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L’importance du ta’hanoun

+++ L'importance du ta'hanoun :

+ Relever les étincelles tombées suite à nos fautes :

-> Le ta'hanoun est une tâche spirituelle difficile et importante.
Le Arizal (chaar haKavanot - Néfilat Apayim 2) écrit qu'il s'agit en fait d'un moment dangereux, dans lequel l'âme d'une personne risque de tomber dans les klipot (force du mal/impureté). Cependant, si cela est récité comme il le faut, alors cela peut élever une personne à des niveaux spirituels élevés.
Il y a donc beaucoup à gagner avec le ta'hanoun, mais aussi beaucoup à perdre.

Les hôtes du Ciel interviennent également à ce moment vital. D'un côté, il y a les forces de l'impureté, qui lancent des accusations et affirment que l'âme mérite d'être perdue à cause de ses fautes.
De l'autre côté, il y a les forces de sainteté, les anges qui se tiennent dans le camp de la Chékhina, qui aspirent et espèrent son succès, afin qu'elle puisse émerger indemne dans la lumière.
Si c'est le cas, la Chékhina en bénéficie grandement, car les étincelles de sainteté qui sont tombées sont élevées, ce qui ajoute à l'éclat de la Chékhina.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) explique le verset récité dans le Ta'hanoun séfarade : "Tous ceux qui espèrent en Toi n’auront pas honte. Ceux qui se rebellent pour rien seront humiliés" (Téhilim 25,3)
Cela nous apprend que lorsqu'une personne réussit à accomplir la tâche du ta'hanoun, non seulement elle sera sauvée de la honte, mais tous les saints anges qui espèrent en elle pour le bénéfice de la Chékhina seront également justifiés dans leurs espoirs pour elle.

"Ceux qui se rebellent" fait référence aux sitra a'hra et aux forces du mal qui se rebellent contre la Chékhina. Ils avaient espéré le voir échouer et se perdre parmi les klipot, incapable de revenir.
Ils seront humiliés lorsque leurs espoirs envolés seront brisés et qu'ils n'auront plus rien à montrer.

[ le ta'hanoun = le texte général de vidouï, de confession de nos fautes, ce qui nous permet de profiter de la force de la téchouva. ]

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-> Le Arizal (chaar haKavanot) explique qu'il y a un élément de martyre dans le ta'hanoun. Dans la profondeur de sa kavana kabbalistique, au moment du ta'hanoun on abandonne notre vie pour descendre dans les klipot, afin de sauver les étincelles déchues qui y sont piégées.
Si ces kavanot ne sont pas exécutés correctement, une personne peut rester piégée en bas, incapable de revenir, et perdre ainsi sa vie.

Sur cette base, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 25) ajoute que lorsqu'une personne accomplit le ta'hanoun, elle renaît avec une nouvelle vie. La personne qu'on était auparavant a abandonné sa vie, et une nouvelle personne est née à la place.

C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset suivant du ta'hanoun : "Fais-moi connaître tes voies, Hachem, et apprends-moi ton chemin" ( דְּרָכֶיךָ יְהוָה הוֹדִיעֵנִי אֹרְחוֹתֶיךָ לַמְּדֵנִי - Téhilim 25,4)
Les premières lettres de ce verset correspondent à la guématria de ילות (yaloud - né).
Lorsqu'une personne se couvre le visage pendant le ta'hanoun (ou bien qu'elle se courbe, tombant comme "mort" devant Hachem (annulant son égo), exprimant le regret d'avoir pu bomber le torse pour agir contre Sa volonté), alors elle renaît comme un nouvel enfant.
Une telle personne se tourne alors vers Hachem pour qu'Il lui enseigne la Torah, tout comme la Torah est enseignée aux jeunes enfants, qui sont éduqués à marcher sur le chemin d'Hachem.

