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"Qu'ils Me fassent un Sanctuaire (mikdach) et Je résiderai parmi eux. Vous ferez le Michkan et tous ses ustensiles selon le modèle que Je te montre" (Térouma 25,8-9)

-> La Présence Divine allait résider essentiellement à l'intérieur des juifs, et non dans le bois et le métal du Michkan.
Certes, un édifice tangible devait être construit mais sa seule fonction était de stimuler spirituellement le peuple.

Entrer dans le Michkan, le Temple ou une synagogue n'est pas suffisant en soi. Un bâtiment n'est fait que de bois et de pierre. Le principal, ce sont les personnes qui s'y trouvent et qui doivent s'imprégner de la sainteté de la Présence Divine, sanctifier leur cœur et se tenir avec crainte devant D. pour ne pas agir contrairement à Sa volonté.

Un tel édifice peut alors être appelé "un Sanctuaire", un Michkan, une congrégation sainte ou un Temple.
Ce n'est pas le bois dont il est fait qui est important mais le cœur des fidèles qui s'y rassemblent.

L'édifice physique a pour seul but de tirer ceux qui le fréquentent de leur torpeur spirituelle et de diriger leur conscience vers Hachem.
Ainsi chacun se dira : "Si je me trouve dans ce lieu saint où réside la Présence Divine, je dois me comporter avec crainte et ne pas prendre part à des conversations futiles". [Alchikh haKadoch]

Ce sont donc les personnes elles-mêmes qui constituent le "vrai" Michkan. C'est pourquoi après avoir dit : "Qu'ils me fassent un Michkan", Hachem ajouta : "ainsi ils feront".
Les hommes doivent travailler sur eux-mêmes pour faire le Michkan en purifiant leur cœur.
[...]

Construire une synagogue est considéré comme un acte aussi important que de bâtir le Temple.

Les prières offertes chaque jour à la synagogue sont comparables au service (avoda) des sacrifices effectué au Temple. En effet, la prière est aussi appelée "service" (avoda) ...
La synagogue qui reflète le Temple d'en-Haut doit être aussi belle que possible.
[...]

Le roi David dit : "Il a libéré mon âme dans la paix parce qu'un grand nombre était avec moi" (Téhilim 55,19)
Ce verset signifie : "Hachem m'a libéré des ennemis qui m'attaquaient parce qu'un grand nombre était avec moi, car je priais toujours avec la communauté" ...

Si un homme prie à la synagogue, c'est comme s'il avait apporté une offrande de farine (korban min'ha), en d'autres termes un don à Hachem. [guémara Yérouchalmi Béra'hot 5,1 ; 33b]

"Je suis un mur et ma gorge ressemble à des tours" (Chir haChirim 8,10).
Les érudits sont comparés à un "mur" car le mérite de la Torah qu'ils étudient protège les juifs et annule les décrets funestes comme un mur protège une ville et empêche l'ennemi d'y pénétrer.

Les synagogues et les maisons d'étude, quant à elles, sont appelées des "tours".
Le mérite de la Torah et de la prière protège la génération comme des tours protègent une ville.
Les tours, très hautes, accordent une meilleure protection que le mur.
Depuis la tour, les soldats peuvent tirer des flèches, catapulter des pierres sur l'ennemi et le mettre en fuite. [guémara Pessa'him 87a]
[...]

Il est écrit : "Dans une multitude est l'honneur du Roi" (Michlé 14,28).
L'honneur du roi est rehaussé par la présence d'une multitude de personnes ...

Lorsque les juifs se rassemble dans les synagogues et les maisons d'étude pour prier et écouter l'enseignement du rav, Hachem dit aux anges : "Venez voir Mon peuple, celui que J'ai créé" ...

Si un homme fréquentant régulièrement la synagogue s'en absente une jour, Hachem demande de ses nouvelles.
S'il ne s'y est pas rendu parce qu'il devait accomplir une autre bonne action, ce sera admis.
Mais s'il s'est absenté à cause de ses affaires commerciales, il ne connaîtra pas de succès dans ses entreprises étant donné qu'il n'a pas mis sa confiance en Hachem.

Rabbi Yo'hanan enseignait qu'en l'absence d'un groupe de 10 hommes (minyan) à la synagogue, Hachem dit, dans Son courroux : "Pourquoi suis-Je venu alors que personne n'est là pour M'accueillir? J'ai appelé sans que personne ne réponde!" (Yéchayahou 50,2).
Hachem demande : "Pourquoi n'y a-t-il personne pour répondre Amen et dire la Kédoucha?"

Un homme qui dispose d'une synagogue dans son quartier et ne s'y rendant pas est appelé un mauvais voisin. Il attire l'exil, à lui-même ainsi qu'à ses enfants.

[Méam Loez - Térouma 25,8-9]

Questions/Réponses – Paracha Térouma

+ Questions/Réponses - Paracha Térouma :

1°/ Pourquoi la paracha de Michpatim qui contient les lois civiles juives, est-elle juxtaposée à celle de Térouma, traitant du Michkan et ses composants?

-> Le Beit haLévi explique que la Torah a juxtaposé ces 2 parachiot pour nous enseigner qu'avant de donner à une bonne cause comme pour le michkan, nous devons tout d'abord nous assurer que cet argent a été obtenu de façon cashère, et cela ne peut être déterminé que par la connaissance des lois civiles juives.

Le Beit haLévi de dire : "Avant de donner à la tsédaka, nous devons être certains que c'est bien notre argent!"

[comme on dit : la fin ne justifie pas les moyens = une utilisation louable de l'argent, ne pourra jamais venir justifier sa mauvaise origine.
Par exemple, un étrog magnifique que l'on a acheté avec de l'argent volé, n'est pas casher!
=> Si tu veux véritablement donner à une bonne cause, alors commence par le gagner honnêtement.]

-> Le rav Zalman Sorotzkin suggère qu'après que les juifs aient entendu les lois de la paracha Michpatim, ils ont voulu retourner en Egypte pour rendre les objets qu'ils avaient "empruntés" à leurs voisins égyptiens (cf.Bo 12,35).

Sachant qu'ils y avaient légalement droit, en tant que paiement pour le travail accompli en tant qu'esclaves (cf.guémara 91a), pour les rassurer, D. leur a immédiatement ordonné de donner ces mêmes objets pour la construction du Michkan.
[en effet, si Hachem en demande une partie, c'est que la totalité nous appartient honnêtement, nous sommes alors totalement rassurés!]

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2°/ L'or ayant plus de valeur que le bois, afin d'honorer la Torah qui y est dedans, il aurait été plus logique de faire l'Arche (aron) entièrement en or, et non pas d'uniquement le recouvrir à l'intérieur et à l'extérieur (v.25,10).
=> Pourquoi cela n'est pas le cas?

