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Mourir en Israël

+ Mourir en Israël :

-> La guémara (Yérouchalmi Kilayim 82a) rapporte l'histoire suivante sur "Oulla le Descendeur".
[le Pné Moché explique qu'Oulla était appelé "le Descendeur" parce qu'il voyageait régulièrement de la terre d'Israël à Bavel, où il transmettait la Torah qu'il avait apprise de nos Sages en terre d'Israël. ]
Oulla se trouvait sur son lit de mort en dehors de la terre d'Israël et se mit à pleurer, manifestement contrarié par le fait qu'il allait mourir en dehors d'Israël.
Ses élèves lui demandèrent : "Pourquoi pleures-tu? Nous apporterons ton corps pour qu'il soit enterré en terre d'Israël".
Oulla répondit : "Qu'est-ce que cela peut me faire si je perds mes trésors dans une terre contaminée? Il n'y a aucune comparaison entre quelqu'un qui renonce à sa vie dans les bras de sa mère et quelqu'un qui renonce à sa vie dans les bras d'une femme étrangère".

Le Pné Moché explique que les "trésors" d'Oulla font référence à son âme (néchama). Son analogie était que la relation entre la terre d'Israël et une âme juive est comme celle d'une mère avec son enfant.

En effet, la guémara (Kétoubot 111a) rapporte une réaction similaire de la part d'un des collègues d'Oulla lorsqu'il apprit la mort de ce dernier.
Lorsque Rav Elazar apprit qu'Oulla était décédée à Bavel, il fit remarquer : "Toi, Oulla! Devras-tu mourir sur un sol contaminé?"
Les élèves d'Oulla répondirent : "Son cercueil est déjà arrivé en terre d'Israël pour l'enterrement ; il n'est plus dans une terre contaminée."
Rav Elazar a répondu : "Il n'y a pas de comparaison entre une personne qui est absorbée par la terre d'Israël de son vivant et une personne qui est absorbée après sa mort".

Sagesse en terre d’Israël

+ Sagesse en terre d'Israël :

-> La guémara (Kidouchin 49b) déclare : "Dix kavim (mesure) de sagesse sont descendus dans ce monde. Neuf d'entre elles ont été prises par la terre d'Israël, et le dernier kav a été divisé entre les autres terres du monde".

-> Le Ben Ich 'Haï (dans son Ben Yéhoyada) demande pourquoi nos Sages ont utilisé le nombre dix et non un autre nombre ayant le même rapport.
En outre, pourquoi nos Sages ont-ils utilisé la mesure du kav plutôt qu'une autre mesure?

Il souligne que chaque fois que nos Sages discutent de la question de l'abondance descendue dans ce monde, ils l'illustrent toujours par le nombre dix.
Un autre exemple se trouve dans les Pirké Avot, où la Mishna enseigne que le monde a été créé par dix paroles. La raison en est que le nombre dix correspond aux dix séfirot, ou sphères d'influence, par lesquelles Hachem fait descendre l'abondance dans ce monde.

En ce qui concerne l'utilisation de la mesure du kav, le Ben Ich 'Haï explique qu'un kav a la taille de 48 olives. Cela correspond aux 48 attributs énumérés dans les Pirké Avot qu'une personne doit acquérir pour vraiment obtenir une portion de la Torah.

Le symbolisme de l'olive, conclut le Ben Ich 'Haï, nous enseigne qu'il ne suffit pas d'acquérir les 48 attributs qui mènent à la Torah. Pour acquérir véritablement la Torah, il faut être dégoûté du matérialisme au point d'en ressentir de l'amertume, tout comme l'olive est amère.

-> Le Maharal va encore plus loin. Dans la guémara ci-dessus, nos Sages nous enseignent que la terre d'Israël est réputée pour son air, qui est propice à la sagesse.
Cela ne fait pas référence à la connaissance et à la compréhension du monde. Cela signifie plutôt que la terre d'Israël a une affinité particulière avec la sagesse de la piété et de la spiritualité.
Le fait d'être dehors d'Israël ('houts laarets) est associé au matérialisme, mais la terre d'Israël est sainte. Elle est donc associé à la sagesse, qui va toujours de pair avec la sainteté.

