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"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

=> Comment un homme peut-il aimer son prochain, peu importe lequel, comme lui-même? Finalement, il est naturel d'aimer ses proches davantage que d'aimer des inconnus. De même, il est naturel d'aimer les Justes et les Sages plus que les réchaïm!
Comment peut-on demander d'aimer chaque juif comme on s'aime soi-même?

-> Le Yessod haEmouna nous explique que la Torah répond à cette question en disant : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Certes, chaque homme s'aime lui-même. Mais il existe des différences entre les membres de son corps. Il y a certains membres qu'il préfère plus que d'autres.
Le coeur ou la tête, qui sont des organes vitaux, auront préséance. D'autres membres comme les yeux auront certes moins d'attention, mais seront néanmoins particulièrement chéris par l'individu. Les mains ou les pieds auront un traitement inférieur, mais préférable aux cheveux ou aux ongles ...
Malgré tout, un homme relativement normal tant dans sa psychologie que dans son physique, aimera toutes les parties de son corps et ne voudra en dégrader aucune d'entre elles.

La Torah demande à l'homme un traitement comparable à tous les juifs. Certes, certains auront plus de place dans son coeur, d'autres un peu moins. Mais il devra néanmoins aimer tous les juifs, comme s'ils faisaient partie de lui-même.
Nos Sages enseignent que tout le peuple juif constitue une seul entité, exactement comme un grand corps, où chaque juif en est un membre.
C'est d'ailleurs de cette façon que l'on peut réussir à aimer même ceux qui nous ont causé du tord. A l'image d'un homme, si la main droite cause un dommage à la main gauche, est-ce que cette dernière penserait à se venger ou à la haïr? Il devrait en être de même entre tous les membres de ce grand corps que constitue le peuple juif.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi même" (Kédochim 19,18)

Alors qu'il était âgé, le rav Yé'hezkel Sarna, directeur de la yéchivat 'Hevron, est arrivé un samedi soir à la yéchiva pour prier Arvit (prière du soir). Du fait de son âge avancé et de son état de santé, le fait de se rendre à la yéchiva lui demandait de gros efforts.
Mais le Rav réussit à réunir toutes ses forces pour monter patiemment les marches de l'escalier menant à la pièce centrale. Alors qu'il se trouvait à peine au milieu des escaliers, on lui fit savoir que la prière était sur le point de se terminer. Il ne se découragea pas et continuait à monter les marches.

Les personnes qui l'accompagnaient lui demandèrent : "Maître! Pourquoi vous donnez-vous tant de mal? Pourquoi tant d'efforts? A quoi cela sert-il de continuer à monter au prix de si gros efforts? La prière se termine!"
Le Rav répondit : "Il est vrai que la prière est en train de se terminer et que je ne vais pas prier avec Minyan. Mais prier avec Minyan est une obligation d'ordre rabbinique. En revanche, monter à la yéchiva pour bénir les élèves et leur souhaiter une bonne semaine, cela me permettra d'accomplir une mitsva de la Torah. Celle de "Tu aimeras ton prochain comme toi même".

Une pluie de mitsvot

+++ Une pluie de mitsvot :

"Je donnerai la pluie en son temps" (Bé'houkotaï 26,4)

-> Le contexte du verset implique qu'il fait référence à la récompense pour l'observance des mitsvot, mais cela est difficile à comprendre. En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 39b) n'enseignent-ils pas que dans ce monde, il n'y a pas de récompense pour une mitsva?

Nous pouvons répondre en nous basant sur ce qui est dit dans les Pirké Avot (4,2) : "La récompense d'une mitsva est une autre mitsva".
Cela signifie que, puisqu'il ne peut y avoir de véritable récompense pour la réalisation d'une mitsva dans ce monde, sa seule récompense peut être la possibilité d'accomplir une autre mitsva ; cette mitsva en entraîne une autre dans son sillage.

Telle est donc la signification sous-jacente de la promesse "Je vous donnerai la pluie en son temps". La pluie apporte des bénédictions au monde et le rend plus prospère sur le plan matériel, ce qui permet à chacun de faire la charité. Le verset exprime ainsi le principe selon lequel la récompense d'une mitsva est une autre mitsva, car une mitsva entraîne une autre mitsva dans son sillage.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bé'houkotaï 26,4 ]

=> Ce monde matériel intrinsèquement limité est incapable d'offrir une quelconque récompense pour l'accomplissement d'une mitsva, dont la valeur est véritablement illimitée.
La seule véritable récompense réside dans le fait que d'abondantes bénédictions matérielles nous permettent de transformer cette nouvelle abondance en mitsvot supplémentaires.

"Vous êtes les enfants de Hachem votre D., ne vous tailladez pas le corps en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

-> Selon Rachi : "Car vous êtes les fils de Hachem, et vous devez être beaux, et non entaillés et tondus."

[Chaque Juif doit toujours se voir comme le fils d’Hachem. Cette pensée le conduira à parfaire ses actions et le mènera à avoir un comportement des plus respectables.
En effet, selon nos Sages si quelqu’un commet une faute, c'est qu'il a forcément oublié sa noblesse au moment du péché. ]

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-> Le Daat Zékénim miBaalé haTossfot d'enseigner :
"Vous êtes les enfants de Hachem", et c'est la raison pour laquelle, si votre père de chair et de sang vient à mourir, "ne vous tailladez pas le corps", car vous n'êtes pas pour autant orphelins.
Vous avez toujours un Père, Qui vit et existe à jamais, béni soit Son Nom.

Mais quand l'idolâtre perd son père, il y a bien lieu pour lui de se taillader le corps car désormais, il ne lui reste plus de père, seulement des pierres et des bouts de bois qui ne lui sont d'aucun secours."

-> D'après le Sforno, il ne convient pas de s'affliger outre mesure de la perte d'un proche parent, car en tant qu'enfant de Hachem, l'homme à toujours un Père Qui veille sur lui.

-> Le Ohr ha'Haïm introduit son explication par l’image d’un homme qui a envoyé son fils dans un autre pays pour faire du commerce. Après un certain temps, le père a fait rappeler son fils de cet endroit pour qu’il revienne à la maison. Lorsque le fils rejoindra son père, il est clair qu’il ne disparaîtra que de cet autre pays où il est allé faire du commerce. Mais, en réalité il continuera à exister et même avec encore plus de bonheur puisqu’il aura rejoint son père.

Le sens de cette image est clair. Quand une âme juive vient dans ce monde pour habiter un corps, il est en fait envoyé par son Père Hachem, pour y remplir une mission. Puis, un jour Hachem rappelle cette âme pour remonter au Ciel, Le "rejoindre".

C’est sûr que cette âme laisse un vide qui crée une grande peine pour ses proches qui restent dans ce monde. Mais, en ce qui concerne l’âme en elle-même, elle a finalement rejoint son Père et elle s’en réjouit à n’en pas douter.
C’est pour cela qu’il ne faut pas pratiquer d’entailles sur son corps pour un proche disparu. Car le sentiment de peine et de deuil doit être réduit par le fait de savoir qu’il a retrouvé sa racine et son origine.

Il n'a pas disparu définitivement, il a juste changé de lieu et a rejoint son Papa Hachem. Et cela est déjà une consolation

-> Le Ramban dit que nous avons l’assurance que l’âme juive est éternelle et les morts finiront par revivre et les corps retrouveront leurs âmes.
Ainsi, fort de ce principe de foi, il ne convient pas de se faire des entailles pour un deuil puisque l’âme du défunt continue à exister pour l’éternité. De ce fait, la peine du deuil ne doit pas être extrême.

[Le Ramban dit qu'il est normal et même approprié de prendre le deuil d'un être aimé.
Avraham a pris le deuil de sa femme Sarah, et le peuple juif a pris le deuil de Moché et Aharon
Cependant, cela doit se faire en suivant les préconisations de nos Sages, car nous sommes les enfants de Hachem. ]

-> Le Ramban (Torat haAdam) donne une explication sur le phénomène de s'attrister sur la perte d'une personne aimée alors que c'est une chose inévitable de la vie.

Lorsqu'à l'origine Hachem a créé le 1er homme, Adam devait être immortel et avait une nature reflétant cela.
Après sa faute de manger du fruit interdit, il a amené la mort sur l'ensemble de l'humanité.

Bien que nous soyons devenus mortels, dans notre composition interne, nous avons toujours la réalité que l'homme doit vivre éternellement. C'est ainsi que lorsque nous constatons que notre être aimé est mort, nous plongeons dans un grand deuil puisque nous sommes confrontés au fait que cette réalité n'existe plus.

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-> Le Ibn Ezra enseigne que lorsque la Torah dit : "Vous êtes des enfants pour Hachem", elle vient renforcer notre émouna et permettre d’apaiser l’esprit de l’affligé, qui sachant qu'Hachem est son Père et que toutes Ses Intentions ne sont que pour le bien, en trouvera un certain "réconfort", même s’il ne parvient pas à saisir ce bien.

Nous sommes un peu à l’image d’un enfant dont le père fait quelque chose qu’il ne comprend pas. Il est sûr que le père sait ce qu’il fait, et il agit pour le bien. Mais son fils, dont l’esprit n'est pas encore assez mûr, ne comprend pas l’attitude de son père. C’est là qu’intervient la émouna (confiance) en Hachem. Même si nous ne comprenons pas, nous Lui faisons confiance, convaincu qu’il agit pour le bien, en tant que Père miséricordieux.

C’est pour cela que même en cas de deuil d’un proche, D. préserve, nous ne comprenons pas mais nous savons que Lui Il sait ce qu’Il fait, et Il ne fait que ce qui est bon.
Cela devrait apaiser quelque peu le cœur de l’endeuillé au point de ne pas en venir à se faire des entailles.

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que ces mots constituent une règle de base pour tout enseignant de Torah à des enfants juifs.

Tout enseignant doit considérer en permanence qu'il enseigne la Torah aux enfants du Maître du monde.
En ayant conscience qu'ils sont : "les enfants de Hachem votre D.", l'éducateur redoublera de patience et d'attention à leur égard, comme c'est l'usage lorsqu'on enseigne au fils du roi.

-> Son maître, rav Moché Rozenstein, le Machguia'h de Lomza disait :
"L'enseignant doit savoir que s'occuper de l'instruction des enfants d'Israël est un véritable privilège.
C'est pour cela qu'il devra les entourer d'amour, et proportionnellement à l'affection qu'il leur portera, ceux-ci s'attacheront à lui et lui rendront son amour."

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Métsia 83a) :
"Rabbi Yo'hanan ben Matia dit un jour à son fils : "Va donc engager quelques ouvriers".

Le fils alla embaucher des hommes, et se mit d'accord avec eux pour leur fournir également les repas.
Lorsqu'il rapporta cela à son père, celui-ci s'exclama : "Mon fils! Sache que même si tu leur donnais des festins semblables à ceux du roi Chlomo, tu ne serais pas pour autant quitte de ton engagement, car ils sont les fils d'Avraham, Its'hak et Yaakov. "

=> Nous voyons l'importance qu'accordaient nos Sages à chaque juif : même le plus ordinaire des ouvriers, qui ne se considère lui-même pas digne de mériter davantage qu'un peu de soupe et de croûton de pain, était considéré par Rabbi Yo'hanan ben Matia comme un prince, le fils des Patriarches.

Combien devons-nous tâcher de suivre cet exemple!
Chaque juif, quelqu’il soit, est le fils du Maître du monde, c'est plus qu'un VIP!!

