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Voir des mitsvot partout

+ Voir des mitsvot partout :

-> L'un des concepts les plus remarquables du judaïsme est le fait que beaucoup de nos actions quotidiennes, même celles que nous devrions de toute façon faire sont en réalité des mitsvot, dont chacune apporte beaucoup de satisfaction à Hachem, ainsi qu'une récompense et un bonheur éternels.

C'est ce que nous apprend la michna de rav 'Hananya ben Akach'ya, qui dit qu'Hachem voulait que nous gagnions le plus de mérite possible, et pour cela Il nous a donc donné une abondance de Torah et de mitsvot.
Rachi (sur cette guémara Makot 23b) explique que même les actions que nous ferions indépendamment du fait qu'elles soient ou non une mitsva ont été transformées par Hachem en mitsvot afin de nous récompenser de notre obéissance.
L'exemple donné est celui de la mitsva de s'abstenir de manger des insectes. La simple idée de faire une telle chose répugne à la plupart des gens, et ils ne le feraient pas même si vous les payiez grassement.
Pourtant, la Torah considère que s'abstenir de manger de telles créatures est un acte digne d'intérêt et donne une énorme récompense pour cela.
[il vaut la peine de s'arrêter quelques secondes pour réfléchir à ce point. Nous devrions nous sentir inspirés lorsque nous essayons même d'imaginer l'amour incroyable et illimité qu'Hachem a pour nous et qu'Il est prêt à créer des mitsvot "inutiles" uniquement pour notre bénéfice.
Chaque mitsva étant une occasion d'être encore plus proche d'Hachem, cela témoigne d'à quel point Il a envie de nous avoir proche de Lui, avec le meilleur, dans l'éternité du monde à Venir. ]

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-> Il existe de nombreuses actions qui ne semblent pas correspondre directement à une mitsva ou à une particulière (c'est du neutre).
Cependant, le 'Hovot haLévavot écrit que ce n'est pas le cas. Chaque action, parole ou pensée est soit une mitsva, soit une faute.
Par exemple, si quelqu'un s'endort la nuit pendant 7-8 heures afin d'être reposé et capable de prier et détudier correctement le matin, ces heures sont toutes des mitsvot.
Prendre un petit-déjeuner pour avoir des forces pour l'étude du matin est une mitsva.
La michna Béroura (231:5) cite qu'avant de manger, certains tsadikim avaient l'habitude de dire : "Je suis sur le point de manger afin d'être fort et en bonne santé pour le service d'Hachem".
Si un mari fatigué prend un café en rentrant du travail afin de ne pas être colérique avec sa femme et ses enfants, ce café devient une mitsva extraordinaire.

Pour reprendre les termes du Pélé Yoets (dibour), nous pouvons devenir comme un alchimiste qui transforme le plomb en argent. De même, nous pouvons transformer toutes nos actions "banales" en un service actif d'Hachem.
Il ne s'agit pas seulement d'un idéal noble. Le Choul'han Aroukh (Orach Chaim 231) l'évoque en donnant de nombreux exemples de dévouement de toutes nos actions au service d'Hachem. En général, il s'agit simplement d'une question d'habitude. Au début, il se peut que nous ne nous souvenions qu'occasionnellement de faire avec l'intention (kavana), mais avec le temps, Hachem aide ceux qui s'efforcent de s'améliorer et cela deviendra presque une seconde nature de consacrer toutes vos actions aux mitsvot d'Hachem.

=> Comme il est facile de faire des mitzvot! Comme nous devrions nous sentir comblés par le fait que chaque parole et chaque action dans notre vie ont un but et un sens.
Quelle immense joie nous devrions ressentir à l'idée que nous sommes le peuple choisi par Hachem, et qu'en faisant simplement la même chose que tous les non-juifs du monde entier, nous pouvons être des serviteurs d'Hachem et recevoir une récompense pour cela.

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-> Deux personnes peuvent accomplir exactement la même action, mais pour l'une, il s'agit d'un acte insignifiant et banal, alors que pour l'autre, c'est un acte accompli au service d'Hachem.
L'ingrédient crucial est la kavana (intention) selon laquelle il s'agit d'une mitsva d'Hachem (parce qu'Il nous le demande), et la transformation s'opère.
Cela ne coûte pas d'argent, ne prend presque pas de temps et ne demande qu'un effort minime, et pourtant la différence entre les deux actions est indescriptible.
Malheureusement, de nombreuses personnes ne sont pas conscientes du nombre de mitsvot qu'elles accomplissent sans le savoir, et elles passent donc à côté des mines d'or qu'Hachem a préparées pour nous.

Voici 2 des mitsvot les plus courantes qui reviennent fréquemment :
1°/ "Vous prendrez grand soin de vos âmes" (Vaét'hanan 4,15).
Les commentaires expliquent qu'il s'agit également d'une référence au fait de prendre soin de sa santé et de son bien-être.
Il s'agit par exemple de dormir suffisamment, de se brosser les dents, de prendre les médicaments nécessaires, d'éviter les lieux dangereux, de nouer ses lacets pour ne pas trébucher et se blesser, de conduire prudemment, de porter un casque à vélo, de s'habiller correctement en cas d'humidité ou de froid et d'appliquer de la crème solaire avant de passer un long moment au soleil.

Le 'Hafets 'Haïm, cite un midrach (Vayikra rabba 34:3), selon lequel le sage Hillel, avant de s'asseoir pour manger, disait qu'il était sur le point de faire du 'hessed à une âme pauvre et nécessiteuse. En effet, on a besoin de prendre soin de notre corps. Manger un bon repas copieux et nous redonner de l'énergie, c'est faire 'hessed à un juif : nous-même!

Lorsque nous nous faisons couper les cheveux, on peut avoir à l'esprit qu'on fait une mitsva d'Hachem en ne rasant pas les coins de notre tête et de notre barbe.
Se laver le visage le matin est une mitsva d'honorer Hachem.
La guémara raconte que Hillel a expliqué à ses élèves que prendre un bain/douche est une mitsva.
Il explique que les rois non juifs érigent souvent des statues d'eux-mêmes dans les lieux publics et paient des serviteurs pour les nettoyer et les polir. "Moi aussi, j'ai été créé comme un tsélem Elokim, à l'image d'Hachem, et il convient donc d'en faire autant."

Lorsque nous nettoyons la maison chaque semaine pour Shabbath, nous pouvons accomplir la mitsva d'honorer le Shabbath.
Pendant la journée du Shabbath, lorsque nous nous allongeons pour nous reposer l'après-midi ou que nous prenons un bon aliment en l'honneur du Shabbath, nous pouvons accomplir la mitsva de oneg Shabbath (rendre le Shabbath agréable).

Chaque fois que nous prions Hachem (y compris en disant des Téhilim pour les malades), c'est la mitsva de "servir Hachem de tout son cœur" (oul'ovdo bé'hol lévav'hem).
Chaque mot de Torah appris est une mitsva de véchinan'tem (tu l'étudieras).

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2°/ "Aimer son prochain comme on s'aime soi-même" (Kédochim 19,18).
Il s'agit peut-être de la mitsva la plus vaste et la plus complète. Le Ramban l'explique comme signifiant que tout ce que l'on souhaite pour soi-même, on doit essayer de le faire pour les autres.
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed), en fait la source de la Torah pour l'accomplissement du 'hessed.
Si l'on s'arrête un instant pour réfléchir, on se rendra compte qu'il existe littéralement des milliers d'occasions de faire du 'hessed (acte de bonté) chaque jour, en particulier pour un conjoint ou un parent.

L'éducation des enfants est sans doute l'une des tâches les plus difficiles et les plus éprouvantes que l'humanité ait jamais connues. Les parents donnent tout ce qu'ils ont, physiquement, émotionnellement et financièrement, à leurs enfants.
Cependant, les difficultés liées à l'éducation des enfants peuvent être perçues sous un jour tout à fait nouveau si l'on se rend compte qu'elles offrent l'occasion d'atteindre une véritable grandeur en tant que serviteur d'Hachem.
Aider un enfant ou lui fournir quelque chose dont il a besoin est une réalisation de la mitsva inestimable de "véaavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même).
Être parent est une mitsva de la Torah au même titre que secouer le loulav et l'etrog et porter les tefillin. Malheureusement, nous sommes souvent tellement habitués à tout faire pour nos enfants que nous ne nous rendons même pas compte de tout ce que nous faisons pour eux. Même les parents qui sont conscients de ce concept sont surpris du nombre de choses qu'ils font tout au long de la journée sans se souvenir d'avoir l'intention (kavana) qu'ils font du 'hessed.

Alors qu'il allait emmener son enfant malade chez le médecin, le rav Schwadron, le célèbre Maggid de Jérusalem, rencontra son Rabbi, le rav Its'hak Sher, qui lui demanda ce qu'il était en train de faire. Il répondit qu'il emmenait son enfant chez le médecin, mais le rav Sher répéta sa question.
Supposant qu'il ne l'avait pas bien entendu, le rav Schwadron lui donna la même réponse. Cependant, le rav Sher lui demanda à nouveau ce qu'il faisait et, cette fois, le rav Schwadron comprit qu'il voulait lui enseigner quelque chose et lui demanda une explication.
"Vous n'emmenez pas votre enfant malade chez le médecin", sourit Rav Sher, "car si c'est le cas, vous n'êtes pas différent d'un animal qui s'occupe également de ses petits malades. Il y a un petit enfant juif qui est malade et qui ne peut pas aller seul chez le médecin, et il se trouve que vous êtes la personne la plus proche pour faire la mitsva d'aider un enfant sans défense à se rétablir".
Tel est le véritable point de vue de la Torah sur l'éducation des enfants.

La liste est littéralement infinie. Toutes les façons d'aider nos enfants à obtenir ce dont ils ont besoin sont incluses, qu'elles soient grandes ou petites.

Il en va de même entre un mari et sa femme. Tout ce qu'ils font l'un pour l'autre n'est pas une simple "corvée" ménagère, mais plutôt une occasion d'accomplir le "véaavta léréa'ha kamo'ha".
Lorsque la femme repasse les chemises de son mari et nettoie la maison, ou que le mari se rend au magasin pour acheter des provisions ou apporte à sa femme un soutien émotionnel après une dure journée avec les enfants, ils doivent se rendre compte qu'ils accomplissent le magnifique commandement biblique de 'hessed.

On a une priorité de 'hessed avec nos proches, mais on a aussi de nombreuses occasions de bonté avec autrui. Dans notre génération la charité essentiel est le fait d'écouter, de valoriser et complimenter autrui, pour lui redonner des forces.
De même, par exemple en entrant dans une salle on peut prier pour chacun des juifs présents, et on réaliser un acte de charité (prier pour autrui) pour chacun d'eux!

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-> Les gens sont souvent mal à l'aise lorsqu'ils disent qu'ils font une mitsva pour Hachem.
"Je mange ce délicieux dessert le Shabbath parce que j'en ai envie", affirment-ils. Dire que je le fais parce qu'Hachem l'a dit (oneg Shabbath) signifie que je ne suis pas honnête ou réaliste.
Cependant, une telle attitude est incorrecte et n'est qu'un stratagème de notre yétser ara pour nous empêcher de nous efforcer d'atteindre la perfection (en convertissant des actions banales en mitsvot, dont la valeur est infinie).