-> Le Daat Zékénim et le 'Hizkouni expliquent que si l'Arche aurait été totalement en or, cela l'aurait rendu trop lourde à transporter sur les épaules des Lévi'im.
[en effet, rien ne doit se faire au détriment d'autres personnes, même embellir l'Arche contenant la Torah]

-> Le rav Moché Feinstein remet en question cet argument, en calculant qu'avec l'Arche comme décrite dans la Torah, on arrive déjà à un poids total approximatif de 8 tonnes!!

Il répond que c'est parce que l'Arche qui contient les rouleaux de la Torah et les Tables de la Loi, renvoie à l'étude de la Torah.
Bien que l'or est considéré comme ayant plus de valeur que le bois, ce dernier a l'avantage d'être vivant et organique.

Or, nous faisons référence à la Torah comme d'une : "Torat 'Haïm" (une Torah de vie), puisqu'elle nous fournit les outils nécessaires pour faire face à chacun des défis de notre vie.

Ainsi, Hachem a souhaité que la Torah soit dans un boitier principalement en bois pour nous enseigner qu'aucun juif ne doit jamais rester statique, mais plutôt être constamment en vie : se développant, changeant, apprenant et s'adaptant.

[même un grand tsadik ne doit jamais se croire dans un habitat dorée, et comme le bois il se doit de toujours rester en dynamique positive pour ne pas pourrir. Dans la vie si l'on n'avance pas, on recule (se dégrade)!]

L'Arche était principalement constitué de bois (qui est vivant), recouvert à l’intérieur et à l'extérieur d'or (qui est inanimé, fixe).
=> De même, nous devons vivre la Torah en se l'appropriant en y mettant toute notre joie et enthousiasme (le bois), mais cela doit se faire dans les limites fixes imposées par nos Sages (l'or).

-> b'h, à ce sujet voir également : https://todahm.com/2018/02/19/6177

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-> "[La Torah] est un arbre de vie pour ceux qui s'y attachent" (Michlé 3,18)
-> "[Les paroles de Torah] sont plus précieuses que l'or" (Téhilim 19,11)

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3°/ Qui s'est fait tatoué dans cette paracha Térouma?

-> Le midrach (Tan'houma Chémini 8) enseigne que lorsque Hachem a ordonné à Moché de faire la Ménorah pour le Michkan, Il lui a montré son apparence dans une représentation de feu, mais Moché avait toujours des difficultés à la saisir.
Hachem a alors gravé une image de la Ménora dans la paume de Moché, et lui a dit de l'utiliser comme d'un plan, mais malgré cela, Moché luttait pour clairement se la représenter.
Finalement Hachem lui a demandé de lancer un morceau d'or dans le feu, et la Ménora est alors apparue totalement formée.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky est d'avis que cette gravure dans la paume de Moché ne violait pas l'interdiction de la Torah : "vous ne ferez pas de tatouage sur vous" (Kédochim 19,28), car ce n'était pas une image externe incrustée sur sa peau. Mais plutôt, Hachem l'a créé comme une partie innée du corps de Moché, à l'image des plis et des lignes que l'on trouve naturellement dans la main de toute personne.

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4°/ Hachem a ordonné à Moché : "Tu feras 2 Chérubins en or" (Térouma 25,18) sur le couvercle de l'Arche.
La guémara (Baba Batra 99b) enseigne que les 2 chérubins se regardaient l'un l'autre, lorsque les juifs faisaient la volonté de Hachem, et miraculeusement se détournaient lorsqu'ils fautaient.

=> Comment comprendre la guémara (Yoma 54b) qui nous enseigne que lorsque les non-juifs sont entrés dans le Temple pour le détruire, ils ont trouvé les Chérubins s'enlaçant amoureusement, alors que c'était clairement un moment où le peuple juif ne faisait pas la volonté de D.?

-> Le Shita Mékoubétsét (guémara Baba Batra 99a) répond que Hachem a placé les Chérubins dans cette position afin que les non-juifs puissent se rendre compte d'à quel point Il nous aime, et ce même à un moment aussi tragique.

Le rav Galinsky (véIgadéta) dit : en comparaison des nations, nous sommes toujours considérés comme bons.
Il rapporte d'ailleurs les paroles du Noam Elimélé'h (Likouté Chochana) : "Même le pire des juifs est plus grand que le meilleur des non-juifs!"
[il explique la signification des paroles d'Ochéa à Hachem, comme rapportées dans la guémara Pessa'him 87a]

-> Selon rabbi Yéhouda Rosanes (Parachat Dérachim - drouch 23), bien que les juifs aient fauté, ils ont été pardonnés puisque la destruction du Temple était considérée comme leur punition, et c'est ainsi qu'ils étaient de nouveau considérés comme faisant la volonté de Hachem.

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach 2,13) cite l'enseignement de nos Sages affirmant que la présence Divine ne quitte jamais les juifs pendant le Shabbath et également les Yom Tov.
Il calcule que le 1er Temple a été détruit pendant Shabbath, et dans ce cas la présence divine résidait toujours parmi nous et les Chérubins étaient enlacés.

-> Le Maharcha (guémara Yoma 54b) suggère que puisque les juifs allaient être aussi sévèrement punis, ils avaient besoin de cette manifestation de proximité totale et d'amour puissant.
Lorsque Hachem est obligé de nous infliger une punition en utilisant son Attribut de justice, il doit d'abord et avant tout se remplir de miséricorde et d'amour.

C'est pourquoi, ce n'est qu'une fois que les Chérubins s'enlaçaient en signe d'amour, que D. pouvait décréter la destruction du Temple, ainsi que l'exil des juifs qui allait en résulter.

Le rav 'Haïm Chmoulévitz ajoute que nos Sages enseignent : "De la même façon qu'Il (Hachem) est miséricordieux, alors toi aussi tu dois être miséricordieux" (guémara Shabbath 133b).

Puisque nous devons suivre la façon de faire de D., nous devons donc avoir à l'esprit que dans les situations où nous sommes contraints à punir quelqu'un, nous ne devons pas le faire par la haine ou la rancune, mais plutôt par amour et par proximité avec lui, à l'image des Chérubins.

En effet, ce n'est qu'une fois que l'on a fait monter en nous de l'attachement envers autrui (notre amour/miséricorde), au point de le considérer sincèrement comme notre seul enfant, alors nous pouvons mettre en application la punition pour ses mauvaises actions (à 100% pour son bien).

"Tu placeras sur la Table le pain de proposition devant Moi, perpétuellement" (Térouma 25,30)

-> Selon la guémara (Ména'hot 29a), un grand miracle se produisait avec le "Lé'hem haPanim" : il était récupéré dans le même état qu'il avait été laissé.

Le 12 pains de proposition ("Lé'hem haPanim") étaient placés sur la Table alors qu'ils étaient frais et chauds, avec de la vapeur qui s'en échappée.
Ils y restaient pendant une semaine, et lorsqu'on les récupérait ils étaient toujours chauds et fumant.

=> Quel était l'objectif de ce grand miracle?

Le "Lé'hem haPanim" restait chaud et frais toute la semaine pour nous enseigner comment étudier la Torah, qui est comparée à du pain (cf.Michlé 9,5 : "Venez, mangez de mon pain").

