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"Tu prélèveras la dîme" (Réé 14,22)

-> "Prélève la dîme (assèr) afin que tu t’enrichisses (tit’achèr)" [guémara Taanit 9a]

-> On peut remarquer que les lettres du mot : "kessef" (argent - כסף), ont leur origine dans le mot : "ani" (pauvre - עני).
En effet, la lettre qui précède le : kaf est le youd ; le samé'h est le noun ; et le pé est le ayin.
=> Ainsi, les lettres du mot : "kessef" ont leur origine dans les lettres "ani".

Cela signifie que celui qui donne de la tsédaka n'y perd pas, au contraire il y gagne, car donner au pauvre est à l'origine de l'argent qui va venir.

[le Maguid de Paltsek]

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-> Rabbi 'Haïm Vittal rapporte dans son livre Taamé haMitsvot que :
"Mon maître [le Ari zal] a dit que chaque mitsva a une lettre de l'alphabet, et lorsque l'on fait une mitsva, la lettre de cette mitsva brille sur notre front, et la lettre de la mitsva précédente disparaît.
Cela s'applique uniquement lorsqu'on fait la mitsva, car ensuite elle est avalée à l'intérieur.

Cependant, lorsque l'on fait la mitsva de la tsédaka, sa lettre ne s'en va pas rapidement comme les autres lettres des autres mitsvot, mais elle brille sur son front pendant toute la semaine."

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+ "Chaque homme, selon le don de sa main" (Réé 16,17)

-> Ce verset vient faire allusion au fait que la valeur d’un homme ne se mesure pas selon sa richesse, selon l’importance des biens qu’il possède, mais plutôt selon sa générosité, selon les biens et l’argent qu’il donne à la tsédaka.
"Chaque homme", la valeur de “chaque homme” se mesure: "selon le don de sa main", selon sa générosité et ce qu’il donne pour les mitsvot.
[Rav Shimchon Raphaël Hirsch]

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-> "Un homme, selon le don de sa main, selon la bénédiction d'Hachem ton D. qu'Il te donne" (Réé 16,17)

Ce verset indique que chacun devra se réjouir pendant les fêtes selon les moyens dont Hachem l'a gratifié.
Mais le Texte vient aussi faire allusion à une autre notion. En effet, le monde appartient intégralement à Hachem. Ainsi, l'homme n'a rien qui lui appartient. Et quand il donne quelque chose, en fait il ne donne pas de ce qui lui appartient mais de ce qui appartient à Hachem.
Malgré tout, nos Sages disent que quand on récite la bénédiction sur les choses de ce monde, alors on en fait l'acquisition. La bénédiction permet d'acquérir ce qui appartenait jusque-là à Hachem.

Cela est en allusion dans ce verset : "Un homme selon le don de sa main".
Mais comment peut-on parler du : "don de sa main", alors que tout appartient à Hachem et non à l'homme?
A cela, le verset répond : "Selon la bénédiction d'Hachem ton D." = quand on récite la bénédiction à Hachem, alors par là on acquiert les biens de ce monde, qui deviennent dès lors "le don de sa main".
Car par la bénédiction, "Il te donne" = Hachem te donne les biens de ce monde qui étaient jusque là entre Ses Mains. Par la bénédiction, Il te les donne.
['Hatam Sofer]

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+ "Quand il y aura chez toi un pauvre d'entre tes frères ... ne durcis pas ton cœur et ne ferme pas ta main contre ton frère pauvre. Mais tu ouvriras largement (patoa'h tifta'h) ta main" (Réé 15,7-8)

-> "Il est enseigné au nom de Rabbi Méïr que lorsque l'homme vient au monde, ses mains sont fermées, c'est-à-dire que le monde entier est à lui, c'est lui qui en a hérité.
Quand il quitte ce monde, ses mains sont ouvertes, c'est-à-dire qu'il n'a rien hérité du tout de ce monde.
Ainsi, il est écrit : "Je suis sorti nu du ventre de ma mère, et je retournerai nu.""
[midrach Kohélet 5,14]

-> Rabbi Yossef Tsarfati (Yad Yossef) explique :
Etant donné que l'homme est appelé à la fin [de sa vie] à ouvrir les mains quand il quittera ce monde, et à tout laisser à d'autres, qu'il ouvre la main dès maintenant, cela lui sera plus utile en ce monde-ci que le fait de l'ouvrir dans le monde à venir, ce qui ne lui servira à rien.

[en effet, seul l'argent qu'on aura donné en tsédaka dans ce monde, nous suivra pour nous faire vivre durant notre éternité. Ainsi, je ne perds pas en donnant, au contraire je transforme de l'éphémère en éternel!]

C'est pourquoi le verset dit 2 fois : "patoa'h tifta'h" = ouvre en ce monde-ci, et ainsi tu ouvriras dans le monde à venir.

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+ "Ouvre-lui plutôt ta main! Prêtes-lui en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer"

-> Le Gaon de Vilna explique que la Torah évoque ainsi allusivement l'ordre exact à répéter dans le don de la tsédaka.
Si l'homme plie ses doigts, ils ont tous l'air égaux, tandis que quand sa main est ouverte, on voit bien que ce n'est pas le cas.
Or, le verset précise qu'il faut fournir au nécessiteux "en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer" = soit selon Rachi, même un cheval en guise de monture et un serviteur pour courir devant lui.
En d'autres termes, il faut donner à chacun selon son rang et sa valeur, ce qui nécessite un examen approfondi pour distinguer les uns des autres.

=> Ainsi, la Torah précise : "Tu ne fermeras pas ta main", car dans ce cas, les doigts ont tous l'air de même longueur.
Au contraire, "ouvre-lui plutôt ta main", et tu verras bien que les doigts ne sont pas de longueur identique, de même tu discerneras les différences de besoins nécessaires entres les pauvres.

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-> Le rabbi Shimon Shkop transmet l’enseignement suivant :

Toute abondance matérielle ou spirituelle qui descend sur le monde est donnée en réalité à l'ensemble de la nation juive, alors que le particulier n'est qu'un trésorier responsable d'utiliser sa part pour les besoins de la communauté.

Si une personne remplit fidèlement son rôle de trésorier [de Hachem dans ce monde physique], et prélève la dîme de son argent comme il convient, on lui donne une promotion, sous la forme d'un enrichissement, et il sera nommé sur un trésor plus important, afin qu'il continue à faire la volonté du Créateur et à être un bienfaiteur de la communauté.
[...]
"Prélève le maasser pour t'enrichir" = n'est pas dit uniquement en ce qui concerne l'argent, mais aussi la spiritualité [et plus globalement sur toute capacité particulière que l'on possède, comme par exemple un sens de l'organisation, qui peut être mis au service de la communauté].

Par exemple, un Roch Yéchiva qui enseigne la Torah à ses élèves et prend de son temps pour eux n'y perd rien, au contraire il s'enrichit.
Si préparer ses cours parfaitement lui aura pris longtemps, en récompense de ce qu'il a donné de son temps, il s'enrichira en temps, il pourra écrire plus facilement des commentaires de Torah, et des cours s'éclairciront devant lui rapidement.

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+ "Donner, tu lui donneras" (natone titène lo - Réé 15,10)

-> Lorsque vous faites une faveur à votre ami, en réalité c'est votre ami qui vous fait une faveur.
Les Sages (midrach Vayikra rabba 34,10) l'interprètent ainsi : "Le pauvre fait davantage pour le bienfaiteur riche, que le riche ne fait pour le nécessiteux".

Voici la bonne façon de le comprendre : lorsque vous faites une faveur à quelqu'un ou faites la charité à un pauvre, il a certainement été décrété par le Ciel que ce pauvre devait recevoir une faveur ou un cadeau, et ce d'une manière ou d'une autre.
Si vous ne l'avez pas gratifié d'un don, il l'aurait reçu de quelqu'un d'autre. Ainsi, c'est votre grand mérite d'être le messager de D., de lui donner ce cadeau.