Davantage de dépendance à Hachem en terre d’Israël

+ Davantage de dépendance à Hachem en terre d'Israël :

-> En terre d'Israël, la Providence Divine (hachga'ha) est ressentie plus vivement que dans n'importe quelle autre terre. En fait, nous constatons que ce phénomène a été le motif profond derrière la faute des explorateurs (méraglim).
Ils comprenaient que l'implication d'Hachem dans leur vie personnelle augmenterait lorsque les Bné Israël atteindraient terre d'Israël et ils cherchaient à éviter cela, comme nous allons l'expliquer.

Le verset dit : "Vos cadavres resteront dans ce désert, vous tous qui avez été dénombrés, tous tant que vous êtes, âgés de vingt ans et au-delà, parce que vous vous êtes plaints contre Moi.
Vous n'entrerez pas dans la terre sur laquelle J'ai levé la main en jurant de vous y installer, à l'exception de Kalev ben Yéfouné et de Yéhochoua bin Noun" (Chéla'h Lé'ha 14,29-30).

Le Nétsiv de Volozhin se demande pourquoi la Torah mentionne-t-elle dans ce verset que Yéhochoua et Kalev ne faisaient pas partie de la rébellion. Après tout, leur absence d'implication dans la faute des méraglim est claire dès le début du passage, qui décrit en détail comment ils ont essayé de calmer la rébellion et de parler du grand mérite d'hériter de la terre d'Israël.
Le Nétsiv donne une réponse surprenante à cette question. On aurait pu penser que malgré leurs bonnes intentions, Yéhochoua et Kalev étaient en fait complices de la rébellion.

Le Nétsiv suggère que la principale plainte de la nation était qu'elle ne voulait pas que ses moyens de subsistance dépendent directement d'Hachem.
Ils ne voulaient pas d'une relation aussi intense avec Lui, dans laquelle ils devraient compter sur Lui seul pour leur subsistance.
Lorsque Yéhochoua et Kalev ont dit aux Bné Israël (v14,9) : "Ne vous rebellez pas contre Hachem. Vous ne devez pas craindre le peuple de ce pays, car il est notre pain", ils transmettaient le message qu'en terre d'Israël, la bataille pour la terre dépendrait principalement de l'aide divine plutôt que de leur propre capacité à se battre.
Lorsque le peuple entendit cela, il n'apprécia pas l'idée d'être aussi dépendant d'Hachem et sa rébellion ne fit que s'intensifier.

La Torah nous dit que, bien que la réponse de Yéhochoua et de Kalev ait attisé la rébellion au lieu de l'étouffer, ils avaient fait ce qu'il fallait en soulignant la vérité sur la Terre sainte.

Nous voyons donc que le véritable motif de la rébellion des méraglim était leur prise de conscience du fait que ce n'est qu'en terre d'Israël qu'une personne a une relation aussi étroite et intime avec Hachem, ce qui la rend constamment dépendante de Lui.
Les espions (méraglim) trouvaient cela trop intimidant pour être supporté.

Une faute est plus grave en Israël

+ Une faute est plus grave en Israël :

-> Rabbi Hershele de Teveria, qui était un petit-fils du Baal Shem Tov, vint un jour rendre visite au saint rabbi de Rouzhin. Le rabbi de Ruzhin commença la réunion en interrogeant son invité sur les moindres détails de ce qui se passait en Terre Sainte. Le Rabbi n'était pas prêt à renoncer à la moindre nouvelle, jusqu'à ce que son invité, Rav Hershele, lui parle d'une querelle entre deux tailleurs dans une certaine synagogue.
"Hélas, répondit le Rabbi, c'est exactement ce que je cherchais. La raison de mon inquiétude est qu'une querelle en Terre Sainte, même entre deux personnes simples, crée un plus grand tumulte au Ciel qu'une querelle entre deux très grandes personnes en dehors d'Israël".

Terre d’Israël & prophétie

+ Terre d'Israël & prophétie :

-> Le lien direct des juifs avec Hachem est si important en terre d'Israël que c'est seulement là que la prophétie peut être atteinte. Le verset dit : "Un prophète du milieu de toi, de tes frères, comme moi, sera établi par Hachem, ton Dieu, pour toi. Vous l'écouterez" (Choftim 18,15).