La Torah doit constamment être fraîche [et chaude] : nous devons toujours l'étudier avec enthousiasme et fraîcheur.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada sur Ména'hot 29a]

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-> La guémara (Ména'hot 96a) dit sur les pains de proposition qu’on les élevait devant les pèlerins et on les leur montrait en disant "Voyez combien vous êtes chers à D."

-> On voulait faire constater aux juifs présents dans la cour (azara) que même une semaine plus tard, le pain était toujours aussi chaud, avec de la vapeur qui montait, que lorsqu'il avait pu être amené, et c'est pourquoi on le levait devant les pèlerins.
Le Divré Mordé'haï explique que cela venait nous insinuer que le service de Hachem doit être pratiqué avec enthousiasme et d’un cœur chaleureux. C’est cela "être cher à D.", quand on Le sert chaleureusement et avec un enthousiasme constant.

[Hachem désire notre cœur, un service Divin qui est fait avec des battements, avec de la vie, de la chaleur, ... et non dans la froideur de la routine, du qu'en dira-t-on, ...]

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-> b'h, voir également l'enseignement du Imré Emet : https://todahm.com/2019/07/07/9508-2

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-> Le midrach (Vayikra Raba 32,3) raconte qu'un effronté se moqua du Pain de Proposition, qu'on retirait le Shabbat, environ une semaine après l'avoir cuit, et dit au sujet de : "Vous le présenterez le Shabbat" : "Il est d'usage que le roi mange du pain frais du jour - un pain rassis de 9 jours lui convient-il?"

Rabbi Hanoch Héni'h d'Alexandrie dit à ce sujet : "A priori, ce n'est pas un effronté, mais un idiot : la vérité, c'est que lorsqu'on retirait le pain, il était aussi frais que le jour où il avait été préparé. C'était l'un des miracles qui se produisaient au Temple. S'il en est ainsi, pourquoi disait-il cela? La réponse", dit le Rebbe, "c'est que l'on voit l'autre en fonction de ce qu'on est. Quand on est rassis', on voit le reste ainsi."

Le Beit Israël ajoute : "C'est pour cette raison que ce pain était appelé littéralement : Lé'hem Hapanim (le Pain des faces), car il reflétait le visage de chacun. On le voyait tel que l'on était soi-même."

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-> Pourquoi est-ce que le sujet de la Table est abordé juste après celui concernant l'Arche?

Cela fait allusion au fait que la table d'une personne doit être un lieu de Torah (l'Arche contient les Tables de la Loi, représentant la Torah), comme il est écrit : "si 3 personnes ont mangé à une table et y ont prononcé des paroles de Torah, c’est comme si elles avaient mangé à la table de Hachem" (Rabbi Chimon - Pirké Avot 3,4).

Le mot Table (Choul'han - שולחן) a la même guématria que : méchaméa'h (réjouir - משמח), car celui qui traite sa table comme il le faut, en y faisant les bénédictions (béra'hot) et en y disant au cours des repas des paroles de Torah (divré Torah), alors il réjouit Hachem.

Cependant, le mot : שולחן a les mêmes lettres que : לנחש (léna'hach - au serpent), car si quelqu'un mange son repas pas comme il le faut, avec légèreté, c'est comme s'il avait mangé de la table du "serpent", qui représente le Satan.
[le ‘Hida – חומת אנך]

["Rabbi Chimon dit : Si 3 personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient mangé des [offrandes apportées à un dieu étranger, appelées] sacrifices des morts" - Pirké Avot 3,4]

[d'après la Torah, même les actions les plus matérielles peuvent permettre de s'élever spirituellement.]

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-> Le mot Table (Choul'han - שולחן) a la même guématria que : "c'est la paix" (zé shalom - זה שלום).
C'est le fait d'être en parfaite harmonie avec Hachem, un concept en allusion dans la Table.
[le ‘Hida – חומת אנך]

-> Il y avait 2 rangées de 6 pains.
Le nombre 6 renvoie aux 6 sections de la michna, qui est la Torah Orale, et aux 6 mots dans le 1er passage de la lecture du Shéma (de "Shéma" à "é'had"), qui représente l'acceptation de notre servitude à Hachem.

La lettre vav (de valeur 6) peut s'écrire de 3 manières :
- soit : וו = valeur de 12 = cela représente les 12 tribus ;
- soit : ואו = guématria de 13 = qui est la même que le mot : אחד (un - é'had), qui représente l'Unicité de Hachem ;
-soit : ויו = valeur de 22 = allusion aux 22 lettres de l'alphabet hébraïque qui se retrouvent dans la Torah.

=> Le nombre 6 (lettre ו) fait référence à Hachem, à la Torah, et au peuple d'Israël, nous indiquant que ces 3 ne sont en réalité qu'un.
[le Béér Moché]

-> Bien qu'il y avait 12 pains, la Torah utilise le singulier : lé'hem (לֶחֶם), puisqu'ils étaient comme un.
[à l'image des 12 tribus qui ne sont en réalité qu'une seule et même entité.]
[haKtav véhaKabbala]

-> La Table avec ses pains de proposition était le conduit par lequel Hachem permettait aux bénédictions de se déverser dans l'aspect matériel de l'univers.
[...]
[De nos jours] une table [à manger] est comparée à un Autel, car grâce à elle on mérite le pardon si on l'utilise pour partager des pensées de Torah et nourrir les affamés [ceux dans le besoin].
[Rabbénou Bé'hayé]

 

"Ne fais pas cuire un jeune animal dans le lait de sa mère" (Michpatim 23,19)

-> Il faut veiller à ne pas manger du lait et de la viande ensemble : qu'ils soient cuits ensemble ou que l'on mange du lait après la viande, que ce soit au cours du même repas ou au repas suivant sans attendre le temps obligatoire.

Si une personne enfreint ce commandement, pendant 40 jours un dénonciateur (mékatreg) se trouve à ses côtés et lui cause de nombreux malheurs, faisant adhérer à elle de nombreuses forces du mal (klipot).
Pendant ces 40 jours, elle est poursuivie par un esprit de l'Autre Côté (sitra a'hra).

Tout enfant né pendant cette période est en danger de mort. En effet, "D. a fait l'homme à Son image" (Béréchit 9,6), et cette personne souille son corps et sa bouche d'aliments interdits, causant l'éloignement de l'image Divine.

'Hanania, Mikhaël et Azaria purent échapper à de nombreux malheurs grâce à leur abstention de tout aliment interdit.
En effet, Névou'hadnézar servait à magner des aliments interdits, et il tenait que l'on serve à chaque repas du lait avec de la viande.

