Rien ne peut arriver à une personne sans qu'Hachem ne le permette, même le mal qui résulte des actions d'une autre personne.
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 241]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
"Heureux es-tu, Israël! Qui est comme toi, un peuple délivré par D.?" (Vézot haBéra'ha 33,29).
-> Rachi commente : "Tout est à toi ".
Comme le dit le midrach (Vayikra rabba 36,4) : "Au commencement" (béréchit) = pour l'amour d'Israël, qui est appelé le commencement (réchit).
En d'autres termes, tous les mondes ont été créés pour Israël (les juifs), ce qui implique que les mondes sont en fait dirigés par le peuple juif, comme il est dit : "Qui règne sur Moi? Le juste"(mi mochél bi? tsadik - guémara Moed Katan 16b).
La volonté du peuple juif s'accomplit dans ce monde. C'est pourquoi, lorsqu'il nous a été ordonné de compter le Omer, le verset dit "vous compterez pour vous-mêmes" (ousfartel la'hem - Emor 23,15), en mentionnant spécifiquement les mots pour vous-mêmes afin d'indiquer que tout dépend de nous.
De même, le verset dit ici : "Qu'Il fasse briller Son visage avec nous pour toujours" (yaer panav itanou séla - Téhilim 67,2). Le mot "itanou" (avec nous) semble superflu. Mais cela implique que l'éclat du visage d'Hachem s'accomplit avec notre participation ("avec nous" - itanou).
[chaque juif peut donner de la force à Hachem (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = par la réalisation d'une mitsva, on lui donne la possibilité d'accorder un flux de bonté sur nous, ce qui donne du plaisir à Hachem et qui est le but de la Création du monde. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Séfirat haOmer]
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=> Hachem et la nation juive partagent un partenariat unique dans la conduite de toutes les affaires du monde. Ainsi, le peuple juif n'est pas seulement la raison ultime de la création ; la création elle-même est dirigée par le peuple juif.
Même Hachem, pour ainsi dire, se laisse gouverner par les justes de cette nation. [n'oublions pas que : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21) = en un sens, chaque juif à sa racine est un tsadik = koulanou tsadikim. ]
C'est pourquoi le visage de D. brille dans ce monde de concert avec celui de la nation juive.
Aspirer à vivre en Israël
+ Aspirer à vivre en Israël :
-> "Plus une personne aspire intensément à se relier à la terre d'Israël, plus ses réflexions deviennent limpides grâce au fond de "l'air de la terre d'Israël" qui flotte au-dessus de quiconque désire le voir."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.4]
-> La sagesse conférée par l'air d'Israël ne concerne pas seulement les juifs qui vivent dans la terre, mais, comme le précise le rav Kook, "elle flotte au-dessus de quiconque aspire à la voir".
Il n'est pas nécessaire de se trouver en Israël pour être doté de cette sagesse. Tout juif qui souhaite ardemment y vivre reçoit une part de ses trésors secrets.
En aspirant à retrouver sa terre, un juif s'attache à l'âme du Klal Israël et s'élève dans son intense lumière. Par son attachement à la terre d'Israël, il est débarrassé de toutes les klipot et des forces célestes inférieures. Son âme cesse d'être un âme de la diaspora individuelle et se transforme en âme transcendante, divine, de la nation.
Ressentir véritablement de la nostalgie pour la terre d'Israël, c'est vouloir y vivre. Si un juif prie le matin pour le rassemblement des exilés et ne pense plus à Israël jusqu'à ce qu'il ouvre à nouveau son livre de prières, il y a de fortes chances pour que sa nostalgie soit pas vraiment authentique (Kouzari 2,24).
Si, par contre, il désire vivre en Israël et œuvre passionnément en ce sens pour réaliser son rêve dès qu'il le pourra, il mérite de bénéficier des bénédictions particulières de la terre d'Israël.
Le rav Avraham Kook explique que la capacité de partager la sagesse de la terre d'Israël "flotte" sur quiconque aspire à la voir. Le mot "flotte" évoque l'idée de provisoire, d'évanescent, quelque chose qui va et vient. Il existe en galout un lien vital à la terre d'Israël, mais il n'est ni aussi permanent ni aussi durable que lorsqu'on se trouve dans le pays.
