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Avoir un lev tov = la meilleure des midot

+ Avoir un lev tov = la meilleure des midot :

-> Rabbi Yo'hanan bar Zakaï dit [à ses éminents élèves] : "Allez et identifiez le bon chemin auquel l’homme doit s’attacher". Rabbi Eliézer dit : "un bon œil". Rabbi Yéhochoua dit : "un bon ami". Rabbi Yossé dit : "un bon voisin". Rabbi Chimone dit : "entrevoir les conséquences de ses actes".
Rabbi Eléazar dit : "un bon cœur" (lev tov). Il [Rabbi Yo'hanan bar Zakaï] leur dit : "Les paroles d’Eléazar ben Ara’h m’apparaissent préférables aux vôtres, car les vôtres sont incluses dans les siennes".
[Pirké Avot 2,10]

-> Rabbénu Yona définit : "lev tov" comme ratzon.
Il explique que "ratzon", c'est savlanout, que l'on traduit approximativement par "patience", mais qui, dans notre contexte, est mieux compris comme l'acceptation des autres.
[ le rav Wolbe (Alé Shour - vol.2) explique : la traduction littérale de savlanout est "porter un lourd fardeau" (sovèl). Avoir de la savlanout signifie que vous "portez" le fardeau que l'autre personne vous impose par un comportement ou des manières qui ne sont pas à votre goût, et que vous ne le "laissez pas tomber" même lorsque cela devient extrêmement difficile et désagréable. ]

Il dit qu'une personne qui possède ce trait de caractère : "n'est pas colérique, reste loin de la colère et répond calmement. Même lorsque quelqu'un lui fait du mal, il supporte le mal sans se venger et ne se plaint jamais ; il ne dit que des choses douces et agréables".

Rabbénou Yona explique que la mida (qualité) du "lev tov" est celle qui mène à la perfection dans toutes les autres middos.
Nous pouvons comprendre pourquoi une personne ayant un lev tov sera un bon ami et un bon voisin. Cependant, pourquoi cela devrait-il en faire une personne généreuse?
Rabbénou Yona écrit : "S'il a renoncé à son corps et à son âme pour le bien d'autres personnes, pour désirer ce qu'elles désirent et faire tout ce qu'elles souhaitent, il est certain qu'il sera prêt à renoncer à son argent pour elles".

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles une personne insultée ou blessée peut ne pas riposter. Il se peut qu'elle ne veuille pas que la tension persiste. Elle peut avoir peur que l'agresseur se venge. Ou peut-être est-ce pour une raison plus noble, elle ne veut pas s'abaisser au niveau de son adversaire.
Bien que chacune de ces raisons soit très louable, elle ne constitue pas le niveau élevé du savlanout.
La raison pour laquelle le savlan ne réagit pas lorsqu'il est insulté est qu' "il a renoncé à son corps et à son âme pour le bien des autres, pour vouloir ce qu'ils désirent et pour faire tout ce qu'ils souhaitent". Le savlan est un maître du 'hesed.
Son intérêt dans la vie est de se soucier des autres et de faire tout ce qu'il peut pour leur bien. Il a perfectionné cette mida à tel point qu'il est même prêt à avaler une insulte parce qu'il sait qu'en ce moment, le désir de l'offenseur est de s'en prendre à lui. Si cela peut aider à soulager l'offenseur de son stress et de sa colère, le savlan est heureux de l'aider.

[ cela ne signifie pas que l'on doive se laisser piétiner ou céder à quiconque n'est pas d'accord avec soi ou nous blesse, mais plutôt que l'on dispose d'une base solide à partir de laquelle on peut réagir de manière sensée et réfléchie à une situation, au lieu de s'emporter comme on le fait habituellement après un commentaire ou une action offensante. [voir Alé Shour - vol.2 ]

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+ Hachem en tant que Savlan :

-> Hachem agit également avec la mida du savlanout.
Le Tomer Dévorah (ch.1) écrit que le savlan est le premier des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem :
"Rien n'est caché à Hachem et il ne se passe pas un instant sans qu'une personne ne soit soutenue et maintenue en vie par Hachem. Ainsi, au moment même où une personne commet une faute contre D., Hachem Lui-même lui donne la vie et la capacité d'accomplir cet acte.
Alors qu'elle faute en utilisant la force qu'Hachem lui donne, Hachem ne s'abstient pas de lui en donner davantage. Au contraire, Hachem est sovel, Il agit avec savlanout, pour continuer à lui donner la vie et la force ... C'est pour cette raison qu'Hachem a mérité le titre de "Kel eré'h apayim" (roi qui est très patient)."
[Hachem nous donne la vie (malgré que selon la Rigueur stricte nous pourrions mériter la mort), et va même nourrir les anges Accusateurs que nous avons créés par nos fautes, dans l'attente que nous fassions éventuellement téchouva.
Nous devons prendre exemple du "comportement" d'Hachem, pour agir de même. La nature humaine est opposée à la savlanout (lorsque nous égo est atteint), ainsi tout effort pour davantage supporter un "affront" d'autrui est une victoire! ]

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+ Les disciples de Rabbi Akiva

-> L'une des périodes les plus sombres de l'histoire juive fut celle où les 24 000 disciples de Rabbi Akiva périrent pendant le compte du Omer. Chaque année, jusqu'à aujourd'hui, les juifs observent de nombreuses halakhot de deuil pendant le Omer, en souvenir de cette tragédie.
Quelle est la cause de cette punition sans précédent infligée à tant de grands érudits?

La guémara (Yebamot 62b) explique qu'ils sont morts parce que "ils ne s'accordaient pas d'honneur" (chélo nahagou kavod zé lazé).
Cependant, le midrach (Béréchit rabba 61:3) propose une raison différente pour leur mort, à savoir "ils avaient tsarout ayin (étroitesse de l'oeil) l'un pour l'autre".
Le midrach poursuit en disant que lorsque Rabbi Akiva a formé un 2e groupe de disciples pour reconstruire la Torah, il les a avertis de ne pas suivre l'exemple du premier groupe qui était affligé de tsarout ayin.