[ - "Tu sais quoi j'ai vu une star internationale!" ;
- "Et ben moi, j'ai vu largement mieux : un juif! Tu te rends compte c'est le fils de Hachem!!!" ]

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-> Le Zohar dit que la téchouva est appelée : bina (בִּינָה), qui provient de : בן יה (le fils de Hachem).
Nous avons le mérite de pouvoir faire téchouva parce que nous sommes les enfants de D.
[Pri haArets - Rabbi Menachem Mendel de Vitebsk]

-> Un autre dvar Torah sur ce verset (b'h) : https://todahm.com/2015/10/24/3771

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Zalman Guttman (Darga Yétéra) enseigne que si nous accomplissons la volonté de D., tout en maintenant une mentalité non-juive (avec des objectifs similaires à eux!), alors en réalité nous obéissons à Hachem sans faire Sa volonté.
Hachem désire que les mitsvot changent notre caractère, façonnent nos valeurs et créent un modèle de penser nous permettant de devenir de véritables enfants de Hachem.
Celui qui accomplit la Torah avec amour et joie, est un véritable enfant de Hachem.
Mais celui qui fait les mitsvot par habitude, ou pire avec l'attitude où les mitsvot sont 613 problèmes qui se sont mis sur sa route, alors une telle personne n'est pas moins qu'un esclave, dans le sens le plus véritable du terme.

3 Questions/Réponses – Paracha Réé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Réé :

1°/ La paracha Réé contient de nombreuses lois permettant de déterminer si un animal est cashère ou pas (v.14;3-21).
Est-ce que si une personne se doit de manger de la nourriture non cachère pour des raisons de santé, cela lui cause quand même une impureté spirituelle?

-> Rav 'Haïm Soloveitchik (cité dans Torat 'Haïm) explique que ce n'est pas la nourriture qui entraîne un dommage spirituel, mais plutôt son interdit de la manger.
Ainsi, selon son fils, rav Yits'hak Zev Soloveitchik, une personne qui doit manger de la nourriture non cashère afin de sauver sa vie, ne sera pas négativement impactée.

-> Le 'Hatam Sofer (Chout 'Hatam Sofer, Ora'h 'Haïm 1,83) et le Messé'h Hokhma (Dévarim 6,11) ne sont pas d'accord, et sont d'avis que toute nourriture non cashère a en elle des qualités spirituelles négatives qui vont automatiquement entraîner des dommages après consommation.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yochère 13) enseigne que s'il n'y a absolument aucun autre moyen de sauver une vie que de consommer du non-cashère, alors une personne qui en consommera sera négativement impactée, mais le mérite de la mitsva de sauver une vie va protéger cette personne de tout préjudice spirituel.

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2°/ Il est écrit : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D. : ne vous tailladez point le corps, ne vous rasez pas entre les yeux, en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

La Torah nous interdit différentes façons de prendre le deuil d'un être aimé.
Pourquoi est-ce que la durée du deuil pour la mort d'un parent ("dans la naturalité de la vie") est plus longue (12 mois) que celle pour la perte d'un enfant (30 jours), qui est une chose anormale et traumatisante?

Le rav Yossef Sorotzkin (Méged Yossef) rapporte que cette question a été posée lorsque rav Yits'hak Hutner et rav Pin'has Teitz sont allés réconfortés le rav Yossef Dov Soloveitchik, qui avait perdu sa femme.

-> Le rav Hutner a transmis l'idée qu'avec la mort d'un parent, une personne devenait plus éloignée de sa connexion, avec le don de la Torah au mont Sinaï, et cela nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Teitz fait remarque que tout autre proche peut être "remplacé" : on peut se remarier, avoir de nouveaux enfants, ...
Les parents sont les seuls proches qui ne peuvent pas être "remplacés", et ce constat nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Soloveitchik est d'avis que la question contient la réponse.
En cas de mort anormale (non dans la naturalité des choses), nos Sages ont été préoccupés qu'une personne exagère trop son deuil si elle en avait la possibilité, et ils l'ont donc limité à une période de 30 jours.

[le côté exceptionnel, anormal de la chose peut servir de justification à l'expression d'un deuil anormalement important (non nécessaire), ce qui n'est pas le cas avec la perte d'un parent.]

-> Rav Yossef Sorotzkin suggère qu'une personne a besoin des conseils de ses parents durant toute sa vie.

Lorsqu'un parent meurt, un enfant doit chercher à se rappeler et à internaliser leurs valeurs et leurs priorités, ce qui va le guider pour le restant de sa vie.
Il le réalise en prenant le deuil et en se remémorant tout cela pendant une année, car c'est une période suffisante pour contenir l'intégralité des fêtes juives et des périodes symboliquement importantes dans la vie d'une personne.

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3°/ Que nous apprend la répétition apparente :
-> "Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien" (Réé 13,1) ;

-> "N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)

Selon le Gaon de Vilna (Adérét Eliyahou), bien que ces 2 commandements semblent identiques, en réalité, ils sont différents :

- Dans la paracha Vaét'hanan, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer une des 613 mitsvot de la Torah.

- Dans la paracha Réé, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer un détail d'une des mitsvot, comme le fait de mettre des tsitsit sur un vêtement à 3 ou 5 côtés (au lieu de 4).

On retrouve cela dans les mots du verset : "Tout ce que je vous prescris" : pour chacune des mitsvot, "observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien".

[Sous couvert de bons sentiments, de vouloir être en phase avec son temps, ... on a tendance à vouloir mettre à jour la volonté de D., pour quelle soit en phase avec nos envies.

Cependant, venant de D., l'Unique, le Créateur du monde, la Torah est ce qui est le mieux adaptée à chaque juif, à chaque époque.
Vouloir y modifier un détail (sans l'accord de nos géants en Torah), c'est penser que la volonté divine n'est pas parfaite, et que nous, nous pensant plus intelligent que D., allons "corriger" Ses erreurs, en Lui donnant des conseils.

Hachem nous a donné Ses mitsvot avec une connaissance totale, et elles nous sont faites sur mesure : aucune retouche n'étant nécessaire (rien à retirer ou rallonger), sous peine de porter atteinte à l'intégralité de notre service divin. ]

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

Ce verset enseigne qu'à l'âge de 8 jours, on fera la circoncision à un garçon.
Quelle est la signification de ces 8 jours?

-> 1°/ La guémara (Nidda 31b) dit que c'est afin que les invités ne se réjouissent pas, alors que les parents sont tristes.
Pourquoi seraient-ils tristes?

C'est parce que la femme est impure (tamé) durant les 7 premiers jours suivant la naissance, et que le mari et la femme ne peuvent ainsi pas avoir de contact physique.
Lorsque le 8e jour arrive tout le monde peut être pleinement joyeux.

[Précision: à cette époque la femme était interdite durant seulement 7 jours après l'accouchement d'un garçon].

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-> 2°/ Le midrach (Dévarim rabba 6,1) rapporte que Hachem attend jusqu'à ce jour car il a de la miséricorde pour l'enfant, et Il souhaite que le bébé puisse avoir la force pour supporter la circoncision.

Selon le Rambam (Moré Névou'him 3,49) : "Toute être vivant est extrêmement faible les 7 premiers jours suivant la naissance, presque comme s'ils étaient encore dans le ventre de leur mère.
Ils ne peuvent pas être comptés parmi ceux qui profite de la lumière du monde jusqu'à leur 8e jour."

Le Rambam précise également qu'en faisant la brit mila au plus tôt (sans mettre sa vie en danger), cela empêche que les parents soient trop attachés à l'enfant, et il leur est ainsi plus facile de la faire.

En ce sens, le Rambam (Guide des égarés) écrit :
Au moment de la naissance, les sentiments d’amour et d’affection des parents envers le bébé n’ont pas encore pris toute leur force. L’amour d’un père ou d’une mère pour leur bébé n’est pas le même quand il a un jour que leur amour pour lui quand il a un an, et même cet amour n’est pas semblable à celui qu’ils lui porteront quand il aura six ans. C’est-à-dire que plus l’enfant grandit, plus leur amour envers lui grandit aussi.
C’est pourquoi si la mitsva de la circoncision était reportée à l’âge de deux ou trois ans, par exemple, il y aurait lieu de craindre qu’on ne l’annule à cause de la pitié et de l’amour du père pour son fils.

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-> 3°/ Le Zohar (3:44a) et le midrach (Vayikra rabba 27,10) expliquent que l'enfant durant la brit mila, a le statut d'un sacrifice (korban), et la halakha est qu'on ne peut pas apporter un korban tant que l'animal n'a pas vécu au moins 7 jours et traversé tout un Shabbath.
Il en est de même pour un bébé pour qu'il puisse être amené comme un korban.

Il est écrit : "lorsqu'un taureau, un mouton, ou une chèvre naîtra ... à partir du 8e jour et au-delà, il sera agréé comme offrande" (Emor 22,27)

Rabbénou Bé'hayé (Lé'h Lé'ha 17,13) commente : "La mila est similaire à l'offrande (korban) ... et elle doit également être réalisée le 8e jour".

Selon le Yalkout Chimoni (Lé'h Lé'ha 81), l'enfant est comparable à un korban min'ha.

A ce sujet le Likouté Yéhouda dit : "Lorsqu'un père amène son fils pour qu'on lui fasse la mila, c'est comme s'il avait offert une offrande (korban) par laquelle la miséricorde de Hachem se réveille sur le monde entier."

-> Rabbénou Bé'hayé (Tazria 12,3) écrit également que la circoncision est similaire à un Korban. De même, que lors du sacrifice le sang de l'animal se repend, de même lors de la brit mila le sang du bébé va se répandre.
De même qu'un animal ne peut pas être apporté avant qu'il ne soit âgé d'au moins 8 jours, de même pour l'enfant.
Le repas après la brit mila est en allusion à la consommation du Korban après qu'il n'ai été sacrifié.
De même que l'expiation est pleinement atteinte qu'une fois que le sacrifice est mangé par ses propriétaires et les Cohanim, de même la finalisation d'une brit mila a lieu au moment du repas qui la suit.

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-> 4°/ Le Tsror haMor et le Ohr ha'Haïm lient cette idée au midrach (Béréchit rabba 10,9), selon lequel le monde était incomplet et instable durant toute la Création jusqu'à ce que le Shabbath arrive.
De même, l'enfant n'a pas les forces pour la brit mila jusqu'à ce qu'il vive un Shabbath complet, et les 8 jours permettent de garantir cela.

Pour citer le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayikra 12,3) : "Shabbath amène une âme de vie au monde, donnant à l'enfant la capacité de survivre".

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+ Pas de circoncision sans Shabbath :

-> " 'Lorsqu'un bœuf ou un mouton ou un bouc nait], il restera avec sa mère pendant 7 jours [et depuis le 8e jour, il sera accepté comme sacrifice consumé à D.]' (Emor 22,27).
Rabbi Yehochoua de Sikhnin [dit] au nom de Rabbi Lévi [qu'on peut expliquer cette loi par une parabole : ] un roi entra dans un pays et fit proclamer : 'Tous les invités qui sont là ne doivent pas venir me voir avant d'avoir vu la reine'.
De même, D. dit aux Bné Israël : 'Mes enfants, n'offrez pas de sacrifice devant Moi avant qu'un Shabbat ait passé, car il n'existe pas 7 jours sans un Shabbat et pas de circoncision sans un Shabbat' "
[Pessikta déRav Kahana 9,10 ; un enseignement semblable figure dans le midrach Vayikra Rabba 27,10]

-> Le Zohar (Tazria 44a) dit à propos de la brit mila : "Chaque homme doit offrir son fils en sacrifice à D. avec joie et de tout coeur afin de le conduire sous les ailes de la Chékhina ... Ce sacrifice ressemble au sacrifice d'un animal, car tous deux sont offerts après 8 jours, comme le dit le verset : 'Depuis le 8e jour il sera accepté' (Emor 22,27). Qu'est-ce qui le rendra acceptable? Le Shabbat qui est passé sur lui".

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
"il n'existe pas de circoncision sans un Shabbat". Selon ce midrach, la mila ne peut pas avoir lieu avant le 8e jour de l'enfant parce que Hachem déclare : "Qu'ils ne viennent pas Me voir avant d'avoir vu la Reine", ce qui signifie qu'un enfant doit avoir expérimenté un Shabbat avant d'être circoncis.
Mais si c'est le cas, demande le Chem MiChmouel (Emor 5653), pourquoi la circoncision a-t-elle lieu le 8e jour de sa vie? Pourquoi la Torah n'a-t-elle pas décrété que la brit mila est effectuée dimanche, juste après le premier Shabbat de la vie de l'enfant?

