous même et renforcer notre émouna. Ce qu'il nous manque se trouve déjà en nous!]

Si chaque animal reçoit sa nourriture en son temps, si chaque goutte de pluie à son trajet personnalisé (cf. guémara Baba Batra 16a), ... comment peut-on nous (les enfants du Hachem, but ultime de la Création), se sentir manquer de quelque chose

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-> "A chacun sa place" (Pirké avot 4;2)
Si chacun possède une place, alors pourquoi se plaint-on sans cesse que l’on n’a pas de place?

Parce que chacun convoite une autre place que la sienne.
[Rabbi Avraham Yaakov de Sadigora]

-> Lorsqu'une personne est jalouse des talents, des traits de caractère ou des possessions d'autrui, elle agit comme un enfant immature.
Elle désire ardemment la douceur que possède autrui, sans s'arrêter pour considérer que ce qui est profitable à une personne, peut être dangereux chez une autre.
[Rabbi Meisels - Si'hot baAvodat Hachem]

-> Les gens ressentent de la jalousie uniquement parce qu'ils pensent qu'ils ont exactement les mêmes besoins que les autres.
[Rav Ezriel Tauber]

[Hachem nous offre en cadeau ce qu'il y a de mieux pour nous, mais plutôt que de Le remercier, nous préférons faire confiance à notre intellect limité (car humain et non divin) et nous plaindre qu'autrui a reçu mieux que nous!]

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-> Dans le monde à venir, D. organisera une danse pour les justes. Ils vont former un cercle et Hachem sera au centre, chacun Le désignera avec le doigt.
[guémara Taanit 31a]

Le Maharal (tel que cité par le rav Dessler) explique que l'idée du cercle est que chaque membre est à égal distance du centre : Hachem.
De plus, chacun y est constamment en mouvement, arrivant à ce qui était auparavant la place d'un autre.

Selon le Maharal, cela fait allusion que dans le monde à venir :
-> 1°/ chaque personne sera proche de Hachem en fonction de l'utilisation des ses capacités personnelles.
Ainsi, quelqu'un qui avait peu de capacités, mais qui a utilisé au maximum ses capacités limitées, sera au même niveau que celui qui avait des facultés très élevées, et qui les a exploitées autant que possible.

=> Il existe une différence apparente dans ce monde, qui n'existera plus dans le monde à venir, où toutes ces personnes formeront un cercle à égale distance de Hachem.
[certes dans ce monde (éphémère) nous pouvons apparaître comme moins bien garnis que d'autres, mais dans le monde futur (éternel) nous serons tous logés à la même enseigne en fonction de notre travail unique dans ce monde.]

-> 2°/ En plus de notre récompense pour nos efforts dans le service de D., il y aura également une récompense pour notre participation dans l'harmonie globale du peuple juif, qui a été possible lorsque chacun accepte le rôle unique qui lui a été attribué sans regarder avec jalousie les capacités des autres.

=> Dans le monde à venir, chacun dansera en mouvement, arrivant en permanence à ce qui était auparavant la place d'un autre, car en ayant réalisé son rôle dans ce monde sans vouloir être à la place d'un autre, il a permis que chacun soit à sa bonne place dans l'entité juive globale.

[pour qu'une danse en rond fonctionne, il faut que chacun des membres joue le jeux, en étant à tout moment à sa place. Si quelqu'un veut aller plus vite, dans une autre direction,... cela dysfonctionne.]

Chacun en restant à sa place permet que la symphonie de D. fonctionne au mieux, créant ainsi un kidouch Hachem.

Il existe dans ce monde une apparente disparité (ex: il y a plein d'êtres humains avec des ressources différentes), mais la réalité éclatera au grand jour dans le monde futur : nous sommes tous des membres d'une entité juive globale, tous unis par ce doigt désignant Hachem.

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+ Les Sages de la maison d'étude de rabbi Yanaï apprennent du verset (Dévarim 1,1) : "Di Zahav" que Moché s'est "dressé" contre Hachem. Selon eux, Moché a dit à Hachem : "Maître du monde, c'est à cause de l'argent et de l'or (zahav) que Tu as donné à profusion aux enfants d'Israël, jusqu'à ce qu'ils disent : "daï" (די - c'est assez!) qu'ils ont fait le veau (d'or)."
[Hachem a accepté ces arguments de Moché affirmant que le Ciel était essentiellement responsable du veau d'or par cause de l'excès de richesses accordées]
[guémara Béra'hot 32a]