C'est le sens implicite de l'expression répétitive : "Donner, tu dois lui donner" (natone titène lo - Réé 15,10), qui signifie : "Vous lui donnez quelque chose qui lui a été attribué par le Ciel".

[rabbi Pin'has Horowitz - Panim Yafot - Michpatim]

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-> "Prête-lui [à ton frère nécessiteux] en fonction de ses besoins, de ce qui lui manque" (Réé 15,8)

-> Le 'Hatam Sofer commente :
"La cendre du bélier d'Its'hak est rassemblée devant Lui [Hachem] en Haut, et c'est considéré comme les membres de Its'hak, ses nerfs et son sang.
De ces membres et de ces nefs d'Its'hak proviennent l'abondance et la sainteté pour tous les juifs quand ils observent les 248 mitsvot positives et les 365 mitsvot négatives.

En ce qui concerne la mitsva de la tsédaka, l'homme fait vivre à la fois le pauvre et lui-même ...
Or, le sang c'est la vie, c'est pourquoi celui qui donne de la tsédaka comme il convient attire le sang du bélier d'Its'hak.

Les initiales des mots de notre verset : "en fonction de ses besoins, de ce qui lui manque" se disent : "dé ma'hssoro achèr yé'héssar lo" (דֵּי מַחְסֹרוֹ, אֲשֶׁר יֶחְסַר לוֹ), forment l'acronyme de : "dam ayil" (le sang du bélier - דם איל)."
[en allusion au bélier d'Its'hak dont notre tsédaka donne vie, et qui va alors nous générer de l'abondance et de la sainteté.]

"Vous êtes des fils pour Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Même les réchaïm sont appelés : "les enfants de Hachem"
[Rabbi Méïr – guémara Kiddouchin 36a]

Le Rachba (dans ses Responsa) écrit que la halakha (loi juive) est comme cette opinion de rabbi Méïr.

-> Même lorsque les juifs sont spirituellement impurs, la présence Divine réside parmi eux.
[guémara Yoma 56b]

-> Même les juifs les plus insignifiants sont remplis de mitsvot comme une grenade [l’est de graines].
[guémara Sanhédrin 37a]

-> Le plus grand péché, pour un juif, est d’oublier qu’il est fils du Roi.
[Rabbi Aharon de Karlin]

-> "Le seul orgueil permis, c’est celui d’avoir un patron aussi puissant que notre Père Céleste (Hachem)."
[Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev]

=> Tout juif se doit d’être à nos yeux une personne importante, rien que par le fait qu’il est le fils du Roi des Rois : Hachem.

[Plus nous respectons D., plus cela implique que nous devons respecter et honorer chacun de Ses enfants, qui contient toujours en Lui une partie Divine.]

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-> "Vous êtes des fils pour Hachem votre D."

Rabbi Aharon Kotler (Michnat Aharon) commente : "Ceci n’est pas une allégorique ou une hyperbole, mais une déclaration véridique dans tous les sens du terme.
[...]
Hachem a donné à chacun d’entre nous une âme précieuse, et Il nous a envoyé (dans ce monde) pour une importante mission. C’est comme si un roi nous tendait Sa couronne pour la garder.
On devrait être submergé par l’amour et la confiance qu’a Hachem en nous."

-> Le Zohar nous enseigne que si nous avions conscience d’à quel point Hachem aime chaque juif, nous rugirions comme des lions bondissant sur chaque opportunité de pouvoir faire Sa volonté.

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+ "Vous êtes des fils pour Hachem votre D."

-> "Hachem nous aime plus qu’aucun père ne pourrait aimer son fils.
Ainsi, nous ne devons pas nous lamenter excessivement sur nos douleurs, car tout ce qui nous arrive est dans notre meilleur intérêt.
Nous ne pouvons pas toujours comprendre les plans de Hachem, mais nous devons avoir confiance en Lui, tout comme un enfant a confiance en son père, et ce même s’il ne comprend pas ses décisions."

[le Ibn Ezra - Réé 14,1]

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-> "C'est toi qu'Il a choisi, Hachem, pour Lui être un peuple spécial (am ségoula) entre tous les peuples répandus sur la terre" (Réé 14,2)

Le Yalkout Chimoni de commenter :
L'expression "c'est toi qu'Il a choisi", nous enseigne que chacun des membres du peuple juif est aimé de D., plus que tous les autres peuples de la terre."

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+ "Au début (béréchit) D. créa le Ciel et la terre" = pour la Torah qui s'appelle réchit, et pour Israël qui s'appelle réchit.

On en conclut que les juifs ont une grande importance devant Hachem, et que de chaque individu d'Israël, Hachem tire plaisir et satisfaction.
[...]
Quand quelqu'un dit du lachon ara sur un juif, il provoque par ses paroles, pour ainsi dire, une annulation du plaisir et de la satisfaction du Créateur, et non seulement cela, mais il provoque, pour ainsi dire, de la tristesse chez Hachem.

[Meor Enaïm (p.134)]

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-> Rabbi Akiva a dit : "Celui qui dit du lachon ara sur le peuple d'Israël, même s'il s'agit du plus grand juste du monde, sa punition sera supérieure à celle de tous les autres.

Eliyahou hanavi, fut le plus grand tsadik de sa génération, mais parce qu'il a dit du lachon ara sur le peuple d'Israël, au même moment, il commit une grande faute."

[Zohar 'Hadach - 21b]

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-> "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif."
[le Zohar]

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-> "Vous (les juifs) êtes désignés "Adam", mais non les idolâtres" (guématria Baba Métsia 114b).
Rabbi Chimon bar Yo'haï déduit cette affirmation du verset : "Vous, mes brebis ... vous êtes des Hommes (Adam)" (Yé'hezkel 34,31).

Le Maharal (Nétsa'h Israël 10) enseigne :
Durant les 6 jours de la Création, c'est l'homme qui a été créé en dernier, après toutes les autres créatures, afin de montrer que l'être humain est l'être de prédilection dans ce monde-ci ; c'est pourquoi le 1er homme est désigné par le titre prestigieux : Adam.
De même, après avoir créé tous les autres peuples de la terre (les 70 nations), Hachem a créé en dernier le peuple d'Israël, à la sortie d'Egypte, pour en faire Son peuple de prédilection (am ségoula).
C'est pourquoi par analogie avec Adam haRichon, seuls les juifs seront désignés : Adam.

-> Dans la langue sainte (lachon hakodech), il existe 4 noms qui désignent l'homme : ich, énoch, guéver et Adam.
Alors que les 3 premiers noms ont un pluriel : ichim, anachim et guévarim, signifiant "des hommes", le 4e nom Adam est toujours au singulier et réservé à Israël qui est né dans l'unité dans le désert et qui a reçu la Torah dans l'unité.
[Olélot Efraïm]
[un peuple spécial (am ségoula) = à la différence des autres peuples, tous les juifs forment au niveau de l'âme une seule et même entité!]

-> Les juifs sont soumis aux 613 mitsvot, réparties en 365 commandements négatifs (lo taassé) et 248 commandements positifs (assé), sont désignés Adam.
En effet, les lettres : א ד מ qui composent le nom Adam (אדם) sont l'acronyme des 2 versets respectifs :
- "Je veillerai à ma conduite pour ne pas fauter" (אָמַרְתִּי אֶשְׁמְרָה דְרָכַי מֵחֲטוֹא - Téhilim 39,2) associé aux 365 mitsvot négatives.
- "Je courrai dans le chemin de Tes mitsvot" (דֶּרֶךְ מִצְו‍ֹתֶיךָ אָרוּץ - Téhilim 119,32) associé aux 248 mitsvot positives.
Ainsi, il y a une allusion au fait que ce sont les juifs, soumis aux 613 mitsvot, qui sont dignes d'être appelés Adam.
[Zikhron Israël]
[un peuple spécial (am ségoula) = Hachem nous a choisi parmi tous les peuples, et nous a gratifié des 613 mitsvot, qui représentent des moyens permanents de gagner des mérites éternels énormes, de se rapprocher de Hachem, ...]

