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+ Origine de la débauche de Zimri (paracha Balak) :

Comment comprendre que Zimri ben Salou, chef de la tribu de Chimon, un érudit éminent et très âgé, puisqu'il avait 250 ans au moment des faits, en soit arrivé à une telle débauche et à un tel niveau de provocation en s'unissant à la princesse étrangère Kozbi en présence de Moché, Aharon et de tout le peuple?

La guémara (Sanhédrin 82a) explique son attitude :
"Les membres de la tribu de Chimon se rendirent auprès de Zimri ben Salou et lui dirent : 'Eux jugent des affaires criminelles et toi tu demeures assis, réduit au silence!'
Qu'à fait Zimri?
Il réunit 24 000 israëlites et alla auprès de Kozbi (la princesse midianite)."

Cela signifie que "Eux" : ces jeunes érudits, qui sont loin d'avoir ton niveau et ton expérience, sont préposés aux affaires de meurtre et la vie des hommes jugés est entre leurs mains ; tandis que toi, un homme âgé érudit et expérimenté, prince de la tribu de Chimon et petit-fils de Yaakov : tu es "réduit au silence"!!
Personne ne te questionne concernant quoi faire et comment agir!!

Ainsi le discours des membres de sa tribu vont l'exciter à propos du manque de considération et d'honneur que les dirigeants manifestaient à son égard, du fait qu'ils ne lui ont confié aucune responsabilité juridique.
La réaction de Zimri, qui a alors ressenti une grande frustration sur le plan de son honneur, a été d'aller se venger et de se révolter contre tout ce qui est sacré.

La guémara (Sanhédrin 82a) poursuit : Zimri prit Kozbi, fille du prince de Midian, et se présenta avec elle devant Moché et lui demanda : "M'est-elle interdite ou permise? Et si tu dis qu'elle m'est défendue, qui t'a permis d'épouser la fille de Yitro?"

En réalité, Moché avait épousé légalement Tsipora, fille de Yitro, avant le don de la Torah, tandis que Zimri n'a pas le droit de s'unir avec la princesse midianite Kozbi, après le don de la Torah où cette union devient interdite.

=> Une personne (même très élevée), lorsqu'elle est touchée dans son honneur, dans son amour-propre, peut descendre très bas, aller loin dans le chemin du mal.

Combien de personne vexée sont prête à tout détruire (même elle même), pour peu que la personne à l'origine de ce sentiment y perde.

On peut citer l'exemple de Bar Kamtsa (guémara Guittin 56a), qui a été chassée d'une grande réception, en public et en présence de grand rabbanim.
Dans sa frustration, sa réaction a été de dénoncer les juifs auprès des autorités romaines, ce qui mena à la destruction du 2e Temple.

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+ Le désir des honneurs :

-> "D. saisit Yéroboam par son vêtement et lui dit : 'Repens-toi de tes fautes, et Moi-même, toi et (le roi David) le fils de Ychaï, nous nous promènerons ensemble dans le Gan Eden.'
Yéroboam demanda : 'Qui sera en tête?'
D. répondit : 'Le fils de Ychaï (David)'
Yéroboam répondit : 'S'il doit en être ainsi, je ne veux pas!' "
[guémara Sanhérin 102a]

-> Le Ram'hal d'enseigner :
"Il est possible que l'homme puisse refréner ses passions pour l'argent ou les autres profits (de ce monde). Cependant, l'homme est (toujours) poussé vers la recherche des honneurs, car il ne peut pas supporter de se voir inférieur à son prochain ; c'est en cela que de nombreuses personnes ont trébuché et sont allées à leur perte.
Ainsi, Yéroboam fils de Nébat n'a pas eu part au monde à venir pour avoir recherché les honneurs;"
[Messilat Yécharim - fin du chap.11]

-> Nous allons voir un développement à ce sujet du Rabbi 'Haïm Chmoulevitch (Si'ha 59).
On voit que Yéroboam est prêt à renoncer à être en compagnie d'Hachem et du roi David au Gan Eden, si pour cela il doit être en 2e position.
Mais, plus que cela ...

Il est écrit : "Moi, toi et le fils de Ychaï ", ce qui implique qu'il devait avoir la 1ere position devant le roi David.
Alors pourquoi pose-t-il juste ensuite la question : "Qui sera en tête?"
C'est qu'il veut entendre explicitement d'Hachem Lui-même, qu'il sera bien en 1ere place, bien qu'il le sache déjà, et tout cela pour augmenter son honneur.

En réponse à cette démarche, D. l'amoindrit et répond : "Le fils d'Ychaï sera en tête", selon le principe : "Quiconque poursuit la gloire (ou les honneurs), la gloire le fuit" (guémara Erouvin 13b).

Suite à cela, il a préféré renoncer à son monde futur plutôt que de se sentir inférieur à son prochain ("S'il en est ainsi, je refuse!).

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-> "Celui qui dans sa jeunesse a poursuivi un peu les honneurs, il le poursuivra avec plus d'avidité dans sa vieillesse"
[Rabbi Yéhouda Leib 'Hasman - le Hagril]

Au moment de la vieillesse d'un homme, où ses volontés et ses désirs de ce monde s'affaiblissent, en parallèle la recherche des honneurs s'amplifie et se renforce naturellement.

=> Il faut avoir cela à l'esprit et essayer de s'améliorer le plus tôt possible dans ce domaine, car sinon cela n'en sera que plus difficile par la suite.

