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"Sache-le bien, ta postérité séjournera sur une terre étrangère" (Lé'h Lé'ha 15,13)
[Dans le texte : יָדֹעַ תֵּדַע כִּי-גֵר יִהְיֶה זַרְעֲךָ בְּאֶרֶץ לֹא לָהֶם]

Ce verset aborde l'esclavage que les juifs seront forcés de subir en Egypte par la suite.
Cependant, nos Sages nous enseignent qu'il est également une allusion aux 6 jeûnes fixés dans le calendrier juif :
-> le youd (de yadoa : יָדֹעַ), d'une valeur de 10 = allusion au 10 Tévet ;
-> le tav (de téda : תֵּדַע) = allusion à TIcha béAv et au Taanit Esther ;
-> le kaf et youd (ki : כִּי) = c'est Yom KIppour, qui tombe le 11 Tichri ;
-> le guimel (de gèr : גֵר), d'une valeur de 3 = c'est celui de Guédalia, qui tombe le 3 Tichri ;
-> le youd et zaïn (de yiyé zar'a'ha : יִהְיֶה זַרְעֲךָ), d'une valeur de 17 = c'est le jeûne du 17 Tamouz.

[Rabbi Israël Bronstein]

"Sarah rit en elle-même, disant : "Après être flétrie, je retrouverais la fraîcheur? Et mon époux est vieux!"" (Vayéra 18,12)

-> Rachi : Elle "regardait" ses entrailles et se disait : "Est-il possible que ces entrailles portent encore le fardeau d’un nourrisson? Que ces seins desséchés donnent encore du lait?

-> Selon le Sforno, compte tenu de son âge avancé, elle a pensé qu'un tel rajeunissement tenait d'un miracle aussi grand que celui de la résurrection, que seul D. peut accomplir.

-> Ainsi parla Hachem : "C'est Moi qui ai créé ces entrailles, et il Me serait impossible de leur rendre leur jeunesse?"
[midrach Béréchit rabba 48,19]

-> Avraham a entendu de Hachem (v.13) qu'elle enfantera, tandis que Sarah l'a uniquement entendu d'un ange qu'elle prenait pour une personne ordinaire, et c'est pour cela qu'elle a rit.
Ce n'était pas un rire intérieur, mais plutôt du scepticisme, de la moquerie.

Cependant, elle n'aurait pas dû négliger la bénédiction, même de l'homme le plus ordinaire, par une légèreté intérieure.
Elle aurait dû le croire, ou bien répondre à leur bénédiction : "Amen, que telle soit la volonté de D.!"
[le Ramban]

A ce sujet, on peut rapporter la guémara (Béra'hot 15a) "Ne laisse pas la bénédiction d'une personne simple devenir légère à tes yeux".

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-> L'ange dit (Vayéra 18,10) que dans une année, ils auraient un enfant.

Selon le Rabbi de Belz, Sarah avait une confiance totale dans le fait que Hachem pouvait lui accorder un enfant, même à son âge très avancé (90 ans).
Cependant, elle avait peur de faire une faute d'ici ce moment là, et de perdre alors son mérite d'avoir un enfant.
C'est pour cela, qu'elle a rigolé, car elle ne croyait pas qu'au temps prévu elle serait toujours méritante.

[Le Méam Loez explique : L'ange dit à Avraham qu'à la même période de l'année suivante, Sarah enfanterait.
L'ange fit une entaille dans le mur, à l'endroit où un rayon de soleil passait par le trou. Il dit : "Lorsque le rayon de soleil frappera à nouveau cette marque sur le mur, Sarah aura engendré."
... Its'hak est né le 1er jour de Pessa'h (le 15 Nissan 2048 de la Création).
Avraham et Sarah étaient alors âgés respectivement de 100 et de 90 ans.]

-> "Au temps fixé, à pareille époque, je te visiterai et Sarah sera mère" (Vayéra 18,14)
Dans le texte : "au temps fixé" se dit : lamoéd (לַמּוֹעֵד), mot qui a la même guématria que : "béPessa'h" (à Pessa'h - בפסח).
Au temps fixé, c'est-à-dire Pessa'h, Its'hak est né.
[Daat Zékénim miBaalé haTossefot]

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-> "Sarah l'entendait (l'ange) à l'entrée de la tente qui se trouvait derrière lui" (Vayéra 18,10)

Le Targoum Yonathan explique que Yichmaël se tenait avec Sarah, et il entendait également (véhou a'harav).