Le Chem MiChmouel répond que "Shabbat doit être accompagné des 6 jours de travail". Partout où la Torah mentionne le Shabbat, elle mentionne les 6 jours de la semaine, comme dans les versets : "Pendant 6 jours tu travailleras et accompliras tout ton travail, et le 7e jour est un Shabbat pour l'Eternel ton D." (Yitro 20,9-10 et Vaét'hanan 5,13-14).
Le Chem miChmouel en explique la raison : "Le Shabbat relie les jours de travail à leur racine ; par les jours de travail et le Shabbat qui les accompagne, nous accueillons la Reine".
On ne peut pas se lier à Hachem par la brit mila avant que tous les jours de la semaine prennent racine et soient élevés par le Shabbat. C'est seulement quand les jours de la semaine sont enracinés dans le Shabbat que nous sommes capables d'accomplir la mila qui nous lie à D.

D'après notre discussion, nous pouvons ajouter une raison supplémentaire à cela. Le but du Shabbat est d'élever et de sanctifier la dimension matérielle des 6 jours de la semaine. En tant que tel, le Shabbat atteint sa perfection en conjonction avec les 6 jours de la semaine qu'il imprègne de sainteté et d'élévation.

Sur l'enseignement : "Il n'existe pas de circoncision sans un Shabbat", le rav Eliyahou Desslev (Mikhtav méEliyahou (Vol.1) explique pourquoi on effectue la circoncision même le Shabbat.
Alors que le Shabbat sanctifie le physique en l'imprégnant de spiritualité, la circoncision enlève les forces physiques et brise les passions de l'homme. Eradiquer le vice (essence même de la mitsva de mila) a préséance sur sanctifier le physique, le but du Shabbat.
[Le Mikhtav méEliyahou explique longuement cette idée et ajoute qu'il serait très dangereux pour l'homme d'essayer d'amener la sainteté dans le monde matériel avant de s'être libéré de l'emprise du désir. Le yétsèr ara pourrait lui faire croire qu'en honorant le Shabbat, il sanctifie le physique alors qu'en réalité, il ne fait rien d'autre qu'assouvir ses désirs.]

La différence entre la mila et le Shabbat peut aussi expliquer pourquoi la Torah demande qu'aucune mila n'ait lieu avant que l'enfant ait vécu un Shabbat. En effet, il ne suffit pas de s'efforcer d'éliminer cette tendance vers le matériel, mais s'efforcer d'atteindre le but du Shabbat et de sanctifier le monde physique.
Bien que la mila puisse être effectuée le Shabbat (se libérer des tendances physiques étant le plus important), le passage d'un Shabbat est une condition préalable à la mila parce qu'une forme d'avoda ne suffit pas sans l'autre. Il reste nécessaire de travailler pour introduire la sainteté dans le monde physique.

Ceci pourrait aussi expliquer pourquoi un animal ne peut être offert en sacrifice avant qu'un Shabbat et 6 jours de semaine ne se soient écoulés depuis sa naissance. Un animal est un être physique ; pour qu'il soit digne de servir d'offrande, il doit avoir connu un Shabbat, et les 6 jours de travail, afin d'être purifié.
Nous déclarons dans nos prières que D. a "établi le Shabbat" afin d'imprégner de sainteté les 6 jours de la semaine, et a "désiré ses sacrifices", car c'est par le Shabat que les animaux offerts en sacrifice sont "désirés" et acceptés par Hachem.

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-> 5°/ Le Maharal (Tiféret Israël - chap.2) dit que la brit mila le 8e jour se rapporte à la symbolique des chiffres 7 et 8.

Le "7" représente l'ordre naturel de ce monde (ex: les 6 jours de la Création, plus 1 jour de repos, faisant une semaine de 7 jours), tandis que le chiffre "8" représente ce qui est au-delà de la nature et qui est relatif au miracle, au surnaturel.

La brit mila est réalisée sur une partie du corps utilisée pour les plaisirs physiques, et en la faisant le 8e jour, cela signifie que la mission d'un juif est de prendre cette matérialité et de l'élever à un niveau de vie spirituel.

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-> 6°/ Le Taz (Yoré Déa 265,13) apporte une raison pratique.

La guémara Nidda (30b) enseigne qu'un ange enseigne toute la Torah dans le ventre de la mère, mais qu'au moment de naître un ange vient et le frappe sur sa bouche et il en oublie alors toute la Torah.

La brit mila a lieu le 8e jour afin de permettre à l'enfant de prendre le deuil pendant 7 jours (comme une période de chiva) pour toute cette Torah qu'il a perdu en naissant.

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-> 7°/ Rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld rapporte le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 617,4) disant que jusqu'au 8e jour suivant la naissance d'un enfant, une femme a le statut d'un malade.
En attendant 8 jour, on évite au père d'avoir 2 "malades" dans sa maison le jour de la brit mila.

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-> 8°/ Le Sforno répond en se basant sur une sougya de la guémara Nidda.
Il commente que le 8e jour, tout sang impur de la mère qui a servi à nourrir l'enfant dans son ventre, a été absorbé. L'enfant est alors prêt pour la sainte circoncision.

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-> 9°/ Selon le Méam Loéz (Téhilim 6,1), avant la circoncision, l'humanité avait déjà les 7 mitsvot des Bnei Noa'h.
Lorsque Avrahama reçu cette mitsva, c'est devenue la 8e mitsva.

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-> 10°/ Le Yessod Yits'hak fait remarquer qu'au moment de la brit mila le bébé a vécu 180 heures.
En effet : 7 jours * 24h + 12h (la nuit du 8e jour) = 180 heures.

Yits'hak qui est la 1ere personne à être circoncis le 8e jour, a vécu 180 années.

[Le Gaon de Vilna (commentaire sur Michlé 31,1) écrit que lorsque notre âme montera au Ciel, on nous donnera 180 jours (non stop), afin d’exposer publiquement la Torah que l’on aura appris durant notre vie.
Et même plus que cela, on aura les âmes des tsadikim du Gan Eden, qui vont aussi venir nous voir et nous écouter, et lorsque l’on va dire de "bonnes choses", elles vont prier pour nous.

=> La brit mila, le 8e jour, rappelle à ce nouvel homme son objectif dans ce monde matériel!]

[Le midrach (Tan'houma - Tétsavé) écrit que l'on attend le 8e jour, car Its'hak a fait sa brit mila le 8e jour.]

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-> 11°/ D'un point de vue médical, un enfant a un pouvoir coagulant fort de son sang à partir du 8e jour, lui assurant d'être prêt pour la brit mila.

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-> "Donne une part à 7 et aussi à 8" (Kohélet 11,2)
Ce verset signifie que si un homme "donne une part à 7" en respectant scrupuleusement les 7 jours d'impureté menstruelle (les lois de nidda), alors Hachem lui donnera "une part à 8" = il aura un fils qu'il fera entrer dans l'alliance d'Avraham à 8 jours.
[respecter les lois de nidda, c'est mériter d'avoir des garçons et de les circoncire le 8e jour après sa naissance (brit mila).]
[Méam Loez - Tazria 12,1-5]

"J'ai imploré Hachem" (Vaét'hanan 3,23)

-> Rachi : [Implorer] : C’est là une des 10 manières de désigner la prière.
Elle exprime toujours la notion de don gratuit. En effet, les justes, dans leur humilité, évitent d'invoquer leurs bonnes actions et font appel à la miséricorde de D.

-> Selon le midrach, le mot : implorer (vaét'hanan - ואתחנן) a une guématria de 515, qui est la même que : prière (Téfila - תפלה), et également que : chant (Chira - שירה).

Le 'Hatam Sofer fait remarquer que si nous ajoutons 26 (qui est la valeur du nom de D.) à ce mot, on obtient : 541, qui la valeur numérique du mot : Israël (ישראל).

=> Israël est défini par cette capacité à prier vers Hachem.

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-> Le midrach (Dévarim rabba 11,10) rapporte que si Moché avait fait encore une seule prière, il aurait été exaucé.
S'il s'est arrêté, c'est uniquement car Hachem lui a dit : "C'est trop pour toi! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

Selon le midrach, Moché n'a jamais désespéré et a continué à prier, et ce malgré la déclaration solennelle de D. qu'il n'entrerait pas en Israël.

=> De même, nous ne devons jamais renoncer à demander la miséricorde de D.
[chaque prière prend un temps différent avant de s'accomplir, mais par définition aucune prière n'est inutile ]

-> Rabbi Gamliel Rabinovitch enseigne que le but principal d'une prière n'est pas qu'elle soit entendue par D.
L'objectif : c'est la prière en elle-même, car elle permet de se connecter à Hachem.

Le mot "téfila" vient du mot "naftali", qui signifie selon Rachi (Béréchit 30,8) : s'associer, se lier avec .
Au travers de la prière, nous nous lions et nous attachons avec notre Créateur.
Plus nous y mettons du cœur, plus ce lien sera solide et profond.

Selon nos Sages, notre requête n'est pas exaucée par le fait de l'avoir demandée, mais par le mérite d'être devenu plus proche de Hachem, d'avoir mis toute sa confiance en Lui pour obtenir l'objet de la requête.

Quoi qu'on puisse demander à Hachem, cela restera toujours secondaire par rapport au fait que cela nous aura permis de renforcer nos liens avec papa Hachem.

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+ "J'ai imploré Hachem à ce moment en disant (לאמר)" (Vaét'hanan 1,23)

Le terme "en disant" (lémor) signifie que le message doit être transmis à quelqu'un d'autre, généralement au peuple juif.
Quel est ce message?

Même si une personne est dans une situation difficile, elle doit toujours prier à Hachem dans la joie, comme si elle n'avait aucune souffrance ni douleur.

En effet, bien que Moché était dans une situation remplie de souffrances de ne pas pouvoir entrer en Israël, il a néanmoins prier dans la joie.
Le terme : לאמר (en disant) peut être lu : לא מר (sans amertume - lo mar).

[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï]

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-> Moché ne voulait pas uniquement entrer en Israël afin de pouvoir y accomplir toutes les mitsvot liées à cette terre.
Il voulait préparer la terre d'Israël pour le peuple juif.
Il voulait y réaliser toutes les mitsvot d'une façon parfaite, ce qui aurait préparé le terrain et rendu leur accomplissement beaucoup plus facile pour les générations à venir.

Nous retrouvons ce même principe avec Yossef.
Le midrach (Vayikra rabba 32,5) dit que Yossef est venu en Egypte avant les autres juifs, et qu'il s'est protégé de l'immoralité très présente là-bas.
Par son mérite, tous les juifs ont été protégés de l'immoralité lorsqu'ils sont venus ensuite en Egypte.

Hachem a répondu à Moché que bien qu'il ne pourrait pas aller en terre d'Israël et y réaliser les mitsvot, néanmoins, en raison de son désir intense de le faire, cela sera compté comme s'il l'avait.
Grâce à cela, il sera plus facile pour tous les juifs d'y accomplir les mitsvot.

[le Béer Moché]

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-> Selon la guémara (Sotah 14a), Moché va partager une part avec Avraham, Its'hak et Yaakov, qui étaient importants en Torah et misvot.
Moché a mérité cela pour avoir déversé son âme, et s'être totalement sacrifié pour le peuple juif.

On aurait pu penser que Moché allait recevoir une récompense sur le principe que celui qui veut réaliser une mitsva, mais qui en est empêché par une raison extérieure à sa volonté, c'est comme s'il l'avait réalisé.
[ce qui est le cas de Moché qui voulait aller en Israël]
Mais la guémara va bien au-delà, puisqu'elle dit que sa récompense est comme celle de nos Patriarches.

Selon nos Sages, un enfant peut cumuler des mérites pour son père (et mère) une fois que celui-ci est mort.
En effet, si son père ne l'avait pas mis au monde, l'enfant n'aurait pu accomplir aucune mitsva.
Le père partage donc le mérite des mitsvot que va faire son fils.

