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"Hachem a évalué toutes les terres, mais n'en a trouvé aucune valable pour être donnée à Israël, si ce n'est La terre d'Israël"

[midrach Vayikra rabba 13,2]

-> "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation sur La terre" (Chmouël II 7,23)

Le Séfer 'Harédim de commenter :
"De même que Hachem a sélectionné le peuple juif afin d'être Son peuple élu, de même, Il a choisi la terre d'Israël [afin d'être Sa terre privilégié].
Rabbi Akiva interprète "une nation sur La terre" (Chmouël II 7,23) par : 'Les juifs ne sont appelés une nation, uniquement lorsqu'ils sont en terre d'Israël'.
Nous ne sommes considérés une nation, que lorsque nous sommes en Israël"

-> Au moment de recevoir la Torah au mont Sinaï, le peuple juif était uni, comme un seul homme.
Le Maharal dit cependant que cette union n'était pas complète, car les juifs ne sont pas devenus une véritable nation avant d'être en Israël.

-> Le Chem miChmouël enseigne que la terre d'Israël est la colle, le ciment du peuple juif.
Lorsque les explorateurs ont dénigré Israël, ils ont, non seulement, déconnecté les juifs de la terre d'Israël, mais surtout, ils ont déconnecté les juifs l'un avec l'autre.
En effet, lorsque l'on retire la colle (la terre d'Israël), la nation unie ne peut plus l'être, l'individualité faisant jour, l'autre devenant un étranger.

-> Il y a plusieurs termes utilisés pour décrire le peuple juif dans son ensemble.
Celui de "kahal" (communauté) fait référence à un groupe uni en communauté, et il n'est utilisé que lorsque les juifs résident en Israël.

Dans Vayikra (4,13), on y trouve la seule exception, mais cependant c'est relatif à une loi qui n'est applicable que lorsque les juifs habitent ensemble en Israël.
Cela renforce la notion que les juifs ne sont une communauté (kahal) que lorsqu'ils sont en Israël.

-> Selon le Sfat Emet, par nature, la terre d'Israël possède tellement de force unificatrice pour les juifs, que lorsqu'il y a des divisions parmi eux (ex: haine gratuite), ils se détachent de la terre, et la conséquence est qu'ils en sont exilés.

A l'inverse, plus les juifs cherchent à s'aimer mutuellement, à développer l'unité, alors plus Hachem va y faire revenir les juifs afin qu'ils puissent fusionner en une seule nation.

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-> "[Israël] Un pays dont Hachem, ton D. prend soin ; les 'yeux' de Hachem, ton D. sont fixés constamment sur lui, depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" (Dévarim 11,12)

Rachi : "Hachem est omniscient et observe le monde entier, mais, si l'on peut s'exprimer ainsi, Son attention se focalise principalement sur la terre d'Israël, et ce n'est qu'ensuite qu'Il bénit le reste du monde, qui est secondaire."

Il est écrit : "Hachem promène ses yeux sur toute la terre" (Divré haYamim 16,9).
Cependant, la seule terre, où Il fixe Ses yeux constamment, c'est Israël, montrant à quel point la terre d'Israël Lui est précieuse!

-> Selon le Netsiv, en nous permettant d'être en terre d'Israël, Hachem nous donne l'opportunité de davantage se connecter à lui, puisqu'on y ressent davantage Son amour constant et Son attention à notre égard.

-> "Lorsqu'Israël est exilé de sa terre [ou ne mérite pas la bénédiction de D.], le monde entier en souffre"
[Or ha'Haïm]

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-> La guémara (Avoda Zara 8a) décrit les juifs habitant en dehors d'Israël comme : "adorant des idoles par innocence"

Le rav Moché Wolfson explique que les juifs habitant en Israël reçoivent directement de Hachem leur flux de subsistance spirituelle, qui est la source des bénédictions matérielles, tandis que les autres la reçoivent par le biais de l'ange responsable du pays où ils habitent.

Ainsi, les uns le reçoivent d'une source totalement pur (Hachem), tandis que les autres le reçoivent pollué par l'aspect des non-juifs.

L'idolâtrie, c'est donner de l'importance à une autre force que Hachem.
En permettant aux anges responsables de chaque nation du monde, d'être le messager pour la subsistance, et non D. directement, on s'entache d'idolâtrie (avoda zara).