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+ La sensibilité aux honneurs dans le monde à venir :

-> Il faut s'éloigner du plaisir attaché aux honneurs, et ce même dans le ciel, comme le rapporte l'histoire suivante :

"Lorsque Rabbi Yéochoua ben Lévi entra au Gan Eden, Rabbi Chimon bar Yo'haï lui demanda : 'Un arc-en-ciel t'est-il apparu durant ta vie (sur terre)?'
Rabbi Yéochoua ben Lévi répondit : 'Oui'.
Rabbi Chimon lui dit : 'Alors tu n'es pas le fils de Lévi'

En fait aucun arc-en-ciel n'est apparu de son vivant, mais Rabbi Yéhochoua ben Lévi a pensé qu'il ne fallait pas s'en attribuer le mérite."
[guémara Kétouvot 77b]

L'arc-en-ciel est un signe qui annonce que le monde ne sera pas détruit par un nouveau déluge, bien que la génération où il apparaît l'ait mérité.
Mais, s'il existe un véritable juste (tsadik) dans une génération, le monde sera pardonné de la destruction grâce à son mérite et l'apparition de l'arc-en-ciel deviendra alors inutile.
D'où la question de Rabbi Chimon à Rabbi Yéhochoua.

-> "Il existe des générations qui n'auront pas besoin du signe (de l'arc-en-ciel), car y vivait un juste parfait, telle la génération du roi 'Hizkiyahou et celle de Rabbi Chimon bar Yo'haï." (Rachi - Béréchit 9,12).

=> Lorsque Rabbi Chimon bar Yo'haï pose la question à Rabbi Yéhochou, ce dernier ne veut pas s'attribuer le mérite de l'absence de l'arc-en-ciel.
Cela prouve que même dans le monde à venir, la notion d'honneur existe et Rabbi Yéhochoua s'est efforcé de le fuir autant que dans ce monde-ci.

[Il lui était permis de ne pas dire la vérité, comme il est permis à un érudit de dire qu'il n'est pas compétent dans un traité de guémara ou dans un thème étudié, bien qu'il le soit, dans un soucis sincère de refuser les honneurs et de faire preuve d'humilité]

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-> L'honneur se dit en hébreu : kavod (כָּבוֹד), mot qui peut se lire aussi : kavéd (lourd).
A titre personnel, on doit s'éloigner des honneurs, mais on doit en témoigner à autrui, en faisant qu'il soit "lourd" (kavéd), qu'il est du poids à nos yeux et à ceux des autres.

On doit s'efforcer à se focaliser, à zoomer sur les qualités appréciables et les bons comportements d'une personne, et à dézoomer sur le reste.
Honorer autrui, c'est profiter de chaque occasion pour qu'il soit plus lourd, appréciable à nos yeux, en mettant un avant quelque chose de positif de lui.

Bien qu'à titre personnel on doit les éviter, il est dans la nature de chaque personne d'avoir besoin d'honneurs (je suis quelqu'un de bien!).
Ainsi, il ne faut pas hésiter à arroser de mots et d'expressions de considération autrui, car à l'image d'un plante qui a besoin d'eau pour être au top de sa forme, il en est de même pour l'être humain.
Honorer autrui, c'est lui donner de la vie, de l'oxygène, qui va lui permettre à son tour d'illuminer son entourage.

-> Honorer son rav ou ses parents, au-delà de la mitsva, c'est permettre que les messages qu'ils vont nous transmettre vont avoir beaucoup plus d'importance à nos yeux, car c'est une personne importante qui nous les délivre.

-> Par moment, il faut savoir se témoigner de l'honneur, en se disant par exemple : "Comment moi, qui suis une personne importante, bien (fils de D., ...), je peux me laisser aller à la faute, à perdre mon temps, à faire du lachon ara, ... Cela n'est pas digne de mon rang!! "

-> Il ne faut pas que notre honneur nous empêche de progresser dans la vie, comme par exemple : la peur de poser des questions lorsque l'on a mal compris un passage en Torah, en craignant de passer pour une personne de faible niveau, ou bien le fait d'éviter d'étudier avec une personne car elle ne correspond pas à son honneur, ...

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-> "Pourquoi Hachem est-il appelé le Roi de l'honneur (mélé'h hakavod)?
Car Il partage Son honneur avec ceux qui Le craignent."
[midrach Bamidbar rabba 15,13]

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+ Rav Kahana vendait des paniers (contenant des objets de couture) lorsqu'une courtisane lui fit des avances séductrices.
Rav Kahana lui dit : Je vais me préparer.
Il monta alors sur le toit et se jeta vers le sol.
Le prophète Eliyahou survint, saisit rav Kahana et lui dit : "Tu m'as dérangé en me faisant parcourir 400 parsa (environ 1 600km) pour te sauver!"
Rav Kahana répondit : "Qu'est-ce qui m'a valu cette épreuve? N'est-ce pas la pauvreté!"
Alors Eliyahou haNavi donna à rav Kahana une bourse remplie de dinars (d'or).
[guémara Kiddoucin 40a]

=> Pourquoi Eliyahou haNavi a-t-il transmis à rav Kahana cette grande somme d'argent? Rav Kahana était-il autorisé à utiliser cet argent?

