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Réflexions sur le monde à Venir (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur le monde à Venir (par le Ben Ich ‘Haï) :

-> Le monde existera pendant six millénaires, et pendant un millénaire, il sera détruit.
[guémara Roch Hachana 3 ; guémara Sanhédrin 97a]

-> Pendant un millénaire, le septième, la nature physique/matérielle du monde sera "détruite". Il sera purifié jusqu'à ce qu'il ressemble aux corps des justes qui se trouvent actuellement dans le Gan Eden inférieur, où l'âme est vêtue de ce qui ressemble à un corps mais qui est tellement raréfié qu'il est presque spirituel.
Ils n'ont besoin ni de sommeil, ni de nourriture, ni de boisson. Ils vivent éternellement, soutenus par le parfum du Gan Eden.
Tel sera l'état des corps des hommes du 7e millénaire.
[Ben Yéhoyada]

-> La nature et le monde physique tels que nous les connaissons aujourd'hui seront détruits pour être remplacés par une nouvelle nature, belle et exaltée, dans laquelle il n'y aura ni mal ni souffrance, mais seulement un bien total et un plaisir raffiné.
[Ben Yéhoyada]

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+ Deux résurrections

-> Les pieux exulteront dans la gloire, ils chanteront de joie dans leurs tombeaux. (Téhilim 149,5)

-> Le but de la mort est de purifier le corps. Une fois cette purification accomplie, le corps ressuscitera dans un état pur. (midrach haNéélam 116a).

Le processus de la mort, de la purification du corps et de la résurrection doit avoir lieu deux fois. La première résurrection suivra la venue du machia'h. À ce moment-là, les morts sortiront de leurs tombes avec des corps purifiés pour vivre à l'ère messianique.
Ils mangeront, boiront et fonderont des familles dans la pureté et la sainteté.

Puis viendra le 7e millénaire, au cours duquel "on ne mange ni ne boit" (guémara Béra'hot 17a).
Pour entrer dans le 7e millénaire, le corps doit subir une purification supplémentaire. Cette purification sera accomplie lors du grand jour du jugement, après quoi le peuple subira une mort brève, semblable à un sommeil.
Leur corps subira une purification totale jusqu'à ce qu'il soit plus spirituel que physique.
Les âmes seront alors restaurées dans ces corps spirituels purifiés, et elles entreront dans le 7e millénaire, au sujet duquel il est écrit : "Il y aura un jour, qui sera connu comme le [jour] d'Hachem. Il n'y aura ni jour ni nuit ; et il arrivera qu'à l'heure du soir, il y aura la lumière ... Et Hachem sera Roi sur toute la terre ; ce jour-là, Hachem sera Un, et Son Nom sera Un" (Zé'haria 14,7-9 ; Ohr ha'Hama).

C'est ainsi qu'il est écrit : "Après la première résurrection, celui qui restera à Sion et celui qui demeurera à Jérusalem seront appelés saints ; après la seconde résurrection, tous ceux qui seront inscrits sur les registres de la vie seront à Jérusalem" (Yéchayahou 4,3).

Notre verset parle lui aussi des deux résurrections. "Les pieux exulteront dans la gloire, ils chanteront de joie dans leurs tombes" = deux tombes, pour les deux fois où ils mourront. Dans la première tombe, ils chantent de joie parce qu'ils savent qu'ils seront ressuscités. Dans la seconde tombe, ils chantent de joie parce qu'ils savent qu'ils vivront ensuite pour toujours.
[Névé Tsadikim]

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-> Rabbi 'Hisda a relevé une contradiction apparente. Il est écrit : "La lune sera confondue, et le soleil couvert de honte" (Yéchayahou 24,23). Pourtant, il est également écrit : "La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera septuple comme la lumière des sept jours" (Yéchayahou 30,26).
Il ne s'agit pas d'une contradiction. L'un des versets concerne le monde à Venir, l'autre l'ère messianique.
[guémara Pessa'him 68a]

-> Rachi commente :
Le septuple est 49, et il est écrit : "comme la lumière des sept jours" = 49 fois la lumière actuelle des sept jours.
Nous constatons que la lumière sera 343 fois (49*7) supérieure à la lumière actuelle.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Écrit avec les lettres de l'alef beit, le nombre 343 est גשם (comme gachmi = ce qui est matériel).
Il y a là une indication que "la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera septuple comme la lumière des sept jours" pendant l'ère messianique, lorsque le matériel et le physique existent encore dans le monde.

Mais dans le monde à Venir, le matériel sera complètement raréfié. Nous baignerons dans la lumière de la Présence divine, comme il est écrit : "Venez, marchons à la lumière d'Hachem" (Yéchayahou 2,5), et nous n'aurons pas besoin de lumière provenant de sources physiques.
Alors, "la pluie sera passée" (Chir hacHirim 2,11) = même la lumière qui est 343 fois plus importante que notre lumière actuelle sera insignifiante.
C'est pourquoi "la lune sera confondue, et le soleil couvert de honte".
De même, le roi David parle de "paix abondante, jusqu'à ce que la lune ait disparu" (Téhilim 72,7) = la paix et la lumière de la Présence divine que nous mériterons élimineront notre besoin de la lumière de la lune.

Réflexions sur le machia’h (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur le machia'h (par le Ben Ich 'Haï) :

-> En ce jour, le deuil de Jérusalem sera aussi grand que le deuil d'A'h'av, fils d'Omri, et que le deuil de Yochiyahou, fils d'Amon.
[guémara Méguila 3a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La guémara n'est pas d'accord sur la raison de ce grand deuil à venir.
Certains disent que c'est à cause du meurtre du machia'h descendant de Yossef, un tsadik qui ouvrira la voie à la venue du machia'h descendant de David.
Concernant le machia'h de Yossef, il est écrit : "Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils se tourneront vers moi parce qu'ils l'ont poignardé. Ils le pleureront comme on pleure un fils unique, et ils seront dans l'angoisse à son sujet comme on est dans l'angoisse à l'égard de son premier-né" (Zé'haria 12,10).

D'autres disent que le deuil est dû à la mise à mort du mauvais penchant.
En effet, D. amènera le mauvais penchant et l'abattra en présence des justes et des réchaïm. Aux yeux des justes, il apparaîtra comme une montagne ; aux yeux des réchaïm, comme un cheveu. Les deux groupes pleureront. Les justes pleureront en disant : "Comment avons-nous pu vaincre cette énorme montagne ? Les réchaïm pleureront en disant : "Comment n'avons-nous pas pu vaincre cette mèche de cheveux ?" (guémara Soucca 52a).

En fait, les deux opinions sont vraies. Il y aura 2 occasions de se lamenter dans l'avenir : la mort du machia'h de Yossef et la mort du mauvais penchant.
Le grand deuil à Jérusalem décrit dans notre guémara concernera les deux.

Le peuple pleurera la mort du machia'h de Yossef "parce qu'ils l'ont poignardé", parce que ce sont leurs fautes qui le feront mourir, comme il est écrit : "Il a été écrasé à cause de nos iniquités" (Yéchayahou 53,5). Cela ressemble au deuil de Yochiyahou.

Yochiyahou était l'un des rois les plus justes de Yéhouda. Il a détruit les idoles dans tout son royaume et a ramené le peuple au service de D.
Pour s'assurer qu'il ne restait plus aucune trace d'idolâtrie, il envoya des inspecteurs vérifier les maisons des gens. Les gens plaçaient leurs idoles derrière leur porte d'entrée. Lorsque l'inspecteur entrait dans une maison, les propriétaires lui ouvraient naturellement la porte, cachant ainsi les idoles. Les inspecteurs rapportaient au roi que Yéhouda était libre de toute idolâtrie.

Lorsque le roi d'Égypte traversa son pays pour partir en guerre contre un autre royaume, Yochiyahou l'attaqua. Sa décision de prendre le risque était basée sur l'hypothèse erronée que son peuple était juste. Il mourut au combat à cause du fait que sa génération était racha (adorant des idoles). Le peuple pleura amèrement sur lui, car il savait que ses fautes avaient causé la mort de son roi juste.
C'est ainsi que Yirmiyahou s'est lamenté : "Le souffle de nos narines, l'oint d'Hachem, a été pris dans leur corruption" (Eika 4,20 ; Taanit 22b).

Le deuil provoqué par le meurtre du machia'h de Yossef sera similaire. Le peuple pleurera sur lui parce que ce sont ses fautes qui ont causé sa mort.
C'est pourquoi, lorsque nous disons "Puisses-tu rapidement établir le trône de David à Jérusalem" (liturgie quotidienne), nous prions pour qu'il ne soit pas tué.
Le Arizal (Shaar haKavanot 37a) explique que le "trône de David" fait référence au machia'h de Yossef, qui est le "trône", ou la base du pouvoir, du machia'h de David.
Nous prions pour qu'il vive, et si c'est le cas, le machia'h de David sera un empereur ; le machia'h de Yossef, un vice-roi (guémara Sanhedrin 98b).
Néanmoins, l'Écriture décrit ce qui se passerait si nous ne priions pas pour lui.