-> Hachem a gratifié les juifs de tant d'argent et d'or à la sortie d'Egypte qu'ils ont dit : "ça suffit! c'est assez!" (daï). En effet, ils ont emmené dans le désert la richesse "empruntée" aux égyptiens avant leur départ d'Egypte, ainsi que l'énorme butin récupéré sur le bord de la mer après l'engloutissement de tous les égyptiens. [Maharcha]

-> Un homme est en général insatisfait de sa part et désire toujours plus d'argent, car il lui semble toujours avoir des manques.
En effet, nos Sages enseignent : "Un homme ne quittera ce monde qu'avec la moitié de ses désirs dans sa main" (midrach Kohélét rabba 1,13).
Celui qui possède 100 en désirera 200 ; s'il obtient 200, il en désirera 400 ...

=> Comment alors les juifs ont-ils pu dire : "c'est suffisant!" (daï) à la quantité d'argent et d'or qu'ils possédaient (alors que par nature un homme n'est jamais satisfait par ce qu'il a)?

Nous pouvons répondre que la convoitise d'argent et l'insatisfaction permanente de notre situation économique ont pour origine la souillure (zouama) que le serpent (symbole du yétser ara) a communiqué à 'Hava et à ses descendants.
Or, il est dit dans la guémara (Shabbath 146a) que lorsqu'Israël s'est tenu au mont Sinaï, avant le don de la Torah, cette souillure a cessé (puisqu'Israël a retrouvé le niveau d'Adam et 'Hava avant leur faute) et n'est revenue qu'après la faute du veau d'or.

C'est pour cela qu'avant le don de la Torah, ils ont pu dire : "ça suffit (daï) [aux richesses]".
[rav Wasserman - Kovets Biour Aggadot 8,6]

=> On voit de là, à quel point dans sa nature, un homme n'est pas satisfait de ce qu'il a, désirant toujours plus.
Un juif doit travailler son caractère, au point d'en arriver à toujours se satisfaire de ce qu'il a. [tendre vers cet état d'avant la faute de Adam et 'Hava!]

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-> "Car Tu viens en aide à un peuple pauvre et Tu rabaisses les yeux hautains" (Téhilim 18,28)

Selon le rav Moché Feinstein, lorsqu'un homme envie les biens matériels du prochain, c'est une preuve qu'il est mécontent de son sort ; il ressent ainsi une certaine frustration et se sent pauvre et malheureux.
Si au contraire, une personne est satisfaite de la part que Hachem lui a accordée, la pauvreté cesserait d'être ressentie comme une disgrâce.
C'est pourquoi, le roi David dit dans ce verset qu'Hachem rabaissera les yeux envieux pour venir en aide au "peuple" qui se sent pauvre : en élimant l'envie, on l'élimine la "pauvreté" imaginaire.

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La jalousie des talents d'autrui conduit à la dépression :
-> On peut parfois sombrer dans le désespoir en entendant parler d'un grand talent dont on est dépourvu. On peut commencer à se considérer comme rien ...
La dépression commence à obscurcir l'éclat de l'âme. En fait, toute l'identité spirituelle d'une personne devient sombre lorsqu'elle se compare à une autre personne qui possède des talents qu'elle n'a pas.
Il faut donc se renforcer soi-même et ne pas être jaloux de la portion .... de quelqu'un d'autre. Il faut apprendre à être vraiment heureux avec sa propre part.
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 2:330]

La colère : c’est s’autodétruire

+ La colère : c'est détruire notre "moi" le plus intime :

-> La colère est pour le yétser ara, ce qu'est une brèche dans un mur pour un voleur.
[Séfer haMéchalim 76]

-> La colère rend l'homme impur de l'intérieur et de l'extérieur : elle éradique son âme, au point qu'il ne lui reste pas même un ligament dans la sainteté.
[midrach Pin'has]

-> Une personne qui se met en colère déracine et détruit tout ce qui est saint en elle.
Quoiqu'elle ait pu atteindre [en spiritualité], la colère le détruira.
[Rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha - Roua'h haKadech 3]

-> Qui ne protège pas son âme de la colère supprime la Sainteté suprême et instaure à la place les forces du mal (sitra a'hra).
Assurément, un individu en colère se rebelle contre Hachem (qui est en lui) ... il Le met en pièces sous l'effet de sa colère et y fait régner un "dieu étranger".
[Zohar - Tétsavé 182a]

-> La colère a pour effet d'éveiller le grand Accusateur : Essav, c'est-à-dire Edom, à partir duquel s'anime en chaîne [des multitudes] d'Accusateurs qui oppriment et dominent celui qui se met en colère.
Son image divine l'abandonne et il perd son visage d'homme.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Likoutei Etsot p.47]