-> Rav Kahana était la réincarnation de Pin'has et la courtisane était la réincarnation de la princesse étrangère Kozbi.
Cette dernière a désiré faire trébucher rav Kahana, pour venger son assassinat par Pin'has qui avait agi avec des intentions pures par Kiddouch Hachem.
C'est pourquoi, c'est Eliyahou haNavi, qui est la réincarnation de Pin'has, qui est venu sauver rav Kahana.
Comme un père, Eliyahou (1er guigoul), est venu s'occuper de la parnassa de son fils [rav Kahana] (2e guiguoul) en lui faisant bénéficier de cette grande somme d'argent.
['Hida - dans Péta'h Enaïm]

-> Si Eliyahou haNavi avait donné à rav Kahana ce coffret de pièces d'or obtenu par une action miraculeuse, rav Kahana n'aurait pas été autorisé à profiter de cet argent, d'après la guémara (Taanit 24b), selon laquelle on ne peut pas profiter d'un miracle.
Dans notre récit, Eliyahou haNavi a en fait indiqué à rav Kahana l'emplacement où un coffret de pièces d'or était enfoui sous terre.
Rav Kahana a récupéré lui-même ce coffret de grande valeur qui était sans propriétaire, et a pu ainsi s'enrichir et profiter de cet argent qui n'était pas le fruit d'un miracle.
[Ben Ich 'Haï - guémara Kidouchin 40a]

"[Telle est] la parole de celui qui entend les paroles de D. et qui connaît l'esprit du Très-Haut" (Balak 24,16)

-> "S'il ne savait même pas ce que pensait son ânesse, comment pouvait-il savoir ce que D. pensait?
L'expression ("connait l'esprit du Très-Haut") enseigne qu'il savait déterminer le moment précis où D. se met en colère."
[guémara Béra'hot 7a]

La personnalité de Bil'am est pleine de contradictions ...

-> Nos Sages disent : "Le verset : 'Il ne s'est pas levé en Israël de prophète semblable à Moché' (Dévarim 34,10) veut dire que, dans le peuple juif, il ne s'est pas levé d'égal à Moché mais que, parmi les autres nations, un tel prophète s'est levé ... : il s'agit de Bil'am".
[midrach Bamidbar rabba 14,20]

-> D'autre part, Bil'am était un homme si mauvais que la michna le compte parmi les 4 personnes qui, à cause de leurs méfaits, ont perdu leur part au monde futur.
[guémara Sanhédrin 10,1 (90a)]

-> "[Celui qui possède] un oeil mauvais, un esprit arrogant et une personnalité grossière fait partie des disciples du méchant Bil'am" [Pirké Avot 5,19]
Le Maharal explique que Bil'am était plongé dans les vices et les passions ; il a tant livré son âme à son corps qu'elle ne désirait rien d'autre que de satisfaire les désirs de son enveloppe corporelle.

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-> Bil'am avait une haine dévorante contre Israël.

On peut citer par exemple :
1°/ c'est Bil'am qui avait conseillé à Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le Nil (guémara Sanhédrin 106a) ;

2°/ Quand le peuple juif a quitté l'Egypte, c'est sur le conseil de Bil'am qu'Amalek a délaré la guerre à Israël (cf. Targoum Yonatan - Balak 31,8) ;

3°/ Après que Bil'am se soit rendu compte qu'il ne pouvait convaincre D. de le laisser maudire Israël, il s'est rendu chez Balak et lui a conseillé de faire fauter les enfants d'Israël par des relations adultères et idolâtres avec les femmes moabites (cf. fin paracha Balak et début de Pin'has) ;

4°/ Même après sa mort, dans sa résidence éternelle en enfer, Bil'am reste ferme dans sa haine féroce contre Israël, comme le raconte la guémara (Guittin 57a) : avant qu'Onkelos ne se convertisse au judaïsme, il a pratiqué la nécromancie et a invoqué Bil'am pour lui demander s'il serait bon qu'il s'attache au peuple juif et à sa religion.
Bil'am lui a répondu : "Ne recherche jamais leur paix ou leur bonté!"

=> Pouquoi un tel comportement?

-> La source de cette haine se trouve dans le fait que Bil'am n'agissait pas en accord avec le haut niveau de prophétie qu'il avait atteint ; il poursuivait les passions les plus grossières.
Il n'était qu'un instrument de transmission des messages de D. aux nations, mais il n'a nullement intériorisé ses expériences prophétiques afin de progresser.

Bil'am ne pouvait accepter le fait que les juifs, malgré une perception de la prophétie inférieure à la sienne (seul Moché étant un prophète hors du commun), aient atteint des échelons de sainteté et de spiritualité supérieurs au sien.

Nos Sages décrivent : "Avant que le peuple juif ait quitté l'Egypte, toutes les nations venaient demander conseil à Bil'am.
Mais une fois qu'Israël a quitté l'Egypte, même une servante juive était considérée comme plus avisée que Bil'am.
C'est alors qu'il est devenu affligé"
[Avot déRabbi Nathan 45]

Mais, au lieu de faire des efforts pour progresser et sortir de son naufrage spirituel, Bil'am a essayé de compenser ses défauts en laissant chuter Israël jusqu'à son niveau, d'abord en essayant de les maudire puis en leur faisant commettre une faute que D. déteste (pécher avec les femmes).
Pour lui, la grandeur de ce peuple dans ce monde soulignait sa propre bassesse.
Ainsi, il décida purement et simplement de l'exterminer.

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-> Bil'am a dit : "Puisse mon âme mourir de la mort des justes et puisse ma fin ressembler à la leur" (Balak 23,10)

Bil'am a prié pour que sa mort soit semblable à celle des justes d'Israël et qu'au terme de sa vie, il soit admis comme eux dans le monde à venir.
Cela met bien en avant que d'un côté il avait une haine sans limite envers eux, mais aussi un désir intense de leur ressembler à sa mort, au moment de vérité (mais sans faire les efforts nécessaires pour y parvenir).

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-> La fin de cette paracha Balak, nous parle de Zimri, chef de la tribu de Chimon, l'un des plus grands hommes du peuple, qui s'est laissé entraîner à commettre 2 fautes capitales : l'adultère avec une princesse midianite et l'idolâtrie en rendant un culte à Baal Péor.