Daniel, particulièrement vigilant sur ce point, mérita d'être sauvé de la fosse aux lions.
[cf. Daniel 1,8 : "Daniel prit la résolution de ne pas se souiller par les plats du roi et le vin qui lui servait de boisson; il insista donc auprès du chef des eunuques pour n'avoir pas à se souiller. "]

=> Comme il scella sa bouche pour ne pas consommer de nourriture non cashère, Hachem scella la bouche des lions pour les empêcher de lui faire du mal (Daniel 6,23).
En effet, les animaux sauvages ne peuvent attaquer l'homme à moins que l'image Divine ne l'ait quitté et qu'il ressemble à un animal.

[d'après le Méam Loez - Michpatim 23,19]

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-> "Ne cuis pas le chevreau dans le lait de sa mère" (Michpatim 23,19)

-> La Torah interdit de cuire la viande avec le lait, de manger et profiter de cette cuisson. Nos Maîtres ont interdit aussi de manger le lait après la viande, même sans recourir à une cuisson. Mais l'inverse est autorisé, à savoir la consommation de viande après le lait, après s'être nettoyé la bouche et les mains.

Tout cela a un sens profond. La viande représente l'attribut de rigueur. Alors que le lait représente l'attribut de bonté. Hachem a créé le monde avec le Nom Elokim (l'Attribut de Rigueur) ; on peut constater que le monde est rempli de rigueur. Mais l'objectif est d'adoucir cette rigueur en faisant dominer la bonté sur elle.
Tel est l'objectif de toutes les mitsvot : dévoiler la Bonté Divine pour adoucir la Rigueur. En revanche, quand c'est l'inverse qui se passe, que la rigueur prend trop de force jusqu'à dominer la bonté, alors cette rigueur devient ce que l'on appelle le "Mal". Certes, la rigueur est nécessaire dans le monde, mais lorsqu'elle est adoucie par la Bonté. Trop de bonté sans aucune rigueur mène aussi à un déséquilibre néfaste, car ce serait la porte
ouverte à toutes les pulsions et à toute permission. La rigueur doit cadrer cette bonté pour ne pas qu'elle soit débordante. Mais une fois cadrée et préservée de toute dérive, c'est la bonté qui doit dominer.

La Torah interdit de cuire la viande dans le lait ni de la consommer ou profiter d'une telle cuisson, pour ne pas que la rigueur se renforce sur la bonté. C'est pourquoi, la Torah appelle ici la viande par le nom de "chevreau", de la famille du bouc, allusion au bouc pour Azazel, qui incarne les forces du Mal. Car lorsque la rigueur domine, c'est alors le renforcement du "Mal".
Ainsi, les Sages ont ajouté l'interdiction de manger du lait après la viande, mais pas l'inverse. Car selon le principe Halakhique, "ce qui est en-dessous domine". Ainsi lorsque l'on mange d'abord de la viande, puis ensuite on ingurgite du lait, la viande se trouvant sous le lait, dominerait. Ainsi la rigueur dominerait sur la bonté, D. Préserve.
L'inverse n'est pas interdit car lorsque le lait est consommé en premier, il se retrouve en dessous de la viande, et dans cette position, il prédominera sur la viande. Ce qui n'est donc pas problématique.
[d'après les Mékoubalim]

"Les Chérubins auront les ailes déployées vers le haut ... leurs visages [tournés] l'un vers l'autre" (Térouma 25,20)

+ Dans la guémara (Baba Batra 99a) :

-> Rabbi Yo'hanan pense que les Chérubins étaient tournés l'un vers l'autre, comme il est écrit : "Les Chérubins auront ... leurs visages [tournés] l'un vers l'autre" (Térouma 25,20) ;

-> Rabbi El'azar pense qu'ils se tournaient en direction du Temple, comme il est écrit : "leurs visages étaient tournés vers l'édifice" (Divré haYamim II 3:13).

La guémara de conclure : le premier verset parle du moment où le peuple juif est fidèle à la Volonté Divine, et le second des périodes où il ne l'est pas.

-> Le Kli Yakar commente :
"Le positionnement des Chérubins sur l'Aron nous enseigne comment un juif pratiquant doit se comporter à chaque instant.
Il doit être parmi ceux qui ont "les ailes déployées vers le haut" = toujours se préoccuper des mitsvot entre l'homme et Hachem (ben adam lamakom).
Mais en même temps, il doit s'assurer que : "leurs visages [sont tournés] l'un vers l'autre" = il est attentionné et fait attention aux mitsvot entre l'homme et son prochain (ben adam la'havéro)."

-> Le Pardes Yossef dit :
"Au sujet des Chérubins, il est indiqué que : "leurs visages [étaient tournées] l'un vers l'autre".
Nous apprenons d'ici, que chaque juif ne doit pas penser qu'à lui-même, mais également à son prochain juif ...

Si notre visage est tourné uniquement que "vers l'édifice", c'est-à-dire si l'on ne se concentre que sur nos propres besoins spirituels, alors nous ne sommes pas réellement en train d'accomplir la volonté du Créateur (Hachem)."

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+ "Les Chérubins étendront leurs ailes vers le haut, recouvrant avec leurs ailes le couvercle (de l’Arche sainte) et leurs faces se dirigeront l’un vers l’autre" (Térouma 25,20)

-> Ce verset fait allusion au fait qu’un juif doit développer 3 amours :
- 1°/ l'amour de Hachem = "Les chérubin étendront leurs ailes vers le haut" ;
- 2°/ l'amour de la Torah = "Recouvrant avec leurs ailes le couvercle (de l’arche sainte qui contient les 10 Commandements)" ;
- 3°/ et l’amour de son prochain = "Et leurs faces se dirigeront l’un vers l’autre".

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-> Lorsque les juifs se rendaient en pèlerinage au Temple lors de 3 fêtes, les Cohanim ouvraient la tenture du Saint des saints pour leur permettre de voir les chérubins enlacés comme mari et femme.
Les Cohanim annonçaient : "Voyez combien vous êtes aimés de D.!"

Il s'agit d'une représentation que les humains peuvent comprendre aisément.
Yéchayahou (62,5) dit explicitement : "Comme un marié se réjouit avec sa mariée, ainsi D. se réjouira de toi".
Dans le chant Lé'ha Dodi qui inaugure le Shabbath, nous disons : "D. se réjouira de toi comme un marié se réjouit de sa mariée".
Cette expression est une allégorie pour exprimer le grand amour que D. porte porte à Israël lorsqu'il respecte Sa Volonté ...

Les 2 chérubins nous enseignent qu'en plus de l'amour que D. nous porte, Il agit envers nous d'une façon particulière.
Les autres nations sont dirigées par les étoiles, et lorsque D. leur accorde le bien, Il le fait par l'intermédiaire des forces astrologiques.
Quant à eux, Les juifs sont dirigés par D. seul (én mazal léIsraël).

Les chérubins font allusion à cela : de même qu'il ne peut y avoir d'intermédiaire entre un homme et son épouse, il ne peut y avoir aucun intermédiaire entre D. et nous.
Telle est la relation que Hachem entretient avec Son peuple.