Le Sifri déduit des mots "du milieu de toi" (mikirbé'ha) que seule une personne résidant en terre d'Israël sera envoyée par Hachem pour être prophète. C'est seulement là que l'on peut atteindre un lien avec Hachem suffisamment étroit pour lui permettre de faire l'expérience de la prophétie. Ce n'est que là que la Présence divine peut reposer sur lui.

La guémara (Moed Kattan 25a) décrit les événements qui se sont déroulés lors des funérailles de Rav Houna. Rav Abba a fait son éloge en disant : "Notre maître était digne que la Présence divine repose sur lui ; c'est seulement sa résidence à Bavel (en Babylonie) qui l'en a empêché, car la Présence divine ne repose sur aucun individu en dehors de la terre d'Israël".
Rav Na'hman bar 'Hisda a mis en doute cette affirmation, car le verset (Yé'hezkel 1,3) indique explicitement que le prophète Yé'hezkel a reçu une prophétie alors qu'il se trouvait dans le "pays des Kasdim". Il est clair, dit-il, que la Présence divine repose sur une personne en dehors de la terre d'Israël.

La guémara rapporte que lorsque Rav Na'hman posa cette question, son père, Rav Hisda, lui donna une tape sur sa sandale et lui dit : "La parole avait déjà été donnée au prophète Yé'hezkel".
Le Ran et Rachi expliquent tous deux que, puisque la Présence divine reposait déjà sur lui lorsqu'il était en terre d'Israël, elle ne s'est pas éloignée de lui lorsqu'il est parti en dehors d'Israël.
Ce n'est que parce qu'il était déjà imprégné de la sainteté de la terre d'Israël qu'il a pu continuer à prophétiser alors qu'il se trouvait en dehors d'Israël.

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=> on peut retirer de cela que par le fait d'être en terre d'Israël on a forcément davantage de sainteté, et donc un lien de proximité accru, qui peut se manifester chez certain par une type de prophétie.

"La renaissance du désir de la nation dans son ensemble de retourner à sa Terre (Israël), à sa véritable identité, à son esprit et à son caractère, en vérité, la lumière de la téchouva brille en cela".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2 ]

=> Le fait de venir résider en terre d'Israël est un acte de téchouva, de retour à ses racines, individuellement comme collectivement (nation juive).

La terre d’Israël nous protège

+ La terre d'Israël nous protège :

-> Hachem veut que le peuple juif réside en terre d'Israël afin qu'il soit en sécurité même lorsqu'il n'étudie pas dans la Torah.
Lorsque quelqu'un fait des efforts pour étudier la Torah, la Torah le protège, mais lorsqu'il fait une pause dans son étude, il a besoin d'une protection supplémentaire. [cela est valable en Israël et en dehors]
En terre d'Israël, cependant, même lorsqu'une personne n'étudie pas la Torah momentanément, elle mérite cette protection supplémentaire.

=> Nous pouvons en déduire que ceux qui habitent en Israël ont un mérite particulier. Même lorsqu'ils sont assis sans rien faire au lieu de s'engager dans l'étude de la Torah, le mérite de la terre les enveloppe de la même protection que l'étude de la Torah.
[Nétsiv - Réé 15,4-5]

Terre d’Israël & être parmi ceux qui aiment Hachem

+ Terre d'Israël & être parmi ceux qui aiment Hachem :

-> La guémara (Béra'hot 5a) affirme, au nom de Rabbi Shimon bar Yo'haï, que Hachem a accordé trois "bons cadeaux" au peuple juif, qui ne peuvent tous trois être acquis que par la souffrance. Il s'agit de : la Torah, la terre d'Israël et du Olam Haba (monde à Venir).

-> Le Maharcha se demande pourquoi la guémara n'appelle pas uniquement ces choses des "cadeaux". Quelle est la signification de leur description en tant que "bons cadeaux" ?