Lorsque l'on donne une bénédiction à quelqu'un, on doit s'assurer qu'aucun de ses ennemis ne l'écoute, car cela peut empêcher qu'elle ne se réalise.
Sarah était persuadée que la bénédiction de l'ange était vraie, mais elle avait peur que Yichmaël essaie de l'annuler.
C'est pour cela qu'elle a ri.
Elle a ainsi rigolé afin que Yichmaël ne pense pas qu'elle prenait au sérieux cette bénédiction, empêchant sa réalisation.

Lorsque Avraham a demandé à Sarah pourquoi elle avait rigolé, elle lui a répondu qu'elle ne l'avait pas fait en raison d'une non croyance dans la bénédiction, mais plutôt afin que Yichmaël n'y croit.

[le Keren léDavid]

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Divré Sofrim 16) enseigne :
La nation juive entière a été fondée sur une situation apparemment sans espoir.
Avraham et Sarah étaient avancés en âge et personne n'aurait cru qu'ils auraient pu avoir des enfants.
Sarah, qui croyait certainement que tout provient de la puissance de D., doutait de l'ange qui lui a annoncé la naissance d'un enfant.
Effectivement, Hachem a pu leur donner un fils à un âge avancé.
=> Pourquoi a-t-Il réalisé un miracle inutile?

L'intention de D. était que la nation juive puisse établir la notion de "croire en l'impossible", qu'un juif ne doit jamais désespérer, mais croire que D. peut l'aider, que rien n'est trop difficile pour Hachem.
[Le peuple juif est concrètement né sur cette réalité que :] Pour un juif, le désespoir n'existe pas, D. disposant de multiples moyens pour nous venir en aide.

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-> "Hachem s'était souvenu de Sarah comme Il l'avait dit et Hachem fit à Sarah comme il l'avait annoncé." (Vayéra 21,1)

Le nom de Hachem apparaît 2 fois : parce que Sarah pourra donner naissance (à 90 ans!), et également parce qu'elle pourra le nourrir.

Avraham a béni Sarah : "elle donnera naissance à des peuples" (Lé'h Lé'ha 17,16)
Le Yalkout rapporte que lorsqu'elle donna naissance à Its'hak, toutes les nations du monde disaient que c'était en réalité Hagar qui l'avait porté, et non Sarah.
Hachem a causé que toutes les femmes du monde qui allaitaient leur enfant, soient asséchées, ne pouvant plus alors nourrir leur enfant.
Toutes ces femmes sont alors venues voir Sarah, et lui ont demandé de les nourrir.

Sarah qui était très pudique ne voulait pas le faire, mais Avraham lui a dit que ce n'était pas le moment d'être tsnoua, et qu'il fallait le faire pour sanctifier le nom de Hachem en montrant à tous qu'un miracle a eu lieu, que c'est bien Sarah qui avait porté le bébé.

[le Sifté Cohen]

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-> "Hachem s’était souvenu de Sarah comme il l’avait dit et il fit à Sarah ainsi qu’il avait parlé" (Vayéra 21,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Vayéra) commente :
On peut comprendre la raison de la répétition de ce verset à l’aide de la Idra (Zohar III 132b) ou il est expliqué que la différence entre lémor (dire) et lédaber (parler) est que lémor touche aux choses cachées, tandis que lédaber aux choses dévoilées.

Il nous faut revenir au moment où Sarah prononce ces mots : "que juge Hachem entre moi et toi" (Lé'h Lé'ha 16,5). Elle voulait faire croire à Avraham qu’elle l’attaquait en justice devant le Tribunal Céleste, pour qu’il s’en émeuve et renvoie Hagar. Mais sa volonté était en fait d’attirer sur elle l’âme sainte d’Its'hak, car littéralement elle dit qu’Hachem juge "entre moi et toi", et si on fait la différence entre la valeur numérique de Saraï qui est 510 et Avram qui est 243 on obtient celle de : nér tov (soit 267), et de la même manière que : "nér Hachem nichmat adam" (l'âme de l’homme est un flambeau d’Hachem - Michlé 20,27) celle d’Its'hak est non seulement un flambeau mais un bon flambeau( un nér tov).
Le problème est que la force de la parole est telle qu'Hachem a exaucé les 2 parties, le "lémor" qui a amené son jugement et sa mort prématuré, et le "lédaber" qui a amené l’âme d’Its'hak.

