Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ A la fin des temps, lors de la guerre de Gog et Magog, la totalité des oppresseurs du peuple juif durant l'histoire sera réincarnée pour effectuer la réparation des dommages commis à son encontre.
Depuis Pharaon, en passant par Nabuchodonosor Haman, les empereurs romains jusqu'à Hitler, tous les tyrans de ces dernières décennies qui oppressèrent Israël, se réincarneront durant la dernière génération et accéderont au pouvoir de leurs nations afin de préparer leur propre chute et glorifier ainsi majestueusement le Nom de D.
[Tsor ha'Haïm - Béchala'h]

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-> "Les eaux se retournèrent, elles couvrirent les chars et les cavaliers, toute l'armée de Pharaon qui était entrée derrière eux dans la mer, il n'en resta pas un seul" (Béchala'h 14,28)

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h 6) enseigne :
Il ne resta pas un survivant à l'exception de Pharaon au sujet duquel il est écrit : "Mais voici pourquoi Je t'ai laissé vivre, pour te faire voir Ma puissance dans le monde".

-> Au sujet de Hillel l'Ancien : "Même lui vit un crâne flotter sur l'eau. Il lui dit : c'est parce que tu as noyé que l'on t'a noyé, et ceux qui t'ont noyé seront noyés à leur tour" (Pirké Avot 2,7).

-> Selon le Arizal (Chaar haGuilgoulim), l'âme Moché et celle d'Hillel provenaient d'une même racine.

-> Par ailleurs, selon Zohar haKadoch (A'haré Mot 76a) :
"Viens et constate, concernant celui qui transgresse les commandements de la Torah, que ses transgressions montent et descendent, et laissent des traces sur son visage afin que les êtres des mondes supérieurs et du monde d'en-bas le regardent et déversent des malédictions à son encontre".

-> Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pinhas) commente :
Lorsqu'Hillel vit le crâne, il put lire ce qui était inscrit sur le crâne et il sut qu'il s'agissait de celui de Pharaon le racha. C'est pourquoi il déclara avec certitude que ce dernier était mort noyé car il avait lui-même noyé.
Les mots de la michna des Pirké Avot : "même lui vit un crâne" font allusion au fait qu'Hillel n'était autre que la réincarnation de Moché, qui "vit" lui aussi le crâne en question et "comprit" qu'il appartenait à la réincarnation de Pharaon puni, dans cette génération, mesure pour mesure pour avoir noyé les Bné Israël, comme il est écrit : "Tout mâle nouveau-né, jetez le dans le fleuve" (Chémot 1,22).

Hillel s'adressa ensuite au peuple d'Israël et non plus au crâne en disant : "Non seulement Pharaon a été noyé parce qu'il t'a noyé, mais il en sera de même pour toutes les autres nations du monde qui te nuiront. Elles seront aussi punies, comme Pharaon. C'est le sens des paroles d'Hillel : "Et ceux qui t'ont noyé, seront à leur tour noyés".

[Dans les Pirké Avot, lorsqu'il est dit que Hillel vit un crâne (golgolet - גלגלת), l'étymologie est la même que le mot : réincarnation (guilgoul - גלגול).]

Moché savait que Pharaon fut épargné afin de témoigner auprès des nations du monde de la grandeur d'Hachem et sanctifier ainsi Son Nom en racontant la sortie d'Egypte. Cependant, la justice Divine ne dépend ni de l'espace et ni du temps et Pharaon devra revenir en réincarnation pour subir son châtiment.

Hillel souhaitait renforcer les juifs de sa génération dans la foi en la justice Divine, dans la notion de récompense/punition. [et qui est au-delà de l'espace et du temps]
En effet, à l'époque d'Hillel, ses contemporains souffraient des persécutions romaines. Ainsi Hillel rassura le peuple juif en lui expliquant qu'à l'avenir, Hachem vengera Son peuple.
De la même façon que Pharaon fut puni des générations plus tard à travers une réincarnation qui endura mesure pour mesure son lot de réparation, de même tous les oppresseurs du peuple juif devront rendre des comptes, mesure pour mesure, que ce soit dans cette vie ou dans une autre, car chacun sera réincarné pour effectuer sa réparation, mesure pour mesure, en fonction du mal qu'il aura commis.
[à notre niveau nous ne pouvons pas appréhender les actions d'Hachem, surtout en se détachant de la notion de temps.]

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-> Si nous souhaitons juger les actes d'Hachem, nous devons prendre en considération que Sa justice [s'étend] sur plusieurs générations et peut ne devenir compréhensible que dans une seule génération ...
Ainsi, mieux vaut ne pas se poser trop de questions.
[Moussar Israël]

L’énorme pouvoir du fait de prendre ses responsabilités

+ L'énorme pouvoir du fait de prendre ses responsabilités :

-> La Tossefta ( Berakhot - Ch.4, halakha 16) nous raconte que devant la mer Rouge, toutes les tribus délibéraient pour déterminer qui devait entrer dans l’eau en premier, chacune tentant de déléguer cette responsabilité à une autre tribu. Finalement, celle de Yéhouda s’engagea et sanctifia le Nom d’Hachem.
La Tossefta explique que c’est l’une des actions qui donna à Yéhouda le mérite d’accéder à la royauté. Il fit preuve d’initiative tandis que tous les autres cherchaient à se dérober. On lui confia donc la noble mission de diriger le peuple juif.

-> La Thora considère le fait d’assumer une mission, de prendre ses responsabilités, comme un enrichissement personnel immense.
Le rav ‘Haïm Chmoulewitz (Si’hot Moussar - maamar 20) l’affirme quand il parle de la portée des premiers pas de la tribu de Yéhouda dans la mer.
Il écrit : "A ce moment, la tribu de Yéhouda se sentit garante de tout Israël et réalisa qu’elle devait faire ce qui lui incombait ; grâce à ce sentiment, Yéhouda devint meilleur que tout Israël et s’emplit de force et d’assurance pour traverser la mer, comme si elle était complètement sèche ; c’est grâce à cela qu’il mérita de devenir roi."

En se sentant responsable des autres, Yéhouda reçut le rôle le plus important du peuple juif. Nous apprenons de cet épisode un enseignement fondamental : la responsabilité peut souvent être considérée comme un fardeau, comme quelque chose qui nous restreint et qui nous oblige à faire des choses que nous ne voulons pas accomplir. Mais la bravoure de Yéhouda nous prouve le contraire. C’est cette capacité d’assumer des responsabilités pour lui-même, sa famille et son peuple qui lui permit d’atteindre de si hauts niveaux.
Comme l’affirme rav Chmoulewitz, au moment-même où il accepta "ce qui lui incombait", il s’éleva à un niveau tout autre.
Le principe reste le même pour chacun ; une personne déterminée, qui endosse ses responsabilités et celle de son peuple peut également atteindre des sommets insoupçonnés.