Comment a-t-il pu tomber en si peu de temps?

Au début, l'une des femmes moabites l'a séduit secrètement. Mais lorsque Zimri a pris conscience de son acte, il n'en a pas éprouvé de remords.
Au lieu de cela, il s'est tourné contre les hommes simples, qui bien que spirituellement inférieurs à lui, avaient résisté aux avances des femmes étrangères.
Comme il ne pouvait pas supporter le fait qu'ils avaient réussi là où lui-même avait échoué, il a renversé toutes les barrières et a passé la frontière bien gardée qui avait toujours séparé Israël des autres nations : il a été jusqu'à amener une princesse midianite à l'intérieur du camp sacré d'Israël pour chercher à entraîner les membres de sa tribu sur le chemin de ses voies perverties.

C'est un autre exemple du défaut qui entraîne l'homme à commettre de graves fautes même quand le seul bénéfice qu'il ait à en tirer soit la satisfaction malsaine de voir son prochain sombrer avec lui dans la faute.

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-> Durant toute l'histoire juive, nos pires ennemis ont souvent été des juifs qui ne pouvaient pas accepter le contraste entre leur échec personnel et la loyauté des juifs intègres envers D. et Sa Torah.
Ils ne parvenaient pas à trouver la paix tant que le reste du peuple n'était pas tombé comme eux dans le piège de l'impiété.

Ainsi, parfois, une personne dotée d'un grand potentiel, peut trébucher et, en tombant cherche à entraîner les autres dans sa chute, qui ne se rendent pas toujours compte de son état d'esprit.

-> Chez un enfant ou un adolescent en perte de vitesse, qui est plutôt démoralisé de voir les autres atteindre un niveau spirituel plus élevé que le sien, il a seulement besoin qu'on lui fasse retrouver l'estime de soi, et qu'on l'encourage à croire en sa capacité à remonter la pente.
Il a besoin qu'on lui rappelle ses qualités et qu'on le complimente.

On doit tous savoir que notre papa Hachem a toujours confiance en nous, et qu'avec une téchouva sincère, on peut redémarrer sur une nouvelle page blanche, plein d'envies positives.

Tomber c'est normal, mais justifier notre chute ou le fait de ne pas se relever, en amenant d'autres dans notre situation, c'est inaceptable.
La force d'un juste c'est de se relever, en faisant téchouva et en cherchant à s'améliorer de ses échecs, et non une personne qui cherche à nier, justifier cette chute en s'en dédouanant.

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-> "Parole de ... celui qui connait l’Esprit Supérieur" (Balak 24,16)

Nos Sages enseignent que chaque jour, Hachem éveille Sa Colère pour la durée d’un instant. Ce court moment de courroux est nécessaire pour le bon équilibre et la bonne marche du monde. Il s’agit de tempérer l’abondance de bonté par un peu de rigueur, instaurant une mesure de crainte nécessaire pour l’équilibre du monde.
Mais Bilaam connaissait cet instant de colère et il voulait maudire le peuple Juif à ce moment précis. Seulement, ces malédictions prononcées à ce moment critique auraient eu une grande force et auraient pu causer de grands dégâts pour le peuple juif, D. Préserve. Ainsi, Hachem réalisa un miracle extraordinaire et n’éveilla pas cette Colère pendant toute cette période.
=> Mais on peut s’interroger. Pourquoi avoir eu besoin de modifier la structure même du fonctionnement du monde en n’éveillant pas cette colère? Il aurait été plus simple d’empêcher Bilaam de maudire le peuple Juif à ce moment-là. Hachem aurait pu par exemple le faire plonger dans un sommeil profond à cet instant de colère, ce qui aurait été apparemment plus simple.

-> Le Sabba de Kelm explique qu’Hachem voulait montrer Son Amour pour Israël. S’Il avait empêché Bilaam de maudire à cet instant, cela aurait signifié comme s’il était possible de nuire à Israël et que pour préserver le peuple juif, Hachem a dû empêcher le racha de faire ce mal. Comme s’il y avait quelque chose à craindre et qu’il fallait empêcher.
Mais Hachem voulait montrer à Son peuple qu’il n’y a rien à craindre. Aucune créature ne peut porter atteinte à Israël. Pour bien montrer cela, Hachem laissa Bilaam en possession de toutes ses forces et le laissa réaliser sa volonté jusqu’au bout. Ce dernier se prépara à maudire Israël et prit la parole pour proférer ses malédictions précisément au moment critique de cet instant de colère. Et en fin de compte, non seulement Hachem changea la constitution du monde en n’éveillant pas Sa Colère, mais en plus Il transforma ses malédictions en bénédictions.

Par-là, Hachem voulait montrer définitivement que le peuple Juif n’a rien à craindre. Même si les réchaïm tentent de nuire à Israël et que toutes les conditions sont réunies pour qu’ils réussissent, Hachem fera échouer leurs plans. Il n’y aura même pas d’utilité de les empêcher d’agir, car en fait, il n’y a rien à redouter.
Au contraire, Hachem veut montrer qu’on peut même les laisser aller au bout de leurs projets. En fin de compte, ils se rendront compte que toutes leurs tentatives ont été vaines et que personne ne peut atteindre Israël du fait même de la constitution des choses.