+ "Un [jour] dans Tes parvis [la terre d'Israël] et ensuite y mourir,
[est meilleur que de vivre] 1 000 années dans un autre endroit"

[Rachi - sur le Téhilim 84;2-3,11]

=> Selon Rachi, le roi David dit que une seule journée en Israël est meilleure que 1000 ans en dehors d'Israël.

-> "Celui qui comprend pleinement l'importance de ce qu'est la terre d'Israël, et ce qu'est la néchama juive (en prenant conscience de tous les bénéfices qu'apportent la terre d'Israël à l'âme d'un juif), il sacrifiera sa propre âme et toutes ses possessions uniquement pour y aller et regarder la terre"
[le 'Hatam Sofer - commentaire sur Chéla'h Lé'ha]

-> Rabbi 'Haïm Sonnenfeld, vivait en Israël dans de grandes privations. Il disait qu'il était prêt à payer un prix encore bien plus élevé pour pouvoir y vivre.
Il expliquait également que toute la grandeur en Torah qu'il a pu acquérir, l'était par le mérite de vivre en Israël et à Jérusalem.

-> "Chaque juif se doit d'aimer Israël, et d'y venir de terres lointaines avec un grand désir, comme un enfant sur les genoux de sa mère"
[Baal ha'Harédim - 59]

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-> La plus grande déception de Moché a été de ne pas avoir pu entrer en Israël.
Il a fait 515 prières dans ce but, montrant à quel point il connaissait la valeur de ce pays.

D'ailleurs, Hachem a dû lui demander d'arrêter de prier pour cela, car par le fait de rester enterré dans le désert, il permettra à toute la génération morte dans le désert d'avoir droit à une résurrection des morts, rendant alors possible leur entrée en Israël.

-> Le midrach (Dévarim rabba 11,10) relate que Moché a demandé à Hachem de le faire comme un petit animal courant dans les bois d'Israël.
En effet, Moché comprenait l'extrême valeur d'être en Israël, et ce même pour un petit animal grimpant à un arbre ...

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-> "Car tes serviteurs affectionnent ses pierres, et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,15)

Les juifs ont toujours aimé Israël, car Hachem aime Israël.

Le midrach (Tan'houma - Massé 6) explique : "Hachem a dit à Moché : 'Cette terre est Ma bien-aimée ... et Israël est Mon bien-aimé ... Je vais amener Mes enfants qui sont Mes biens-aimés à la terre qui est Ma bien-aimée"

La guémara (Kétoubot 112a) raconte l'amour incroyable des géants en Torah de l'époque.
Ainsi, Rabbi Abba embrassait la terre du port d'Acco en arrivant en Israël, et Rabbi 'Hiya se roulait dans la poussière.
En effet, après un long voyage, ces Amoraïm voulaient être enveloppés par les pierres et la poussières du pays, tellement ils en étaient fou amoureux.

La guémara (Méguila 29a) rapporte qu'au moment d'être exilés, les juifs ont pris avec eux des pierres, et c'est avec ces pierres d'Israël qu'ils ont construit les synagogues et les lieux d'étude en exil.
Cette pratique a continué à toutes les époques.

D'ailleurs, après un retour d'Israël, certaines personnes repoussent au maximum le fait de nettoyer leurs chaussures, car : "La poussière d'Israël est sacrée! Quel mérite d'avoir des petites particules d'Israël recouvrant mes chaussures!"

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-> "Hachem ... qui pourrait imiter tes œuvres et Tes merveilles? Ah! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux pays qui est au-delà du Jourdain" (Vaét'hnan 3,24-25)

En se basant sur ces versets, la guémara (Béra'hot 32a ; Avoda Zara 7b) enseigne qu'avant de faire une demande à Hachem, il faut d'abord Le louer, Le remercier.
C'est la raison faisant que dans la amida, les 3 premières bénédictions sont des louanges d'Hachem, et c'est seulement ensuite que nous avons l'audace de faire des demandes concernant nos besoins.

-> b"h, Nous allons rapporter, ci-dessous, un dvar Torah du 'Hatam Sofer sur ces versets (Vaét'hnan 3,24-25).