-> Le rav Chmoulewitz développe davantage cette idée ailleurs (Si’hot Moussar - maamar 23). Il rapporte un Yérouchalmi (Bikourim Ch.3, halakha 3) : "Un sage, un nouveau marié et celui qui a atteint la grandeur sont pardonnés de leurs fautes."
Le Yérouchalmi donne l’exemple d’Essav pour expliquer que le ‘hatan est expié : il se maria à une femme que la Torah nomme Ma'hla, alors que ce n’était pas son véritable prénom. Ma’hla vient de la racine "mo’hel", pardonner. Le Yérouchalmi en déduit que toutes leurs fautes furent pardonnées quand elle se maria avec Essav.

Le rav Chmoulewitz déduit de l’exemple du racha Essav et de sa femme idolâtre qu’une personne qui se marie est absoute même sans faire téchouva, puisqu’ils ne s’étaient certainement pas repentis de leurs péchés. Même le jour de Kippour, on n’est pardonné qu’après un repentir sincère, alors pourquoi l’expiation est-elle, dans ce cas, si facile ?

Il répond que la particularité du ‘hatan est qu’il accepte de prendre la responsabilité de sa femme, et personne n’est plus digne que celui qui prend sur lui le joug de la responsabilité.
C’est pourquoi, on lui pardonne toutes ses erreurs, et on lui accorde une aide divine pour réussir dans sa nouvelle mission, on efface tout son passé, pour qu’il puisse s’acquitter de sa nouvelle tâche."

Prendre un nouvel engagement est une si grande prouesse qu’on efface son ardoise propre pour qu’il reparte sur de bonnes bases : sa vie prend une dimension tout à fait différente!

Nous avons vu à quel point le sens des responsabilités est important dans la vie d’un individu.
[ex: les paroles du rav Chmoulévitz : "grâce à ce sentiment, Yéhouda devint meilleur que tout Israël et s’emplit de force et d’assurance pour traverser la mer, comme si elle était complètement sèche ; c’est grâce à cela qu’il mérita de devenir roi."]
C’est en réalité ce qui permet de déterminer les niveaux qu’une personne atteint dans sa vie. Ce que l’on demande à la personne, c’est de décider d’endosser la responsabilité pour lui-même et pour son entourage.
Le libre arbitre est, par essence, la capacité de prendre des décisions, de se déterminer à changer, à grandir, à exploiter au maximum son vrai potentiel. Si quelqu’un fait ce choix, il peut alors devenir un meilleur être, un nouvel être, dont le passé est oublié.

Devant la mer déchaînée, les membres de la tribu de Yéhouda prirent la décision capitale d’accepter une responsabilité et de ne pas la déléguer aux autres.
Puissions-nous b'h tous mériter d’assumer nos responsabilités et d’atteindre ainsi notre plein potentiel.
[d'après le rav Yéhonatan Gefen]

"Il est ma force et ma louange, Hachem était pour moi ma délivrance" (ozi vézimrat ya, vayéhi li lichoua - Béchala'h 15,2)

-> Le Zikhron Ra'hamin commente cela d'une façon très "surprenante" :
Lorsque la mer rendit les corps des égyptiens sur le rivage, le peuple d'Israël se réjouit et se mit à chanter.
Moché, quant à lui, s'inquiétait pour chacun des Bné Israël. Il cherchait à voir s'il restait encore quelques personnes à la traîne ou si tout le monde avait bénéficié de ce sauvetage miraculeux.
Il trouva alors une veuve assise à côté d'un cadavre égyptien, pleurant abondamment à côté de la dépouille, comme si elle avait perdu un être cher.
Moché lui demanda pourquoi elle était si triste de la mort de cet égyptien.
Elle répondit à Moché qu'elle avait eu, des années plus tôt, 2 fils, que cet égyptien avait assassinés. La vue de son cadavre éveilla en elle un intense sentiment de tristesse, car ses enfants n'avaient pas eu le mérite de voir la joie du peuple d'Israël.

Moché s'adressa alors à Hachem : "Maître du monde, je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à Tes yeux, accorde à cette ferme un remède à sa tristesse afin qu'elle puisse se réjouir avec tout le peuple d'Israël".
Immédiatement, Hachem ordonna à Moché de poser son bâton sur les yeux de l'égyptien.
Moché demanda à la femme le nom de ses 2 garçons.
Elle répondit : "le nom du premier est Ozi, et le nom du 2e est Zimrat".
Moché posa son bâton sur l'œil droit de l'égyptien et ordonna : Ozi, sors! Immédiatement, il sortit.
Il fit la même sur l'œil gauche et dit : Zimrat sors! Et il sortit.
La femme enlaça très fort ses fils et chanta : "Ozi vézimrat ya vayéhi li lichoua".

"Les eaux se fendirent" (Béchala'h 14,21)

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Arizal explique que dans le Ciel également, il existe 12 portes accueillant les prières des différentes tribus d'Israël. En effet, chacune d'elles a une façon unique et personnelle de servir Hachem.
A titre d'exemple, la tribu de Yissa'har était le pilier de la Torah tandis que celle de Zévouloun était celui de la bonté en ce qu'elle soutenait la tribu la tribu de Yissa'har.
Ainsi en était-il pour chacune des tribus qui orientait et dirigeait son service divin selon sa voie et sa particularité.

=> Nous apprenons d'ici que chaque tribu se doit d'être solidaire des autres afin de fonder un peuple d'Israël fort.
Notre façon personnelle de servir le Créateur n'est pas forcément le meilleur chemin à suivre pour tout le monde, car celui de notre prochain est tout aussi bon.
Chaque juif sert ainsi son Créateur en fonction de la nature de son âme, et c'est uniquement par le mérite de tous unis, que le Nom d'Hachem sera sanctifié.

Nous apprenons tout ceci de la séparation de la mer Rouge : en se fendant en 12 chemins spécifiques, nous comprenons que chaque tribu devait suivre sa propre voie pour accomplir la volonté d'Hachem. Les murailles qui séparaient les tribus étaient néanmoins transparentes afin que tous puissent se voir et ressentir une union indéfectible.
[d'après le Tsor ha'Haïm]

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-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).

[à l'image d'une armée conventionnelle qui a besoin de différents types de corps (tanks, combattants, aérien, informatiques, logistique, ...), de même chaque juif a un rôle indispensable et personnel dans l'armée d'Hachem.
De même qu'à la mer Rouge chaque juif pouvait regarder ses frères juifs, de même nous ne devons pas vivre totalement isolés, mais aimer notre prochain et s'assurer qu'il aille bien (prier pour autrui, tsédaka, 'hessed, paroles positives, sourires, ...).
De même que les passages dans la mer Rouge étaient en forme d'arc-en-ciel, de même nous devons mettre de la couleur dans notre vie (de la joie), et avoir en tête que notre vie a un début et une fin, où l'on revient à notre Source, vers notre papa Hachem et qu'il faudra rendre des comptes.]