"Le Cohen regardera après que la tâche fut lavée, et voici que la plaie (נֶּגַע) n'a pas changé d'aspect et la tâche ne s'est pas étendue, elle est impure" (Tazria 13,55)

"Il déclama sa parole et dit : discours de Bil'am fils de Béor et discours de l'homme à l'oeil crevé" (Balak 24,3)

-> Rabbi Its'hak Eïsik de Karits (Brit Kéhounat Olam) enseigne :
Il est écrit dans le Séfer Yétsira (2,4) : "Il n'y a pas plus haut dans le bien que le ענג (onèg - délice) et il n'y a pas plus bas dans le mal que le נגע (néga - plaie)." [cela peut également faire allusion à une notion d'infection, de blessures, de tâches ou de dommages.]

Les lettres du mot ענג (délice) sont les mêmes que celles du mot נגע (plaie).
Lorsque l'homme sert Hachem, son acte s'apparente au ענג (délice) mais lorsqu'il faute, son acte s'apparente au נגע (plaie).
L'homme devra donc se repentir complètement afin d'inverser les lettres de נגע (plaie) en ענג (délice).
Ainsi, la Torah nous fait cette allusion : [verset ci-dessus]
- "Le Cohen regardera après que la tâche fut lavée" = le Cohen constate le dégât causé par la faute de l'homme qui nécessite un repentir pour nettoyer cette tâche ;
- "Et voici que la plaie n'a pas change d'aspect" = il n'a toujours pas inversé la lettre ע du mot ענג.
- "Elle est impure" = car il ne s'est pas encore repenti comme il convient.

-> Le Tsor ha'Haïm (Balak) enseigne :
Nous pouvons ajouter que la différence fondamentale entre les deux termes se résume à la place que va prendre la lettre ע (ayin) qui signifie littéralement l'œil (עיו).
Ceci fait allusion au regard porté par l'œil de l'homme. S'il utilise son œil spirituel, son œil de sagesse, il pourra concrétiser la parole de nos Sages : "Quel est l'homme sage? Celui qui voit l'avenir car il devra finalement rendre compte et c'est ce qui l'empêche de fauter" (Tamid 32a).
Ainsi, sa vie est un ענג (délice) car avant chaque acte, il analysera et percevra la finalité en plaçant la lettre ע (ayin) au début du mot.
A l'inverse, si l'homme faute, il utilise son œil à des fins néfastes et par conséquent la lettre ע (ayin) va se placer à la fin du mot pour devenir נגע (plaie).

D'après ce que nous ont enseigné nos Sages, il se trouve donc que chaque fois que l'homme faute et tombe sous l'emprise de son mauvais penchant, c'est parce qu'il n'a pas su placer la lettre ע (ayin) au début du mot ענג (délice) en faisant preuve de sagesse et en percevant la finalité de ses actes, en d'autres termes la mort. [guémara Baba Batra 16a]
Ainsi, lorsque le moment est venu pour l'homme de quitter ce monde, l'ange de la mort se présente "rempli d'yeux" de toutes les lettres y = Ain (qui signifie "cil") qu'il n'a pas utilisées pour se rappeler qu'il devait faire de sa vie un ענג (délice) pour l'éternité.

D'après ceci, nous pouvons expliquer les paroles de nos Sages (guémara Baba Métsia 107b) :
"Hachem écartera de toi toute maladie" (Ekev 7,15). Rav a enseigné qu'il s'agit du mauvais oeil.
La guémara explique que Rav avait la capacité de déterminer, en passant devant les tombes, la cause de la mort de chaque défunt et il déclara : "99% des gens décèdent à cause du mauvais œil, et un pour cent décède d'une mort naturelle".

Nous pouvons expliquer d'après notre enseignement que 99% des morts du "mauvais œil" n'ont pas utilisé leur œil (עיו) pour établir un bon regard, c'est-à-dire celui tourné vers le futur qui est comparable au ענג (délice) mais l'ont utilisé à mauvais escient ce qui est comparable au נגע (plaie) qui mène à la mort.
Ainsi, c'est la raison pour laquelle l'ange de la mort se présente rempli de yeux au mourant, comme il est rapporté dans la guémara (Avoda Zara 20b) :
"Les Sages ont enseigné à propos de l'ange de la mort qu'il est rempli de yeux.
Au moment où le malade doit mourir, l'ange de la mort se tient debout au-dessus de sa tête. Ce dernier tient dans sa main une épée à l'extrémité de laquelle une goutte de poison est suspendue.
Lorsque le malade voit l'ange de la mort, apeuré, il ouvre la bouche et y reçoit la goutte de poison, ce qui le fait mourir. Le poison va le putréfier et sa face va devenir verdâtre."

D'après ceci, voici comment comprendre la prophétie de Bilaam concernant Amalek : "Il vit Amalek et dit : Amalek est le premier des peuples et sa fin sera une destruction éternelle" (Balak 24,20).
La force du peuple d'Amalek provient du mauvais penchant qui fait tomber les hommes sous son emprise en détournant leurs yeux pour qu'ils ne voient pas la finalité.
Ceci se trouve en allusion dans son nom Amalek (עמלק) dont les lettres forment aussi le terme : ע מלק qui signifie littéralement : la lettre "Ayin fut arrachée" car le mauvais penchant arrache la lettre ע qui représente l'œil à l'homme pour l'empêcher de regarder l'avenir.
C'est le sens du verset : "Amalek est le premier des peuples" = c'est le mauvais penchant qui fait tomber l'homme sous son emprise dès le début en lui montrant seulement le début de ses actions, de ses fautes, qui paraissent comme des délices.
Il lui fait oublier qu'il devra rendre des comptes devant le Roi de tous les rois Hachem.

=> Cependant, la Torah nous explique comment nous renforcer face à Amalek : "Sa fin sera une destruction éternelle" (Balak 24,20) = lorsque nous portons un regard au loin, plus seulement sur l'instant présent mais sur la portée de nos actes, nous affaiblissons Amalek.