On demanda un jour au rav Kook s'il aimait étudier dans la célèbre yéchiva de Volozhin sous la tutelle du fameux Nétsiv (auteur du haEmek Davar). Il répondit : "C'est comme si on était en terre d'Israël. C'est "comme si" on était en terre d'Israël du fait de l'ardent amour du roch yéchiva pour la terre d'Israël, mais ce n'est pas la chose elle-même.
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-> "L'aspiration sainte à l'amour de Sion ... lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal (Israël) ... et la lumière du Salut et de la Délivrance se répand comme l'aube qui se déploie au-dessus des montagnes."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.6]
-> Le juif qui est parvenu à établir une relation intime vivifiante avec Israël la porte avec lui, même lorsqu'il doit voyager hors du pays.
L'étrangeté qu'il ressent en galout agit comme une protection contre la pollution qu'il y trouve, préservant son salubre attachement à la terre d'Israël.
Tout juif, où qu'il vive, possède cette aptitude à établir un lien de vie avec Israël. S'il parvient à se purifier, à cheminer honnêtement en lui-même pour se découvrir, pour ôter chaque klipa l'une après l'autre, chaque diaspora, chaque culture étrangère, à remonter plusieurs générations dans le temps dans l'histoire de sa famille pour découvrir sa patrie d'origine et ses racines - s'il est courageux, déterminé et assez chanceux pour établir cette relation, il en arrivera à se sentir étranger dans sa vie de diaspora et à ressentir une fervente nostalgie pour Sion.
S'éveiller de la galout à une nouvelle vie en Israël ressemble au cheminement du repentir d'un juif qui se tourne vers une nouvelle vie de Torah. Au début, il se sent étranger à son ancien mode de vie. Il ressent son impureté et aspire à se détacher de son ancien style de vie et de son ancien environnement. Il ne se reconnaît plus dans la vie qu'il menait autrefois. De nombreuses choses qu'il appréciait auparavant lui semblent désormais ne revêtir aucune importance. Il recherche un nouveau milieu, de nouvelles valeurs, de nouveaux objectifs et de nouveaux idéaux ...
Si un juif n'aspire pas activement à la terre d'Israël, c'est que quelque chose ne va pas dans sa vie spirituelle. S'il a conscience d'être juif et en est fier, le fait qu'il soit satisfait de la galout indique qu'il est toujours détaché de l'idéal juif.
Car les expressions les plus authentiques du judaïsme et de l'identité juive sont une dévotion pour Hachem, la Torah, le Peuple d'Israël et la terre d'Israël. Aucune de ces dimensions ne peut être complète sans les autres (Sidour Beit Yaakov - Introduction).
... Le Kouzari (5,27) écrit que Jérusalem ne pourra être reconstruite que lorsque les juifs y aspireront au point d'embrasser ses pierres et sa poussière, comme le dit le verset : "Tu te lèveras, Tu prendras Sion en pitié, car il est temps de lui faire grâce : l'heure est venue. Car Tes serviteurs affectionnent ses pierres et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,14-15).
[...]
Selon le rav Avraham Kook : "L'aspiration sainte à l'amour de Sion (terre d'Israël), au souvenir de la terre à laquelle sont liées toutes les bonnes choses de la vie, lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal, les âmes innombrables qui lui sont liées ..."
Le rav Avraham Kook dévoile ici un secret très profond de la Délivrance. Le réveil de la nostalgie pour Sion n'influence pas seulement la vie de la personne qui aspire à la terre qu'elle chérit, il influence également son environnement et le peuple juif dans son ensemble.
La nostalgie d'une personne pour Sion réveille la nostalgie d'autres juifs.
Comme chaque âme juive est liée à chacune des autres âmes du Klal Israël, l'aspiration d'une seule à la Délivrance exerce une influence positive sur toutes.
[...]
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1ere partie) explique que tout ce qui existe dans notre "monde d'en bas", sur terre, a son équivalent spirituel dans les "mondes supérieurs". Un mouvement dans le monde d'en bas provoque un mouvement parallèle dans les mondes d'en-Haut.
Les mondes supérieurs réagissent en envoyant leur influence céleste vers la création d'en bas.
Toute âme juive sur la terre a son équivalent sublime dans le monde céleste supérieur. Comme l'âme céleste supérieure d'une personne est unie à toutes les âmes du Klal Israël, ses actions sur terre influencent l'ensemble du Klal. Lorsqu'un juif fait une mitsva, l'ensemble du Klal s'en trouve amélioré.