Il fut plus profitable pour Israël d'être poursuivi par Pharaon que de réaliser 1 00 jeûnes et prières. Car lorsqu'ils virent les égyptiens les poursuivre, leur crainte fut si grande qu'ils se repentirent tous et dirigèrent leurs yeux vers Hachem dans leurs prières.
[Rabbi Brekhia - midrach rabba Béchala'h 21]

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-> b'h, sur la même notion : l'impact du sceau de A'hachvéroch : https://todahm.com/2021/01/13/limpact-du-sceau-royal

+ Les juifs en Egypte sont descendus jusqu'au 49e niveau d'impureté, et devaient être sauvés en urgence.
En effet, s'ils étaient restés un instant supplémentaire ils auraient atteint le 50e et plus bas niveau d'impureté, qui aurait été pour eux un point de non retour.
C'est pourquoi ils ont été délivrés avant qu'ils ne tombent à un tel niveau.

Cependant, cela était valable avant de recevoir la Torah [au mont Sinaï].
Avant que la Torah ne soit donnée, il existait cette notion de point de non retour. [si on descendait trop bas dans l'impureté, alors on ne pouvait absolument plus remonter, c'était terminé pour nous!]
Cependant, depuis que la Torah a été donné, cela n'existe plus. Même quelqu'un qui est tombé au plus bas niveau d'impureté possible (le 50e), il lui sera toujours possible de revenir à ses racines [pures et saintes] par la force de la Torah.
Etudier la Torah et s'attacher à la Torah peut transformer même le plus grand racha en un tsadik.
[à ce sujet, b'h, voir aussi le Ohr ha'Haïm haKadoch & Eglé Tal : https://todahm.com/2020/03/23/etre-kadoch-grace-a-la-torah ]

C'est pourquoi dans la Haggada de Pessa'h, juste avant de parler des 4 enfants, dont le racha, nous disons : "béni soit Hachem qui a donné la Torah à Son peuple Israël" (barou'h chénatan Torah léamo Israël) = en effet, par le biais de la Torah même l'enfant racha peut revenir.
[Divré Yoël]

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[ceci est un message d'espoir fondamental. Depuis le don de la Torah, un juif ne doit jamais désespérer, car même dans nos moments les plus bas, on doit savoir qu'avec la Torah (et téchouva) on peut tout réparer et montrer très très haut. ]

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+ La sortie d'Egypte & le 50e niveau d'impureté :

-> Le Bné Yissa'har enseigne que les 4/5e des Bné Israël ne quittèrent pas l'Egypte et périrent durant la plaie de l'obscurité, car ils avaient malheureusement atteint le 50e degré d'impureté.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli dit que la raison essentielle du refus de l'ange d'Egypte de laisser sortir le peuple d'Israël était que les Bné Israël n'avaient pas achevé leurs années d'esclavages en Egypte. En effet, la faute de la vente de Yossef par les 10 tribus, altéra le Nom d'Hachem (יהוה) dont la guématria est de 26.
S'il en était ainsi, les Bné Israël devaient donc rester en Egypte : 26*10 = 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Egypte, après "seulement" 210 ans, il leur restait encore 50 années d'esclavage à réaliser en Egypte. Ainsi, l'ange de l'Egypte pensa pouvoir empêcher Israël de sortir en leur faisant atteindre la 50e porte d'impureté, causant une dégradation telle qu'ils ne puissent plus jamais sortir d'exil.
[Rachi (Béchala'h 14,10) rapporte qu'à la mer Rouge les Bné Israël aperçurent l'ange de l'Egypte venir du ciel pour aider les égyptiens.
Le rabbi Chimchon d'Ostropoli donne l'explication suivante : lors de la vente de Yossef, les tribus endommagèrent le Nom divin אהיה et non pas le Nom יהוה. Il y a eu 9 frères (tous sauf Réouven et Binyamin), ainsi que la Présence Divine qui s'associa à la vente.
Ainsi, les accusations de l'ange directeur de la nation égyptienne n'eurent pas d'emprise puisqu'il s'était trompé sur le dommage causé aux lettres du Nom divin. [évitant leur descente au 50e niveau d'impureté!]
Or : 10 * 21 (אהיה) = 210, le nombre d'années que passèrent précisément les juifs en Egypte pour réparer et expier la faute de la vente de Yossef.]

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

-> Lorsque les Bné Israël se retrouvèrent face à la mer Rouge, un grand danger spirituel planait au-dessus d'eux.
Nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "yam souf" (mer Rouge - ים סוף), le mot "yam" (mer - ים) a une valeur numérique de 50 tandis que le terme סוף (sof) signifie littéralement "la fin".
Ainsi, cette mer est appelée "yam souf" (ים סוף), car la 50e porte est la dernière.
Il ne se trouve pas de niveau inférieur à celui-ci. Les égyptiens voulurent noyer Israël dans la mer afin qu'il n'y ait plus aucune réparation possible.

-> On peut ajouter que le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Si les égyptiens avaient réussi à enfouir les Bné Israël au 50e niveau d'impureté, il n'aurait plus été possible de dire : "Yaakov n'est pas mort" (guémara Taanit 5b) : car aucun enfant n'aurait suivi son chemin dans la sainteté.

Ainsi, les égyptiens souhaitèrent noyer le peuple d'Israël dans la mer (ים), qui sont les initiales de "Yaakov est mort" (Yaakov mét - יעקב מת).
Cependant Hachem fendit la mer (ים) afin d'introduire entre ces 2 lettres, le Nom divin : "El" (אל).
["Il [Yaakov] l'appela El, le D. d'Israël" (Vayichla'h 33,20)]
On a alors les lettres : יאלם, qui sont les initiales de : "Yaakov avinou lo mét" (Yaakov avinou n'est pas mort).
C'est une allusion au fait que Yaakov n'est pas mort, et c'est précisément par le Nom Divin El (אל) que les Bné Israël furent délivrés d'Egypte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

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-> "Il prit 600 chars de choix ainsi que tous les chars de l'Egypte" (Béchala'h 14,7)

=> Si Pharaon avait pris avec lui tous les chars de l'Egypte, pourquoi préciser qu'il avait pris 600 chars de choix?

-> En fait, nos Sages disent que Pharaon avait décrété de jeter les nouveaux nés hébreux dans le Nil, car il savait qu'Hachem juge "mesure pour mesure". Pharaon pensait qu'Il ne pourrait être puni par l'eau étant donné que depuis le déluge, Hachem avait déjà promis qu'Il n'enverrait plus jamais de déluge. Mais Hachem trouva le moyen de punir les égyptiens en les noyant dans la mer des joncs. Alors, comment comprendre que Pharaon se soit lancé à la poursuite des enfants d'Israel en direction de la mer? Pourquoi n'a-t-il pas réalisé qu'Hachem cherchait peut-être à le punir en noyant son armée dans la mer?

