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"Vous êtes des enfants de Hachem, votre D., ne vous tailladez point (lo titgodédou)" (Réé 14,1)

Le midrach Yalkout Chimoni d'expliquer : "Lo titgodédou = ne formez pas des clans/groupes (agoudot) opposés les uns aux autres".

Cependant, précise le Talmud (guémara Yébamot 13b), nous n'avons rien contre l'existence de 2 tribunaux rabbiniques dans une même ville.

=> Nous allons voir, b"h, 2 réponses du 'Hafets 'Haïm sur la notion de groupes au sein du peuple juif ...

-> Une personne demanda un jour au 'Hafets 'Haïm :
Qu'avons-nous besoin des " 'hassidim" (fondé par le Baal Chem Tov) et des "mitnagdim" (juifs orthodoxes s'opposant aux 'hassidim lors de leur création au 18e siècle, rassemblés sous l'autorité du Gaon de Vilna)?
Les 'hassidim eux-même sont divisés en plusieurs groupes : les uns accordent un place plus importante à la prière qu'à l'étude, d'autres aux chants et d'autres encore aux danses.

Que manquerait-il au monde si tous les juifs étaient unis en un seul groupe, priaient selon le même rite et adoptaient une conduite et un style de vie identiques?

Le 'Hafets 'Haïm lui répondit avec humeur, et douceur, comme à son habitude :
Avant de me poser cette question, tu devrais demander au tsar pourquoi son armée comprend différentes sortes de soldats : des fantassins, des cavaliers, des canonniers, des pilotes d'avion et des marins?
Pourquoi ne pas se contenter d'un seul type de soldats dotés des mêmes armes et dirigés par un seul chef?

La réponse est claire : pour vaincre l'ennemi, il faut user de différents stratagèmes et combiner divers corps de l'armée.
De même, les différents groupes de 'hassidim et de mitnagdim sont des soldats dans l'armée de D. qui combattent ensemble contre le mauvais penchant ; chacun aide à vaincre l’ennemi par son étude, sa prière ou ses chants, s'il est animé de bonnes intentions.

-> Un jour, on demanda au 'Hafets 'Haïm de se prononcer sur différentes organisations orthodoxes : lesquelles ont leur raison d'être et auxquelles est-il permis ou interdits de se rallier?

Il répondit en yiddich : "Je l'ignore. Mais quand nous allons arriver dans l'autre monde, on ne va pas nous demander : Appartenais-tu à telle organisation ou à telle autre?
On apportera un rouleau de la Torah et on nous demandera : As-tu accompli tout ce qui y est écrit?
Si nous allons répondre par l'affirmative, on nous conduira au gan Eden (paradis) ; sinon, on nous précipitera en Guéhinam (enfer)."

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-> "Vous êtes des fils pour Hachem votre D., vous ne tailladerez pas" (Réé 14,1)
Nos Sages (guémara Yébamot 13b) demandent : que veut dire : "vous ne vous tailladerez pas"? Israël est appelé enfant d'Hachem à la condition qu'il n'y ait pas d'opposition entre eux qui pourrait constituer des factions adverses.

-> Nous retrouvons également cette idée dans les paroles du prophète Mala'hi : "N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul D. qui nous a créés? Pourquoi commettrions-nous une trahison l'un contre l'autre et profaner ainsi l'alliance de nos pères?" (Mala'hi 2,10)

La charité …

+ En cette paracha Réé, voici quelques citations sur la charité (tsédaka) :

-> " 6 bénédictions récompensent celui qui donne un sou à un pauvre, 11 bénédictions récompensent celui qui le rassure et l'encourage par des paroles, et 17 à celui qui fait les deux" (guémara Baba Batra 9b)

-> "La tsédaka est une des choses qui peut annuler un décret difficile au sujet d'une personne" (guémara Roch Hachana 16b)

-> "Rabbi Elé’azar a dit : 3 choses annulent les mauvais décrets, et les voici : la téfila, la tsédaka et la téchouva " (Talmud de JérusalemTaanit 2,1 - 65b)

-> "Celui qui incite les autres à donner aux pauvres a encore plus de mérite que celui qui fait la charité" (guémara Baba Batra 9a)

-> "Selon Rav Assi : la charité équivaut à toutes les autres mitsvot" (guémara Baba Batra 9a)

-> Le roi Salomon nous dit : "La tsédaka sauve de la mort" (tsédaka tatsil mimavét - michlé 11,4)

On peut citer 2 exemples de la guémara à ce sujet :
1°/ la guémara Shabbath (156b) :
On avait annoncé à Rabbi Akiva que sa fille devrait mourir le jour de son mariage.
Le lendemain matin, suite au mariage, elle retira sa pince à cheveux du mur, et elle a alors vu qu'elle l'avait planté, avant de dormir, entre les yeux d'un serpent, tuant celui qui aurait du la tuer.