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-> Sarah était supérieure en prophétie à Avraham, grâce à sa tsniou't, comme il est dit : "La voici, elle est dans la tente".
[le 'Hida]

-> C'est par le mérite de la droiture de Sarah et son haut niveau de tsniout, que Avraham et Sarah ont mérité d'avoir un enfant à un âge si avancé.
C'est pour cela que les anges ont demandé juste avant (v.18,9) où se trouvait Sarah, bien que le sachant, car selon Rachi : "ils ont voulu mettre sa discrétion en évidence, afin de la rendre plus chère à son mari".

Cette réalisation de ce qu'a pu entraîné les vertus exceptionnelles de sa femme, va générer davantage d'amour chez Avraham envers Sarah.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou - guémara Baba Métsia 87a]

=> Si le peuple juif peut exister, c'est grâce à la grandeur de notre Matriarche Sarah.

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-> Le Méam Loez (Vayéra 18,13-14) enseigne :
Sarah était en réalité supérieure à Avraham sur le plan de la prophétie.
Mais dès lors qu'elle fut rituellement impure à case de sa période de menstruation (malgré son âge de 89 ans!), elle perdit le don de prophétie.
C'est pour cette raison qu'elle ne prit pas au sérieux cette prédiction et considéra qu'il s'agissait d'une simple courtoisie.

Une autre opinion affirme que Sarah crut à cette bénédiction malgré son grand âge. Car elle avait déjà assisté à de nombreux miracle promis par Hachem à Avraham (cf. Béréchit 17,19).
Cependant, ces invités avaient l'apparence d'êtres humains ordinaires ...
Sarah qui se trouvait dans la tente se mit à rire soudainement en se disant : "Les jours de l'homme sont comptés et il peut mourir soudainement. Comment peut-il affirmer qu'il reviendra dans un an?"
[...]
Hachem dit à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri? Elle a cru que le visiteur était un homme. Il faut qu'elle sache qu'il s'agissait de mes propres messagers, parlant en mon Nom. C'est moi qui ai dit : Je reviendrai."

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+ "Sarah rit en elle-même : maintenant que je suis usée, j'aurai ce bonheur!" (Vayéra 18,12)

-> Rabbi Raphaël de Barshad enseigne qu'une Ségoula pour avoir des fils est la joie.
On apprend cela dans la Torah, dans les Névi'im et également dans les Kétouvim :
- dans la Torah de : "Sarah rit" = elle a ri et s'est réjouie, et par ce mérite elle a enfanté un fils.
- dans les Prophètes, où il est écrit : "Réjouis-toi femme stérile qui n'a pas enfanté" = si elle est stérile et n'a pas d'enfant, qu'elle se réjouisse et elle sera sauvée.
- dans les Hagiographes, il est écrit : "Il installe la femme stérile de la maison, mère heureuse de fils".

=> Si Sarah a ri parce que c'était une Ségoula, pourquoi Hachem s'est-Il fâché contre elle en disant : "Pourquoi donc est-ce que Sarah a ri?"
Le rabbi Chmouël de Kamenika répond : "On n’a besoin d’une ségoula que lorsqu’un tsadik promet quelque chose. Mais quand Hachem en personne promet, comme Il l’a promis à Sarah, il n’y a déjà plus besoin de ségoula, c’est pourquoi Il s’est fâché contre Sarah.

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-> Après les reproches d'Avraham, Sarah s'est repentie d'avoir ri à l'annonce de la naissance d'un fils.
Elle croyait profondément en D. et en ses miracles. Elle comprit que si telle était la volonté Divine, même une vieille femme comme elle pouvait enfanter.
C'est par le mérite de sa confiance en Hachem qu'elle conçut.
[le Yéfé Toar - rapporté par le Méam Loez (Vayéra 22,1)]

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-> "Il est permis de modifier la vérité dans un but de Shalom" (guémara Yébamot 65b)

La paix (le Shalom) est une notion si importante, notamment entre un homme et sa femme que Hachem Lui-même modifia le discours de Sarah qui avait dit : "Et mon époux est vieux" à l'annonce d'un futur fils, alors qu'elle avait 90 ans et son mari Avraham 100 ans.
[et il s'agissait pas de n'importe qui, mais du 1er des Patriarches (Avraham!) et de la 1ere des Matriarches (Sarah!).]
En effet, Hachem rapporta les propos de Sarah à Avraham ainsi : "J'enfanterai alors que je suis vieille?" afin de ne pas froisser Avraham et maintenir le Shalom dans ce couple (Vayéra 18,13).