Le verset utilise deux synonymes pour chemins, "déra'him" et "or'hot".
Nous pouvons comprendre cela en nous basant sur le Zohar (III,88a), qui explique que "déra'him" sont les chemins bien tracés qui symbolisent les explications simples de la Torah. "or'hot" se réfère à un nouveau chemin qui vient juste d'être ouvert, et qui n'a pas encore été emprunté par les masses. Cela fait référence aux secrets de la Torah qui ne sont connus que de quelques privilégiés.
Dans ce verset, le roi David a prié pour la connaissance des deux, puisque toutes les chemins de la Torah sont ouverts à celui qui se sacrifie pour ta'hanoun.

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-> Ceux qui risquent leur vie dans le ta'hanoun pour honorer Hachem bénéficient d'une aide Divine spéciale, qui les conduit sur le chemin de la vérité.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique ainsi la suite du ta'hanoun : "Il enseigne aux humbles Son chemin" (vilaméd anavim darko - Téhilim 25,9). Une personne humble fait abstraction de ses propres intérêts et se consacre uniquement à la réalisation de la volonté d'Hachem.
En retour, Hachem la protège le long d'un chemin droit, sans obstacles ni pierres d'achoppement.
Il est écrit à son sujet : "Heureux l'homme qui se confie en Ta force et qui trace sa route dans son cœur" (Téhilim 84,6). C'est comme si une personne avait un ami de confiance qui l'oriente dans la bonne direction à tous les carrefours de sa vie.

C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique le verset du ta'hanoun : "Guide-moi dans Ta vérité et enseigne-moi, car Tu es le D. de mon salut. C'est vers Toi que j'espère tout au long de la journée" (adéri'héni baamité'ha ... - Téhilim 25,5).
Lorsqu'une personne récite le ta'hanoun avec de la kavana, elle prie Hachem de la guider sur le chemin de la vérité et de dégager son chemin des obstacles qui l'obstruent.

Une telle personne n'imagine pas qu'elle mérite ces conseils en récompense de ses propres efforts ou parce qu'elle a si bien récité le ta'hanoun. Elle se rend compte de ses nombreuses lacunes et ne compte que sur la bonté de Hachem pour la sauver, "puisque Tu es le D. de mon salut".
Telle est notre espérance, non seulement lorsque nous récitons le ta'hanoun, mais aussi tout au long de la journée et de notre vie.

[le ta'hanoun est un moment d'humilité intense, où l'on reconnaît nos torts devant le Roi des rois, et notre désir d'agir selon la volonté d'Hachem, et par cela nous méritons d'être assister et aider par Hachem dans notre vie. ]

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-> Comment expliquer qu'une personne puisse fauter et atteindre des hauteurs spirituelles uniquement grâce à la téchouva et au ta'hanoun?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina) explique en se basant sur le verset : "Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté, car elles sont éternelles" (zé'hor ra'hamékha Hachem ... - Téhilim 25,6).
Ces hauteurs spirituelles précèdent la création du monde et constituent le fondement sur lequel le monde a été construit. Il existe un monde de pureté parfaite qui précède le monde dans lequel nous vivons, et aucune faute ne peut toucher ou nuire à ce monde de perfection.
Lorsqu'une personne met de côté ses intérêts personnels et s'élève au-dessus de ce monde physique, elle atteint ce monde primordial de perfection, où elle est purifiée de ses fautes.

C'est le sens du verset :
"Souviens-Toi de Ta miséricorde, Hachem, et de Ta bonté" = dans Ta miséricorde et Ta bonté, aide-moi à atteindre ces hauteurs spirituelles que je ne mérite pas vraiment.
"car elles sont éternelles" = elles ont précédé la création de ce monde et sont hors de portée de la faute.

[ selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde."
De même, la guémara (Nédarim 39b) met la téchouva parmi les 7 choses furent crées avant la création du monde.
En ce sens, faire ta'hanoun c'est se reconnecter avec le monde dans son état le plus parfait, le plus pur, avant la création. ]

Lorsque quelqu'un s'élève au-dessus du monde de la faute en récitant correctement le ta'hanoun, ses pas sont guidés par le Ciel pour marcher sur le chemin de la droiture.
Même s'il faute accidentellement à l'occasion, il ne continuera pas sur la voie de la faute. Il recevra immédiatement un message du Ciel, parfois à travers une courte période de souffrance, pour purifier ses fautes et le ramener sur le chemin de la vérité.
[...]

Hachem guide quelqu'un sur le chemin qu'il a choisi. En faisant les ta'hanoun (je me suis égaré dans la faute, et en réalité j'ai vraiment envie de faire ta volonté, même si le yétser ara peut être trop fort!), on mérite d'être aidés pour aller sur le chemin de la dvékout (l'attachement avec Hachem).

"Vous qui êtes attachés à Hachem votre D. êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).
Nous vivrons aujourd'hui : le gentri se sent sur (plus 1 pour la valeur de la phrase).
1 pour la valeur de la phrase).
La guématria הַדְּבֵקִים בַּיהוָה (attachés à Hachem) a une guématria (+1 du kollel) égale à זו נפילה (zo néfila).
Cela fait référence à la néfilat apayim, le fait de tomber sur son visage pendant le ta'hanoun, par lequel une personne mérite de s'attacher à Hachem et de gagner la vie éternelle.

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+ Corriger les fautes liées à la brit :

-> Le ta'hanoun est également efficace pour guérir les dommages causés par la souillure de la brit.

Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 36)
il y a un élément d'abandon de sa vie pour Hachem qui est inhérent au Tachanoun.
Certaines fautes sont expiées par la téchouva seule, mais certaines fautes sont si graves que la téchouva ne peut que retarder la punition, alors que l'expiation complète n'est réalisée qu'avec la mort du fauteur.
La souillure de la brit est une telle faute. Bien qu'une certaine forme d'expiation soit possible même du vivant d'une personne, l'expiation totale se fait par la mort.

Le ta'hanoun étant considéré comme une sorte de "mort", au cours de laquelle le fauteur disparaît et une nouvelle personne renaît à sa place, il peut expier même les fautes de la brit.
Une personne n'a pas besoin de mourir pour être pardonnée. Lorsqu'il abandonne sa vie à Hachem dans la téchouva et le ta'hanoun, elle renaît à nouveau et se purifie des fautes de sa vie précédente.

Hachem aime celui qui chérit le peuple juif. Et plus on intensifie la Ahavat Israël, plus Hachem nous comblera d'amour.
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.19 ]

La préciosité de la Torah

+ La préciosité de la Torah :

-> Le roi Shlomo a témoigné que la Torah est : "plus précieuse que les perles, et toutes les choses désirables [de notre monde] ne peuvent lui être comparées" (Michlé 3,15).

-> La guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) affirme que toutes les pierres précieuses du monde ne valent pas un seul mot de la Torah.

-> Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer : les anges sont des créatures spirituelles, dans le monde de Vérité, qui comprennent plus que quiconque la véritable valeur des choses.
Lorsque nous voyons à quel point les anges voulaient obtenir la Torah lorsque Moché est monté au Ciel, on peut comprendre à quel point elle est précieuse.
Combien nous devons être reconnaissants de la bonté que nous fait Hachem en nous octroyant la Torah.

Honorer ses parents après leur décès

Nos Sages (guémara Taanit 10a) nous enseignent que le Gan Eden n'a pas de limite et grâce à l'étude de la Torah, ainsi les parents peuvent y atteindre des niveaux extrêmement élevés (d'où la nécessité de constamment leur envoyer des mérites!).

C'est pourquoi selon le Zohar (Bé'houkotaï 115b) : l'obligation d'honorer nos parents est encore plus grande après leur décès.