A présent nous comprenons pourquoi la Torah surnomme Bilaam : "l'œil crevé" (Balak 24,3).
Au lieu de prévenir les nations du châtiment sévère qui les attend si elles continuent leurs transgressions (en tant que prophète des nations, à l'égal de Moché chez les juifs), Bilaam détériora les peuples davantage en leur donnant pour conseil de faire fauter Israël par la débauche.
Cependant, il nous incombe à nous peuple d'Israël d'appliquer le conseil du plus sage de tous les hommes, le roi Salomon : "L'homme sage à ses yeux dans la tête" (Kohélet 2,14) = nous devons tourner notre regard vers l'avenir, depuis les prémices de nos actes jusqu'à leur aboutissement afin de voir s'accomplir la promesse faite par le prophète Yéchayahou : "Et ils verront de leurs propres yeux, Hachem retourner à Tsion" (Yéchayahou 52,8).

+ "Quand les Bnei Israël sont descendus en Égypte, ils se sont comportés avec pudeur : chaque personne vivait dans sa propre tente, comme le dit le verset (Chemot 1:1): "Chaque homme et sa famille sont venus."
Ni Réouven ne regardait la femme de Chimon, ni Chimon ne regardait la femme de Réouven.
Chaque homme vivait pudiquement dans sa propre tente.

Même lorsque la population d'hommes était de 600.000 dans le désert, pas un seul homme ne plaça l'ouverture de sa tente en face de l'ouverture de la tente de son prochain."

(Yalkout Chimoni - Balak)

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Un des plus grands maîtres du moussar était le Rav Eliyahou Lopian, qui a enseigné la Torah pendant plus de 70 ans en Europe et en Israël.
Un de ses élèves a été invité à un mariage où les lois de la pudeur ne seraient pas respectées.
Il demanda au Rav Lopian s'il pouvait aller au mariage.
Lorsqu'il lui demanda ce qu'il allait faire à propos de l'absence de tsniout, l'élève lui répondit que la vue de femmes impudiques ne le touchait pas.
Sans un mot, le Rav Lopian chercha un livre de Téhilim et commença à prier.
"Rav, que faites-vous?" demanda l'élève.
Son maître lui répondit : "Je suis âgé de 86 ans et je suis aveugle d'un œil, et je suis toujours touché car c'est la nature humaine.
Vous êtes jeune et dans la fleur de l'âge, si vous n'êtes pas concerné par des vues impudiques, alors peut-être que vous êtes malade. Je dis des Tehilim pour votre rétablissement!"

"Bilam se leva le matin ; il dit aux princes de Balak : "Allez [retournez] dans votre pays!" (Balak 22,13)

Pourquoi s'est-il empressé de les renvoyer chez eux, dès le matin?

Le Or ha'Hayim explique que Bilam était tellement mauvais et cupide, qu'il s'est dépêché de congédier les émissaires de Balak tôt le matin, avant le moment du petit déjeuner.
Il craignait qu'ils ne restent en ville, et de devoir ainsi leur offrir un repas.

Bobo au pied …

“L’ânesse vit l’ange de D., elle se serra contre le mur et elle serra le pied de Bil’am contre le mur, et il continua à la frapper” (Balak 22,25) 

Pourquoi est-ce que D. l’a blessé spécialement aux pieds?

1°/Il y a un dicton qui dit : “Shéker en lo raglayim” (le mensonge n’a pas de pied).
En hébreu le mot Shéker/mensonge s’écrit : שקר, les lettres ont soit un support unique (pour la 1ere et dernière) ou soit sont déséquilibrées (celle du milieu a un support plus long que l’autre).
Le contraire du mensonge, c’est le émet/vérité, et s’écrit : אמת.
Les 3 lettres ont toutes 2 supports, sorte de 2 pieds sur le sol.
Ainsi, avec la vérité ont tient solidement et éternellement sur 2 pieds/supports.
Mais en ce qui concerne, le mensonge, ont peut tenir, uniquement sur 1 pied/support, et cela pas pendant très longtemps.

Par ailleurs, on remarque que le mot émet/vérité possède 3 lettres, qui sont dans l’ordre la 1ere de l’alphabet (א), la lettre du milieu (מ) et enfin la dernière (ת).
En effet, quelque chose de vrai et vrai du début à la fin.

2°/ Rashi rapporte dans son explication (v.28) que D. en écrasant le pied (= רגל /réguel) de Bil’am, fait allusion au mérite du peuple juif qui célèbre les 3 fêtes de pèlerinage (régalim).
Ainsi, on voulait lui signifiait : “tu veux exterminer ce peuple, qui se rend 3 fois par an à pied à Jérusalem. Malgré leur nombre considérable, personne n’a ressenti un manque de place, alors que dans ton cas, même en cheminant tout seul, tu te trouves à l’étroit [v.26 : "un lieu étroit"]. Ton réguel/pied s’écrase face à leur régalim/3 fêtes de pèlerinage. Tu perçois ainsi la différence entre le peuple juif et les autres nations”.

Pour la petite histoire, la "barrière de chaque côté" (v.24 - Rashi : "c'était une simple barrière de pierres") est l'alliance que Yaakov a scellé avec Lavan (1).
Bila'm, l'arrière petit-fils de Lavan, fut le 1er à outrepasser cette alliance en essayant de faire du mal aux descendants de Yaakov.
Ce sont donc les pierres qui le punirent les 1eres : l'ânesse écrasa le pied de Bil'am contre la barrière de pierres, ce qui le rendit boiteux.