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-> "Sarah rit en elle-même disant : Flétrie par l’âge, ce bonheur me serait réservé! Et mon époux est un vieillard!" (Vayéra 18,12)

-> Le Ben Ich 'Haï (Vayéra) enseigne :
On comprend facilement que Sarah soit étonnée qu’à son âge il lui soit accordé d’enfanter, mais en quoi la vieillesse de de son mari est si importante? Sarah était stérile, mais Avraham non, et son âge avancé ne lui avait pas empêché d’avoir Ishmael?

En fait sa préoccupation en rajoutant ces mots était tout autre, passé l’étonnement, une question technique se pose à elle. D’ordinaire, l’homme en prenant de l’âge devient pointilleux et il est plus compliqué de le servir. C’est pour ça que quand il est jeune, il ne se préoccupe pas de qui le sert, lui fait à manger, lui fait son linge, ... mais au fur et à mesure que les années passent, il ne reste plus que sa propre femme qui est à même de comprendre ses besoins et de connaitre ses habitudes. C’est une des raisons pour lesquelles, dans sa jeunesse, la femme connait le processus de Nida qui l’empêche de s’occuper de son mari, mais comme il est aussi encore jeune, il se satisfait de l’aide des autres. Par contre quand il ne peut plus que se faire servir que par sa femme, elle ne peut plus être Nida et en effet elle ne le devient plus.

La question de Sarah est : "Après avoir passé l’âge de Nida, pour pouvoir être toujours aux côtés de mon mari, si je redeviens fertile et donc avec des périodes de Nida, comment mon vieux mari va-t-il faire?"

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[évidemment Avraham et Sarah ont un niveau qui nous dépasse largement, mais cela permet d'appréhender à quel point Sarah était sensible et accordait de l'importance à répondre au mieux aux besoins de son mari. Et même au comble de la joie, lorsqu'elle apprend qu'elle aura malgré son âge un enfant, elle a comme priorité de penser au bien-être d'autrui (très bien que j'ai un enfant, mais si cela vient au détriment de mon mari alors ...).]

Les 10 épreuves avec lesquelles Hachem a testé Avraham, n'auraient pas conduit à ce qu'il soit considéré comme digne d'éloges, s'il ne les avait pas accepté avec enthousiasme et de bon cœur, parce que venant de D.
[le 'Hovot haLévavot - 'Hechbon haNéfech 3,27]

-> Selon le Séfer Ivdou ét Hachem BéSim'ha, la réussite de Avraham dans ses grandes épreuves aurait été insuffisante à le considérer comme digne d'éloges.
Seul son acceptation des épreuves avec joie, réalisant que tout lui était envoyé sur mesure par Hachem, a permis cela.

"Il y eut une famine dans le pays et Avram descendit en Egypte ... car la famine était sévère dans le pays" (Lé'h Lé'ha 12,10)

Pourquoi est-ce que la famine est mentionnée 2 fois dans ce verset?

Nos Sages (guémara Yoma 28b) nous enseignent que Avraham observait toutes les mitsvot, même les lois de nos rabbanim, comme le érouv tavchilin, une disposition qui permet de préparer le Shabbath pendant Yom Tov.

Or selon la hala'ha, un juif n'a pas le droit de quitter la terre d'Israël de façon durable que pour une des 4 raisons suivantes :
1°/ Trouver une femme pour se marier si on n’y arrive pas en Israël.
2°/ Suivre son rabbin parce qu’on n’en trouve pas en Israël.
3°/ Aller sauver des juifs des non-juifs à l’étranger.
Cela inclut le fait de les sauver de l’assimilation en donnant des cours de Torah.
4°/ Si c’est vraiment la famine en Israël et qu’on n’y arrive plus du tout financièrement, on peut quitter Israël pour revenir par la suite lorsque ça ira mieux.