Il répond que la guémara s'inspire de la Torah elle-même, qui qualifie chacune de ces trois choses de "bonnes".
En ce qui concerne la Torah, le verset dit : "Je vous ai donné une bonne acquisition" (Michlé 4,2).
En ce qui concerne la terre d'Israël, le verset dit : "pour la bonne terre qu'Il vous a donnée" (Ekev 8,10).
Enfin, en ce qui concerne le Olam Haba, le verset dit : "Voici, j'ai mis devant toi aujourd'hui la vie et la bonté" (Nitsavim 30,15).

Nos Sages nous enseignent qu'une personne qui atteint deux de ces trois dons, c'est-à-dire l'étude de la Torah et la vie en terre d'Israël, s'élève au-dessus du reste de la population.
De telles personnes sont si grandes qu'elles sont dans une ligue à part, comme on peut le voir dans la Mékhilta suivante.

La Mékhilta (Yitro - paracha 6) cite le verset : "... à ceux qui m'aiment et à ceux qui protègent mes commandements" (Yitro 20,6), et explique que ce verset se réfère à ceux qui vivent en terre d'Israël et protègent les mitsvot avec chaque fibre de leur être. Ces personnes sont appelées "ceux qui aiment Hachem".
Cependant, si quelqu'un ne remplit pas l'une de ces deux conditions, soit qu'il n'adhère pas étroitement aux mitsvot, soit qu'il ne vit pas en terre d'Israël, il n'entre pas dans cette catégorie spéciale de "ceux qui M'aiment et qui sauvegardent Mes commandements".

Diaspora & construction permanente

+ Diaspora & construction permanente :

-> Il ne faut pas construire des maisons en pierre dans la diaspora, la pierre étant un symbole de la permanence, alors que nous devons toujours aspirer à retourner à Sion.

En ce sens, le Chlah HaKadoch (Amoud HaShalom - dernier paragraphe de Soucca) écrot :
"Lorsque je vois le peuple juif construire des maisons de prince, des maisons permanentes dans ce monde (en dehors d'Israël) ... cette construction (en exil) évoque quelqu'un qui opère un divorce entre son esprit et la Délivrance. C'est pourquoi, mes enfants, puisse Hachem veiller sur vous et vous délivrer, si Hachem vous donne l'abondance, construisez des maisons seulement selon vos besoins, sans plus, et ne construisez pas des tours et des murailles par magnificence et par orgueil ; construisez plutôt une demeure en conformité avec votre situation et des pierres pour l'isolement, pour l'étude de la Torah et pour la repentance".

-> De même, le 'Hatam Sofer (sur Yoreh Deah 138) enseigne :
"Quiconque construit dans la diaspora une grande maison en pierre sans nécessité afin de disposer de davantage d'espace et qui désespère de la venue de la Délivrance, sa construction constitue un danger et non un précepte susceptible de le protéger."

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-> En insistant sur l'aspiration à la Délivrance, le Rav Kook se réfère à la

-> La guémara (Shabbath 31a) dit que, lorsqu'une personne meurt et parvient au tribunal céleste, plusieurs questions lui sont posées : "As-tu été honnête en affaires? As-tu consacré régulièrement des moments à l'étude de la Torah? As-tu aspiré à la Délivrance?"

Que signifie "aspirer à la Délivrance?"
Le Ran explique dans son commentaire qu'il s'agit d'aspirer à la réalisation des paroles des prophètes de son vivant. Un juif doit garder un œil sur le Tanakh et l'un sur les principaux titres de l'actualité pour voir comment se concrétisent, de son vivant, les prophéties sur la Délivrance.

De nombreux grands sages, notamment le Ramban, Rabbi Yéhouda Halévi, le Gaon de Vilna et le rav Avraham Kook interprètent cette aspiration comme un désir d'emballer ses livres pour partir vivre en Israël. La Délivrance, c'est le retour à notre vie nationale selon la Torah en Israël.

Qu'est-ce qui confère au peuple juif sa capacité de résistance tout au long de nos années d'exil?
L'aspiration à la Délivrance, c'est-à-dire la délivrance de la diaspora.
Nos prières quotidiennes pour le rassemblement des exilés et la reconstruction de la terre d'Israël nous donnent la force morale de survivre.
Le téhilim (137,5) : "Si je t'oublie Jérusalem", est le lien qui nous maintient ensemble et donne au judaïsme de diaspora sa signification et sa condition.