Moché a prié Hachem durant toute sa vie (dont 40 années en tant que dirigeant du peuple juif), et cependant, il n'a pas ressenti le besoin de louer D. avant de commencer ses prières.
Il a toujours parlé à Hachem : "comme un homme parlant à son ami" (Chémot 33,11), libéré de toute formalité propre à la Royauté (Hachem étant Le Roi).

Ce n'est qu'après être entré en Israël, sur la partie la moins sainte : à l'est du Jordain, que Moché a acquis une conscience [nouvelle] de l'importance de la grandeur de Hachem.
Cette prise de conscience lui a alors rendu impossible d'aborder D. comme avant, d'une façon aussi informelle (il faut d'abord que je Le loue, que j'exprime Sa grandeur, que je Le remercie!)

On peut noter qu'à ce moment, Moché avait déjà passé 3 périodes de 40 jours au Ciel, pendant que tout le peuple l'attendait.
Mais malgré le fait d'avoir vu la Gloire divine au Ciel, il n'avait pas ressenti le besoin de commencer ses prières par des louanges. Ce n'est que son entrée en Israël qui a entraîné cela.

Le 'Hatam Sofer conclut : "le sol de la terre d'Israël a plus de sainteté, et est à un niveau supérieur aux Cieux qui sont au-dessus de 'houts la'Arets"

=> C'est énorme!
Marcher en Israël est plus grand que de marcher dans les Cieux d'en dehors d'Israël.

On comprend pourquoi Moché, qui a passé 120 jours au Ciel, voulait tellement rentrer en Israël, car c'est encore mieux!! 🙂

Le sionisme et la téchouva nationale

+ Le sionisme et la téchouva nationale :

-> Le rav Avraham Kook (Orot - Eretz Israël 8 ) enseigne que même dans le retour des sionistes non religieux en Israël, il y a un noyau sacré profond. La source intérieure de leur désir de retour est l'Idéal divin lui-même.
Avec le temps, ce noyau sera sûrement réveillé (à la téchouva), quelque soit le temps que cette transformation prendra.

-> "Le désir éveillé du peuple juif dans son ensemble de retourner sur sa terre, à ses racines, à son esprit et à son mode de vie, en vérité, il y a là la lumière de la téchouva" (rav Kook - Orot haTéchouva 17,2).

-> Il faut se rappeler que le mouvement sioniste n'a pas commencé avec Herzl, mais plutôt avec les géants de la Torah, le Baal Shem Tov et le Gaon de Vilna, plus d'un siècle auparavant.
Ainsi, le Gaon de Vilna (1720-1797) envoya ses élèves s'installer en terre d'Israël, enseignant que la réinstallation active de la Terre était le chemin vers la guéoula tant attendue.
[un des élèves du Gaon de Vilna, rabbi Hillel de Shklov développe ce sujet dans son livre le Kol Hator. ]

D'autres grands rabbins, le rav Tzvi Hirsh de Kalish, le rav Eliyahou Guttmacher et le rav Shmouel Mohliver, furent les véritables bâtisseurs des premiers groupes sionistes tels que les "Amoureux de Sion".
[il faut bien évidemment remettre cela dans le contexte de l'époque avec le déplacement, la vie très dure en Israël, avec pauvreté et discrimination locale, ... pour ressortir l'amour fou pour notre Terre qu'ils avaient. ]

À mesure que le mouvement se répandait, son message attirait également de nombreux juifs non religieux. Le rav Avraham Kook explique que les nouveaux venus ont embrassé l'appel à Sion d'une manière qui correspondait à leur propre compréhension, à leurs aspirations nationales et à leurs rêves.
Si cela a temporairement réduit la noblesse du message, cela a permis d'assurer la première étape nécessaire à la reconstruction matériel.

-> Le rav Kook (Orot haTéchouva 12,12) écrit :
"Il arrive parfois qu'un concept perde de sa noblesse et de sa pureté originelles après avoir été ancré dans la vie [de ce monde], lorsque des personnes peu raffinées s'y associent, assombrissant ainsi son éclat.
Cette descente n'est que temporaire, car une idée qui embrasse la bonté spirituelle ne peut être transformée en mal. La descente est passagère, et elle constitue également un pont vers une ascension prochaine."