Pourquoi le midrach ne mentionne-t-il pas le fait de ne pas s'honorer les uns les autres, raison invoquée par la guémara pour expliquer leur mort?

Le rav de Ponevitch répond que la guémara mentionne la faute visible à l'œil nu, ils ne se sont pas suffisamment honorés les uns les autres. Comment était-il possible que des érudits de la Torah aussi remarquables ne se traitent pas avec le plus grand respect?
Dans le midrash, Rabbi Akiva révèle la source d'un tel comportement. Il leur montre qu'au plus profond de leur personnalité, ils étaient affligés d'un léger défaut de tsarout ayin (étroitesse de l'œil) qui s'est développé au fil du temps jusqu'à s'exprimer par un manque de respect pour les autres.

[ il est important de se rappeler que chaque fois que nous trouvons dans le Tana'h ou chez nos Sages des critiques à l'égard de grands personnages, elles correspondent à leur niveau élevé et ne doivent pas être comprises à notre niveau de compréhension limité. Nos Sages nous disent qu'Hachem est plus exigeant avec les grands tsadikim et qu'il attend d'eux une perfection totale. Même s'ils ont fait quelque chose qui ne contenait qu'une faible trace de faute (ce qui, pour une personne ordinaire, serait considéré comme si elle n'avait rien fait de mal), le tsadik est sévèrement fustigé.
Rabbénou Yona donne l'exemple d'une femme qui utilise un miroir grossissant pour voir et enlever toute petite trace de saleté sur son visage, même si elle est à peine visible à l'œil nu. ]

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+ Tsarout ayin (l'étroitesse de l'œil) :

=> A quoi ressemble la mida de tsarout ayin?
Le rav 'Haïm Friedlander la définit comme suit : "On ne peut tolérer qu'une autre personne ait des choses qui nous réussissent. On a l'impression que tout ce que l'autre personne a, a été pris sur ce qui nous revenait de droit. Comme on se sent constamment menacé par l'autre personne et que celle-ci nous prend ce qui nous est dû, on est incapable de l'honorer".

-> La Tsarout ayin est l'exact opposé de la savlanout.
La personne atteinte de savlanout cherche à s'assurer que l'autrui, même celui qui l'a insultée, a tout ce dont il a besoin, et elle est prête à sacrifier du temps, de la force et de l'argent pour y parvenir.

Le tsar ayin, quant à lui, est contrarié par le fait que quelqu'un d'autre ait quelque chose de bien parce qu'il a l'impression d'avoir perdu ce qu'il méritait. Cela l'irrite et le met en colère, à tel point qu'il ne peut physiquement se résoudre à traiter l'autre personne avec la décence et le respect les plus élémentaires, même si cette personne ne lui a absolument rien fait.

Rabbénou Yona enseigne que la mida de savlanout mène à la grandeur dans toutes les midot.
Le rav 'Haïm Vital déclare que de bonnes midot permettent d'accomplir facilement toutes les mitsvot.
Il s'ensuit qu'une personne ayant la mida de tsarout ayin s'éloigne de la grandeur. Elle n'atteindra jamais la perfection en matière de midot et de Torah ; au contraire, ses midot se détérioreront jusqu'à la disparition de la Torah dans sa vie.

Pour reconstruire la Torah au sein du peuple juif, Rabbi Akiva devait s'assurer que les fondations sur lesquelles il allait construire étaient parfaitement saines.
C'est pourquoi il avertit le nouveau groupe d'éradiquer toute trace de tsarout ayin, faute de quoi il ne serait jamais en mesure de redonner à la Torah toute sa grandeur.
[d'où ses paroles : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, la règle fondamentale de la Torah". Il a exhorté ses nouveaux disciples à exceller dans leur mitsvot avec autrui afin d'assurer la résurgence et la survie de la Torah.]

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-> Il est interessant de constater que Rabbi Akiva possédait ce trait d'excellence dans le bén adam la'havéro dès son plus jeune âge et qu'il est ainsi devenu le chef du peuple juif.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte qu'Akiva était un simple berger travaillant pour le très riche Kalba Savoua.
Ra'hel, la fille de Kalba Savoua, remarqua qu'Akiva possédait une tsniout (modestie) extraordinaire et qu'il était "ma'ali", ce qui, selon le Maharcha, signifie qu'il était agréable et serviable avec tous ceux à qui il avait affaire.
Ra'hel lui proposa de l'épouser à condition qu'il aille à la yéchiva pour étudier la Torah, même si elle savait que cela lui vaudrait la colère de son père.

En effet, Kalba Savoua était tellement contrarié qu'elle ait choisi d'épouser un ignorant plutôt qu'un illustre talmid 'hakham, comme lui, un homme puissant et influent, s'attendait à avoir comme gendre, qu'il fit le serment que le nouveau couple ne bénéficierait d'aucune de ses richesses.
C'est ainsi qu'Akiva et Ra'hel vécurent dans une grande pauvreté. Cependant, il alla à la yéchiva et revint des années plus tard comme l'un des plus grands leaders de la Torah que le peuple juif ait jamais eu.

D'où vient tout cela?
Ce n'est pas son génie de la Torah qui en est à l'origine. C'est plutôt Ra'hel qui a remarqué ses extraordinaire midot tovot et bén adam la'havéro (attitude avec autrui).
Elle vit qu'il possédait les matériaux bruts qui cachaient une grandeur infinie dans la Torah et fut tellement convaincue qu'une telle personnalité pouvait devenir un géant de la Torah qu'elle renonça à la vie de luxe et de célébrité qui lui était destinée.
En effet, elle connaissait le principe fondamental selon lequel les midot tovot sont la clé du succès dans le judaïsme, et à ce jour, le peuple juif récolte les fruits de sa sagesse.
[nous avons vu que : la mida de savlanout mène à la grandeur dans toutes les midot. ]

[rav Avraham Tabor]

Le corps et l’âme

+ Le corps et l'âme :

-> Le Tour explique les mots "oumafli laassot" (et agit merveilleusement - bénédiction de acher yatsar) en se basant sur le midrash (Béréchit rabba 81:3) : "Car Tu es grand et Tu fais des merveilles" :
"L'homme est comme un ballon rempli d'air. Si le moindre trou était fait dans un ballon, tout l'air s'échapperait. L'homme est couvert de trous, mais tout l'air reste à l'intérieur. Il s'agit là d'un acte merveilleux d'Hachem."