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-> On vient de voir que : "Vous êtes appelés "adam", mais les non-juifs ne sont pas appelés "adam"." (guématria Baba Métsia 114b).

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°566) commente :
Les kabbalistes ont écrit que "adam" (אדם) a la valeur numérique de 45, comme le Nom Divin.
[le Tétragramme (יהוה) formé des 4 lettres, qui pleinement sont : יוד (youd), הא (hé), ואו (vav) et הא (hé) de guématria "pleines" respectives : 20+6+13+6 = 45]

En effet, Hachem a donné à chaque juif une étincelle Divine, qu’il n’a pas donnée aux non-juifs, c’est pourquoi les juifs sont appelés "adam", parce qu’ils ont en eux une étincelle Divine, et le Tétragramme est gravé en eux.
Mais les non-juifs, qui n’ont en eux ni une étincelle divine ni le Tétragramme, ne sont pas appelés "adam".

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2019/01/12/8102

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-> "Car tu es un peuple saint pour Hachem ton D." (Réé 14,2)

Le peuple juif doit pouvoir être saint même quand il est uniquement devant Hachem, sans entrer les autres nations en ligne de compte. Cela signifie qu'il ne faut pas attendre que les ennemis d'Israël émettent des décrets interdisant telle ou telle mitsva pour se réveiller et se mettre à vouloir les accomplir avec don de soi.
Ainsi, ce ne doit pas être aux autres peuples de provoquer que le peuple juif soit saint. Il doit l'être de lui-même, c'est à dire uniquement vis à vis d'Hachem.
Cela est en allusion dans ce verset : "Tu es un peuple saint pour Hachem ton D.", vis-à-vis d'Hachem simplement, et non vis-à-vis des autres nations, car il ne faut pas que ce soit eux qui, par leurs décrets, entraînent que tu sois saint.
Tu dois être saint seulement entre toi et Hachem, sans que les autres n'aient besoin d'intervenir pour que tu sois saint.
[Divré Chaaré 'Haïm)

"Voyez, Je vous propose en ce jour la bénédiction d'une part, et la malédiction de l'autre" (Réé 11,26)

-> "Hachem dit : Ce n'est pas pour leur mal que Je leur donne la bénédiction et la malédiction, mais pour leur faire savoir le droit chemin qu'ils doivent suivre, et afin qu'ils puissent recevoir une récompense ...

Rabbi El'azar dit : L'épée et le Livre descendirent du Ciel attachés l'un à l'autre.
D. dit aux hommes : Si vous respectez ce qui est écrit dans ce Livre, vous serez épargnés de cette épée ; mais dans le cas contraire, vous serez exécutés par cette épée.
[...]
Hachem dit à Israël : Si vous respectez Ma volonté, vous mériterez le bien et la bénédiction. Sinon, vous aurez droit à la malédiction. Deux voies vous sont ainsi ouvertes ...
[midrach Dévarim rabba 4,1-3]

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-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar I'houd haMaassé chap.5) écrit à ce sujet :
"La Torah est comparée au feu, comme il est dit : "Ma parole est semblable au feu, parole de Hachem" (Yirmiya 23,29), car d'une part, elle éclaire l'esprit de sa lumière [...] et d'autre part, elle est capable de brûler celui qui s'écarterait de ses voies ...

C'est la raison pour laquelle nous devons prendre garde à ne pas nous écarter du chemin de nos Pères et de la voie des Anciens."

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-> "Si l'homme en a le mérite, la Torah devient une baume de vie ; mais s'il ne le mérite pas, elle devient pour lui un poison"
[guémara Yoma 72b]

-> "Sois heureux, Israël! Car lorsque tu accomplis la volonté du Créateur, aucune nation ne peut te dominer.
Et lorsque tu n'accomplis pas Sa volonté, tu es livré aux nations les plus méprisables, et tu es alors livré non seulement aux mains de ces nations, mais même à leurs bêtes."
[guémara Kétoubot 66b - Rabbi Yo'hanan]

Le Maharcha fait remarquer que dans ces 2 situations, Rabbi Yo'hanan dit : "Sois heureux, Israël!", car le peuple juif demeure en toute situation sous la surveillance continue du Maître du monde.

-> "Ce n'est pas le serpent qui tue, c'est la faute"
[guémara Béra'hot 33a]

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-> La Torah contient de nombreuses malédictions qui arriveront aux juifs s'ils n'agissent pas selon la Torah.
La guémara (Sanhédrin 90b) dit que lorsqu'un Sage donne une malédiction, même s'il l'a donnée avec une condition, et que la condition n'est pas remplie, la malédiction cause quand même un dommage.
Si cela est vrai pour la malédiction d'un Sage, c'est sûrement vrai pour la malédiction donnée par Hachem, en entraînant des dégâts même si la condition n'est pas accomplie (ex: que nous observons la Torah)?
Le Zohar explique que toutes les "malédictions" dans la Torah peuvent être en réalité des bénédictions. Si nous poursuivons la volonté de Hachem, alors les mots des malédictions sont  de véritables bénédictions. Ainsi, il est évident qu'elles ne causent aucun mal.
[Ben Ich 'Haï]

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-> "La bénédiction que (achèr) vous écoutez ... et la malédiction si (im) vous n'écoutez pas" (Réé 11,27-28)

-> Selon le Sfat Emet, l'emploi de : "que" (pour la bénédiction) et de : "si" (pour la malédiction), nous fait prendre conscience que la malédiction divine ainsi que tous les maux s'abattant sur le monde, est le résultat de nos mauvaises actions.
[il y a une relation de cause à effet]

-> Le Ohr ha'Haïm commente : Ne pas écouter les paroles de la Torah est en soi une malédiction.
Comme l'annonce le verset, celui qui s'en abstient "se détournera du chemin" et finira par "aller après d'autres dieux".

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne également :
"Voyez" (réé) [avec les yeux du émét, et non humain éphémère!] = il ne faut pas se laisser abuser par le succès apparent des réchaïm : "car le racha n'a pas d'avenir" (Michlé 24,20).
Si vous obéissez, il n'y aura que bénédiction malgré les apparences ; si vous désobéissez, il n'y aura que malédictions bien que la 1ere impression puisse être favorable.

[dans le cadre du libre arbitre, le yétser ara a le pouvoir de nous faire voir une malédiction en bénédiction => la Torah emploie le mot : "voyez" (réé) = regarde bien pour faire le bon choix! Est-ce mon yétser ara qui me pousse à agir ainsi? ou bien est-ce la volonté de Hachem?]

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-> Le Béér Mayim 'Haïm dit que Hachem a créé le monde avec l'objectif de le remplir de bonté et d'une quantité énorme de bénédictions.
Nous, en tant que Sa nation choisie, nous devons choisir si nous voulons être le conduit qui va remplir toute l'existence terrestre de l'infinie bonté de D.
Le choix est nôtre : en réalisant les mitsvot de la Torah et en Le servant avec dévotion, nous permettons au "conduit" de bénédiction de se déverser directement dans notre vie.
Hachem a une infinité de bénédictions et d'amour à nous donner, et tout ce qu'Il demande c'est de connecter le "conduit" (de Lui à nous), par notre Torah, nos mitsvot et nos bonnes actions.

-> Le Béér Mayim 'Haïm ajoute une subtilité :
Le terme utilisé pour dire "je" est le terme "Anokhi" (אנכי).
Les commentateurs remarquent que c'est le même mot qui introduit les 10 Commandements ("Je suis (אנכי) Hachem ton D."). Ainsi, ce terme fait référence à toute la Torah qui est contenue dans les 10 Commandements.

Le verset dit : "Vois, je (אנכי) donne ... la bénédiction et la malédiction" = c'est-à-dire que la Torah elle-même donne la bénédiction et la malédiction. En effet, quand on accomplit la Torah de façon désintéressée, pour réaliser la Volonté d'Hachem uniquement, alors cela attirera la bénédiction.
Mais d'un autre côté, quand on accomplit la même Torah, mais qu'on le fait pour son intérêt personnel, pour recevoir des honneurs ou encore pour s'enrichir par exemple, ou plus grave, pour tromper les autres, alors c'est cette même Torah qui donnera les punitions.
=> C'est ainsi que nos Sages disent que si on est méritant, alors la Torah est une potion de vie, mais si on ne le mérite pas, alors elle pourra devenir un poison.