Cette "barrière de chaque côté" représente aussi le cadre qui doit gérer notre vie afin de rester sur le bon chemin, et ce quel que soit les tentations/envies à gauche ou à droite.

(1) Paracha Vayétsé ch.31;v.52 : "Témoin soit ce monticule et témoin soit ce monument que je ne dépasserai pas vers toi ce monticule, ni toi ne
dépasseras vers moi ce monticule et ce monument, pour le mal".

Source : "védibarta bam" du Rabbi Moshe Bogomilsky

Et les jours de tristesse deviennent des jours de joie …

“Balak dit à Bil’am : “c’est pour maudire (= לקב /lakov) mes ennemis que je t’ai appelé, et voici que tu les as bénis avec insistance par 3 fois” ” (Balak 24,10)

Le Chla aKadoch trouve dans le mot לקב /lakov (valeur numérique = 132), une allusion aux jours où on ne lit pas les supplications et qui sont au nombre de 132 jours sur 354 (nombre de jours de l’année dans le calendrier juif/lunaire).
On lit les supplication 222 jours dans l’année.

Balak voulait obtenir que les 132 jours où on ne lit pas les supplications se transforment en des jours de détresse.
D’où l’expression : “c’est pour maudire/lakov mes ennemis ...”, = “je t’ai appelé pour transformer les 132 jours (= lakov), qui sont des jours de miséricorde et de joie (ne nécessitant pas les supplications, comme Shabbath, les fêtes, ...) en journées de détresse”.
La suite du verset : “... et voici que tu les as bénis/bérar’heta baré’h” = "et voilà que tu as transformé les 222 jours de supplications (jours de détresse) en jours de joie".
Le mot baré’h a pour valeur numérique : 222.

Source : "guévourot aTorah" du rav Gabriel Cohen

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-> "Balak dit à Bilam : que m'as-tu fait! C'est pour maudire mes ennemis que je t'ai pris et voici que tu les a bénis" (Balak 23,11)

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché hachalem 112b) écrit :
"j'ai entendu d'un grand sage qui disait au nom du "'Hessed léAvraham" qu'une année contient 354 jours (d'après le calendrier lunaire).
Durant 222 jours nous disons les supplications car ce sont des jours de rigueur, tandis que durant 132 jours, nous ne mentionnons pas les supplications car ce sont des jours de miséricorde."

Ces enseignements doivent être approfondis d'après le sod. Les Sages de la guémara (Sanhédrin 105b) nous rapportent : "A travers la bénédiction de Bilaam le racha, nous pouvons comprendre quelles étaient ses intentions et les malédictions qu'il voulait nous infliger et qui furent finalement inversées en bénédiction."
En effet, Balak a demandé à Bilaam de maudire Israël par 132 malédictions qui correspondent aux 132 jours de miséricorde de l'année où le peuple juif ne mentionne pas les supplications afin que même ces jours-là soient dominés par la pleine mesure de rigueur, s'ajoutant aux 222 jours de rigueur existants.
Cependant Hachem inversa la malédiction en bénédiction et par conséquent les 222 jours en question sont devenus des jours de miséricorde s'ajoutant aux 132 jours déjà existants!
Et c'est le sens des mots du verset לקב (lakov - maudire) qui a une valeur numérique de 132 et sera changé par ברך (bénis) qui a une guématria de 222 correspondant aux 222 jours de l'année restant.

Panneau d’interdiction de maudire …

“Comment puis-je maudire? D. n’a pas maudit.” (Balak ch.23 ; v.8)

Quelle preuve a Bil’am pour dire que D. n’a pas maudit les juifs?

Dans le désert, les tribues étaient divisées en 4 groupes, ayant chacun sa bannière :
- celui de Yéhouda.
Sur la bannière, il y avait la 1ere lettre de chacun des 3 patriarches : Avraham (אברהם), Yit'hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ), soit : le א, le י et le י
- celui de Réouven, où il y avait la 2e lettre de chacun des 3 patriarches.
- celui de Ephraïm, où il y avait la 3e lettre de chacun des 3 patriarches.
- celui de Dan, où il y avait la dernière lettre de chacun des 3 patriarches.

Le nom Avraham a 1 lettre de plus que les autres noms, ainsi 1 lettre de son nom n'était pas présente sur les bannières : la lettre hé. Cette lettre planait au-dessus du camp des Bnei Israel et les protégeait en permanence.

Pourquoi sur la bannière de Dan, on ne continue pas en suivant l'ordre et en prenant la 4e lettre des 3 noms?
On aurait ainsi les 3 lettres : le ה, le ק et le ב, et la lettre mém planant sur le camp des juifs.

D. n'a pas demandé de procéder ainsi, car les lettres de cette bannière pourraient alors former le mot קַבָּה (kava = maudire).

Ainsi, quand Bil'am arriva et vu les bannières du peuple juif, il a compris, à partir de ces lettres, que D. ne voulait pas que toute forme de malédiction puisse s'attacher au peuple juif.
Par conséquent, il dit a Balak : "Comment peux-tu attendre de moi que je les maudisse?".

[ Le Ohèv Israël - se basant sur un Yalkout Réouvéni

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-> Le Béra'h Moché donne une autre explication sur la présence du hé planant sur le camp.
Selon le Yétev Lev, Hachem a ajouté un hé à Avram (אברם) pour séparer le אב (père - av) du רם (orgueil - ram).
Le hé est la lettre qui lorsqu'elle est écrite pleinement a la guématria la plus petite (c'est : הא), et cela représente le fait d'être humble.
Cette lette a été placée au milieu du nom pour nous apprendre que Hachem n'aime que ceux qui sont humbles, à l'image de Avraham.