De même, une transgression sur terre dégrade l'ensemble de la nation.
C'est pourquoi, la nostalgie d'une âme juive pour la terre d'Israël déclenche une réaction en chaîne dans toute la nation juive. Un invisible bombardement de nostalgie est déclenché dans l'âme collective du Klal Israël où se trouvent rassemblées toutes les âmes, sans séparation, en une unité spirituelle.
Du fait de l'unité intérieure du Klal, la nostalgie d'une seule personne pour la terre d'Israël affecte tous les juifs.
Tous les juifs ne vont pas se précipiter en Israël, mais la réaction en chaîne suscitée par la nostalgie pour Israël pave la voie de la Délivrance (guéoula).
[rav Tsvi Fishman commentant le rav Kook ]
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[ b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2024/11/12/la-terre-disrael-2 ]
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+ Aspirer à vivre en Israël :
-> Au sujet de celui qui désire (sincèrement) s'installer en terre d'Israël, mais qui est contraint de rester à l'étranger, Hachem le considère comme s'il l'avait fait.
[...]
La totalité du désir d'une personne qui immigre sur la Terre d'Israël doit être pour la sainteté du lieu, pour l'amour du commandement d'Hachem ....
Même s'il ne peut pas y immigrer et qu'il est contraint pour une raison quelconque, il doit désirer et aspirer à la terre d'Israël ....
Hachem attache une bonne pensée à un acte [et le considère comme s'il s'était installé sur la terre d'Israël].
[rabbi 'Haïm Palagi - To'hékhat 'Haïm - 'Hayé Sarah ]
"L'aspect de la gloire de D. était comme un feu dévorant" (Michpatim 24,17)
-> Lorsqu'une personne sert Hachem en observant la Torah et les mitsvot, cela procure à D. un plaisir immense.
Comment une personne peut-elle savoir si D. reçoit effectivement du plaisir de son service?
Le test est de savoir si la personne voit que son cœur brûle comme un feu et qu'elle aspire toujours à Le servir. Si elle possède une aspiration et un désir extraordinaires dans son service Divin, cela prouve que D. en tire un plaisir immense. C'est pourquoi une telle personne est aidée par le Ciel et reçoit de saintes pensées.
C'est le sens du verset "l'aspect de la gloire de D." = ce verset sert de signe lorsqu'une personne veut savoir si elle voit la gloire de D. et si D. est satisfait d'elle.
Le signe est qu'elle est "comme un feu dévorant" = que son cœur brûle en lui comme un feu.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]
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-> Si nous éprouvons de l'enthousiasme dans notre service Divin, cela indique que D. est satisfait de notre service envers Lui.
Trois choses épuisent les forces d'une personne, l'une d'entre elles étant la peur/crainte. [guémara Guitin 70a]
Rachi précise qu'il s'agit des "inquiétudes concernant l'avenir, comme les problèmes de nourriture ou la peur d'un ennemi".
-> Rabbénou Bé'hayé (intro à la paracha Ki Tissa) écrit :
Shlomo dit : "La crainte d'Hachem prolonge les jours" (Michlé 10,27), parce que l'inquiétude et la crainte affaiblissent la force d'un homme dans le nature des choses et rapproche sa mort, et [le roi] Shlomo affirme que celui qui "craint Hachem" et se soucie au sujet de ses fautes, alors il prolongera ses jours.
-> Le Malbim (sur Michlé 10,27) développe ce thème :
"Il y a une différence entre la crainte de Dieu et les autres types de crainte, car si quelqu'un a peur des événements de ce monde, cette crainte raccourcit sa vie, elle l'empêche de manger et de dormir, mais la crainte d'Hachem (à la fois de la faute et la crainte d'Hachem [yirat haromémout]) est propice à la vie et celui qui la possède se reposera satisfait (Michlé 19,23), il mangera à sa faim et dormira aussi, car cette crainte éloignera de lui toute autre crainte, car celui qui craint Hachem est certain qu'aucun mal ne l'atteindra, et qu'aucun mal ne le touchera.
Il a donc confiance et ne craint rien, et c'est pourquoi la crainte d'Hachem prolonge la vie."
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-> Le rav Moché Sternbuch enseigne :
Nous devons réserver tout sentiment négatif de tristesse et de détresse pour les moments de prière au cours desquels nous implorons Hachem de veiller au bien-être spirituel et physique de chaque juif.