[d'après le Gaon de Vilna, la Torah fait grandir. Si on est tordu, alors on deviendra par elle un grand tordu (ce qui est une malédiction), et inversement.]

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-> "Heureux est celui qui accomplit ne serait-ce qu'une seule mitsva, car il fait pencher la balance de la justice non seulement en sa faveur, mais pour le bien du monde en général"
[guémara Kiddouchin 40b]

-> "Regarde (singulier), Je place aujourd'hui devant vous (pluriel) la bénédiction et la malédiction"

Rav Yossef de Sloutsk dit que c'est l'idée soulignée par notre verset, qui avertit l'homme (au singulier) que ses actions exercent une influence sur la société en général (celle décrite au pluriel).
En effet, quand une personne accomplit des mitsvot, elle suscite une bénédiction Divine, tandis que lorsqu'elle pèche, elle attire des malédictions sur le monde entier.

[nous sommes tous liés (arévim) les uns aux autres, et chacune de nos actions impacte le monde entier.]

-> Le Alchikh haKadoch enseigne que chaque juif sans exception doit observer la Torah, et c'est pour cette raison que Hachem emploie la forme singulier : Réé.
Mais, bien que la Torah ait été donnée à tout le peuple, chaque juif porte la responsabilité individuelle de l'accomplir intégralement.

[de plus, pour chaque mitsva, chaque juif a la capacité de la sublimer en y injectant une kavana (intention), une joie, ... qui est unique.]

-> Le Méam Loez explique que cet emploi du singulier (Réé) et du pluriel (lifnéhem), nous montre également que ce verset s'adresse à 2 groupes du peuple juif.
Le pluriel concerne les masses simples qui ont besoin de l'encouragement de la bénédiction (motivation de la carotte/récompense) et de la malédiction (peur du fouet/punition) pour observer la Torah.
L'élite, pour sa part, possède une vision élevée du rôle de l'homme ; elle est donc encouragée à "voir", c'est-à-dire à comprendre, la vraie raison de l'observance, qui est la valeur intrinsèque des mitsvot.
[telle est la volonté de D., indépendamment de toute malédiction et bénédiction]

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+ "Vois, Je place devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction"

On peut remarquer que ce verset commence au singulier : “Vois”, et se poursuit au pluriel : “Devant vous”.
En effet, Hachem place et dispose la même chose devant tout le monde, Sa direction du monde est la même pour tous (d’où le pluriel). Seulement, chacun comprend et voit ce qu’il vit en fonction de sa personnalité et à sa façon singulière (d’où le singulier).
[Rabbi Mendel Ména'hem de Kotsk]

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-> "Notre existence est belle à la mesure du regard positif que nous portons sur elle"
[Rav Eliyahou Lopian]

=> Pour toute chose de la vie, Hachem nous propose de voir cela positivement (c'est une bénédiction!) ou bien négativement (c'est une malédiction!).
Notre choix de vision, va définir notre perception de la vie.
Ainsi, à nous de choisir ce que l'on veut!

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-> Selon le 'Hidouché haRim, ce verset fait allusion au fait que le peuple juif a reçu la capacité de faire clairement la différence entre la bénédiction et la malédiction, c’est-à-dire qu’ils peuvent discerner comme il se doit entre le bien et le mal.

En effet, parfois il peut arriver de vouloir faire une certaine action pensant qu’elle est bonne, alors qu'en réalité elle est mauvaise.
Ainsi, s'il le désire, un juif a la capacité de pouvoir distinguer entre ce qui est bien et ce qui est mal, de sorte à pouvoir choisir ce qui est vraiment bien, sans confusion.

Cela est en allusion dans ce verset qu’il faut comprendre comme s’il disait : "Vois, je donne devant vous aujourd’hui" la capacité de distinguer entre "la bénédiction et la malédiction", entre le bien et le mal.
Ainsi, il est possible de vraiment choisir ce qui est bien.

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+ "Voyez (Réé), Je vous propose en ce jour la bénédiction d'une part, et la malédiction de l'autre" (Réé 11,26)

-> Le Sfat Emet enseigne :
Le mot : "Réé" ne signifie pas : voir, mais plutôt : contempler et comprendre que Hachem veut qu'on reconnaisse que dans chaque fibre de ce monde, il y a de la bénédiction et de la malédiction.
Cela signifie que même la malédiction est une bénédiction cachée, et un juif doit travailler à révéler et apprécier la bénédiction contenue en toute chose.

=> Comment fait-on cela?

Il est écrit dans le verset suivant : "La bénédiction, quand vous obéirez aux commandements de Hachem, votre D." (11,27).

La bénédiction se dévoilera, même lorsqu'elle vient sous l'apparence d'une malédiction, à partir du moment où nous sommes fidèles à la volonté de Hachem : étudiant Sa Torah, accomplissant Ses mitsvot, et en devenant intimement liés à comprendre Ses voies.
Cela amènera la bénédiction qui est cachée dans une malédiction.

[même si notre vie semble être difficile (tant ne semblant que malédiction), il faut savoir que de la réalisation d'un mitsva, il n'en découle au final que de bonnes choses.
L'inverse est valable, lorsqu'on agit contre la volonté de D. , certes sur le moment cela peut paraître une bénédiction, mais au final, au moment de faire les comptes on verra qu'on a énormément perdu à cause de cela.]

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+ "Voyez, Je vous propose en ce jour"

-> Le verset utilise le temps présent afin de nous dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer.
Chaque jour de notre vie nous avons le choix de choisir le bon chemin.
[le Gaon de Vilna]

[en ce jour : quoique tu es pu faire par le passé, cela ne doit pas venir au détriment du présent.
En effet, même pour les pires fautes, la téchouva sincère est là pour nous permettre de repartir de l'avant sur une page blanche de nos fautes.]

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-> Selon la guémara (Kiddouchin 40a) : Si un juif a une pensée de faire une bonne action, Hachem considère comme s'il l'avait fait ; mais si la pensée est mauvaise, Hachem ne considère pas qu'il a fauté.
[l'exception sont les pensées d’idolâtrie]

-> Le midrach (Michlé 10) enseigne que lorsqu'un Sage ('hakham) donne un cours et que les gens l'entendent, à ce moment précis, Hachem leur pardonne et expie les fautes d'Israël.

Cela signifie que le fait d'écouter les paroles de conseils moraux, de réprimandes du Sage, et que nous acceptons sur nous de suivre ces mots, même si nous n'avons encore rien pratiqué, alors à ce moment nos fautes sont pardonnées par le mérite de les avoir écoutés et acceptés. Cela est considéré comme réalisé!
[cela vient s'ajouter au mérite d'avoir étudiés la Torah]

Il est à noter que la guémara (Guittin 38a) nous averti : Une des raisons de perdre son argent est lorsque l'on s'occupe à prendre son repas plutôt que d'aller au cours du rav.

-> Hachem fait tout pour repousser les conséquences négatives d'une mauvaise action, dans l'attente d'une téchouva.
Par contre, pour une bonne action , Hachem donne une double récompense : pour la pensée et pour l'acte en lui-même!

-> "La bénédiction (ét habéra'ha) quand vous écouterez" (Réé 11,27)
Le Méam Loez commente :
Au moment où Hachem envoie une bénédiction, Il l'envoie en abondance, et elle contient de nombreuses bénédictions, mais quand Il envoie une catastrophe, il l'envoie de façon mesurée, parce qu'Il est miséricordieux.
C'est pourquoi il est dit à propos de la bénédiction : "ét", qui vient toujours inclure quelque chose, alors que : "ét" ne figure pas à propos de la malédiction.

[on a : אֶת הַבְּרָכָה (v.27) et וְהַקְּלָלָה (v.28)]

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-> "Vois (réé), je mets devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction"

Que signifie : "aujourd'hui", puisque la récompense des mitsvot n'est que pour le monde à venir?