La guémara (Pessa'him 8a) nous dit que si quelqu'un s'est engagé à donner de la tsédaka pour qu'un proche malade se rétablisse, il est considéré comme un tsadik complet.
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed - partie 2, chap.23) explique que, puisqu'il avait l'intention de donner l'argent parce que c'est une mitsva, il mérite le titre de tsadik complet. Le fait qu'il ait également eu à l'esprit l'arrière-pensée que le proche devrait se rétablir n'enlève rien au fait qu'il avait l'intention d'accomplir une mitsva.
En fait, il insiste sur le fait que même si l'on n'est pas en mesure de réalisre une mitsva uniquement pour l'amour d'Hachem (léchem chamayim, parce qu'Il nous le demande), on doit quand même l'accomplir, même si sa motivation première n'est pas pour la mitsva.
Nos Sages nous enseignent qu'il faut toujours commencer à faire les mitsvot, même pour des raisons secondaires (avec des intérêts personnels, lo léchem chamayim), parce qu'une telle personne finira par s'élever et sera capable de les faire uniquement pour Hachem (léchem chamayim).

A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem (2e partie)

+ A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem (2e partie) :

-> En quelque sorte, Hachem a de la satisfaction du fait que ses commandements ont été respectés, car il est alors en mesure de nous combler de ses bénédictions infinies.
Et à l'inverse, si quelqu'un commet une faute, cela cause à Hachem beaucoup de douleur et de mécontentement, car Il ne peut pas lui donner de la bonté, et pire encore, il pourrait avoir besoin d'une punition.

Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - chap.8) va plus loin : Lorsque nous réalisons une mitsva, même si nous savons que nous sommes assurés d'une énorme récompense, il peut nous être difficile de ressentir une véritable joie, comme si nous étions en train de profiter de cette récompense en ce moment même.
De même, bien que nous ayons appris que de terribles punitions attendent ceux qui fautent, il peut nous être difficile de le ressentir maintenant. [libre arbitre oblige, nous avons une perception limitée, ce qui ne sera pas le cas dans le monde de Vérité. ]

Hachem, en revanche, est le Créateur infini, qui n'est pas lié par les limites du temps et de l'espace. Au moment où nous accomplissons une mitsva, Hachem voit l'énorme récompense et le plaisir que nous en retirons et, à ce moment précis, il est rempli d'une incroyable joie, tout comme un père éprouve un grand plaisir au moment où il voit son fils recevoir honneur et grandeur.
De même, si quelqu'un commet une faute, Hachem voit et ressent immédiatement la punition qu'il recevra pour cela, et y a-t-il quelque chose de plus douloureux que de voir son propre enfant souffrir terriblement?

Nous retrouvons cette idée dans la guémara (Sanhédrin 46a) qui nous dit que lorsqu'une personne souffre, Hachem (d'une certaine manière) souffre avec elle.
Lorsqu'une personne souffre, elle ne peut pas maximiser son service à Hachem et est incapable de Lui apporter de la satisfaction (na'hat roua'h). À la suite d'une telle tragédie, Hachem souffre lui aussi terriblement.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (Porte 2, Chap.11) explique longuement que le but réel des prières dans lesquelles nous demandons à Hachem de supprimer notre souffrance n'est pas pour notre bien, mais plutôt pour Lui demander de supprimer la douleur qu'Il ressent à cause de notre douleur.

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-> À la lumière de ce qui précède, le Yessod véChorech haAvoda (Porte 1, chap.4) définit le travail d'un juif : "L'objectif principal de tous nos actes, paroles et pensées, qu'il s'agisse de questions spirituelles ou matérielles, est de donner de la satisfaction à Hachem. C'est le cœur de notre service et c'est l'objectif principal d'Hachem lorsqu'il nous a ordonné d'accomplir ses mitsvot".

Il conclut qu'avant d'accomplir une mitsva, il ne faut pas se contenter de penser : "Je fais cela pour accomplir la mitsva d'Hachem", mais plutôt ajouter : "Je vais accomplir cette mitsva qu'Hachem m'a commandée afin de Lui apporter de la satisfaction/plaisir (na'hat roua'h)!".
Même si l'on ne ressent pas sur le moment que c'est vrai, il faut le penser quand même, et avec le temps, notre attitude changera lentement et on progressera sur l'échelle de la grandeur spirituelle.

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-> Non seulement chaque juif est tenu d'apporter à Hachem de la satisfaction (na'hat roua'h), mais nous devrions souhaiter que tout le monde fasse de même.
Chaque fois qu'une personne accomplit une mitsva, ou tout ce qui peut conduire à une mitsva, doit être une cause de grande joie pour nous, car nous sommes conscients qu'à ce moment-là, Hachem a reçu du plaisir/satisfaction.
D'autre part, nous devrions ressentir une grande douleur lorsque quelque chose est fait pour priver Hachem de ce plaisir.

Nous pouvons maintenant comprendre une déclaration surprenante de Rabbénou Yona (Chaaré Téchouvah (chaar 3:160) qui parle des personnes qui haïssent Hachem. Il écrit qu'occasionnellement, même quelqu'un qui étudie la Torah et fait des mitsvot peut être inclus dans cette catégorie : la personne qui est irritée lorsqu'elle voit une autre personne servir Hachem ou lorsqu'un tsadik est honoré.
Les gens voient souvent quelqu'un d'autre prier avec ferveur ou donner un fantastique cours de Torah, et inconsciemment, ils cherchent des défauts chez lui et se disent qu'ils pourraient faire mieux. C'est une forme de haine envers Hachem!
Celui qui prie avec ferveur et le conférencier inspirant créent un énorme plaisir (na'hat roua'h) pour Hachem. Comment pouvez-vous ne pas vouloir qu'Hachem reçoive le plaisir qu'Il reçoit actuellement? Comment cela peut-il vous déranger si Hachem en est enthousiaste et satisfait?
Une telle personne déteste Hachem lui-même, car elle ne veut pas qu'Hachem soit heureux.

-> La 12e bénédiction de la Amida demande à Hachem de détruire tous les hérétiques et les réchaïm.
Le texte des siddourim ashkénazes est "vékol oyvé'ha mééra yikarétou" (et que tous tes ennemis soient abattus rapidement).
On raconte que le rav Shach préférait utiliser le texte du siddour séfarde, qui se lit : "vékol oyvaï mééra yikarétou" (et que tous les ennemis de Ton peuple soient rapidement abattus), parce qu'il craignait que la première version ne fasse référence à ceux (ennemis d'Hachem) mentionnés par le Chaaré Téchouva.

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+ Exemples de sentiment pour Hachem :

Ce concept mieux compris par quelques exemples donnés par le Yessod véChorech haAvoda :

1°/ Un tsadik, le rav Moché Ivyer, ayant appris qu'un garçon était né dans la ville, fut rempli d'une "énorme joie" et s'exclama avec enthousiasme : "Un serviteur d'Hachem est né!".
On peut supposer que lorsqu'il grandira, il apportera beaucoup de plaisir/satisfaction à Hachem.
De la même manière, lorsqu'une fille naît, il faut se sentir beaucoup de joie car elle grandira et louera sans aucun doute Hachem, Lui apportant beaucoup de na'hat roua'h.
Si telle est l'attitude à adopter lorsqu'on apprend la naissance de l'enfant de quelqu'un d'autre, combien plus d'excitation et de simchah les nouveaux parents devraient-ils ressentir eux-mêmes.
[chaar 4 - chap.5]

2°/ Lorsque l'on voit quelqu'un prier avec passion et concentration, étudier la Torah ou réaliser une mitsva, on doit être enthousiaste : "Combien de plaisir (na'hat roua'h) Hachem reçoit-il de cette personne!"

3°/ Si vous entendez dire que quelqu'un a gagné beaucoup d'argent, nous devrions ressentir une grande joie, car il est presque certain qu'il a exprimé ses remerciements et ses louanges à Hachem et qu'il utilisera probablement l'argent pour accomplir de nombreuses mitsvot, telles que la tsédaka ou d'autres formes de 'hessed.
[ou bien cela lui donnera des conditions de vie pour encore mieux faire les mitsvot, ... ]

4°/ À l'inverse, si une personne apprend que, à D. ne plaise, quelqu'un est décédé, elle doit être remplie de douleur car le défunt n'apportera plus de na'hat roua'h à Hachem avec sa Torah et ses mitsvot.
De même, entendre qu'une personne est tombée malade et ne peut plus fonctionner normalement, ou qu'elle a perdu beaucoup d'argent et ne peut plus donner la tsédaka comme avant, devrait nous causer une grande douleur.

5°/ Lorsque nous entendons parler de mauvais événements qui sont arrivés au peuple juif, nous devrions être remplis d'une grande douleur à cause de ce qu'ils ont vécu et de la douleur qu'ils ont causée à Hachem à cause de cela.
[Hachem dit : "Je suis avec lui dans ses difficultés" (imo ano'hi bétsara - Tehillim 91,15) = cela signifie que lorsqu'un juif souffre, il ne souffre pas seul. Hachem est avec lui. Ainsi, la vision d'un juif qui souffre ou bien le fait de faire souffrir autrui, cela implique un douleur chez Hachem (si l'on peut dire). ]
Lorsque nous apprenons que les juifs ont connu de bons moments ou qu'Hachem a accompli un grand miracle pour nous sauver, nous devrions ressentir une immense joie à propos de ce qui s'est passé et de la satisfaction à Hachem qui a été généréé grâce à cela.
[chaar 9 - chap.12 (9 Av) ; chaar 12 - chap.5 (Pourim)]

6°/ Le Yessod véChorech haAvoda décrit que lorsque le mois de Nissan arrive, nous devrions ressentir une énorme joie à propos de tout le plaisir qu'Hachem recevra au cours de la période suivante, avec tous les préparatifs de Pessa'h et toutes les mitsvot de la nuit du Séder et des jours de Pessa'h.
De la même manière que l'on compte avec enthousiasme les jours qui nous séparent d'un voyage ou d'un anniversaire très attendu, nous devrions nous aussi, à chaque jour qui passe, être de plus en plus ravis à la pensée du bonheur d'Hachem pendant ces jours.
[chaar 9 - chap.4]

7°/ Le jour de Yom Kippour est celui de l'expiation de tous les fautes commises au cours de l'année.
Nous passons la journée à jeûner, plongés dans la prière et la téchouva, nous repentant sincèrement et implorant la miséricorde d'Hachem. Chaque seconde de la journée, nous sommes impliqués dans la réalisation de la volonté d'Hachem, et l'inconfort que nous ressentons est une source d'expiation de nos fautes.
Le pardon final est également une source de grande joie pour Hachem, car nous avons alors une ardoise propre et nous sommes très dignes de recevoir Ses dons infinis et de créer une relation étroite avec Lui.
En gardant cela à l'esprit, quelqu'un qui aime vraiment Hachem souhaiterait que le jeûne dure 2 fois plus longtemps, afin de pouvoir accomplir à chaque seconde la mitsva d'Hachem avec un grand sacrifice personnel et de Lui apporter encore plus de na'hat roua'h.
Plus le jeûne se prolonge et plus il se sent faible, plus il devrait ressentir de la joie, car une mitsva accomplie avec abnégation vaut beaucoup plus qu'une mitsva accomplie sans abnégation, car elle représente une plus grande démonstration d'amour pour Hachem.
[chaar 11 - chap.10]

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+ Est-il possible pour nous d'y parvenir?