Selon le Arizal, la guématria de : anava (humilité - ענוה) est égale à celle de : Samael (le nom du Yétser ara - סמאל).
La seule possibilité de neutraliser la force du yétser ara est au travers l'humilité.

C'est pourquoi c'est cette lettre (le hé) qui a été choisie afin de planer et protéger le peuple juif de tout mal.

-> "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem : l'orgueilleux est livré entre les mains de son mauvais penchant, car comme D. l'a en horreur, il ne bénéficie d'aucune aide divine."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva]

-> "Tout celui qui ne se fait comme un désert n'est pas capable d'acquérir la sagesse de la Torah" [midrach Bamidbar rabba sur le 1er verset de bamidbar].
=> Toute personne qui est orgueilleuse ne pourra jamais véritablement acquérir la Torah.

-> On peut remarquer que la paracha Bamidbar, qui signifie "dans le désert", est constituée de 159 versets qui est aussi la guématria de "katan" (petit - קטן), pour nous enseigner que le désert était un lieu propice pour développer l'humilité des Bné Israël.
[cela s'applique également de nos jours : plus on accorde de l'importance à la matérialité, moins l'on voit notre vie comme un désert du superflu, plus on aura un orgueil qui sera important. (ex: c'est bon Hachem je peux me débrouiller sans toi, c'est bon Hachem je gère tout seul, ...)
A l'inverse, si à nos yeux nous sommes un désert (nous n'avons rien en propre car tout vient de D. : je vis c'est grâce à Lui, si j'ai telle chose c'est grâce à Lui, ...), alors l'humilité peut fleurir. Si je fais petit (katan <-> désert) mon égo, alors il y a de la place pour que Hachem soit grand (matan Torah)!]

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-> Les noms des Patriarches ont un total de 13 lettres, qui est la guématria de : "é'had" (un).
Les Patriarches représentent l'unité.
Bien que chaque tribu avait sa propre bannière, il était nécessaire de se rappeler que chacune était une partie d'un tout.
[Adéret Eliyahou]

Fils de Matriarches et de Patriarches …

"Comment puis-je maudire? D. n’a pas maudit. Comment puis-je éveiller la colère? D. n'éprouve pas de courroux. Car depuis ses origines, je le vois tel des rochers et des collines, je l'aperçois". (Bakak ch. 23; v. 8-9)

Rashi : les Patriarches sont comparés à des rocs solides et les Matriarches, à des collines.
Ainsi, Bil'am déclare que lorsqu'il se penche sur les origines d'Israël, il les voit assis sur des bases solides, comme des rochers et des collines, car Israël est fidèle à ses ancêtres.

En quoi cela empêche-t-il Bila'm de maudire les juifs?

Les Patriarches sont : Avraham (אברהם), Yit'hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ).
Les Matriarches sont : Sarah (שָׂרָה), Rivka (רבקה ), Rachel (רָחֵל ) et Léa (לֵאָה).

On remarque que les 3 noms des Patriarches ont 13 lettres, et que les 4 noms des Matriarches ont aussi 13 lettres, soit un total global de 26 lettres, qui est la valeur numérique d'un des noms de D., le Tétragramme, qui renvoie à la miséricorde et à la pitié divine.

Yaakov a reçu ensuite un nom supplémentaire : "Yisrael" (ישראל), et si on ajoute les 5 lettres de ce nom au total précédent (26+5), on obtient 31, qui est la valeur numérique d'un des noms de D. : "keil"(lamed-aleph), qui renvoi à l'attribut de bonté de D. (comme il est dit dans les Téhilim 52;3 : " 'hésed 'keil' (lamed-aleph) kal ayom" = la bonté de D. me couvre constamment).

Ainsi, Bil'am a dit à Balak : "en raison du fait que leurs Patriarches et leurs Matriarches sont solidement connectés à l'attribut de miséricorde et de bonté, comment ma malédiction peut-elle avoir le moindre impact?"

Source : "védibarta bam" du Rabbi Moshe Bogomilsky

Sans paire, mais pas sans Père …

"... Voici (en), c'est un peuple qui résidera solitaire ..." (Balak 23,9)

Le mot "en" (הן) n'est-il pas en trop dans ce verset?

Les 22 lettres de l'alphabet hébraique sont utilisées en tant que lettres et en tant que système de numérotation, qui est divisé en 3 catégories :
- de aleph à tet = de 1 à 9 ;
- de youd à tsadik = les dizaines (10, 20 ... 90);
- de kouf à taf = les centaines (uniquement 100, 200, 300 et 400)

Dans la 1ere et la 2e catégorie (catégories complètes), en prenant la 1ere et la dernière lettre, la 2e et l'avant dernière lettre, ... ont obtient toujours 10 (1ere catégorie - ex : 1+9 ; 2+8; ...) ou 100 (2e catégorie - ex : 30+70 ; 40+60; ...).
On remarque que dans la 1ere catégorie, le hé (5) est la seule lettre toute seule (elle doit compter que sur elle même pour arriver à 10).
Dans la catégorie n°2, on remarque, de même, que la lettre noun (50) est aussi la seule lettre qui n'a pas sa paire afin d'arriver à 100.

Ainsi, Bil'am décrit les juifs dans ce verset en faisant allusion à un Midrach (Shémot Rabba 15;7) dans lequel D. dit : "de même que dans l'alphabet juif (aleph-bét), le hé et le noun restent seuls sans paire, de même la peuple juif est séparé du reste du monde et ne peut joindre aucune autre nation".

D'où l'ajout du mot "en" (הן) composé de ces 2 lettres ...

Source : "védibarta bam" du Rabbi Moshe Bogomilsky