De même, le Pélé Yoèts écrit : "L'honneur le plus important est celui que l'on donne après la mort ; ainsi, on fera tout ce qu'il est possible de faire, pour donner de la satisfaction à ses parents".

Nos Sages disent que le lachon ara mène à la pauvreté (voir Séfer haKané et Tikouné Zohar).
['Hafets 'Haïm - Chemirat haLachon - conclusion chap.6 ]

Mitsvot = face à Hachem tous les juifs sont égaux

+ Mitsvot = face à Hachem tous les juifs sont égaux :

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer) écrit qu'il a trouvé ce qui suit dans le Siddour du Yaabetz :
Un gouverneur romain était à Jérusalem et constata que, lorsque tout le monde venait apporter son Korban Pessa'h, personne n'honorait personne, pas même le roi David. Ils lui expliquèrent que cela visait à montrer qu'aucun homme n'est supérieur à un autre lorsqu'on sert Hachem. Devant Hachem, nous sommes tous égaux.

[En exemple de cela], il précise que cela s'applique spécifiquement au jour de Pessa'h. La mitsva consiste simplement à raconter le récit de la sortie d'Egypte, et à cet égard, tous sont égaux.
C'est pourquoi chaque juif s'accoude lors du Seder. À ce moment-là, personne n'est supérieur à un autre.
C'est aussi la raison pour laquelle "quiconque multiplie les récits de la sortie d'Egypte est digne de louanges". Même un ignorant qui raconte l'histoire de la sortie d'Egypte est aussi digne de louanges que le Gadol Hador, car en cette nuit, nous sommes tous égaux.

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-> Il fut un jour révélé au Maharal de Prague qu'un simple porteur d'eau accomplissait les mêmes tikounim (réparations spirituelles) lors du Séder que lui. La seule différence était que le Maharal savait ce qu'il faisait et avait toutes les saintes kavanot (intentions) à l'esprit, tandis que le porteur d'eau n'en savait rien.
Au contraire, il accomplissait les mitsvot avec émouna simple (péchouta).

Nous apprenons ainsi que la émouna péchouta de tout juif peut créer les mêmes tikounim dans le Ciel que ceux créés en ayant à l'esprit toutes les saintes kavanot.

[ainsi, en faisant notre séder de notre mieux, avec une foi pure et totale en Hachem, nous pouvons faire un séder extrêmement élevé, générant des bénédictions pour nous et tous les juifs. ]

Chacun a le choix de faire des efforts soit dans la matérialité, soit dans la spiritualité

+ Chacun a le choix de faire des efforts soit dans la matérialité, soit dans la spiritualité :

-> Il est écrit : "L'homme est né pour l'effort" (Iyov 5,7), et nos Sages (midrach Béréchit rabba 13,7) disent : "S'il en a le mérite, ce sera l'effort de la Torah ; s'il n'a pas de mérite, ce sera l'effort des choses matérielles".
Car l'homme a été créé principalement dans le but de fournir des efforts et du labeur, mais il a la possibilité de choisir quel genre d'effort il fera.
Si son effort est investi dans l'étude de la Torah, il n'aura pas besoin de faire l'effort de ce monde (c'est-à-dire de travailler pour gagner sa vie), comme le disent nos Sages (Pirké Avot 3,5) : "Quiconque accepte le joug de la Torah (c'est-à-dire qu'il s'engage à faire de l'étude de la Torah son fardeau), le joug de servir le gouvernement et le joug des choses matérielles lui sont enlevés".