-> Le Darké Moché explique que la merveille de la création de l'homme est l'union du corps et de l'âme :
"Il me semble que "oumafli laassot" fait référence à l'âme qui est placée dans le corps. C'est une merveille étonnante qu'un être spirituel du Ciel puisse exister sous la forme physique du corps, qui est fabriqué à partir du monde inférieur.
Si une partie du corps est malade, l'âme ne peut pas remplir sa fonction, qui est de s'engager dans des questions spirituelles et intellectuelles. La douleur du corps la distrait.
C'est pourquoi nous disons : "rofé 'holé kol bassar" (Hachem guérit la maladie de toute chair) et par conséquent, "oumafli laassot" (Il maintient le lien merveilleux entre le corps et l'âme).
C'est dans cet esprit que nos Sages ont placé la bénédiction "Elokaï néchama" (qui fait référence à la descente de l'âme) immédiatement après acher yatsar (qui fait référence à l'union du corps et de l'âme)."

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-> L'âme spirituelle a été jointe au corps physique, afin de guider le corps dans le service d'Hachem, comme nous le voyons dans le Zohar ('hadach 35b,40b) :
"L'âme vient d'un lieu saint afin d'illuminer le corps sombre, de le guider sur le droit chemin pour servir le Créateur et accomplir Sa volonté. Ainsi, elle pourra venir demain (dans le monde à venir) et réclamer sa récompense.

Venez et voyez. Le verset dit à propos de l'homme : "Il n'est pas bon pour l'homme d'être seul. Je lui ferai une aide à côté de lui" (Béréchit 2,8).
Rabbi dit que cela fait référence à l'âme, qui l'aide en le guidant sur les voies de son Créateur. Il est écrit à ce sujet : "Celui qui vient se purifier est assisté" (Shabbath 104a ; Yoma 38b).
Rabbi Yaakov bar Idi dit : Toutes les âmes des justes sont taillées sous le Trône de gloire, afin de guider leur corps comme un père guide son fils. Sans l'aide de l'âme, le corps serait incapable de connaître ou d'accomplir la volonté du Créateur.
Comme le dit Rabbi Abahu, l'âme enseigne et guide l'homme sur le droit chemin."

-> Le Ramban (Torat haAdam - fin chcar haguémoul) explique :
"L'aspiration principale de tous ceux qui espèrent en Hachem est le monde à Venir, dans lequel le corps deviendra comme l'âme, et l'âme embrassera la sagesse surnaturelle comme elle le faisait dans le Gan Eden, qui est le monde des âmes.
Elle dépassera ce niveau et atteindra un niveau de sagesse encore plus élevé, qui perdurera pour l'éternité."

-> Selon le Zohar (I, 113b-114a) :
"Rabbi Pin'has déclare qu'à l'avenir, Hachem accordera la beauté aux corps des justes, comme la beauté d'Adam dans le Gan Eden, comme il est écrit : "Hachem te guidera à tout moment ... et tu seras comme un jardin saturé" (Yéchayahou 58,11).
Rabbi Lévi dit que pendant que l'âme attend dans les hauteurs (suite au décès), elle est nourrie par la lumière d'En-Haut et s'y habille.
Lorsqu'elle réintègrera le corps dans le futur, elle le fera avec cette même lumière. Alors le corps brillera de l'éclat du firmament, comme il est écrit : "Les sages brilleront de l'éclat du firmament" (Daniel 12,3).
L'humanité atteindra alors la connaissance parfaite."

-> Le Aboudraham (Birkot haChakhar) cite la Riva selon laquelle c'est pour cette raison que les bénédictions s'adressent à Hachem à la fois à la 2e et à la 3e personne :
"Hachem est à la fois révélé et caché. Il est révélé par Ses actes, mais sa divinité est cachée.
Il en va de même pour l'âme, qui est à la fois révélée et cachée. C'est pourquoi l'âme bénit Hachem en termes directs ("Vous") et indirects ("Il").
Une bénédiction est dite avec les mots de la bouche et les pensées du cœur. Les pensées sont cachées, mais la voix est entendue. L'homme est une combinaison de corps et d'âme.
Dans son âme, il est digne d'être attaché à son Créateur et de se tenir devant Lui à tout moment.
Cependant, son corps l'en empêche. C'est pourquoi les bénédictions sont dites en utilisant à la fois des termes directs (2e personne) et cachés (3e personne).

Si une personne s'en remet à Hachem et a confiance en Lui, elle est protégée de tous les problèmes et de tous les maux.
La Providence (hachgakha) d'Hachem est constamment sur lui, comme il est écrit : "L'œil d'Hachem est sur ceux qui Le craignent, et sur ceux qui espèrent en Sa bonté" (Téhilim 33,18).
Hachem veille sur lui, et toutes les questions de sa vie sont supervisées directement par Hachem.
[rav Yaakov Sakili - élève du Rachba - Torat haMin'ha 13]

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-> Si une personne a confiance en Hachem, elle est constamment entourée par l'attribut de bonté d'Hachem qui pourvoit aux besoins du monde entier, comme il est écrit : "Celui qui a confiance en Hachem est entouré de bonté" (Téhilim 32,10).
Hachem lui fournira la bonne source de subsistance. Hachem ne manque pas de ressources, comme nous le constatons avec Eliyahou pour qui les corbeaux ont apporté de la nourriture, et les 100 prophètes cachés dans des grottes pour qui Ovadiah a pourvu.
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - Avél]