Le Oznayim laTorah enseigne que Avraham était pointilleux sur la loi juive, et même lorsqu'il y avait de la famine en Israël, il n'est pas parti. [c'est la 1ere apparition du mot "famine"]

Quand est-ce qu'il "descendit en Egypte"?
Uniquement quand la "famine était sévère dans le pays", qu'il n'y avait absolument aucun moyen d'y trouver de la nourriture. [c'est la 2e apparition du mot "famine"]

=> Ce verset est une des preuves que Avraham accomplissait les mitsvot avant qu'elles ne soient données au mont Sinaï.

"C'est en ce même jour que fut circoncis Avraham" (Lé'h Lé'ha 17,26)

Nos Sages enseignent que Avraham a réalisé la mitsva de la brit mila le jour de Yom Kippour.
D'ailleurs, on remarque que les mots : "C'est en ce même jour que fut circoncis" (בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה, נִמּוֹל) ont la guématria que : Yom haKippourim (יום הכפורים).

C'est ainsi que chaque année, le jour de Kippour, le sang de la brit mila d'Avraham se manifeste devant Hachem, à l'image du sang des sacrifices (korbanot), et cela permet l'expiation des fautes du peuple juif.

[le 'Hida - Na'hal Kédoumim]

"Hachem dit à Avram : Va pour toi ..." (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Eliyahou haNavi dit : "Chacun de nous est obligé de se demander : Quand est-ce que mes actions atteindront celles de mes Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov."
[Tana déBé Eliyahou 21]

-> Le Ram'hal (Déré'h Ets 'Haïm) le reformule de la façon suivant :
"Chaque personne doit se demander : Qu'est-ce que les Patriarches ont fait pour que Hachem les désire autant? ... Qu'est-ce que tous nos guédolim avant nous ont-ils fait?

On doit se rendre compte à quel point il est bien pour une personne de vivre tous les jours de sa vie de cette même façon, et combien Hachem apprécie cela.
Ces pensées doivent nous pousser à réfléchir à la situation dans laquelle nous sommes."

=> Avec la paracha de Lé'h Lé'ha, nous commençons le récit de la vie de nos Patriarches, et leur exemplarité doit nous servir d'inspiration à notre niveau.
Si Avraham, Its'hak ou Yaakav, était à ma place (avec mes capacités et mon environnement), comment aurait-il agit?

Imaginons leur fierté de nous voir marcher dans leurs pas, imaginons toute la proximité avec Hachem que nous pouvons ainsi atteindre.

"Hachem dit à Avram: "Va pour toi, hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père, vers la terre que Je te montrerai. Je ferai de toi un grand peuple" (Lé'h Lé'ha 12,1-2)

-> Rachi commente : "Va pour toi" : Pour ton bonheur et pour ton bien. C’est là-bas que je te ferai devenir une grande nation. Ici tu n’auras pas la faveur d’avoir des enfants.

-> Les lettres des mots : "Va pour toi" (lé'h lé'ha - לֶךְ-לְךָ) ont une guématria totale de : 100.

Selon le Baal haTourim, le message est qu'ici dans ton pays de naissance, tu ne mériteras pas d'enfant, mais si tu réalise le "va pour toi", alors tu mériteras un fils à l'âge de 100 ans.
Cela fut le cas au moment de la naissance de Its'hak.

-> Rabbi David Feinstein (Kol Dodi) rapporte qu'il existe 50 niveaux dans l'impureté, et en parallèle 50 niveaux dans la pureté.
[Par exemple, les juifs sont sortis d'Egypte en étant au 49e niveau d'impureté, jusqu'à se hisser au moment du don la Torah en étant au 49e niveau de pureté]

Ainsi :
-> "Va" (lé'h - לֶךְ) = d'abord, quitte les 50 degrés d'impureté des personnes de ta patrie.
-> "Pour toi" (lé'ha - לְךָ) = pour ensuite, monter vers les 50 niveaux de sainteté.

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne que les mots : lé'h lé'ha, peuvent se lire ensemble : li'hlou'h (un endroit sale, corrompu - לכלך).
Avraham avait besoin de quitter sa terre pleine d'immondices et de paganisme, pour aller vers un endroit plus propice à la sainteté (kédoucha).

-> Le Ktav Sofer nous apporte l'enseignement suivant.
Avraham a découvert Hachem à l'âge de 3 ans. Il a jeté un coup d’œil sur le monde, et il en est arrivé à la conclusion qu'il doit y avoir un "Maître du monde", auquel tout appartient et dont tous doivent le servir.
Il a pris cela très à cœur et il se modela une vie 100% dans le spirituel.