D'autre part, le peuple pleurera le massacre du mauvais penchant comme A'h'av, le racha roi idolâtre d'Israël, a été pleuré lorsqu'il est tombé au combat. Tout Israël l'a pleuré, mais pour des raisons différentes. Les réchaïm pleuraient de tout leur cœur parce qu'ils l'aimaient. Certains justes feignaient de pleurer par crainte des réchaïm. D'autres pleuraient sincèrement, non pas à cause de sa mort, mais parce qu'ils se rappelaient comment il avait fait fauter Israël pendant sa vie.

Lorsque le mauvais penchant sera abattu, tout le peuple pleurera, mais pour des raisons différentes.
Les justes pleureront en disant : "Comment avons-nous pu vaincre cette énorme montagne?"
Les réchaïm pleureront en disant : "Comment avons-nous été incapable de vaincre ce cheveu?"
Ainsi, le deuil de Jérusalem ressemblera au deuil d'A'h'av, fils d'Omri.

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+ Bar Nafli :

-> Rabbi Na'hman dit à Rabbi Its'hak : "Quand t'écouteront-ils? Quand Bar Nafli viendra."
"Qui est Bar Nafli?" demanda Rabbi Its'hak.
Rabbi Na'hman répondit : "c'est le machia'h".
[guémara Sanhédrin 96b]

=> Pourquoi le machia'h est-il appelé Bar Nafli?

Un juif labourait son champ avec une vache le 9 Av, quand soudain sa vache se mit à meugler. Un arabe qui passait par là dit au juif : "Le Saint Temple vient d'être détruit et incendié."
Quelque temps plus tard, la vache meugla à nouveau et l'arabe dit : "Le machia'h est né".
Quelques jours plus tard, une tempête souleva le machia'h et l'amena au Gan Eden. [midrach Eikha rabba 1,51]

Le machia'h est donc né le jour même de la destruction du Temple. Il est appelé Bar Nafli, littéralement : "le fils des chutes", parce que lorsqu'il est entré dans ce monde, le Temple est tombé ; et parce que lorsqu'il a quitté ce monde, une tempête céleste est tombée sur lui et l'a emmené dans le Gan Eden.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi a trouvé Eliyahou ... Il lui demanda : "Quand le machia'h viendra-t-il?"
Il lui répondit : "Va le lui demander lui-même."
"Où est-il?"
"Aux portes de Rome.
"Comment le reconnaîtrai-je ?"
"Il est assis parmi les pauvres qui souffrent de maladies. Les autres enlèvent d'un coup tous leurs vieux bandages et en mettent de nouveaux sur leurs plaies. Lui, il enlève un bandage et en attache un autre, car il dit : 'On va peut-être m'appeler, et je ne dois pas tarder'".
[guémara Sanhédrin 98a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Ici, "Rome" (de mérROMam = "élevé") ne fait pas référence à la ville, mais au Gan Eden, qui est élevé au-dessus de ce monde.
À l'extérieur des portes du Gan Eden se trouvent les justes, que l'on appelle "pauvres" parce qu'ils ne revendiquent aucune gloire pour eux-mêmes, mais attribuent tout leur succès à D. Leurs âmes revêtent des corps et sont assises à l'extérieur du Gan Eden pour expier Israël par leurs souffrances personnelles.
Le machia'h, lui aussi, est assis parmi eux. Alors que son âme est assise dans le Gan Eden en pleine gloire et splendeur, il donne une étincelle de son âme pour revêtir un corps et souffrir à l'entrée du Gan Eden avec les autres tsadikim.
Le Shabbat et les jours fériés, cette étincelle quitte le corps et retourne au Gan Eden.

Il existe cependant une différence marquée entre le machia'h et les autres tsadikim qui souffrent.
Les autres "enlèvent d'un seul coup tous leurs vieux pansements et mettent ensuite de nouveaux pansements sur leurs plaies". En d'autres termes, ils ont un temps déterminé pour souffrir, et lorsque ce temps est écoulé, ils quittent le corps et rejoignent le lieu de leurs délices dans le Gan Eden.
Mais ce n'est pas le cas du machia'h. "Il en enlève un et en attache un" = dès qu'il est guéri d'un mal, un autre vient s'ajouter.
Car il dit : "Peut-être m'appellera-t-on, et je ne tarderai pas" = peut-être la fin viendra-t-elle et Israël en sera-t-il jugé indigne. Les accusateurs essaieront de retarder la guéoula.
C'est pourquoi je préfère souffrir beaucoup pour repousser les accusations, afin de venir rapidement les délivrer.

-> Il ne se passerait rien si le machia'h s'attardait un instant de plus pour attacher ses bandages.
Il agit ainsi pour montrer sa pleine confiance dans le fait que D. apportera effectivement la guéoula. La durée de l'exil n'a en rien entamé son espérance. Il reste donc prêt à partir à tout moment.
[Ben Yéhoyada]

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-> "Écoutez, mon bien-aimé! Voici qu'il vient, sautillant sur les montagnes, bondissant sur les collines. (Chir haChirim 2,8)

-> Chaque jour, le machia'h se prépare, réveille ses forces et revêt ses armes pour nous délivrer. Mais il attend que nous nous repentions.
Ainsi, lorsque Rabbi Yéhochoua ben Lévi lui demanda : "Quand notre maître viendra-t-il?", il répondit : "Aujourd'hui, si vous écoutez ma voix" (Téhilim 95,7 ; guémara Sanhédrin 98a).

C'est ainsi que notre verset dit : "Écoute, mon bien-aimé!" = le machia'h - "Voici qu'il vient" pour nous délivrer ; il attend seulement que nous nous repentions.
Le machia'h vient rapidement, "sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines".
Car il est prêt dès que nous le sommes.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma ]

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-> Le machia'h est le garant d'Israël ; il a entrepris de souffrir pour expier les fautes d'Israël afin d'abréger l'exil.
[midrach Yalkout Chimoni - Yeshayahu 499]

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-> "Il ressentira facilement (vaari'ho - וַהֲרִיחוֹ) la crainte d'Hachem" (Yéchayahou 11,3).
Rabbi Alexandri [a trouvé dans le terme inhabituel וַהֲרִיחוֹ une allusion à רחיים (meules - ré'hayim). Il] dit : Cela enseigne que [D.] a chargé [le machia'h] de mitsvot et d'afflictions comme des meules (רחיים).
[guémara Sanhédrin 93b]

-> En broyant, les meules améliorent ce qu'elles contiennent.
C'est ainsi qu'elles broient les grains de blé pour en faire de la farine, à partir de laquelle on peut cuire du pain.
De la même manière, le machia'h s'élève à de grandes hauteurs spirituelles grâce aux afflictions/souffrances qu'il subit. En outre, ses afflictions expient pour Israël afin qu'il puisse continuer à vivre et à accomplir les mitsvot.
Puisque sans le machia'h, ces mitsvot n'auraient pas été accomplies, il est un partenaire des mitsvot d'Israël. Ainsi, parce que Hachem l'a chargé de souffrances comme des meules, il l'a également chargé de mitsvot.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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+ Tséma'h :

-> Ainsi parle Hachem des armées : "Voici, un homme dont le nom est Tséma'h [littéralement : une pousse] sortira de son lieu et construira le Temple d'Hachem" (Zé'haria 6,12)

-> D. exige de nous 3 choses, comme il est écrit : "On t'a dit, ô homme, ce qui est bon, et ce qu'Hachem exige de toi : ne fais que la justice, aime la bonté et marche humblement avec ton D." (Mikha 6,8).
Le nom du machia'h : "Tséma'h" (צמח), est un acronyme de ces 3 choses : צניעות משפט חסד soit : l'humilité, la justice, la bonté.
[Birkat 'Haïm - Haftara Balak]

[On peut citer :
- "le fils de David (machia'h) ne viendra pas avant qu'il n'y ait plus de gens arrogants" (Sanhédrin 98a) ;
- "Que faire pour s'épargner les souffrances de l'époque précédant la venue du Machia'h?
Rav Eliezer répondit à ses élèves : 'Il faut se consacrer à l'étude de la Torah et aux actes de générosité/bonté.' " (Sanhédrin 98b). ]

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-> Le nom d'Hachem est une tour forte ; c'est avec lui que le tsadik court et s'élève. (migdal oz chém Hachem, bo yarouts tsadik vénisgav - Michlé 18,10)

-> Le tsadik est le machia'h, qui sera appelé par le Nom de D., comme il est écrit : "Voici le nom par lequel il sera appelé : Hachem est notre justice (Hachem tsidekénou)" (Yirmiyahou 23,6).
C'est avec ce nom que le machia'h sera élevé dans les hauteurs. En effet, de même que le nom de D. est éternel, de même le royaume du machia'h, qui porte Son Nom, sera éternel.
De même, il est écrit : "Avec Mon Nom, sa corne s'élèvera" (Téhilim 89,25).