L'idée originale, pure et noble du sionisme, telle que transmise par nos Sages, est que la renaissance de la nation juive en Israël est le fondement terrestre de la révélation du Royaume d'Hachem dans le monde.
Pour les sionistes laïques, le retour en Israël est devenu autre chose. Pour certains, la terre d'Israël n'était qu'un refuge contre les persécutions des no juives. Pour d'autres, c'était un endroit où construire une société socialiste utopique.
En raison de leur nombre important, l'influence des sionistes laïques était très répandue. De plus, explique le rav Kook, les juifs laïques étaient plus aptes à coloniser cette terre aride et marécageuse. Les juifs religieux de l'époque vivaient dans un monde spirituel, ayant peu de contacts avec les questions terrestres. Le côté physique de leur nature était négligé et faible. Les juifs laïques, en revanche, avaient une énergie physique et des capacités abondantes, ainsi que "la volonté et le désir de travailler et de réussir, de réaliser leurs objectifs par la force physique et des efforts concrets" (Orot haTéchouva 12,13).

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-> Lorsqu'une idée sacrée doit s'ancrer dans la réalité, elle descend nécessairement de son piédestal.
Lorsque cela se produit, les personnes moins sensibles à la spiritualité s'emparent de l'idée et en profanent la véritable intention. Comme un plus grand nombre de personnes peuvent saisir l'idée sous sa forme minimisée, ses adeptes se multiplient, apportant plus de force et de vigueur à sa mise en œuvre pratique.
Cette tendance se poursuit jusqu'à ce que surgissent de puissantes figures spirituelles, revêtues de la force de la justice divine. Elles saisissent l'idée dans sa pureté originelle et la maintiennent en haut, la sauvant des profondeurs où elle avait plongé, dépouillée de sa sainteté et de sa splendeur spirituelle.
Grâce à cette nouvelle infusion de lumière, l'idée originelle renaît dans toute sa majesté et sa puissance.
Tous ceux qui l'embrassent sont élevés par son ascension. Même ceux qui s'étaient attachés à l'idée dans son état déchu sont élevés et inspirés à une téchouva puissante et noble.

-> Le rav Kook (Orot haTéchouva 12,12) écrit :
"Ce processus se produira certainement. La lumière d'Hachem, qui est enfouie dans le point fondamental de Sion et qui est maintenant cachée par les nuages, apparaîtra certainement. Depuis la basse vallée, elle élèvera le Temple et le Royaume d'Hachem et toutes ses branches.
Tous ceux qui s'y accrochent, proches ou lointains, seront élevés avec elle, pour un véritable renouveau et un salut éternel."

-> Au tournant de ce siècle, alors que le mouvement sioniste gagnait en influence et attirait de plus en plus d'adeptes, de nombreux juifs religieux se sont élevés pour protester. À leurs yeux, le mouvement visant à repeupler la terre d'Israël était ouvertement laïc, voire contraire à la Torah.
Si le rav Avraham Kook exhortait les pionniers à revenir à une vie sanctifiée selon la Torah (Orot haTéchouva 4,3), il voyait également la source intérieure et le côté positif de leur courageuse entreprise.
Le retour de la nation en Israël était en soi un acte grandiose et sacré. Simplement parce qu'ils étaient juifs, au plus profond de leur âme juive fière, les sionistes partageaient également le désir ardent d'une vie juive épanouie (Orot - Erets Israël 8).
Leur mépris des commandements était une imperfection destinée à être guérie.

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+ Rébellion spirituelle :

-> La profonde perspicacité spirituelle du rav Kook ne l'empêchait pas de voir le mode de vie impie (racha) des pionniers laïques. Cependant, il savait que l'essence sacrée du peuple juif garantissait que la nation reviendrait à ses racines. Bien avant la création de l'état d'Israël, le rav Kook (dans Orot) décrivait ce processus en termes presque prophétiques :
"Nous reconnaissons qu'une rébellion spirituelle se produira en terre d'Israël parmi le peuple juif au début du renouveau de la nation. Le confort matériel dont bénéficiera une partie de la nation, la convainquant qu'elle a déjà complètement atteint son objectif, étouffera l'âme, et des jours viendront qui sembleront dépourvus de tout esprit et de toute signification.
Les aspirations à des idéaux nobles et sacrés cesseront, et l'esprit de la nation plongera et sombrera jusqu'à ce qu'une tempête de rébellion apparaisse, et les gens finiront par voir clairement que la puissance d'Israël réside dans sa sainteté éternelle, dans la lumière d'Hachem et de Sa Torah, dans l'aspiration à la lumière spirituelle qui est la valeur ultime, triomphant sur tous les mondes et toutes leurs puissances."

