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"Tout ustensile d’argile où il aura bouilli sera brisé" (Tsav 6,21)

-> Si un ustensile absorbe le goût d'un aliment non casher, il prend le même statut halakhique que l'aliment absorbé. Toutefois, s'il est possible extraire ce 'goût' interdit des parois de l'ustensile (ex: en métal), on pourra "cachériser" cet ustensile et son utilisation redeviendra permise.
Cependant, il est impossible d'extraire le 'goût' absorbé par un ustensile en argile ; par conséquent, il n'y a aucune façon de rendre son utilisation possible.
[même trempé dans un mikvé, il ne devient pas pur]

-> Le Kli Yakar explique que l’homme plongé dans la faute, tel l'ustensile d’argile qui absorbe en lui le goût de l’interdit, n’a aucune réparation possible et doit briser son cœur et ses habitudes de faute.
C’est seulement avec un cœur brisé qu’il pourra en arriver à la pureté et la perfection véritables.
Selon le rabbi de Kotzk, il n’y a rien de plus entier qu’un cœur brisé.

-> Le Kli Yakar enseigne :
"L'ustensile en argile où il (le sacrifice) aura été cuit, sera brisé"
Ce verset a été dit concernant le sacrifice expiatoire, lié à une faute. Mais en réalité, même l'ustensile en argile où aura été cuit un sacrifice volontaire, devra être brisé. Ainsi, pourquoi cette loi a été dite explicitement concernant les sacrifices expiatoires ?
En fait, la Torah fait allusion au fait que quelqu'un qui aura commis une faute devra avant tout briser son coeur et rabaisser son orgueil.
L'ustensile en argile fait allusion à l'homme, créé à partir de la terre. La Torah veut enseigner en allusion que si un homme a fauté, avant même d'apporter son sacrifice expiatoire, il devra briser sa fierté et son orgueil, qui est à l'origine de la faute. D'autant que l'humilité favorise grandement le repentir.

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+ "Tout ustensile en argile où y tomberait (quelque chose d'impur), tout ce qui sera à l'intérieur sera impur, et vous le briserez" (Chémini 11,33)

-> Rachi : Un récipient en argile ne devient impur que de son intérieur [et non de sa partie extérieure] (guémara ‘Houlin 25a).

=> Pourquoi en est-il ainsi?

Rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk explique :
En fait, l'argile c'est de la terre. Et la terre n'a pas de valeur et d'importance intrinsèque.
Ainsi, toute la valeur d'un ustensile en argile n'est pas de par sa matière, mais uniquement de par sa fonction qui est de pouvoir contenir autre chose.
Or, un ustensile peut contenir dans son espace intérieur. C'est pourquoi, un ustensile en argile ne contracte l'impureté que dans son espace intérieur, car c'est là que réside toute la valeur d'un tel objet.
Il en est de même pour l'être humain, qu'Hachem a créé à partir de la terre. Un homme n'a d'importance que s'il a de l'intériorité. C'est ce qu'il a à l'intérieur de lui qui lui donne de la valeur.

"Observez les gardes de Hachem et vous ne mourrez pas" (Tsav 8,35)

Le souvenir de la mort et la peur du jugement céleste est l’un des moyens assurés que nous conseillent les Sages pour veiller constamment aux gardes de Hachem, et s’éloigner de la faute.
Par exemple : "Regarde 3 choses et tu n’en viendras pas à la faute ... et où tu vas".

=> Alors pourquoi l’homme est-il si loin de ressentir le jour de la mort, et de la connaissance concrète que la vie doit s’arrêter un jour?

Rabbi Yossef Chlomo de Poniewitz répond que c'est parce que l’âme qui se trouve dans le corps est éternelle et vivra toujours, et elle n’a pas la possibilité de ressentir cette réalité que la vie s’arrêtera un jour.
C’est pourquoi nous trouvons que le Roch (Or’hot ‘Haïm) écrit : "Souviens-toi toujours de la mort, et prépare des provisions pour la route", car l’âme ne sent pas le passage du temps, elle est au-dessus de lui, et c’est seulement par une réflexion perpétuelle que l’homme est capable de comprendre et d’assimiler cette idée.

"Voici la loi du acham (l'offrande délictive), il a une sainteté supérieure" (Tsav 7,1)

-> Si quelqu’un s’imagine qu’il n’a pas de défaut et qu’il est net de toute faute, cela signifie qu’il n’a pas pris sur lui-même le joug du Royaume des Cieux.
Le Nézer Yossef (rabbi Yossef Lalzar) dit que cela se trouve en allusion dans le verset : "Voici la loi du acham" = qu’est-ce qui provoque que l’homme faute et soit coupable (achem)?
La pensée qu’"il a une sainteté supérieure" = cette idée qu’il est un juste parfait, c’est elle qui provoque la faute.

"La Torah qui n’est pas étudiée avec crainte et amour ne s’envole pas vers le haut"
[Tikouné Zohar]

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-> Le Ben Ich ‘Haï rapporte l’histoire d’un grand sage qui est entré au beit hamidrach et y a vu beaucoup d’élèves en train d’étudier par le "pilpoul" de façon acérée, mais il a compris que tous étudiaient la Torah avec un but ultérieur.
Il leur a dit : Je vois le beit hamidrach rempli de Torah jusqu’à ras bord, et les élèves se réjouirent de ces paroles, car ils pensaient qu’il parlait pour leur faire un compliment.
Quand le sage vit qu’ils n’avaient pas compris ses paroles, il leur dit : Sachez que le souffle de l’étude monte devant Hachem, car la Torah s’appelle "feu" et la nature du feu est de monter. Mais si l’étude a des raisons intéressées, le souffle de la Torah n’a pas la force de monter, car d’en haut on le repousse, et il reste dans le beit hamidrach.
C’est pourquoi j’ai dit que je vois le beit hamidrach rempli de Torah ...