-> Il ne fait aucun doute qu'être capable de ressentir de la joie et de la douleur pour Hachem est un idéal très élevé. Cependant, ce n'est pas une raison pour ne pas commencer le cheminement et s'efforcer d'y parvenir un jour, et la Torah nous a déjà enseigné la manière d'atteindre un tel niveau.

La guémara (Shabbath 3la) rapporte l'histoire connue du non-juif qui demanda à Hillel de lui enseigner toute la Torah en se tenant sur une seule jambe.
Les commentaires expliquent qu'il voulait comprendre le principe majeur et sous-jacent de tout ce qui se trouve dans la Torah. Hillel répondit par les mots célèbres : "Ce que tu n'aimes pas, ne le fais pas aux autres".
=> Cela soulève une question évidente. Comment Hillel a-t-il pu dire qu'il s'agissait là de l'essence de toute la Torah? Elle ne traite que des mitsvot avec autrui (ben adam la'havéro). Qu'en est-il de l'autre partie de la Torah, les obligations de l'homme envers Hachem (ben adam laMakom)?

Rachi explique que la réponse d'Hillel est une adaptation du verset : "Aimer ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Dans Michlé, nous trouvons que Hachem est également appelé "réa'ha" (ton prochain/ami).
Hillel lui disait que de la même manière que tu n'aimes pas que les autres ne t'écoutent pas, tu ne dois pas aller à l'encontre des paroles d'Hachem.
Nous en tirons un principe essentiel : la manière dont nous devons nous comporter avec Hachem peut être comprise et apprise à partir de la manière dont nous nous comportons avec nos semblables.
[tout juif a un partie de D. en Lui, et tout juif a une partie d'âme de tous les autres juifs en lui. ]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar 1 - chap.7) écrit que c'est le seul moyen d'atteindre ce niveau extraordinaire de sentiment de joie et de douleur pour Hachem.
Il faut d'abord se perfectionner dans le domaine du "tu aimeras ton prochain comme toi-même", afin d'éprouver ces sentiments pour d'autres personnes, puis il est possible de commencer à éprouver les mêmes émotions à l'égard d'Hachem.
Cela peut être extrêmement difficile au début, car les gens sont naturellement égocentriques et jaloux, mais avec de la pratique, il est possible de se transformer en maître dans ce domaine.
Pour ce faire, il est essentiel d'utiliser l'outil du 'Hovot haLévavot, selon lequel les pensées d'une personne sont affectées par sa parole.
Il faut exprimer ces idées (en soi-même, car en général il est trop gênant que d'autres l'entendent), même si on ne les ressent pas du tout. Avec le temps, comme l'eau érode un rocher, ces mots éroderont notre cœur de pierre et on commencera vraiment à ressentir quelque chose pour les autres.
[on doit aussi prier Hachem de nous y aider]

Par exemple, si vous entendez que quelqu'un a accouché, essayez de ressentir l'excitation des nouveaux parents qui gazouillent devant leur petit bébé tout mignon. Fermez les yeux et imaginez votre réaction si vous étiez dans la même situation qu'eux, puis dites-vous : "Je suis tellement heureux pour untel ou unetelle ; cette nouvelle me rend si heureux".
Vous pouvez faire de même si quelqu'un s'est fiancé, ou si vous voyez qu'il a acheté un nouveau costume ou qu'il a reçu beaucoup d'honneurs pour une conférence qu'il a donnée.
À l'inverse, si vous avez appris une mauvaise nouvelle concernant quelqu'un (ex: il est tombé malade, a perdu son emploi, ...), arrêtez-vous un instant et essayez de vous mettre à sa place et de ressentir la douleur et la souffrance qu'il éprouve.

Le rav 'Haïm Chmoulévitz a été vu un jour dans un couloir avec un grand sourire. Il montra du doigt les chaussures d'un enfant en bas âge qui traînaient sur le sol et expliqua avec enthousiasme qu'il était en train de penser au plaisir que la mère de l'enfant devait éprouver à voir son petit bébé faire ses premiers pas.

Pour réussir dans ce domaine, il faut une pratique constante et un travail acharné, mais les résultats sont fantastiques. Au début, il est plus facile de commencer par les personnes que nous connaissons et avec lesquelles nous sommes proches, comme les membres de la famille ou les amis, mais avec le temps, cela peut et doit s'étendre même à des étrangers.
Finalement, comme l'enseignent les maîtres du moussar, l'habitude devient une seconde nature et nous serons bien équipés pour entamer le grand pas vers l'obtention de ces sentiments à l'égard de notre grand "ami", Hachem.

[rav Avraham Tabor]

La Amida = un moment d’intimité totale avec Hachem

+++ La Amida = un moment d'intimité totale avec Hachem :

+ Les auteurs de la Amida :

-> La guémara (Méguila 17b) nous dit que 120 grands Anciens du peuple juif, dont beaucoup étaient des prophètes, sont les auteurs de la Amida.

=> Pourquoi la composition de la Amida a-t-elle nécessité la participation de tant de grands hommes, et pourquoi des prophètes en particulier?

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - porte 2, chap.13) répond qu'il ne s'agit pas d'une prière comme les autres que nous avons dans notre siddour. Chaque fois que l'on prie la Amida, cela a un effet considérable dans les mondes supérieurs, ce qui inspire Hachem à nous combler de Ses bénédictions.

-> L'homme ordinaire est totalement incapable de composer une telle prière dont les mots sont si pleins de sainteté et d'une profondeur infinie, et c'est pourquoi il n'était possible de le faire qu'avec l'aide des prophètes. La prophétie, c'est lorsque Hachem nous parle par l'intermédiaire du prophète.
En réalité, la prophétie est la parole d'Hachem, et l'on pourrait donc dire que le véritable auteur de la Amida est Hachem lui-même, qu'il nous a transmis par l'intermédiaire des prophètes.
Lorsque nous abordons la Amida, nous sommes sur le point de prier avec les mots d'Hachem.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) écrit que les différentes parties de la prière correspondent à différents mondes supérieurs, et qu'au fur et à mesure que nous progressons dans la prière , nous nous rapprochons de plus en plus du Trône de Gloire d'Hachem, jusqu'à ce que, lorsque nous atteignons la Amida, nous avons alors dépassé l'endroit où se trouvent les anges célestes et nous nous tenions seuls avec Hachem, dans une totale intimité.

-> Cette idée est reflétée par la halakha, qui stipule que lorsqu'une personne se lève pour prier la Amida, elle doit faire face à la direction de la terre d'Israël, et plus particulièrement au Kodech haKodachim (le Saint des Saints) du Temple.
La Michna Beroura (94:2) explique que cela signifie, que quelque soit le lieu où l'on peut se trouver lorsqu'on prie, nous devons se représenter comme si on se tenait réellement dans le Saint des Saints et qu'on y dit la Amida. [la loi juive n'est pas un texte qui exagère, elle décrit une réalité stricte. ]

Le Saint des Saints (kodech hakodachim) est l'endroit le plus saint de la terre ; la seule personne autorisée à y pénétrer est l'homme le plus saint du peuple juif, le Cohen Gadol, le jour le plus saint de l'année, Yom Kippour.
Nos commentateurs du 'houmach écrivent que même les anges les plus saints n'étaient pas présents lorsque le Cohen Gadol y entrait. Cette pièce est au-delà des limites de la physique, du temps et de l'espace.
Par exemple, nos Sages nous disent que l'Arche Sainte qui était située au centre du le Saint des Saints ne prenait pas de place. Le Saint des Saints mesurait 20 amot (coudées) sur 20 amot, et l'Arche se tenait au centre. La largeur des deux ailes des chérubins au sommet de l'arche était de 10 amot chacune, mais la guémara (Méguila 10b) dit que du bord des ailes jusqu'aux murs mesurait 10 amot de chaque côté. Cela signifie que l'arche elle-même ne prenait pas d'espace physique.

Chaque fois que nous prions, nous devons nous considérer comme étant là (dans le Saint des Saints), et comme nous l'avons déjà dit, il ne s'agit pas d'une simple idée ; on peut en fait se placer dans le lieu le plus saint du monde chaque fois que l'on commence la Amida, même si son corps physique reste à sa place à la synagogue.
[avec une vision non-juive, on se dit : ça va je suis toujours dans une synagogue, je n'ai pas bougé de ma place, qu'est-ce que Hachem peut en avoir de ma petite prière/personne.
Nous devons constamment renforcer notre vision juive de la réalité : nous avons un corps, mais nous sommes essentiellement une âme (spritituelle), qui évolue pendant notre prière jusqu'à réellement se trouver dans le kodech hakodachim, seule en face à face en énorme proximité avec Hachem, qui désire et apprécie chaque mot que nous prononçons.]
C'est la réalité parfaite (sans exagération) que l'endroit où nous nous trouvons devient un lieu de sainteté. En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 102:1) écrit qu'il n'est pas permis de s'asseoir dans un rayon de 4 amot de quelqu'un qui dit la Amida.
Le Taz donne une explication à cela : Lorsqu'une personne prie la Amida, le sol sur lequel elle se tient devient une terre sainte (admat kodech), à tel point que toute personne se tenant dans cette zone doit se comporter d'une manière adaptée à un lieu aussi saint.
Si l'on s'assoit, cela montre que l'on considère que cette zone est comme n'importe quelle autre partie de la pièce et qu'elle n'a pas de sainteté. En se tenant debout, il affirme que cette zone est devenue un lieu de sainteté extrême.

-> Le 'Hovot haTalmidim nous exhorte à faire très attention à la manière dont nous agissons pendant le reste de la journée qui suit notre prière, afin de ne pas repousser toute la sainteté que notre âme a absorbée pendant son court laps de temps à se prélasser dans la proximité d'Hachem [qui est particulièrement vraie dans la Amida].

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-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : http://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

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+ Agir comme un ange :

-> De nombreuses halakhot déterminant notre manière de prier la Amida, sont là pour nous permettre de ressembler aux anges..
Nous devons nous tenir debout (les anges étant "omdin" - debout), les 2 pieds joints, comme si nous n'avions qu'une seule jambe, à l'instar des anges (ce qui symbolise le fait qu'ils "marchent" dans une seule direction : celle que désire Hachem).
Certaines autorités soutiennent que le corps ne doit pas bouger du tout pendant la Amida, car tout comme les anges n'ont pas de corps physique, nous devons nous aussi minimiser toute trace de matérialité, puisque nos âmes se tiennent réellement devant le Trône d'Hachem et ont laissé nos corps physiques sur terre.
Pour la même raison, notre Amida ne doit être audible par personne, car notre voix représente également un aspect de notre matérialité/physique ; de plus, si d'autres personnes peuvent nous entendre, il semble que nous ne soyons pas en totale intimité avec Hachem. (si on a conscience d'être au plus près de D., alors pourquoi parler fort!)
Il n'est pas permis d'ouvrir les yeux pour regarder quoi que ce soit pendant toute la durée de la Amida (sauf si l'on lit dans un siddour), car on doit se sentir seul avec Hachem, sans rien d'autre dans le monde à ce moment-là.
[ nos Sages comparent un aveugle à un mort. Le rav Pinkous suggère que c'est la raison pour laquelle nous fermons les yeux pendant la Amida, car dans une certaine mesure, nous sommes également "morts", car notre âme a quitté le monde physique/matériel et est montée au Trône de Gloire dans les cieux.]
De plus, il ne faut pas s'asseoir, car cela symbolise la fatigue, qui n'est possible que pour un corps physique, mais pas pour une âme.