[ainsi, on nous demandera après notre mort : as-tu aspirer sincèrement à venir vivre en Israël? ]

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-> Les explorateurs dans le désert étaient les dirigeants spirituels des tribus, mais ils n'ont pas su reconnaître la nécessité de vivre en Israël'.
Le Gaon de Vilna enseigne que cette même faute se retrouve dans le peuple juif à chaque génération.

Dans les mots, du Gaon de Vilna (Kol haTor - chap.5) :
"Nombreux sont ceux qui ont commis la faute de "ils méprisèrent le pays bien-aimé" (comme les explorateurs), ainsi que les gardiens de la Torah qui ne savent pas ou ne comprennent pas qu'ils succombent à la faute des explorateurs par plusieurs idées fausses et affirmations vides ; et ils recouvrent leurs idées de l'erreur déjà démontrée que la mitsva d'habiter Israël n'est plus en vigueur de nos jours, opinion dont la fausseté a déjà été dénoncée par les géants du monde, les Richonim et les A'haronim."

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-> "Lorsque, dans notre actuelle existence paisible hors du pays d'Israël, il nous semble avoir trouvé un autre terre Israël et une autre Jérusalem (ex: c'est la petite Jérusalem ici!), c'est pour moi la cause principale, la plus profonde, la plus évidente et la plus directe de toutes les destructions terrifiantes, monstrueuses et inimaginables que nous avons connues dans la diaspora (ex: pogromes, assimilation quotidienne, Shoah, ...)."
[rabbi Yaakov Emden - Sidour Beit Yaakov]

-> "Si un juif pense que Berlin est Jérusalem ... alors une violente tempête le déracinera de son tronc ... une tempête se lèvera et répandra ses vagues grondantes, elle engloutira, détruira et inondera sans pitié".
[Messé'h 'Hokhma]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/05/30/6452-2

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-> "Dans l'exil, le concept de judaïsme ne trouvera de force véritable que dans la profondeur de son engagement pour la terre d'Israël. Ce n'est qu'en aspirant à la terre d'Israël que le judaïsme de diaspora recevra en permanence ses caractéristiques propres.
L'aspiration à la Délivrance donne au judaïsme de l'exil sa force intérieure ; alors que le judaïsme de la terre d'Israël est la Délivrance elle-même."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.2 ]

-> si l'on souhaite véritablement renforcer le judaïsme en exil, la seule façon durable est de consolider sa relation avec la terre d'Israël.
Cela signifie que l'exil n'a de signification que dans son rapport à Israël. (rav Kook - Orot, Orot haTé'hiya 8 & 28).

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-> La galout est un phénomène transitoire. Une imperfection qui sera réparée. Une punition destinée à prendre fin.
Quels que soient les aspects plaisants que peuvent revêtir certains exils, la vie juive à l'extérieur d'Israël est une situation anormale, une destruction de notre dimension nationale et une malédiction.
En galout, nous souffrons d'une maladie persistante. Notre corps est brisé et spirituellement malade.

A ce sujet, le Gaon de Vilna (Likouté haGra - fin de Safra déTsniouta) dit :
"Depuis la destruction du Temple, notre esprit et notre couronne sont partis et seuls, nous demeurons, le corps sans l'âme. Et l'exil, hors du pays, est une tombe.
Les vers nous entourent et nous n'avons pas le pouvoir de nous sauver. Ce sont les idolâtres qui dévorent notre chair. Partout, se sont dressées de grandes sociétés et des yéchivot, jusqu'à ce que le corps pourrisse et que les os soient dispersés sans cesse. Cependant, il demeure toujours quelques os, les talmidei 'hakhamim de la nation d'Israël, les piliers de notre corps, jusqu'à ce que même ces os pourrissent et qu'il ne reste qu'un rebut rance qui se désintègre en poussière, notre vie se transforme en poussière."

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-> Le rav Samson Raphaël Hirsch (lettre 16) écrit : "la vie nationale indépendante d'Israël ne fut jamais l'essence ou la finalité de notre existence en tant que nation mais seulement un moyen de remplir notre mission spirituelle."