Le Ben Ich 'Haï dit que ceci se trouve en allusion dans le verset (Tsav 6,2) : "voici la loi (Torah) sur l’offrande de l'élévation" (Torat aOla - תּוֹרַת הָעֹלָה - litt. la Torah qui monte), c’est-à-dire que la Torah de la meilleure qualité "c'est l'offrande d'élévation" qui monte (olé) immédiatement en haut et n’est pas repoussée vers le bas. A une condition, qu’elle soit "sur le feu de l'Autel" = que l’étude se fasse avec enthousiasme et pour l’amour du Ciel uniquement.

"Ordonne à Aharon et à ses fils ce qui suit : Voici la loi (litt. Torah) de l'offrande de l'élévation (aola - litt. qui monte) : c'est l'offrande d'élévation sur le feu de l'Autel" (Tsav 6,2)

-> Quand Hachem demande à Moché de transmettre à Aharon et ses enfants l'ordre concernant le sacrifice de la Ola (l'holocauste), Il introduit Ses propos par le terme Tsav (ordonne).
Rachi explique que ce terme vient suggérer un empressement, un zèle. Moché doit empresser Aharon à ce sujet. Et Rachi ajoute que cet empressement est renforcé du fait d'une perte d'argent ('hesron kiss).

=> Les commentateurs se demandent en quoi le sacrifice de la Ola était lié à une perte d'argent?

-> L'explication la plus basique et la plus simple à cette question est que la Ola était le seul sacrifice qui était brûlé intégralement, dont même les Cohanim n'avait aucune part à consommer.
Seule la peau leur revenait. Alors que pour les autres sacrifices, ils bénéficiaient de certaines parts qui leur revenaient pour les consommer. Ainsi, les Cohanim pourraient penser perdre des bénéfices en s'occupant de la Ola alors qu'ils pourraient ce temps-là s'occuper d'autres sacrifices qui leur rapporteraient plus.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

-> Le rav Moché Feinstein explique que l'holocauste, qui était brûlé complètement pour Hachem, vient enseigner que l'homme doit consacrer toute sa vie au Service Divin. Toutes ses occupations et ses activités ne doivent pas servir à ses besoins personnels, mais à se rapprocher d'Hachem.
En poussant cette réflexion, l'homme pourrait en conclure que toutes les affaires de ce monde sont néants et vaines, puisque seul le Service d'Hachem a de l'importance. A la suite de cette prise de conscience, l'homme pourrait en venir à s'écarter de ses activités et à ne plus s'occuper de sa subsistance et à ses occupations matérielles.
C'est cela la perte d'argent liée au sacrifice de Ola. C'est la prise de conscience suggérée par la Ola qui pourrait mener à se retirer des occupations de ce monde, ce qui finirait par lui entraîner une perte d'argent.
Et c'est pourquoi, il fallait empresser à ne pas se retirer complètement de la matérialité et à continuer de s'occuper de ses affaires et de sa subsistance, tout en sachant que l'objectif de tout cela est de se renforcer dans le Service d'Hachem.
L'homme doit s'occuper de sa subsistance pour encore mieux s'atteler à accomplir la Volonté d'Hachem.

-> Le Ktav Sofer rapporte le midrach qui relie le terme Ola à sa traduction littérale, "celle qui monte".
Ainsi, la Ola est le sacrifice qui venait en réparation de l'orgueil, quand l'homme se surélève et monte en hauteur dans son esprit. Or, même si l'orgueil est un lourd défaut, il est moins grave de s'enorgueillir quand on est riche que quand on est pauvre. Car l'homme riche a des raisons de s'enorgueillir de sa richesse, mais le pauvre n'a pas de réelle raison d'être orgueilleux.
De plus, Aharon et ses enfants n'avaient pas de part dans les activités terrestres. Les Cohanim étaient consacrés au Service Divin et n'avaient pas de moyens à eux. Ils recevaient leur subsistance exclusivement des dons et prélèvements du peuple.
Ainsi, puisque les Cohanim n'avaient pas réellement d'argent, il fallait encore plus les empresser à ne pas s'enorgueillir, car la gravité de l'orgueil est encore plus importante quand la personne n'a pas de moyens.
Et comme le sacrifice d'holocauste venait pour la faute de l'orgueil, il était apte d'encore plus empresser Aharon et ses enfants à ce sujet. Car puisqu'ils n'avaient pas de moyens et de richesse à eux, l'orgueil est encore plus grave pour eux. Il fallait donc encore plus les encourager et les mettre en garde concernant l'orgueil, faute que la Ola venait expier.