La prise de conscience de la tâche gigantesque que représente le déplacement de notre personnalité du monde physique vers le Kodech haKodachim surnaturel explique pourquoi les personnes pieuses ('hassid) des premières générations passaient une heure avant de réciter la Amida, et cela afin de se préparer jusqu'à ce qu'elles atteignent un niveau dans lequel elles se débarrassent totalement de toutes les distractions matérielles et de toutes les limitations de ce monde physique.
La halakha nous impose, à nous aussi, de passer au moins un moment avant de commencer, afin de rassembler nos pensées et de réaliser où nous sommes et ce que nous sommes sur le point de faire. [notre essence (âme) s'apprête à aller au près d'Hachem, le Roi des rois (on a vu que selon le Ram'hal, on atteint à ce moment une telle élévation spirituelle que les anges ne peuvent pas accéder à ce lieu.)]
Le rav Pinkous (Shéarim b'Téfila) écrit qu'il ne s'agit pas seulement d'une bonne idée [de s'y préparer], mais que c'est essentiel, et que si quelqu'un ne le fait pas, il est certain que sa prière ne sera pas couronnée de succès. Au contraire, plus on le fait, plus sa prière sera puissante.
[la prière n'est pas que bouger nos lèvres, c'est un voyage spirituel incroyable de notre âme, notre être intérieur. Plus nous développons et apprécions la grandeur de cela, plus nous pouvons en tirer de bénéfices. ]

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+ Plus proche que les anges :

-> Cette proximité avec Hachem pendant la Amida est une caractéristique unique de tout juif(ve).
Moché Rabbénou, dans son dernier discours aux juifs, nous décrit comme la plus grande de toutes les nations, parce qu'Hachem écoute nos prières.

-> La midrach (Yalkout Chimoni - Devarim 825) explique notre grandeur : "Nous prions la Amida tranquillement alors que même les anges les plus saints louent Hachem avec un bruit énorme, et ils ne peuvent que dire : "Hachem est béni de Sa place".
Le midrach poursuit en disant que la différence entre nous est que les anges sont loin d'Hachem et ne savent pas où Il se trouve vraiment, et qu'ils doivent donc louer très fort pour qu'Hachem les entende. Le juif, en revanche, sait qu'Hachem se tient juste à côté de lui et prie donc tranquillement, sachant qu'Hachem l'écoute.

-> Le 'Hafets Haïm ('Homat haDaat - chap.17) souligne que cette proximité n'est facilement accessible à quiconque que dans ce monde.
En revanche, dans le monde à venir, la place de chacun est fixe et il est impossible de se rapprocher d'Hachem ou de lui parler quand on le souhaite.
Il vaut la peine de profiter au maximum de ces opportunités inestimables pendant que nous les avons.

[actuellement même le plus grand racha lorsqu'il prie sa Amida, il se trouve dans le Saint des saints, avec une extrême proximité avec Hachem (que les anges ne peuvent pas avoir), ce qui ne sera pas le cas dans le monde à Venir (sauf téchouva sincère de son vivant).
Ainsi, nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous sous-estimer, dévaloriser (tu n'es pas un tsadik, regardes tes fautes, comment peux-tu penser que tu es proche de D.), afin que nous n'exploitons pas l'incroyable pouvoir de nos prières, dont la Amida. ]

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+ Qu'est-ce que la Amida?

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) décrit la Amida comme le moment où : "[une personne] s'approche d'Hachem et parle littéralement avec Lui.
On Le supplie et Lui demande tous nos besoins, et Hachem entend ce qu'on dit et nous écoute, tout comme lorsque quelqu'un parle à son ami et que son ami l'écoute".

-> Selon les mots du rav Shimshon Pincus : "le principe de base de la prière est de sentir que le fait de se tenir devant Hachem est une réalité totale et tangible, aussi réelle que toute autre chose que nous connaissons".
C'est ce qu'exprime le fait qu'au cours d'une Amida, nous nous adressons à Hachem à la 2e personne, comme nous le ferions pour quelqu'un avec qui nous avons l'habitude de parler en face à face, plus d'une centaine de fois.

-> Essayons de visualiser ce que nous faisons lorsque nous disons Amida.
Lorsque nous nous avançons pour commencer la Amida, imaginons-nous en train de passer devant les anges les plus saints et les plus ardents, des êtres d'une sainteté totale, qui ne font rien d'autre que de louer constamment Hachem.
Nous passons devant les âmes des tsadikim les plus saints : le 'Hafets 'Haïm, le Baal Chem Tov, Rachi, les Amoraïm et les Tanaïm, le roi David, et ainsi de suite.
Nous continuons jusqu'à ce qu'ils soient tous loin derrière et que nous nous tenions seul devant le Créateur du monde, tout-puissant et infini, qui nous aime plus qu'un père pour son fils, qui, bien qu'il soit le Créateur de milliers et de millions de créatures, de planètes, d'étoiles et de galaxies, ne s'intéresse en ce moment qu'à nous (malgré toutes nos faiblesses et toutes nos fautes), et à ce que nous sommes sur le point de Lui dire.
Nous savons qu'Hachem, dans toute Sa gloire, nous écoute et attend de nous combler de bénédictions sans fin, et qu'en tant que Celui qui répond à nos prières, il est prêt à recréer le monde dès maintenant selon notre demande.
C'est avec cette conviction que nous nous avançons et que nous nous sentons en totale intimité et proximité avec Hachem.

-> Le rav Shimshon David Pinkous (Chéarim b'Téfila) ajoute une couche presque incompréhensible au déroulement de la Amida.
Dans le Téhilim (5,5), le roi David dit à propos d'Hachem : "Aucun mal ne séjourne avec Toi" (lo yégouré'ha ra).
Après toute l'élévation vers la Amida, nous entrons enfin dans une intimité totale avec Hachem dans le Kodech haKodachim ; dans une telle proximité avec Hachem, le mal et la faute ne peuvent pas s'infiltrer.
Lorsque nous commençons la Amida, nous laissons derrière nous toutes nos fautes et nous nous approchons d'Hachem avec une feuille blanche (de faute). À ce moment-là, nous nous tenons devant Hachem avec une pureté et une sainteté semblables à celles d'Adam haRichon dans le Gan Eden avant qu'il ne commette la faute de manger de l'Arbre de la Connaissance.

Le rav Pinkous (commentaire sur le Siddour) cite également des livres saints qui écrivent que jusqu'à ce point de la prière, l'amour d'Hachem pour nous n'est comparable qu'à celui d'un père pour son fils.
Cependant, pendant la Amida, il s'intensifie jusqu'à ce qu'il atteigne la plus grande expression d'amour que l'homme puisse comprendre : celle d'un mari et d'une femme l'un pour l'autre.
Quelques secondes passées à réfléchir à cette pensée devraient susciter une joie immense pour le privilège d'avoir reçu une telle opportunité, et conduire à une prière ardente et sublime.

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+ Se réjouir en tremblant :

-> Dans une situation si extraordinaire que la Amida, il faut être rempli de sentiments contrastés, que le roi David décrit comme "se réjouir en tremblant" (guilou bir'ada - Téhilim 2,11).
D'une part, la personne qui fait la prière est confrontée à une tâche véritablement impressionnante : être face au Créateur tout-Puissant et sous le regard des anges enflammés et des saints tsadikim, on est chargé de paroles (les mots de la Amida proviennent d'Hachem) qui pourraient changer le cours de l'histoire. La réaction naturelle est le trac. En effet, avant de commencer notre Amida, nous prononçons l'appel à l'aide désespéré du roi David à Hachem : "Mon Seigneur, ouvre mes lèvres pour que ma bouche proclame Ta louange" ( Ado-nay chéfataï tifta'h ... - Téhilim 51,17).

D'autre part, existe-t-il une plus grande joie qu'un tel sentiment de proximité avec Hachem?
Nous bénéficions d'une intimité totale, avec aucun autre être ou création ne s'interposant entre nous et le Créateur du monde.
Nous pouvons comprendre pourquoi le midrach (rapporté dans Messillat Yécharim - chap.19) nous dit que lorsque l'on se lève pour prier : "notre cœur doit être rempli de joie du fait que nous prions Hachem, à qui rien ne peut être comparé".

[Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).
Rien que par le fait de pouvoir faire 3 Amida par jour, avec 3 occasions d'être en face tout proche de papa Hachem, qui avec fierté désire et apprécie nos paroles, cela devrait nous faire danser de joie d'être juif(ve)!! ]

-> L'une des plaintes les plus courantes dans la génération actuelle est que les gens manquent d'estime de soi. La meilleure façon d'améliorer l'estime de soi de notre enfant est peut-être de lui apprendre ce que signifie prier Hachem.
Il n'existe pas de sentiment d'estime de soi plus puissant que celui que nous venons de décrire.

[plus nous avons de l'estime de soi, moins on a besoin d'être dépendant de l'estime/honneur que peut nous donner autrui, et plus on aspire à agir avec grandeur spirituelle en accord avec la conscience qu'on a de notre grandeur personnelle (on a une partie Divine en nous, on accède fréquemment à une grande intimité avec le Roi des rois, ...) ]

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+ Les sentiments de la Amida :

-> Dans les descriptions de ce que les gens ont vu et ressenti lorsqu'ils étaient cliniquement morts, le thème commun à de nombreux récits est celui d'une personne voyageant dans un tunnel sombre. Au bout du tunnel, une immense lumière engloutissait totalement la personne, qui était submergée par un sentiment d'amour et de sécurité extraordinaires. Elle se sent sans souci, à l'aise, belle, détendue et totalement heureuse d'être là.

Quel est ce sentiment qui est éprouvé?
Le verset nous dit que tant que nous sommes en vie, il est impossible pour l'homme de voir Hachem. Cependant, nos Sages nous disent que lorsqu'une personne décède, Hachem vient et se révèle à elle (voir Yalkout Chimoni sur Iyov - chap.922) et de nombreuses sources se réfèrent à la présence d'Hachem comme à une lumière brillante.
Ces personnes, au seuil de la mort, ont été exposées, de façon minimale, à la Présence d'Hachem. Cette exposition s'est accompagnée d'un sentiment d'amour et de chaleur irrésistible, de sécurité et de libération de tous les soucis, de bonheur et du désir de rester là.

Nous n'avons pas besoin d'attendre la mort pour ressentir l'amour et la proximité d'Hachem.
Hachem a le même amour pour nous dès maintenant et désire nous combler de Ses bontés et de Son amour infini.
Cependant, dans ce monde, nous ne sommes pas capables de voir cela ouvertement. Si c'était le cas, nous n'aurions pas de libre arbitre et ne pourrions faire que ce qui est bon aux yeux d'Hachem, et le but de notre présence dans ce monde est de choisir d'accomplir Sa volonté et de déclarer ainsi Sa royauté dans le monde. Pourtant, nous devons être conscients que cet amour est réel, en ce moment même.