De même, nos Patriarches reçoivent une récompense pour tous les mitsvot que les juifs ont pu faire à chaque génération, car ils sont nos pères.

Puisque Moché s'est totalement sacrifié pour le peuple juif, il est également considéré comme un père, et il bénéficie donc des mérites de toutes les mitsvot des juifs.

[On a pu voir (dvar torah précédent) que si Moché voulait aller en Israël c'était principalement pour en faire bénéficier tous les juifs à venir.
Alors qu'il est sur le point de mourir, il va implorer de toutes ses forces Hachem, et ce pendant 515 prières différentes.
Cela symbolise bien à quel point Moché se comportait et se souciait du peuple juif, comme un père avec ses enfants.

Par cela, il va mériter de bénéficier de toutes les mitsvot futures des juifs, dont celles faites en Israël. ]

[le 'Hen Tov]

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+ "J'ai imploré Hachem à ce moment en disant" (Vaét'hanan 1,23)

-> Les personnes pieuses des générations précédentes se préparaient pendant une heure avant de prier afin de pouvoir diriger leur cœur à leur Père au Ciel. [guémara Béra'hot 30b]

Elles passaient cette heure de préparation à prier à Hachem de pouvoir diriger convenablement leur cœur à Lui lorsqu'elles feraient la prière ensuite.

Le verset nous indique que Moché a agi de la même façon.
"J'ai imploré", que "à ce moment " (le moment de la prière), je pourrais "en disant", adresser à Hachem tout ce que j'ai dans mon cœur.

[le Divré 'Haïm]

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-> La guématria de "implorer" (vaét'hanan - ואתחנן) est de 515.

Moché a fait 515 prières à Hachem, Le suppliant de pouvoir entrer en terre d'Israël.
[Mégalé Amoukot]

-> Le Pné Yéhochoua donne 2 explications à propos du chiffre 515.

1°/ La 1ere explication :

Moché implora Hachem "en ce moment".
Rachi d'expliquer : Après que j’ai conquis le pays de Si‘hon et de Og, j’ai pensé que le vœu [d’interdiction d’entrée en terre d'Israël] avait peut-être été annulé.

Hachem a dit à Moché de ne pas craindre Si'hon et Og (Dévarim 2,32;3,2), car Il avait déjà livré l'ange en charge de leur terre dans les mains de Moché.

La guémara (Baba Batra 121a) rapporte que Hachem lui a dit ces paroles le 15 Av.
En ce jour, il était clair que tous ceux qui étaient destinés à mourir dans le désert, suite à la faute des explorateurs, étaient bien morts.

Du 15 Av jusqu'au jour de la mort de Moché le 7 Adar, il y a 200 jours.
Si Moché avait imploré D. au cours de ses 3 prières journalières, il serait arrivé à un total de 600 fois.
Cependant, il est interdit de prier pour nos besoins personnels pendant Shabbath (Michna Broura 288,22).
Si nous retirons les prières qu'il ne pouvait pas faire les 28 Shabbath de cette période, on arrive à un total de 516 prières.

Il est à noter que la prophétie n'est pas revenue à Moché avant le 15 Av dans la matinée, ne lui permettant pas d'implorer Hachem durant la prière du soir de ce jour.

=> Du matin du 15 Av, jusqu'à sa mort le 7 Adar à l'heure de Min'ha (Tossafot - Ména'hot 30a), Moché a prié pour l'annulation du décret précisément 515 fois.

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2°/ La 2e explication :

Le Pné Yéhochoua enseigne qu'il existe 6 types de rigueur, énoncés dans la guemara Shabbat (qui sont : קצף, אף, חימה, משחית ,משבר, מכלה).
Or, le nom Divin correspondant à l'Attribut de rigueur est le nom "Elohim - אלהים", dont la guématria est de 86.

Ainsi, les 6 types de rigueur correspondent au nombre 516 (6 x 86 = 516).

Moché souhaitait prononcer 516 prières pour adoucir les 6 types de rigueur et ainsi mériter d'entrer en terre d'Israël.
Moché était proche du but, mais Hachem l’a empêché de prononcer la dernière prière, car Il ne voulait pas qu’il adoucisse toutes les rigueurs, ce qui lui permettrait d’entrer en terre d'Israël, chose qu’Hachem ne souhaitait pas. C’est pour cela qu’Hachem lui demanda d’arrêter de prier.

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,23) enseigne à ce sujet :
Moché a tant supplié Hachem que le ciel et la terre se sont mis à trembler.
Le ciel et la terre se sont dit : "Peut-être le moment où D. désire renouveler Son monde est-il arrivé?"
Une voix Divine s'est fait entendre : "Le moment de renouveler le monde n'est pas venu, mais Moché prie et supplie D. de lui permettre d'entrer en terre sainte".

A ce moment-là, le décret ayant été scellé, D. a annoncé à toutes les portes du ciel de ne pas accepter la prière de Moché. Les portes célestes devaient rester closes.
Comme sa supplication était aussi tranchante qu'une épée à laquelle rien ne résiste, aucun ange ne put s'approcher pour fermer les portes. Lorsque les anges de l'Armée céleste virent que D. avait interdit de laisser passer la prière de Moché, ils se sont exclamés : "Bénie soit la gloire de D. depuis Sa place!" (Yé'hezkiel 3,12).
Hachem ne montre de favoritisme à personne, grand ou petit.

Comme le révèle la valeur numérique du mot : "vaét'hanan" (je suppliai), Moché a offert 515 prières.
En effet, tel est le nombre de prières quotidiennes des anges.
Nous l'apprenons du verset : "Leur pieds étaient un pied droit (yéchara)" (Yé'hezkiel 1,7).
Le mot "yéchara" a une valeur de 515.
[...]

Moché a imploré (vaét'hanan) plutôt que prié (vaétpalal) car bien que les tsadikim accomplissent de nombreuses bonnes actions, ils ne demandent pas à D. de les exaucer en vertu de leurs mérites.
Ils sollicitent un don gratuit car ils ne veulent pas que D. déduise ces bienfaits de leurs acquis. Ils désirent conserver intact leur capital au monde futur.
Nous voyons que Yaakov a dit : "Je ne suis pas digne de tous les bienfaits".
Il craignait que les bienfaits que D. lui avait prodigués, en le sauvant de Lavan ne réduisent ses mérites.

D'ailleurs, Moché aurait également pu demander à D. de répondre à sa prière par le mérite des commandements particuliers qu'il accomplirait en terre sainte, ce qui était sa principale motivation. Malgré cela, Moché n'a demandé qu'un don gratuit (matnat 'hinam - vaét'hanan, de la même racine que 'hinam : gratuit).
Ainsi, les tsadikim désirent que le capital de leurs bonnes actions reste entier pour le monde à venir.

Comme Moché savait que D. donne gratuitement à ceux qui n'ont pas de mérites, il a supplié Hachem comme un pauvre supplie les passants : "Ayez pitié de moi et donnez-moi la charité!"

De plus, en demandant un "cadeau" de la main généreuse de D., les tsadikim savent que ce présent est alors sans limites car le pouvoir de D. est illimité.
[un prière basée sur nos actions, donne droit au mieux à un présent en fonction de nos actions, donc limité! C'est pour cela qu'il faut toujours demander à D. un don gratuit!]

Nos Sages ont enseigné qu'il est interdit de compter sur son propre mérite et de penser : "J'ai accompli tant de bonnes actions que ma prière sera certainement agréé".
En réalité, nous sommes devant D. comme des serviteurs qui doivent accomplir tout ce que son maître leur demande. Nous devons donc faire tout ce qu'Il nous ordonne.
De même qu'un serviteur n'est pas en droit de demander la moindre récompense à son maître pour ses actes, nous ne pouvons exiger aucune récompense en échange de ce que nous faisons "pour D."
[b'h à ce sujet, voir également : https://todahm.com/2019/07/08/9693-2 ]
[...]

Selon certains commentaires, Moché a employé le mot "je suppliai" (vaét'hanan) plutôt que "prié" (vaétpalal), car il demandait : "Maître du monde! Puisse-t-il être Ta volonté que ma prière s'énonce facilement et que je bafouille pas".
De même, nous commençons la prière de la Amida en disant : "D. ouvre mes lèvres et ma bouche dira Ta louange" (Ado-nay chéfataï tifta'h ...).
Nous prions D. d'ouvrir notre bouche pour pouvoir parler devant Lui. Nous Lui demandons ainsi que nos paroles s'écoulent aisément et que nous ne soyons pas troublés.
Si les prières d'un homme quittent sa bouche sans confusion ni erreur, c'est bon signe.
[Moché s'exclame ainsi : ] "Je suppliai (vaét'hanan) D. à ce moment-là en disant (lémor)" = "Ma supplication concernait la parole : je suppliai D. d'être capable d'exprimer ma prière convenablement".
[les maîtres 'hassidiques avant de prier, priaient de pouvoir bien prier. De même, Moché a supplié de pouvoir faire une belle prière.]

En ce sens, la guémara raconte que lorsque rabbi 'Hanina ben Dossa priait pour les malades, il était capable de prédire lequel survivrait et lequel mourrait.
Il a expliqué : "Si j'exprime facilement ma prière et que les mots s'échappent de ma bouche sans erreur, je sais que ma demande est acceptée. Par contre, si ma prière est confuse et que je bafouille, c'est le signe qu'elle n'est pas agréée".

La guémara rapporte également que lorsque rabbi 'Hanina ben Dossa a prié pour le fils de rabban Gamliel, il affirma qu'il guérira.
Rabbi 'Hanina ben Dossa expliqua : "J'ai une tradition de la maison de mon père : si ma prière s'énonce facilement, je sais qu'elle est acceptée".

"Hachem m'a dit : C'est trop pour toi (רַב-לָךְ)! Ne continue pas à Me parler davantage de cette chose" (Vaét'hanan 3,26)

-> Moché a demandé à entrer en terre d'Israël.
Le midrach explique que Hachem lui a dit qu'il tenait une corde par les 2 côtés :
- Si Moché entrait en Israël, alors les juifs n'auraient pas de possibilité d'expier leurs fautes (kappara) ;
- Si les juifs expiaient leurs fautes, alors Moché ne pouvait pas entrer en Israël.

Pourquoi est-ce que les 2 sont interdépendants?

Puisque le peuple juif a pleuré pour rien (suite au rapport des explorateurs), Hachem a défini ce jour (le 9 Av) comme un jour de pleurs pour les juifs (guémara Sotah 35a).
Les 2 Temples ont été détruits en ce jour, et le peuple juif a été envoyé en exil.

En réalité, ce décret difficile a été d'un grand bénéfice, car Hachem a pu libérer sa colère sur des pierres et du bois (le Temple), plutôt que sur le peuple juif.

Si Moché était entré en Israël, le Temple n'aurait jamais été détruit, et les juifs ne seraient jamais partis en exil. Cela aurait empêché toute expiation de leurs fautes.

[le 'Hatam Sofer]

-> Rachi (v.3,26) sur : "C'est trop pour toi!" : Par ces mots, D. interdit à Moché de continuer à prier de peur qu'on ne dise : "Le Maître (rav) est trop dur et l'élève, trop obstiné".

Si Moché faisait encore une seule prière, il aurait alors pu entrer en Israël.
Dans ce cas :
- "le Maître est trop dur" = Hachem n'aurait pas permis à Ses enfants d'expier leurs fautes ;
- "et l'élève, trop obstiné" = tout cela parce que Moché s'est "obstiné" à vouloir absolument aller en Israël, en priant une fois de plus malgré l'avertissement de D.

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-> Rabbi Bounim de Pchis'ha rapporte un midrach Tan'houma qui cite le verset : "Le pauvre parle par supplications, et le riche lui répond avec insolence" (Michlé 18,23).

Le midrach attribue la phrase : "Le pauvre parle par supplications" à Moché ; et les termes : "Et le riche lui répond avec insolence" : à Hachem, le Riche du monde, qui lui dit : "Cela suffit pour toi ! (רב לך - rav la'h)".