Il est également écrit : "David réussissait dans toutes ses voies, et Hachem était avec lui" (I Chmouël 18,14). "David" fait allusion au machia'h, qui est appelé "le fils de David".
Le royaume messianique sera complet et parfait à tous égards, car son succès viendra directement de D.
[Ben Ich 'Hayil 4 - Kala 2]

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+ Juger par l'odorat :

-> "Il sentira la crainte d'Hachem ; il ne jugera pas d'après la vue de ses yeux, il ne décidera pas d'après l'ouïe de ses oreilles. Mais il jugera les faibles avec justice, il rendra des arrêts équitables en faveur des humbles du pays" (Yéchayahou 11,3-4).

-> "Il sentira la crainte d'Hachem". Rava explique : Il (le machia'h) sentira la vérité.
[guémara Sanhédrin 93b]

-> Le Ciel veut que le machia'h juge non pas de manière naturelle, par ce qu'il voit et entend, mais de manière miraculeuse, par ce qu'il sent.
Si c'est pour que tous sachent que ses jugements sont vrais, pourquoi D. n'a-t-il pas fait le même miracle pour les tsadikim Moché et David, qui ont également jugé Israël?

La halakha (Hochen Michpat 37,13) stipule que si Réouven et Lévi sont impliqués dans un conflit judiciaire concernant la terre de Lévi, et que Lévi a emprunté de l'argent, le prêteur et le garant ne peuvent pas témoigner en faveur de Lévi parce qu'ils ont des intérêts directs.
Aujourd'hui, le machia'h est le garant pour tout Israël qu'il remplira ses obligations envers D. S'il juge d'après ce qu'il voit, les nations pourraient soupçonner qu'il exonère Israël parce qu'il est leur garant.
C'est pourquoi D. le fera juger d'une manière miraculeuse, afin de montrer que son jugement ne vient pas de son propre esprit, mais plutôt du Ciel, comme la prophétie.
[Shani Eliyahou 2 - drouch 1]

-> L'inspiration divine reposera sur l'odorat du machia'h, tout comme elle a reposé sur la vue de Moché, qui pouvait savoir simplement en regardant.
C'est ainsi que D. a ordonné à Moché : "Tu choisiras [תחזה, littéralement : voir] parmi tout le peuple des hommes capables, qui craignent D., des hommes de vérité, qui détestent le gain injuste" (Yitro 18,21).

Le machia'h sera au moins aussi élevé que Moché, car il est écrit : "Voici, mon serviteur [le machia'h] prospérera, il sera exalté, élevé, il sera très haut" (Yéchayahou 52,13).
Il est donc certain que l'inspiration divine reposera sur sa vue comme elle l'a fait sur celle de Moché. Mais en outre, elle reposera également sur son odorat, un miracle qui n'a été réalisé pour aucun autre tsadik.
Ainsi, bien que le machia'h soit capable de juger par la vue, il jugera plutôt par l'odorat, car il s'agit d'un don supplémentaire que D. lui a accordé à lui seul.
De plus, il est plus puissant que le sens de la vue, car on ne peut voir que ce qui est devant soi, alors qu'on peut sentir aussi ce qui est derrière.

Le Chlah haKadoch enseigne que le nom de D. est imprimé sur le visage de l'homme.
En effet, la guématria du Tétragramme (יהוה) est 26. Les deux yeux de l'homme sont comme deux youd (2×10=20), et son nez ressemble à la lettre vav (=6).
De plus, le nez lui-même fait allusion à 26. Les deux narines sont comme deux youd, et la partie qui les sépare ressemble au vav.

Le nez a donc un avantage sur les yeux, et certainement sur tout autre membre, en ce qu'il représente le nom de D. C'est pourquoi le nez du machia'h sera sanctifié plus que tout autre membre.

De plus, l'un des mots hébreux pour "nez" est חוטם ('hotem), qui en guématria est égal à 63 comme le terme : גס (gass), ce qui signifie "arrogant/orgueilleux".
Nos Sages enseignent que lorsque le machia'h viendra, il n'y aura plus de personnes arrogantes (Sanhédrin 98a), mais seulement des personnes humbles.
C'est pourquoi, après avoir dit : "Il sentira la crainte d'Hachem", notre passage poursuit : "il rendra des arrêts équitables en faveur des humbles du pays". En effet, une fois l'arrogance abrogée, le nez atteindra la perfection.
[Ben Yéhoyada]

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-> Le roi Chevor dit à Chmouël : "On dit que le machia'h viendra sur un âne. Je lui enverrai le cheval rapide que j'ai".
Chmouël répondit : "As-tu un cheval de cent couleurs?".
[guémara Sanhédrin 98a]

-> Il est écrit que le machia'h viendra monté sur un âne (Zé'haria 9,9).
Le roi non-juif, Shevor, entendait par là qu'il régnerait non seulement sur Israël, mais aussi sur les nations païennes. Celles-ci sont comparées à des ânes, comme il est écrit : "Leur chair est une chair d'âne" (Yé'hezkiel 23,20).
Le roi Shevor dit donc au sage Chmouël : Pourquoi donc le machia'h tarde-t-il à venir? Moi aussi, je règne sur Israël et sur les nations païennes. Que le machia'h vienne, et je lui donnerai mon royaume ("cheval") ; il régnera à ma place.

Chmouël répondit : Lorsque le verset dit que le machia'h sera "monté sur un âne", il le loue non pas pour son pouvoir sur les gens, mais pour son pouvoir sur les anges, en particulier pour son pouvoir sur le mauvais penchant, l'ange aux cent aspects (toute la gamme) du mal.

Chmouël demanda donc à Shevor : "As-tu un cheval aux cent couleurs?" = As-tu le pouvoir de dominer les cent aspects du mauvais penchant, afin d'offrir ton royaume au machia'h?
[Ben Yéhoyada]

La récompense dans le monde à Venir (olam haBa) n'est pas donnée en fonction de ce que nous savons [comme Torah], elle est donnée en fonction [des efforts] que nous avons investis dans notre étude [de la Torah].
[Tossafot Yom Tov - Pirké Avot 4,10]

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-> Le rav Moché Sternbuch (Téchouvot véHanhagot - 1, Yoré Déa 543) écrit qu'il a entendu au nom de Rav Eliyahou Eliezer Dessler la signification de la guémara (Bava Batra 10b) qui nous dit que Rav Yéhochoua est monté au Ciel, et son père lui a demandé ce qu'il a vu.
Rav Yéhochoua répondit : "J'ai vu que ceux qui sont hauts dans ce monde-ci sont bas dans le monde à Venir, et que ceux qui sont bas dans ce monde-ci sont hauts dans le monde à Venir (olam aba)".
Le rav Dessler explique que cette guémara signifie que ceux à qui l'on rend hommage dans ce monde-ci (olam azé) sont ceux qui voient le succès dans leur étude de la Torah.
Cependant, dans le monde à Venir, ceux qui seront vraiment récompensés sont ceux qui ont travaillé dur pour comprendre tout ce qu'ils ont étudié. Il ne s'agit pas de comprendre la Torah, mais d'étudier la Torah. [l'essentiel est l'effort investi]

C'est pourquoi nos Sages (Béra'hot 17a) disent : "Heureux celui qui travaille dans la Torah".
Rabbénou Yona (sur Pirké Avot 4,24) écrit dans que même si une personne étudie et oublie, cela n'a pas d'importance, car ce qui compte, ce n'est pas ce qu'elle sait, mais combien elle a fait d'effort [dans son étude].

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Bé'houkotaï) explique la prière que nous prononçons lorsque nous quittons le beit midrach (lieu d'étude) après avoir étudié quelque chose.
Nous disons : "Nous travaillons et recevons une récompense, les autres travaillent et ne reçoivent pas de récompense". Il demande : "Est-ce vrai? Les autres travaillent-ils et ne sont-ils pas payés pour leur travail ? Regardez dans le monde, tout le monde gagne de l'argent".
La réponse du 'Hafets 'Haïm est qu'il existe une différence fondamentale entre l'étude de la Torah et tout le reste. Dans le cas de la Torah, nous sommes récompensés pour nos efforts, quel qu'en soit le résultat. Cependant, dans le monde extérieur, les gens ne sont récompensés et payés que pour ce qu'ils ont produit, et non pour les efforts investis.
Si, par exemple, une personne travaillait pendant des heures pour créer un produit et qu'elle échouait en fin de compte, serait-elle payée [pleinement par son client]?
Mais nous pouvons étudier la Torah pendant des heures, n'aboutir à rien et recevoir une plus grande récompense que ceux qui produisent.

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-> La Torah (Bé'houkotaï 26,3-13) garantit que ce monde-ci sera agréable pour ceux qui suivent la voie d'Hachem.
Rachi précise qu'on fait référence aux efforts dans la Torah.
Les commentateurs s'interrogent : "N'y a-t-il pas un principe selon lequel il n'y a pas de récompense pour les mitsvot dans ce monde-ci, et que la récompense n'existe que dans le monde à Venir?"

Le Rambam (Hilkhot Téchouva 9,1) explique que la véritable récompense nous attend effectivement dans le monde à Venir. Cependant, Hachem garantit qu'Il nous facilitera la tâche dans ce monde-ci (olam azé) afin que nous puissions continuer à apprendre la Torah sans problème.