En fait, le miracle de l'ouverture de la mer s'est opéré par le Nom d'Hachem composé de 72 Noms, chaque Nom composé lui-même de 3 lettres. Ce qui fait un total de 216 lettres. Ce Nom ressort des lettres des 3 versets figurant avant l'ouverture de la mer (chacun de ces 3 versets contenant 72 lettres). Pharaon avait compris cela et il prit avec lui une force d'impureté composée aussi de 216 forces, pour lutter et vaincre son pendant dans la sainteté. Il pensait qu'il serait ainsi protégé et se permit de poursuivre les Hébreux vers la mer, sans crainte.

Tel est le sens profond du verset : "Il prit 600 (שש מאות) chars (רכב) de choix (בחור)", que l'on peut aussi traduire par : "Il prit 6 des lettres (שש מ-אות) du mot רכב (char - de valeur numérique 222)".
Quand on prend (on retire) 6 de 222, il reste 216, valeur numérique du mot בחור (de choix). Cela vient dire qu'il prit avec lui ces 216 forces d'impureté pour se mesurer contre la force de la sainteté du Nom de 216 lettres, laquelle allait opérer l'ouverture de la mer.
Parallèlement à cela, il a aussi pris tous les chars d'Égypte, au sens matériel. Mais Hachem, dans Sa Grandeur, a saboté son plan et a fait que sur ces 216 forces qu'il comptait prendre, qu'il en oublie une et n'en prit que 215. De ce fait, il n'avait plus de protection et c'est ainsi que toute son armée fut submergée par la mer.
C'est le sens du verset : "Les chars de Pharaon et son armée, Il jeta (ירה) dans la mer". La valeur numérique de ירה étant de 215.
[Arizal]

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-> "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer" (Béchala'h 15,2)

Dans l'un des versets qui précède l'ouverture de la mer, il est écrit : "Les Bné Israël levèrent les yeux et virent l'Égypte qui voyageait derrière eux et ils eurent très peur" (Béchala'h 14,10).
Nos Sages expliquent que ce verset ne dit pas : "Ils virent les égyptiens" mais "l'Égypte". Cela évoque l'ange protecteur de l'Égypte. Les Hébreux levèrent les yeux au ciel et virent que cet ange voyageait et accourait au secours de son peuple égyptien. C'est pour cela que les Hébreux eurent très peur.

Nos Sages disent aussi que lorsque Hachem décide d'anéantir une nation, il annihile d'abord son ange protecteur dans le ciel, et le peuple en vient ainsi à disparaître. Il en fut de même pour cet ange responsable de l'Égypte, qui fut anéanti au moment de l'ouverture de la mer.
C'est ainsi qu'il est dit : "Hachem fait la guerre à l'Egypte", allusion à cet ange qu'Hachem combattit en-haut.

Ainsi, après l'ouverture de la mer : "Israel vit l'Egypte, mort sur le bord de la mer", il s'agit encore de cette ange protecteur de l'Egypte.
Le livre Karnaïm dit que cet ange se nommait Sorev (סורב), ce qui veut dire "refuser". Ainsi, l'Egypte a toujours refusé de libérer Israel, malgré les plaies et les avertissements d'Hachem. De plus, le mot סורב peut aussi se lire בו סר (Bo Sar), c'est-à-dire "en lui סר (terme ayant la valeur numérique 260)" [בו = en lui]. Car l'Egypte, dans son impureté, a entaché les 10 manifestations du Nom Divin de valeur numérique 26, soit en tout, 260.
C'est pour cela que lorsque Hachem s'était révélé à Moché dans le buisson ardent, il est écrit : "Hachem vit qu'il
(Moché) s'était écarté (סר) pour voir". Hachem perçut que Moché avait vu ce dégât provoqué par l'Egypte, entachant
ces 10 manifestations du Saint Nom.
Lorsque les égyptiens furent noyés, il est dit : "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer (סוס ורוכבו רמה בים)". Les initiales qui composent cette phrase forme le mot סורב (Sorev). Car l'armée égyptienne périt dans la mer une fois que cet ange fut anéanti.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]

La sortie d’Egypte avant l’heure de la tribu d’Efraïm

+ La sortie d'Egypte avant l'heure de la tribu d'Efraïm :

-> Pendant les 40 années où Moché a régné sur le pays de Kouch, une terrible tragédie s'est produite en Egypte.
En effet, 30 ans avant la délivrance, la tribu d'Efraïm a fait une tentative de quitter l'Egypte, avec des résultats tragiques.

Les Anciens de la tribu d'Efraïm, se basant sur des calculs erronés, ont décidé que la période d'exil prédite par D. avait touché à sa fin et que le moment était venu de quitter l'Egypte.
Descendants de Yossef, vice-roi d'Egypte, ils ont toujours été royalement traités.
On ne les a pas soumis aux travaux forcés et ils ont toujours eu la possibilité de quitter l'Egypte si bon leur semblait. Durant toute la période d'esclavage, ils se sont entraînés à la guerre.
Les 120 000 soldats postés aux frontières pour empêcher les hébreux de prendre la fuite, ont un ordre de ne pas arrêter la tribu d'Efraïm si ses membres décident de quitter le pays.
[Yalkout Réouvéni ; Sifté Cohen Béchala'h]

Avec enthousiasme, la tribu d'Efraïm se prépare à monter en terre d'Israël. Ils font leurs bagages, emportant avec eux des sommes d'argent substantielles.
Ils pensent : "Inutile de préparer des provisions pour le voyage. Nous pourrons acheter en chemin toute la nourriture que nous voudrons".
Des milliers d'hommes lourdement armés se mettent en route.

Sortis d'Egypte, ils prennent la route du nord qui est la plus directe pour la terre d'Israël.
En atteignant les faubourgs de Gath, une ville appartenant aux Philistins, ils croisent des bergers qui gardent leurs troupeaux dans les champs.
Ils disent aux bergers : "Nous avons faim. Vendez-nous vos bêtes".
Ces derniers refusent. Les soldats d'Efraïm, soucieux de nourrir leurs familles affamées, ne se laissent pas arrêter par leur refus et prennent les bêtes de force.
A grands cris, les bergers protestent, ameutant les habitants de Gath qui accourent sur les lieux. Voyant des hommes armés, ils se préparent à l'attaque.