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-> "C'est la bénédiction d'Hachem qui apporte la richesse, et l'inquiétude n'y ajoute rien" (Michlé 10,22)
Ce verset enseigne un principe important du bita'hon. La "bénédiction d'Hachem" qu'une personne reçoit dépend du niveau de son bita'hon. Elle apporte la richesse sans souci ni labeur.
Notre responsabilité est de travailler (hichtadlout) juste assez pour créer le canal par lequel Hachem enverra sa bénédiction.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra]

-> Au sujet de la hichtadlout, il est à rappeler les paroles du Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.21)
Les soucis de ce monde détournent une personne de sa quête de piété ... Une personne peut éviter ces distractions grâce au bita'hon. Elle peut confier son fardeau à Hachem en sachant qu'Hachem ne lui permettra jamais de manquer de ce qui a été décrété pour elle, comme nous le disent nos Sages : "Tous les moyens de subsistance d'une personne pour l'année entière sont décrétés pour elle à Roch Hachana" (guémara Bétsa 16a) et "Personne ne peut enlever à une autre personne ne serait-ce qu'un cheveu de ce qui a été décrété pour elle" (guémara Yoma 38b).

Selon ce principe, une personne devrait pouvoir s'asseoir et ne rien faire pour gagner sa vie, et le décret relatif à ses moyens de subsistance serait toujours respecté. Or, ce n'est pas le cas, puisque nous sommes soumis au châtiment suivant : "C'est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain" (Béréchit 3,19).
L'homme est obligé de faire un effort pour assurer sa propre subsistance, puisque tel est le décret du Roi. C'est comme une taxe imposée à l'ensemble de la race humaine, à laquelle on ne peut se soustraire.
Nos Sages nous disent à ce sujet : "De peur qu'une personne ne pense qu'elle peut rester assise et ne rien faire (et recevoir quand même la bénédiction d'Hachem), le verset dit : 'Hachem, ton D., te bénira dans tout le travail de tes mains que tu fais' (Réé 14,29).

Nous sommes obligés de faire nos propres efforts pour gagner notre vie, mais ce n'est pas vraiment ce qui nous aide. Par conséquent, une fois qu'une personne a fait son effort, elle a rempli son obligation et créé une opportunité pour que la bénédiction du Ciel descende sur elle. Elle n'a pas besoin de consacrer jour et nuit à d'autres efforts.

Les juifs – la nation bien-aimée d’Hachem

+ Les juifs - la nation bien-aimée d'Hachem :

-> Esther dit : "Tu es le Saint, trônant au milieu des prières d’Israël. " (ata kadoch yochev téhilot Israël - Téhilim 22,4).
Elle voulait ainsi rappeler la bonté dont Hachem a fait preuve à l'égard des Bné Israël depuis qu'il nous a choisis comme Sa nation préférée et qu'Il nous a élevés au-dessus des autres peuples.

Le choix des mots qu'elle utilise pour qualifier Hachem de "Saint" et de "trônant au milieu des prières d'Israël" peut être compris sur la base de la guémara ('Houlin 91b), qui affirme que les anges prononcent le nom d'Hachem après trois mots, comme il est écrit : "Les anges s'appellent l'un l'autre et disent : "Saint, saint, saint, Hachem des armées "(Yéchayahou 6,3), alors que les juifs prononcent Son Nom après seulement deux mots, comme il est écrit : "Shéma Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un" (Vaét'hanan 6,4).
De plus, lorsque nous faisons des bénédictions, nous nous adressons directement à Hachem : "Béni sois-Tu" (barou'h ata), alors que les anges s'adressent à Lui à la troisième personne : "Bénie soit la gloire d'Hachem depuis son lieu" (barou'h chem kévod Mal'houto).
Cela aussi est un signe de l'amour particulier qu'Hachem porte aux Bné Israël, qui transcende son amour pour toute autre création.

Le midrach (Bamidbar rabba 12:3) affirme également que Hachem a choisi d'habiter parmi les juifs, alors que "les Cieux et les Cieux supérieurs au-dessus des Cieux ne peuvent Te contenir" (achamayim ouchémé achamayim lo yé'halkélouhou - Divré haYamim II 2,5).
Hachem a, pour ainsi dire, "contracté" Sa gloire afin d'habiter parmi les juifs, dont il est écrit : "Il habite dans l'abri caché du Suprême" (Téhilim 91,1).

Nos Sages (Yérouchalmi Taanit 2:6) nous disent également que les descendants d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov sont appelés "Israël", car Hachem voulait que nous ayons un nom dans lequel Son propre Nom, Kél, apparaisse.
Il a ainsi montré que, tout comme Il est éternel, le peuple juif l'est aussi. Nous ne serons jamais détruits.

Nos Sages expliquent cela par la parabole d'un roi qui possédait de nombreux coffres remplis de ses biens. Pour tous ses grands coffres, il avait de grandes clés. Cependant, le plus petit coffre de tous contenait ses bijoux les plus précieux. La clé de ce coffre était également petite et le roi avait peur de la perdre. C'est pourquoi, plutôt que de la laisser avec ses autres grandes clés, il la suspendit à une corde autour de son cou.

De même, le peuple juif est le joyau le plus précieux d'Hachem. Il a confié les autres nations à leurs divers Anges Gardiens/Tutélaires, mais en raison de Son amour pour le peuple juif et de Sa crainte de voir ce minuscule trésor se perdre parmi les nations géantes, Il nous a attachés à Lui-même, comme il est écrit : "Vous qui êtes attachés à Hachem, votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - le Abir Yaakov]

La Providence d’Hachem sur la Création

+ La Providence d'Hachem sur la Création :

-> Le Rambam (commentaire Michna - intro à Sanhédrin - chap.10) écrit à ce sujet :
Hachem connaît toutes les actions de l'homme.
Hachem connaît tous les actes de l'homme. Il ne laisse rien passer.
Ceci est contraire à la fausse croyance selon laquelle Hachem a d'abord créé le monde et Il l'a ensuite abandonné.
Au contraire, les versets affirment : "Tes conseils sont grands et Tes plans sont nombreux. Tes yeux observent toutes les voies de l'humanité" (Yirmiyahou 32,19) ; "Hachem a vu que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre" (Béréchit 6,5) ... Tous ces versets prouvent ce principe.