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-> L'âme du peuple juif, la Torah et la terre d'Israël ne font qu'un. [Zohar - Vayikra 73a ]
-> La Torah, le peuple juif et la terre d'Israël, ces réceptacles de sainteté, sont unis dans leur essence. [ rav Avraham Kook ]
(par ailleurs : Israël, la Torah et Hachem ne font qu'un).

-> Nous ne vivons véritablement qu'en tant que Klal (peuple juif, comprenant toutes les âmes juives actuelles, passées et futures), et non comme un rassemblement d'individus juifs. En diaspora, notre statut de peuple est inexistant. Il nous manque l'âme Divine qui emplit le Klal Israël lorsque la nation mène une vie pleinement souveraine en terre d'Israël.
La vision du prophète Yé'hezkel de la vallée des ossements desséchés est une image du peuple juif en galout : "il me dit: "Fils de l'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Ceux-ci disent: "Nos os sont desséchés, notre espoir est perdu, c'est fait de nous!" Eh bien! Prophétise et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici que je rouvre vos tombeaux, et je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple! et je vous ramènerai au pays d'Israël" (Yé'hezkel 37,11-12).
En dehors de la terre d'Israël, nous sommes comme des corps sans âme. Ce n'est qu'avec le rassemblement des exilés en Israël que nos ossement reprennent vie.

La terre d'Israël est la terre créé par Hachem pour le Klal Israël, comme l'affirme le midrach (Bamidbar rabba 23,7) : "Je placerai Israël qui M'est cher dans la terre qui M'est cher".
[rav Tsvi Fishman - rapportant des paroles du rav Kook]

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-> Au moment de son départ pour la terre d'Israël, le Gaon de Vilna (Iguéret haGra) écrit à sa famille son amour de la terre :
"Je vous supplie de ne pas vous attrister et de ne pas vous inquiéter, car voici qu'il y a des gens qui voyagent pendant de nombreuses années pour gagner leur vie, laissant leurs femmes derrière eux, et ils errent sans but et sans moyens, alors que moi, D. en soit loué, je me rends dans la terre de la sainteté que chacun aspire à voir, la joie de tout Israël et la joie de Hachem, puisse-t-Il être loué ... et je pars en paix, bien que vous sachiez que je laisse derrière moi mes enfants chéris et mes livres bien-aimés".

La grandeur de la terre d’Israël

+ La grandeur de la terre d'Israël (par le rabbi 'Haïm Chmoulevitch) :

"[Israël] Un pays dont Hachem, ton D. prend soin ; les "yeux" de Hachem, ton D. sont fixés constamment sur lui, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12)

Rachi : "Est-ce que D. ne s'occupe pas de tous les pays?
... En fait, il ne se soucie que du pays d'Israël et, à cause de ce souci, Il se soucie également de tous les autres pays."

-> "Partez, poursuivez votre marche et dirigez-vous vers ... le pays des Cananéens et le Liban jusqu'au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate" (Dévarim 1,7)

Rachi : "c'est parce qu'on mentionne ce fleuve (l'Euphrate) avec la terre d'Israël qu'il est qualifié de grand.
Un proverbe populaire dit : "le serviteur d'un roi est roi"."

Rachi commente de même (Béréchit 15,18) : "C'est parce que ce fleuve est proche de la terre d'Israël (qui est importante) qu'il est qualifié de grand ... comme dit le diction populaire : "Lie-toi aux grands et on se prosternera devant toi (tu deviendras grand)"."

=> A plus forte raison, la terre d'Israël communique de la grandeur à tout ce qui se trouve à l'intérieur de ses frontières, comme par exemple :

-> "Il n'y a pas de Torah comme celle étudiée en terre d'Israël" (Midrach Vayikra rabba 13,5)

-> "C'est de Tsion que sort la Torah et de Jérusalem la parole d'Hachem" (Mikha 4,2)
=> Israël est le pays d'où jaillit la source de spiritualité.

-> "Yona s'enfuit de la terre d'Israël vers l'extérieur, qui n'est pas un endroit apte à la prophétie" (Radak - Yona 1,1)

-> "L'or de ce pays-là est bon" (Béréchit 2,12)
Israël exerce un pouvoir élévateur, dans tout les domaines.