Selon le Ramban, c'est pourquoi le verset continue en disant : "la bénédiction, quand vous obéirez aux mitsvot de Hachem votre D." = c'est-à-dire que dans ce monde l'essentiel de la bénédiction ne porte que sur une aide pour écouter les mitsvot et les observer.

[en accomplissant une mitsva, il en découle une aide Divine et des conditions de vie favorisant le fait de pouvoir l'accomplir de nouveau dans le futur!
C'est d'ailleurs une signification de : "une mitsva entraîne une mitsva".]

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-> Le terme : "Réé" (vois) provient du terme : "ora" (lumière), or il n'y a pas d'autre lumière que la Torah.
Un homme qui s'emplit de la lumière de la Torah aura le privilège d'une vue infinie, bien au-delà d'une vision physique limitée.
De même, lorsqu'un homme s'éclaire par la lumière de la Torah, il mérite de voir une abondance de bénédictions et de réussite.
Il se trouve donc que la vision de la bénédiction s'effectue par le biais de l'étude de la Torah qui prodigue la bénédiction à l'homme.

Moché a dit au peuple : "Réé", à savoir : ouvrez les yeux et regardez la voie de la Vérité pour que vous puissiez hériter des bontés et des bénédictions, et que la malédiction ne soit pas votre lot.
Si l'homme s'aveugle [par son égo, dépendant de ses désirs, ...] pour éviter de découvrir la Vérité, c'est déjà une malédiction, en plus des malédictions supplémentaires qu'il recevra par décret de la Torah.
[...]

"Réé anokhi" (Voyez Je) = regardez-moi = Moché dit aux enfants d'Israël de le regarder, c'est-à-dire de constater le haut niveau qui peut être atteint par celui qui s'attache à la Torah.
En effet, Moché eut le mérite de parler directement avec D., de séjourner dans le Ciel auprès des anges durant 40 jours et d'accéder à des sommets de spiritualité. Or, il n'y parvint que grâce à son implication constante et à sa soumission totale à la volonté Divine.
Par son exemple personnel, Moché invitait les membres du peuple juif à s'attacher eux aussi à Hachem et à Sa Torah.

Il a transmis ce message quelques jours avant sa mort, témoignant de la pureté de ses sentiments, sans la moindre fierté déplacée, car à la porte de la mort l'homme n'est plus en proie à de tels sentiments.
En faisant, pour ainsi dire, sa propre louange, Moché signifie aux juifs leur devoir de réfléchir au niveau qu'il a pu atteindre et d'en être jaloux, puisque : "La compétition entre les disciples amène la sagesse" (guémara Baba Batra 21a).
[si un être humain a pu atteindre un tel niveau d'accomplissement personnel, c'est que je dois tout faire pour y tendre également!]

A travers les mots : "Réé Anokhi", Moché leur transmet également un autre message : en dépit de son niveau sublime et des innombrables mérites qu'il a à son actif, la mort l'emportera.
En dépit de sa piété, Moché devra lui aussi quitter ce monde et rendre des comptes devant le Tribunal céleste.
Ainsi, aucun juif ne devra se leurrer en pensant que son existence, dans ce monde, se prolongerait éternellement, mais au contraire garder à l'esprit la fin qui les attend et se préparer des "provisions" pour son éternité (mitsvot et bonnes actions).
[rabbi David 'Hanania Pinto]

=> Avant de mourir, Moché expose en héritage ces vérités (ayom - en ce jour) à tout le peuple juif, lui montrant de façon visible : LA bénédiction et LA malédiction.
b'h, A nous de suivre son conseil, sa voie, celle de LA vie!

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-> Le Ohr ha'Haïm commente :
Lorsqu'un tsadik appel à dédier sa vie à la spiritualité, on peut dire : Que sait-il des plaisirs de ce monde et que s'est-il de la jouissance qu'ils procurent?
Ainsi, Moché à dit aux Bné Israël : "Réé Anokhi" = regardez le fait que j'ai grandis dans le palais de Pharaon, j'ai connus l'énorme richesse, le prestige, ...
Néanmoins, je vous demande de ne pas vous laisser prendre par les vanités de ce monde, mais plutôt de prendre pour vous les bénédictions éternelles de la réalisation de la Torah et des mitsvot, le plaisir spirituel.

-> Le fils du roi David, le roi Salomon, considéré comme le plus sage parmi les hommes, commence son livre de Kohélét par : "Vanité des vanités, vanité des vanités; tout est vanité! Quel profit tire l’homme de tout le mal qu’il se donne sous le soleil?"
Il le termine ainsi : "La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D. et observe ses commandements (mitsvot) ; car c’est là tout l’homme. En effet, toutes les actions, D. les appellera devant son tribunal, même celles qui sont entièrement cachées, qu’elles soient bonnes ou mauvaises."

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+ "Vois (réé), je mets devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction" (Réé 11,26)

-> Le verset commence au singulier ("vois"), et continue au pluriel ("devant vous").
Le rabbi 'Haïm de Worms (frère du Maharal de Prague) y voit une preuve que même quand celui qui réprimande sait que de tous ceux qui l'écoutent, une seule et unique personne en sera influencée, on ne doit pas s'abstenir de parler en public.
En effet, Moché qui a parlé devant tout Israël (des millions de personnes!), alors que ses paroles s'adressaient à un seul et qu'il lui a dit : "Vois" ("réé" est au singulier), pour sauver une seule âme d'Israël.

[on ne doit pas agir par orgueil, en pensant qu'au regard de notre grandeur, il ne convient pas de "perdre" son temps pour un seul juif!
En effet, au-delà de l'infini valeur de tout juif, qui sommes-nous pour se croire supérieur à l'attitude de Moché?]

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+ "Voyez, Je vous propose en ce jour la bénédiction d’une part, et la malédiction de l’autre" (Réé 11,26)

-> Le rav Zelig Pliskin explique que tout ce qui arrive à une personne est un fait.
Ce qu'il va devenir dépend de notre regard/interprétation : est-ce que cet événement est négatif, positif ou neutre.
Toute chose prend l'ampleur/l'attention que l'on veut bien lui accorder.
Ainsi, nous pouvons choisir notre vie en fonction de notre réaction aux circonstances.
Notre attitude permet de prendre de l'altitude/recul dans notre vie, afin de la vivre la plus dans la joie.

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+ "Vois, Je place devant vous aujourd'hui la bénédiction et la malédiction.
La bénédiction si vous écoutez les commandements d'Hachem votre D. que Je vous ordonne aujourd'hui.
Et la malédiction si vous n'écoutez pas les commandements d'Hachem votre D. et si vous vous écartez du chemin que Je vous ordonne aujourd'hui" (Réé 1,26-28).

-> Le Bné Yissa'har explique :
Nous apprenons de ce passage que l'accomplissement des commandements est une ségoula pour faire descendre des cieux la bénédiction, l'abondance, la bonté et la miséricorde dans le monde.
A contrario, si les commandements d'Hachem sont transgressés, les malédictions sont attirées vers nous et descendent depuis les cieux.

[ainsi les mots : "Vois, Je place devant vous" prennent tout leur sens. Si nous voulons un maximum de bonnes choses dans notre vie, alors nous savons ce que nous avons à faire!]

"Vous êtes les enfants de Hachem votre D. : ne vous tailladez pas le corps et ne vous rasez pas entre les yeux en l'honneur d'un mort" (Réé 14,1)

-> "Selon le Ibn Ezra, cela signifie que lorsqu'on a conscience d'être les enfants de Hachem, et que Son amour à notre égard est plus intense que celui d'un père pour son fils, il n'y aura jamais lieu de se taillader le corps à cause des malheurs, dont Il nous accable, car tout ce qu'Il fait est pour le bien.