[notre peur doit servir de moteur pour davantage prier en déversant notre coeur à papa Hachem, dont toute chose dépend de Lui. ]
À tout autre moment, ils vivent avec la joie engendrée par l'accomplissement des mitsvot et l'étude de la Torah, et avec une foi solide qui génère un profond bonheur intérieur. Une telle personne ne craint rien de matériel.
De plus, notre joie qui découle de la avodat Hachem, est capable d'annuler les mauvais décrets.
Il est toujours bon d'avoir peur, mais seulement une peur productive liée à la faute, qui nous pousse à nous abstenir de fauter et à nous améliorer.
Hachem nous a promis que la nation juive est une entité éternelle qui n'est soumise à aucun événement naturel extérieur. Nous avons l'obligation de réorienter tout sentiment de peur destructeur vers une peur constructive de la faute.
Avant de commettre une erreur, tout homme a le libre arbitre.
Mais après les faits, nous devons nous souvenir que Hachem a souhaité cette erreur.
Une personne dotée de foi ne perd pas son temps à tenter de modifier ce qu'elle ne peut changer et n'éprouve pas d'angoisse à propos de ce que lui réserve l'avenir.
Elle ne fonde tous ses espoirs en aucun être humain, ni ne se met en colère lorsque les autres contrecarrent ses plans. [rien ne peut se passer sans que Hachem n'en émette un décret le permettant. ]
[Pélé Yoéts]
Nécessité de prier pour avoir la guéoula
Le verset nous dit que le travail écrasant a rendu le peuple juif à bout de souffle, à tel point qu'il ne pouvait même pas penser à la délivrance (Vaéra 6,9).
Rabbénou Bé'hayé (Chémos 2,23) écrit qu'en réalité le temps de la Délivrance était déjà arrivé pour le peuple juif, mais parce qu'il n'avait pas appelé Hachem du plus profond de son cœur, leur exil s'est prolongé.
Il note qu'à la fin des temps aussi, même si nous nous sommes pleinement repentis et que nous sommes dignes de la Délivrance, celle-ci ne viendra pas tant qu'Hachem n'aura pas entendu nos prières sincères.
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-> Le midrach (Tan'houma Toldot 5) compare l'existence du peuple juif en temps d'exil à une brebis solitaire qui se retrouve entourée de 70 loups.
[ainsi, nous ne pouvons compter que sur Hachem pour être sauvés!
Cependant notre yétser ara nous pousse à prendre notre temps (ça va cool cool!), à se dire que les loups n'ont peut être pas si faim que ça, qu'on arrivera à les embrouiller, à vivre à leur côté en paix, mais en réalité nous devons crier à 100% de tout cœur à Hachem (qui peut tout), en ayant 0 plan B. ]
-> Selon le midrach (Esther Rabba 10,11) :
- l'empereur Adrien a dit à Rabbi Yéhochoua : "Grand est l'agneau qui survit parmi 70 loups"
- Rabbi Yéhouchoua lui a répondu : "Plus grand est le Berger (D.) qui sauve l'agneau (Israël), et repousse les attaques du loup (les autres nations)"
Les tsadikim louent et honorent les gens pour tous les bons traits de caractère qu'ils ont en eux. (ils se focalisent sur ce qui est lumineux, ce qui va en autrui, pour mieux leur donner de l'estime/valorisation, pour davantage leur permettre de s'épanouir positivement/briller dans la vie. )
A l'inverse les réchaïm, sont profondément enfermés dans la négativité, ils recherchent les fautes et les faiblesses des autres (pour mieux flatter leur égo). Ils sont remplis de récriminations et concentrent leur attention sur ce qui manque.
[d'après Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 1,18 ]
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-> Le Maguid de Mézéritch dit : "Il ne faut pas grand-chose pour voir ce qui ne va pas chez un autre juif (c'est notre tendance naturelle/animale) ; pour voir ce qui va bien, il faut un véritable effort et de la sainteté".
La haine universelle du peuple juif a traversé toutes les générations, et c'est un phénomène qui ne peut pas être expliqué, bien que de nombreux historiens aient essayé. Cette haine est aussi illogique qu'intense et continue.