Son père, Rabbi Akiva lui demanda ce qu'elle avait pu faire récemment expliquant ce sauvetage miraculeux.
Elle lui expliqua que la veille, alors que son mariage était à son comble, elle remarqua un pauvre à l'entrée qui appelait à l'aide (pendant que tout le monde avait la tête dans le mariage), et elle lui donna son propre repas.
Son père comprit alors que la générosité et la sensibilité de sa fille à la souffrance d’autrui, lui avait sauvé la vie.

2°/ La guémara Baba Batra (11a) rapporte l'histoire de Binyamin haTsadik, qui était responsable d'un fond de charité.
Une année de pénurie, une femme vint le voir, et lui dit : "Rabbi, aides-moi!"
Il lui répondit : "Je te jure, qu'il n'y a plus un centime dans le fond de charité"
Elle lui dit :"Rabbi, si tu ne m'aides pas, une femme et ses 7 enfants vont mourir."
Il l'aida alors avec son propre argent.

Peu de temps après, il tomba gravement malade.
Les anges ont dit à D. : "Maître du monde, Tu as dit que celui qui sauve une âme juive, c'est comme s'il avait sauvé le monde entier. Est-ce que Binyamin haTsadik qui a sauvé une femme et ses 7 enfants, doit mourir si jeune?
Immédiatement, sa sentence a été déchirée.
Il a été enseigné qu'on lui a ajouté 22 années à sa vie."

-> "Selon Rav El'azar : la charité est supérieure à tous les sacrifices" (guémara Soucca 49b)

-> "Multiplier la charité, c'est multiplier la paix [et l'amour mutuel dans le monde, comme il est dit : "L'acte de charité sera : la paix" (Yéchayahou 32,17)]" (Pirké Avot 2,7)

-> "Rabbi Aba a expliqué : si tu as donné de ta poche pour une oeuvre charitable, D. te préservera de toutes les sortes d'impôts" (Talmud de Jérusalem Péa 1,1)

-> "Le roi David dit : "Quand à moi, je verrai Ta face grâce à ma charité" (Téhilim 17,15)
Viens, regarde l'importance de la charité, puisque le don d'une prouta à un pauvre confère le mérite d'être visité par la présence divine ...
Même les méchants qui n'ont pas d'autre mérite que la charité, sont visités par la présence divine." (Midrach Cho'har Tov 17 ; Midrach Tan'houma Vayikra)

-> La charité rapproche la délivrance, comme il est dit : "Observez le droit et faites la charité, car Mon salut est sur le point de survenir et Ma justice de se révéler" (Yéchayahou 56,1)

-> "Au moment où l'homme quitte ce monde, ni l'argent, ni l'or, ni les pierres précieuses, ni les perles ne l'accompagnent, mais uniquement la Torah et les bonnes actions" (Pirké Avot 6,9)

A ce sujet, on peut rapporter les paroles du roi Monobaz à ses frères lorsqu'il distribua toutes ses richesses et celles de ses pères, l'accusant de tout dilapider (guémara Baba Batra 11a) :
"Mes pères ont accumulé des trésors ici-bas, et moi, pour en-haut!
Mes pères les ont accumulés à un endroit où on peut s'en emparer, et moi, à un endroit inaccessible!
Mes pères ont accumulé des biens improductifs, et moi, des biens productifs (parce qu'on en tire profit dans ce monde, et le capital subsiste dans le monde à venir)!
Mes pères ont accumulé des trésors d'argent, et moi, des trésors spirituels!
Mes pères les ont accumulés pour les autres, et moi, pour moi-même!
Mes pères les ont accumulés dans ce monde, et moi, pour le monde à venir!"

-> Nos Sages (guémara Kétoubot 67a) de nous dire : "Ce qui conserve l'argent comme du sel, c'est d'en dépenser pour des dons charitables".

Plus le morceau de viande est grand (plus on a d'argent), plus il faut mettre de sel (donner à la tsédaka) afin d'en assurer la conservation (afin d'avoir toujours un grand morceau à l'avenir).
C'est l'idée que l'argent que l'on a, c'est l'argent que l'on a donné.

-> La guémara Kétoubot (68a) dit que celui qui se détourne de la charité est assimilé à un idolâtre.

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni - Kohélét 287) renier l'importance des actes de générosité et refuser d'en faire, c'est comme renier D.

-> "Personne ne s'appauvrit en faisant de la charité" (Rambam - Hilkhot Matnot Aniyim 10,2)

-> "A une personne que D. aime, Il transmet un cadeau : Il lui envoie un pauvre" (Zohar II,86)

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit des paroles qui nous montrent, à quel point, pour un juif la barre est haute : "Ce n'est pas à cause de nos dons charitables que D. nous a choisis d'entre tous les peuples, car ils en font, eux aussi. La charité n'est que l'un des commandements prescrits à un juif."

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-> Lorsque le riche donnera plus de tsédaka avec un œil bienveillant, afin de rassasier le pauvre, alors la bénédiction Divine augmentera le capital du riche par le mérite de cette tsédaka. Ainsi, le riche et le pauvre en profiteront tous deux.
[Haflaa - guémara Kétoubot 67b]

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-> "Car Hachem est tsadik, Il aime la tsédaka, Son visage contemple la droiture" (Téhilim 11,7)

Rabbi Yé’hezkel de Kozmir explique :
Hachem aime l’acte de tsédaka. Mais l’acte de tsédaka le plus élevé et le plus agréable à Ses yeux est "son visage contemple la droiture" = que celui qui reçoit puisse regarder droit dans les yeux celui qui donne, sans avoir honte devant lui.