-> Enfin, le 'Hidouché haRim explique cela du point de vue de l'allusion.
Il rapporte un midrach qui dit que quand un homme avait une mauvaise pensée, il apportait une Ola pour expier cela. Cela est également suggéré par le terme Ola, signifiant "celle qui monte", allusion aux pensées qui montent dans l'esprit de l'homme.
Or, toutes les forces de l'homme ont la possibilité d'être freinées et stoppées. On peut fermer la bouche pour ne plus parler. Il en est de même pour les yeux, les oreilles, le nez. L'homme peut donc plus facilement avoir une maîtrise sur ces facultés, en agissant sur les membres qui les appliquent.
En revanche, il n'en est pas de même pour la pensée. L'homme n'a pas la possibilité de ne pas penser. Il est donc bien plus difficile d'agir et de maîtriser ses pensées.
La perte d'argent dont il est ici question, se dit dans le texte (de Rachi) : "hesron kiss", qui signifie littéralement "un manque de poche". Si chaque force de l'homme a une "poche" pour l'enfermer et l'empêcher d'agir, la pensée, elle, n'a pas de "poche". L'homme n'a pas de moyen de l'arrêter et de la bloquer.
C'est pourquoi, concernant la Ola, qui venait expier les mauvaises pensées, il fallait ajouter un empressement pour veiller encore plus à préserver ses pensées, car il y a là un "manque de poche" ('hesron kiss).
Le fait qu'on ne puisse pas agir sur la pensée, qu'aucune "poche" ne puisse l'enfermer, implique à redoubler d'empressement pour les maîtriser.

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-> Le mot tsav (ordonne [à Aharon]) indique un encouragement. Rabbi Chimon a dit: Le verset doit particulièrement encourager là où il y a une perte financière (Rachi).

Selon le Sfat Emet :
Ces paroles sont dites à propos de certaines époques, les exils les plus difficiles, où les antisémites réduisent les juifs à la pauvreté et les empêchent de gagner leur vie. Alors, la pratique de la Torah et des mitsvot s’accompagne de rudes épreuves extrêmement amères, parce que les soucis de subsistance et la lutte continuelle pour un morceau de pain rendent très difficiles l’observance du judaïsme.
C’est pourquoi l’homme doit s’encourager au maximum dans ces moments-là et se renforcer en son âme pour pouvoir surmonter l’épreuve.

["Voici la loi (litt. Torah) de l'offrande de l'élévation (aola - litt. qui monte)" se dit : "zot Torah aOla" (זֹאת תּוֹרַת הָעֹלָה).
Ainsi dans ces moments difficiles de l'exil nous avons particulièrement besoin de nous renforcer, de maintenir allumer notre feu d'amour, d'enthousiasme, pour la Torah et les mitsvot.]

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-> "Ordonne à Aaron et à ses fils ce qui suit : Ceci est la règle de l’Holocauste. Lui, l’Holocauste qui se consume sur le brasier de l’Autel, toute la nuit jusqu’au matin ; le feu de l’Autel y doit brûler en lui" (Tsav 6,2)

-> Donnons un sens allégorique de la fin du verset :
1°/ "Lui, l’Holocauste" = celui qui étudie la Loi de l’Holocauste est considéré comme l’ayant offert.
"Toute la nuit" = pendant la longue nuit de l’Exil quand le Temple n’existe pas et qu’on peut accomplir le Commandement d’offrir l’Holocauste seulement en y substituant l’étude de cette section de la Torah.
"Jusqu’au matin" = jusqu’au moment où l’aube du peuple juif pointera de nouveau et où le Temple sera reconstruit, époque où l’on pourra à nouveau offrir l’Holocauste. [Likouté Ratsba]

2°/ Rabbi Héchil disait : "Quiconque s’enorgueillit est puni par le feu" parce que l’orgueil est l’Habit du Créateur, comme il est écrit : "D. a régné, Il s’est revêtu d’orgueil" (Téhilim 93), et ne convient pas à l’homme. Un homme qui ose revêtir l’Habit de D. est "puni par le feu", car "D. est un feu dévorant" (Vaét'hanan 4,24).
On dit donc à cet homme : "Toi qui as l’audace de te revêtir de l’Habit divin (l’orgueil), essaie donc de t’approcher de D. qui est entièrement ‘feu’. Pourrais-tu y parvenir?"

La lettre Mem écrite en petit dans le mot מוֹקְדָה (Mokda – brasier) évoque allusivement que l’enthousiasme et le "feu" que le juif éprouve pour la Torah ne doivent pas sauter aux yeux des gens mais rester dissimulés dans son coeur. [Rabbi Mendel de Kotsk]

3°/ Dans le verset : "le feu de l’Autel y doit brûler en lui", le mot "lui" se rapporte au Cohen et veut dire que le "feu" soit allumé à l’intérieur de lui.

Nos Sages (guémara Soucca 28a) enseignent : "Hillel l’Ancien avait 80 disciples. Trente d’entre eux étaient dignes que la Présence divine repose sur eux comme Moché. Trente méritaient que le soleil s’arrête pour eux comme pour Yéhochoua Bin Noun. Vingt étaient moyens. Le plus grand d’entre eux était Yonathan Ben Ouziel et le plus petit, Rabban Yo’hanan Ben Zakaï. On disait que Rabban Yo’hanan Ben Zaccaï n’a pas omis l’étude du moindre verset, Michna, Guémara, Halakhot et Aggadot, l’approfondissement des versets de la Torah et des enseignements de nos Sages faciles et complexes ... Si tel était le plus petit d’entre eux, qu’en était-il à plus forte raison du plus grand?
On disait que quand Yonathan Ben Ouziel étudiait la Torah, tout oiseau qui volait au-dessus de lui prenait feu immédiatement".
Si tels étaient les disciples, nous imaginons la grandeur du Rav. Cependant, quand Hillel l’Ancien étudiait, un oiseau qui volait au-dessus de lui n’était pas brûlé car le "feu" brûlait à l’intérieur de lui : au dehors, on ne
remarquait rien.
[Sfat Emet]

"Et voici la loi de l'offrande de festin de paix (aChélamim) ... s'il l'offre comme offrande de remerciement" (Tsav 7,11)

-> Nos Sages enseignent qu'après la venue du machia'h, le monde atteindra un degré de perfection dans lequel les offrandes de réparation deviendront inutiles, car les hommes ne commettront plus de fautes.
En revanche, selon le midrach (Vayikra rabba 9,7), les offrandes de remerciement continueront pour l'éternité, ce qui souligne combien il est important d'exprimer notre reconnaissance.