[divré Torah traduction & compilation personnelle issues de commentaires sur le Orot haTéhouva par le rav David Samson et Tsvi Fishman ]

Les mitsvot n'ont été donnés que pour être accomplis en terre d'Israël.
Car l'essence de tous les préceptes est qu'ils soient accomplies dans le pays d'Hachem.
[Ramban - A'haré Mot 18,25]

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-> Les mitsvot ne revêtent leur véritable valeur qu'en terre d'Israël. A l'extérieur de cette terre, elles n'ont qu'une valeur éducative (pour savoir les faire lorsqu'on pourra venir y habiter).

-> Le rav Tsvi Yéhouda haCohen Kook (LiNétivot Olam - édition 5727 - 1ere partie, p.197), rapporte que le 'Hafets 'Haïm soutient que les mitsvot accomplies en dehors de la terre d'Israël n'ont que 1/20e de la valeur qu'elles recèlent en terre d'Israël.
[rapporté par le rav Tzvi Fishman - Lumières sur Orot - p.18 ]
[celui qui ne peut vraiment pas venir habiter en terre d'Israël (pour le moment), devra alors désirer sincèrement pouvoir y venir, et alors il sera comme étant en terre d'Israël. ]

-> Dans la terre d'Israël, nous sommes un peuple vivant. En diaspora, nous sommes comme des corps sans âme, une coquille extérieure d'un peuple sans vie intérieure.
[Likouté haGaon de Vilna - à la fin de Safra déTsniouta ]

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-> Selon le rav Avraham Kook, la sainteté de la terre ne résulte pas des mitsvot qui y sont accomplies. Ce sont plutôt les mitsvot particulières du pays qui dérivent de la sainteté inhérente à la terre d'Israël, d'où l'expression qui les désignent : "mitsvot qui dépendent de la terre".
La terre est en elle-même sainte (kodech).

Mourir en Israël

+ Mourir en Israël :

-> La guémara (Yérouchalmi Kilayim 82a) rapporte l'histoire suivante sur "Oulla le Descendeur".
[le Pné Moché explique qu'Oulla était appelé "le Descendeur" parce qu'il voyageait régulièrement de la terre d'Israël à Bavel, où il transmettait la Torah qu'il avait apprise de nos Sages en terre d'Israël. ]
Oulla se trouvait sur son lit de mort en dehors de la terre d'Israël et se mit à pleurer, manifestement contrarié par le fait qu'il allait mourir en dehors d'Israël.
Ses élèves lui demandèrent : "Pourquoi pleures-tu? Nous apporterons ton corps pour qu'il soit enterré en terre d'Israël".
Oulla répondit : "Qu'est-ce que cela peut me faire si je perds mes trésors dans une terre contaminée? Il n'y a aucune comparaison entre quelqu'un qui renonce à sa vie dans les bras de sa mère et quelqu'un qui renonce à sa vie dans les bras d'une femme étrangère".

Le Pné Moché explique que les "trésors" d'Oulla font référence à son âme (néchama). Son analogie était que la relation entre la terre d'Israël et une âme juive est comme celle d'une mère avec son enfant.

En effet, la guémara (Kétoubot 111a) rapporte une réaction similaire de la part d'un des collègues d'Oulla lorsqu'il apprit la mort de ce dernier.
Lorsque Rav Elazar apprit qu'Oulla était décédée à Bavel, il fit remarquer : "Toi, Oulla! Devras-tu mourir sur un sol contaminé?"
Les élèves d'Oulla répondirent : "Son cercueil est déjà arrivé en terre d'Israël pour l'enterrement ; il n'est plus dans une terre contaminée."
Rav Elazar a répondu : "Il n'y a pas de comparaison entre une personne qui est absorbée par la terre d'Israël de son vivant et une personne qui est absorbée après sa mort".

Sagesse en terre d’Israël

+ Sagesse en terre d'Israël :

-> La guémara (Kidouchin 49b) déclare : "Dix kavim (mesure) de sagesse sont descendus dans ce monde. Neuf d'entre elles ont été prises par la terre d'Israël, et le dernier kav a été divisé entre les autres terres du monde".