Le Ktav Sofer (Bé'houkotaï 26,3) écrit que cette garantie ne concerne que le labeur/l'effort dans la Torah, comme le dit Rachi, mais pas la mitsva d'étudier.
Oui, pour les mitsvot, la récompense ne se trouve que dans le monde à Venir (olam haBa), mais la récompense des efforts dans l'étude nous est donnée dans ce monde-ci.

=> Ainsi, lorsque nous peinons pour étudier la Torah, alors nous en profitons dans ce monde, et dans le monde à Venir.

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+ La Torah est un cadeau

-> Dans les Pirké Avot (6,6), les 48 façons d'acquérir la Torah sont énumérées.
En examinant cette liste, nous pourrions être surpris de constater que certains de ces traits de caractère sont liés à l'étude de la Torah ; par exemple : porter le fardeau des problèmes d'un ami (nossé béol im 'havéro), ou répéter un commentaire au nom de la personne qui vous l'a fait entendre.
=> Quel est le rapport entre ces caractéristiques et la réussite de l'étude de la Torah?
L'étude de la Torah ne dépend-il pas de l'intelligence et de la persévérance?

La guémara (Méguila 6b) écrit : "Si quelqu'un dit qu'il a fait des efforts, croyez-le quand il dit qu'il a trouvé de la Torah. Si quelqu'un n'a pas fait d'effort, ne le croyez pas quand il dit qu'il a trouvé de la Torah".
Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h (Haiïm - Pirké Avot 4,1) demande : Pourquoi la guémara utilise-t-elle le terme "trouver"? Ne devrait-elle pas dire "réussir" (qu'il a réussi dans la Torah)?

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que la Torah est la sagesse d'Hachem et qu'aucun mortel ne peut la comprendre naturellement. Les seules personnes capables de la comprendre sont celles qui reçoivent le don de la Torah du Ciel.
Comment méritent-ils ce don? Il ne se mérite qu'au prix d'un dur labeur/d'efforts. C'est pourquoi la Torah exprime le succès dans l'étude de la Torah comme étant "trouvé" (matsata). Ce succès n'est pas le résultat direct de nos accomplissements, c'est un don du Ciel.

C'est pourquoi les 48 façons d'acquérir la Torah n'ont pas forcément de lien direct avec l'étude de la Torah. Le succès dans la Torah dépend d'un don/cadeau d'Hachem.
Si nous nous efforçons d'accomplir les 48 façons d'acquérir la Torah, même si elles ne sont pas directement liées à la Torah, nous pouvons recevoir la Torah comme un don. Sinon, quoi que nous fassions, nous ne serons pas en mesure d'étudier la Torah avec succès.

De même, la guémara (Sanhédrin 99b) explique le verset : "Lorsque quelqu'un fait des efforts pour la Torah, la Torah fait des efforts/travaille pour lui" (Michlé 16,26).
Rachi explique : Si une personne fait des efforts pour la Torah, la Torah se révélera à lui.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bé'houkotaï) écrit que la Torah est une existence en soi. Si nous honorons la Torah en faisant des efforts pour elle, alors réciproquement la Torah nous rendra la pareille.
Comment nous rend-elle la pareille ? En nous révélant ses secrets les plus profonds.

-> La guémara (Nidda 70b) pose la question suivante : "Que doit faire une personne pour réussir dans son étude de la Torah?
La guémara répond : "C'est simple : Passez plus de temps dans le beit midrach (lieu d'étude)".
Mais beaucoup ont essayé cela, et cela n'a pas marché! À cela, la guémara répond : "Priez celui qui est la source de toute connaissance : Hachem."
Une fois de plus, nous voyons que le succès dans la Torah ne vient pas de façon naturelle, mais comme un don du Ciel. [en faisant des efforts dans la prière, nous obtenons de la Torah en cadeau]

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+ Apprendre la Torah dans la pauvreté :

-> La michna (Pirké Avot 4,9) nous dit que quelqu'un qui lutte pour apprendre la Torah alors qu'il est dans la pauvreté méritera d'apprendre la Torah avec la richesse.
Mais il y a tant de gens qui luttent pour apprendre la Torah alors qu'ils sont pauvres et qu'ils ne voient jamais aucun signe de richesse. Comment comprendre ce phénomène?

Le séfer Midrach Shmouel (sur Pirké Avot) explique cette michna d'une manière différente.
La michna ne fait pas référence à la pauvreté en termes monétaires, mais à la pauvreté en termes de capacités. Elle fait référence à ceux qui ont lutté pour étudier alors qu'ils sont "pauvres en connaissances" et donc incapables de comprendre la Torah correctement. Ils mériteront d'être capables d'apprendre avec une compréhension claire et complète.

Etudier la Torah = prendre le contrôle du monde

+ Etudier la Torah = prendre le contrôle du monde :

-> La guémara (Béra'hot 5a) nous dit que les traits de caractère d'Hachem sont différents de ceux des humains. En effet, lorsqu'un être humain offre un cadeau à un ami, si ce cadeau est une bonne chose, le donateur peut se sentir mal de l'avoir abandonné.
Cependant, Hachem est différent. Même s'Il nous a donné la Torah, qui est un cadeau incroyable, Il est heureux que nous l'ayons prise.

=> Ceci nécessite une explication. Comment comparer la Torah à un cadeau qu'un être humain pourrait offrir à un autre? Un cadeau quitte la main de celui qui l'offre et se dirige vers celui qui le reçoit. Cependant, la Torah est comme le feu. Lorsque la Torah est donnée, elle ne quitte pas les mains du donneur. Lorsque nous enseignons la Torah, perdons-nous la Torah? Non, l'enseignant et l'élève la possèdent tous deux.

Le rav Elazar Moché Horowitz explique ce concept en se basant sur un midrach au début de parachat Réé. Le midrach nous dit que lorsque Hachem a donné la Torah aux bné Israël, Il ne nous a pas seulement donné la Torah physique, Il nous a également donné le contrôle du monde.
Hachem a en fait renoncé à quelque chose lorsqu'Il nous a donné la Torah : le contrôle de ce mnde-ci.
C'est ce que la guémara (Moed Katan 16b) veut dire lorsqu'elle affirme : "Tsadik gozer, véhaKadoch Barou'h Hou mékayem" (un tsadik décrète, et Hachem accomplit).
Pourquoi cela? Parce que, grâce à l'étude de la Torah, nous contrôlons le monde.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béchala'h 14,27) dit que lorsque Hachem a créé le monde, Il a posé une condition au monde : Il doit se soumettre à la Torah et aux talmidé 'hakhamim.
De la même manière qu'Hachem lui-même a un pouvoir sur la nature, les personnes qui étudient la Torah en ont également un. Cependant, ce pouvoir sur la nature n'est apparu qu'après que la Torah ait été donnée. Avant que la Torah ne soit donnée, personne d'autre qu'Hachem n'avait cette capacité.

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-> D. a regardé dans la Torah et a créé le monde.
L'homme se penche sur la Torah et soutient le monde.
[Zohar vol.II ; 161b]

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Selon la guémara (Pessa'him 54a) : "7 phénomènes ont été créés avant la création du monde : La Torah, le repentir, le jardin d'Eden, le géuhinam, le trône de gloire, le Temple et le nom du machia'h."

=> En ce sens, la Torah transcende toute réalité de ce monde, à l'image de la téchouva.

-> De même, la guémara (Baba métsia 59b) rapporte :
Rabbi Yéhochoua dit : "La halakha n'est plus dans les cieux".
Que signifie : "elle n'est plus dans les cieux"?
Rabbi Yirmiya répond : "du fait que la Torah a été donnée au Sinaï, on ne tient plus compte de la voix céleste puisqu'il est dit dans la Torah : "vous suivrez la majorité".
Rabbi Nathan rencontra le prophète Eliyahou, et lui demanda : "Que fit Dieu en entendant le propos?"
Eliyahiou haNavi de répondre: "Il riait en disant : Mes enfants m'ont vaincu, Mes enfants m'ont vaincu".

=> c'est ça la grandeur de tout juif, Hachem lui donne une partie de Lui-même et de pouvoir impacter tous les mondes par ses actions ...

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-> Selon la guémara (Pessa'him 54a) : "7 phénomènes ont été créés avant la création du monde : La Torah, le repentir, le jardin d'Eden, le géuhinam, le trône de gloire, le Temple et le nom du machia'h."
=> En ce sens, la Torah transcende toute réalité de ce monde, à l'image de la téchouva.

De même, la guémara (Baba métsia 59b) rapporte :
Rabbi Yéhochoua dit : "La halakha n'est plus dans les cieux".
Que signifie : "elle n'est plus dans les cieux"?
Rabbi Yirmiya répond : "du fait que la Torah a été donnée au Sinaï, on ne tient plus compte de la voix céleste puisqu'il est dit dans la Torah : "vous suivrez la majorité".
Rabbi Nathan rencontra le prophète Eliyahou, et lui demanda : "Que fit Dieu en entendant le propos?"
Eliyahiou haNavi de répondre: "Il riait en disant : Mes enfants m'ont vaincu, Mes enfants m'ont vaincu".

=> c'est ça la grandeur de tout juif, Hachem lui donne une partie de Lui-même et de pouvoir impacter tous les mondes par ses actions ...