Et si vous ne parvenez pas à le comprendre, soyez tout au moins comme des jeunes enfants qui ignorent le sens des décisions de leur père, mais qui s'en remettent néanmoins à lui.
C'est pourquoi il est dit à la suite : "Car tu es un peuple consacré à Hachem" = tu es un peuple différent des autres nations, et tu ne dois donc pas les imiter."

[Ramban]

[d'un côté il est permis de pleurer la séparation/perte d'êtres proches, mais d'un autre, il nous est interdit de garder le deuil trop longtemps (cf. les durées fixées par nos Sages)]

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+ Les Sages dirent à rav Haménouna le petit lors du mariage de Mar fils de Ravina : "Chantez-nous quelque chose!"
Il entonna ce chant : "Malheur à nous qui allons mourir! Malheur à nous qui allons mourir!"
[guémara Béra'hot 31b]

-> Le Saba de Kelm explique :
Nulle joie n'est plus intense que celle éprouvée lorsque tous les doutes s'effacent, et nul moment n'est plus révélateur de Vérité que le jour de la mort.
Lorsque rav Haménouna mentionna la mort, tous les convives se remémorèrent le but de leur existence et en éprouvèrent une joie immense.

[notre vie peut être difficile actuellement (pourquoi continuer), mais aucun édifice ne s'est fait sans efforts!
A notre mort nous serons alors tellement fier de ce que nous avons pu bâtir grâce aux plans Divins, qui sont parfaits mais hors de notre compréhension sur le moment.]

-> Rabbi Moché Rozenstein (machguia'h de Lomza) propose une autre explication :
En déclarant : "Malheur à nous qui allons mourir!", il leur adressa ce message : "Vous devez être capable de vous réjouir sans pour autant détourner vos pensées du jour de la mort. Si vous réussissez à combiner ce mélange délicat, ce sera la preuve que votre joie est authentique. Mais si seul l'oubli de la mort vous permet de vivre des instants d'allégresse, ce sentiment n'est assurément pas de la joie mais une frivolité ordinaire."

=> Comment parvient-on concrètement à se réjouir en pensant à la mort?

Lorsque l'on sait que l'on a convenablement servi le Créateur par le passé, ou tout au moins quand on prend la résolution de le faire à l'avenir.

[selon nos Sages, puisque la mort est ce moment de retrouvailles éternelles avec notre papa Hachem, le sentiment de peur de la mort prend racine en réalité dans notre peur de devoir affronter le Tribunal Divin, où nous devrons rendre des comptes sur tout (même la pensée que l'on aura eu seul dans son coin!).
Ainsi, lorsque dans ce monde nous faisons le maximum pour être en accord avec la volonté de D., alors il reste principalement la plus grande des joies : celle d'avoir toujours davantage de proximité avec Hachem!

Il ne faut pas être joyeux pour échapper à notre responsabilité "angoissante" de devoir rendre des comptes, mais plutôt être joyeux d'être sur le bon chemin de la Vérité, de pouvoir faire ce qu'il y a de mieux de notre vie (si Hachem le dit!), et cela vaut tous les désagréments passagers. ]

"Car vous traversez le Jourdain pour entrer au pays que Hachem, votre D., vous donne et pour le conquérir. Quand vous l'aurez conquis et que vous y demeurerez" (Réé 11,31)

-> Les mots : "vous traversez le Jourdain" semblent ici superflus car les juifs ne pouvaient entrer en terre sainte qu'en traversant ce fleuve.

En réalité, la Torah fait allusion au miracle qui allait se produire : le fleuve allait s'ouvrir en deux pour permettre au peuple juif de le traverser à pied sec.
Ce prodige allait être le premier parmi de nombreux autres miracles au cours de la conquête et de l'occupation du pays.
Ce miracle était le signe que le Ciel continuerait à aider les juifs.

Hachem a ordonné de prononcer les bénédictions et les malédictions dès l'entrée des juifs en terre sainte [d'Israël] afin qu'ils se rendent compte que leur existence ne suivrait pas un cours naturel.
En effet, loin d'être déterminés par le hasard, les juifs allaient choisir leur destinée en optant pour la voie de la bénédiction ou celle de la malédiction.

[le Sforno - rapporté dans le Méam Loez]

"La guématria du mot : riche (achir - עָשִׁיר) est de 580, tandis que celle du mot : pauvre est de : 130 (ani - עני).
La différence entre eux est de : 450, équivalent au mot : "[il] donnera" (yiten - יִתֵּן).

Nous devons combler le fossé entre les riches et les pauvres en donnant davantage de tsédaka et en venant en aide à ceux dans le besoin."

[Rav Moché Yé'hiel haLévi Epstein]

+ "Lorsqu'une personne ouvre sa main, ses 4 doigts (hormis le pouce) ont tous des longueurs différentes.
Lorsqu'elle ferme sa main autour de son pouce, tous ses 4 doigts ont la même taille.

De même, il y a 4 niveaux de charité : à un frère ou proche dans le besoin (léa'hékha) ; à un pauvre de sa ville (léaniyékha) ; à quelqu’un d'extrêmement pauvre (léévyonéh'a) et à un pauvre résidant en Israël (béartsékha).

Ainsi, le verset : "Ne ferme pas ta main" (Réé 15,7) signifie qu'il ne faut pas faire la tsédaka d'une main fermée en donnant à tout le monde exactement la même chose, mais plutôt, "Ouvre-lui plutôt ta main" (v.15,8) + donne aux pauvres, chacun selon ses besoins appropriés."

[Rav Shalom Rokéa'h - le Sar Shalom]

[Il faut s'adapter aux besoins de chacun, que ce soit dans l'importance du montant donné, mais également dans le reste.
Certaines personnes n'ont principalement pas besoin d'argent, mais ont besoin de marques d'estime, de l'écoute, de la joie, de la confiance en Hachem, de conseils, ...

Il ne faut pas donner par habitude, en se déchargeant d'un fardeau, mais en se mettant à la place de l'autre en ressentant réellement sa douleur, tout en étant joyeux de pouvoir faire la volonté de D. en aidant un frère juif! ]

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-> La guémara (Kétoubot 67b) apprend du verset : "Prête-lui en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer!" (Réé 15,8), que l'on est obligé d'offrir à un pauvre même un cheval pour se déplacer et un serviteur courant devant lui.

Puisqu'il est nécessaire de pouvoir se déplacer sans en devenir malade, on comprend le besoin du cheval.
Mais pourquoi doit-on fournir un serviteur courant devant? C'est une demande ridicule!

Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk dit que nos Sages nous enseignent une grande leçon de la psychologie humaine : le fait de donner à un fou de sa folie, c'est également un important acte de bonté!

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-> "Car tu lui ouvriras (au pauvre) suffisamment ta main, suivant ses besoins" (Réé 15,8)

-> Nos Sages (guémara (Kétoubot 67b) commentent ce verset ainsi : "suivant ses besoins" :
"Cela inclut même le fait de lui donner un cheval pour se déplacer et un serviteur pour courir devant lui. On raconte que Hillel Hazakène avait acheté un cheval et avait recours à un serviteur pour courir devant un pauvre de bonne famille (qui avait jadis connu cette richesse). Une fois, il ne trouva pas de serviteur et se mit lui-même à courir devant lui."

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch demande à propos de cette guémara : on peut encore comprendre qu'Hillel donnât à ce pauvre un cheval pour se déplacer, mais comment se fit-il qu'il courut en personne devant lui alors qu'il était le Nassi (le chef spirituel) du peuple d'Israël?

Il lui était, en effet, défendu de se rabaisser à courir devant ce pauvre pour satisfaire ses caprices uniquement parce qu’il s'était habitué par le passé à ce qu'un serviteur le fasse.
Cela prouve, répond-il, qu'il faut considérer les sentiments d'autrui comme un cas de "Pikoua'h Néfech" (une question de vie ou de mort). Hillel comprit également que ce serait dangereux pour ce pauvre s'il lui manquait ce à quoi il avait été habitué depuis toujours, à savoir qu'un serviteur coure devant lui.
De ce fait, même s'il était Nassi (et tenu par la Torah de veiller à l'honneur dû à son rang), néanmoins "Pikoua'h Néfech do'hé kol haTorah" (le danger de mort repousse toute la Torah), et il était autorisé, et même obligé, de courir devant lui afin de lui sauver la vie.