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-> "Lorsqu'une personne s'enrichie, elle ferme ses mains (à la charité), car la richesse est une forme d'ivresse." (le 'Hafets 'Haïm)

[on pense souvent que si l'on était plus riche alors on donnerait plus largement aux pauvres. La réalité c'est qu'avec la richesse vient également un libre arbitre correspondant qui nous rend plus difficile de donner.
Nous sommes dans un autre état, comme ivre/aveuglé par notre richesse.]

-> Selon le 'Hessed léAvraham, 40 jours avant la conception d'un enfant, on lui demande s'il veut être riche ou pauvre.
Le fait qu'il y ait un grand nombre de pauvres dans le monde, montre que la richesse n'est pas le bonheur véritable ; le plus souvent, les pauvres vivent une existence très riche, alors que l'abondance dont jouit une personne fortunée ne lui laisse pas de repos.

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"Lorsque des non-juifs viennent en aide à ceux dans le besoin et que les juifs n'agissent pas de même, les forces [du mal] deviennent très puissantes et en profitent pour provoquer des ravages dans le monde avec une intensité redoublée.

Elles disent aux juifs : "Pourquoi devez-vous être pires que les autres nations? Puisque vous n'éprouvez aucune pitié et laissez les pauvres mourir de faim, nous n'aurons aucune pitié de vous".

Tous les biens et les bontés accordés par les cieux sont pris par ces anges [du mal] qui les distribuent aux non-juifs."

[Méam Loez - Béréchit 1,31]

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-> En général, Hachem châtie ceux qui ont le cœur dur face à un pauvre.
La plainte de l'indigent monte aux cieux. Il ne faut jamais donner la possibilité à un pauvre de nous maudire. Hachem entend ses cris même lorsqu'ils sont sans motif.
[Méam Loez - Vayéra 18,16]

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-> "Avec largesse il donne aux pauvres, [c'est pourquoi] son mérite durera éternellement ; sa force s'élèvera avec honneur" (Téhilim 112,9).

-> "Sa justice (tsidkato - littéralement : sa tsédaka) subsiste à jamais" (Téhilim 111,3)
Le rabbi 'Haïm Vital commente que lorsqu'un juif commet une faute, il risque de perdre toutes les mistvot qu'il a faites, à l'exception de la mitsva de la tsédaka.

Le rav David Pinto (La voie à suivre n°869) ajoute que grâce à la mitsva de la tsédaka que l'on conserve à jamais, on peut mériter que le cœur s'éveille au regret et au repentir.
[en ce sens, la tsédaka nous sauve d'une mort physique et spirituelle!]

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-> Le Baal haTourim note sur le verset : "chacun donnera le rachat de sa personne" (Ki Tissa 30,12), que le terme : vénatnou (ונתנו – traduit ici par « donnera ») se lit identiquement de droite à gauche et de gauche à droite, pour souligner que tout ce que l’homme donne à la tsédaka lui sera restitué, et qu’il ne perdra absolument rien.

-> Le Ben Ich 'Haï rapporte histoire arrivée chez le roi d’Espagne, qui avait demandé à son ministre Don Its'hak Abravanel : "Combien d’argent avez-vous?"
Il lui a répondu : "Sire, j’ai cent mille dinars!"
Le roi se mit en colère et lui dit : "C’est un mensonge! Rien que vos terres valent cinq cent mille dinars, sans compter l’argent liquide et les grands biens que vous possédez!"
Le ministre répondit : "Sire, vous m’avez demandé combien d’argent j’avais, et je vous ai dit toute la vérité. La vérité est que les terres, l’argent et les grands biens que votre Majesté a évoqués ne sont pas à moi, car qui sait ce qui peut se passer d’un instant à l’autre? Les biens peuvent disparaître. Le roi peut les confisquer. Ce que j’ai répondu au roi, c’est la somme totale de ce que j’ai donnée à la charité. Cet argent-là est certainement à moi!"

[cela est valable dans ce monde matériel où l'on ne perdra jamais à avoir donné à la tsadaka, mais également dans le monde à venir où toute la matérialité que l'on pense être nôtre (pour laquelle on a parfois tant peiné, tant fait de sacrifices), ne nous accompagnera pas dans la tombe, et c'est : "la mitsva de la tsédaka que l'on conserve à jamais" = on pourra pour l'éternité compter sur elle.
Quelques piécettes d'argent nous octroient forcément une récompense éternelle. Quelle affaire! ]

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-> Aujourd'hui tu pleures sur chaque pièce que tu donnes, demain (dans le monde futur) tu pleureras sur chaque pièce que tu n'as pas donnée!
[un mendiant dans une conversation avec un roche]

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-> L’ouvrage Oumatok Haor fait remarquer que les mots "vayik'rou li térouma" (qu'ils prennent pour Moi un prélèvement - וְיִקְחוּ לִי תְּרוּמָה - Térouma 25,2) ont une valeur numérique de 821, ce qui est équivalent à celle des 3 termes suivants : "chéfa, bérakha, véats'lakha" (abondance, bénédiction et réussite - שפע ברכה והצלחה).
En d’autres termes, l’homme qui dispense généreusement son argent aux nécessiteux mérite que se déverse sur lui une profusion de bénédictions et jouit de la réussite.