Lorsque nous nous levons pour la Amida, fermons les yeux et imaginons un instant que nous sommes exposé à une lumière éclatante, qui nous enveloppe ensuite d'une chaleur immense, et sentons que nous sommes inondé d'un amour infini.
Ce sentiment génère en nous un calme et un bonheur absolus. Pendant quelques instants, "respirons" cet amour et cette chaleur de la proximité d'Hachem et profitons de la paix de l'esprit et de l'absence de soucis.
Après avoir éprouvé un tel sentiment, nous devrions déborder d'excitation et de joie pour remercier Hachem rien que pour cette sensation, ainsi que pour toutes les bontés et les beautés dont Il nous comble en permanence. Nous sommes maintenant prêts à prier Hachem.

Si une personne pouvait ressentir cette chaleur et cet amour à tout moment, son désir d'accomplir la volonté d'Hachem s'en trouverait renforcé. Il serait impossible de fauter au moment où l'on ressent l'immense amour d'Hachem nous envahir totalement.
De même, comment pourrait-on se plaindre de sa vie lorsqu'on est submergé par la chaleur et la beauté de la proximité d'Hachem?
C'est pourquoi, dans la dernière bénédiction de la Amida, nous demandons : "Bénis-nous, notre Père, de la lumière de Ton visage" (bar'hénou avinou koulanou kéé'had béor pané'ha).
Notre plus grand désir est de voir et de sentir cette grande lumière de la présence d'Hachem.

Une fois que l'on ressent cette lumière d'Hachem, on a le bien ultime et on ne fera que du bien aux autres, comme le veut Hachem.
Nous concluons en disant qu'Il nous a donné la paix (shalom), qui vient du mot "shalem" (complet). La lumière d'Hachem procure le sentiment d'achèvement et de perfection, que nous avons tout ce dont nous avons besoin dans notre vie et que nous ne désirons rien d'autre que cette proximité avec Hachem.

[rav Avraham Tabor]

+ La guémara (Béra'hot 48b) nous apprend que l'auteur de la première bénédiction du birkat hamazon n'est autre que Moché Rabbénou, qui l'a composée comme la bénédiction à prononcer sur la manne.
Chaque fois que nous disons le birkat hamazon, nous prononçons exactement la même bénédiction que Moché et tout le peuple juif dans le désert ont prononcée sur la manne miraculeuse il y a plus de 3 300 ans.
Et le message est le même : la nourriture que nous mangeons aujourd'hui vient directement d'Hachem et est aussi miraculeuse que la manne l'était à l'époque.
[rav Avraham Tabor]

La puissance du Yéhé Chémé raba

+ La puissance du Yéhé Chémé raba :

-> La phrase : "Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya" est la réponse la plus importe du kaddich.
La guémara (Shabbath 119b) enseigne que lorsque l'on répond cette phrase [du kaddich] de tout notre pouvoir (au maximum de notre ferveur), alors cela a le capacité d'annuler un décret néfaste, prévu pour une durée de 70 ans.

-> Un midrach (Heikhalot rabbati 6:3) décrit la rencontre entre Rabbi Yichmaël (l'un des grands tanaïm qui vivaient à l'époque de la destruction du 2e Temple) et l'un des anges Célestes, qui pleurait abondamment et dont les larmes coulaient de ses yeux. L'ange le conduisit dans les chambres cachées du Ciel pour lui montrer ce qui attendait le peuple juif et lui montra un carnet contenant une liste de terribles décrets. L'ange lui répondit qu'il devait revenir le lendemain et qu'il lui montrerait alors des châtiments encore plus terribles et effrayants.
L'ange lui dit alors "Chaque jour, bien d'autres souffrances, encore pires que celles-ci, sont décrétées, mais s'ils entrent dans leurs synagogues et répondent "yéhé chémé raba", nous ne permettons pas à ces décrets de quitter ces chambres."

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+ Arrêter la guerre :

-> Le 'Hafets 'Haïm,, dans une lettre publique publiée au début de la Première Guerre mondiale (imprimé à la fin du 'Hafets 'Haïm al haTorah) écrit ce qui suit :
"Le tumulte qui a éclaté dans le monde est effrayant. Il affectera le monde entier et tous les juifs, à la fois physiquement et spirituellement. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un message du Ciel pour nous réveiller et nous inciter à revenir à Hachem ...
Nous devons crier à Hachem et lui demander de nous sauver ... Et chaque personne doit aller à la synagogue avec ses fils afin de faire la prière du matin, de l'après-midi et du soir spécifiquement avec un minyan, afin de répondre à "yéhé chémé raba", "kédoucha", et "baré'hou" parce qu'en faisant cela, de nombreux décrets sévères contre les enfants de l'école et les jeunes filles.
Ainsi, de nombreux décrets difficiles à l'encontre du peuple juif sont annulés chaque jour, comme nos Sages nous l'ont enseigné.
On ne peut imaginer le nombre de sauvetages qui seraient apportés au peuple juif si seulement tout le peuple, hommes et enfants, se réunissait chaque jour à la synagogue pour les 3 prières quotidiennes afin de répondre à "baré'hou" et "yéhé chémé raba" en public (minyan), et certainement, grâce à cela, plusieurs milliers d'hommes seraient épargnés de la mort ..."

=> Nous devons avoir à l'esprit que tout juif à un pouvoir énorme en récitant quelques mots.
On peut sauver de mauvais décrets sur la collectivité du peuple juif, mais aussi individuellement, par exemple au Etats-Unis on pourra éviter qu'un juif ne perde son emploi, ou bien permette qu'en Angleterre un juif guérisse d'une maladie mortel.
[on nous montrera après notre mort tous les impacts incroyables de ces quelques secondes, quelques mots ... ]

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-> Le Shomer Emounim écrit que la possibilité d'annuler des décrets sur le peuple juif en répondant "yéhé chémé raba" (que Son Nom soit grandi) signifie que la vie d'un autre juif peut dépendre du fait que vous l'ayez dit avec kavana.
Si vous l'avez fait, et que grâce à cela, il a été sauvé de la mort décrétée, vous avez une part dans toutes les bonnes actions qu'il accomplira pour le reste de sa vie, car il n'a pu les faire que grâce à votre mérite.
Non seulement vous avez une part dans toutes ses bonnes actions, mais vous pouvez également revendiquer une part dans toutes les actions de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants pour toutes les générations, car ils n'ont vu le jour que grâce à vous.
La récompense que vous pouvez obtenir est littéralement infinie!

-> Le Yessod véChorech haAvoda ajoute que c'est également un mérite pour les âmes dans le monde à Venir, qui grâce à notre prière sincère, sont autorisées à atteindre des niveaux plus élevés dans les Cieux et à se rapprocher d'Hachem.

De plus, le fait de répondre "yéhé chémé raba" est un accomplissement de la mitsva de sanctifier le Nom d'Hachem (vénikdachti béto'h bné Israël).
Puisque la récompense pour l'avoir dit apporte de l'aide à d'autres juifs, c'est aussi un acte de 'hessed, qui est une réalisation de la mitsva d'aimer son prochain juif (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Le Shomer Emounim ajoute que l'on accomplit également la mitsva d'effacer le souvenir d'Amalek et d'aspirer à la guéoula finale (où le Nom d'Hachem sera pleinement grandi).

-> En outre, la guémara (Béra'hot 3a) rapporte que lorsque Hachem entend le peuple juif entrer à la synagogue et déclarer "yéhé chémé raba", Il secoue la tête et soupire, métaphoriquement parlant : "Heureux le Roi qui est loué de cette façon dans Sa maison, [ce qui fait référence au Temple] ; Qu'y a-t-il pour le père qui a exilé ses fils, et malheur aux fils qui ont été exilés de la table de leur père?"

Cela signifie qu'Hachem aspire à nouveau à la reconstruction du Temple, afin que "le père et le fils" soient réunis et que nous puissions proclamer Sa gloire.
"yéhé chémé raba" devient ainsi une raison pour Hachem de hâter l'arrivée du machia'h et la reconstruction du Temple.

Réflexions sur les mitsvot – se connecter à l’infini

+++ Réflexions sur les mitsvot - se connecter à l'infini :

+ Une récompense éternelle :

-> Chaque mitsva que nous faisons est récompensée par un mérite éternel, et l'ampleur de la récompense dépasse de loin notre compréhension. [un acte souvent simple, rapide, parfois logique, peut nous générer un bien qui nous apportera pendant toute notre éternité! ]
Nos Sages (Pirké Avot 2,1) nous disent qu'il faut être aussi scrupuleux dans l'accomplissement d'une mitsva "mineure" que dans l'accomplissement d'une mitsva "majeure", car on ne connaît pas la récompense accordée pour l'une ou l'autre.
L'une des explications proposées est que même pour une mitsva mineure, nous sommes incapables d'imaginer la récompense phénoménale (Rabbénou Yonah).

-> "Un moment de téchouva (retour vers D.) et de bonnes actions dans ce monde a plus de valeur que tout le monde futur.
Et un moment de bonheur dans le monde futur est meilleur que tout ce monde-ci." [Pirké Avot 4,22]

Le rav Dessler commente :
"Si l’on réunit tous les bonheurs et plaisirs qu’un homme peut ressentir sur toute une vie, et si l’on appliquait ce procédé à toutes les personnes que l’on connaît, puis à tous les habitants du pays, et même du monde ; si cette opération était renouvelée sur toutes les générations depuis la création du monde jusqu’à la fin des temps, et si l’on condensait enfin tout ce bonheur dans une seule seconde de bonheur extrêmement intense, cela ne vaudrait pas encore un instant de délice du monde futur.
C’est là le sens de la michna qui affirme : "Et un moment de bonheur dans le monde futur est meilleur que TOUT ce monde-ci"."
[prenons le plaisir cumulé de tous les mariages de l'histoire du monde, tous les plaisirs à chaque naissance, ... tous les plaisirs (petits comme grands) de tous les milliards d'êtres humains ayant vécu dans l'Histoire, et bien cela tend vers un court laps de temps du monde à Venir. ]

-> "Il n'y a pas de récompense dans ce monde pour une mitsva" (guémara Kidouchin 39b).
Le rav Eliyahou Dessler utilise l'idée précédente pour expliquer : il ne peut y avoir de récompense dans ce monde parce que notre univers physique limité n'a tout simplement pas les facultés nécessaires pour procurer le plaisir spirituel d'un autre monde qui est la récompense de ne serait-ce qu'une seule mitsva.

-> Nous affirmons dans notre prière que par amour Hachem a multiplié la Torah et les mitsvot (irba lahem Torah oumitsvot). En effet, ce n'est pas une charge, mais autant d'occasions de nous générer de la joie et des mérites éternels! (je fais la volonté de D., alors que les autres nations investissent leur temps dans du vide! Par exemple, combien nous devons être heureux et fiers sur notre trajet vers la synagogue à Shabbath en voyant les non-juifs faisant du vide, alors que nous on développe notre relation, notre attachement à Hachem par nos mitsvot. )

Par conséquent, la valeur des cadeaux (mitsvot) dont Hachem nous gratifie est éternelle, car ils nous permettent de gagner une sublime vie infinie dans le monde à Venir.
Nous disons dans les Tehillim (118,1) : "Rendez grâce à Hachem, car Il est bon, car Sa bonté dure à jamais" (odou l'Hachem ki tov, ki léolam 'hasdo). Le terme 'hasdo (bonté) est au singulier, ce qui signifie que même un seul acte de Sa bonté dure à jamais (chaque mitsva est une bonté que D. nous fait, car pour un tout petit investissement de notre part, on récolte à l'infini!), car cela nous permet d'obtenir une récompense éternelle si nous l'utilisons pour accomplir le service d'Hachem.