La guémara (Pessa'him 50a) nous apprend qu'aux temps du machia'h, les hommes béniront Hachem même pour ce qui peut sembler mauvais car ils réaliseront que tous Ses actes sont des bienfaits (tout est pour notre ultime bien, même si cela peut être momentanément désagréable).

-> Le sacrifice de remerciement (Toda), est un sacrifice apportait par une personne qui a été dans une situation dangereuse, et qui en a été sauvée.
[la guémara (Béra'hot 54) illustre 4 types de dangers : un voyage dans le désert [ou tout autre voyage comportant des risques], un emprisonnement présentant un danger, une maladie grave, et un voyage en mer.]

En lien avec ce sacrifice, le midrach (Vayikra rabba 9,2) cite le verset : "Quiconque offre un sacrifice de remerciement m’honore" (Téhilim 50,23).
Le midrach fait alors remarquer que : "m'honore" (yé'habédanéni - יְכַבְּדָנְנִי) est bizarrement écrit avec un double "נ", au lieu d'un seul comme d'habitude, et cette répétition implique : "un honneur après un honneur" (כבוד אחר כבוד).

=> Qu'est-ce que cela veut dire?

-> Selon le midrach (Vayikra rabba 9,1), on n'amène pas ce sacrifice afin d'obtenir le pardon de nos fautes, mais uniquement dans un but d'honorer Hachem.
[la valeur de la lettre "noun" est de 50 => 2x50= 100, comme le fait qu'on apporte le sacrifice à 100% pour Hachem, et non en partie pour nous : pour expier nos fautes!]

-> Le Ktav Sofer donne la réponse suivante :
Lorsqu'une personne est sauvée d'un danger, qu'elle reconnait que c'est grâce à Hachem, alors elle va remercier D. pour cela.
Cependant, on doit également réaliser que tout ce que fait Hachem est pour le bien. Même ce qui nous est paru comme une mauvaise situation était en réalité une bonne chose.
C'est pour cela que celui qui amène un sacrifice de remerciement, se doit d'exprimer un double merci à Hachem : un portant sur la situation difficile qui a été traversée, et un autre sur le fait d'en avoir été sauvée.

[plus on développe les occasions de remercier Hachem, et de reconnaître qu'absolument tout est pour notre bien, plus on permet à notre émouna de se répandre en nous, de devenir vivante et non uniquement théorique! La vie est alors tellement plus agréable!!]

-> Si une personne exprime sa gratitude à Hachem, alors Hachem lui fournira davantage de délivrances et d'opportunités de témoigner sa gratitude et d'amener de tels sacrifices.
[Rabbi Akiva Eiger - Drouch vé'Hidouch - Tsav 7,12]

["un honneur après un honneur" => dire merci à D., c'est enclencher une spirale positive, où les occasions de Le remercier vont s'enchaîner!]

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-> "De ses propres mains, il l'apportera" (Tsav 7,30)
Rachi commente que le propriétaire et le Cohen participent tous les 2 au service.
Pendant le balancement, le propriétaire tient les morceaux entre ses mains et le Cohen place ses mains sous les siennes.

Le Panim Yafot enseigne : si un fauteur veut apaiser Hachem, il apporte un sacrifice par le biais des Cohanim, car si c'était lui-même qui le ferait, cela serait de l'insolence ('houtspa), car il a fauté envers D.
Cependant, si quelqu'un apporte un cadeau à Hachem, il l'amène lui-même, sans les Cohanim comme intermédiaires.
C'est pourquoi, lorsqu'on amène son Chélamim (offrande de paix : comme celui de remerciement), qui est un cadeau, alors il participe au service avec ses mains.

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-> Le sacrifice Chélamim est une exclusivité du peuple juif.
Un idolâtre ne peut amener qu'un sacrifice Ola, qui est complètement brûlé sur l'Autel, mais pas un Chélamim qui lui est mangé.
=> Pourquoi cela?

Un idolâtre ne peut pas comprendre que le fait de manger peut être un acte de sainteté.
Ainsi, pour lui le sacrifice est saint, mais pas la partie consistant à le manger.

Cependant, les juifs ont reçu la Torah, et ils sont ainsi conscients que l'acte le plus simple, matériel, peut devenir spirituel.
Ainsi, le fait de manger la viande matérielle du sacrifice est un acte spirituel de mitsva, et cela témoigne du lien exclusif qu'il y a entre les juifs et Hachem.
[Béer Moché]

[le midrach Tan'houma Tsav (4) rapporte que le korban Ola est complètement brûlé ; le korban 'Hatat est en partie brûlé et en partie donné aux Cohanim ; et le korban Chélamim est en partie brûlé, en partie donné aux Cohanim et en partie au juif qui l'a apporté.
Ainsi, ce dernier est le seul sacrifice qui apporte la paix aux 3 éléments : le mizbéa'h, les Cohanim et les juifs, chacun en recevant un morceau.]

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-> La guémara (Béra'hot 54b) enseigne que 4 personnes doivent apporter un Korban Toda :
- celui qui a été libéré de prison ;
- celui qui a traversé un désert ;
- celui qui a traversé une mer ;
- celui qui s'est rétabli d’une maladie.

Rabbénou Yoël dit que l'on trouve une allusion à cela à la fin de la amida : "vé'hol a'haïm yodou'ha chéla" (Tous les êtres vivants te remercieront - וכל החיים יודוך סלה).