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-> Le Baal haTourim note sur le verset : "chacun donnera le rachat de sa personne" (Ki Tissa 30,12), que le terme : vénatnou (ונתנו – traduit ici par "donnera") se lit identiquement de droite à gauche et de gauche à droite, pour souligner que tout ce que l’homme donne à la tsédaka lui sera restitué, et qu’il ne perdra absolument rien.

-> Si nous appliquons la règle du At-bach (faire correspondre à une lettre, celle qui lui est symétriquement opposée dans l'alphabet) au mot : tsédaka (צדקה), nous retrouvons le mot : tsédaka (צדקה).

-> Le Ben Ich 'Haï, nous explique d'après la guémara : "Celui qui veut conserver son argent doit s'en démunir" = c'est-à-dire que tout celui qui veut assurer son capital, devra donner de la tsédaka.

-> Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne dans le Zohar (Térouma) : lorsqu'un homme donne de la tsédaka à un pauvre, il s'insuffle de la vie à lui-même et le Créateur lui accordera de très grandes bontés dans ce monde ici-bas.

-> Le Arizal explique que la mitsva de tsédaka est des plus "visibles" dans le sens où la répercussion de celle-ci se perçoit sur le visage de l'homme. La mitsva de tsédaka étant un acte extérieur, contrairement à la mitsva "d'aimer Hachem" qui est un acte intérieur, lorsque l'homme s'habitue à donner aux pauvres, une lumière unique vient éclairer son visage, car l'habitude des hommes et de dévoiler leur visage au monde extérieur. Ainsi, c'est le visage qui bénéficiera de cette lumière spéciale.

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-> b'h, au sujet de l'importance future des pauvres : http://todahm.com/2020/07/20/14169

"Donner, tu lui donneras ..." (Réé 15,10)

Le Yalkout Chimoni (Michlé 31) fait remarquer que dans notre paracha la Torah double les mots :
-> "Ouvrir, tu lui ouvriras ta main" (Patoa'h tiphta'h - Réé 15,8)
-> "Donner, tu lui donneras" (Naton titen - Réé 15,10).

Pourquoi ces répétitions?

Une personne peut rencontrer une grande lutte interne au moment de donner de la tsédaka, en se disant rationnellement : "J'ai travaillé très dur pour cet argent, pourquoi devrais-je le donner à d'autres?"

Par ces répétitions, la Torah nous suggère une méthode facilitant la réalisation de cette mitsva.
En donnant de façon très répétée, on en devient habitué (selon le principe du Ram'hal : un acte extérieur conduit à impacter notre intériorité), et cela pourra même devenir un plaisir d'employer au mieux ses ressources.

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-> Rachi commente notre verset par : "Il faut lui donner et lui donner" même 100 fois.

-> Le Rambam (sur le Pirké Avot 3,15) nous enseigne : "Un homme n'acquiert pas des qualités par la grandeur de ses actions, mais par leur nombre".

-> Le 'Hafets 'Haïm de nous dire :
Il apparaît qu'il est préférable de partager 100 dinars entre 100 pauvres plutôt que de les donner à un seul car on s'habitue de la sorte à lutter 100 fois contre le mauvais penchant et on le domine plus facilement.

De plus, le don devient, par habitude, une seconde nature.
On peut percevoir cette idée dans le Téhilim (112,9) : "(Pusiqu') il distribue (son argent) en le donnant à de (nombreux) pauvres, (il est assuré que) sa charité subsistera à jamais", car l'habitude devient une seconde nature.

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-> Le Alchikh nous dit que cette redondance (donner, tu donneras) vient suggérer : D. te "donne" pour que tu puisses à ton tour "donner" à ceux qui sont dans le besoin.

-> Le 'Hida explique, au nom de Aboudraham, que si nous ne récitons pas de bénédiction avant d'accomplir la mitsva de la tsédaka, c'est parce qu'on ne peut jamais être certain que l'indigent acceptera notre aumône (peut-être par honte), la bénédiction risque d'avoir été prononcée en vain.

-> On peut se demander, pourquoi la Torah nous demande d'ouvrir notre main, sachant qu'en général elle est vide, en place d'ouvrir : "nos trésors" (ou notre compte bancaire!).

Nos Sages de dire que lorsque les doigts sont fermés dans la paume de la main, ils semblent tous avoir la même taille.
En ouvrant totalement la main, on se rend compte, cependant, que les doigts ont des tailles différentes.