De même, le roi David dit : "olam 'hessed yibané" (Téhilim 89,2). Le rav Shimshon Raphael Hirsch dit que tout au long du Tana'h, le terme "olam" signifie éternité, ainsi le verset se lit : "le 'hessed construit l'éternité". Chaque acte de 'hessed que nous pouvons faire construit une récompense éternelle dans le monde à Venir. [en ce sens, celui qui donne reçoit plus que celui qui reçoit, car en donnant il obtient un bien éternel, et non éphémère. ]

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-> Si nous réalisions la grandeur de chaque mitsva que nous accomplissons, qu'elle vaut tellement plus que si l'on venait nous donner 1 000 000 d'euros, nous déborderions de joie à chaque fois que nous aurions la possibilité d'en accomplir une.
[mais libre arbitre oblige nous n'aurons conscience de cela que dans le monde de Vérité, où notre plus grande souffrance sera sur le fait qu'on aurait pu et du en faire tellement plus (car après notre mort c'est plus possible d'en faire).]

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+ Le 'hessed d'une mitsva :

-> La Torah nous dit : "Vous serez saints" (kédochim tiyou - Kédochim 19,2). Que signifie être "saint" ?
Le Sforno explique : "kédochim, signifie "éternel", comparables au Créateur".
Ainsi, chaque juif a le commandement positif d'être une personne éternelle, d'agir de manière éternelle. Cela est possible parce qu'Hachem nous a donné des âmes, qui proviennent de devant/sous Son Trône de Gloire et qui sont descendus dans ce monde dans nos corps physiques.

Chaque âme est éternelle et ne désire faire que ce qui est agréable à Hachem, mais elle est limitée par un corps physique qui désire tous les plaisirs de ce monde. C'est pourquoi nous vivons dans une lutte constante entre nos aspects physiques/matériels et spirituels.
Notre tâche consiste à devenir des personnes éternelles, à surmonter nos bas instincts et nos désirs (voulant un plaisir immédiat, un moindre effort), et à élever toutes nos actions pour en faire des actes de service à Hachem, pour lesquels nous serons comblés de récompenses éternelles dans le monde à venir.
Ainsi, nos vies deviennent des "vies éternelles", un service sans fin d'Hachem, même dans les aspects banals de la vie quotidienne, et récompensées par un mérite éternel.

-> Dans les bénédictions nous disons : "barou'h ata Hachem Elokénou mélé'h aolam acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou" (Il nous a sanctifiés par Ses mitzvos et nous a ordonné de faire ...)
D'après ce que nous avons expliqué, cela signifie : "Il nous a rendus éternels (Elokénou) en nous donnant ses mitsvot (dont chacune apporte une récompense éternelle) et nous a ordonné de faire..."
La possibilité et la capacité d'accomplir les mitsvot est un acte de bonté d'Hachem encore plus grand que les cadeaux matériels qu'Il nous accorde.
[avec le matériel on a souvent plus de plaisir avant de l'avoir, et une fois qu'on l'a le plaisir passe vite, on a la tête déjà sur une autre chose à avoir. A l'inverse, le spirituel est un acquis qui ne disparaît jamais, et au contraire il sera pleinement exploité après notre mort.]
Lorsque nous faisons une bénédiction, nous bénéficions d'un bienfait matériel nous permettant de mieux faire la volonté de D. (de la nourriture dans ce monde où l'on est de passage), mais l'essentiel c'est que par la récitation de cette bénédiction nous obtenons un bienfait spirituel éternel (de la nourriture/argent pour l'éternité de notre monde à Venir), et donc notre bénédiction est une profonde gratitude pour cette bonté d'Hachem.

-> Le rav Shimon Schwab écrit qu'une fois, il a passé Shabbath avec le 'Hafets 'Haïm, qui s'est approché de lui et lui a demandé : "Qu'avez-vous à l'esprit lorsque vous dites [dans la bénédiction de la lecture de la Torah] : "qui a implanté la vie éternelle en nous" (vé'hayé olam nata béto'hénou)?
Le rav Schwab est resté muet, trop effrayé pour répondre, et le 'Hafets 'Haïm a continué : "Où serez-vous dans 500 ans?" Une fois de plus, le rav Schwab est resté silencieux et le 'Hafets 'Haïm a dit : "La réponse est auprès d'Hachem. Et dans 5 000 ans? Et dans 5 millions d'années? Avec Hachem! C'est ce que signifie "a implanté la vie éternelle en nous" = nous avons en nous une vie infinie, ce qui signifie la proximité et l'attachement à Hachem [que chaque mitsva contribue à renforcer davantage]".

-> b'h, à ce sujet : Les mitsvot = des liens d'amour avec Hachem : http://todahm.com/2023/05/30/les-mitsvot-des-liens-damour-avec-hachem

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+ La valeur réelle d'une mitsva :

-> Au-delà de ce que nous venons de voir, il existe un niveau beaucoup plus profond de compréhension.
Le Pélé Yoetz (Sim'ha) pose la question hypothétique suivante : Que feriez-vous si vous aviez le choix d'accomplir une seule mitsva pour laquelle vous recevriez une punition horrible dans le Guéhinam, ou de commettre une seule faute contre la volonté d'Hachem, pour lequel vous gagneriez un plaisir infini dans le monde à venir?
Si nous sommes vraiment honnêtes avec nous-mêmes, il est probable que nous choisirons la seconde option, car que peut souhaiter de plus un juif que de jouir des beautés du monde à venir?

Le Pélé Yoetz écrit cependant que la bonne réponse devrait être la première.
Le véritable but de notre vie n'est pas de gagner notre part dans le Monde à venir, mais plutôt, comme nous le disons à la fin de nos prières du matin : "Béni soit-Il, Hachem, notre D., qui nous a créés pour Sa gloire" (barou'h ou Elokénou chébaranou likhvodo).
Hachem nous a créés pour que nous soyons Ses loyaux serviteurs et que nous nous comportions selon Sa volonté. Chaque fois que nous agissons de la sorte, nous lui apportons, pour ainsi dire, du "na'hat roua'h", c'est-à-dire que nous Lui donnons de la satisfaction de Ses créations.
L'idée de commettre une faute pour gagner une récompense pour nous-mêmes est absurde, car nous nous abstenons de fauter et accomplissons les mitsvot pour Son bien, et non pour le nôtre.

-> Essayons d'expliquer cette idée plus en profondeur.
La même michna qui dit qu'une heure de bonheur spirituel dans le monde à Venir est plus grande que la somme totale des plaisirs de la vie dans ce monde, dit aussi qu'une heure de repentir et de bonnes actions dans ce monde est meilleure que la vie entière dans le Monde à venir.
Comment concilier cette apparente contradiction? Qu'est-ce qui est le plus grand : ce monde ou le monde à venir?

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 103a) raconte qu'après la mort de Rabbi, l'auteur de la Michna, il avait l'habitude de rentrer chez lui tous les vendredis soirs pour faire le Kiddouch. Cette pratique ne s'est arrêtée que lorsqu'un voisin est passé par là et a entendu ce qui se passait. Après cela, Rabbi n'est plus jamais revenu, non pas parce qu'il n'en avait pas envie, mais pour ne pas faire honte aux autres tsadikim du ciel qui n'ont pas été autorisés à faire de même.
Si le but de l'accomplissement des mitsvot dans ce monde est de gagner une joie spirituelle sans fin dans le monde à venir, pourquoi, après avoir atteint l'autre monde, Rabbi est-il revenu pour accomplir une autre mitsva?
Pour répondre à cette question, nous devons d'abord examiner de plus près qui nous sommes vraiment.

-> Chaque jour nous disons dans la Kédoucha, lors de la répétition du Amida par l'officiant : "Nous sanctifierons ton nom dans ce monde tout comme [les saints anges] le sanctifient dans les cieux".
Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - part.2, chap.10) note que cela semble être une extraordinaire arrogance de notre part. Pouvons-nous vraiment nous comparer aux anges les plus saints du ciel qui louent constamment Hachem?
Examinons ce qu'est réellement un juif.

Avant notre naissance, notre âme réside dans les mondes supérieurs avec d'innombrables anges. Leur tâche consiste à servir et à louer Hachem en permanence.
Hachem souhaite également avoir des âmes qui Le serve dans ce monde et c'est pourquoi il "choisit" certaines âmes et les envoie comme Ses messagers pour accomplir Son service dans notre monde.
Les anges et nous-mêmes sommes tous deux des serviteurs d'Hachem, et nous sommes tous deux chargés de sanctifier le nom d'Hachem. Leur lieu de service est au Ciel et le nôtre est sur terre.

Un juif est l'une des rares âmes qui a eu le mérite d'être un messager d'Hachem dans ce monde. Il est observé par Hachem et par tous les milliards d'âmes et d'anges au Ciel pour voir comment il se comporte.
Le 'Hafets 'Haïm écrit que : "s'il réussit, il reçoit beaucoup de bienfaits d'Hachem et ses actes sont inscrits dans le livre spécial de souvenir d'Hachem. Ses actes sont publiés devant tous les anges et il recevra un grand honneur et une grande gloire lorsqu'il atteindra le monde à Venir, car il a mérité d'être un serviteur loyal du Roi des rois".

=> C'est un honneur si prestigieux d'être choisi comme l'un des rares messagers à venir dans ce monde que n'importe quelle âme serait prête à renoncer à toute sa part dans le monde à venir pour avoir cette opportunité.
Le 'Hafets 'Haïm conclut que si quelqu'un réalise cela : "il devrait être rempli d'une joie énorme et explosive quand il réalise une mitsva. Lorsqu'il se souvient qu'il n'est qu'un humble humain physique mais qu'il a le mérite de parler à Hachem tout comme les anges les plus saints, ses yeux se rempliront d'une incroyable joie, il s'humiliera devant Hachem et s'engagera à accomplir la volonté d'Hachem de tout son cœur."

C'est pourquoi le Pélé Yoetz a écrit que même si une personne risque de mériter le terrible Guéhinam en réalisant une mitsva, elle devrait quand même choisir d'accomplir cette mitsva.
Le mérite d'être le messager choisi par Hachem devrait l'emporter de loin sur les considérations relatives à ce qui se passera dans l'autre monde.
C'est ce qu'exprime clairement l'enseignement du nos Sages (Pirké Avot 1,3) : "Ne soyez pas comme des serviteurs qui servent leur maître pour recevoir une récompense ; soyez plutôt comme des serviteurs qui servent leur maître non pas pour recevoir une récompense".

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+ Une mitsva pour un sou :

-> Le Gaon de Vilna allongé sur son lit de mort, éclata soudain en sanglots. Il se tourna vers les personnes rassemblées autour de lui et leur dit : "Je suis prêt à renoncer à toute ma part dans le monde à Venir pour qu'on me donne une heure de plus à vivre".

Les spectateurs expriment leur surprise face au commentaire de leur grand maître, car le célèbre tsadik, dont la vie entière avait été parfaitement consacrée à la Torah et aux mitsvot, n'était pas du genre à exagérer (chacune de ses paroles étant Vérité pure). Comment pouvait-il être prêt à renoncer aux réalisations de toute une vie et à l'objectif de tout juif de jouir de son sort dans l'autre monde?