En effet, le mot : 'haïm (חיים) est l'acronyme de :
-> le ח ('hét) = חבוש ('havouch = le prisonnier) ;
-> le י (Youd) = ים (yam = la mer) ;
-> le י (Youd) = יסורין (yissourim = les souffrances physiques du malade) ;
-> le ם (Mem) = מדבר (midbar = le désert).

De nos jours, on récite la bénédiction du Gomel, en présence d'un minyan.

-> Le 'Hatam Sofer enseigne qu'il n'est pas suffisant de remercier Hachem pour avoir été sauvé d'un moment difficile. Même en plein milieu de la douleur, nous devons avoir la confiance (bita'hon) que Hachem va nous sauver, et réaliser que tout ce que fait D. est pour le bien.

Il conclut : C'est uniquement celui qui est capable de remercier Hachem pendant la difficulté qui peut renforcer sa émouna, et qui croient réellement en Hachem.

[nos épreuves sont des occasions de témoigner concrètement de notre émouna, elles sont le thermomètre mesurant notre niveau de confiance en D.]

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-> Le Ménorat haMaor enseigne :
"Dans les 4 cas mentionnés ci-dessus, il est obligatoire de remercier D. en public, comme le texte le demande.
Mais nous devons constamment Lui être reconnaissants en privé pour les bontés qu’Il nous accorde à chaque instant, et prendre conscience qu’Il nous protège de tous les malheurs susceptibles de survenir dans le monde.
Il faut également implorer Sa miséricorde pour l’avenir, car ce n’est ni par notre force ni par l’épée que nous serons sauvés. Or toute la protection vient de Lui, et s’Il ne protège pas une ville, le gardien aura monté la garde en vain.
Nous devons donc placer notre confiance uniquement dans le Maître du monde Qui a tous les pouvoirs et L’implorer, car tout dépend de Lui et de Ses ordres."

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-> Une personne qui était en danger de mort et a survécu apporte une offrande de remerciement (toda), pour exprimer sa gratitude envers D. et reconnaître que c'est D. qui l'a sauvé.
Ce sacrifice de remerciement est une forme d'offrande de paix (chélamim), mais elle diffère sur 2 points : il doit être consommé pendant un jour et une nuit alors que l'on dispose, pour le chélamim, d'une journée supplémentaire.
De plus il doit être accompagné de 40 pains (30 matsa et 10 pains).

=> Comment la Torah peut-elle nous ordonner de consommer ce sacrifice (qui pouvait être une vache, un mouton ou une chèvre), accompagné de 40 pains, et ce en uniquement 24 heures?

-> Le Nétsiv (Haémek Davar 7,13) répond qu'en réalité cela était pratiquement impossible, et que la personne qui avait apporté l'offrande était alors obligée d'inviter sa famille et ses amis pour prendre part au repas.
Ce repas devenait alors l'occasion d'expliquer au plus grand nombre ce qui s'était passé, et de reconnaître publiquement à quel point Hachem nous vient en aide dans nos moments difficiles (un juif n'est jamais abandonné! S'Il a aidé mon prochain, alors moi aussi Hachem m'aidera!).

Par ce récit de 1ere main, tout le monde est très touché et sensible à la bienveillance permanente de D. à notre égard.
Lorsque quelqu'un de proche remercie D., alors cela nous pousse à regarder dans notre vie et à également en venir à Le remercier pour Ses bontés!

-> Selon le Imré Emet, si nous devons manger en un seul jour le korban de remerciement, c'est parce au cours du jour suivant Hachem nous fera tellement de nombreux miracles que nous devrons apporter un nouveau sacrifice.
=> C'est une reconnaissance du fait que Hachem nous comble miraculeusement de bonnes choses absolument tous les jours.

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-> "Racontez tous Ses prodiges" (Téhilim 105,2)
Le Malbim explique qu’il faut relater ses miracles personnels.
Rabbénou ‘Hananel nous enseigne que lorsqu’une personne vit un fait extraordinaire, elle doit le partager avec le plus de gens possible.

-> Rabbi Yéhonathan Gefen écrit :
Cette Mitsva de clamer les prodiges s’inclut dans la mitsva déOraïta (imposée par la Torah) de Ahavat Hachem (d’aimer Hachem). Le Ramban (Séfer Hamitsvot - mitsva 3) écrit que cette mitsva s’accomplit essentiellement en éveillant chez les autres l’amour d’Hachem. L’une des façons d’y parvenir est de partager ses expériences personnelles en montrant Sa grandeur et de Sa bienveillance.

Cela ne se limite pas aux grands miracles, même les "petits" exemples de Hachga’ha peuvent être racontés à notre entourage pour décrire davantage à quel point Hachem nous aime et nous protège.
Puissions-nous tous mériter de vivre et de partager de nombreux miracles.

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-> Rabbi Its'hak Hutner enseigne que la racine du mot : "toda" est "odaa", qui signifie à la fois : "remercier", et "admettre" (modé).
En effet, pour remerciement pleinement une personne, il faut d'abord admettre que nous avions besoin de son aide.
Cela va à l'encontre de la nature humaine, car nous préférons penser que nous pouvons tout faire par soi-même (j'ai besoin de personne! je contrôle tout!), et que nous n'aimons pas être en situation de dettes de gratitude envers autrui.

-> Rabbi 'Haïm Yossef Kofman fait remarquer que dans la prière nous disons d'abord : "modim ana'hnou la'h" (par cela nous admettons qu'il est D., et donc nous avons besoin de Lui pour tout), et ensuite : "nodé lé'ha ounéssaper téhilaté'ha" (on le remercie alors pour toutes Ses bontés permanentes).