En nous demandant d'ouvrir notre main, la Torah nous envoie le message que de même que tes doigts ont chacun une taille différente, de même, toutes les causes de charité ne sont pas les mêmes.
=> Mesure et évalue l'importance et l'utilité de chacune des causes et des institutions, et soutiens-les en conséquent.

A mon humble avis, on peut rajouter :
-> On ne peut pas mettre beaucoup de choses dans une main, ainsi, cela renvoie peut être à ce qu'on a vu précédemment : il vaut mieux donner plusieurs fois de petites portions, plutôt que tout d'un coup.

-> Lorsque l'on ouvre la main totalement, c'est souvent pour saluer, dire bonjour à quelqu'un.
De même, la Torah nous demande d'humaniser, de personnaliser notre acte de charité, en se mettant à la place de la personne qui est en face de nous, en lui donnant en plus de l'argent, des paroles qui vont lui remonter le moral et l'encourager.

En hébreu, le mot pour main est : "yad" (יד) et a une valeur numérique de 14.
En tendant la main à autrui, j'arrive à 2 yad = 2*14=28, qui est la valeur du mot : koa'h : la force (כח).
Par la main, que je tends à autrui, je l'aide à se relever matériellement et psychologiquement.

Nos Sages nous enseignent : " 6 bénédictions récompensent celui qui donne un sou à un pauvre, 11 bénédictions récompensent celui qui le rassure et l'encourage par des paroles, et 17 à celui qui fait les deux" (guémara Baba Batra 9b)

-> La main renvoie à souhaiter au nécessiteux : bientôt, ce sera toi qui donnera à autrui (garde espoir, tu vas t'en sortir, tu es quelqu'un de bien, tu comptes à mes yeux ...).

-> La main (on serre des mains pour valider un contrat) renvoie au fait qu'il faut chercher à inciter autrui à donner à la charité.
(de façon latente, c'est : top-là, dans ma main que tu vas donner à cette institution/cause !).

Nos Sages de dire : "Celui qui incite les autres à donner aux pauvres a encore plus de mérite que celui qui fait la charité" (guémara Baba Batra 9a)

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+ "[Tu] ne fermeras pas ta main à ton frère nécessiteux" (Réé 15,7 - לֹא תִקְפֹּץ אֶת-יָדְךָ, מֵאָחִיךָ הָאֶבְיוֹן )

Le rav Israël de Rizhin nous enseigne :
Les 1eres lettres de ces mots sont : lamed, tav, youd, mém et hé, et permettent de former le mot : Téhilim (תהילים).
Le fait de réciter des Téhilim pour une personne pauvre est bien, mais ce n'est pas assez, il faut également ouvrir sa main et lui donner de la subsistance matérielle.

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"Donner tu lui donneras (au pauvre), et que ton cœur ne soit pas mauvais quand tu lui donneras" (Réé 15,10)

Cela signifie qu'il ne faut pas donner la Tsedaka avec un cœur mauvais, c'est-à-dire qu'il faut donner avec joie et non avec peine.
=> On peut s'interroger : comment peut-on demander de ne pas donner avec peine. Si quelqu'un a du mal à ouvrir sa main pour donner, il est normal qu'il en ressente de la difficulté et qu'il peinera à donner. Comment comprendre alors cette injonction de la Torah de ne pas donner avec peine, ce qui va à l'encontre de la nature?

-> Le Kli 'Hemda donne la réponse suivante.
Si quelqu'un a du mal à accomplir une certaine action, le fait de se forcer à répéter cet acte à de multiples reprises aidera à le rendre plus facile. En effet, au début ce sera certes difficile, mais à force de répétitions, on finira par acquérir une habitude, qui deviendra comme une seconde nature.
[le Ram'hal explique qu'un acte extérieur impacte notre intériorité. Par exemple, en se forçant à être heureux, on développe de la joie en nous. A plus forte raison, en agissant de manière répétée, cela s'enracine profondément dans notre nature.]

C'est ainsi que cette action qui était au démarrage difficile, finira par devenir même naturelle.
Il en est de même pour la tsédaka. Si une personne ressent des difficultés à donner et que cela s'oppose à sa nature, le conseil que la Torah lui donne est de répéter des actes de charité à de multiples reprises, jusqu'à ce que cela devienne plus facile.
C'est ce que dit le verset : "Donner tu lui donneras" = cette redondance du verbe "donner", employée par la Torah, vient suggérer que l'homme doit donner à plusieurs reprises, même si cela représente pour lui un grand effort et un sacrifice important.
Et ensuite : "ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras" = le sentiment négatif de difficulté s'atténuera et finira par s'en aller.
=> Ainsi, la Torah vient ici proposer un conseil pour faire disparaître le sentiment négatif lié au fait de donner : "donner tu donneras".