-> Ailleurs, le Rambam (Moré Névou'him 3:7) développe cela :
De nombreux versets explicites de la Torah montrent comment Hachem observe toutes les actions de l'humanité : "Il crée leurs cœurs comme un seul être et comprend toutes leurs actions" (Téhilim 33,15) ; et "Ses yeux sont sur les chemins de l'homme, et Il voit chacun de leurs pas" (Iyov 34,21).

-> Une personne qui se souvient qu'Hachem veille toujours sur elle s'abstiendra de fauter, comme l'écrit le Rama dans ses premiers mots sur le Choul'han Aroukh (OH 1:1) :
"Je fixe constamment mon regard vers Hachem (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) = c'est le principe général de la Torah et l'une des qualités des justes qui marchent devant Hachem. Une personne ne s'assoit pas, n'agit pas et ne se conduit pas lorsqu'elle est seule chez elle de la même manière que lorsqu'elle se trouve devant un grand roi. Elle ne parle pas non plus librement comme elle le souhaite parmi sa famille et ses amis, comme elle le ferait devant un roi.
C'est encore plus vrai lorsqu'une personne prend à cœur de réaliser que le Grand Roi, Hachem, remplit la terre entière de Sa gloire. Hachem se tient au-dessus de lui et observe toutes ses actions, comme il est écrit : "Quelqu'un peut-il se dissimuler dans une cachette, et Je ne le verrai pas?" (Yirmiyahou 2,24).
Avec cette prise de conscience, il sera immédiatement inspiré par l'admiration, la soumission et la crainte d'Hachem, et aura honte (de fauter) devant Lui.

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-> Nos commentaires expliquent qu'il existe 2 types de hachgakha (Providence divine). L'une est une hachgakha générale sur toute la création. L'autre est une hachgakha spécifique sur chaque détail de la création.
Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Hachgakha) écrit :
Le prophète Yirmiyahou (v.32,19) a décrit la hachgakha d'Hachem sur l'humanité de deux manières : la générale et la spécifique, comme il est écrit : "Tes conseils sont grands et Tes plans sont nombreux" = se référant à la hachgakha générale sur toute la création, et "Donner à chacun selon son chemin et le fruit de ses actions" = se référant à la hachgakha spécifique sur les actions de chaque personne.

Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi nos bénédictions (barou'h ata Hachem Elokénou) se réfèrent à Hachem à la fois à la 3e et à la 2e personne (puisqu'il y a un aspect par lequel Il semble guider nos vies de loin, comme s'Il n'était pas présent, et un autre aspect par lequel nous pouvons ressentir Son interaction directe avec nous).

Cela contredit l'opinion erronée de ceux qui disent qu'étant donné que l'homme est si bas et Hachem si grand, Hachem n'observe pas les basses actions de l'homme. Au contraire, nous voyons qu'Hachem observe directement toutes les actions de l'homme, pour le guider sur le chemin de la justice et le réprimander pour ses fautes.

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-> Il est important non seulement de reconnaître cette vérité dans notre esprit, mais aussi de sentir dans notre cœur qu'Hachem surveille constamment nos moindres actes et supervise tout ce qui nous arrive. Le Zéra Kodech (Toldot) écrit à ce sujet en commentant les paroles du roi David : "Hachem est mon berger, je ne manquerai de rien" (Téhilim 23,1) :
Une personne doit toujours être consciente de la présence d'Hachem devant elle, craindre Hachem et Le remercier pour toutes les bontés qu'Il lui accorde constamment, d'une manière qui lui est révélée et d'une manière qui lui est cachée.
Nos Sages (guémara Yoma 22b) nous disent : "Une personne dont le Maître l'assiste ne souffre jamais et n'a jamais besoin de s'inquiéter". C'est pour cela que le roi David a prié, afin de ne jamais perdre de vue qu'Hachem est son berger et qu'Il a toujours pris soin de lui tout au long de sa vie.

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-> Le bita'hon permet de voir le monde tel qu'il est réellement.
Le 'Hovot haLévavot (intro au chaar habita'hon) écrit :
"Aucune cause sur terre ne peut ajouter ou retrancher à ce qui a été décrété sur une personne par Hachem"

Il est expliqué dans le Réchit 'Hokhma (chaar haYira 7:12) que lorsqu'une personne faute, elle endommage une partie de son âme, en fonction de la faute et du membre avec lequel elle a fauté.
En effet, de même qu'il y a 248 membres et 365 nerfs physiques, il y a un nombre similaire de "membres" et de "nerfs" dans l'âme spirituelle, correspondant aux 613 commandements. [Chaaré Kédoucha 1:1]
C'est la raison pour laquelle le résultat d'une faute est appelé un "vide" dans l'âme (midrach Téhilim 51), car ce membre spirituel particulier devient vide de sa sainteté, et le vide qui s'ensuit est occupé par une force extérieure racha (mauvaise/impure), qui demeure jusqu'à ce que l'âme soit purifiée dans le guéhinam, si la personne ne s'est pas repentie [de son vivant].

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,28]

Un acte de bonté que nous accomplissons aujourd'hui est comme une graine qui fleurira au moment le plus bénéfique, soit pour nous, soit pour un futur descendant.
[rav Shimshon Raphael Hirsch]

Servir Hachem pour Lui donner du plaisir, c’est mériter Ses bontés infinies, et non limitées

+ Servir Hachem pour Lui donner du plaisir, c'est mériter Ses bontés infinies, et non limitées :

-> Au sujet de la gloire future du peuple juif, il est écrit : " la reine se tient à ta droite, parée de l’or d’Ophir" (Téhilim 45,10)

Nos Sages (guémara Roch Hachana 4a) disent : "Parce que la Torah est aussi chère au peuple juif que les relations intimes le sont aux nations du monde, vous avez mérité comme récompense l'or d'Ophir".
Ce passage du Talmud est difficile à comprendre. Pourquoi le peuple juif devrait-il être récompensé de cette manière spécifique? Les nations non juives recherchent également d'autres types de plaisir (que celui des relations intimes).