Cela explique aussi pourquoi dans la répétition de la Amida, chacun doit réciter lui-même ce passage du modim, sans compter sur la lecture de l'officiant comme pour le restant de la Amida.
En effet : le fait d'admettre en nous-même notre totale dépendance à Hachem, est un processus que personne ne peut faire à notre place!

[une fois que cette rampe de lancement est construite dans notre cœur, on peut pleinement lancer les remerciements à proprement parler! (et chacun en a des uniques à lui!)]

-> Le Ets Yossef affirme qu'il n'y aura plus de maladie, ni de danger de mort à l'époque du machia'h, faisant que l'on apportera un Korban Toda non par obligation, mais volontairement comme moyen d'exprimer notre appréciation totale pour tout ce que fait Hachem.

[En effet, c'est la nature même des juifs, que de pouvoir remercier, apprécier les bienfaits reçus.
Dans la répétition de la amida, dans Modim, nous remercions Hachem de pouvoir le remercier (modim ... al chéana'hnou modim la'h).
En effet, la capacité de remerciement nous oblige à se focaliser sur ce que l'on a, et notre vie devient alors tellement plus belle!
Ce que l'on pense être manquant est en réalité tellement minime face à l’immensité de ce que l'on a!
Plutôt que de passer ma vie à courir après ce que je n'ai pas, j'apprécie tout ce que j'ai, et qui est déjà énorme!

Hachem n'a pas besoin de nos remerciements.
Naturellement D. semble caché dans ce monde, et à chaque fois que nous le remercions, cela est un moyen de reconnaître, d'admettre Sa présence permanente (et notre dépendance totale à Lui), repoussant la tendance humaine à croire en la naturalité des choses.
Chaque occasion (même petite) de remercier D., et un moyen de renforcer concrètement notre émouna en l'illustrant de faits personnels et réels.]

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-> Le roi David dit dans son Téhilim 100 :"Psaume pour le sacrifice de reconnaissance : Acclamez Hachem, toute la terre! Servez D. avec joie, présentez-vous devant Lui avec des chants d’allégresse ... Entrez dans Ses portes avec des actions de grâce, dans Ses parvis, avec des louanges."
=> Quel est le rapport entre la joie de servir D. et le sacrifice de reconnaissance?

"Acclamez" se dit en hébreu "hari’ou" et vient du mot "ra" qui signifie "mal" : l’homme qui considère l’attachement au matérialisme comme mauvais s’en détourne, s’éloigne de la faute et éprouve, par conséquent, de l’allégresse. Ainsi, il se dirige vers le Temple pour y offrir des sacrifices de remerciement à D., Qui lui a permis de se détourner de la transgression et de Le servir dans la joie.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°618]

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-> b'h, également sur l'offrande de paix : https://todahm.com/2020/03/06/13200

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+ Tsav : voir les miracles qui se produisent dans notre quotidien

-> La paracha Tsav parle des lois du Korban Toda (sacrifice de gratitude).
Rachi explique que le Korban Toda était apporté par celui qui avait vécu un miracle, puis il rapporte les exemples donnés par nos Sages : celui qui traverse la mer, celui qui traverse le désert, celui qui sort de prison et celui qui recouvre la santé après une maladie.
=> Le rav Yossef ’Haïm Zonnenfeld souligne que presque tous les sacrifices individuels sont évoqués dans la paracha Vayikra, à l’exception du Korban Toda. De plus, le fait d’en parler précisément dans la parachat Tsav est surprenant ; toute cette section est réservée au service des Cohanim et s’adresse à ces derniers. Elle ne concerne pas les autres, étant donné que le reste du peuple n’approchait pas les offrandes. Or, le Korban Toda concerne tous les juifs. Alors pourquoi en parle-t-on au milieu d’une Paracha qui touche les Kohanim?
=> Le rav Zonnenfeld pose une autre question à propos des termes employés par Rachi quand il évoque les événements qui exigent un Korban Toda. Il les décrit comme des miracles, alors qu’il s’agit de phénomènes naturels qui impliquent, certes, un certain risque ou un danger, mais que l’on ne considère pas vraiment comme des prodiges (ex: traverser la mer), alors pourquoi les décrire de la sorte?

Le rav Zonnenfeld répond en enseignant un principe fondamental. Quand on emploie le mot "miracle", on fait généralement allusion à un événement où les lois de la nature sont défiées. Il est alors clair que le miracle provient d’Hachem. En revanche, les événements qui ont lieu régulièrement semblent normaux et n’ont pas l’air de provenir d’en Haut. En réalité, la nature n’est pas moins prodigieuse qu’un miracle exceptionnel et dévoilé, mais puisqu’on y est habitué, on ne la considère pas comme tel. Les cas qui exigent une Korban Toda sont tous "naturels" mais ils restent, malgré tout, miraculeux.

On retrouve cette idée de remerciement pour les "miracles naturels" lors de la naissance de Yéhouda.
La guémara (Béra'hot 7b) raconte que quand Léa eut son 4e enfant, elle le nomma Yéhouda, déclarant : "Cette fois, je remercierai Hachem" (Vayétsé 29,35), et elle précise que c’est la première fois de l’Histoire qu’une personne exprima sa gratitude à Hachem.
Cette guémara surprend plusieurs commentateurs, étant donné que dans plusieurs épisodes antérieurs à celui de Léa, des personnes exprimèrent leur reconnaissance, par exemple, quand Noa’h apporta des sacrifices à Hachem en sortant de l’Arche. En réalité, jusqu’alors (jusqu’au moment où Léa fit ce remerciement), les gens apportaient des Korbanot ou exprimaient leur gratitude pour des miracles dévoilés et exceptionnels (comme la survie de Noa’h dans l’Arche durant le déluge). Léa remercia pour la naissance de son 4e enfant, chose qui ne correspond pas à un miracle dévoilé. Elle remercia toutefois comme s’il s’agissait d’un véritable prodige et c’est en ce sens qu’elle fut la première, la précurseur. C’est aussi la raison pour laquelle Rachi parle des personnes apportant un Korban Toda comme ayant vécu des miracles.