Voyant leurs regards déconcertés, le Gaon de Vilna s'expliqua : "Ce monde est si précieux. Dans l'autre monde, vous n'aurez pas la permission de faire une quelconque mitsva, même si vous offrez de payer toute votre part dans le monde à Venir. Pourtant, dans ce monde, pour quelques centimes, vous pouvez accomplir une mitsva dont la récompense est de mériter de voir Hachem Lui-même. Par conséquent, cela vaudrait la peine pour moi de renoncer à ma part dans le monde à Venir pour avoir l'opportunité de faire des mitsvot supplémentaires." [cité dans le Chem Olam - chap.19]

Prenons quelques instants pour comprendre ce qu'a dit le Gaon de Vilna.
La prochaine fois que nous nous apprêtons à réaliser une mitsva, même "petite" et facile, cela signifie que vous êtes sur le point de faire quelque chose que le géant Gaon de Vilna était prêt à renoncer à toute sa part dans le Monde à venir pour pouvoir l'accomplir.
[on a vu auparavant que pour toute mitsva on doit être plus joyeux que si on recevait des millions d'euros cash sur notre compte bancaire, et là nous voyons que pour chaque mitsva nous devons nous réjouir car pour cela le Gaon de Vilna était prêt à renoncer à toute sa part phénoménale du monde à Venir!
Evidemment nous n'en avons pas conscience, mais le Gaon de Vilna qui avait une parfaite perception de la réalité de choses, nous témoigne de la juste/véritable valeur des choses. ]
Quelle excitation nous devrions ressentir en nous préparant à une occasion aussi précieuse!

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+ Servir Hachem avec joie :

-> La Torah décrit 98 horribles punitions qui s'abattront sur le peuple juif, à D. ne plaise, si nous ne respectons pas les commandements d'Hachem, et en donne ensuite une raison : "Parce que vous n'avez pas servi Hachem, votre D., avec joie (sim'ha)" (Ki Tavo 28,47).
Comment se fait-il que les châtiments les plus terribles surviennent parce que nous n'avons pas agi avec joie? Est-ce un crime de ne pas être heureux?

La réponse est : oui!
Hachem nous a choisis et créés pour être Ses loyaux serviteurs. Nous avons reçu l'illustre mission de vivre notre vie en tant que porteurs de Sa royauté, et en tant que tels, nous devrions être extrêmement fiers et enthousiastes à chaque fois que nous avons l'occasion de servir notre Roi.
Si nous servons Hachem sans le faire avec joie, nous disons en fait à Hachem : "Merci mais, non merci".
Nous montrons que nous ne considérons pas ce qui nous a été donné comme quelque chose de prestigieux ou de spécial et que nous ne sommes pas fiers de L'avoir comme roi et maître. Si c'est ce que nous ressentons, Hachem n'a pas besoin de nous et le résultat peut, à D. ne plaise, être terrible.

-> Par ailleurs, le Yessod véChorech haAvoda (chap.34) écrit dans son testament comment il a atteint son niveau de grandeur extraordinaire :
"... Parce que mon cœur brûlait constamment d'une grande joie et d'un grand bonheur, la plus grande joie possible que l'on puisse atteindre : J'ai un tel D. dont la royauté ne s'arrêtera jamais pour toujours.
Après avoir créé tant de mondes qui ne peuvent même pas être comptés, tous Le reconnaissent, le servent et le louent constamment. Puis Il m'a choisi, moi, un simple humain de chair et de sang, et dans Sa grande bonté, Il m'a créé comme l'un des membres de la sainte nation juive, afin que je puisse moi aussi reconnaître un peu de Sa grandeur et de Son exaltation dans ce monde ...
Mon cœur brûlait constamment d'une grande fierté d'avoir mérité d'être un serviteur éternel d'un tel D., et je ressentais continuellement de l'orgueil à l'égard de Sa sainteté.
En raison de cette fierté, de cette joie et de ce bonheur qui brûlaient en permanence dans mon cœur à propos de Sa sainteté, j'avais toujours l'habitude de Le mentionner et de Le louer.
Quoi qu'il m'arrive, que ce soit bien ou mal, je Le louais toujours, car j'étais convaincu que tout venait de Lui et était sous Son contrôle."

A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem

+ A chaque mitsva, tout juif donne du plaisir à Hachem :

-> "Le monde a été créé pour la bonté" (olam 'hessed yibané - Téhilim 89,3).
Nous appelons Hachem "le Bon". (haTov)
Le Séfer ha'Hinoukh explique que ce titre ne peut être attribué qu'à quelqu'un qui a atteint la perfection d'être "bon", ce qui signifie qu'il fait du bien aux autres. Le désir d'Hachem est de faire du bien à Ses créations, et Il a créé le monde uniquement dans ce but, afin qu'il y ait des personnes pour lesquelles Il puisse faire preuve de bonté.
Cette bonté s'exprime d'abord dans ce monde par la multitude de bontés dont Hachem nous comble, mais elle n'atteindra son maximum que dans le monde à Venir, où l'âme se prélassera dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar avodat Hachem - chap.9) écrit :
"la vérité sur le secret de notre venue dans ce monde est la suivante : Hachem nous a créé à partir du néant absolu parmi les nombreuses forces spirituelles qu'Il a créées. Il voulait nous promouvoir et élever notre stature pour que nous rejoignions Ses âmes pures bien-aimées et choisies qui sont proches de Sa Gloire, afin qu'Il puisse nous faire du bien et accomplir des actes de bonté à notre égard.
Cela ne pouvait être réalisé si nous restions dans les mondes supérieurs, et c'est pourquoi Il nous a fait descendre dans ce monde".

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-> Imaginons un instant un père aimant et dévoué qui a un seul et unique fils qu'il aime infiniment. Il attend chaque occasion d'exprimer ses sentiments en couvrant son fils de cadeaux somptueux et coûteux.
Si le fils se comporte mal, le père, pour l'éducation morale de son fils, ne peut pas lui donner une récompense, et c'est à contrecœur et péniblement qu'il doit renoncer à son grand désir de choyer l'enfant.
Si l'enfant se comporte correctement, le père ressent une grande joie car son rêve se réalise et il peut à juste titre couvrir son fils bien-aimé de toutes les gâteries possibles.

La relation d'Hachem avec Son peuple bien-aimé et élu, les juifs, fonctionne de la même manière.
Hachem a créé le monde afin de nous gratifier de son infinie bonté et attend avec impatience de pouvoir le faire.
Tant que nous ne l'écoutons pas et que nous agissons contre sa volonté, il n'est pas en mesure de nous combler de ses bienfaits et il en est terriblement peiné. Si nous nous comportons correctement et devenons ainsi dignes de recevoir Ses bénédictions, Hachem ressent une grande joie, et Son désir d'être le "Bon" (haTov) en nous accordant Ses bénédictions est comblé.

-> Dans les mots du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 95) :
"Tout ce que l'on obtient en réalisant les mitsvot d'Hachem se résume à ceci : c'est Son désir de nous faire du bien, et lorsque, par l'accomplissement de ces mitsvot, un homme se rend capable et prêt à accepter ce bien, Hachem lui accordera des bienfaits.
Il leur a donc enseigné la bonne voie à suivre pour devenir des personnes honnêtes, à savoir la voie de la Torah par laquelle un homme devient bon.
Par conséquent, quiconque accomplit les mitsvot d'Hachem satisfait le désir d'Hachem en étant digne de recevoir Ses bienfaits. En revanche, si l'on ne se prépare pas à cela, la faute est très grande, car on connaît le désir d'Hachem et on agit à l'encontre de ce désir."

-> Il est à noter que dans sa compilation des mitsvot, le Séfer ha'Hinoukh va répéter à 48 reprises cette idée (cf. mitsva 42, 63, 171 et 344). Cela témoigne à quel point cela est un aspect fondamental du judaïsme.

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+ "Aider" Hachem :

=> Quelle est la raison profonde pour laquelle Hachem ne veut nous accorder Ses bénédictions que si nous adhérons à Sa volonté? Il est certain que si Son seul désir est de nous combler de bénédictions, Il devrait le faire indépendamment de notre comportement.

-> Expliquons-le par une parabole. Un père demande à ses deux fils de l'aider à nettoyer leur maison. L'un des fils se met au travail, déplaçant, transportant, balayant et organisant à lui tout seul, tandis que l'autre se promène paresseusement, ramassant un déchet par-ci par-là, mais pas grand-chose de plus.
Une fois le travail terminé, le père appelle chacun de ses fils dans sa chambre et leur remet une grosse barre de chocolat en remerciement de leur aide.
À première vue, les deux fils semblent avoir reçu exactement la même récompense. En réalité, il existe une grande différence entre eux.
Quelle émotion éprouve chacun d'eux en recevant la tablette de chocolat?
Le premier fils se sent très bien dans sa peau. Il sait que son dur labeur a été remarqué et apprécié, et que le chocolat est une juste récompense pour ses efforts. Il repart avec un sentiment de satisfaction et d'accomplissement.
Le second fils, en revanche, accepte le chocolat avec timidité. Il ressent une profonde gêne, sachant qu'on lui a donné quelque chose qu'il ne mérite pas.
Quantitativement, les récompenses sont les mêmes, mais qualitativement, celle du premier fils est incommensurablement plus grande, car elle a engendré un bon sentiment chez celui qui la reçoit.

Hachem est l'ultime dispensateur de bienfaits. Il a créé le monde afin de nous combler de Ses bienfaits. Cependant, Il veut s'assurer qu'Il donne au maximum, ce qui signifie que le bénéficiaire repart avec le meilleur sentiment possible.
C'est pourquoi Hachem nous supplie : "S'il vous plaît, suivez mes ordres afin de mériter la récompense que Je suis prêt à vous donner. Je veux vous donner le meilleur bienfait possible et j'ai besoin que vous me le permettiez."

=> Il s'agit là d'une pensée vraiment stupéfiante. Hachem, en quelque sorte, a besoin que nous l'aidions!
Nous avons la capacité de permettre à Hachem de réaliser Son plus grand désir : être le Bien ultime. C'est ce que veut dire le Zohar lorsqu'il affirme : "Qui est un 'hassid (un homme pieux)? Celui qui fait du 'hessed avec son Créateur".
Nous faisons 'hessed avec Hachem en Lui permettant de réaliser le summum de la bonté, un privilège incroyable et une responsabilité redoutable.

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+ Le but de la création

-> Selon le Ramban, le but de la Création du monde est pour permettre à l'homme de reconnaître et proclamer que Hachem a créé le monde (rien ne peut exister une seconde sans qu'Il le permette) et qu'Il contrôle ce qui s'y passe, à la fois le monde en général mais également chaque petit détail de la vie d'une personne (sans ne peut se faire sans un décret Divin le permettant).