-> Le Ben Ich 'Haï (dans son Ben Yéhoyada) demande pourquoi nos Sages ont utilisé le nombre dix et non un autre nombre ayant le même rapport.
En outre, pourquoi nos Sages ont-ils utilisé la mesure du kav plutôt qu'une autre mesure?

Il souligne que chaque fois que nos Sages discutent de la question de l'abondance descendue dans ce monde, ils l'illustrent toujours par le nombre dix.
Un autre exemple se trouve dans les Pirké Avot, où la Mishna enseigne que le monde a été créé par dix paroles. La raison en est que le nombre dix correspond aux dix séfirot, ou sphères d'influence, par lesquelles Hachem fait descendre l'abondance dans ce monde.

En ce qui concerne l'utilisation de la mesure du kav, le Ben Ich 'Haï explique qu'un kav a la taille de 48 olives. Cela correspond aux 48 attributs énumérés dans les Pirké Avot qu'une personne doit acquérir pour vraiment obtenir une portion de la Torah.

Le symbolisme de l'olive, conclut le Ben Ich 'Haï, nous enseigne qu'il ne suffit pas d'acquérir les 48 attributs qui mènent à la Torah. Pour acquérir véritablement la Torah, il faut être dégoûté du matérialisme au point d'en ressentir de l'amertume, tout comme l'olive est amère.

-> Le Maharal va encore plus loin. Dans la guémara ci-dessus, nos Sages nous enseignent que la terre d'Israël est réputée pour son air, qui est propice à la sagesse.
Cela ne fait pas référence à la connaissance et à la compréhension du monde. Cela signifie plutôt que la terre d'Israël a une affinité particulière avec la sagesse de la piété et de la spiritualité.
Le fait d'être dehors d'Israël ('houts laarets) est associé au matérialisme, mais la terre d'Israël est sainte. Elle est donc associé à la sagesse, qui va toujours de pair avec la sainteté.

Davantage de dépendance à Hachem en terre d’Israël

+ Davantage de dépendance à Hachem en terre d'Israël :

-> En terre d'Israël, la Providence Divine (hachga'ha) est ressentie plus vivement que dans n'importe quelle autre terre. En fait, nous constatons que ce phénomène a été le motif profond derrière la faute des explorateurs (méraglim).
Ils comprenaient que l'implication d'Hachem dans leur vie personnelle augmenterait lorsque les Bné Israël atteindraient terre d'Israël et ils cherchaient à éviter cela, comme nous allons l'expliquer.

Le verset dit : "Vos cadavres resteront dans ce désert, vous tous qui avez été dénombrés, tous tant que vous êtes, âgés de vingt ans et au-delà, parce que vous vous êtes plaints contre Moi.
Vous n'entrerez pas dans la terre sur laquelle J'ai levé la main en jurant de vous y installer, à l'exception de Kalev ben Yéfouné et de Yéhochoua bin Noun" (Chéla'h Lé'ha 14,29-30).

Le Nétsiv de Volozhin se demande pourquoi la Torah mentionne-t-elle dans ce verset que Yéhochoua et Kalev ne faisaient pas partie de la rébellion. Après tout, leur absence d'implication dans la faute des méraglim est claire dès le début du passage, qui décrit en détail comment ils ont essayé de calmer la rébellion et de parler du grand mérite d'hériter de la terre d'Israël.
Le Nétsiv donne une réponse surprenante à cette question. On aurait pu penser que malgré leurs bonnes intentions, Yéhochoua et Kalev étaient en fait complices de la rébellion.

Le Nétsiv suggère que la principale plainte de la nation était qu'elle ne voulait pas que ses moyens de subsistance dépendent directement d'Hachem.
Ils ne voulaient pas d'une relation aussi intense avec Lui, dans laquelle ils devraient compter sur Lui seul pour leur subsistance.
Lorsque Yéhochoua et Kalev ont dit aux Bné Israël (v14,9) : "Ne vous rebellez pas contre Hachem. Vous ne devez pas craindre le peuple de ce pays, car il est notre pain", ils transmettaient le message qu'en terre d'Israël, la bataille pour la terre dépendrait principalement de l'aide divine plutôt que de leur propre capacité à se battre.
Lorsque le peuple entendit cela, il n'apprécia pas l'idée d'être aussi dépendant d'Hachem et sa rébellion ne fit que s'intensifier.