Le premier jour, le combat fait des pertes dans les 2 camps.
Les habitants de Gath demandent alors du renfort aux villes voisines : Gaza, Ekron, Ashdod, Ashkelon.
Le 3e jour, les hommes d'Efraïm fatigués et tenaillés par la faim, se retrouvent en face des forces de toutes les villes du pays, soit 400 000 puissants soldats.
Dans les combats qui suivent, tous les soldats d'Efraïm sont exterminés tandis que les Philistins perdent eux-mêmes 20 000.
Toute la tribu d'Efraïm ne compte que 10 survivants.
Les philistins emportent leurs morts mais les dépouilles des gens d'Efraïm restent dispersées dans les champs. Pendant de nombreuses années, la vallée restera jonchée d'ossements.

Pourquoi cette tragédie s'est-elle abattue sur cette tribu?
Parce que malgré leur droit de quitter l'Egypte, la tribu d'Efraïm n'aurait pas dû se mettre en route avant que tout le peuple puisse le faire ...
Les 10 survivants reprennent le chemin de l'Egypte. Ils rapportent leur triste histoire à leurs frères et ceux-ci prennent le deuil pendant plusieurs jours.
[d'après le Séfer haYachar]

-> Selon certains commentaires, ce sont 20 000 hommes qui ont péri ; selon d'autres 200 000.
[voir midrach Chémot rabba 20,12 ; Pirké déRabbi Eliézer 48]

Il (Moché) leur répondit : "C'est ce qu'a dit le Hachem : Demain est le sabbat solennel" (Béchala'h 16,23)

-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Hachem a averti Moché depuis le dimanche, et Moché n'a rien dit [jusqu'à la veille de Shabbath (vendredi)].
Il leur a alors fourni l'explication suivante : puisqu'il ne tombe pas de manne le Shabbath, les juifs ont mérité d'en recevoir le double [le vendredi] (et c'est en souvenir de ce miracle que nous avons l'habitude de mettre 2 pains à table le Shabbath).

=> Il se pose ici une question : nous savons qu'un prophète qui reçoit une prophétie d'Hachem, s'il la retient et qu'il ne la transmet pas aux juifs est passible de mort.
Voilà que notre maître Moché reçoit la prophétie depuis dimanche, pourquoi l'a-t-il retenue jusqu'au vendredi?

Moché a pensé : si je leur raconte le miracle qui va arriver vendredi dès le dimanche, ils vont s'habituer par la pensée à ce miracle, et la valeur de ce dernier diminuera à leurs yeux, car ils n'en seront pas surpris.
En conséquence, bien qu'Hachem lui ait dit de préparer le peuple à cette situation, Moché a pris l'initiative de laisser la surprise de ce fabuleux miracle aux juifs, afin de ne pas en gâcher la moindre parcelle ...

A notre grand regret, il nous est difficile d'être dans l'attente de la venue de la Reine Shabbath, il est possible que ce soit même pour certains une charge sur les épaules.
Pourquoi?

La principale raison de ce laisser-aller dans le respect du Shabbath et des préparatifs de son approche, est due à notre mauvaise habitude. La force de l'habitude atténue notre ressentie, et depuis le moment où il se transforme en routine pour l'individu, le caractère particulier et le ressenti disparaissent ...

Notre existence est entourée d'innombrables et incommensurables miracles et prodiges (ex: le soleil, le corps humain, ...) ... Ainsi est la force de l'habitude. Plus nous nous habituons à une situation, plus le ressenti va en diminuant.

[selon nos Sages, le Shabbath est le jour le plus élevé, important, de toute l'année juive, cependant le fait que dans sa bonté Hachem nous l'octroi tous les 7 jours, alors il perd toute sa valeur à nos yeux, devenant un élément lambda de notre routine. Mais la réalité est que Shabbath est tellement énorme que c'est déjà un aperçu du monde futur illimité et éternel, dans notre monde éphémère et très limité par la matière.
Le Shabbath est tellement la source des bénédictions, que selon le Ohr ha'Haïm haKadoch, c'est grâce à lui que le monde a les énergies et bénédictions nécessaires pour exister encore 6 jours jusqu'au Shabbath suivant!
b'h, Combien nous devons travailler à appréhender chaque semaine le Shabbath de la plus belle des manières!]

La jalousie & les ossements de Yossef

+ La jalousie & les ossements de Yossef :

"Moché emporta avec lui (imo - עִמּוֹ) les ossements de Yossef" (Béchala'h 13,19).

-> Le Maharil Diskin pose une question: il aurait dû être écrit "ito" et non "imo", comme il est écrit dans la suite du verset : "Vous emporterez avec vous (it'hem) mes os de ce pays".

Il explique qu'à chaque fois que la Torah utilise le mot "imo", cela signifie au même niveau que lui.

La guémara (Shabbat 152b) explique le verset : "Mais la jalousie est la carie des os" (Michlé 14 ,30). Celui dont le cœur est rongé par la jalousie, ses os pourrissent, mais celui qui ne jalouse pas les autres, ils restent intacts.
Moché vit que les os de Yossef étaient intacts, c'était la preuve qu'il n'avait pas jalousé ses frères, même si la Torah témoigne que les frères éprouvèrent de la jalousie envers lui, comme il est écrit : "Les frères de Yossef le jalousèrent" (Vayéchev 37,11).

Puisque Yossef n'éprouva aucun sentiment de jalousie envers ses frères, son corps ne fut pas endommagé.

Le Maharil Diskin nous révèle que Moché Rabbénou apprit de Yossef combien il est interdit de jalouser qui que ce soit. C'est pour cela qu'il est dit : "Moché emporta avec lui les ossements de Yossef", à savoir qu'il prit exemple sur lui et imita son comportement.

Nous avons trouvé ainsi qu'Eldad et Medad prophétisèrent dans le camp. Yéhochoua dit à Moché : "Mon maître Moché, empêche-les!" (Béahaloté'ha 11,28). Moché lui répondit : "Tu es bien zélé pour moi.
Plût au ciel que tout le peuple de Dieu se composât de prophètes".

C'est l'explication du verset : "Moché emporta avec lui les ossements de Yossef", à savoir que Moché en tira une leçon, celle de s'éloigner du défaut de la jalousie.

Ouverture de la mer Rouge & émouna

+ Ouverture de la mer Rouge & émouna :

-> Au moment où les Bné Israël se trouvaient face à la mer, poursuivis par les égyptiens, Hachem dit à Moché : "Pourquoi cries-tu vers Moi?" (Béchala'h 14,15) .

=> Comment comprendre cela, car vers qui peut-on crier sinon vers Hachem, en particulier dans un tel instant de détresse?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond :
A cet instant, les Bné Israël étaient soumis à un jugement céleste (''tant ceux-là (les égyptiens) que ceux-là (les Bné Israël) servent les idoles'' - midrach, Chémot Rabba 21).
Ils avaient donc besoin de beaucoup de miséricorde Divine.
Cependant, même si Hachem voulait leur accorder un jugement favorable et accomplir un miracle en leur faveur, ils ne possédaient aucun mérite ni mitsva pour éveiller cette miséricorde.