"Il n'y a rien qui puisse donner autant de satisfaction à une personne que la prière"
[rav Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma Ou'Moussar 2,23]

[malgré l'aspect routinier, il faut arriver à se connecter à ce moment de face à face avec papa Hachem, où l'on peut tout obtenir, ainsi que vider ce qu'on a sur le cœur au boss de toute chose.]

La base d’un foyer juif = la certitude que mon conjoint est le seul qui m’est destiné

+ La base d'un foyer juif = la certitude que mon conjoint est le seul qui m'est destiné :

-> L'idée essentielle dans un couple est que : "Elle (ma femme) n'est peut-être pas la plus belle ni la plus intelligente, mais elle est la seule pour moi."
Un mariage fondé sur la Torah est un mariage dans lequel le mari et la femme croient sincèrement qu'il n'y a personne d'autre au monde pour eux, dans lequel il n'a de yeux que pour elle, et elle n'a de yeux que pour lui.
Il ne peut y avoir personne d'autre. Nous devons vivre notre vie de couple à partir de ce point de départ, non seulement en étant physiquement fidèles l'un à l'autre, mais aussi en adoptant un état d'esprit de dévouement mutuel total.
[de même que je ne suis pas le plus beau, le plus intelligent, ... au monde, de même pour mon conjoint, mais ce qui est certain c'est que c'est avec elle que Hachem souhaite que je fasse le chemin de ma vie, que personne d'autre au monde ne m'est plus adapté pour réussir ma mission dans ce monde. ]

La définition d'une "bayit nééman" est une relation dans laquelle, quelles que soient leurs déficiences ou imperfections et les hauts et les bas auxquels ils seront confrontés, le mari et la femme auront toujours la même attitude : "Il n'y a personne d'autre pour moi".

Ce dévouement mutuel absolu, l'état d'unité entre un mari et une femme, n'a pas besoin d'être créé artificiellement. Au contraire, si nous remontons au début des temps, à la création de l'homme et de la femme, nous verrons que cette réalité est la chose la plus naturelle au monde.
La guémara (Béra'hot 61a) affirme qu'Hachem voulait créer l'homme et la femme comme deux entités distinctes, mais qu'au lieu de cela, Il les a créés comme une seule forme conjointe. Ils ont commencé leur existence comme un seul corps, jusqu'à ce qu'Hachem les divise en deux individus distincts.
Le Gaon de Vilna (Biour haGra - Michlé 9) pose la question suivante : Quel était le but d'Hachem en faisant de l'homme et de la femme un seul être physique? Pourquoi ne les a-t-il pas créés séparément dès le début?
Le Gaon de Vilna explique qu'Hachem voulait créer une situation dans laquelle les deux partenaires d'un mariage auraient le sentiment d'être unis : unifiés dans l'esprit et dans l'âme.
Chaque mariage commence par le fait que deux personnes retrouvent leur moitié perdue depuis longtemps. Se marier, c'est revenir à soi.
Vous avez été séparé de votre femme et vous aspirez à retourner "à la maison", à retrouver la partie de vous qui a été perdue.
Lorsque vous retrouvez votre conjoint, vous redevenez entier. Tout comme le premier homme et la première femme ont été créés comme une seule unité, chaque mari et chaque femme sont créés comme une seule unité.

=> Selon le Gaon de Vilna : ainsi chaque homme devrait regarder sa femme et sentir intuitivement qu'elle fait partie de lui, et chaque femme devrait ressentir la même chose pour son mari. Le seul moyen d'y parvenir était que l'homme et la femme soient initialement créés comme un seul être.

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+ Chana Richona = construire la connexion :

-> La Torah accorde à chaque nouveau couple une période de temps qui doit être mise à profit pour établir un lien à tous égards et développer une relation d'union total. Cette période est appelée : chana richona, la première année de mariage.
Certains pourraient la considérer superficiellement comme une période pendant laquelle le mari reste à la maison le soir et joue à des jeux de société avec sa femme, mais en réalité, c'est bien plus que cela.
Chana richona donne le ton de la relation que le couple cultivera pour le reste de sa vie conjugale. C'est une année au cours de laquelle le 'hatan et la kalla créent leur propre univers.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 582) donne une description de l'objectif de la chana richona. [cela nous renseigne sur ce que doit être la base sur laquelle doit reposer tout couple juif]
Au cours de la première année de mariage, la Torah ordonne au mari de rester à la maison et de se réjouir avec sa femme ; il ne doit pas partir à la guerre ou parcourir de longues distances.
Quelle en est la raison?
Le Séfer ha'Hinoukh explique qu'Hachem veut que les enfants viennent au monde de la manière la plus pure possible, par le biais de mariages fondés sur une dévotion et une loyauté totales entre le mari et la femme. Le seul moyen d'atteindre cet objectif est que le mari et la femme développent un lien émotionnel profond l'un avec l'autre.

=> Étant donné qu'une personne est influencée par son environnement et les personnes avec lesquelles elle passe son temps, la Torah demande à chaque homme de consacrer une année entière à l'établissement d'une relation avec sa nouvelle épouse. Cela implique de passer du temps de qualité avec elle, ce qui permet de développer un attachement émotionnel.
Il s'agit d'une année qui a un but précis : ancrer dans le cœur et l'esprit du mari le sentiment qu'il n'y a qu'une seule femme au monde pour lui.
Le Séfer ha'Hinoukh ajoute que cet investissement en temps et en énergie amènera naturellement une personne à penser que toutes les autres femmes sont sans importance pour lui. Sa femme sera la seule qui l'intéresse, celle qu'il a hâte de voir chaque jour en rentrant à la maison.

Essentiellement, Hachem a désigné le début du mariage comme un moment où un mari intériorise l'idée que sa femme est la seule femme pour lui. C'est le défi de la chana richona, et s'il est abordé correctement, cette année créera une base solide pour le mariage.
En même temps, ce processus ne se termine pas après la première année de mariage ; c'est quelque chose sur lequel nous ne pouvons jamais vraiment cesser de travailler.
[quelque soit le nombre d'années de mariage, l'idée est que pour tout juif la base sur laquelle se repose, s'épanouie son couple, est celle que son conjoint est le seul qui m'est destiné sur mesure par Hachem pour ma mission sur ce monde. (avant le mariage on peut hésiter, mais ensuite il n'y a plus de doute, plus de comparaison à faire : c'est elle, et aucune autre au monde.)]

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-> Le roi Shlomo écrit : "Les eaux volées sont douces" (mayim genouvim yimtakou - Michlé 9,17).
Rachi explique que c'est une métaphore : [selon la nature humaine] la femme d'autrui a plus de saveur que sa propre femme.
Qu'est-ce qui rend ce type de relation "volée" si douce?
Le Malbim dit : une personne la trouve excitante parce que c'est quelque chose qu'elle n'est pas censée avoir. Il est attiré par cette relation parce que c'est quelque chose d'interdit.

C'est une raison plus profonde pour laquelle la Torah utilise le mot "gilouï" (dévoilement) dans l'expression "gilouï arayot", qui désigne les relations interdites. Pourquoi la Torah choisit-elle de définir cette aveirah comme la "révélation" ou le "dévoilement" de quelque chose de caché?
Avec cette phrase, la Torah nous ouvre les yeux sur le mode de pensée destructeur qui est à l'origine du désir d'arayot. Ce désir provient de l'envie de devenir un "explorateur", en quelque sorte, quelqu'un qui cherche à "dévoiler" et à découvrir des territoires inexplorés, des endroits mystérieux et inaccessibles, des endroits qui ne sont pas les nôtres.

[on a une tendance naturelle à désirer ce qu'on n'a pas, et surtout on ne regarde qu'un aspect valorisant de la chose (ex: sa beauté), sans y mettre le négatif, on est aveuglé par notre désir animal de l'interdit.
De plus, on refuse d'accepter le conjoint que Hachem nous a destiné, pour lequel on doit s'investir, donner, car on préfère prendre, ne pas trop faire d'efforts pour bâtir un bel édifice éternel d'un couple juif dans lequel Hachem résidera avec nous.
Rien que l'idée de comparer négativement sa femme à une autre ne devrait pas nous traverser l'esprit (l'inverse peut permettre de la rendre plus unique, belle à nos yeux.)]

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-> La guémara (Sanhédrin 75a) raconte l'histoire d'un homme qui devint obsédé par une femme particulière, au point de tomber gravement malade. Les médecins conclurent que la seule façon de le guérir était d'avoir une interaction avec elle, ne serait-ce qu'une simple conversation.
Nos Sages interdisent totalement ce remède, car ils considèrent que même cette petite interaction est un acte interdit.
Selon une opinion de la guémara, la femme n'était pas mariée et pouvait en fait l'épouser. Dans ce cas, demande la guémara, pourquoi l'homme n'aurait-il pas pu se guérir en l'épousant?
La guémara répond que la maladie de l'homme n'aurait pas été guérie par le mariage parce que "les eaux volées sont douces".