Quiconque rejette le joug de la Torah ne fait que remplacer l'effort dans la Torah par l'effort pour gagner sa vie. L'idée qu'un homme qui se voue à l'étude de la Torah est récompensé est évoquée par nos Sages (guémara Béra'hot 28b) dans la prière récitée à la fin de l'étude quotidienne : "Moi qui me voue à l'étude de la Torah, je fais des efforts et je reçois une récompense divine alors que ceux [qui ne se vouent pas à l'étude de la Torah] font des efforts et ne reçoivent pas de récompense divine".
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

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-> Rabbénou Yona (Chaarei Techouva 4,11) écrit que si un homme peine pour comprendre un passage difficile de la guémara, ces efforts remplacent une souffrance qu'il devait endurer.
Nous allons travailler dur et faire des efforts, mais nous pouvons choisir de faire des efforts dans l'étude de la Torah, grâce auxquels nous gagnons des récompenses éternelles extraordinaires.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - chaar haTorah - chap.3) remarque que les Sages ne disent pas que si quelqu'un "étudie" la Torah, le joug de servir le gouvernement et le joug de gagner sa vie lui seront enlevés, mais plutôt s'il "accepte le joug" de la Torah.
Il existe effectivement une grande différence entre étudier la Torah et accepter son joug. Accepter le joug de la Torah signifie se dévouer entièrement à la Torah, sans que rien d'autre ne compte. De même qu'un bœuf qui porte un joug pour labourer est entièrement concentré sur sa tâche, il faut traiter la Torah comme un joug pour mériter la garantie promise par nos Sages.

-> Dans le même sens, le 'Hafets 'Haïm (Sipouré 'Hafets 'Haïm) expliquait le verset : "A'h tov va'hessed yirdéfouni kol yémé 'hayaï" (seuls le bien et la bonté me poursuivront tous les jours de ma vie - Téhilim 23,6).
Nous sommes toujours "poursuivis" par quelque chose, par un problème contrariant ou par une difficulté. Le 'Hafets 'Haïm expliquait que dans ce verset, le roi David priait que les seules choses à le "poursuivre" soient des nécessités de bonté et de bien : l'étude de la Torah, l'hospitalité, la charité et l'aide à son prochain.
=> Nous sommes tous "poursuivis" par quelque chose, et nous devons espérer et prier d'être "poursuivis" par la Torah et les mitsvot. Si nous choisissons le "joug" de la Torah et des mitsvot, nous nous libérons des autres "jougs".

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-> Le Shéma comprend 3 passages : a) Chema Israël (Vaét'hanan 6,4-9) ; b) Vehaya im chamoa (Ekev 11,13-21) ; c) Vayomer (Chéla'h Lé'ha 15,37-41).

La guémara (Béra'hot 14b) explique pourquoi ces passages sont récités dans cet ordre.
Le premier passage concerne la mitsva d'accepter le joug de la royauté d'Hachem et le deuxième, celle d'accepter le joug des commandements d'Hachem.
Le deuxième passage suit le premier parce qu'il faut d'abord accepter Hachem comme Roi avant d'accepter l'obligation de Ses commandements.

Toutefois, le troisième passage, qui expose la mitsva de tsitsits et la sortie d'Égypte, semble hors de propos. Quel est le lien entre les deux premiers passages et le troisième?

Le Sfat Emet (Yitro 1898) donne l'explication suivante :
le midrach (Chémot rabba 29,3) enseigne qu'Hachem a délivré le peuple juif d'Egypte à condition qu'il L'accepte comme son D.
Ceci explique l'enseignement des Pirkei Avot (6,2) : "Le seul qui est réellement libre, c'est celui qui s'adonne à l'étude de la Torah". Par son étude de la Torah, il évoque la puissance qui nous a libérés d'Egypte, et cela le rend réellement libre aujourd'hui aussi.
De même, la michna (Pirké Avot 3,5) enseigne : "À quiconque accepte le joug de la Torah, on enlève le joug du gouvernement et celui des choses terrestres". En acceptant le joug de la Torah, on se débarrasse du joug de l'asservissement et de la persécution.

C'est pour cette raison que dans le Shéma Israël nous mentionnons la sortie d'Egypte après les deux premiers passages. C'est seulement si nous acceptons, par les premiers passages, la domination d'Hachem et Ses commandements que nous méritons la liberté, y compris la liberté des obligations matérielles.