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-> "Parmi ces peuples, tu ne trouveras pas de calme (en exil) ... là-bas (cham) D. te donnera un cœur irrité" (Dévarim 28, 65)

Le rav 'Haïm Chmoulevitz (Si'ha 104) dit que l'expression : "cham" (là-bas) signifie qu'en terre d'exil, D. te donnera un cœur irrité, mais non en terre d'Israël, dont la sainteté freine la colère, la peur, ...
Ainsi, un juif qui vit à l'intérieur du pays se sent davantage en sécurité qu'à l'extérieur.

-> "De l'autre côté du Jourdain, la terre n'a pas la sainteté exigée pour offrir le omer (les 1ers épis d'orge au Temple) ou certaines autres saintetés (comme les bikourim : 1ers fruits; ou les 2 pains de Shavouot)"
[le Ran - guémara Nédarim 22a]

=> Israël, terre qui contient le plus de sainteté, impacte positivement tout ce qui s'y trouve.

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-> "Ce verset [...] te fait savoir que la terre d'Israël a un grand mérite ; celui qui possède une parcelle de cette terre est considéré comme s'il avait une part dans le monde futur"
[Iben Ezra - Béréchit 33,19]

Le rav 'Haïm Chmoulevitz (Si'ha 104) précise que cela n'est valable que si on se sent lié à cette terre et qu'on ressent l'importance de cette acquisition.

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-> La faute des explorateurs, a entraîné la mort de tous les hommes de plus de 20 ans, et cela ne concernait pas les femmes "parce qu'elles aimaient le pays d'Israël" (Rachi - Bamidbar 26,24).

Le Kli Yakar dit que c'est parce que la terre d'Israël a le pouvoir de grandir la pudeur (tsniout), qualité fondamentale d'une femme juive, que les femmes affectionnent ce pays plus que tout autre.

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-> Rabbi 'Haïm de Volozhine (commentaire Piké Avot 2,5) pose la question : "Comment après 2000 ans d'exil, peut-on décider de tout quitter pour aller habiter en terre d'Israël?"

Et de répondre :
Du fait qu'Avraham a quitté son pays natal pour partir vers ce pays, sur ordre divin (lé'h lé'ha), il fait hériter l'amour de ce pays qui lui était si cher à ses descendants qui seront alors, à toute époque, attirés naturellement vers la sainteté de cette terre.

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-> Le Méam Loez (Ekev 11,12) commente également :
"Bien que la Providence divine s'étende à tous les pays, elle est plus particulièrement dirigée sur la terre d'Israël.
D. permet à Ses anges de surveiller d'autres pays, mais Il contrôle Lui-même la terre sainte.

En effet, il est écrit : "D. ... qui donne la pluie sur la terre (érets) et envoie sur les champs" (Iyov 5,10).
Le mot : "érets" fait référence à LA terre par excellence, c'est-à-dire la terre d'Israël. Dans la 2e partie du verset, le mot : "choléa'h" (envoie) a la même racine que le mot : "chalia'h" (un envoyé).
=> Par conséquent, aux "champs" ('housot = c'est-à-dire hors de la terre sainte), D. fournit la pluie par Ses messagers alors qu'en terre d'Israël, c'est D. Lui-même qui la fait tomber."

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-> "Je ferai de vos lieux saints une solitude" (Bé'houkotaï 26,31)

Nos Sages expliquent que la sainteté de la terre d’Israël et des lieux qui y sont sanctifiés est éternelle. Elle perdure même après que ces lieux ont été dévastés.
Le Baal haTossefot Yom Tov en tire une précision sur une michna de Pirké Avot (5,5), dans laquelle il est dit : "Un serpent ou un scorpion n’a jamais causé de dégâts à Jérusalem".
La michna ne dit pas "n’a jamais mordu", mais "n’a jamais causé de dégâts". En d’autres termes, même si un serpent a mordu, il n’a créé aucun dégât par sa morsure.

L’ouvrage "Midrach Chmouël" se penche sur le mot de la michna "jamais", qui vient nous renseigner sur la valeur de la terre d’Israël. En effet, ce miracle se produisait alors même en l’absence du Temple. En effet, la seule sainteté de la terre permettait de se protéger des dégâts causés par un serpent ou un scorpion.