La maladie de cet homme était le désir de quelque chose qui ne lui appartenait pas. Le mariage ne pouvait pas l'aider, parce qu'il aurait rendu cette chose interdite permise.
[le fait d'épouser la plus belle femme du monde ne change pas la façon déformée de penser. Une fois que cette femme sera devenue son épouse, la chasse sera terminée et il finira par la trouver ennuyeuse elle aussi. ]
Une personne avec cet état d'esprit tordu recherchera constamment l'excitation et le frisson de l'exploration et de la violation des limites.

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+ Vivre dans un monde d'illusions :

-> On est dans une génération où la "réalité virtuelle" est plus accessible que jamais.
Notre première rencontre avec la "réalité virtuelle" a lieu au tout début de la Torah, lorsque 'Hava est incitée par le serpent à manger le fruit de l'Arbre de la Connaissance.
Le verset indique qu'elle "vit que l'arbre était bon à manger et qu'il était un plaisir pour les yeux ... et elle prit de son fruit et mangea" (Béréchit 3,6). Le fruit semblait être bon, mais en réalité, c'était tout le contraire!

Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.15) enseigne qu'il s'agit là d'un stratagème toujours utilisé par le yétser ara :
"Ce qui attire la nature vers ces plaisirs ... c'est l'attrait des yeux, qui ont tendance à être séduits par l'apparence superficielle des choses qui paraissent bonnes et agréables. Cette séduction est à l'origine de la toute première faute, comme en témoigne la Torah : La femme vit que l'arbre était bon à manger et qu'il était un plaisir pour les yeux ... elle prit de son fruit et en mangea."

=> Le yétser ara présente une image visuelle du mensonge qui semble très attrayante, bien plus que le monde à Venir, qui est très éloigné de nous et ne peut être vu dans notre monde physique/matériel. Mais nous savons tous que cette histoire ne se termine pas bien. L'attrait est faux et éphémère ; le mensonge nous laisse vides et perdus.

-> Tragiquement, nous sommes témoins de ce résultat du sheker dans notre monde.
Il y a des gens qui vivent dans un monde de mensonges, plongés dans des jeux et absorbés par leurs iPhones jusqu'à ce qu'ils soient vieux et gris. Et où se retrouvent-ils à la fin de leur vie ? Nulle part !
Ils ont vécu des vies superficielles et vides, sans sens ni valeur, investissant tout leur temps sur terre dans une "réalité virtuelle".
À une autre occasion, mon rebbi a commenté la description particulière de Gehinnom comme une bière shachas (puits de destruction).5
Il a fait remarquer qu'une bière ou une source d'eau est normalement associée à un flux constant d'eau fraîche, connotant la force positive de la vitalité. Shachas, en revanche, est définie comme la destruction, ce qui est diamétralement opposé à une bière. Comment ces deux

-> Le terme "shéker" (mensonge - שקר) est composé de 3 des 4 dernières lettres de l'alphabet : kouf, réch, shin, mais il manque la dernière : le tav. Pourquoi est-elle manquante?

Le rav Moché Shapiro explique : le mensonge nous donne la fausse impression que nous allons quelque part, que nous progressons et que nous atteindrons un but. Soudain, tout à la fin, il nous dépose au milieu de nulle part. Nous pensons atteindre notre destination, mais nous découvrons que nous n'avons pas avancé du tout.

-> Tragiquement, nous sommes témoins de ce résultat du mensonge dans notre monde.
Il y a des gens qui vivent dans un monde de mensonges, plongés dans des jeux (des séries, des actualités futiles, ...) et absorbés par leurs iPhones jusqu'à ce qu'ils soient vieux. Et où se retrouvent-ils à la fin de leur vie? Nulle part!
Ils ont vécu des vies superficielles et vides, sans sens ni valeur, investissant tout leur temps sur terre dans une "réalité virtuelle".

-> Le guéhinam est décrit comme un "béer cha'hat" (un puits de destruction - Erouvin 19a).
Le rav Moché Shapiro fait remarquer qu'un puits ou une source d'eau est normalement associée à un flux constant d'eau fraîche, connotant la force positive de la vitalité.
"Cha'hat", en revanche, est définie comme la destruction, ce qui est diamétralement opposé à un puits [fournissant plutôt de l'eau, de la vie].
Comment ces 2 opposés peuvent coexister dans un même phénomène (le guéhina)?

Le rav Moché Shapiro répond : le mensonge nous donne la fausse impression que nous allons quelque part, que nous progressons et que nous atteindrons un but. Soudain, tout à la fin, il nous dépose au milieu de nulle part. Nous pensons atteindre notre destination, mais nous découvrons que nous n'avons pas avancé du tout.

[au début, on est tout content c'est une "source de vie" (béer), mais au final dans l'éternité du monde à Venir de Vérité, il s'avère que ce n'est que pour notre "destruction" (cha'hat).
Il en est de même lorsque nous convoitons d'autres femmes que la notre ...]

La valeur de la Torah

"La Torah est plus précieuse que les perles, et rien d'autre de désirable ne l'égale" (Michlé 3,15)

-> Selon la guémara (Yérouchalmi Péa 1,1), aucune mitsva n'a autant d'importance que celle d'étudier la Torah.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 1,4) nous enseigne que l'homme est constitué de parties distinctes : le physique et la spiritualité, son corps et son âme.
Nous sommes placés dans un monde essentiellement matériel, et nous devons en permanence répondre à ses besoins, renforçant ainsi constamment notre côté physique. Comment pouvons-nous continuer à renforcer notre côté spirituel? Par les mitsvot.
Mais, le Ram'hal dit que la plus puissante de toutes les mitsvot est l'apprentissage de la Torah. La Torah a la plus grande capacité à purifier notre physique et à le transformer en spiritualité.
Il écrit que cela non seulement nous élève, mais aussi tout le monde qui nous entoure.

=> L'étude de la Torah, plus que toute autre mitsva, nous relie à Hachem et élève notre côté spirituel.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,4) écrit que le lieu principal où réside la Chékhina, est dans la personne elle-même et non dans le Temple (Beis HaMikdash). Cela n'est possible que si une personne se sanctifie correctement en accomplissant les mitsvot. Si une personne s'élève suffisamment, elle devient elle-même le Temple. [Hachem souhaitant résider en chaque juif! ]

-> Hachem a demandé aux Bné Israël de construire un Michkan dans le désert. Quel était exactement son but? Le verset (Térouma 25,8) nous dit : "Faites-moi un sanctuaire, et j'y habiterai". Le but du Michkan était d'abriter la Chékhina, d'être un lieu où Hachem peut résider dans ce monde.
Aujourd'hui, malheureusement, le Michkan et le Temple ont disparu. Où réside donc la Chékhina?
La guémara (Béra'hot 8a) nous dit qu'aujourd'hui, la seule chose qui permet à la Chékhina de résider parmi nous est l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Tout ce qu'Hachem a dans ce monde, ce sont les 4 coudées de la Torah" (én lo l'Hachem béolamo éla arba amot chel halakha bilvad).

Lorsque nous nous asseyons et étudions la Torah, nous reconstruisons le Temple dans nos propres 4 amot. C'est incroyable!
Mais : Pourquoi, parmi toutes les mitsvot, c'est l'étude de la Torah qui amène la Chékhina parmi nous?

Le midrach (Chémot rabba Térouma) nous enseigne que lorsque Hachem nous a donné la Torah, Il l'aimait tellement qu'Il ne voulait pas s'en séparer. Afin de rester près d'elle, il nous a ordonné de créer un endroit [le Michkan, puis le Temple] où il pourrait résider près de la Torah.
Nous voyons donc que le but du Michkan était uniquement de permettre à la Chékhina de disposer d'un lieu de résidence proche de la Torah.

C'est pour cette raison que nous constatons que le Temple a été détruit à cause du bitoul Torah (perte de temps où l'on aurait pu étudier - guémara Nédarim 81a).
Une fois que l'on ne tient plus compte de la Torah, le Temple n'a pratiquement plus de raison d'être.
Cependant, même aujourd'hui, après la destruction du Temple, lorsque chaque juif étudie la Torah, la Chékhina est avec nous.

Le but de toutes les mitsvot est d'accomplir la volonté d'Hachem, mais l'étude de la Torah est une expérience qui se fait en présence d'Hachem. C'est un package : La Torah s'accompagne du Créateur.
En ce sens la guémara (Béra'hot 6a) écrit que même s'il n'y a qu'une seule personne assise et étudiant la Torah, la Chékhina se trouve à ses côtés. Nous ne retrouvons ce phénomène dans aucune autre mitsva.

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-> Le 'Hazon Ich écrit dans ses lettres que quelqu'un qui se consacre à la Torah est un ange, dans le corps d'un humain.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 1,4) écrit que plus nous nous rapprochons d'Hachem, plus nous devenons purs. Cette proximité purifie la personne. C'est la Torah qui a le plus grand impact sur l'élévation d'une personne.

[ainsi, lorsque nous apprenons la Torah, nous nous élevons à un niveau très élevé. Nous éliminons toutes les impuretés que nous avons pu développer au fil du temps. La Torah est comme le feu (éch) : elle peut brûler toutes nos impuretés. Nous devenons comme des anges, des personnes pures, des kodech hakodachim, le saints des saints. ]

-> Le Maharal (Nétivot Olam - chap. 9) écrit qu'un talmid 'hakham (quelqu'un qui a beaucoup de Torah en lui) est élevé au-dessus des autres humains.