Les chérubins étaient fabriqués à partir de la même pièce d'or que le couvercle de l'Arche.
Ceci nous enseigne que nous sommes unis à Hachem car nous avons été créés de Ses mains.
Cela fait également allusion à l'unité qui doit régner entre nous. Nous ne ressemblons pas aux autres nation. Celles-ci peuvent avoir diverses doctrines, chacune est soumise à un signe astrologique différent et elles sont donc dissemblables.
Notre inspiration vient de Hachem qui est Un et dont le Nom est Un.
[Méam Loez - Térouma 25,21-22]

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-> "La totalité de la zone du Saint des Saints (kodech haKodachim) était de 20 amot sur 20 amot.
Puisque les ailes des Chérubins occupaient 20 amot, il n'y avait plus de place pour leur corps.
C'est pour cela que nos Sages (guémara Baba Batra 99a) nous disent : "Les Chérubins se tenaient par miracle".

De la même façon, pour réussir dans l'étude de la Torah et la pratique des mitsvot, nous devons renoncer aux objets de luxe et clairement décider que notre corps ne gouvernera pas sur notre esprit.
Le corps ne doit pas posséder de zone "visible", mais c'est plutôt l'esprit et son développement approprié qui doivent être accentués."

[rabbi Moché Feisntein - Darach Moché]

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"Tu feras 2 Chérubins (kérouvim) en or" (Térouma 25,18)

-> Rachi (v.25,18) : Leur visage ressemblait à celui d’un jeune enfant.

=> Quel message se dégage-t-il de cela ?

Les Chérubins étaient posés sur le couvercle [vide] de l'Arche sainte qui contenait à l'intérieur la Torah.

Les Chérubins font allusion au fait que tout homme doit se considérer comme un jeune enfant, qui vient à peine de débuter dans l'étude.
En effet, selon nos Sages les paroles de Torah doivent toujours être nouvelles à nos yeux, comme la 1ere fois. Nous devons garder ce regard plein d'émerveillement, de soif de savoir.

[à l'image de cette capacité des jeunes enfants à poser des questions pour remonter vers la source première : la Vérité.
Nous devons garder cette candeur (tamim tiyé) en restant toujours cet enfant qui cherche à en savoir davantage sur Son papa : Hachem! (et pourquoi? ... et pourquoi? ...).
Les soucis de la vie = c'est D. qui s'en charge, sachons rester un enfant avide de connaissances spirituelles!]

[Na'hal Kédoumim]

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-> La Mékhilta enseigne que lorsque l'or n'est pas disponible, les récipients du Michkan peuvent être faits avec un autre métal, comme l'argent ou le cuivre.
L'exception à cela est pour les Chérubins qui doivent uniquement être réalisés en or pur.

Rabbi Méïr Shapiro de Lublin dit que la raison est que les Chérubins (qui ont un visage de jeunes enfants) doivent être placés sur le couvercle de l'Arche, qui contient les Tables de la Loi.
Cela nous rappelle que nous devons toujours être vigilant à ce que nos enfants soient éduqués, liés dans les voies de la Torah.
C'est également pourquoi les kérouvim ne peuvent être faits qu'en or pur, car aucune concession ne doit y être fait : uniquement une éducation pure/fidèle en Torah.

[même si nous n'avons que peu de moyen, on peut réduire tous les autres postes mais tant que possible il faut maintenir celui concernant nos enfants (de l'or et pas un métal moindre)]

-> "Hahem posta en avant du jardin d'Éden les Chérubins" (Béréchit 3,24)

Rachi commente : les Chérubins = des anges de destruction.

Rabbi Méïr Shapiro explique : dès que nos jeunes enfants ne sont pas reliés à la Torah (comme ceux sur l'Arche), alors ils se transforment en anges de destruction.

[par facilité, il ne faut pas se dire qu'ils sont encore petits, qu'on verra plus tard, car par la suite c'est beaucoup beaucoup plus difficile (voir impossible de modifier de mauvaises habitudes!)]

-> "Comment un enfant purifiera-t-il sa voie? En observant Ta parole" (Téhilim 119,9) = comment un enfant peut-il préserver sa voie pour la garder pure lorsqu'il sera plus âgé?
Il doit observer la parle de Hachem alors qu'il est encore enfant [et cet apprentissage incombe à ses parents].

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-> Rachi (v.25,18) : Leur visage ressemblait à celui d’un jeune enfant.

-> "Leurs visages [tournés] l'un vers l'autre" (v.25,20), le Baal haTourim commente : "comme 2 amis discutant d'un sujet de Torah".

=> Depuis quand des jeunes enfants (2-4 ans) discutent de sujets de Torah ensemble?

Selon rabbi Shimon Sofer (Michtav Sofer), qui est le fils du 'Hatam Sofer, cela nous enseigne que nous devons approcher la Torah comme un jeune enfant avec son père : sans idées préconçues et sans se fier à ses propres connaissances, mais plutôt en faisant le vide et en mettant toute sa confiance dans la sagesse de la Torah.

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-> Le verset : "Sur la bouche des bébés et des nourrissons, Tu as établi la force" (Téhilim 8,3), nous apprend que la Torah a été donnée à Israël grâce aux jeunes enfants et aux bébés.
En effet, les enfants furent les garants permettant à tous de recevoir la Torah.
["Nos enfants seront nos garants" - midrach Rabba 1:3,1]
Par conséquent, si un parent n'observe pas la Torah, il peut être puni par la mort de ses jeunes enfants.
[à l'image de la garantie/caution en cas d'un défaut de paiement d'une dette]

Ceci est l'une des raisons pour lesquelles Hachem nous a ordonné de représenter des chérubins sur l'Arche.
Ils avaient la forme d'un petit garçon et d'une petite fille pour nous enseigner que nos enfants sont nos garants de l'observance de la Torah.
L'homme ne doit pas transgresser ce qui est écrit sur les Tables de crainte de causer la mort de ses enfants innocents.

N'est-ce pas une chose terrible?
Outre la douleur qu'un homme éprouve à la mort de ses enfants, il est considéré comme un meurtrier et sera puni pour le sang de ses enfants versé par sa faute.
Qui plus est, il risque de mourir sans laisser personne pour réciter le kaddich après lui.
[Tsor haMor ; Sifté Cohen - rapporté par le Méam Loez]

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-> Les chérubins nous apprennent que le monde est principalement soutenu par le souffle des jeunes enfants qui commencent à étudier la Torah. Cette étude est plus précieuse, dépourvue de faute et de mauvaises pensées.
[...]

Le monde ne se maintient grâce au mérite d'aucun adulte, pas même celui d'un homme qui étudie beaucoup la Torah et accomplit de nombreuses bonnes actions.
Le seul mérite qui soutient le monde est le souffle des jeunes enfants qui étudient la Torah.
C'est grâce à eux que sont annulés tous les mauvais décrets.

Le verset suivant y fait allusion : "Une langue douce brise un os" (Michlé 25,15).
Les 2 derniers mots : tichbar garèm (brise un os - תִּשְׁבָּר גָּרֶם) peuvent être compris comme une abréviation des mots : "Tinokot chél béth rabban guézérot raot mévatlin" (les enfants qui étudient avec leur maître annulent les mauvais décrets).