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-> "Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12)

-> Les difficultés rencontrées dans ce monde peuvent être une bénédiction déguisée. En faisant l'expérience de souffrances, une personne est purifiée de ses fautes, ce qui lui permet de jouir de la félicité éternelle.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 6,6) écrit que si une personne s'abstient de s'adonner aux plaisirs matériels et se consacre à l'étude de la Torah, c'est comme si elle avait fait l'expérience de souffrances. Ainsi, en plus d'obtenir les récompenses accordées pour l'étude de la Torah, elle se purifie également de ses fautes.

-> Rabbénou Yona(Yessod haTéchouva) écrit que lorsqu'une personne se retient alors que son mauvais penchant l'incite à s'adonner à quelque chose d'interdit, cela compte également comme des souffrances et la purifie de ses fautes.

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-> "Celui qui prend sur lui le joug de la Torah se voit retirer le joug de la royauté et du travail séculier" (Pirké Avot 3,5).

-> Le midrach Chmouël écrit à ce propos : les enfants d'Israël furent asservis par Pharaon, avec l'argile, les briques, les travaux ruraux. Ils avaient un joug très lourd à supporter ! La tribu de Lévi n'était pas esclave à Pharaon, car elle était occupée à étudier la Torah.

Le rav Aharon Kotler, dans son livre Michnat Rabbi Aharon (1ère partie - p.76) rapporte les enseignements du Maharil Diskin selon lesquels si le peuple d'Israël tout entier avait peiné dans l'étude de la Torah en Egypte, ils n'auraient pas été assujettis avec l'argile et les briques.
Pharaon parvint donc à les asservir de la sorte pour l'unique raison qu'ils n'étudiaient pas.

Dans le livre Chenaïm Mikra, Rav Issakhar Roubin ajoute : il est écrit dans le verset (1; 7) : « Or, les enfants d'Israël avaient fructifié, pullulé, s'étaient multipliés, étaient devenus très puissants. La contrée en fut remplie. » Le Maharil s'interroge : s'ils se sont tant multipliés, pourquoi la Torah juge-t-elle nécessaire de préciser que « La contrée en fut remplie » ?

De plus, le Maharil analyse le langage du décret, lors de Brit Ben Habétarim. Après avoir dit : « Sache-le bien que tes descendants seront étrangers », pourquoi la Torah ajoute-t-elle : « dans une terre qui ne sera point à eux » ? La définition même de l'étranger est de séjourner sur une terre qui ne lui appartient pas.

Il répond que les enfants d'Israël furent asservis durant deux cent dix ans en Égypte, les quatre-vingt-six dernières années étaient les plus dures. Pendant ce laps de temps, en Égypte, Yossef les installa en terre de Gochen. Que firent-ils alors ? Ils étudièrent la Torah.

La terre de Gochen appartenait aux enfants d'Israël. Pharaon l'avait offerte à Sarah, c'était un cadeau parmi les autres présents, visant à se réconcilier avec Avraham. Lorsque les enfants d'Israël séjournaient à Gochen, ils étaient protégés et n'étaient pas assujettis.

C'est la raison pour laquelle la Torah nous enseigne : « Les enfants d'Israël avaient fructifié, pullulé, s'étaient multipliés, étaient devenus très puissants. La contrée en fut remplie. » Lorsqu'ils commencèrent à regarder ailleurs et sortirent de Gochen vers la « grande » Egypte, les Égyptiens les asservirent et contraignirent à effectuer de lourds travaux.

En sortant de Gochen, Hachem leur dit : « Sache que tes descendants seront étrangers ». À Gochen, ils sont protégés, mais dès lors qu'ils iront « sur une terre qui ne sera point à eux », l'esclavage débutera : « ils seront asservis et opprimés durant quatre cents ans ».