C'est pourquoi Hachem demanda à Moché : "Pourquoi cries-tu vers Moi?" = Il voulut lui suggérer ainsi que cela ne dépendait pas de Lui, étant donné que la ''midat haDin'' (la mesure de rigueur) s'opposait à l'accomplissement d'un miracle, faute de mérites.

Hachem dit à Moché, qu'il ne reste qu'une solution : "Parle aux Bné Israël, qu'ils se renforcent dans leur émouna de tout leur cœur, et qu'ils avancent dans la mer avant qu'elle se fende, en ayant confiance qu'un miracle se produira.
Grâce à cela, la mesure de miséricorde aura le dessus, car la émouna et le bita'hon sont suffisants pour faire à eux seuls pencher la balance du bon côté!""
Et il en fut ainsi!

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-> Au moment où les Bné Israël se trouvaient face à la mer, poursuivis par les égyptiens, Hachem dit à Moché : "Pourquoi cries-tu vers Moi?"
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,9) commente :
Cela signifie que si les Bné Israël ont une émouna et un bita'hon forts, et s'ils se déplacent dans la mer [car ils ont confiance en Son sauvetage] ... alors cela va entraîner un éveil d'en-Haut afin qu'un miracle se produise pour eux, et la mer Rouge va alors s'ouvrir.

[les actions d'Hachem reflètent les actions des juifs.
En faisant preuve d'émouna et de bita'hon, nous pouvons entraîner une action Divine aussi miraculeuse que la traversée de la mer Rouge.
A l'image des kérouvim, plus nous faisons face à Hachem par de l'étude de la Torah et des prières, plus Hachem va nous faire face et nous combler de Ses bontés.
Par contre si nous comptons sur d'autres forces que Lui, alors Il laisse la nature s'occuper de nous.]

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-> Le midrach rabba (Chémot 22,3) écrit :
"Quelle différence y a- t-il entre les miracles de la sortie d’Egypte et celui de l’ouverture de la mer Rouge?
La différence est que les miracles relatifs à la sortie d’Egypte étaient plus durs (kachim) que celui de la mer Rouge.
C’est pour cette raison que lorsqu'Hachem parle de la sortie d’Egypte Il mentionne son Nom : "Anokhi Hachem" = Je suis Hachem qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, alors que Son Nom n’est pas mentionné lorsque la Torah parle de l’ouverture de la Mer rouge."

Hachem a mis de côté la rigueur et la droiture, dans tous les miracles qu’Il leur a réalisés dans cette libération, en comptant sur le fait que dans le futur ils se mettront au niveau et ils recevront la Torah.
Hachem a agit ainsi, en Egypte, dans la mesure où cela était indispensable vue leur situation (arrivés au 49e niveau d'impureté, ils ne pouvaient pas y rester un instant supplémentaire).
C’est pourquoi le midrach précise que les miracles faits en Egypte étaient durs à réaliser car ils n’étaient pas justifiés et vont à l’encontre de la droiture et de la rigueur.

Le Sfat Emet ajoute : "C’est pourquoi la paracha Béchala’h commence par Vayéhi qui est un langage de malheur (vaye) car il est vraiment difficile et malheureux de libérer des gens qui ne sont pas du tout aptes à cette libération (vayéhi béchala'h Par'o ét aam - Ce fut, lorsque Pharaon eut renvoyé le peuple) ...
La mesure de rigueur a été patiente et a attendu ; mais les accusations se sont renforcées et accumulées, et il devenait indispensable que les Bné Israël vivent une épreuve telle que celle de l'ouverture de la mer Rouge où ils allaient eux-mêmes être actifs dans la libération et la mériter d’un point de vue strict."

-> Le Sfat Emet dit que les Bné Israël avaient une émouna en Hachem pour l’instant superficielle avec une connaissance générale du principe de émouna mais sans avoir fait rentrer dans leur cœur la grandeur du Roi des rois.
Ils ont donc tous paniqué lors de cette épreuve de l'ouverture de la mer Rouge.
Moché leur a dit : "Juste taisez-vous, tenez-vous prêts à la délivrance (yéchouva)" ; les Bné Israël ont donc commencé ce travail à faire rentrer dans leur cœur toute la connaissance de ce qu’ils avaient vécu en Egypte, des miracles extraordinaires, afin qu’ils arrivent à comprendre que dans les détails présents de leur épreuve il y avait aussi cette main d’Hachem, qui pourrait subitement devenir salvatrice dès qu’Il l’ordonnerait.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar) explique que la difficulté pour les Bné Israël dans cette épreuve est qu’Hachem a ordonné : "Parle aux Bné Israël et qu’ils voyagent (dans l’eau)" (daber el bné Israël vé'issaou) = c'est-à-dire qu’ils devaient arriver à un niveau de confiance en Hachem où la sensation effrayante de l’eau serait moins intense que le sentiment de confiance en Hachem qui remplirait leur cœur, à tel point qu’ils aient l’impression de ‘’voyager’’ à pied sec.

Leur acte était donc plus issu d’abnégation que de émouna et là n’était pas le but.
Il est certain que tous les Bné Israël auraient le cran de se sacrifier pour Hachem, mais ce qu’Il leur demandait c’était de se renforcer en Confiance en Lui : que chacun travaille sur son cœur pour que la émouna découverte en Egypte soit maintenant assimilée, ressentie et mise en pratique ...

Rabbi Yéhouda bar Ilaï (guémara (Sota 37a) est d'avis que chaque juif disait : je ne veux pas rentrer, je ne veux pas rentrer, jusqu’à que Na'hchon ben Aminadav avance dans l’eau.
Le rav Chmoulévitz explique que nous parlons pas de "gens petits" qui ne sont pas prêts à écouter la parole d’Hachem ou à se sacrifier pour Lui (et qui préfèrent attendre que les égyptiens les rattrapent!), mais plutôt à des personnes conscientes qu’elles n’ont pas le niveau d’avancer dans l’eau avec assez d’émouna pour avoir l’impression qu’elles voyagent tout simplement vers l’autre rive.

C'est pour cela que le miracle de l'ouverture de la mer Rouge était particulièrement difficile, car cette fois-ci il ne s’agissait pas d’une difficulté pour Hachem (si l’on peut dire) comme ce fut le cas des miracles en Egypte, mais d’une difficulté pour les Bné Israël qui devaient se mettre au niveau et mériter leur libération.

C’est pourquoi selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (cf. ci-dessus), Hachem a dit à Moché : "J’ai envie de leur faire un Miracle et les sauver mais je ne peux pas intervenir car la midat haDin l’empêche".
Non pas qu’Hachem ait un quelconque empêchement de réaliser Sa volonté, mais pour le coup il fallait maintenant que les Bné Israël s’affirment et méritent une libération d’un point de la stricte rigueur ; car tous les miracles dont ils avaient profité en Egypte, étaient en réalité comme "un crédit" qu’ils n’avaient même pas mérité (chélo kéDin).