=> Le rav Yissa'har Frand explique pourquoi on parle du Korban Toda dans la paracha Tsav et non dans la paracha Vayikra (avec les autres korbanot individuels) :
"Les Cohanim ont besoin d’une exhortation particulière concernant les "miracles naturels". La michna (Pirké Avot 5,5) affirme qu’il y avait des miracles tous les jours au Temple. Les mouches ne s’approchaient jamais des animaux abattus, le vent ne faisait jamais vaciller la colonne de fumée montant de l’Autel, ...
Ils vivaient dans les miracles. Or, quand on voit des prodiges quotidiennement, on s’y habitue, le miracle devient une routine, il fait partie de la vie. Et l’on risque de ne même plus les apprécier.
C’est la raison pour laquelle les lois du Korban Toda se trouvent dans la paracha de Tsav. Nous avons tous besoin de ce rappel, de nous souvenir que la Providence divine est un miracle, une véritable Intervention Divine, quand bien même elle est manifeste au jour le jour. Et les Cohanim qui en voyaient tous les jours avaient d’autant plus besoin de ce rappel. Voilà pourquoi le Korban Toda est mentionné dans la paracha Tsav, qui vise principalement les Cohanim".

-> Le récit suivant illustre bien cette idée.
Un homme vint voir le rav Chakh un an après son mariage, juste après la naissance de sa première fille, lui demandant s’il devait organiser un kiddouch pour célébrer l’événement.
Le rav Chakh lui répondit : "Supposons que vous ayez été mariés depuis 8 ans et que pendant toute cette période, ta femme était restée stérile ; qu’après toute cette attente, elle soit tombée enceinte et qu’elle ait eu une petite fille! Auriez-vous organisé un Kiddouch dans ce cas de figure? Bien évidemment! Et là, Hachem vous a épargné 7 ans d’attente et de frustration, d’angoisse et de soucis! Ne devriez-vous pas exprimer votre immense gratitude?"
=> Le rav Chakh enseignait par là une leçon de taille : il ne suffit pas de voir le miracle quand une femme a un enfant après plusieurs années d’attente, même un an après son mariage, la naissance d’un enfant est prodigieuse.

[ainsi sachons remercier Hachem : certes pour les miracles apparents qui nous arrivent, mais surtout lorsque pris dans la routine de la vie nous bénéficions de miracles "cachés" dans la routine, dans la "normalité" de la vie.
D'une certaine façon les miracles "anormaux" ne sont là que pour nous réveiller aux miracles "normaux", et alors notre vie devient tellement plus belle car on apprécie la "main" d'Hachem, Sa Présence, derrière toute chose.
Plus on a d'occasion de remercier Hachem, plus Il nous donne d'occasions nouvelles de le remercier.
En ce sens, dans le modim de la répétition de la Amida, nous disons : "modim chéana'hnou modim la'h" (nous Te remercions de pouvoir Te remercier!).]

"Ne mangez pas quelconque de sang, que ce soit d'un mammifère ou d'un oiseau, où que vous viviez.
Toute personne qui mangerait du sang, son âme sera retranchée de son peuple" (Tsav 7,26-27)

-> L'interdiction du sang est l'une des plus faciles à observer car la tentation est faible.
Si telle est la récompense pour un commandement facile, on peut imaginer celle que l'on reçoit lorsqu'on se garde des relations interdites et d'autres fautes pour lesquelles on éprouve un grande désir.
L'homme qui se garde de ces péchés sera largement rétribué car leur observance exige une lutte acharnée contre ses désirs.

Hachem nous a interdit de consommer du sang pour 4 raisons :
1°/ Les parties du sacrifice offertes sur l'autel étaient la graisse consumée et le sang aspergé sur ses parois. Etant donné que ces parties "appartiennent" à l'autel, Hachem a ordonné qu'elles ne soient pas consommées.

2°/ Le sang représente l'âme, comme il est écrit : "Car le sang est l'âme" (Dévarim 12,23).
Hachem nous a permis de consommer le corps et non l'âme d'un animal.
Il avait ordonné à Adam de ne pas manger de créatures vivantes mais de se nourrir de végétaux.
Cependant, comme Noa'h sauva toutes les créatures de la destruction, Hachem lui permit de manger leur chair.
L'âme de l'animal reste interdite, et donc son sang également.

3°/ La vie du corps dépend du sang. Par conséquent, si un homme en consomme, son corps devient semblable à celui d'un animal.
Il devient grossier et insensible. Il risque d'adopter les mauvaises tendances des bêtes et de ne pas avoir pitié de ses prochains.

Hachem nous a donné la Torah pour purifier notre âme afin d'être capables de comprendre les mystères de la Torah et d'avoir pitié de nos semblables.
C'est pourquoi il nous est interdit de manger le sang d'un animal ...

4°/ A leur sortie d'Egypte, les juifs étaient plongés dans les pratiques occultes des égyptiens.
Par exemple, ils emplissaient un bol de sang autour duquel se rassemblaient des démons (chédim).
Lorsqu'ils voulaient prédire l'avenir, ils buvaient de ce sang.