La Torah qu'étudient les jeunes enfants est le fondement du monde, son mérite protège toute la génération et annule les mauvais décrets.

De plus, les chérubins se trouvaient sur le couvercle, au-dessus des Tables de la Loi, car il n'est rien de plus élevé que les jeunes enfants.
C'est pourquoi, il est interdit d'interrompre leur étude, serait-ce pour construire le Temple.
En effet, ils sont le fondement de l'univers, et si l'on retire les fondations d'une maison, celle-ci s’effondrera.
[Méam Loez - Térouma 25,21-22]

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-> Les Tables, qui symbolisent l'étude de la Torah, se trouvaient à l'intérieur de l'Arche. L'étude doit avoir pour motif principal d'accomplir la volonté de Hachem ...
[Les chérubins font allusion que nos rabbanim, ceux qui nous transmettent la Torah, doivent ressembler à des anges, comme il est écrit : "l'on recherchera la Torah de sa bouche car il est un ange du D. des armées célestes" (Mala'hi 2,7)]

Les chérubins avaient les ailes levées et le visage tourné vers l'Arche comme si leur yeux étaient baissés vers l'Arche et leur mains levées vers le ciel.

Tout ceci nous apprend qu'un érudit de la Torah ne doit pas étudier pour être honoré, pour que les gens se lèvent devant lui et lui baisent la main.
Il ne doit pas non plus être mû par des considérations pécuniaires.

Au contraire, l'homme doit étudier la Torah dans un but désintéressé (léchem chamayim, à l'image des yeux des chérubins tournés vers l'Arche contenant les Lou'hot, et les mains vers le Ciel comme pour dire que tout vient de D.) et maintenir Sa Création en existence.
[Méam Loez - Térouma 25,21-22]

"Celui qui acquiert un esclave hébreu s'acquiert un maître à lui-même"
[guémara Kidouchin 22a]

-> Pour illustrer un peu ce respect à témoigner à un esclave juif, on peut citer :
"Il est interdit d'humilier un esclave juif ou même de l'appeler "esclave".
C'est pour cette raison que la Torah dit : "Si tu achètes un esclave hébreu ..." = bien que cet homme ait été acheté comme esclave, c'est un hébreu qui doit être traité en tant que tel.
Il est interdit de l'humilier.

Le maître n'a pas le droit de consommer les meilleurs plats et boissons et de servir à son esclave les plus grossiers.
Un esclave juif doit manger la même nourriture que son maître : la même qualité de pain, le même vin, ...

La même règle s'applique à sa literie, ses habits, ses habits et ses vêtements de nuit.
La chambre de l'esclave doit être aussi confortable que celle de son maître."

[Méam Loez - Michpatim 21,2]

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-> "Car il (le serviteur juif) est heureux chez toi (le maître)" (Rée 15,16)
Ce verset enseigne que le serviteur juif doit manger et boire comme son maître : ce dernier ne doit pas manger du pain blanc alors que son serviteur mange du pain noir ; le maître ne doit pas boire du vieux vin alors que son serviteur boit du vin jeune ; le maître ne doit pas dormir sur un matelas moelleux et son serviteur sur de la paille.
Nos Sages en déduisent qu'acquérir un serviteur juif équivaut à se donner soi-même un maître.
[guémara Kidouchin 22a]

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-> "Quiconque acquiert un esclave juif s'acquiert en fait un maître" (guémara Kidouchin 20a)

Le 'Hatam Sofer ('Hidouchim Yébamot 71b) explique que cette halakha démontre bien plus que la qualité de bienfaisance ; elle renforce dans l'esprit du maître que tous les hommes sont égaux aux "yeux" de Hachem. Il ne doit pas considérer son esclave comme sa propriété, mais comme un pensionnaire.

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=> Pourquoi Hachem a-t-Il décrété tous ces avantages pour le serviteur juif?

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Il est difficile d'admettre que si le maître possède un seul objet non partageable, c'est son serviteur juif qui en bénéficiera et le maître de cet objet en sera privé.
Quelle était donc l'intention d'Hachem en demandant au maître : que ton serviteur n'ait pas moins que toi, mais au moins autant que toi, ou plus parfois?

En réalité, c'est pour le bien du maître qu'Hachem a pris ce décret.
En effet, dans tout juif (et même dans ce serviteur juif - éved ivri), est imprimé un refus d'être le serviteur d'un autre être humain (même juif), car il est naturellement un serviteur de D. (éved Hachem).
Si son maître ne le gâtait pas, au point que ce serviteur se sente égal ou supérieur à son maître, devenant ainsi apparemment le "maître" de son maître, il n'aurait pas pu le servir.
Ainsi, le décret d'Hachem, relatif au serviteur juif, témoigne que ce dernier n'est pas un véritable serviteur/esclave, bien qu'il serve son maître, et c'est pourquoi il est prêt à le servir.
[Ben Ich 'Haï - guémara Kidouchin 22a]

"La Paro'hét (rideau) fera séparation pour vous entre le Saint et le Saint des Saints" (Térouma 26,33)

=> Pourquoi le verset précise-t-il "pour vous" (la'hem)?

En réalité, la Présence d’Hachem remplit le monde entier, Hachem est partout.
De sorte que pour Lui, il n’y a pas de différence entre le Saint et le Saint des saints. Il est présent dans l’un comme dans l’autre et le rideau ne fait pas de séparation.

En revanche pour l’homme, en l’occurrence pour les Cohanim, le rideau fait bien une différence.
Certaines personnes, à savoir l’ensemble des Cohanim, ne pourront se trouver que dans le Saint, alors que d’autres, à savoir le Cohen Gadol, pourront se trouver même dans le Saint des Saints, à certaines occasions.

=> Ainsi, "pour vous" le rideau séparera, mais pas pour Hachem.

[Messé’h Hokhma]

"Ne laisse pas vivre une sorcière" (Michpatim 22,17)

-> En réalité, la sorcellerie ne peut faire aucun mal à moins que la Providence n'ait décidé que la personne devait le subir de toute façon.
Si une personne est méritante, la sorcellerie ne peut avoir d'effet sur elle.
Cependant, la Torah condamne la sorcellerie, elle amène le mal sur un homme avant le temps décrété et transgresse ainsi la volonté Divine.
[...]

Selon le Rambam, quiconque croit en ces pratiques, les juge efficaces et porteuses de sagesse mais s'en abstient parce que la Torah les interdit, manque d'intelligence. Un homme réellement sage comprend et sait qu'elles ne valent strictement rien.
La Torah les interdit seulement pour que les gens ne perdent pas le temps qu'ils pourraient consacrer à la poursuite de bénéfices spirituels ...