Évidemment, on ne peut que s'étonner sur ce midrach qui "ose" dire que Hachem est celui qui "répond avec insolence".
Comment le comprendre?

Rabbi Bounim de Pchis'ha explique qu'en fait Moché ne pouvait pas aller en terre d'Israël, car en y entrant, il aurait amener la délivrance finale, et il n'y aurait plus alors eu de destruction ni d’exil.
Or, Hachem a prévu que la délivrance devait intervenir par le machia'h, qui descend du roi David.
Ainsi, il n’était pas possible que Moché entre en Israël, amenant avec lui la rédemption.

Cette explication se retrouve en allusion dans les mots d’Hachem qui dit : "רב לך" (cela suffit !), car le mot "רב" est l’initial des deux noms "רות בעז" (Ruth Boaz), faisant allusion au fait que la délivrance devra venir par un descendant de David, qui descend lui-même de Ruth et de Boaz.

Et si on complète par les lettres supplémentaires des noms “רות בעז” (autres que la 1ere lettre), on en vient à former le mot "Azout – עזות", qui signifie "insolence".

C’est à cela que fait référence le midrach, en attribuant le verset : "Et le Riche lui répond avec insolence (עזות)", à Hachem.
Le midrach vient en fait expliquer les termes d’Hachem : "רב לך" (cela suffit !), signifiant que la délivrance ne peut venir que par un descendant de Ruth et Boaz, et non par Moché.

En effet, le mot "עזות" (azout - insolence) associé au terme "רב" (rav - cela suffit) produit justement les deux noms "רות בעז" (Ruth Boaz).

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+ Hachem me dit : C'en est assez pour toi!" (Vaét'hanan 3,26).
Selon rabbi Lévi, c'est avec le mot "rav" (c'en est assez) que Moché adressa un avertissement (à Kora'h et ses compagnons de révolte) : "C'en est assez pour vous (rav la'hem), enfant de Lévi!" (Kora'h 16,7) ; c'est avec le même mot "rav" que le Ciel adressa (en retour) un avertissement (à Moché qui désirait entrer en terre d'Israël) : "C'en est assez pour toi (rav la'h)" (Vaét'hanan 3,26).

Autre explication de l'avertissement "rav la'h" adressé à Moché : Tu as un Maître (rav) sur toi ; et qui est-il?
Il s'agit de Yéhochoua.

Autre interprétation de "rav la'h" : Assez! Ne me demande plus (d'entrer en Israël), afin que les gens ne disent pas : "Combien le Maître est sévère et combien l'élève et obstiné".

Pourquoi tant de sévérité (envers Moché)?
On répond dans la maison d'étude de rabbi Ichmaël : "La charge supportée par un chameau est proportionnelle à sa force".
[guémara Sota 13b]

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-> Même si Moché avait raison de ne pas apprécier l'attitude hostile de Kora'h et de son assemblée venus contester le pouvoir de Moché et Aharon qu'Hachem leur avait confié, il n'avait pas à leur dire : "rav la'hem" (c'est assez pour vous).
En effet, il y avait dans leur opposition, inspirée par un motif impur de jalousie et de recherche d'honneur et de pouvoir, un aspect positif d'ambition de s'élever et de se rapprocher d'Hachem.
L'expression excédée de Moché : "rav la'hem" est venue décourager Kora'h et ses amis dans leur volonté d'ascension spirituelle.
C'est pourquoi, Moché a été sanctionné, mesure pour mesure, et il n'est pas entré dans le pays d'Israël, lui qui aspirait à y entrer pour bénéficier de la sainteté de cette terre et des mitsvot liées à cette terre, donc à s'élever davantage sur le plan spirituel.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 17)]

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+ "Rav la'h" = [Moché] Tu as un Maître (rav) sur toi [et c'est Yéhochoua]. Quel est le sens?

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Bien que Yéhochoua ait succédé à Moché, comment lui, qui a toujours été l'élève de Moché, peut-il devenir son maître?
En réalité, rabbi 'Hanina enseigne : "J'ai beaucoup appris de mes maîtres, plus encore de mes compagnons d'étude et par dessus tout de mes élèves" (guémara Taanit 7a).
On en déduit que l'élève fait progresser son rav (maître), et donc l'élève Yéhochoua pourrait être considéré quelque peu comme le rav de Moché.
De plus, Yéhochou n'est certes pas le maître de Moché, cependant l'enseignement : "Le visage de Moché ressemble au soleil et celui de Yéhochoua à la lune" (guémara Baba Batra 75a), la royauté attribué à Yéhochoua augmentera la gloire de son maître Moché.
C'est ce message que Hachem voulait adresser à Moché en lui disant "rav la'h" = l'accession de ton élève Yéhochoua à la royauté augmentera ton rayonnement, puisque si l'éclat de la "lune" augmente, c'est que l'éclat du "soleil" a augmenté.

L'inversion des lettres du mot : "rav" (רב) donne le mot : "bar" (fils - בר).
Cela fait allusion au fait qu'un élève est considéré comme le fils du rav, comme si le maître l'avait engendré.
Ainsi, l'intention d'Hachem qui a dit : "rav la'h" est de dire à Moché : ton disciple Yéhochoua est comme un fils (bar) pour toi.

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+ "Hachem me dit : C'en est assez pour toi!" (Vaét'hanan 3,26).

-> Hachem dit à Moché : "Cela suffit! Ne me parle plus de cela. Tu Me demandes d'annuler Mon serment. C'est une requête de taille! Après la faute des explorateurs, J'ai prêté 2 serments : celui de détruire les Bné Israël dans le désert parce qu'ils ne méritaient pas d'entrer en terre sainte.
Même lorsque viendra le machia'h et que les morts ressusciteront, ces juifs n'entreront pas en terre d'Israël. Le 2e serment était que tu n'entrerais pas en terre sainte.
De 2 choses l'une : ou J'annule ce serment alors le premier serment (de détruire les juifs dans le désert) doit être maintenu ; ou bien J'annulerai le 1er serment et Je pardonnerai aux juifs mais le décret te concernant devra être maintenu.
Décide à présent lequel des 2 serments doit prévaloir".
[...]

Ainsi, Hachem dit à Moché : "Si tu veux que J'annule Mon serment afin que tu puisse entrer en terre sainte, tu effaceras le penchant pour l'idolâtrie et le Temple se maintiendra. Si le Temple n'est pas détruit puis reconstruit, les juifs frappés par le décret ne pourront jamais entrer en terre sainte. Si tu désires que les juifs occupent le pays, Je dois maintenir le serment que tu n'y entres pas".

Il est important de comprendre ceci : si Moché était entré en terre sainte, c'est lui qui aurait construit le Temple. Dans ce cas, la maison de D. n'aurait jamais été détruite. Lorsque les juifs auraient fauté, D. n'aurait pas déversé Sa colère sur le bois et les pierres du Temple mais sur les juifs.
Ainsi, D. a-t-Il décrété que Moché n'entrerait pas en terre sainte et ne construirait pas le Temple pour assurer la survie des juifs.
[...]

Hachem dit Moché : "Si tu ne veux pas que Je déverse Ma colère sur les Bné Israël, Je dois maintenir Mon serment. Tu ne pourras donc pas entrer en terre sainte".
Selon certains commentaires, lors de la faute du veau d'or, 5 anges de destruction sont descendus frapper les Bné Israël. Moché a évoqué le mérite des 3 Patriarches et est parvenu à chasser 3 de ces anges. Il en est resté deux : Af et 'Héma.

Moché dit à Hachem : "Détruis l'ange appelé Af et je détruirai celui appelé 'Héma".
Moché a creusé un trou dans le sol et a enterré 'Hema afin de l'immobiliser. Lorsque les Bné Israël ont fauté, cet ange a ouvert la bouche comme pour les avaler. Moché a donc été enterré en face de cet endroit. Quand cet ange voit la tombe de Moché, il se cache.

Par bonté envers les Bné Israël, D. n'a pas laissé Moché être enterré en terre sainte.
Hachem dit à Moché : "Si tu veux que J'annule Mon décret : 'Laisse-moi, je Te prie (na), traverser le Jourdain', tu dois aussi annuler : 'Pardonne, je Te prie (na)' [la faute des explorateurs].
En disant : 'Pardonne, je Te prie', tu as empêché l'ange d'engloutir les Bné Israël.
Si tu désires obtenir 'pardonne, je Te prie', tu dois renoncer à ta requête : 'Laisse-moi, je Te prie, traverser le Jourdain'."
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,26]

-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,27) écrit également :
On peut se demander puisque D. a dit à Moché : "Ne me parle plus de cela", pourquoi répéter : "Tu ne traverseras pas ce Jourdain"?
Hachem voulait dire que même les ossements de Moché ne traverseraient pas le Jourdain et ne seraient pas enterrés en terre sainte.
En voici la raison : Moché a été enterré en face de Péor, car en ce lieu était enfoui un ange mauvais qui voulait détruire Israël. Depuis, lorsque cet ange voit la tombe de Moché, il prend peur et est incapable de nuire aux juifs.
[...]

Hachem dit à Moché : "Lève les yeux vers l'ouest, le nord, le sud et l'est et jouis de ce spectacle car tu ne traverseras pas ce Jourdain" (Vaét'hanan 3,27).
Hachem disait à Moché : Lève les yeux vers les 4 extrémités du monde où les juifs seront dispersés. Regarde, tu ne traverses pas le Jourdain afin de mériter de les conduire en terre sainte après la résurrection".

Hachem avait émis le décret contre Moché et contre Aharon en même temps. Aharon est mort hors de terre sainte et la même règle devait donc s'appliquer aux 2 frères.
[...]

Il faut savoir que c'est un honneur pour un défunt qu'un homme important s'occupe de son enterrement. Bien que les descendants de Yossef et autres Bné Israël étaient présents, c'est Moché qui avait pris le cercueil de Yossef car c'était un honneur pour Yossef que Moché s'occupe de sa dépouille mortelle.
Comme personne n'était supérieur à Moché dans sa génération, c'est D. qui aurait dû l'enterrer. Or si Moché était entré en terre sainte, Yéhochoua aurait été le dirigeant et il l'aurait enterré.

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,29) écrit aussi :
Hachem dit à Moché : "Donne des instructions à Yéhochoua, renforce-le et encourage-le. Le fait même que tu seras enterré ici [en face de beit Péor] donnera à Yéhochoua la force de ne pas craindre l'ange appelé Péor".
Il est donc écrit juste après : "Nous étions campés dans la vallée en face de beit Péor" (Vaét'hanan 3,29).
Yéhochoua n'aura pas peur de cet ange susceptible de nuire aux juifs s'ils fautaient.

Ce verset nous apprend allusivement que D. a refusé la prière de Moché afin qu'il conduise les juifs en terre sainte à la résurrection.
La Torah le laisse entendre par l'expression : "Nous étions campés dans la vallée" au pluriel, alors que Moché parlait de lui seul.
Au moment de la résurrection, il allait venir en terre sainte avec les juifs enterrés dans le désert. En le voyant, l'ange prendrait peur et ne leur ferait aucun mal.

Cela nous montre l'humilité de Moché. Il ne voulait pas laisser entendre que le peuple juif serait protégé par son mérite.
"NOUS étions campés" au pluriel veut dire que le mérite d'Aharon et de tous les autres tsadikim enterrés à cet endroit protégerait par les juifs.