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-> Rabbi Ména'hem Mendel de Rimanov enseigne que parfois, on peut avoir tendance à donner de la tsédaka par pitié.
Quand on voit un indigent dans le besoin, on peut ressentir de la peine pour lui, et lui donner du fait de ce sentiment négatif.
Cependant, tel n'est pas le plus haut niveau de la mitsva. En effet, l'idéal est de donner pour accomplir la Volonté Divine de la tsédaka, et non pas de
donner par pitié.
C'est pourquoi, si on ressent de la pitié pour le pauvre, alors après lui avoir donné et s'être ainsi libéré du sentiment de pitié, il convient ensuite de lui redonner une seconde fois, cette fois-ci pour la mitsva et pas par pitié.

Cela est en allusion dans notre verset : "Donner tu lui donneras" = la répétition du verbe "donner" vient suggérer qu'il convient de donner à deux reprises : la première, pour se libérer du sentiment négatif de pitié, de sorte que la deuxième fois, on donnera pour accomplir la Volonté Divine.
=> Ainsi, "donner tu lui donneras", à deux reprises, de sorte que "ton cœur ne soit pas mauvais", pris d'un sentiment négatif telle que la pitié "quand tu lui donneras". En effet, ce sentiment négatif aura été évacué après le 1er don. Dès lors, au moment du 2e don, le cœur ne sera plus sous l'effet du sentiment négatif et le don pourra être pleinement dirigé pour la mitsva.

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-> Le rav David Pardo explique qu'il arrive que l'on se justifie auprès du nécessiteux que l'on ne puisse pas lui donner avec largesse, parce qu'on traverse soi-même des moments difficiles et que l'on est dans la peine et la difficulté.
[certes le pauvre n'est pas dans une bonne situation, mais moi aussi je ne vais pas bien en ce moment, on est ainsi un peu dans un état similaire, pourquoi alors lui donner pleinement de la tsédaka! C'est difficile la vie pour tout le monde!!]

La Torah demande à l'homme de donner selon ses moyens. Il ne faut pas trouver des prétextes pour ne pas donner correctement en invoquant le fait que l'on traverse des difficultés.
"Donner tu lui donneras, et que ton cœur ne soit pas mauvais quand tu lui donneras" = c'est-à-dire n'invoque pas le fait que ton cœur est mauvais et peiné parce que tu traverses des difficultés, pour te dispenser de donner avec largesse, compte tenu de ta situation difficile.

=> Ainsi, cette explication propose une autre interprétation du fait que le cœur ne soit pas mauvais. Il ne s'agit pas de la difficulté à donner, mais des difficultés de la vie qui rendent plus difficile le fait de donner et qui ne doivent pas servir de prétextes à ne pas donner selon ses réels moyens.

[lorsque l'on traverse des moments difficiles notre tête est remplie de problèmes, et on peut en venir à oublier de se mettre à la place de notre prochain pauvre, pour pleinement ressentir/compatir à sa situation.
Ce qui ne va pas doit rester en nous, et autrui ne doit pas en payer le prix, car il n'a rien à voir la dedans.
Que ça aille ou pas dans notre vie, jamais nous devons être aveugle aux besoins de notre prochain juif (lui donner de la tsédaka, un sourire, des compliments, ...)]

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-> "Ton cœur ne sera pas mauvais en lui donnant (de la tsédaka)" (Réé 15,10)

Ce verset enjoint que quand on donne de la tsédaka à un pauvre, il faut le faire avec amour et joie, et pas avec un cœur mauvais et attristé. Mais, la Torah peut aussi faire allusion au fait que la mitsva de la tsédaka permet de mériter d'enlever la cruauté du cœur.
Dès lors, il faut comprendre le verset ainsi : "Ton cœur ne sera pas mauvais", c'est-à-dire que tu mériteras que ton cœur ne soit pas mauvais ni cruel, "en lui donnant", c'est-à-dire par l'accomplissement de cette mitsva de donner la tsédaka au pauvre.
C'est que cette mitsva apporte comme récompense le fait d'adoucir le cœur et le rendre bon, comme on peut le comprendre.
[Beit Its'hak]

"Tu prélèveras la dîme" (Réé 14,22)

Ce verset se traduit littéralement par : "Prélève la dîme, tu prélèveras la dîme" (assèr téassèr).
La guémara (Taanit 9a) nous dit que cette double formulation vient nous signifier : "Prélève la dîme (assèr) afin que tu t'enrichisses (tit'achèr)."

Le 'Hatam Sofer remarque que c'est le seul cas où la Torah nous autorise à mettre au défi D. de tenir Sa promesse de récompenser financièrement ceux qui prélèvent les dîmes.

-> "Apportez toutes les dîmes dans le lieu du dépôt ... et attendez-moi à cette épreuve , dit D. : [vous verrez] si je n'ouvre pas en votre faveur les cataractes du ciel, si je ne répands pas sur vous la bénédiction au-delà de toute mesure (ad bli daï - עַד בְּלִי דָי)." (Mala'hi 3,10)

Le Oznayim laTorah commente que D. promet à ceux qui prélèvent les dîmes qu'Il déversera pour eux Sa bénédiction jusqu'à ce que leurs lèvres s'épuisent à dire : "assez!" (daï - דָי) devant l'abondance qui leur sera accordée (cf.guémara Shabbath 32b).