=> Pourquoi le but de la création est-il de reconnaître Hachem?
Quelqu'un qui voit la bonté et la gentillesse infinies d'Hachem dans le monde et qui réalise qu'Hachem contrôle personnellement chaque partie de sa vie, alors il s'est élevé au-dessus du reste de l'humanité.
Cependant, cette reconnaissance n'est pas le point final.
Certes mais comme nous l'avons expliqué, elle a pour but de le propulser à partir de sentiments de pure gratitude et de s'efforcer de rendre à Hachem tout ce qu'il peut en observant tous les commandements d'Hachem et en menant sa vie uniquement en fonction de la volonté d'Hachem.
Nos sentiments de pure gratitude doivent nous propulser à rendre à Hachem en observant ses commandements, en vivant sa vie selon les désirs d'Hachem, et ce faisant, on se rendra digne de recevoir davantage de bonté de la part d'Hachem.
On atteint alors le véritable objectif de la création : qu'Hachem ait la possibilité de nous couvrir à juste titre d'une bonté infinie.
[faire des efforts pour prier avec kavana, faire les mitsva avec joie, ... cela permet de donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) pour qu'Il nous comble de belles choses, et nous retire le sentiment de "pain de la honte". Tout cela permet de générer un maximum de plaisir à Hachem, car Il a pu nous faire plaisir au mieux. ]
Il s'agit là de l'accomplissement ultime du commandement d'Hachem à Avraham : "Deviens une bera'ha", une personne qui engendre la bénédiction dans le monde en se rendant agréable aux yeux d'Hachem.

[c'est une grande responsabilité que d'être juif, car parfois on a envie de se laisser aller dans nos mitsvot (j'ai envie de kiffer à rien faire comme les non-juifs), mais de ce fait nous retirons à Hachem de la joie, la capacité de donner des bontés. ]

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+ Apporter de la satisfaction à Hachem :

-> En réalisant les mitsvot, nous apportons de la satisfaction (na'hat roua'h) à Hachem.
La source de ceci est Vayikra 1,9, qui nous dit que si l'on apporte une offrande à Hachem, c'est "un parfum agréable à Hachem".
Rachi, citant un midrach, explique le terme "agréable" comme signifiant "c'est une source de satisfaction devant Moi, car J'ai dit [d'apporter une offrande] et Ma volonté a été faite".

=> Qu'est-ce que cela signifie que nous donnons à Hachem de la satisfaction en accomplissant Sa volonté? A-t-il vraiment besoin que nous l'écoutions pour le rendre heureux?

-> Le rav Israël Nadjara, l'un des plus proches élèves du Arizal, donne une explication fondamentale basée sur le principe précédent. Il est évident qu'Hachem n'a besoin de rien de notre part. Son plus grand désir est de nous combler de Ses dons et de Sa bonté sans fin, mais Il ne le fera que si nous méritons de les recevoir.
Lorsque nous accomplissons les commandements (mitsvot) d'Hachem, nous nous rendons plus dignes, ce qui donne à Hachem l'occasion de nous offrir Ses dons inépuisables.
Hachem dit qu'Il a de la satisfaction (na'hat roua'h) que Sa volonté a été faite, parce qu'Il peut alors nous inonder de Sa bonté.
Loin de nous l'idée de Lui donner, c'est au contraire une autre possibilité pour Lui de nous donner.

-> En utilisant cette idée, le Rachba explique la déclaration de nos Sages selon laquelle Hachem prie chaque jour pour que son Attribut de Miséricorde l'emporte sur Sa colère contre ceux qui vont à l'encontre de Sa volonté et pour qu'il traite le peuple juif avec grâce.
Il suggère que, pour ainsi dire, Hachem prie pour que nous nous améliorions et que nous agissions conformément à sa volonté afin que sa miséricorde puisse se manifester et qu'Il puisse nous accorder toutes Ses bénédictions.

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-> Le rav Shimshon Raphael Hirsch (sur Yitro 18,11) dit : "en prononçant "barou'h (béni) un homme exprime son renoncement à ses pouvoirs d'action totalement libres pour ne faire que ce qui plaira et donnera satisfaction à Hachem".
Cet abandon de son libre arbitre pour ne faire que ce qu'Hachem désire est le niveau le plus élevé d'acceptation du joug Divin (kabbalat ol malkhout chamayim
L'apogée a été atteint au mont Sinaï lorsque le peuple juif a accepté la Torah. Chaque fois qu'une personne dit : "barou'h", il répète la plus grande déclaration de tous les temps : "naassé vénichma".

[un sens des bénédictions qui commencent par "barou'h", est que c'est nous qui bénissons Hachem en faisant Sa volonté, car grâce à cela Il pourra nous combler du meilleur et Il se réjouira.
Le principal : permettre à D. de réaliser son désir de nous faire du bien. Le secondaire : nous profiterons de ce bien. ]

Le résultat d'une bénédiction est qu'Hachem continuera à nous inonder de bénédictions, et de cette manière, le monde entier verra qu'Il est la source de tout bien et de toute bonté dans le monde.
À leur tour, les autres souhaiteront vivre leur vie selon Sa volonté, ce qui engendrera encore plus de bénédictions dans le monde.
Finalement, cela conduira au grand jour où "Hachem sera Roi sur le monde entier ; ce jour-là, Hachem sera Un et Son Nom sera Un" (Zé'haria 14,9).

[rav Avraham Tabor]

Chanter à l’ouverture de notre frigidaire, armoire

+ Chanter à l'ouverture de notre frigidaire, armoire :

-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]

=> Comment pouvons-nous comparer la fente de la mer, qui est sans doute le plus grand miracle qu'Hachem ait accompli pour nous, à la fourniture quotidienne d'aliments de base, dans laquelle il est presque impossible de voir la main d'Hachem à l'œuvre?
Pourtant, il n'y a pas de différence réelle entre les deux.

De la même manière qu'Hachem était le seul responsable des incroyables miracles de la mer Rouge, Il est également le seul responsable de toutes nos aliments au quotidien. Le fait qu'il semble que nous gagnions de l'argent par nous-mêmes grâce à notre travail acharné ne fait que cacher la véritable vérité, à savoir qu'Hachem guide les événements du monde pour s'assurer que nous disposons de tout ce dont nous avons besoin. La seule différence est la clarté avec laquelle chacun voit que notre subsistance vient d'Hachem.

Sur la base de cette idée, le rav Pinkous (Chéarim b'Téfila) écrit que lorsqu'une personne rentre chez elle, ouvre son réfrigérateur et le trouve rempli d'une grande variété d'aliments délicieux ou ouvre l'armoire de sa chambre et voit des piles de vêtements, elle doit s'arrêter une seconde et se dire : "D'où tout cela vient-il? Qui m'a donné cette abondance de bienfaits?"
Tout comme le peuple juif a éclaté dans un chant (chira) sincère après avoir été témoin des miracles de l'ouverture de la mer Rouge, il devrait lui aussi éclater en chants de louange pour remercier Hachem de Sa bonté infinie, en ouvrant son frigidaire, son armoire, ...

-> "Quelqu'un qui reconnaît la lumière de la Vérité ne souffrira jamais de déprime"
['Hazon Ich]

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-> "Quelqu'un qui est heureux de son sort est considéré comme riche, même s'il est pauvre, parce qu'il est rempli de joie à l'égard d'Hachem, qui est son lot."
[Or'hot Tsadikim - chaar Sim'ha ]

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-> Le rav Moché Feinstein en apprenant la nouvelle dévastatrice du décès du gadol hador, le rav Aharon Kotler, s'est entendu dire à 2 reprises : "Ce n'est pas possible. Mais si c'est vrai, c'est la volonté du Créateur. C'est ainsi que cela doit être. Si c'est le cas, alors cela doit être une bonne chose."
Nous pouvons apprendre de cette expérience comment faire face aux situations difficiles auxquelles nous sommes confrontés : La première chose à faire est de reconnaître que le décret (dans ses moindres détails) vient d'Hachem. Ce n'est qu'une fois que l'on est convaincu de ce fait que l'on peut progresser et déclarer que cela doit être pour le mieux.

-> Selon le 'Hovot haLévavot (intro chaar Bita'hon), il faut réaliser qu'Hachem "se préoccupe de tous nos besoins encore bien davantage que nous ne pouvons le faire nous-même, et Il choisit le meilleur pour nous encore bien plus que nous ne pouvons le faire".

-> Nous devons avoir confiance dans le fait qu'Hachem est avec nous et qu'il veut nous aider à surmonter chaque situation à laquelle nous sommes confrontés.
Si l'on sent que le Créateur tout-puissant du monde est à nos côtés, une grande partie du stress disparaîtra, car on se sentira stimulé par le fait que l'on dispose de l'aide la plus importante possible pour surmonter n'importe quelle situation.

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-> La prochaine fois que vous vous sentirez déprimé ou que vous vous direz : "À quoi je sers? Je ne prie pas assez bien, je n'étudie pas suffisamment, je ne fais pas assez de 'hessed, je commets tellement de fautes, je ne deviendrai jamais un grand tsadik, et ainsi de suite", considérez ce qui suit : Le fait que vous lisiez ceci maintenant signifie qu'Hachem, le Maître infini du monde, qui recrée le monde en permanence, a décidé que malgré toutes vos fautes et faiblesses, il a toujours besoin de vous et vous veut dans son monde. Si ce n'était pas le cas, pourquoi vous aurait-il recréé?
Pouvez-vous obtenir une meilleure validation que celle du Créateur du monde lui-même, qui par le fait même de votre existence à chaque seconde, vous dit : "Je te veux dans mon monde".
[rav Avraham Tabor]

L’orgueil est non seulement le pire de tous les mauvais traits de caractère, mais aussi la racine de tous.
[Or'hot Tsadikim - chaar 1]

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-> Être humble ne signifie pas que l'on pense que l'on ne vaut rien et que l'on n'a pas de talents ou la capacité d'atteindre la grandeur.
Une telle pensée est décrite par le 'Hovot haLévavot (chaar anava - chap.2) comme de la folie.
La véritable humilité signifie que la personne connaît exactement toutes ses forces et tous ses points forts, sans pour autant prétendre avoir atteint sa grandeur par elle-même, mais plutôt en attribuant tout cela à Hachem, qui lui a donné ces qualités afin d'accomplir son propre but dans la vie.
Plus on est conscient que "Hachem Elokénou", plus on devient humble.

-> Le Dayan Abramsky fut un jour convoqué pour témoigner devant un tribunal non juif. Alors qu'il se levait, le juge lui demanda : "Est-il vrai que vous êtes la plus grande et la plus respectée autorité en matière de droit juif (halakha) dans toute l'Europe?
"Oui, Votre Honneur", répond le Dayan.
Le juge lui lance un regard surpris. "Les juifs ne sont-ils pas censés être des gens humbles et ne pas se vanter?"
Le Dayan Abramsky a souri et a répondu sur-le-champ : "En effet, Votre Honneur. Cependant, je suis sous serment et je dois dire la vérité".
En fait, il était connu pour son extrême humilité, ce qui ne contredit pas la conscience qu'il avait de ses talents.

-> On demanda un jour au 'Hazon Ich s'il était convenable pour un homme de sa stature d'accorder autant d'honneur aux gens les plus simples qui venaient lui rendre visite.
Il répondit : "Je sais que je fais partie des Guédolim, mais je sais aussi que si ces personnes avaient les mêmes forces et les mêmes capacités que celles qu'Hachem m'a données, elles deviendraient elles aussi de grands Guédolim".

[ Hachem a donné à chacun ce dont il a besoin pour son travail dans la vie. Chaque personne est jugée en fonction de la manière dont elle a utilisé les dons qui lui ont été accordés au mieux de ses capacités au service d'Hachem. ]

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar anava - chap.10) écrit qu'il n'a jamais rencontré quelqu'un qu'il jugeait inférieur à lui, car il s'est toujours dit qu'à son niveau, avec ses talents et ses circonstances particulières, il est très possible qu'il aurait accomplit la volonté d'Hachem mieux que lui avec ses capacités "meilleures".