C'est alors que Hachem lui dit :
- "Va pour toi" (lé'h lé'ha) = Fais partir de toi cette vision de la matérialité. Quittes cette mentalité que la matérialité est mauvaise, qu'elle est néfaste au rapprochement avec Hachem.
- "vers la terre que Je te montrerai" = vers la terre, c'est-à-dire vers la matérialité.
Hachem dit : "Je vais te montrer les problématiques matérielles d'un autre regard! Je vais te montrer à quel point on peut devenir grand et saint en élevant le terrestre!"

Le Ktav Sofer dit que Hachem a enseigné à Avraham le concept de : "Dans toutes tes voies, songe à Lui" (Michlé 3,6 - bé'hol déra'hé'ha daéou).
En effet, toute chose que nous faisons est une occasion de venir plus proche de Hachem.
Lorsque je mange, boit, dort, ..., je me comporte comme un animal, mais par la force de ma pensée, de mon intention (kavana), c'est l'occasion de me lier avec mon Créateur.
Par exemple, il suffit de prendre un bref instant et de penser : "Je suis en train de manger/boire afin d'avoir les forces nécessaires pour servir Hachem!"
C'est aussi simple que cela de transformer quelque chose de très physique (animal) en très spirituelle (divin).

-> Hillel avait l'habitude de dire : "Si moi je ne suis pas pour moi, qui le sera? Et quand moi je suis pour moi, que suis-je? Et si pas maintenant, quand?" (Pirké Avot 1,4)

"Va pour toi" = commence par aller en toi, par prendre conscience de tes qualités et de tes défauts, de ta nature propre (ta mission sur terre), et alors tu pourras illuminer pleinement ton environnement.

"Va pour toi" = dans ta vie, va pour ton vrai toi : ton âme.
Il faut être vigilant à ce que le yétser ara ne soit pas le pilote de notre vie : va pour toi, et non pas pour lui!
[le corps doit être au service de l'âme, et non l'inverse]

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-> "Va pour toi" (lé'h lé'ha) : D. n'a pas précisé à Avraham sa destination, se contentant de dire : "vers la terre que Je te montrerai".
Rachi explique que c'est une façon de lui faire acquérir une récompense pour chacun de ses pas.

-> La Torah décrit l'épreuve d'Avraham par ordre croissant de difficulté.
Il est difficile de quitter l'endroit où l'on vit, plus difficile de quitter sa terre natale, et encore davantage ses parents.
[le Ramban]

[ => Nous pouvons apprendre de là que la sensation d'être perdus sur le chemin de sa vie, que Hachem nous a laissé tout seul, n'est en réalité qu'une énorme bonté pour nous faire cumuler un maximum de mérites dans ce monde.
En effet, si tout était clair, qu'il n'y avait pas de libre arbitre, la récompense serait alors quasi-nulle, car on n'aurait aucune envie de faire autre chose que Sa volonté.

=> Nous pouvons également en tirer la nécessité d'évoluer dans un ordre croissant de difficulté, en fonction de nos capacités personnelles, en faisant les efforts pour monter sur la durée une marche après l'autre vers papa Hachem.
Nous devons nous connaître, et exploiter nos capacités, nos potentialités, en toute honnêteté.
Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons être sûr de terminer la totalité de NOTRE chemin de vie, que Hachem nous a assigné à notre naissance. ]

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"Je ferai de toi un grand peuple" (Lé'h Lé'ha 12,2)

Qu'est-ce que cela signifie?

Nous allons voir b'h une réponse du Gaon de Vilna.

Nos Sages (Massé'hét Sofrim chap.21) commentent le verset : "le plus grand des géants" (Yéhochoua 14,15 - aadam agadol ba'anakim), en disant que cela fait référence à Avraham, qui mangeait et buvait comme 74 hommes.

Comment comprendre cela? Est-il possible que Avraham était à ce point glouton?

Au moment du don de la Torah, il est écrit : "Moché monta, ainsi que Aharon, Nadav et Avihou, et 70 des Anciens d'Israël ...ils contemplèrent Hachem et ils mangèrent et burent" (Michpatim 24,9-11).