Telle est la véritable richesse, selon l'enseignement de nos Sages (Pirké Avot 4,1) : "Qui est riche? Celui qui est heureux de sa part".

La plupart des gens aisés sont insatisfaits et cherchent constamment à amasser davantage, même s'il n'en ont pas besoin.
Par cet enseignement, D. promet à ceux qui prélèvent les dîmes une opulence telle que, heureux de leur sort, ils s'exclameront : "Assez!"

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-> assèr téassèr : cette double formulation vient nous signifier : "Prélève la dîme (assèr) afin que tu t'enrichisses (tit'achèr)" ...

Rabbi Yo'hanan répond au fils de Reich Lakich : "On ne doit pas agir ainsi pour toutes les mitsvot [tester, mettre à l'épreuve la promesse de Hachem], à l'exception de la mitsva de donner de la tsédaka, comme le verset l'affirme : "Testez-Moi avec cela (la tsédaka), dit Hachem, et voyez si je n'ouvre pas en votre faveur les cataractes du ciel, si je ne répands pas sur vous la bénédiction au-delà de toute mesure" (Mala'hi 3,10).
[guémara (Taanit 9a)]

=> Hachem nous promet que donner à la tsédaka ne nous appauvrira pas, et plus que cela il nous permet même de le mettre à l'épreuve pour vérifier que cela fonctionne!

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-> A propos de la mitsva du Maasser (la dîme), citons ici la parole qu'Hachem a placée dans la bouche du prophète Malakhi (3,10) : "De grâce, mettez-moi à l'épreuve en cela, et vous verrez si Je ne vous ouvre pas les portes du Ciel".

Le Maguid de Doubno nous explique :
Hachem, dans Sa grande miséricorde, nous a fait don de Sa Torah qui comporte 613 mitsvot. Le but de toutes les mitsvot est de nous prodiguer les bienfaits inhérents à chacune d'elle, suivant la nature de cette mitsva et d'être par-là, une source de bénédiction pour l'homme. Néanmoins, un homme, créature de chair et de sang, pourra exiger des preuves et se mettre à douter en disant : "D'où saurai-je que les mitsvot sont effectivement une source de bénédiction et que je ne perdrai rien à les accomplir (par exemple, lorsqu'il se presse pour aller travailler et qu'il lui semble qu'en écourtant sa prière et en quittant le Minyane plus tôt, il augmentera ses gains)?"
Pour cela, le Créateur a été bon avec nous et, du fait qu'il est difficile de Le mettre à l'épreuve sur toutes les mitsvot, Il nous a dit : "Prenez une mitsva, qui pourrait sembler être davantage une cause de perte que les autres mitsvot, puisque celui qui donne son Maasser prélève sur l'argent qu'il a gagné, et mettez-moi à l'épreuve en prélevant le Maasser, afin de vous enrichir. Vous pourrez ainsi en conclure, pour toutes les mitsvot, qu'elles renferment en elles un immense bénéfice, et que celui qui M'écoute ne perd jamais rien".

-> Dans son ouvrage Kéter Roch, l'auteur écrit que Rav 'Haïm de Vologine rapporte au nom du Gaon de Vilna que 'celui qui veille à donner son Maasser est assuré de ne pas subir de préjudice, et celui qui veille à donner le cinquième de ses gains est assuré de s'enrichir’.
Grâce à cela, il enracinera en lui la confiance en D., et si seulement tout Israël donnait son Maasser, s'accomplirait la promesse de la Torah (dans notre paracha Réé 15,4) : "Il n'y aura pas d'indigent parmi toi".

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+ Bonus :

On peut trouver également une allusion à ce concept que prélever la dîme conduit à nous enrichir, dans le verset : "kaf a'hat assara zaav méléa" (une coupe en or de 10 shekels, pleine - Bamidbar - Nasso 7,14).

Le mot "kaf" en hébreu veut aussi dire : "la paume [d'une main]".
Ainsi, la Torah nous apprend que :
- kaf = la paume d'une main ;
- a'hat assara = qui donne la dîme, méritera en retour ;
- zaav méléa = d'être pleine, remplie par de l'or.

Source : adaptation personnelle issue du "Védibarta Bam" du Rabbi Moshe Bogomilsky, et du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> "La Torah (Réé 14,22) nous assure que celui qui prélève correctement les dîmes (maaser) s'enrichit.
Cela n'est pas uniquement vrai pour le matériel, mais également pour le spirituel.
Un rav ou bien toute personne donnant de son précieux temps afin d'enseigner et instruire autrui de la Torah, méritera une richesse dans son étude personnelle de la Torah."
[Rav Shimon Shkop]

"Et de là (au milieu de l’exil) tu chercheras D. et tu Le trouveras" (Dévarim - Réé 14,1)

Le Baal Chem Tov disait : "De là, signifie : d’où que tu puisses te trouver. "

Le Baal Chem Tov nous transmet le message que D. est partout, et peut être trouvé, quel que soit le niveau de la personne.

=> Quel que soit l’endroit ou le moment, vous Le trouverez, si seulement vous prenez la peine de Le chercher.