Il est écrit : "ét Hachem Eloké'ha tira" (Tu dois craindre D. - (Vaét'hanan 6,13). Le mot "ét" semble superflu. Le rav Shimon ha'Amsouni connaissait la raison d'être de chaque "ét" de la Torah, qui ont tous une signification. Cependant, il n'arrivait pas à comprendre ce que pouvait bien signifier le "ét" dans ce verset qui parle de craindre D. C'est alors que Rabbi Akiva est arrivé et a expliqué qu'il s'agissait des talmidé 'hakhamim.
Le Maharal en explique le sens profond. La peur est le résultat de la crainte et de la grandeur de quelque chose qui est bien au-dessus de nous. C'est la raison pour laquelle nous avons peur d'Hachem, à cause de Sa grandeur. Le verset nous enseigne donc que nous devons avoir la même crainte qu'un talmid 'hakham. Les talmidé 'hakhamim sont élevés par la Torah et sont au-dessus des humains normaux. Par conséquent, ils incitent les autres à les craindre.

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz (Tiféret Shimshon - Chir haChirim 34) explique qu'il existe 4 niveaux de créations dans le monde : le tsoméa'h "(végétal) ; le "'haï" (animal) ; le "médaber" (les êtres humains) et les talmidé 'hakhamim.
Ils constituent une classe à part. Tel est le pouvoir de la Torah.
[nos sages en Torah représentent un exemple d'à quel point l'étude de la Torah a la capacité d'incroyablement nous purifier et élever, faisant de nous des êtres d'un niveau supérieur au restant de la Création. ]

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-> "Grande est la Torah, car elle donne à ceux qui l'étudient, à la fois ce monde-ci et le monde à Venir" (Pirké Avot 6,7)

-> "Le plus de Torah qu'on étudie, le plus nous avons de la vie" (Pirké Avot 2,7)
Rabbénou Yona explique que même si le stress raccourcit généralement la vie d'une personne, l'effort et la sueur investis dans la compréhension des profondeurs de la Torah, aussi stressant que cela puisse paraître, ne font qu'ajouter du temps à la vie d'une personne.

-> Selon Michlé (3,18), la Torah est un "arbre de vie" (éts 'haïm).
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,33) explique : Imaginez une personne en train de se noyer qui voit une branche d'arbre flotter dans l'eau. Ne s'agripperait-il pas à cette branche pour survivre? De même, seuls ceux qui s'accrochent à l'arbre de vie, la Torah, vivent une "vraie vie". Tous les autres se noient dans les eaux du vide.

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-> Le rav Aharon Steinman (Yémalé Pi Téhilaté'ha 1,208) écrit que lorsque nous étudions la Torah, nous nous connectons à la manière de pensée d'Hachem et nous sommes capables de nous attacher aux voies d'Hachem plus qu'avec n'importe quelle autre mitsva. Nous comprenons mieux Ses voies et le monde. Toutes nos mitsvot s'en trouvent également rehaussées.

-> Pour être vraiment comprise, la Torah Orale nécessite un travail constant et beaucoup d'efforts, et en ce sens la Torah Orale a davantage de capacité de se lier avec Hachem par son étude que ne l'a la Torah Ecrite.

-> Le rav Mordé'haï Sultan enseigne :
Nos esprits sont inondés de concepts étrangers provenant du monde extérieur. Nous avons perdu notre sensibilité à savoir ce qui est bien et ce qui est mal. Comment pouvons-nous faire en sorte que nos esprits se recalibrent et pensent comme nous sommes censés le faire ? Comme il est dit : "Hachem a créé l'homme pour qu'il pense droit, mais il a inondé son esprit de tant de calculs" (Kohélet 7,29). Comment revenir sur le droit chemin?
Ce calibrage se fait lorsque nous entraînons notre esprit à penser comme les grands esprits, comme les Tanaïm, les Amoraïm, les Richonim. Lorsque nous suivons les étapes de la guémara, nous pénétrons dans l'esprit des grands anciens [Sages] qui avaient le bon cheminement de pensée, nous pensons comme eux et nous nous recalibrons.
Lorsque nous essayons de comprendre ce que Rabbi Akiva dit, ce que Rava et Abaye disent, nous suivons leur processus de pensée et commençons à penser comme eux ...
L'étude de la Torah est le seul moyen de restaurer la clarté de notre esprit. Plus nous étudions la guémara, et les processus de pensée des Amoraïm, plus notre cerveau sera droit. C'est le but de l'apprentissage de la guémara et la grandeur de la Torah Ecrite.

La Torah, c’est la liberté

+ La Torah, c'est la liberté :

-> En ce qui concerne les Tables de la Loi, la Torah nous dit : "'harout al halou'hot (elles ont été gravées sur des Tables - Ki Tissa 32,16).
Le midrach (Chémot 41,7) explique que le mot 'harout, en plus de signifier "gravé", peut également être lu comme 'hérout, qui signifie "liberté". C'est parce que la Torah nous libère.
De quoi sommes-nous libérés? Le midrach explique que lorsqu'une personne étudie la Torah, elle est libérée de la douleur, du dur labeur et du Mala'h HaMavét (l'ange de la mort).

Expliquons comment chacun de ces éléments fonctionne.
Le Steipler (Toldot Yaakov 141) écrit que de la même manière que la quantité d'argent que chaque personne gagnera au cours d'une année est décrétée au début de cette année (à Roch Hachana), il est également décrété combien d'afflictions on endurera.
On peut choisir ses souffrances ; plus précisément, nous pouvons décider de la manière dont nous recevons les afflictions (Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 6,6). Nous pouvons soit attendre que le Ciel choisisse ce que seront nos souffrances, soit choisir de remplir notre quota d'afflictions par l'étude de la Torah. Grâce au labeur de l'étude de la Torah, nous couvrons notre quota de douleur.

Le midrach (Yalkout Chimoni - Ekev 8) explique qu'aucune personne ne peut exister sans douleur ni affliction. Parfois, une personne est destinée à rester éveillée un certain nombre de nuits par an.
Elle peut finir par se coucher tard à cause d'un mal de dents ou choisir de se coucher tard pour apprendre la Torah. Lorsqu'il lutte contre le sommeil pour s'asseoir et apprendre, on considère qu'il s'agit d'une affliction. Ces souffrances peuvent remplir son quota. Non seulement il évitera d'autres afflictions indésirables, mais il sera également récompensé pour ces actions. Une situation gagnant-gagnant!

Ensuite, nous constatons que la Torah libère une personne de ses obligations.
En termes simples, cela signifie que la Torah nous libère du fardeau des responsabilités. Si nous acceptons le joug de la Torah, les choses s'arrangeront d'elles-mêmes sans que nous ayons besoin de nous y impliquer. Ainsi, la michna (Pirké Avot 3,5) dit que quiconque accepte de porter le joug de la Torah sera libéré de ses autres responsabilités.

Cette michna peut également faire référence à une autre liberté, qui surpasse peut-être toutes les autres. Nous disons dans la prière de Birchos Krias Shema : "Hachem a fait sortir Sa nation Israël de l'intérieur [d'Egypte] pour lui donner une liberté éternelle" (vayotsé ét amo Israël mito'ham lé'héouts olam).
Comment pouvons-nous comprendre cela? En effet, lorsque nous avons quitté l'Egypte, nous n'avons pas connu la liberté éternelle. Nous sommes devenus des esclaves à plusieurs reprises ... des Babyloniens, des Romains, de A'hachvéroch et de bien d'autres encore.

Nous pouvons répondre à ces questions par un principe énoncé par le Ibn Ezra (Nasso 6,7), qui écrit que le véritable esclavage est l'esclavage du yétser ara, des désirs. Lorsque nous nous élevons au-dessus de nos désirs, nous sommes libres (on est pleinement nous-même). N'y a-t-il pas de pire esclave que celui qui est contrôlé par ses propres désirs et qui ne peut s'en libérer? Existe-t-il un plus grand esclave qu'une personne qui veut se libérer de ses dépendances et qui n'y parvient pas?

Comment pouvons-nous nous élever au-dessus de nos désirs? Par la Torah. C'est le seul moyen. Comme il est écrit : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)
[ le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.
A défaut de cela, il est esclave de ses passions, des mœurs de la société, ..."
Le Ramban, dans une lettre à son fils, écrit : "Soumets ton corps à ton âme, car d'une telle soumission naît la liberté dans ce monde et dans le monde futur". ]

Mais pourquoi cela? Pourquoi la Torah est-elle le moyen de nous libérer?
La guémara (Baba Métsia 84a) nous raconte une histoire concernant Reich Lakich et Rav Yo'hanan.
Rav Yo'hanon se baignait dans le Yarden. Reich Lakish sauta à travers la rivière, faisant preuve d'une grande force physique. Rav Yo'hanan lança un défi à Reich Lakich : s'il acceptait de se repentir et d'étudier la Torah, il pourrait épouser sa sœur. Reich Lakich accepta ces conditions. Cependant, lorsque Reich Lakich s'apprêta à bondir en arrière pour saisir ses biens, il n'y parvint pas. Pourquoi?
Rachi explique qu'une personne qui consacre ses forces à la Torah perd sa force physique.
Le Maharsha explique en outre que nos désirs sont canalisés vers la Torah et que notre yétser ara s'affaiblit. La Torah affaiblit nos désirs.