Lorsqu'une personne pense à certains désirs, qu'il s'agisse de relations intimes ou de tout autre plaisir physique, elle devrait réfléchir à ce qui suit : Ce plaisir particulier a été créé par D., et tout ce que D. a créé, Il l'a créé pour Sa gloire (Pirké Avot 6,11). C'est son objectif et sa raison d'être.
Pour toute chose, son but et son objectif sont toujours plus grands qu'elle-même.

Si c'est le cas, la personne doit penser : "Pourquoi devrais-je désirer quelque chose d'insignifiant, qui est éphémère et disparaît? Ne serait-il pas préférable pour moi de servir Hachem, de L'aimer, Lui qui est la raison d'être de toutes choses?
De plus, même si j'obtiens le plaisir que je désire, je ne pourrai en jouir qu'une seule fois à la fois. Mais lorsque je sers D. avec ardeur et exubérance, je peux en un instant goûter à tous les plaisirs, car Il est le plaisir qui englobe tout".

C'est ainsi qu'une personne peut maîtriser son penchant et s'élever du plus bas au plus haut des niveaux.

Bien que cette technique soit efficace, ce n'est pas la façon idéale de servir Hachem. En effet, la personne qui agit ainsi se sert elle-même d'une certaine manière, en considérant son propre plaisir et le bonheur qu'elle tire du service de D.
La meilleure façon de servir Hachem est de lui faire plaisir : que D. se réjouisse de son œuvre, qu'Il se réjouisse du service de ses enfants, tout comme un père se réjouit de son fils intelligent.
Comme le dit le verset : "Mon fils, si ton cœur est devenu sage, mon cœur aussi se réjouir" (Michlé 23,15).
Il dit aussi : "Réjouis toi, D., de ton œuvre" (Téhilim 104,31).

Normalement, les désirs physiques/matériel sont généralement des choses qui procurent du plaisir à une personne, faisant d'elle un bénéficiaire de ce plaisir.
Tous les plaisirs physiques sont temporaires et finissent par disparaître, montrant ainsi leur inutilité.
Le plaisir que procurent les relations intimes, en revanche, est exactement l'inverse.
Dans ce cas, c'est l'homme qui donne et la femme qui reçoit. L'homme tire son plaisir de ce qu'il donne à la femme, et malgré le fait qu'il soit celui qui donne, il reçoit du plaisir.

Telle est l'intention du passage talmudique susmentionné : "Parce que la Torah est aussi chère au peuple juif que les relations intimes le sont aux nations du monde, vous avez mérité comme récompense l'or d'Ophir".
Dans les relations intimes, celui qui donne éprouve du plaisir à donner. De même, l'étude de la Torah et le service d'Hachem, sont précieux pour le peuple juif, car leur principale façon de servir D. est de donner, d'accorder le bonheur et le plaisir à D.

Lorsque l'on sert D. de la première manière, nous recevons facilement l'aide divine.
En revanche, lorsqu'on sert D. de la seconde manière, l'aide divine lui nous parvient plus difficilement, au prix d'efforts considérables.

[ => ainsi, lorsque nous servons Hachem dans un but de recevoir Sa bienveillance/bontés, la bienveillance que nous recevons est limitée.
En revanche, lorsque nous servons Hachem pour Lui donner du plaisir, la bienveillance/bontés que nous recevons de D. à ce titre est infinie. ]

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-> Une personne peut recevoir une récompense proportionnelle à sa capacité de recevoir et à sa stature. Dans ce cas, chacun reçoit différemment de l'autre, car la capacité de recevoir de chacun dépend de sa préparation.
Cependant, il arrive que D. donne de manière disproportionnée par rapport à la préparation, selon Son désir inné, qui dépasse la capacité de réception de la personne.

Or, lorsqu'une personne saisit le niveau supérieur du service divin, c'est-à-dire qu'elle sert Hachem uniquement pour accomplir la volonté de D. (pour Lui donner du plaisir), elle peut obtenir une bienveillance/bonté illimitée de la part d'Hachem. [et non limité à ses actes]
De même que D. est infini, de même Sa volonté est infinie ...
Mais pour atteindre ce niveau élevé, il faut d'abord commencer par le niveau le plus bas, celui de la foi (émouna) de base. Ensuite, on peut compléter cette foi par une compréhension intellectuelle, en vertu de laquelle on réalise qu'il ne doit servir Hachem que pour Lui plaire [Lui faire plaisir].

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,28]

La émouna est le cœur du corps spirituel, injectant la vie dans toutes les autres mitsvot.
[Maharcha]

Les mistvot = donner de la joie, de la fierté à Hachem

+++ Les mistvot = donner de la joie, de la fierté à Hachem :

+ Hachem est fier de nous à chaque pas que nous faisons vers Lui :

-> Chaque juif doit constamment s'attacher à un comportement vertueux et droit afin de satisfaire D.
L'intention est que nous devons suivre le droit chemin afin que Hachem soit fier de nous.

Mais en réalité, cela semble difficile à comprendre. Quelle est l'importance du culte humain pour D.? N'a-t-il pas de nombreux anges célestes qui le louent? Leur service n'est-il pas supérieur au nôtre?