-> Le rav Elimélé'h Biderman conclut :
Cela vient nous enseigner l'importance extrême de prodiguer, autant que nous le pouvons, du bien à notre prochain, tant physiquement que financièrement [que moralement]. On prendra garde à ne jamais humilier un juif, quel qu'il soit, et on lui attribuera tous les honneurs qui lui reviennent.
Et même si les honneurs sont illusoires dans ce monde, néanmoins, en ce qui concerne autrui, il nous est interdit de penser de cette manière. Mais au contraire, on l'honorera par tous les moyens en notre pouvoir.

"Vous marcherez après Hachem votre D." (Réé 13,5)

Pourquoi le verset emploie-t-il le mot "après (a'haré), qui a une connotation de séparation et de distance?

En effet, Rachi dit : "Toutes les fois qu'il apparaît, le mot "a'haré" contient une idée d'éloignement". (Réé 11,30)
Or, ne sommes-nous pas tenus de nous attacher à Hachem et de nous tenir aussi "proches" de Lui qu'il est possible?

Rabbi Avraham Mordé'haï Alter de Gour donne la réponse suivante :
Plus nous reconnaissons Sa grandeur et notre propre insignifiance, plus nous nous rendons compte de notre éloignement par rapport à Lui.
C'est seulement après avoir pris conscience de la distance qui nous sépare de Lui que nous pouvons essayer de devenir plus "proches".

[une des explications concernant l'extrême humilité de Moché est le fait qu'aucun être humain n'a pu se tenir aussi proche de Hachem que lui.
Or, plus on est proche de D., plus on se rend compte de son véritable éloignement, de sa petitesse. ]

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-> Rabbi 'Hama, fils de rabbi 'Hanina dit : Que signifie ce verset : "Vous suivrez Hachem, votre D." (Réé 13,5)?
Est-il possible que l'homme suive la Présence Divine, alors qu'il est écrit : "Car Hachem ton D. est un feu dévorant"(Vaét'hanan 4,24)?
Il faut donc comprendre suivre Hachem dans le sens de suivre Ses comportements (et Son exemple).
[guémara Sota 14a]

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-> Plus un homme développe sa tendance à prendre, plus il s'éloigne de son Créateur et plus il limite sa perception spirituelle.
Par contre, un homme qui pratique les actions de 'hessed, qui étudie la Torah et qui pratique les mitsvot avec enthousiasme et de façon désintéressée est un donneur ; il "ressemble" alors à son Créateur et s'attache à lui.
Dans cet attachement, il n'y a pas de limitations, car toute aspiration à s'élever dans la pureté des midot, dans la recherche de la Vérité dans les actes de 'hessed et dans le don de soi avec enthousiasme, n'est jamais limitée.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.1,p.32 ; tome.4,p.50]

"Vous êtes les enfants de Hachem votre D., ne vous tailladez pas le corps en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

-> Selon Rachi : "Car vous êtes les fils de Hachem, et vous devez être beaux, et non entaillés et tondus."

[Chaque Juif doit toujours se voir comme le fils d’Hachem. Cette pensée le conduira à parfaire ses actions et le mènera à avoir un comportement des plus respectables.
En effet, selon nos Sages si quelqu’un commet une faute, c'est qu'il a forcément oublié sa noblesse au moment du péché. ]

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-> Le Daat Zékénim miBaalé haTossfot d'enseigner :
"Vous êtes les enfants de Hachem", et c'est la raison pour laquelle, si votre père de chair et de sang vient à mourir, "ne vous tailladez pas le corps", car vous n'êtes pas pour autant orphelins.
Vous avez toujours un Père, Qui vit et existe à jamais, béni soit Son Nom.

Mais quand l'idolâtre perd son père, il y a bien lieu pour lui de se taillader le corps car désormais, il ne lui reste plus de père, seulement des pierres et des bouts de bois qui ne lui sont d'aucun secours."

-> D'après le Sforno, il ne convient pas de s'affliger outre mesure de la perte d'un proche parent, car en tant qu'enfant de Hachem, l'homme à toujours un Père Qui veille sur lui.

-> Le Ohr ha'Haïm introduit son explication par l’image d’un homme qui a envoyé son fils dans un autre pays pour faire du commerce. Après un certain temps, le père a fait rappeler son fils de cet endroit pour qu’il revienne à la maison. Lorsque le fils rejoindra son père, il est clair qu’il ne disparaîtra que de cet autre pays où il est allé faire du commerce. Mais, en réalité il continuera à exister et même avec encore plus de bonheur puisqu’il aura rejoint son père.

Le sens de cette image est clair. Quand une âme juive vient dans ce monde pour habiter un corps, il est en fait envoyé par son Père Hachem, pour y remplir une mission. Puis, un jour Hachem rappelle cette âme pour remonter au Ciel, Le "rejoindre".

C’est sûr que cette âme laisse un vide qui crée une grande peine pour ses proches qui restent dans ce monde. Mais, en ce qui concerne l’âme en elle-même, elle a finalement rejoint son Père et elle s’en réjouit à n’en pas douter.
C’est pour cela qu’il ne faut pas pratiquer d’entailles sur son corps pour un proche disparu. Car le sentiment de peine et de deuil doit être réduit par le fait de savoir qu’il a retrouvé sa racine et son origine.

Il n'a pas disparu définitivement, il a juste changé de lieu et a rejoint son Papa Hachem. Et cela est déjà une consolation

-> Le Ramban dit que nous avons l’assurance que l’âme juive est éternelle et les morts finiront par revivre et les corps retrouveront leurs âmes.
Ainsi, fort de ce principe de foi, il ne convient pas de se faire des entailles pour un deuil puisque l’âme du défunt continue à exister pour l’éternité. De ce fait, la peine du deuil ne doit pas être extrême.

[Le Ramban dit qu'il est normal et même approprié de prendre le deuil d'un être aimé.
Avraham a pris le deuil de sa femme Sarah, et le peuple juif a pris le deuil de Moché et Aharon
Cependant, cela doit se faire en suivant les préconisations de nos Sages, car nous sommes les enfants de Hachem. ]

-> Le Ramban (Torat haAdam) donne une explication sur le phénomène de s'attrister sur la perte d'une personne aimée alors que c'est une chose inévitable de la vie.

Lorsqu'à l'origine Hachem a créé le 1er homme, Adam devait être immortel et avait une nature reflétant cela.
Après sa faute de manger du fruit interdit, il a amené la mort sur l'ensemble de l'humanité.

Bien que nous soyons devenus mortels, dans notre composition interne, nous avons toujours la réalité que l'homme doit vivre éternellement. C'est ainsi que lorsque nous constatons que notre être aimé est mort, nous plongeons dans un grand deuil puisque nous sommes confrontés au fait que cette réalité n'existe plus.

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-> Le Ibn Ezra enseigne que lorsque la Torah dit : "Vous êtes des enfants pour Hachem", elle vient renforcer notre émouna et permettre d’apaiser l’esprit de l’affligé, qui sachant qu'Hachem est son Père et que toutes Ses Intentions ne sont que pour le bien, en trouvera un certain "réconfort", même s’il ne parvient pas à saisir ce bien.

Nous sommes un peu à l’image d’un enfant dont le père fait quelque chose qu’il ne comprend pas. Il est sûr que le père sait ce qu’il fait, et il agit pour le bien. Mais son fils, dont l’esprit n'est pas encore assez mûr, ne comprend pas l’attitude de son père. C’est là qu’intervient la émouna (confiance) en Hachem. Même si nous ne comprenons pas, nous Lui faisons confiance, convaincu qu’il agit pour le bien, en tant que Père miséricordieux.

C’est pour cela que même en cas de deuil d’un proche, D. préserve, nous ne comprenons pas mais nous savons que Lui Il sait ce qu’Il fait, et Il ne fait que ce qui est bon.
Cela devrait apaiser quelque peu le cœur de l’endeuillé au point de ne pas en venir à se faire des entailles.