Nous apprenons de là le secret sensationnel du peuple d'Israël et de la tribu de Lévi : tant qu'ils sont cadrés entre les murs du Temple, tant qu'ils se tuent pour l'étude de la Torah, qu'ils restent dans les quatre Amot de la Halakha, ils sont invincibles ! Au moment où ils en sortent, la protection disparaît et ils sont exposés aux dangers et aux mauvaises influences du monde extérieur !

Ce n'est pas seulement pour la tribu de Lévi. Cet état de fait concerne tout un chacun, qui comprend l'importance de se distinguer des nations et de rester fidèle au poste de serviteur de Dieu... Il est alors considéré comme « saint des saints » et il a sa part dans l'héritage de Dieu à
jamais ! (Rambam Hilkhot Chemita Véyovel 13 ; 13)

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-> Le Zohar Hakadoch (Béahalotékha 153a) écrit : "Ils rendirent leur vie amère par des travaux pénibles" : c'est une Kouchial. "Sur l'argile" : 'Homer : le raisonnement a fortiori : Kal Va'homer. "La brique" : Oubilevénim : l'éclaircissement de la Halakha : Liboun.
"Par des corvées rurales" : la Béraita. "Les autres labeurs qu'ils leur imposèrent tyranniquement" : il s'agit des passages qu'Eliahou Hanavi expliquera à la fin des temps.

[nos efforts dans la Torah peuvent prendre la place d'efforts, de souffrances, bien réelles. ]

Le Ohr ha'Haïm haKadoch écrit que l'homme doit commencer par être reconnaissant envers son Créateur. Lorsque le yétser ara veut le faire trébucher, il se focalise sur un point, il lui fait oublier son devoir de reconnaissance envers Hachem.
C'est pourquoi la Torah nous avertit : "Garde-toi d'oublier Hachem ton D." (Ekev 8,11), car si tu L'oublies, tu finiras par t'adonner à l'idolâtrie".

Guéoula & penser à la souffrance de la Présence Divine en exil

+ Guéoula & penser à la souffrance de la Présence Divine en exil :

-> Hachem nous dit de pleurer sur la douleur de la Chékhina, sur le fait que l'honneur d'Hachem a été déshonoré, de la même manière qu'un petit enfant pleurerait s'il causait de la peine à son père.

Hachem nous dit que le Satan ne peut pas s'opposer à une telle prière. Lorsque l'on pleure pour l'honneur d'Hachem, tous les anges Accusateurs n'ont pas le pouvoir de faire obstacle à cette prière.

En Egypte également, les juifs ont prié pour l'honneur d'Hachem. Le verset dit : "Les Bné Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent ; leur plainte monta vers D. ... Hachem entendit leurs soupirs et il se ressouvint de Son alliance avec Avraham, avec Its'hak, avec Yaakov" (Chémot 2,23-24).
Nos saints séfarim disent qu'en plus de pleurer/gémir à cause de leur travail (le dur esclavage), ils pleuraient "vers Hachem". Ils ont crié pour l'honneur d'Hachem, et cette prière a été entendue.
[on voit que le fait de gémir sur l'honneur d'Hachem est ce qui a déclenché la Délivrance d'Egypte. Or, la guéoula finale ressemble à celle d'Egypte, d'où l'importance de prendre en considération la souffrance actuelle d'Hachem pour provoquer la guéoula. ]
[Tiféret Shmouël - sur Téhilim 62,13 ]

Une synagogue est appelée : "beit haknesset", un lieu de rassemblement, non seulement parce que les gens s'y rassemblent pour prier, mais aussi parce que toutes les étincelles de lumière et de sainteté (les orot et kédouchot) s'y rassemblent.
Lorsque nous entrons dans cette salle de sainteté, nous pouvons nous attacher à la sainteté et à la lumière, ainsi qu'à Hachem.
[Séfer midBar Kadech - Moadim 2]

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-> Le Kav haYachar (chap.3) écrit que les murs d'une synagogue sont très saints et que la lumière de la Présence Divine (Chékhina) y plane en permanence.