Nous pouvons noter qu'il y avait en tout : 74 hommes.
A ce moment, ils ont mérité une incroyable proximité avec la présence divine, puisque respirant la kédoucha présente lors du don de la Torah.
D'ailleurs, c'est cela le sens véritable des mots : "ils mangèrent et burent".
De même qu'une personne va ingérer de la nourriture et de la boisson en mangeant et buvant, de même ces 74 hommes ont ingéré de la sainteté en "mangeant" et en "buvant" de la nourriture spirituelle, particulièrement abondante à ce moment du don de la Torah.

=> Lorsque nos Sages disent que Avraham mangeait et buvait comme 74 hommes, leur intention est de nous enseigner que la spiritualité de Avraham était aussi importante que si l'on cumulait ensemble celle de ces 74 personnes au moment du don de la Torah.

Le Gaon de Vilna conclut en disant que c'est cela qui a fait mériter à Avraham la description de : "le plus grand des géants", et c'est cette grandeur qu'Avraham a reçu par le biais de la puissante bénédiction : "Je ferai de toi un grand peuple".

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-> D'après le Zohar, Hachem nous dit : "lé'h lé'ha", qui a une guématria de 100, comme les 100 bénédictions qu'un juif doit faire par jour, et dont leur qualité dépend de l'enthousiasme que l'on va y mettre en les récitant.
Va pour toi = il faut les faire avec tout notre cœur, pour notre bien d'en bénéficier au maximum.

"[Avraham dit à Lot : ] Sépare-toi de moi ... Et Lot leva les yeux" (Lé'h Lé'ha 13,9-10)

Nous pouvons voir ici combien il faut faire attention aux paroles des tsadikim, qui sont puissantes et ont une grande influence.

En effet, dès qu'Avraham dit à Lot : "Sépare-toi de moi", cette parole eut un grand impact, au point que lorsque Lot leva les yeux et vit la contrée de Sodome, il désira y habiter, se détachant par là avec force d’Avraham, non seulement physiquement, mais aussi spirituellement, se séparant de ses valeurs et de ses enseignements.

[le 'Hidouché haRim]

"Hachem dit à Avram : Va pour pour toi ... de la maison de ton père" (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Quel est le nom de la mère de Avraham?
Amat'laï bat Kornévo (אמתלאי בת כרנבו).

-> Quel est le nom de la mère de Haman?
Amat'laï bat Orvéta (אמתלאי בת עורבתי).

=> Comment comprendre que 2 personnes aussi opposées : un tsadik parfait et un racha parfait, sont nées avec une mère portant le même nom?

Nos Sages (guémara Baba Batra 91a) donnent une réponse en se basant sur le nom des grands-mères :
-> Kornévo : fait référence à un type de bête (le kar) qui est permis à la consommation.
Ainsi, elle a donné naissance à un fils pur : Avraham.

-> Orvéta : fait allusion à un type d'oiseau (le orèv) qui est impur.
Elle a ainsi donné naissance à enfant impur : Haman.

"Hachem prit l'homme et le plaça dans le Jardin d'Eden, pour le travailler et pour le garder" (Béréchit 2,15)

-> Puisque la Torah a précisé auparavant que les arbres du jardin poussaient d'eux-mêmes et que le fleuve en assurait l'irrigation. En quoi consistait alors le "travail" d'Adam?

Il devait "travailler" le jardin en étudiant la Torah et en accomplissant des commandements positifs, et le "garder" en s'abstenant d'activités interdites.
[midrach Pirké déRabbi Eliézer]

-> Le Ohr ha'Haïm poursuit cette idée :
Même de nos jours, longtemps après avoir été expulsés du Jardin d'Eden, nous continuons le travail que devait faire Adam.
En effet, chaque mitsva que nous faisons plante une graine qui va se développer au Gan Eden, et chaque faute (avéra) détruit ces mêmes plantations spirituelles que nous avons planté.

Il y a cependant une différence avec le travail de Adam avant qu'il ne soit expulsé du Gan Eden.
En effet, Adam voyait clairement à quel point chaque mitsva qu'il faisait était une graine qui se développait en une création spirituelle.
Il voyait les effets de chacune de ses mitsvot dans le monde d'en-haut.
De même, il pouvait observer la destruction qu'entraînait une avéra sur ces mêmes plantations (de mitsvot).

Par contre, une fois qu'il a quitté le Gan Eden, cette capacité unique à voir la spiritualité, lui a été retirée.

Mais dans le monde à venir, nous pourrons voir les fruits qu'auront produit nos mitsvot, et qui nous servirons de nourriture spirituelle.