-> C’est pourquoi nous disons tous les jours dans les bénédictions de la lecture du Shéma : "Chira 'Hadacha chibé'hou guéoulim léchim'ha haGadol al séfat hayam" (Un chant nouveau, ont chanté les libérés pour Ton grand Nom, sur le bord de la mer).
En d’autres termes, c’est seulement lorsque les Bné Israël sont arrivés au bord de la mer qu’ils ont pu mériter leur statut de "libérés" ; car jusqu’à maintenant, il s’agissait d’une libération assez superficielle ; une sortie géographique de l’Egypte, accompagnée de miracles "non mérités" et une attache à l’impureté et aux Klipot encore très présente.

Le Maharal écrit également (Nétsa’h Israël) : "C’est seulement lorsque l’homme atteint un niveau de Chlémout (perfection) que peut sortir de lui tout naturellement une chira (chant) pour Hachem."
[d'après Néfech Yéhoudi - Béchala'h 5778]

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-> "Pharaon s'approcha, les Bné Israël levèrent leurs yeux et voici que les égyptiens les poursuivaient, ils eurent très peur et les Bné Israël crièrent vers Hachem" (Béchala'h 14,10)

-> Le Alcheikh haKadoch (v.14,5) enseigne :
"Hachem n'a d'autre désir que celui de voir les Bné Israël se soumettre à Lui et reconnaître qu'ils ont constamment besoin de Son immense bonté et de Sa miséricorde débordante.
Dès l'instant où ils l’oublièrent, d'emblée : "Voici que les Egyptiens les poursuivaient."
Ainsi puisque : "Les Bné Israël sortirent la main haute" (v.14,8), ce que le Targoum traduit : ''l'esprit orgueilleux'', alors par conséquence D. envoya sur le champ Pharaon, afin de les amener à se soumettre et à reconnaître leur impuissance en l’absence de l’aide Divine.
Dès qu'ils en prirent conscience, "les Bné Israël crièrent vers Hachem" et au même instant, Il vint les délivrer d'une manière exceptionnelle en bouleversant l’ordre de la nature. Il fendit la mer et la leur fit traverser à pieds secs."

-> "Les Bné Israël crièrent vers Hachem"
Rachi commente : Ils ont agi comme l’avaient fait leurs ancêtres. [qui se tournait toujours en prières à Hachem]
=> Le Barténoura interroge : que vient nous apprendre Rachi, puisque le verset signifie déjà qu'ils se sont tournés vers Hachem en prières?

Il explique que Rachi dit qu'ils étaient en train de copier les Patriarches, et qu'ils ne faisaient rien [des profondeurs] d'eux-mêmes.
Nous ne devons pas faire la prière parce nos Patriarches l'ont instituée, mais plutôt nous devons la faire avec une émouna totale que Hachem est au même moment en train de nous écouter, qu'Il est en face à face avec nous.
Cela ne doit pas être une routine ou le fait de copier autrui, même des tsadikim.
Nous devons prier parce que nous le désirons sincèrement, parce que nous en comprenons la nécessité vitale et son objectif (se soumettre totalement à D.).
Il manquait ces aspects dans leurs prières.

[il semble d'après le Barténoura qu'ils ont dû avancer dans la mer afin de prouver leur émouna authetique, ce qu'ils n'avaient pas pleinement fait par le biais d'une prière des profondeurs de leur cœur!]

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-> "Et ses mains furent (étendues avec) confiance" (Béchala'h 17,2)

Le Divré Chmouël commente :
"Celui qui possède une émouna authentique, celle-ci le sert comme il le ferait avec sa propre main.
De la même manière qu'un homme est en mesure d'agir grâce à ses mains selon sa volonté, il est en mesure d'agir également avec sa émouna."

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-> A la mer Rouge, tout le monde a atteint un haut niveau de prophétie (même les servantes voyaient D. et Le pointaient du doigt : "c'est mon D." [zé éli]).
Mais au don de la Torah, il y avait des limitations : certains pouvaient être plus proches du mont Sinaï, tandis que d'autres se tenaient plus loin. [chacun recevait la Torah en fonction de son niveau en Torah]
=> Pourquoi l'ouverture et la traversée de la mer Rouge étaient similaires pour tous les juifs, tandis que le don de la Torah dépendait du niveau de chacun?

Le rabbi de Tchortkov explique que le niveau en Torah dépend de la quantité qu'on a pu étudier.
Cependant, à la mer Rouge il s'agissait de la émouna, dans lequel il n'y a pas de différences.
En effet, quelqu'un peut avoir peu de connaissances, mais avoir une "émouna péchouta", et percevoir autant qu'un grand tsadik, sans aucune différence.

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-> "Ils se révoltèrent aux bords de la mer, de la mer Rouge" (Téhilim 106,7)

La guémara (Pessa'him 118b) explique que les Bné Israël s'apprêtant à quitter la mer Rouge après leur traversée, et voyant les égyptiens commençant à s'y engager à leur poursuite, ils avaient peur qu'ils les rattrapent.

=> Après tous les miracles que Hachem a fait pour eux lors de cet événement incroyable de la traversée de la mer Rouge, comment comprendre que les Bné Israël avaient encore peur des égyptiens?

Le rabbi Moché Mordé'haï de Lélov répond : "Ils croyaient en Hachem, mais ils ne croyaient pas en eux-mêmes".
Ils se demandaient : "Comment se peut-il que je sois si spécial pour Hachem? Je suis un simple être humain, avec beaucoup de fautes, de limitations et de faiblesses. Se peut-il que Hachem va réaliser des miracles que pour moi?"
Ils s'interrogeaient : "De même que j'ai été sauvé, peut-être que les égyptiens vont également être sauvés".

Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, le peuple juif avait une émouna défaillante, puisqu'ils ne croyaient qu'en la grandeur d'Hachem.
Mais au moment de chanter le Cantique de la mer, leur émouna a grandi, et ils croyaient également en leur grandeur personnelle.

=> C'était cela la rébellion à la mer Rouge, et nous faisons également face à cette même épreuve au quotidien.
Certes nous devons renforcer notre émouna en Hachem, mais nous devons également travailler à développer notre fierté d'être juif, notre émouna en nous-même (l'âme d'un juif est une partie Divine beaucoup plus puissante que celle d'un non-juif).