La réponse est que oui, c'est vrai, mais c'est en fait la raison principale pour laquelle D. choisit la nation juive : bien qu'ils soient au niveau le plus bas de la conscience divine, ils surmontent néanmoins ce handicap et persistent à Le servir.
Bien qu'une personne puisse être la plus petite des petites (même le plus grand tsadik ne connaît rien en rapport à l'infinité divine), elle sert néanmoins D., ... et notre conduite droite est une source de fierté pour Hachem.
Lorsqu'une personne garde cela à l'esprit et sert D. dans ce but, elle fait plaisir à D. et précipite un flot de bontés divines vers tous les mondes.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,10]

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=> Nous devons constamment avoir en tête que Hachem prend plaisir à l'accomplissement des mitsvot de chaque juif, et ce plaisir suscite de Sa part une génération de flux de bontés dans les mondes.
[nous ne devons pas croire notre yétser ara en pensant que nous ne valons rien, que nous n'avons pas tant d'importance aux yeux d'Hachem, car au contraire si nous sommes bas spirituellement et que malgré tout nous faisons de notre mieux pour D., alors cela a encore plus de valeur et est encore plus apprécié pour Hachem.
Nous devons être certain que : Hachem prend du plaisir et est tellement fier de moi! (à l'image d'un enfant qui tombe souvent, malgré tout ses parents sont tellement fiers et heureux de le voir marcher de SON mieux qu'il peut.) ]

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-> "Le peuple juif assure la subsistance de leur Père céleste" [Zohar 3:7b]

-> La subsistance que le peuple juif fournit à Hachem est le plaisir, car comme on le sait, D. reçoit du plaisir du service du peuple juif.
Hachem aspire constamment à éprouver du plaisir par le service du peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Toldot 27,28]

[nous disons : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = de même que chaque juif est unique, de même chaque juif doit se sentir responsable d'apporter une "nourriture" unique de plaisir à son papa Hachem.
Du plus grand tsadik au plus grand racha, nous avons tous une façon unique de préparer de la subsistance pour D., pour Lui donner de la force et de la joie. Toute pensée contraire est l'œuvre de notre yétser ara.
Précision importante : évidemment que Hachem est infini, hors du temps et n'a besoin de rien. Ce n'est qu'une réalité avec notre perception limitée (bien que reçue de façon 'prophétique' par nos Sages), pour appréhender la relation si particulière qu'il y a entre Hachem et chaque juif. Cela doit nous remplir de fierté et de joie d'être juif(ve), et conscients de cet amour infini de D. à notre égard, nous pousser à agir au mieux selon Sa volonté. ]

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-> "Le peuple juif fait vivre son Père qui est aux cieux" (Zohar 3:7b).
Mon maître, le Maggid de Mézéritch explique :
Le plaisir est appelé "subsistance", et Hachem reçoit du plaisir du service divin du peuple juif, qui donne ainsi du plaisir à Son Père céleste.

Cette idée est évoquée dans le verset "et il produira des mets royaux" (Vayé'hi 49,20).
Celui qui mérite de servir Hachem avec un amour total, un amour de plaisirs, "produira des délices royaux", c'est-à-dire qu'il fera plaisir à D., qui "se réjouira de Son œuvre" (yisma'h Hachem bémaassav - Téhilim 104,31).
[il "nourrira" ainsi D., pour ainsi dire. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,20]

=> Hachem se réjouit à chaque fois qu'une juif fait Sa volonté!
En ce sens, nous pouvons nous réjouir de faire les mitsvot car par cela on fait plaisir à papa Hachem!

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-> Il y a 2 formes d'éveil : un éveil d'en bas, c'est-à-dire l'initiative de l'homme pour s'approcher du Divin, et un éveil d'en haut. L'éveil d'en haut signifie que D. éveille ses créatures pour qu'elles fassent Sa volonté. Mais l'homme n'est pas éveillé par lui-même. C'est plutôt Hachem, dans Sa bonté, qui éveille ses créatures.
Cette notion, que D. réveille l'homme, n'est pas comprise. Où l'homme a-t-il le mérite d'être réveillé d'en haut alors qu'il n'a pris aucune initiative?

Le principe est le suivant : chaque fois qu'une personne accomplit une mitsva avec un véritable désir et une grande excitation, elle glorifie D.
D. est glorifié par l'homme devant les anges, parce que l'homme a montré comment il chérit une mitsva et l'accomplit avec une grande joie. Hachem en est donc fier.
À son tour, D. veut accorder Sa bonté à l'homme, en lui accordant une plus grande perspicacité intellectuelle.
[...]

Certains justes (tsadikim), ceux qui ont une haute stature, voient clairement comment ils font plaisir à Hachem par la réalisation de bonnes actions. C'est l'explication de la déclaration : "Hevel a regardé la Chékhina". [Tikouné Zohar 69 - 102a]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé 28,11]

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-> Il existe deux types de service divin.
Le premier consiste à tirer une leçon de tout ce que l'on voit pendant la journée et à en déduire la grandeur d'Hachem. En apprenant une telle leçon, une personne se renforce dans l'adoration de D., et en raison de sa grande ardeur et de son enthousiasme, elle se réjouit, comme nous l'avons vu chez de nombreuses personnes. Une telle personne en retire un immense plaisir, et lorsqu'elle se rend compte qu'elle en retire autant, elle veut toujours être enthousiaste dans son service divin, afin d'éprouver un plaisir supplémentaire. Elle se concentre alors sur le plaisir qu'elle éprouve à servir D.
Avec un tel service, elle suscite une ample bienveillance divine pour tous les mondes spirituels, pour toutes les âmes saintes, tous les esprits saints, et pour notre monde inférieur également.

Mais il existe un type supérieur de service divin, dans lequel une personne se concentre uniquement sur le plaisir qu'elle donnera à D., pour ainsi dire, afin que Son nom soit sanctifié dans tous les mondes.
Un tel service attire également la générosité d'Hachem dans tous les mondes.

La différence entre les deux types de service divin est que le premier est un mouvement descendant : il adore D. parce qu'il reçoit du plaisir en Le servant, attirant le plaisir vers le bas sur lui-même.
Le but du second type de service divin est que D. reçoive du plaisir ; le plaisir monte donc de la personne vers D.
Dans ce dernier cas, la générosité/bonté vient d'elle-même, et non parce que la personne la suscite intentionnellement. L'intention principale de la personne est de donner du plaisir à Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,8]

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-> Lorsqu'un tsadik accomplit une mitsva, son principal plaisir réside dans le fait que D. lui-même prend plaisir à son accomplissement.
[Kédouchat Lévi - Noa'h 6,9]

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-> Le plaisir des tsadikim, qui sont les érudits de la Torah de D., est de faire la volonté de leur Créateur, afin que D. puisse ensuite leur faire du bien.
Car D. se réjouit de pouvoir, grâce au service divin du tsadik, conférer beaucoup de bonté, de tranquillité et de vie à la nation juive, son peuple, puisque, comme le disent nos Sages : "Plus que le veau ne désire téter, le mouton désire allaiter".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 21,8]

=> Cela est valable pour chaque juif. Chaque fois que nous accomplissons la volonté de D., nous devrions nous réjouir de Lui permettre de nous récompenser, individuellement et collectivement, pour nos efforts.