-> Une personne en colère déracine et détruit tout ce qui est saint en elle, et la passion enflamme le corps.
Elle perd son âme la plus élevée et sainte, qui est alors remplacée par les forces de l'impureté ...
Son âme (néfech) lui est arrachée et remplacée par un dieu étranger.
[Zohar 2:182]

-> En ce qui concerne la colère, mon maître [le Arizal] était extrêmement prudent, plus que pour toute autre faute, car aucune autre faute n'impacte de la sorte l'âme d'une personne.
En effet, lorsqu'une personne se met en colère, l'âme qui est en elle la quitte, et est remplacée par une âme provenant du côté impur ('hits'onim).
[Rav Haïm Vital - rapporté dans le Naguid ouMétsavé - Chaar haYi'houdim]

-> Selon le rav Haïm Vital :
"Mon maître [le Arizal] faisait très attention à la colère, plus qu’à toutes les autres fautes, même quand il se mettait en colère pour une mitsva.
Et quand j’enseignais à mon frère, qu’il ne savait pas aussi bien que je l’aurais voulu et que je me mettais en colère contre lui, même dans ce cas mon maître me le reprochait beaucoup.
Toutes les autres fautes produisent un défaut dans un seul membre [du corps], mais la colère porte atteinte à toute l’âme et la rend impure."

-> "Dans la colère, tu te déchires toi-même" (Iyov 18,4)
Lorsqu'une personne est en colère, elle déchire en morceaux sa sainte âme et la détruit.
Et puisqu'il ne peut pas y avoir de vide, alors l'espace laissé libre est pris par "le côté obscur".
Le Maor vaCémech (paracha Tazria) conclut : "Lorsque les forces de vie d'une personne partent, un esprit d'impureté y entre [à la place]".

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-> Rabbénou Yona note que dans la colère, il y a la rage qui est une tendance animale, faisant perdre toute raison, et causant des dégâts qu'on n'aurait jamais imaginés à tête reposée.

C'est ainsi que le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) enseigne :
"Celui qui est en colère pourrait détruire le monde entier si il le pouvait.
Il est hors de contrôle comme une bête sauvage, et prêt à commettre toutes les fautes du monde si sa colère le mènerait à cela, car il est totalement dominé par sa colère.

Le Séfer haMéchalim dit : "la colère est à l'intelligence, ce qu'est un nuage au soleil".

Une personne a beau être rayonnante de sagesse, la colère va tout recouvrir, ne laissant s'exprimer que sa partie/face sombre, sa folie.
Un tout petit peu de colère suffit à faire perdre la clarté de jugement, d'une quantité considérable de sagesse!

-> "le sot donne libre cours à sa folie" (Michlé 13,16)

-> "Tout celui qui se met en colère ... développe sa sottise"
[Rav Yirmiya de Difti - guémara Nédarim 22b]

-> "La colère est à demeure au sein des fous" (Kohélet 7,9)

-> Le Ram'hal ajoute également : "derrière toute expression de colère se cache le désir inconscient de tuer quiconque contredit notre volonté."

-> Le Sifté 'Haïm enseigne qu'en se mettant en colère, on donne le contrôle de soi-même à notre mauvais penchant, qui en profite alors pour exploiter librement nos mauvaises tendances.

[Durant notre colère, c'est comme donner les clés de son être au yétser ara, et lui dire : "Fais ce que tu veux avec!" Bien évidemment, au final ce sera à nous d'en régler la note, au combien salée! ]

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-> Une personne a beau avoir de très nombreuses mitsvot importantes à son crédit, mais elles sont toutes perdues lorsqu'une âme impure vient remplacer l'âme sainte qui est à l'origine de ces bonnes actions.
Ce processus se reproduit à chaque fois qu'une personne se met en colère.
Et le pire, est que les suppléments d'âmes de tsadikim reçus, lorsque nous avons réalisé une mitsva avec un grand dévouement, sont également perdus.
[Réchit 'Hokhma - Chaar Roua'h haKodech 7]

-> L'ensemble des fautes ne portent atteinte qu'à un seul membre, à l'exception de la colère qui porte atteinte à l'âme toute entière, en la bouleversant intégralement.
En effet, lorsqu'il se met en colère, l'homme voit son âme sainte l'abandonner pour être remplacée par une essence émanent de son écorce [matérielle].
[...]
L'homme colérique ne réussit rien aussi longtemps qu'il détient cette tendance, même s'il est un véritable tsadik dans toutes ses voies. Car par sa colère, un tel individu détruit tout ce qu'il a édifié. Il chasse son âme pure ...
[...]
Tous les efforts qu'un homme aura fournis pour atteindre la sainteté s'évanouissent dès lors qu'il se met en colère, comme si tout ce qu'il a entrepris n'était d'aucune utilité ...