Par exemple, nous devons répondre au yétser ara : "Tu as tord, je suis une personne sainte, de grande valeur. Et mon papa Hachem a un amour infini inconditionnel pour moi . Il désire et se réjouit de me voir faire Sa volonté."
Au moment d'être testé par la femme de Potiphar, Yossef va dire : "Il n'y a [personne de] plus grand que moi dans cette maison ... et comment puis je commettre un si grand méfait et offenser Hachem?" (Vayéchev 39,9).
Selon nos Sages, nous devons suivre l'exemple de Yossef et proclamer : "je suis quelqu'un de grande valeur", et par conséquent comment en venir à fauter?
C'est grâce à cela que Yossef a réussi à surmonter l'épreuve.
[on doit avoir un orgueil de sainteté, qui nous pousse à donner le meilleur de nous même dans notre service d'Hachem]

-> "Bien-aimé est le peuple d’Israël pour être appelé "enfants de D." ; c’est un surcroît d’amour que de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D., car il est dit : "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)" (Pirké Avot 3,14)

=> Pourquoi l'emploi de : "un surcroît d’amour ('hiba yétéra - חִבָּה יְתֵרָה) de leur avoir fait savoir qu’ils sont les enfants de D"?

Le rav Elimélé'h Biderman répond qu'en se basant sur le principe que l'on ne dit pas toutes les louanges d'une personne en sa présence, si Hachem nous a dit que nous sommes Ses enfants, ce n'est qu'une louange partielle.
La réelle étendue de Sa louange à notre égard ne nous a jamais été dite.
La michna emploie "un surcroît d’amour" pour nous signifier qu'en réalité l'amour d'Hachem à notre égard est beaucoup plus important que peut l'être l'amour d'un parent pour ses enfants.

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-> "C'est alors qu'il chantera" (az yachir - Béchala'h 15,1)
La guémara (Sanhédrine 91b) explique l'utilisation du futur : "A partir de là, on apprend de la Torah la résurrection des morts."

=> Pourquoi nos Sages ont-ils déduit précisément la résurrection des morts à partir de ce verset?

Rabbi Yé'hiel de Kozmir explique qu' à ce moment là (juste après la traversée de la mer Rouge), les Bné Israël méritèrent un tel dévoilement de la Présence Divine, qu'ils tendirent leur doigt en s'écriant : "Voici mon D." (zé Eli).
La plus simple des servantes vit sur la mer ce que le prophète Yé'hézkiel Ben Bouzi lui-même ne vit pas.
Il en résulta que leur émouna disparut complètement car la foi concerne les choses que l'on ne peut voir.
En revanche, pour quelque chose qui se trouve devant les yeux, il n’est pas question de croyance mais de l’utilisation du sens de la vision.
C'est pourquoi, il fallut à ce moment-là éveiller leur foi par celle de la résurrection des morts.
Celle-ci ne leur ayant pas encore été dévoilée, ils pouvaient ainsi accomplir cette mitsva de émouna à travers elle.

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-> "Qui a droit au monde futur?
C'est celui qui juxtapose la délivrance (du peuple d'Israël au moment de la sortie d'Egypte à la fin des bénédictions du Shéma) et la prière (la Amida)."
[guémara Béra'hot 4b - en pratique dès que nous disons "gaal Israël", nous enchaînons tout de suite avec "Adonaï chéfataï"]

-> Rabbénou Yona explique :
"C'est parce que lorsqu'un juif mentionne la délivrance de l'Egypte et qu'il prie juste après, il montre par là qu'il place sa confiance en Hachem en lui demandant de pourvoir à ses besoins, car celui qui n'a pas foi en Lui ne Lui demande rien ...

Cela semble être également l'explication du midrach (Chémot Rabba 23,2) selon lequel lorsque les Bné Israël virent la main puissante d'Hachem en Egypte, ils se mirent à craindre Hachem et eurent foi en Lui.
Et puisqu'un juif mentionne la même délivrance au cours de laquelle nos pères eurent confiance en Hachem et furent sauvés et il se met à prier immédiatement après, il montre qu’il est convaincu qu'Hachem lui répondra comme Il répondit alors aux Bné Israël ...
La confiance en D. est l'essentiel de la crainte et de la foi, c'est pourquoi il mérite grâce à elle le monde futur."

=> Ainsi grâce au rappel des miracles et des prodiges qui eurent lieu lors de la sortie d'Egypte, la émouna et le bita'hon d'un homme grandissent.
Dès lors, il aura également davantage confiance dans sa propre délivrance. Lorsqu’il priera, il sera certain qu'Hachem lui répondra et le comblera de tous les bienfaits du monde.

-> "Il a fait un souvenir à Ses merveilles, Hachem est miséricordieux et Il fait grâce" (Téhilim 111,4)

=> Quel rapport y a-t-il entre le souvenir qu'Il a fait à Ses merveilles et Sa miséricorde?

Le rav Elimélé'h Biderman explique :
Hachem dit à Ses enfants bien-aimés : "Souvenez-vous des merveilles que J'ai accomplies pour vous au moment où vous êtes sortis d'Egypte, et lorsque vous vous trouverez dans la détresse (à D. ne plaise), rappelez-vous l'adresse à laquelle il faut s'adresser dans de telles circonstances.
Adressez-Moi vos prières et vous réveillerez ainsi en Moi le désir d'accomplir pour vous des miracles et des merveilles."

C'est ce qui est dit : "Il a fait un souvenir à Ses merveilles", afin qu'on se souvienne des miracles qu'Il a accomplis, car "Hachem est miséricordieux et Il fait grâce", Il désire constamment nous prodiguer du bien, ce qu'Il fait en nous rappelant la sortie d'Egypte afin que nous disions Ses louanges.

=> En plaçant sincèrement et simplement notre confiance en Hachem, nous pouvons libérer une profusion de bienfaits et de grands miracles.

-> Rachi (Béchala'h 14,15) : Le mérite de leurs pères et la émouna qu’ils m’ont vouée en quittant l’Egypte suffiront à leur ouvrir la mer.
=> Ainsi, nous renforçons notre émouna dans la sortie d'Egypte, et ensuite dans le début de la amida nous rappelons le mérite de nos Patriarches (éloké Avraham, éloké Its'hak, éloké Yaakov).

[cela est très motivant : en effet, pour maximiser l'impact de nos prières, cela ne dépend pas de notre niveau actuel, mais à la fois de nos ancêtres (ex: nos Patriarches) et et surtout de notre projection dans le futur.
En rappelant la sortie d'Egypte, nous développons notre conscience en la toute-Puissance, en la bonté infinie de Hachem (qui a même libéré nos ancêtres qui étaient au 49e niveau d'impureté!).]

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-> Dans la paracha Béchala'h, il y a 116 verset, comme la guématria de : "yad émouna" (une main confiante - יד אמונה).
C'est une allusion à la foi des Bné Israël qui s'est affermie quand ils ont vu la main de D. punir les égyptiens au passage de la mer.
Ils se sont rendus compte d'à quel point tout ce produit selon main d'Hachem (yad Hachem).

[un juif se rappelle fréquemment de la sortie d'Egypte, car bien que Hachem soit le Créateur du monde, Il est impliqué dans toute chose, au point que rien ne peut se passer sans qu'Il en émette un décret en ce sens.]