"Seulement, prends garde à toi et garde ton âme avec soin, de peur que tu n'oublies les choses" (Vaét'hanan 4,9)

-> Le terme : "se souvenir" (za'hor - זכר) a une guématria de : 227, en correspondance avec les 227 forces qui aident une personne à retenir son étude.
Le terme : "oublier" (chakha'h - שכח) a une valeur de : 328, en allusion aux 328 forces qui entraînent une personne à oublier son étude.
Chaque fois que nous revoyons ce que nous avons appris, cela va éliminer une des forces qui nous conduit à oublier.
Ainsi, si nous revoyons 101 fois notre étude (227+101=328), cela conduit à neutraliser les forces nous poussant à oublier l'étude.
C'est alors que les forces nous aidant à retenir notre Torah prennent le contrôle.
[Kli Yakar]

-> Le Kli Yakar explique que l’Ange préposé à la mémoire se nomme זכר et dispose de 227 forces (ko'hot). Quant au Malakh responsable de l’oubli, il s’appelle שכח et possède 328 forces (ko'hot), soit 101 de plus que son pair.
Chaque session d’étude affaiblit une force de l‘Ange de l’oubli. Après 101 révisions, on finit par échapper à son emprise et on peut donc garder son étude en mémoire.

[ זכר est le mot signifiant “souvenir” tandis que שכח est "oubli". Le Gaon de Vilna (Vaét'hanan 6,7), parmi d’autres, note que 101 est justement la différence entre les 2 mots זכר (soit 227) et שכח (soit 328).]

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-> "La révision supplémentaire (la 101e) permet de garder en mémoire sa leçon.
Quiconque oublie une nouvelle étude, D. ne lui permet pas de découvrir de nouvelles choses.

Un homme doit ressentir les mêmes souffrances lorsqu'il perd un enfant ou oublie une étude.
Dans le monde futur, on lui demandera s'il a étudié la Torah et comment il a passé ses jours.
S'il ne s'est pas préparé correctement, il endurera une honte plus terrible que la mort.
"

[Méam Loez - Béréchit 1,28]

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-> "Il n'y a pas de comparaison entre le fait de revoir son étude 100 fois, et le fait de la revoir 101 fois."
[guémara 'Haguiga 9b]

-> Selon Rabbi Akiva Eiger, le fait d'étudier quelque chose de nouveau est facile, mais revoir ce que l'on sait déjà est plus difficile. Cela va à l'encontre de l'affinité humaine pour la nouveauté.

En étudiant une 101e fois, on prouve davantage que l'on étudie par amour pour la Torah, et non pas pour amour de la nouveauté.

[selon nos Sages la barre des 100 révisions est le moment où l'on ne perçoit plus de nouveautés dans notre révision]

-> Le nombre 101 est important en raison du nom de l’ange Michaël (מִיכָאֵל), responsable de la Torah et de la mémoire, et dont la valeur numérique est de 101.
Ceci nous enseigne qu’un homme qui révise 101 fois est aidé par l'ange Michaël, qui lui donnera la faculté de retenir tout ce qu'il a appris.
[le Méam Loèz (Réé 12,28)]

-> Le livre "Ségoulot Israël" donne une ségoula au nom du Choul’han Aroukh du Arizal : constamment réviser son étude, de façon à l’avoir bien en bouche, car l’ange préposé à la mémoire est Mikhaël, nom qui a la valeur numérique de 101.
C’est ce qu’ont dit les Sages : celui qui étudie un passage cent fois n’est pas semblable à celui qui l’étudie cent et une fois, car l’ange préposé à l’oubli s’appelle "mem samekh", ce qui a la valeur numérique de cent, et l’ange qui a enseigné à Moché s’appelle Nignazazel, ce qui a la valeur numérique de cent un, et on conservera son enseignement des secrets de la Torah.

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-> La paracha Tétsavé (תצוה) a 101 versets, et peut être découpée en : ת צוה : la lettre tav (ת) symbolise le Talmud, l'étude qui doit être répétée 101 fois, qui est la valeur numérique des 3 dernières lettres צוה.
En effet, le Arizal nous enseigne que celui qui répète 101 fois ce qu'il a appris, soumet par son effort l'ange de l'oubli.

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-> Si une personne étudie une michna et veille dessus pour s'assurer de ne pas l'oublier, alors on lui fournit l'occasion d'étudier davantage de Torah et de la retenir.
[רבנו מיוחס - sur Ekev 11,22 : "Garderez bien (chamor tichméroun) toute cette loi que Je vous ordonne"]

-> "Ce sera, si écouter, vous écoutez" = Si tu écoutes [ce qui t’a déjà été enseigné] autrefois, tu comprendras le neuf (guémara Soucca 46b).
De même : "Ce sera, si oublier, tu oublies" (Ekev 8,19) : si tu commences d’oublier, un jour viendra où tu oublieras tout. C’est ainsi qu’il est écrit dans une méguila : "Si tu m’abandonnes un jour, deux jours t’abandonnerai-je".
[Rachi - Ekev 11,13]

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-> "Voici mon ange ira devant toi" (iné mal'akhi yélékh léfanékha - הִנֵּה מַלְאָכִי יֵלֵךְ לְפָנֶיךָ - Ki Tissa 32,34)
Nous observons que le terme : "ange" (mal'akhi - מַלְאָכִי) a une guématria de 101. Il s'agit ici de l'ange Mikhaël qui est unique pour le Créateur car Il devance le Maître du monde avant que l'homme ne meure par un baiser divin, comme nous en trouvons une allusion dans un autre verset : "yéchakéni minéchikot piou" (qu'il me prodigue les baisers de sa bouche - Chir haChirim 1,2).

Le mot : "piou" (bouche - פִּיהוּ) a également une guématria de 101 car tout celui qui aura fourni des efforts par sa bouche en répétant 101 fois ce qu'il a appris, aura le mérite de mourir par un baiser divin.
On peut également ajouter que le mot "yélé'h" (ילך) du verset : "iné mal'akhi yélékh léfanékha" a la même guématria que le terme "halakha" (הלכה). Ainsi celui qui répétera 101 fois la loi, cette dernière ira toujours devant lui.

-> "Où trouveras-tu la sagesse?" (véa'hokhma méayin timatsé - וְהַחָכְמָה מֵאַיִן תִּמָּצֵא - Iyov 28,12), le terme "méayin" (où - מֵאַיִן) a une valeur numérique égale à 101 pour nous apprendre que la sagesse se trouve chez celui qui répète 101 fois son étude.
[rapporté dans le Tsror ha'Haïm (Tétsavé)]

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+ "Voici ce qu'a ordonné (צִוָּה) Hachem" (Matot 30,2)

Selon le Tsvi laTsadik, la Torah nous enseigne comment retenir notre Torah.
La guématria de : tsiva (צִוָּה) est de : 101.

=> Si on veut retenir son étude, nous devons la revoir 101 fois.

-> Le Méam Loez (Réé 12,28) fait un commentaire similaire en se basant sur le verset : "Moché nous a ordonné la Torah, l'héritage de la congrégation de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4). ["a ordonné" = valeur de 101].
Cela sous-entend que si la congrégation de Yaakov (les juifs) étudie et révise la Torah 101 fois, elle restera son héritage permanent.

Il cite également le verset : "Moché nous a ordonné la Torah, l'héritage de la congrégation de Yaakov" (Divré haYamim I 16,15).
Le mot : "tsiva" (ordonnée - guématria de 101) veut dire que si l'on révise 101 fois ce que l'on a étudié, on sera récompensé en le retenant pour 1 000 générations.

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-> Le rav Eliezer Ginsburg fait remarquer que : Amalek (עמלק), peut se lire : amal kaf (עמל ק - effort de 100), en allusion à une personne qui n'est prête à étudier que 100 fois, et non pas 101.
Le but d'Amalek est de nous refroidir (kar'ha), même d'un peu : "Pourquoi revoir mon étude une 101e fois, 100 fois c'est déjà très bien!"
Pourtant comme on l'a vu : "Il n'y a pas de comparaison entre le fait de revoir son étude 100 fois, et le fait de la revoir 101 fois." [guémara 'Haguiga 9b]

Il faut combattre et se débarrasser de Amalek, cette tendance à ne pas aller au maximum de nos capacités pour Hachem.

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+ "Car ce n’est pas une chose vide pour vous (מכם)" (Haazinou 32,47)

Le terme "מכם" (mikèm) ayant pour valeur numérique 100, c’est comme si l’on disait : "Si vous la (la Torah) trouvez vide, c’est parce que vous l’étudiez 100 fois (comme la valeur de מכם)" et non pas 101 fois.
Si vous trouvez la Torah vide, cela vient de vous (מכם), de votre faute!
[Péninim Yékarim]

-> "Heureux celui qui vient ici (après sa vie sur terre dans le monde futur) en possession de son étude de Torah (son savoir) dans "sa main"." (guémara Pessa'him 50a)
Le mot : "ici" (lékan - לכאן) a une valeur de 101, et il désigne le monde futur, allusion au fait que celui qui arrive dans le monde futur avec une étude révisée 101 fois [est heureux!].
[Maharal - Nétivot Olam]

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-> "Nous oublions aussi facilement (notre étude) que mettre un doigt dans un trou"
[rav Achi - guémara Erouvin 53a]

-> "Les paroles de Torah sont plus difficiles à acquérir qu'un vase d'or ou d'or fin, et plus facile à perdre (par l'oubli) que le verre (facile à briser)."
[rabbi Méïr - guémara 'Haguiga 15b]

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-> Le rav Moché Feinstein invita quelqu’un à ce qu’il nommait son second Syoum Ha-Shass. L’invité était perplexe sachant que Rav Moché avait déjà fini le Shass bien plus que 2 fois.
Le rav Moché Feinstein expliqua alors considérer chaque session de 101 fois comme une seule fois. Son second Syoum Ha-Shass représentait donc en réalité sa 202ème révision.

-> Le rav Its'hak Hunter remarqua une fois que personne n’était devenu grand par l’étude de la Torah. La grandeur tenait dans la répétition et la révision de son étude.

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-> Rav Na'hman dit : "L'étude de sujets anciens (déjà étudiés, mais oubliés) est plus difficile que l'étude de sujets nouveaux ; c'est comme l'argile dérivée de l'argile"
[guémara Yoma 29a]

-> Selon Rachi, il est plus difficile de pétrir et de remodeler de l'argile qui a déjà été utilisée, provenant d'un ancien mur d'argile par exemple, que de pétrir et de modeler l'argile provenant d'une terre nouvelle, donc jamais utilisée.

-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.3,p.124) donne l'explication suivante :
Pour quelle raison une étude ancienne sur laquelle nous revenons est plus difficile qu'une étude nouvelle?
C'est parce qu'en abordant l'étude d'un texte nouveau de Torah, l'étudiant sait qu'il ignore tout de ce thème (sougia) et il fera des efforts pour comprendre et approfondir ce thème.
Par contre, dans la reprise d'un thème déjà étudié, l'étudiant pense la connaître et ne cherche donc pas à l'approfondir, ce qui affaiblit la qualité de son étude.
Cependant, l'homme qui approfondit une étude ancienne, comme si elle était nouvelle à ses yeux, est digne de louanges et il n'est pas concerné par l'enseignement de rav Na'hman.

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-> Le Gaon de Vilna interprète également les paroles du roi David dans les psaumes dans ce sens, comme il est écrit : "Cantique des degrés. Je lève les yeux vers les montagnes pour voir d'où viendra mon secours" (chir lamaalot essa énaï él éarim, méayin yavo ezri - שִׁיר לַמַּעֲלוֹת אֶשָּׂא עֵינַי אֶל הֶהָרִים מֵאַיִן יָבֹא עֶזְרִי - Téhilim 121,1)
Le mot "méayin" (מֵאַיִן - d'où) a une valeur numérique de 101 car si la personne répète son étude à 101 reprises "yavo ezri" (יָבֹא עֶזְרִי - mon secours viendra).

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-> "Le cœur du sage est à droite et le cœur du sot est à gauche" (Kohélét 10,2)

Lorsqu'un sage étudie, il revient souvent en arrière pour réviser en tournant les pages de son livre hébraïque vers la droite.
Par contre, lorsqu'un sot étudie, il ne révise pas et avance en tournant les pages de son livre toujours vers la gauche, par autosatisfaction, persuadé qu'il a déjà tout compris et qu'il est inutile de réviser.
Ainsi, la droite est associé au sage et la gauche est associé au sot.
[rav Lumbroso]

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-> "On ne peut comparer celui qui révise son étude 100 fois et celui qui l'a révisée 100 fois" [guémara 'Haguiga 9b]

Le Yalkout Léka'h Tov (du rav Yaakov Beifuss) rapporte que dans les temps futurs, les divers niveaux spirituels se dévoileront dans toutes leurs nuances.
Même le fait que l'un a révisé son étude 100 fois et le second 101 fois apparaîtra clairement aux yeux des hommes.
En effet, à l'échelle de la spiritualité, la moindre différence a une portée considérable, bien que nous soyons aujourd'hui incapables de la saisir.