On trouve ainsi juxtaposer ces 2 commandements : "Ne faites point de repas près du sang ; ne vous livrez pas à la divination ni aux présages" (Kédochim 19,26)
Pour nous séparer des pratiques païennes, Hachem nous interdit de consommer le sang et nous enjoint de l'asperger sur l'autel pour expier nos fautes.

[Méam Loez - Tsav 7,26-27]

Le Korban Toda (sacrifice de remerciement) était apporté comme moyen pour remercier Hachem après avoir vécu personnellement une délivrance miraculeuse.

Mais si quelqu'un a une vie normale : lui et sa famille sont en bonne santé, bénis en subsistance et en joie, n'en devrait-il pas moins être redevable en remerciements à Hachem pour toute la souffrance dont Il le dispense?

[Rabbi El'azar Mena'hem Mann Shach]

[ex: au lieu d'attendre des années pour avoir un enfant, tu l'as eu tout de suite! Soit on se dit c'est la nature, c'est normal ; soit on remercie encore davantage D. de ne pas nous avoir fait attendre longtemps en souffrances!

=> On doit certes remercier Hachem lorsqu'Il nous sort de galère, mais nous devons encore plus le remercier lorsque tout va bien!]

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-> "Celui qui offre son sacrifice de Chelamim à Hachem amènera son sacrifice à Hachem en Chelamim" (Tsav 7,29)

=> Ce verset semble se répéter?

En fait, on peut expliquer qu'il vient apporter une bénédiction et une sorte de promesse à l'homme. Celui qui apporte un sacrifice de Chelamim, qui vient essentiellement pour louer et remercier Hachem, recevra la bénédiction de pouvoir mériter d'apporter en d'autres occasions d'autres sacrifices de Chelamim.
Que "celui qui offre son sacrifice de Chelamim" puisse recevoir la bénédiction et "amènera" à d'autres reprises "son sacrifice à Hachem en Chelamim".
[Dvach vé'Halav]

"Un feu continuel brûlera sur l'Autel (mizbéa'h), il ne devra pas s'éteindre" (Tsav 6,6)

-> C'est une ségoula pour échapper aux mauvaises pensées, que de réciter ce verset, qui est en hébreu : "éch tamid toukad al amizbéa'h lo ti'hbé".

Ce conseil a été transmis à rabbi Moché Cordovéro, par Eliyahou haNavi lui-même, mais dans sa grande humilité, il a choisi de cacher cette source.
[le Chla haKadoch]

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Selon le Ktav Sofer, on peut trouver une allusion à cela dans le verset lui-même :
-> "un feu continuel brûlera sur l'Autel" = l'Autel symbolise l'homme, car c'est avec la poussière de la terre, issue de l'endroit même du mizbéa'h, que D. façonna l'être humain.
Et sur cet Autel incarné par l'homme, "un feu [ardent d'enthousiasme, de désir de respecter les mitsvot] brûlera" ...

Lorsqu'une personne veut se purifier, D. la soutient et l'encourage dans cette voie, et lorsqu'elle se sanctifie ici-bas (un feu de sainteté brûlant en elle), on la sanctifie depuis les Cieux, avec le feu de l'Autel (mizbéa'h) céleste.

[ainsi, dans le cas d'une mauvaise pensée, si le feu de désir de pureté ne s'éteint pas, alors D. nous viendra en aide en amenant un feu qui va consumer ces mauvaises pensées!]

"[L'offrande de farine] est éminemment sacrée (kodech kodachim - קֹדֶשׁ קָדָשִׁים), comme l'offrande de faute ('hatat) et l'offrande de délit (acham)" (Tsav 6,10)

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que lorsqu'une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.

Ainsi, concernant ces sacrifices apportés pour expier les fautes, la Torah écrit :
- "kodéch" (saint) = le korban purifie, efface l'impact de nos fautes ;
- et également "kodachim" = il s'agit des mérites supplémentaires qui viennent s'y ajouter grâce à la téchouva par amour.

[Kli Yakar]

=> La téchouva nous permet de passer en un instant, de tout sale spirituellement, à tout pur et pleins de mérites! Du statut de pécheur à celui de "éminemment sacré"!
D'ailleurs, selon la guémara (Béra'hot 34b), la téchouva élève tellement que : "Les justes parfaits ne peuvent se tenir où se tiennent les repentis".

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[une explication du fait que nos Sages sont jugés avec une grande précision, sur des fautes extrêmement fines (de l'épaisseur d'un cheveu)est puisque toute faute peut se transformer en mérites, alors Hachem par amour pour les Sages va prendre même les minuscules miettes, pour que rien ne leur soit perdu pour leur éternité!]

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-> "C'est un (sacrifice) saint des saints, comme le 'Hatat (sacrifice expiatoire) et le Acham (offrande de délit)" (Tsav 6,10)

-> Le 'Hatat et le Acham, qui sont des sacrifices liés à des fautes, sont appelés ''saints des saints'', alors que les Chelamim et la Ola, qui sont des sacrifices volontaires offerts par un homme n'ayant pas fauté, ont une sainteté plus légère. Pourquoi cette différence?

C'est que les sacrifices offerts suite à une faute implique que l'homme qui les apporte ait regretté sa faute et s'en soit repenti. Or, un homme qui se repent sincèrement s'élève à un niveau spirituel qui dépasse celui du Juste complet. C'est pourquoi ces offrandes ont le niveau de sainteté le plus haut, lié à la grandeur du niveau de l'homme qui s'est repenti.
[Abravanel]