La seule raison pour laquelle l'antisémitisme se manifeste, explique le Rav Avigdor Miller, est de rappeler au peuple juif qu'il est différent. Par conséquent, si le peuple juif le reconnaît et agit en conséquence, l'antisémitisme n'aura pas lieu d'être.
Ainsi, le rav Miller explique que le niveau d'antisémitisme auquel le peuple juif est confronté à chaque génération est proportionnel à la reconnaissance qu'il a de son caractère unique.
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[en réalité quand on nous fait comprendre que nous sommes des "sales juifs", c'est comme un électrochoc pour qu'on réveille l'appréciation et la fierté de notre beauté intérieure incroyable, inégalement dans l'univers. (simplement parce que nous sommes juifs, avec une âme très élevée, et le statut "d'enfant adoré" de papa Hachem, le Roi des rois, le boss des boss.)]
-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2021/09/10/sale-juif
Guéoula & nostalgie pour la terre d’Israël
+ La nostalgie ressentie par un seul juif à l'égard de la terre d'Israël exerce une influence sur la Délivrance du peuple tout entier :
-> "L'aspiration sainte à l'amour de Sion ... lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal (Israël) ... et la lumière du Salut et de la Délivrance se répand comme l'aube qui se déploie au-dessus des montagnes."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.6]
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-> Le processus de repentance (téchouva) a commencé dès le premier homme. La faute d'Adam avait suscité la chute dans l'exil des étincelles de sainteté tombées hors du gan Eden. Les étincelles se sont enfoncées dans les profondeurs et l'obscurité du monde physique. Pour restaurer l'humanité et le monde dans leur pureté originelle et leur connexion à Hachem, les étincelles exilées doivent être récupérées. [Arizal - chaar haGuilgoulim - intro 3]
Adam et les générations qui suivirent entamèrent ce processus de réparation. Par la suite, la tâche de parfaire le monde incomba à Avraham et à ses descendants. Si la lignée royale de David avait réussi à maintenir un Royaume de Torah en terre d'Israël, la Création serait revenue à la perfection. (rav Tsadok haCohen - Ma'hchévet 'harouts 93b)
Mais lorsque le peuple d'Israël a fauté, les étincelles qu'il avait déjà rassemblées furent dispersées et exilées avec lui aux 4 coins de la terre.
Le rassemblement des exilés en Israël s'effectue parallèlement au retour à leur source des étincelles tombées. La nation exilée doit libérer la sainteté emprisonnée dans l'impureté des nations. (rav Tsadok haCohen - Takanat haChavim 31a)
L'esprit Divin qui brille en permanence au plus profond de l'âme du peuple juif agit comme un aimant, attirant les fragments exilés de l'inspiration Divine et de la sainteté. Lorsque les exilés reviennent en Israël, les étincelles de sainteté reviennent avec eux.
Nos Sages (Meguila 29a - Rachi Nitsavim 30,3) enseignent que, lorsque Israël est en exil, la Chékhina est également en exil. De même, lorsque le peuple juif revient en Israël, la Chékhina revient avec eux.
En effet, la Délivrance d'Israël ramène Hachem vers le monde.
Ainsi, la nostalgie du peuple juif pour la terre d'Israël catalyse non seulement la Délivrance d'Israël, mais également la repentance (téchouva) et le perfectionnement du monde entier. (rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 5,8)
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-> Pour que la Souveraineté Divine soit complète, dans le monde, dans les esprits et les cœurs de l'humanité tout entière, toute la nation d'Israël doit vivre en Israël, dominant l'ensemble de sa terre.
[rabbi Avraham Azoulay - 'Hessed léAvraham 3,7]
-> Le Kol Tahor (fin chap.5), un élève du Gaon de Vilna, écrit :
"Notre maître le Gaon de Vilna, recommandait à ses élèves de faire leur aliya en Israël et de poursuivre le rassemblement des exilés. Il encourageait en outre ses élèves à précipiter la Fin révélée et la réalisation de la Délivrance en s'installant en terre d'Israël."
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-> Le juif qui est parvenu à établir une relation intime vivifiante avec Israël la porte avec lui, même lorsqu'il doit voyager hors du pays.
L'étrangeté qu'il ressent en galout agit comme une protection contre la pollution qu'il y trouve, préservant son salubre attachement à la terre d'Israël.