On sait que "dans chacune de leur douleur, Il en souffrance [également]" (bé'hol tsarotam lo tsaar - Yéchayahou 63,9) = la moindre de notre peine/chagrin, douleur, atteint également Hachem. Ainsi, nous pouvons imaginons la souffrance de la Chékhina dans l'exil actuel.
Par ailleurs, nous disons : "donner de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
On peut éventuellement expliquer que chaque mitsva qu'un juif peut faire, c'est comme une personne crevée qui gagne le jackpot au loto, alors elle va retrouver un maximum d'énergie et va se réjouir grandement.
De même Hachem connaît l'impact infini et phénoménal d'une seule mitsva, et en plus Il se réjouit de pouvoir nous déverser des bontés en conséquence. Nous donnons alors du plaisir, de la force à D.

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+ Notre joie ultime = apporter de la joie à Hachem :

-> Lorsqu'une personne reçoit la bonté d'Hachem, son principal plaisir doit provenir du fait que D. se réjouit que la personne reçoive cette bonté.
[...]
Lorsqu'une personne reçoit une bonté, elle produira alors des délices royaux ...
Le plaisir principal d'une personne, auquel fait allusion le mot "délices", devrait être "royal", c'est-à-dire que son plaisir devrait provenir du fait de donner du plaisir à D., le Roi de l'univers.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,20]

=> Notre véritable joie/plaisir devrait être sur le plaisir d'Hachem à nous accorder Sa bienveillance.
[ "Plus que le maître de maison ne fait pour l'indigent, l'indigent fait pour le maître de maison" (midrach Vayikra rabba 34:8). Hachem nous aime infiniment, Il n'aspire qu'à notre proximité, qu'à nous combler du meilleur, mais cela est dépendant de nos prières, de nos mérites, ... Lorsqu'Il a la capacité de nous donner de belles choses, (si l'on peut dire) Hachem est infiniment plus joyeux que nous ne pouvons l'être. Ainsi, nous devons nous réjouir de la joie qu'on peut Lui apporter de par nos prières, de par nos mitsvot, notre comportement, ... ]

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+ Générer une odeur agréable à Hachem :

-> "Hachem a senti l'odeur agréable" (Noa'h 8,21)

=> Qu'est-ce qui rendait ce parfum agréable?
Le fait que l'homme possède une mauvaise impulsion (yétser ara), mais qu'il la surmonte et sert D., comme l'indique l'offrande d'animaux de Noa'h, qui exprime l'élévation du côté animal de l'homme au service d'Hachem. C'est pourquoi "D. dit : Je ne maudirai plus jamais la terre à cause de l'homme, car le penchant de l'homme est mauvais dès sa jeunesse".
En effet, D. se réjouit de notre maîtrise du mauvais penchant (yétser ara).

De plus, parce que le peuple juif réprime son mauvais penchant, D. "revêt" Lui-même d'eux, comme il est dit : "Israël en qui Je me glorifierai" (Yéchayahou 49,3) et le Maggid de Mézéritch, a interprété le verbe "je me glorifierai" (étpaar) comme signifiant "Je m'habillerai moi-même", selon les versets suivants "et ils se revêtirent (vayitpérou) des feuilles de figuier pour s'en faire des pagnes" (Béréchit 3,7).
[cette interprétation est possible parce que la lettre muette alef est parfois omise.
L'expression "D. se revêt" du peuple juif signifie qu'Il en est fier, tout comme un roi mortel exhibe ses vêtements royaux exquis en les portant en public. Hachem considère que le peuple juif est beau parce qu'il a vaincu son mauvais penchant. ]

Ainsi, D. se revêt du peuple juif, plutôt que des anges célestes, en raison de l'immense plaisir que lui procure le peuple juif, un plaisir qu'il ne reçoit de personne d'autre, précisément parce qu'il possède un mauvais penchant et qu'il le conquiert malgré tout.
[comme les anges n'ont pas de mauvais penchant, leur service de D. n'est pas aussi louable que celui du peuple juif.]

C'est la signification de l'expression "Hachem a senti le parfum agréable" (Noa'h 8,21) = Il a senti, c'est-à-dire anticipé, le plaisir qu'Il tirerait du service de l'homme.

C'est également le sens profond du verset "Il sentit le parfum de ses vêtements" (Toldot 27,27), qui implique que D. sentit, c'est-à-dire anticipa, que l'humanité agirait comme Ses vêtements dans lesquels Il se vêtit Lui-même. Et parce qu'Il anticipait le plaisir qu'Il tirerait de leur service, Il eut pitié d'eux et jura de ne plus jamais les exterminer.

[ainsi, l'offrande de Noa'h (après être sortie de l'Arche du Déluge), exprimant la volonté et la capacité de l'humanité à soumettre sa nature animale, a incité D. (pour ainsi dire) à avoir pitié de l'humanité, promettant de ne plus jamais l'exterminer en dépit de sa propension à se rebeller contre Lui.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 8,21]

=> Notre capacité et notre volonté de maîtriser notre nature animale font tellement plaisir à D. qu'en raison de ce mérite, il a pitié de nous et pardonne nos méfaits.

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-> Lorsqu'une personne parle, même lorsqu'elle converse avec d'autres, et qu'elle a des pensées saintes au cours de la conversation, elle élève ainsi les étincelles divines inhérentes à cette conversation.
Cette élévation des étincelles divines rend D. joyeux.
[Maggid de Mézéritch - rapporté par son élève le Kédouchat Lévi ('Hayé Sarah 24,63)]