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que ces mots constituent une règle de base pour tout enseignant de Torah à des enfants juifs.

Tout enseignant doit considérer en permanence qu'il enseigne la Torah aux enfants du Maître du monde.
En ayant conscience qu'ils sont : "les enfants de Hachem votre D.", l'éducateur redoublera de patience et d'attention à leur égard, comme c'est l'usage lorsqu'on enseigne au fils du roi.

-> Son maître, rav Moché Rozenstein, le Machguia'h de Lomza disait :
"L'enseignant doit savoir que s'occuper de l'instruction des enfants d'Israël est un véritable privilège.
C'est pour cela qu'il devra les entourer d'amour, et proportionnellement à l'affection qu'il leur portera, ceux-ci s'attacheront à lui et lui rendront son amour."

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Métsia 83a) :
"Rabbi Yo'hanan ben Matia dit un jour à son fils : "Va donc engager quelques ouvriers".

Le fils alla embaucher des hommes, et se mit d'accord avec eux pour leur fournir également les repas.
Lorsqu'il rapporta cela à son père, celui-ci s'exclama : "Mon fils! Sache que même si tu leur donnais des festins semblables à ceux du roi Chlomo, tu ne serais pas pour autant quitte de ton engagement, car ils sont les fils d'Avraham, Its'hak et Yaakov. "

=> Nous voyons l'importance qu'accordaient nos Sages à chaque juif : même le plus ordinaire des ouvriers, qui ne se considère lui-même pas digne de mériter davantage qu'un peu de soupe et de croûton de pain, était considéré par Rabbi Yo'hanan ben Matia comme un prince, le fils des Patriarches.

Combien devons-nous tâcher de suivre cet exemple!
Chaque juif, quelqu’il soit, est le fils du Maître du monde, c'est plus qu'un VIP!!

[ - "Tu sais quoi j'ai vu une star internationale!" ;
- "Et ben moi, j'ai vu largement mieux : un juif! Tu te rends compte c'est le fils de Hachem!!!" ]

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-> Le Zohar dit que la téchouva est appelée : bina (בִּינָה), qui provient de : בן יה (le fils de Hachem).
Nous avons le mérite de pouvoir faire téchouva parce que nous sommes les enfants de D.
[Pri haArets - Rabbi Menachem Mendel de Vitebsk]

-> Un autre dvar Torah sur ce verset (b'h) : https://todahm.com/2015/10/24/3771

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Zalman Guttman (Darga Yétéra) enseigne que si nous accomplissons la volonté de D., tout en maintenant une mentalité non-juive (avec des objectifs similaires à eux!), alors en réalité nous obéissons à Hachem sans faire Sa volonté.
Hachem désire que les mitsvot changent notre caractère, façonnent nos valeurs et créent un modèle de penser nous permettant de devenir de véritables enfants de Hachem.
Celui qui accomplit la Torah avec amour et joie, est un véritable enfant de Hachem.
Mais celui qui fait les mitsvot par habitude, ou pire avec l'attitude où les mitsvot sont 613 problèmes qui se sont mis sur sa route, alors une telle personne n'est pas moins qu'un esclave, dans le sens le plus véritable du terme.

3 Questions/Réponses – Paracha Réé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Réé :

1°/ La paracha Réé contient de nombreuses lois permettant de déterminer si un animal est cashère ou pas (v.14;3-21).
Est-ce que si une personne se doit de manger de la nourriture non cachère pour des raisons de santé, cela lui cause quand même une impureté spirituelle?

-> Rav 'Haïm Soloveitchik (cité dans Torat 'Haïm) explique que ce n'est pas la nourriture qui entraîne un dommage spirituel, mais plutôt son interdit de la manger.
Ainsi, selon son fils, rav Yits'hak Zev Soloveitchik, une personne qui doit manger de la nourriture non cashère afin de sauver sa vie, ne sera pas négativement impactée.

-> Le 'Hatam Sofer (Chout 'Hatam Sofer, Ora'h 'Haïm 1,83) et le Messé'h Hokhma (Dévarim 6,11) ne sont pas d'accord, et sont d'avis que toute nourriture non cashère a en elle des qualités spirituelles négatives qui vont automatiquement entraîner des dommages après consommation.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yochère 13) enseigne que s'il n'y a absolument aucun autre moyen de sauver une vie que de consommer du non-cashère, alors une personne qui en consommera sera négativement impactée, mais le mérite de la mitsva de sauver une vie va protéger cette personne de tout préjudice spirituel.

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2°/ Il est écrit : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D. : ne vous tailladez point le corps, ne vous rasez pas entre les yeux, en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

La Torah nous interdit différentes façons de prendre le deuil d'un être aimé.
Pourquoi est-ce que la durée du deuil pour la mort d'un parent ("dans la naturalité de la vie") est plus longue (12 mois) que celle pour la perte d'un enfant (30 jours), qui est une chose anormale et traumatisante?

Le rav Yossef Sorotzkin (Méged Yossef) rapporte que cette question a été posée lorsque rav Yits'hak Hutner et rav Pin'has Teitz sont allés réconfortés le rav Yossef Dov Soloveitchik, qui avait perdu sa femme.

-> Le rav Hutner a transmis l'idée qu'avec la mort d'un parent, une personne devenait plus éloignée de sa connexion, avec le don de la Torah au mont Sinaï, et cela nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Teitz fait remarque que tout autre proche peut être "remplacé" : on peut se remarier, avoir de nouveaux enfants, ...
Les parents sont les seuls proches qui ne peuvent pas être "remplacés", et ce constat nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Soloveitchik est d'avis que la question contient la réponse.
En cas de mort anormale (non dans la naturalité des choses), nos Sages ont été préoccupés qu'une personne exagère trop son deuil si elle en avait la possibilité, et ils l'ont donc limité à une période de 30 jours.

[le côté exceptionnel, anormal de la chose peut servir de justification à l'expression d'un deuil anormalement important (non nécessaire), ce qui n'est pas le cas avec la perte d'un parent.]

-> Rav Yossef Sorotzkin suggère qu'une personne a besoin des conseils de ses parents durant toute sa vie.

Lorsqu'un parent meurt, un enfant doit chercher à se rappeler et à internaliser leurs valeurs et leurs priorités, ce qui va le guider pour le restant de sa vie.
Il le réalise en prenant le deuil et en se remémorant tout cela pendant une année, car c'est une période suffisante pour contenir l'intégralité des fêtes juives et des périodes symboliquement importantes dans la vie d'une personne.

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3°/ Que nous apprend la répétition apparente :
-> "Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien" (Réé 13,1) ;

-> "N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)

Selon le Gaon de Vilna (Adérét Eliyahou), bien que ces 2 commandements semblent identiques, en réalité, ils sont différents :

- Dans la paracha Vaét'hanan, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer une des 613 mitsvot de la Torah.

- Dans la paracha Réé, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer un détail d'une des mitsvot, comme le fait de mettre des tsitsit sur un vêtement à 3 ou 5 côtés (au lieu de 4).

On retrouve cela dans les mots du verset : "Tout ce que je vous prescris" : pour chacune des mitsvot, "observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien".

[Sous couvert de bons sentiments, de vouloir être en phase avec son temps, ... on a tendance à vouloir mettre à jour la volonté de D., pour quelle soit en phase avec nos envies.

Cependant, venant de D., l'Unique, le Créateur du monde, la Torah est ce qui est le mieux adaptée à chaque juif, à chaque époque.
Vouloir y modifier un détail (sans l'accord de nos géants en Torah), c'est penser que la volonté divine n'est pas parfaite, et que nous, nous pensant plus intelligent que D., allons "corriger" Ses erreurs, en Lui donnant des conseils.

Hachem nous a donné Ses mitsvot avec une connaissance totale, et elles nous sont faites sur mesure : aucune retouche n'étant nécessaire (rien à retirer ou rallonger), sous peine de porter atteinte à l'intégralité de notre service divin. ]