Lorsqu'une personne est occupée par son travail ou toute autre tâche, elle oublie momentanément ses désirs, mais ceux-ci ne disparaissent pas pour autant. La Torah est la seule chose qui a le pouvoir d'aspirer/absorber nos désirs. [étudier un bon moment d'étude de la Torah avec concentration, fait disparaître nos mauvais désirs. ]
["Si ce méprisable (le yétser ara) t'affronte, amène-le dans un lieu d'étude (beit hamidrach)" (guémara Soucca 52b - la Torah est tellement puissante que s'il est de fer, il va exploser, et pas uniquement chauffer, voir fondre).]

Le Kli Yakar (Emor 23,16) écrit que la seule raison pour laquelle la Torah a été donnée aux mortels est pour cette raison : pour que nous puissions conquérir le yétser ara. Dans le cas contraire, la Torah serait restée entre les mains des anges.
C'est ainsi que Moché Rabbénou a répondu à l'affirmation des anges selon laquelle nous sommes de simples mortels et ne méritons pas la Torah (guémara Shabbath 88b) : Moché explique que nous avons un yétser ara et que nous avons besoin de la Torah pour le contrôler. [à la différence des anges]

Enfin, la Torah a le pouvoir de protéger une personne de l'Ange de la mort (mala'h amavét).
La guémara (Makot 10a) nous dit que l'étude de la Torah est un refuge contre l'Ange de la mort.
Quelle est la logique qui sous-tend cette affirmation? Pourquoi la Torah a-t-elle un tel
pouvoir?
Il est écrit : "Zot Torat haadam ki yamout ba'ohel" (Ce sont les lois de quelqu'un qui meurt dans une tente - 'Houkat 19,14). La guémara (Béra'hot 63b) explique que ce verset fait allusion à une directive concernant la manière dont une personne doit apprendre la Torah. La Torah ne peut être acquise que par ceux qui se tuent à l'étudier. Que signifie se tuer à l'étude de la Torah?

Le Rambam (Talmud Torah 3,12) nous dit que la Torah nécessite un véritable engagement, et que ce n'est que si une personne s'abstient de tout luxe et consacre sa vie à une véritable étude de la Torah qu'elle réussira dans son étude de la Torah.
C'est ainsi que la Torah peut être une libération de l'Ange de la mort. Si une personne se tue pendant qu'elle étudie, elle n'a pas besoin d'être soumise à l'Ange de la mort! Elle s'est acquittée de sa "condamnation à mort" grâce à son étude assidue de la Torah.
[traduction d'un divré Torah du rav Mordé'haï Sultan]

Renforcer l’importance de l’étude de la Torah à nos yeux

+ Quatre choses nécessitent un renforcement et un effort constant pour s'améliorer, et ce sont : la Torah, les bonnes actions (maassim tovim), la prière et le déré'h érets.
[guémara Béra'hot 32b]

-> Rachi ajoute un détail très important : ce type de 'hizouk (renforcement/encouragement) est nécessaire constamment (tamid), et de toutes ses forces (békol ko'ho).

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-> L'étude de la Torah a un pouvoir et une importance phénoménale, et la tendance naturelle est de la traité avec légèreté. D'où l'importance de constamment renforcer son importance à nos yeux.

-> La michna (Béra'hot (4,2) écrit que rav Né'hounia haKana faisait 2 prières spéciales chaque jour : une lorsqu'il entrait dans le beit midrach pour étudier la Torah, et une autre lorsqu'il en sortait.
La michna demande : "Quelle prière disait-il?". Rav Né'hounia explique que lorsqu'il entrait dans le beit midrach, il priait pour qu'il ne commette pas d'erreur dans l'enseignement de la halakha, et s'il en commettait, pour que personne ne soit satisfait de ses erreurs. Lorsqu'il quittait le beit midrach, il remerciait Hachem de pouvoir passer du temps dans le beit midrach et non dans d'autres endroits.

La guémara (Berachos 28b) rapporte le texte exact de la prière qu'il prononçait en quittant le beit midrach (lieu d'étude). Rav Né'hounia se compare à d'autres personnes qui n'apprennent pas la Torah. Il dit : "Nous ne sommes pas comme les autres, qui perdent leur temps avec le néant. Au contraire, nous passons notre temps dans un but précis. Nous nous réveillons pour apprendre la Torah, alors qu'ils se réveillent pour ne rien faire. Nous travaillons et ils travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense, ..."
[de même dans la prière de conclusion de chacune de nos prière, le Alénou léChabéa'h, nous disons : "C’est à nous qu’il incombe de louer le maître de Tout... il ne nous a pas faits comme les peuples du monde ... qui se prosternent devant la vanité et le vide et qui adressent leurs oraisons à une divinité non secourable, alors que nous, nous nous prosternons devant le roi suprême" ]

Le Tiféret Israël demande : "Je comprends l'importance de remercier Hachem pour nos privilèges, mais pourquoi devons-nous dénigrer les autres dans ce processus?"
[ce n'est pas le genre de la religion juive de dévaloriser son prochain!
C’est comme si on affirmait : on est les meilleurs! Et eux ils sont trop nuls, débiles dans ce qu’ils font!
C’est comme si sur le chemin de la synagogue à Shabbath, on regardait les non-juifs avec un sentiment de fierté, d’orgueil d’être dans la Vérité, d’avoir la responsabilité de pouvoir faire des actes énormes, car Divins! Et eux, ils vont des choses si futiles, si éphémères, en comparaison. ]

Il répond à sa propre question en soulignant un principe important : après avoir étudié la Torah, en s'exposant au monde extérieur, on peut commencer à douter de sa raison d'être et de ses objectifs spirituels dans la vie.
Combien ce que nous propose le monde environnant peut être attrayant, intéressant! Nos valeurs spirituelles sont alors en concurrence redoutable!
La tendance humaine recherche la facilité, ce qui rapporte rapidement et de façon visible.
Les valeurs non-juives influencent notre subconscient.
Ainsi, on peut en arriver à garder la halakha, mais avoir un état d'esprit très loin de la judaïcité.

Nos rabbanim ont institué cette prière afin de nous rappeler la grandeur du fait d'étudier la Torah et de réaliser que ce que nous faisons surpasse tout ce qui existe dans ce monde.
On doit réaliser que rien n'est comparable à la grandeur de la Torah, rien! On doit en être joyeux, fiers!
[ex: certes ce que la société non-juive me propose est intéressant, mais par rapport à ce que la Torah me propose cela n'a que peu d'intérêt, c'est vide.]

-> Le Or'hot Tsadikim (chaar Gaavah) dit qu'une telle fierté, un tel orgueil, est obligatoire.
Il est impératif d'apprécier la capacité d'apprendre la Torah et de ne pas perdre de temps. Ce n'est que lorsque nous l'apprécions et que nous en sommes fiers que nous nous sentons encouragés à continuer à le faire.

-> Comme l'affirme la guémara (ci-dessus), nous devons constamment se travailler pour que l'étude de la Torah et une vie qui en découle, soit important à nos yeux. Nous devons avoir de l'orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha), en dénigrant par exemple ce que le monde non-juif nous propose. Nous devons nous renforcer dans ce que nous faisons spirituellement, en comprenant pourquoi nous le faisons et ce que cela implique.

Le rav Zev Zeichick, l'un des tsadi de Jérusalem a dit un jour : "Un ben Torah doit se promener en sentant qu'il n'y a pas de plus grand bonheur au monde que d'apprendre la Torah et qu'il n'y a rien de plus malheureux que d'être un am haarets, un ignorant qui n'a pas de lien avec la Torah.

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-> Rachi (guémara Béra'hot 6b) enseigne que la prière fait partie des choses qui se tiennent au sommet du monde (dévarim chéom'dim béroumo chel olam), mais que les gens traitent avec légèreté. Dans ses mots : "la prière qui s’élève jusqu’au ciel".
L'Alter de Kelm (Ohr Yé'hezkel) interprète : "des choses qui se tiennent au sommet du monde" = "quelque chose qui peut amener [une personne] au sommet du monde".
C'est le pouvoir de la prière : élever et transformer une personne.

Toute personne à qui Hachem révèle Sa sagesse et qui ne l'écrit pas vole à Celui qui la lui a révélée, car ces 'hidouchim ne lui ont été révélés que pour qu'il puisse les écrire.
[Séfer 'Hassidim - 530 ]

-> Cette idée comporte 2 éléments importants.
Premièrement, Hachem nous révèle les 'hidouchim. C'est comme le roua'h hakodech.
Lorsque nous avons un 'hidouch, c'est un cadeau d'Hachem.
Deuxièmement, l'écriture est importante. Hachem veut que nous écrivions nos 'hidouchim pour que d'autres puissent en bénéficier. Si elles ne sont pas écrites, ces pensées risquent d'être perdues à jamais.
[rav Mordé'haï Sultan]