Autre part (Noa'h 9,23), le Yalkout Léka'h tov écrit également à ce sujet :
La portée inouïe d'une implication totale dans l'accomplissement des mitsvot, au point qu'une si petite nuance (101 fois vs. 100 fois) puisse engendrer un immense fossé.
Dans les temps futurs, de la même manière que nous distinguerons nettement la différence entre le tsadik et le racha, nous pourrons également voir ce qui différencie celui qui aura investi tous ses moyens dans l'étude (devenant ainsi un authentique "serviteur de Hachem").

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-> On raconte à ce sujet que le Gaon de Vilna, alors qu'il était déjà devenu le maître incontesté de toute sa génération, rencontra un homme qu'il avait connu enfant.
Ce dernier l'interrogea sur sa prodigieuse réussite : "Comment êtes-vous parvenu à un tel niveau d'érudition? Lorsque nous étions enfants, nous étions dans la même école et à l'époque, on ne remarquait pas une telle différence entre vous et moi!"
Le Gaon de Vilna lui répondit : "Connaissez-vous l'enseignement de la guémara 'Haguiga (9b), dans lequel il est dit que l'on ne peut comparer celui qui révise 100 fois à celui qui révise 101 fois?"
A la réponse affirmative de son interlocuteur, le Gaon de Vilna poursuivit : "Croyez-vous aux affirmations de cette guémara?"
Après que l'autre se fut exclamé : "Bien entendu!", le maître enchaîna : "Quant à moi, je n'y croyais pas! Et c'est pourquoi j'ai voulu les vérifier par moi-même!"

[cela prouve le niveau supplémentaire que peut atteindre un homme qui investit tous ses efforts dans l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot!]

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-> "Il y a une alliance scellée avec ce qu’on étudie dans une maison d’études, si bien que ce ne sera pas rapidement oublié."

[guémara Yérouchalmi Béra'hot 5a]

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-> Une heure d'étude de Torah est plus précieuse à Hachem que 1 000 jeûnes ...
Je recommande que tu révises ce que tu as déjà étudié, car les gens ne désirent [pas vraiment] revenir [sur ce qui n'est plus tout nouveau à leurs yeux].
Une telle étude est désintéressée (lichma), et cela expiera vos fautes comme une souffrance.
[le Stéïpler - dans une lettre]

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-> Le Avot DéRabbi Nathan (chapitre 24) enseigne :
"On peut étudier la Torah pendant 20 ans et l’oublier en 2 ans. Comment? Si on reste 6 mois sans réviser, on finit par dire de l’impur que c’est pur et du pur que c’est impur ; si on reste 12 mois sans réviser, on mélange les Sages ; 18 mois sans réviser, on oublie les thèmes essentiels des traités ; 24 mois sans réviser, on oublie les choses essentielles, et comme on a dit de l’impur que c’est pur, qu’on mélange les Sages et qu’on a
oublié les thèmes essentiels des traités, on finit par rester sans rien dire.
Chlomo a dit à ce propos : "Je suis passé près du champ d’un paresseux et de la vigne d’un homme privé de sens, et voilà qu’il était tout envahi par l’ivraie, les ronces en recouvraient la surface, l’enclos de pierres était en ruines"."

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-> En acceptant les épreuves avec amour, l'individu n'oubliera pas ce qu'il a son étude [de Torah].
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui étudie à haute voix, prolongera ses jours, et gardera en mémoire ce qu'il apprend.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui n'a pas d'orgueil, gardera en mémoire ce qu'il apprend.
Egalement celui qui transmet aux autres la Torah qu'il apprend.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui consomme du pain le matin, retiendra son Talmud, et méritera d'étudier et d'enseigner.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui apprend la Torah mais ne la révise pas, ressemblera à celui qui sème mais ne récolte pas.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui révise son étude, la Torah elle-même sollicitera d'Hachem qu'Il lui révèle les raisons et secrets de la Torah.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

-> Celui qui ne révise pas son étude [de Torah,] éprouvera des difficultés à élever [faire grandir] ses enfants.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud

-> Il sera plus dur d'apprendre un enseignement oublié, que d'en étudier un nouveau.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - limoud]

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-> Si quelqu'un oublie un enseignement de son étude, alors des querelleurs se dresseront contre lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

-> Celui qui a appris la Torah, puis a délaissé l'étude, ses adversaires le poursuivront.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

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+ De 100 à 101 = louer la bonté et la justice d'Hachem :

-> Nos Sages (guémara 'Haguiga 9b) disent : "Celui qui révise 100 fois son étude n'est pas comparable à celui qui la revoit 101 fois".

-> Le Béer haParacha commente :
Le téhilim 100 commence par "mizmor létoda" ("téhilim de reconnaissance"), et il fait allusion aux moments de joie et de prospérité, durant lesquels l'homme est plein de gratitude et d'amour envers Hachem. Il Le loue alors pour toutes Ses bontés.

Le téhilim 101, quant à lui, dit "léDavid mizmor 'hessed oumichpat achira, lékha Hachem azaméra" ("de David, téhilim, je veux chanter la bonté et la justice ; à Toi, Hachem, j'adresse mon cantique").
Nos Sages expliquent : "je veux chanter la bonté et la justice" signifie que David remercie Hachem tant pour les moments heureux que pour les périodes difficiles : "Si c'est la bonté, je chante, si c'est la justice, je chante".

Ce degré élevé de émouna est l'essence de l'homme : savoir reconnaître que le Créateur ne lui fait que du bien, et même s'il s'agit d'un bienfait caché, il n'en reste pas moins un bienfait entier.

Le Béer haParacha conclut qu'on trouve une allusion à ce propos dans la guémara citée plus haut : "Celui qui révise 100 fois son étude n'est pas comparable à celui qui la revoit 101 fois".
Celui qui accomplit le téhilim 100, et remercie Hachem pour toute bonne chose, n'est pas comparable à celui qui accomplit le téhilim 101, et remercie aussi pour ce qui lui semble être un obstacle. Ce dernier a un degré bien supérieur.

Il faut constamment se rappeler que le comportement d'Hachem est toujours bon. Lorsqu'il nous parvient sous forme de Bonté ou de Justice, ce ne sont que des illusions d'optique car en vérité Il n'est que Miséricorde.

Précisons également que tout ce que nous possédons est un pur cadeau [gratuit] qui nous provient de la bonté d'Hachem. Hachem ne nous doit rien!
Si l'on intègre cela, nous remercierons toujours le Créateur et accepterons, avec amour et sérénité, Sa conduite envers nous.

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-> Celui qui révise son étude cent fois ne ressemble pas à celui qui la révise cent-une fois. Il en ressort que l’homme qui ne révise son étude "que" cent fois entre dans la catégorie de "celui qui ne Le sert pas", tandis que celui qui la révise cent-une fois fait partie de "celui qui sert D.".
La guémara pose alors la question évidente : Est-ce que celui qui révise son étude cent fois est qualifié de "celui qui ne Le sert pas" ?

Le Baal haTanya explique que, jadis, les étudiants en Torah avaient coutume de réviser 100 fois chaque enseignement qu’ils apprenaient, et cette pratique constituait donc pour eux une habitude.
C’est pourquoi un homme n’en était pas pour autant considéré comme un serviteur d’Hachem dans son étude. Seul celui qui révisait 101 fois, qui ajoutait une révision à l’habitude répandue, était appelé serviteur d’Hachem, grâce à cette unique fois supplémentaire qui dépassait sa nature.

-> Sur ce sujet, le Bné Yissa'har (Pin'has 25,11) enseigne :
Qu’un homme serve D. suivant ses tendances naturelles et ses traits de caractère innés (comme quelqu’un qui pratique la bienfaisance parce qu’il aime naturellement prodiguer du bien) ne constitue pas une grande innovation dans son service d’Hachem. En effet, la chose lui est facile et il ne doit pas combattre son yétser ara pour l’accomplir.
Or, ce qui fait la valeur essentielle du service d’Hachem et de la satisfaction qu’il engendre pour D., est de briser sa nature, de surmonter son mauvais penchant, et d’accomplir une bonne action en contradiction avec sa tendance et son désir naturels.

[ainsi, certes en quantité ce n'est qu'une seule révision, mais en qualité cela a énormément d'importance aux yeux d'Hachem, car on a surmonté la tendance naturelle.
Cela s'applique dans tous les domaines de notre service Divine, où ce qui peut paraître une petite victoire, a en réalité une grande importance et appréciation pour Hachem.]

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+ Inviter Hachem à notre étude de Torah :

-> Celui qui s'engage uniquement dans l'étude de la Torah (et non dans le 'hessed) est comme quelqu'un qui n'a pas de D. [kol aossek baTorah bilvad, domé kémi chéén lo Elokaï - guémara Avoda Zara 17b]
Cela peut être compris comme faisant référence à quelqu'un qui s'engage dans la Torah seul (bilvad), sans attachement (dvékout) et sans conscience d'Hachem. C'est comme quelqu'un qui n'a pas de D.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:6,7) écrit qu'avant d'apprendre, il faut avoir l'intention de s'attacher à Hachem.

Même au milieu de l'apprentissage, on peut s'arrêter un peu pour penser à la crainte d'Hachem et ce n'est pas considéré comme une perte de temps (bitoul Torah), car cela permet à la Torah de rester près de soi.

La guemara ('Haguiga 9b nous dit qu'il n'y a pas de comparaison entre quelqu'un qui apprend un sujet de Torah 100 fois et quelqu'un qui l'apprend : méa véé'had (101 fois).
Une autre signification est qu'il n'y a pas de comparaison entre celui qui apprend un sujet 100 fois et celui qui l'apprend 100 fois avec le é'had (Hachem).

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-> "Sois vigilant et prends bien garde de ne pas oublier les choses que tes yeux ont vues. Ne laisse pas [ce souvenir] quitter ton cœur tous les jours de ta vie" (Vaét'hanan 4,9)

-> Le Méam Loez commente :
A présent, Moché met les Bné Israël en garde : "Les nations vous estimeront et diront qu'il n'existe pas de peuple aussi sage et intelligent à condition que vous étudiiez la Torah, observiez les commandements et ne les oubliiez pas. Si vous abandonnez par contre le droit chemin, si vous oubliez la Torah en négligeant de l'étudier, vous serez méprisés et considérés comme des sots par les nations."

Cela est comparable à un roi qui a marié sa fille. Tant qu'elle reste mariée, son époux est honoré car il est le gendre du roi et il est proche de lui jour et nuit. Mais s'il ne veut plus de la princesse, le roi s'éloigne de lui. Le gendre ne sera plus respecté par le peuple car l'honneur dont il jouissait provenait uniquement de son lien de parenté avec le roi.

Le verset dit donc : "Sois vigilant et prends bien garde".
L'estime dont tu jouis auprès des nations provient de ta vigilance et du fait que tu prends bien garde à tout ce que tes yeux ont vu au mont Sinaï. Ces peuples t'admireront si tu n'écartes pas la Torah et les commandements de ton cœur durant toute ta vie. Tu dois observer les commandements non pas parce que tu les trouves justes et nécessaires mais pour la seule raison que D. te les a ordonnés.
[...]