La Torah nous dit que, bien que la réponse de Yéhochoua et de Kalev ait attisé la rébellion au lieu de l'étouffer, ils avaient fait ce qu'il fallait en soulignant la vérité sur la Terre sainte.

Nous voyons donc que le véritable motif de la rébellion des méraglim était leur prise de conscience du fait que ce n'est qu'en terre d'Israël qu'une personne a une relation aussi étroite et intime avec Hachem, ce qui la rend constamment dépendante de Lui.
Les espions (méraglim) trouvaient cela trop intimidant pour être supporté.

Une faute est plus grave en Israël

+ Une faute est plus grave en Israël :

-> Rabbi Hershele de Teveria, qui était un petit-fils du Baal Shem Tov, vint un jour rendre visite au saint rabbi de Rouzhin. Le rabbi de Ruzhin commença la réunion en interrogeant son invité sur les moindres détails de ce qui se passait en Terre Sainte. Le Rabbi n'était pas prêt à renoncer à la moindre nouvelle, jusqu'à ce que son invité, Rav Hershele, lui parle d'une querelle entre deux tailleurs dans une certaine synagogue.
"Hélas, répondit le Rabbi, c'est exactement ce que je cherchais. La raison de mon inquiétude est qu'une querelle en Terre Sainte, même entre deux personnes simples, crée un plus grand tumulte au Ciel qu'une querelle entre deux très grandes personnes en dehors d'Israël".

Terre d’Israël & prophétie

+ Terre d'Israël & prophétie :

-> Le lien direct des juifs avec Hachem est si important en terre d'Israël que c'est seulement là que la prophétie peut être atteinte. Le verset dit : "Un prophète du milieu de toi, de tes frères, comme moi, sera établi par Hachem, ton Dieu, pour toi. Vous l'écouterez" (Choftim 18,15).

Le Sifri déduit des mots "du milieu de toi" (mikirbé'ha) que seule une personne résidant en terre d'Israël sera envoyée par Hachem pour être prophète. C'est seulement là que l'on peut atteindre un lien avec Hachem suffisamment étroit pour lui permettre de faire l'expérience de la prophétie. Ce n'est que là que la Présence divine peut reposer sur lui.

La guémara (Moed Kattan 25a) décrit les événements qui se sont déroulés lors des funérailles de Rav Houna. Rav Abba a fait son éloge en disant : "Notre maître était digne que la Présence divine repose sur lui ; c'est seulement sa résidence à Bavel (en Babylonie) qui l'en a empêché, car la Présence divine ne repose sur aucun individu en dehors de la terre d'Israël".
Rav Na'hman bar 'Hisda a mis en doute cette affirmation, car le verset (Yé'hezkel 1,3) indique explicitement que le prophète Yé'hezkel a reçu une prophétie alors qu'il se trouvait dans le "pays des Kasdim". Il est clair, dit-il, que la Présence divine repose sur une personne en dehors de la terre d'Israël.

La guémara rapporte que lorsque Rav Na'hman posa cette question, son père, Rav Hisda, lui donna une tape sur sa sandale et lui dit : "La parole avait déjà été donnée au prophète Yé'hezkel".
Le Ran et Rachi expliquent tous deux que, puisque la Présence divine reposait déjà sur lui lorsqu'il était en terre d'Israël, elle ne s'est pas éloignée de lui lorsqu'il est parti en dehors d'Israël.
Ce n'est que parce qu'il était déjà imprégné de la sainteté de la terre d'Israël qu'il a pu continuer à prophétiser alors qu'il se trouvait en dehors d'Israël.

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=> on peut retirer de cela que par le fait d'être en terre d'Israël on a forcément davantage de sainteté, et donc un lien de proximité accru, qui peut se manifester chez certain par une type de prophétie.

"La renaissance du désir de la nation dans son ensemble de retourner à sa Terre (Israël), à sa véritable identité, à son esprit et à son caractère, en vérité, la lumière de la téchouva brille en cela".
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,2 ]

=> Le fait de venir résider en terre d'Israël est un acte de téchouva, de retour à ses racines, individuellement comme collectivement (nation juive).