L’amour que D. a pour nous dépasse celui d’un père pour son enfant.
Il nous a promis de ne jamais nous abandonner.
Nous sommes toujours proches de Lui et Il nous est toujours accessible.

"Voyez, je mets devant vous en ce jour une bénédiction et une malédiction ... La bénédiction si vous obéissez ... et la malédiction si vous désobéissez."   (Dévarim - Réé -   11,26-28)

Le texte de Dévarim est consacré pour l'essentiel à la réprimande que Moché a adressé aux juifs.

En quoi ces versets constituent-ils une remontrance?

Le Rabbi de Lelov expliquait qu'afin d'inculquer une bonne conduite à ses enfants, il peut être nécessaire d'avoir recours au système de récompense et de punition car l'enfant ne peut percevoir les valeurs respectives des notions de bien et de mal.

Un adulte doit comprendre que privilégier le bien au détriment du mal ne doit pas dépendre d'un rétribution ou d'un châtiment extérieurs.

Voilà précisément en quoi consiste la réprimande de Moché.

"Pendant 40 ans, je vous ai enseigné l'essence du bien et du mal et je dois encore avoir recours au système de récompense et de punition.

N'avez-vous pas honte d'en être resté au stade où cette motivation puérile est un moteur?"

=> Nous avons atteint la maturité lorsque nous n'avons plus besoin d'une récompense ou d'une punition extérieures pour nous comporter avec droiture.

"[Lorsque tu prélèveras la dîme de tes produits], tu attacheras l’argent dans ta main [et tu le porteras à Jérusalem] " (Dévarim - Rééh 14 ;25)

Rabbi Méir de Prémishlan fit la remarque suivante :
"La Torah te dit que tu dois attacher l’argent dans ta main pour t’indiquer que tu dois être en possession de ton argent plutôt que de laisser ton argent être en possession de toi. "

L’argent n’est qu’un moyen de réaliser un objectif, il permet de répondre aux nécessités de la vie.
L’argent n’est qu’un outil et son propriétaire en est le maître.

La Torah nous exhorte : "Votre richesse, comme tout autre outil, doit se trouver dans vos mains et vous devez en être le maître.
Si votre richesse vous possède, c’est donc que vous n’en êtes pas le maître, mais plutôt l’esclave. "

"Et ce sera (véaya), l'endroit que Hachem votre D. choisira pour y résider son Nom ... " (Ré'é 12;11)

--> Quel sera le nom de la ville de Jérusalem dans le futur?

Le rabbi David Feinstein (dans son Kol Dodi), nous rapporte la guémara (Baba Batra 75b) nous disant que dans le futur la ville de Jérusalem s'appellera : Hachem.
En effet, elle a pour rôle principal/primaire d'être le lieu d'accueil de la présence divine.

D'ailleurs, le verset ci-dessus, parlant de Jérusalem, commence par le mot : "véaya" (והיה - Et ce sera), dont les lettres permettent de former le nom d'Hachem (יהוה).

+ Il arrive ...

La paracha de cette semaine est : ראה (Ré'é), et elle est lue le Shabbath où nous bénissons le mois d'Elloul (אלול), qui évoque le mois précédant Roch Hachana et qui est placé sous la téchouva (le repentir).

Il est fait allusion à l'imminence de ce mois dans le nom de la paracha, qui est l'acrostiche de : ראה אלול הג'ע (ré'é Elloul igui'ya) = Vois, [le mois] d'Elloul arrive!

+ “Le ra’a, la aya et le daya selon son espèce” (Réé ch.14; v.13) :
Rashi explique que ces 3 noms sont relatifs à un seul oiseau et non pas à 3 oiseaux différents.
Que peut-on en apprendre?

+ le nom "ra'a" = relatif à la vue.
On apprend dans la guémara 'Houlim 63b : "qu'il peut se tenir à Babylone (qui est une vallée) et voir une carcasse en terre d'Israël."
Cet oiseau est impur car il utilise son excellente vision afin de voir les choses négativement et trouver les défauts hors de chez lui.

+ le nom "aya" = où.
Cet oiseau est très intelligent dans sa capacité à éviter de se faire capturer, passant d'une cachette à l'autre.
Le chasseur s'en retrouve à se dire : "aya - où est-il, et comment peut-il être attraper?".

+ le nom "daya" = assez.
Le bruit du croassement ressemble au mot daya : assez!

On apprend de ces 3 noms, qu'à l'inverse de cet oiseau impur, la pureté d'un juif réside dans :
- voir les autres avec un bon œil (bonne utilisation du ra'a - de la vue) ;
- être impliqué dans les efforts et les activités de la communauté : les prières, les cours, ... (aya - où sont ces gens qui passent de temps en temps mais dont la communauté ne peut pas compter sur eux?) ;
- toujours donner avec un cœur reconnaissant et généreux (à l'inverse du daya - assez! J'ai assez donné. Assez! Il y a trop d'appels afin de me faire donner de l'argent ...).

Source : traduction personnelle de l'anglais du commentaire "védibarta bam" de Rabbi Moshe Bogomilsky