Toutes les fautes (à l'exception de la colère) ne font que porter une atteinte que la téchouva est à même d'effacer, tandis que la colère déchire et supprime notre âme, ce qui entraîne que son préjudice requiert de nombreuses réparations, afin de restaurer sa sainte âme qui lui avait été arrachée.

C'est pour cela qu'on doit être très vigilant à ne pas se mettre en colère, et ce même pour une mitsva."

[Rabbi 'Haïm Vittal - Chaaré Kédoucha - Roua'h haKadech]

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-> Une âme qui a été détruite est tellement difficile à récupérer.
Une personne colérique est constamment en train de détruire ce qu'elle construit, et entraîne le fait que son âme (néchama) la quitte encore et encore.
[Réchit 'Hokhma]

-> Qu'est-ce qui peut être pire que d'être obligé de recommencer de nouveau à partir de zéro, pour récupérer toutes nos mitsvot perdues [par notre colère], a de maintes et maintes reprises?!
La seule façon d'éviter de constamment régresser est de contrôle sa colère.
[le 'Hida - Moreh BeEtzba]

-> Nous nous donnons tellement de mal à être un réceptacle pour la présence divine.
Comment peut-on activement s'engager dans des actions qui entraînent l'exact contraire?
[Rabbi David de Lida]

[d'une certaine façon, ce que l'on pense gagner grâce à notre colère, sera toujours infiniment trop cher payé, par rapporte à ce que nous allons y perdre!

Le Steïpler rapporte que la plaie des grenouilles est appelée au singulier : tséfardéa (Chémot 8,2). Pourquoi cela?
En réalité au début, une seule grenouille est venue, mais à chaque fois qu'un égyptien frappait une grenouille, celle-ci se divisait en 2, entraînant un gain de la colère chez cet égyptien qui continuait à frapper.
L'idée est que la colère aveugle toute logique la plus évidente, et nous conduit à agir de telle façon à aggraver notre situation, en étant prêt à tout perdre!

Notre égo : Plutôt mourir, tout perdre, que de ne pas avoir le dernier mot! => Est-ce que cela en vaut vraiment la peine?]

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-> "Une personne colérique n'acquiert rien dans sa main, si ce n'est sa colère" [guémara Kidouchin 40b]

Rachi commente : il ne gagne rien, mais ne fait que se détruire.

Le Méor Enayim commente : Chaque nuit [après s'être endormi], lorsque l'âme monte en Haut, la Main [Divine] écrit toutes les fautes que cette personne a pu faire durant sa journée.
Cependant, si elle s'est mise en colère pendant ce jour, alors uniquement cette faute est écrite, et rien d'autre n'a besoin alors d'être noté.
En effet, tout est inclut dans la colère, car la colère est ce qui précède et annonce toutes les autres fautes.

C'est pourquoi, la guémara dit qu'elle : "n'acquiert rien dans sa main, si ce n'est sa colère", car cela est tout ce qui sera finalement mis par écrit. C'est l'unique faute pour laquelle Sa Main [Divine] y appose une signature.

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-> Lorsqu'on se met en colère, des anges du mal vont collecter nos remarques et les apporter en-Haut.
Ils disent alors : "Ceci est l'offrande qu'Un-tel nous a offerte!"

Les voix Célestes puissent des cris dans tous les cieux : "Malheur à un-tel, qui a servi des dieux étrangers! Malheur à la personne qui s'est égarée! Bénie est la personne qui arrive à se maîtriser!"
[Zohar Tétsavé 182:1 - rapporté par le 'Hida]

-> Lorsqu'un homme jette un objet sous le feu de sa colère, tous ces préposés du côté du mal s'en emparent.
Ils le hissent et le rapprochent vers ce côté, puis ils s'écrient : "Voici l'offrande d'un tel!"
Cet appel se répand dans tous les firmaments, et l'on proclame : "Malheur à un tel, qui sous l'effet de la colère, a suivi une divinité étrangère et a servi un autre dieu!" [...]

Heureux l'homme qui prend garde ... qui ne chute pas par sa colère dans le gouffre profond dont il ne peut plus remonter.
[Zohar - Pékoudé 263,2]