Tout juif, où qu'il vive, possède cette aptitude à établir un lien de vie avec Israël. S'il parvient à se purifier, à cheminer honnêtement en lui-même pour se découvrir, pour ôter chaque klipa l'une après l'autre, chaque diaspora, chaque culture étrangère, à remonter plusieurs générations dans le temps dans l'histoire de sa famille pour découvrir sa patrie d'origine et ses racines - s'il est courageux, déterminé et assez chanceux pour établir cette relation, il en arrivera à se sentir étranger dans sa vie de diaspora et à ressentir une fervente nostalgie pour Sion.
S'éveiller de la galout à une nouvelle vie en Israël ressemble au cheminement du repentir d'un juif qui se tourne vers une nouvelle vie de Torah. Au début, il se sent étranger à son ancien mode de vie. Il ressent son impureté et aspire à se détacher de son ancien style de vie et de son ancien environnement. Il ne se reconnaît plus dans la vie qu'il menait autrefois. De nombreuses choses qu'il appréciait auparavant lui semblent désormais ne revêtir aucune importance. Il recherche un nouveau milieu, de nouvelles valeurs, de nouveaux objectifs et de nouveaux idéaux ...
Si un juif n'aspire pas activement à la terre d'Israël, c'est que quelque chose ne va pas dans sa vie spirituelle. S'il a conscience d'être juif et en est fier, le fait qu'il soit satisfait de la galout indique qu'il est toujours détaché de l'idéal juif.
Car les expressions les plus authentiques du judaïsme et de l'identité juive sont une dévotion pour Hachem, la Torah, le Peuple d'Israël et la terre d'Israël. Aucune de ces dimensions ne peut être complète sans les autres (Sidour Beit Yaakov - Introduction).
... Le Kouzari (5,27) écrit que Jérusalem ne pourra être reconstruite que lorsque les juifs y aspireront au point d'embrasser ses pierres et sa poussière, comme le dit le verset : "Tu te lèveras, Tu prendras Sion en pitié, car il est temps de lui faire grâce : l'heure est venue. Car Tes serviteurs affectionnent ses pierres et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,14-15).
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Selon le rav Avraham Kook : "L'aspiration sainte à l'amour de Sion (terre d'Israël), au souvenir de la terre à laquelle sont liées toutes les bonnes choses de la vie, lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal, les âmes innombrables qui lui sont liées ..."
Le rav Avraham Kook dévoile ici un secret très profond de la Délivrance. Le réveil de la nostalgie pour Sion n'influence pas seulement la vie de la personne qui aspire à la terre qu'elle chérit, il influence également son environnement et le peuple juif dans son ensemble.
La nostalgie d'une personne pour Sion réveille la nostalgie d'autres juifs.
Comme chaque âme juive est liée à chacune des autres âmes du Klal Israël, l'aspiration d'une seule à la Délivrance exerce une influence positive sur toutes.
[...]
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1ere partie) explique que tout ce qui existe dans notre "monde d'en bas", sur terre, a son équivalent spirituel dans les "mondes supérieurs". Un mouvement dans le monde d'en bas provoque un mouvement parallèle dans les mondes d'en-Haut.
Les mondes supérieurs réagissent en envoyant leur influence céleste vers la création d'en bas.
Toute âme juive sur la terre a son équivalent sublime dans le monde céleste supérieur. Comme l'âme céleste supérieure d'une personne est unie à toutes les âmes du Klal Israël, ses actions sur terre influencent l'ensemble du Klal. Lorsqu'un juif fait une mitsva, l'ensemble du Klal s'en trouve amélioré.
De même, une transgression sur terre dégrade l'ensemble de la nation.
C'est pourquoi, la nostalgie d'une âme juive pour la terre d'Israël déclenche une réaction en chaîne dans toute la nation juive. Un invisible bombardement de nostalgie est déclenché dans l'âme collective du Klal Israël où se trouvent rassemblées toutes les âmes, sans séparation, en une unité spirituelle.
Du fait de l'unité intérieure du Klal, la nostalgie d'une seule personne pour la terre d'Israël affecte tous les juifs.
Tous les juifs ne vont pas se précipiter en Israël, mais la réaction en chaîne suscitée par la nostalgie pour Israël pave la voie de la Délivrance (guéoula).
[rav Tsvi Fishman commentant le rav Kook ]
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[ b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2024/11/12/israel-se-sentir-mal-den-etre-eloigne-notre-nostalgie-a-son-egard-amene-la-gueoula ]