Selon le Ménorat haMaor, si un homme perd son temps à ces sottises, il perd la foi en Hachem. Ces forces ont alors prise sur lui et peuvent le nuire, non parce qu'elles sont réellement efficaces, mais à cause de sa faute.
Un homme perdant la foi en D. éprouve des craintes, et ce sont elles qui peuvent lui causer du tort.
Voilà pourquoi ces pratiques n'ont absolument aucun effet sur un homme réellement juste.
[...]

La guémara (Sanhédrin 67b) rapporte qu'un sorcier essaya un jour de prendre de la terre sous les pieds de rabbi 'Hanina afin de lui jeter un sort.

Rabbi 'Hanina dit : "Si tu y arrives, fais ce que tu voudras.
Mais la Torah dit : "Il n'y a nul autre que Lui" (Dévarim 4,39). Il n'est pas d'homme qui puisse faire du mal à un autre même si les 2 sont voisins. Si Hachem aime un individu, personne ne parviendra à lui causer de tort. Si tu réussis à me nuire, c'est par l'effet d'un décret divin et non par ton pouvoir."

Rabbi 'Hanina était un tsadik parfait et pouvait donc avoir foi en Hachem et ne craindre aucun mal.
[...]

Chimon ben Chéta'h pendit 80 sorcières à Ashkélon.
Il fit alors 3 choses contraires contraires à la loi juive :
1°/ il les tua par pendaison, tandis que la peine prescrite pour la sorcellerie est la lapidation ;
2°/ lorsque la pendaison est requise, la loi juive permet qu'elle soit appliquée aux hommes mais pas aux femmes : pendre une femme n'est pas convenable.
3°/ Le Sanhédrin ne doit pas mettre à mort plus d'une personne par jour. Ici, 80 femmes ont été pendues en une seule fois.

=> Ceci nous montre que les sorciers doivent être éliminés aussitôt que possible. [Imré Noam ; Panéa'h Raza]

La peine prescrite pour la sorcellerie est plus sévère que celle requise pour les autre péchés.
Pour les délits autres que la sorcellerie, si le Sanhédrin ne condamne pas à mort le coupable, il a négligé le commandement positif : "Tu élimeras le mal du milieu de toi" (Dévarim 13,6), mais il n'aura pas transgressé de commandement négatif.
Par contre, si le tribunal n'exécute pas un sorcier ou une sorcière, il aura transgressé le commandement négatif : "Ne laisse pas vivre une sorcière" (Michpatim 22,17).

[Méam Loez - Michpatim 22,17]

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-> La sorcière, tu ne la laisseras point vivre" (מְכַשֵּׁפָה לֹא תְחַיֶּה - Michpatim 22,17)

-> "Pourquoi les sorcières sont appelée Méchashéfot (מְכַשֵּׁפָות)? car elles renient (Mach’hish - מכחיש) la cour céleste" [guémara Sanhédrin 67b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Il faut comprendre de cette guémara que l’essence de la sorcellerie est de renier la cour céleste mais pas de renier le Créateur du Monde. La force de la sorcellerie vient aussi de la Volonté Divine et ne combat pas la toute puissance d’Hachem.
Il nous faut comprendre qu’à la création du monde, Hachem a placé des Mémounim, des anges préposés à chaque création. Ces anges s'étaeint purs et ne faisait que la volonté du Créateur. Quand Adam Harishone à fauté avec l’arbre du bien et du mal, il a mélangé ces deux concepts et c’est à cause de cette faute, dont les répercutions se sont ressenties dans toute la création, qu’a commencé à régner une nouvelle force, celle de la Sitra A’hara (l’autre coté, le Yetser Hara). Et cette force du mal est du niveau de ces préposés (évidement pas du tout de celle d’Hachem) c’est pour ça qu’elle parvient à détourner leurs forces. Elle détourne donc la fonction première des ces anges préposés, qui sont la cour céleste, mais ne contredit pas du tout la source et la provenance de leur puissance qui est le Créateur lui-même.
C’est aussi pour cela, au fur et à mesure que nous nous approchons de la venue de machia’h, et que la Sitra A’hara perd de pus en plus de ses forces, que la sorcellerie tend à disparaître ainsi que l’action visible des démons.

"Qui frappe un homme et le tue sera mis à mort.
S'il n'avait pas l'intention de tuer [sa victime] mais que D. l'a occasionné, Je désignerai pour toi un endroit où [le meurtrier] pourra trouver refuge" (Michpatim 21,12-13)

=> Si l'homicide n'avait nulle intention de tuer la victime, pourquoi Hachem provoque-t-Il des événements conduisant à la mort d'un innocent?

-> Admettons que 2 hommes aient commis un crime.
Le 1er est coupable d'un meurtre (homicide volontaire) sans témoins.
Le 2e a été tué involontairement, sans témoin non plus.
Puisque le tribunal ne peut imposer de peine en l'absence de témoins oculaires, le 1er meurtrier n'est pas exécuté et le second n'est pas exilé.

On pourrait penser que tous 2 échapperont à la punition.
La Torah nous apprend donc que Hachem organisera les circonstances nécessaires à leur châtiment.
[Par exemple,] Il peut les faire se rencontrer dans un hôtel : le meurtrier (intentionnel) est assis sous une échelle que gravit le criminel involontaire. Hachem fait que ce dernier tombe accidentellement de l'échelle et s'abatte sur le meurtrier, le tuant ainsi en présence de témoins.

De cette façon, tous 2 reçoivent le châtiment qu'ils méritent : le meurtrier (volontaire) est tué tandis que le criminel involontaire reçoit sa peine d'exil appropriée.
La justice Divine s'est donc accomplie.
=> La Torah dit donc littéralement : "Hachem a amené [la victime] dans la main [du meurtrier involontaire]" = puisque la victime mérite la mort, Hachem la suscite de cette manière.

Le roi Salomon dit : "Certains sont emportés [du monde] sans jugement" (Michlé 13,23)
Dans certains cas, un homme peut être exécuté pour un crime sans condamnation formelle au tribunal.
Nous voyons un homme apparemment innocent tué par accident ; c'est que Hachem le punit pour un meurtre passé.
Cet acte ayant été perpétré sans témoins, le coupable n'a que momentanément échappé à la punition. Hachem finit [toujours] par châtier le crime au moment qu'Il choisit.

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=> On pourrait s'interroger : l'homicide involontaire mérite dès lors 2 peines d'exil : l'une pour sa 1ere victime et l'autre pour l'accident plus récent. Pourquoi le laisser s'en tirer avec une seule?

En réalité, le meurtrier ne mérite pas de peine pour le 2e accident .
Sa victime méritait d'être tuée de toute façon pour le meurtre qu'il a perpétré.
Etant donné qu'il n'y avait pas de témoins et que personne n'était peut-être même au courant, l'assassin ne pouvait être exécuté par la justice humaine.
Etant donné que nous ne savons rien de cela, nous condamnons le meurtrier involontaire à l'exil.
Toutefois, Hachem sait qu'il n'est pas puni pour ce crime mais pour le précédent.
[...]

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La loi exige que le meurtrier involontaire demeure dans une ville de refuge jusqu'à la mort du Cohen Gadol. Il lui est interdit de la quitter avant.
["le meurtrier [involontaire] ... [sera conduit] à la ville de refuge ... et il y demeurera jusqu'à la mort du Cohen Gadol" (Massé 35,25)]

=> Cette loi peut sembler très difficile à comprendre car les peines pour un même crime peuvent donc varier considérablement.
En effet, un coupable d'homicide involontaire peut être exilé pour plus de 50 ans jusqu'à la mort du Cohen Gadol tandis qu'un autre peut ne rester dans la ville de refuge que quelques jours avant que survienne la mort du Cohen Gadol. Et pourtant, tous les 2 ont commis le même crime!

La peine réservée au meurtrier (homicide volontaire) étant identique pour tous, il devrait y avoir une sentence d'exil invariable pour les homicides involontaires.

Il existe une différence importance entre un crime accidentel et un meurtre.
Tous les homicides volontaires sont semblables et leurs peines égales.
Le meurtre a été commis intentionnellement mais le tribunal n'a pas les moyens de déterminer l'étendue de la responsabilité du coupable.

Par contre, dans le cas d'un homicide involontaire, les circonstances ne sont pas toujours les mêmes. Parfois, un accident frôle l'acte intentionnel alors que parfois il était absolument inévitable ...

Hachem sait peser les actes et examiner les pensées et les motifs de chacun. De ce fait, Il juge chaque individu comme il le mérite.
S'il n'y avait pas de négligence dans son acte, Hachem le provoque peu avant la mort du Cohen Gadol, infligeant ainsi au coupable une peine courte.
S'il s'agissait d'une négligence, Hachem peut faire que l'homicide se produise juste après la mort du Cohen Gadol, de ce fait le coupable devra attendre très longtemps la mort du Cohen Gadol prochain.
Dans ce cas, la peine est donc plus sévère.

Si un individu commet un crime involontaire sans témoins, le tribunal ne peut le condamner. Hachem fait alors en sorte qu'il tombe sur une meurtrier et le tue en présence de témoins, et ce longtemps avant la mort du Cohen Gadol.
La durée de son exil sera alors si longue que cela est compté comme une double peine.

[compilation issue du Méam Loez - Michpatim 21,6 & 13]

"Il [Hachem] paiera les frais de guérison" (vérapo yérapé - Michpatim 21,19)

Selon la guémara (Baba Kama 85a) : "Ceci nous enseigne que le médecin est autorisé à guérir".

=> Si tel est le cas, comment comprendre l'affirmation de nos Sages : "Le meilleur des médecins est digne du guéhinam" (tov chébérofim léGuéhinam)?

-> Rachi (sur la guémara) donne 2 explications : parfois le médecin refuse de traiter des patients parce qu'ils sont trop pauvres, et également il peut entraîner accidentellement la mort du patient.

-> Le Maharcha suggère que le médecin qui se considère comme : "le meilleur des médecins" sera réticent à demander l'avis, les conseils d'autres confrères, et il sera donc plus enclin à réaliser des erreurs fatales.

-> Le rav Akiva Eiger écrit que pour traiter avec succès un patient, un médecin est souvent obligé d'être "cruel", en coupant le membre touché ou bien en devant mentir au patient à propos de son état, car la vérité peut entraîner sa mort (l'impact du moral sur le développement de la maladie).

La guémara peut se comprendre ainsi : "tov chébérofim" : "le bon (tov) parmi médecins" est : "léGuéhinam" = la bonne attitude (tov) des médecins est de savoir faire ce qui amènerait en Enfer (Guéhiman) une personne ordinaire.
=> Un bon médecin est celui qui sait agir d'une façon mauvaise (mentir, enlever un membre, infliger une douleur,...), afin de guérir son patient.

[un médecin doit savoir être ferme et ne pas écouter le patient qui souhaite un allègement de son traitement, puisque celui-ci est nécessaire à son rétablissement.
De plus, le 'Hozé de Lublin affirme qu'un médecin ne doit jamais désespérer à soigner un patient. En effet, même si d'expérience il se dit que la situation est fichue, il doit continuer à faire son maximum, car c'est uniquement Hachem qui aura le dernier mot.
De nombreuses personnes ont pu vivre longtemps après qu'un médecin ait pu les condamner.
[Selon le Gaon de Vilna, on a donné au médecin la permission de guérir, mais on ne lui a donné aucune permission de désespérer son malade.]

=> "tov chébérofim" : il faut savoir ne pas être trop cartésien (ne pas être trop bon/tov [donc sûr] de sa médecine), et avoir la émouna en Hachem afin de toujours tout tenter pour que le patient vive.]

-> Le Pardess Yossef répond qu'un médecin qui pense que l'issue ne dépend que de ses mains et non d'Hachem, ne va pas prier pour avoir une aide Divine.
C'est ainsi, qu'il va laisser de côté la bénédiction : "réfaénou" (guéris-nous!) présente dans la Amida.
Au lieu de 18 bénédictions (chmoné esré), il n'y en a plus que 17, qui est la guématria du mot : "tov" (טוב - tov ché).

=> "tov chébérofim léGuéhinam" = les médecins qui disent uniquement "tov" (17) bénédictions, se dirigent vers le guéhinam.

-> Selon le Rav David Greenfeld (dans son Binéoth Déché), si on demande aux médecins quelle prière ils adressent à D., quelle sera leur réponse?

Seul un médecin très franc avouera : "Que D. amène beaucoup de malades à mon cabinet!". [c'est mon gagne pain!]
Or, un bon docteur, un professeur de renom, attend des patients sérieux atteints de maladies graves (à l’inverse d’un simple médecin). En effet, c’est grâce à eux, qu’il prouvera ses capacités et accroîtra sa renommée.

=> Dans son subconscient, il désire qu’il y ait beaucoup de malades de ce genre.
C'est pourquoi, il est dit : "le meilleur des médecins est voué au guéhinam".

[d'une certaine façon, que désire [inconsciemment] celui qui se voit comme "le meilleur des médecins"?
= le guéhinam = il aspire à avoir les pires malades (guéhinam), qui vont lui permettre de prouver sa valeur!]

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-> "Celui qui parle du lachon ara sur autrui et qui le frappe de mots difficiles est pire que celui qui frappe physiquement son prochain.
Car lorsque quelqu'un est touché physiquement, il y existe un remède à ses blessures : "Il [Hachem] pourvoira à la guérison" (Michpatim 21,19).

Mais lorsque quelqu'un frappe autrui par de la violence verbale et du lachon ara, il n'a réellement pas de remède pour cet abus."
[rav Yonathan Eibschutz]

[d'une certaine façon, plus une personne minimise les dégâts causés par une mauvaise utilisation de la langue, plus elle se considère comme un bon médecin : "ça va c'est rien, c'est pas quelques mots qui vont la blesser!".
Plus elle est destinée au Guéhinam, car le lachon ara entraîne des conséquences des plus catastrophiques!]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2018/02/20/6099