Pour se rappeler de ce qu'on a étudié, 3 conditions sont nécessaires :
1°/ Il faut étudier à voix haute.
Un disciple de rabbi Eliézer ben Yaakov étudiait silencieusement. Après 3 ans, il avait oublié tout ce qu'il avait appris.
Rabbi Chmouël dit à rabbi Yéhouda : "Lorsque tu étudies, ouvre la bouche afin que tu vives longtemps et que tu n'oublies pas ce que tu apprends", car si tu n'oublies pas la Torah, tes jours s'allongeront.
"Ils sont la vie pour ceux qui les trouvent (motsaéhem)" (Michlé 4,22).
Celui qui prononce (motsiéhem) les paroles de Torah à haute voix aura la vie, car il ne les oubliera pas et ne sera pas passible de mort ...

Hachem protège l'homme qui étudie à voix haute et prononce distinctement les mots, comme un oiseau protège ses petits de ses ailes. Aucun danger ne l'atteindra.
De plus, par son mérite cet homme maintient le monde ; D. se réjouit de lui comme au jour de la Création du ciel et de la terre. Lorsque cet homme quittera ce monde, son âme ira directement au monde futur.

2°/ La 2e condition pour avoir une bonne mémoire est de réviser sans cesse.
Plus on révise ce que l'on a appris, plus longtemps cela nous reste en mémoire. Si un homme étudie un passage et ne le révise pas, il ressemble à celui qui sème mais ne récolte pas. Il profitera peu de ses efforts car il oubliera son étude.
L'homme qui révise de nombreuses fois est appelé un serviteur de Hachem. Il n'existe aucune commune mesure entre l'homme qui revoit un chapitre 100 fois et celui qui le révise 101 fois.

"Tu verras la différence entre le tsadik et le racha, entre celui qui sert D. et celui qui en Le sert pas" dit le verset (Mala'hi 3,18).
L'expression "celui qui sert D. et celui qui ne le sert pas" semble superflue : si un homme est tsadik, ne sert-il pas D.? S'il est racha, Le sert-il? Cette répétition nous enseigne qu'un homme tsadik ayant étudié un passage 100 fois n'est pas appelé un homme qui "sert D." autant que celui qui l'étudie 101 fois.

Tel est le sens du verset : "Sois vigilant et prends bien garde" (הִשָּׁמֶר לְךָ וּשְׁמֹר נַפְשְׁךָ מְאֹד - hichamer lé'ha ouchmor nafchékha méod - Vaét'hanan 4,9).
Les initiales de ces mots sont : hé, lamed, vav, noun et mém. La valeur numérique de ces lettres sans le lamed est de 101, chiffre qui indique le nombre de révisions nécessaires.
La lettre "lamed" évoque la notion d'étude (limoud). Ce verset fait donc allusion à la nécessité de réviser 101 fois notre étude afin qu'elle reste en mémoire.

Rabbi Chimon ben Lakich révisait 40 fois ce qu'il avait appris, en parallèle aux 40 jours pendant lesquels la Torah a été donnée à Moché.
Rav Adda bar Ahava révisait 24 fois, en parallèle aux 24 Livres de la Torah.
Rabbi 'Hiya bar Abba révisait tout ce qu'il avait étudié tous les 30 jours avec son maître, Rabbi Yo'hanan, afin de ne rien oublier.

La révision apporte un avantage supplémentaire : lorsqu'un homme arrive au monde futur et connaît bien ce qu'il a étudié, on annonce en Haut : "Bénie soit ton arrivée!". En effet, le 1er jugement de l'homme porte sur l'étude de la Torah. On lui demande : "As-tu fourni des efforts dans l'étude de la Torah?"

3°/ La 3e chose qui favorise la mémoire est l'humilité.
Le verset dit : "Et du désert à Matana" (Bamidbar 21,18). Si un homme fait de lui-même un désert que tout le monde foule aux pieds, D. lui offre la Torah en cadeau (matana), c'est-à-dire qu'il ne l'oubliera pas.
Les paroles de Torah sont comparées à l'eau. Comme l'eau qui coule des hauteurs aboutit dans les endroits bas, la Torah ne reste qu'en ceux qui sont humbles et modestes.

Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania (guémara Taanit 7) explique l'idée que les hommes laids n'éprouvent pas de fierté, et comme ils sont humbles, ils n'oublient pas ce qu'ils ont étudié.
Certes, il y a des personnes belles et sages, mais elles auraient été encore plus sages, si elles avaient été laides.
La Torah dit : "[La Torah] n'est pas au ciel" (Dévarim 30,12). La Torah ne peut être gardée chez un homme fier dont la tête est aux cieux.

Si un homme ne prête pas attention à ce qu'il étudie et l'oublie, il perd sa grandeur et cause l'exil de ses descendants. C'est considéré comme s'il avait oublié D.

Hachem lui dit : "La Torah a été donnée en 40 jours. L'âme est formée en 40 jours car c'est le temps qu'il faut à l'embryon pour prendre forme humaine. Si l'homme préserve la Torah en son cœur pour ne pas l'oublier, Je préserverai l'âme qui est en lui ; sinon, Je prendrai son âme".

Il est écrit ici : "Sois vigilant et prends bien garde à ton âme".
Ce verset nous recommande de ne pas oublier la Torah afin que D. veille à notre âme et ne nous la reprenne pas.

L'homme est comparé à un nourrisson. Comme le nourrisson tète à chaque moment, l'homme doit étudier la Torah constamment.
La Torah dit : "Si tu m'abandonnes un jour, je t'abandonnerai 2 jours". Imaginons 2 personnes qui se rencontrent puis se quittent et s'en vont dans 2 directions opposées. Lorsque l'une s'éloigne d'un kilomètre, la 2e a elle aussi parcouru un kilomètre si bien qu'elles se trouvent à 2 kilomètres l'une de l'autre.

"Et vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4)

-> Hachem est appelé : "Elokim 'Haïm", Il est la source de la vie.

Le verset nous affirme que si on s'attache à Hachem, on s'attache à la vraie source de la vie, et on aura alors une vie véritable.
Les réchaïm sont appelés morts même quand ils sont physiquement vivants, car ils ne sont pas attachés à la vraie source de la vie.

[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[lorsqu'on est juif, le fait d'avoir notre cœur qui bat n'est pas signe de vie.
Un juif en vie est celui qui choisit à chaque instant d'agir en toute fidélité avec la volonté de D.

=> Si "vous êtes attachés à Hachem" alors : "vous êtes vivants".]

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-> Le Min'hat El'azar (rabbi 'Haïm El'azar de Munkatch) enseigne sur ce verset :
Le Rambam déclare que notre attachement à D. stimule Sa divine Providence.
C'est-à-dire que plus nous nous attachons à Hachem, plus grande est Son aide bénéfique et Son implication dans notre vie personnelle (hachga'hat pratit).

Cette idée est exprimée dans le verset : "vous, qui êtes attachés/fidèles à Hachem" => en proportion du degré d'attachement/fidélité à Hachem, votre D., "vous êtes tous vivants aujourd'hui" = vous recevrez la vie et la vitalité du Créateur, qui est source de vie et de bénédictions.

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-> Les autres nations du monde ne peuvent établir un contact avec Hachem qu'après leur mort.
Cependant, le peuple juif a l'opportunité d'être en relation avec D. pendant qu'ils sont en vie dans ce monde.

[le Min'ha Béloula]

[ "Vous êtes attachés à Hachem" : il pourrait s'agir des non-juifs après leur mort, mais la suite du verset précise : "vous êtes tous vivants aujourd'hui".

=> La caractéristique unique d'un juif est de pouvoir déjà de son vivant développer une relation de proximité avec D.

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-> On doit toujours placer Hachem au 1er plan dans son esprit, en accord avec le verset : "Je fixe constamment mes regards sur Hachem" (Téhilim 16,8).

Lorsque l'on mange, dort, travaille ou bien que l'on s'occupe de tout autre besoin, nous devons toujours être conscient que c'est D. qui nous fournit tout pour nous.

Celui qui suit ce chemin, va mériter un attachement éternel avec Hachem.

[le Chla haKadoch]

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-> "Pourquoi est-ce que mon frère (le Gaon de Vilna) n'a-t-il jamais écrit de livre sur les 613 mitsvot?

Mon frère m'a dit qu'il serait faux de dire qu'il n'y a que 613 mitsvot dans la Torah.
Il ne peut pas être possible que depuis le début de la Torah jusqu'à la paracha Bo, qu'il n'y ait que 3 mitsvot.

Mais en réalité, chaque mot de la Torah est une mitsva.
Les mitsvot de la Torah sont trop nombreuses pour être comptées.
Les 613 mitsvot ne sont que des racines d'autres mitsvot.

Un arbre est composé d'un tronc, de branches, et également de fruits.
Avec les graines des fruits, un nouvel arbre peut se développer.
La Torah est comme un arbre de mitsvot, avec des opportunités sans fin d'accomplir des mitsvot.

[Mon frère le Gaon de Vilna] n'a pas écrit de Séfer haMitsvot afin qu'il soit connu que les mitsvot de la Torah sont sans fin."

[Maalot haTorah]

=> Hachem a multiplié les mitsvot, pour multiplier nos occasions de pouvoir s'attacher avec Lui.

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-> "Hachem fut avec Yossef, lui attira de la bienveillance" (Vayichla'h 33,14)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï) commente :
Le sens caché de ce verset réside dans le fait que l’homme dispose de 4 forces de sainteté. On les appelle : Néfech, Roua’h, Néchama et la Néchama de la Néchama, aussi appelée ‘Haya. Et bien qu’il en existe une 5e appelée Yé’hida, du fait de son élévation et de son aspect caché, on ne la compte pas toujours, comme le dit le Arizal dans le Sha’ar Hakavanot (23c): "Sache, qu’il y a en l’homme ici-bas, 4 niveaux, qui sont: la Néchama de la Néchama qui vient de la ‘Hochma, la Néchama de la Bina, le Roua’h de la Tiféret et le Néfech qui vient de la Malchout".
Et il est connu que ces 4 niveaux sont en allusion dans les 4 lettres du nom d’Hachem, Youd-Hé-Vav-Hé.
Le Youd représente la Néchama de la Néchama, le premier Hé la Néchama, le Vav le Roua’h et le deuxième Hé le Néfech.

Maintenant, quand un tsadik accomplit la volonté divine, il attire sur lui la vie depuis ces 4 lettres du nom d’Hachem vers ses 4 niveaux de sainteté, à l’instar du verset (Vaét'hanan 4,4): "Et vous, attachés avec le nom d’Hachem, Youd-Hé-Vav-Hé, votre D. (וְאַתֶּם, הַדְּבֵקִים, בַּיהוָה אֱלֹהֵיכֶם), vous en tirez votre source de vie, aujourd’hui (חַיִּים כֻּלְּכֶם, הַיּוֹם)".
A l’inverse, le racha, lui, coupe le lien avec le nom d’Hachem et la source de vie sainte qui en coule.
La source de vie sainte qui sort de chaque lettre donne le mot 'Haï (vivant - חַי) qui a pour valeur numérique 18 et une fois 'Haï pour chaque lettre donne 72 (4*18) qui est la valeur numérique de : 'Hessed (la bonté, la bienveillance).
C’est le sens de notre verset : Yossef, en se conduisant comme un tsadik, s’est attaché au nom d’Hachem, Youd-Hé-Vav-Hé et en a tiré 4 fois 'Haï (la vie), ce qui lui a amené le 'Hessed.

[cela s'applique à chacun de nous : le plus nous accomplissons la volonté divine (selon nos capacités personnelles), le plus nous attirons la bonté d'Hachem sur nous!
C'est le sens du verset : "vous, qui êtes attachés à Hachem, votre D." [en faisant Sa volonté] => alors : "vous êtes tous vivants aujourd'hui"
Faire la volonté de D. c'est donner de la vie aux forces de sainteté qui sont en nous, c'est donner de la force à Hachem, et c'est être davantage vivant dans le monde à Venir qui est éternel. ]

-> Cela est en accord avec le Ohr ha'Haïm haKadoch ci-dessus :
Les réchaïm sont appelés morts même quand ils sont physiquement vivants, car ils ne sont pas attachés à la vraie source de la vie.
En effet, les fautes du racha vont créer tellement de séparations entre son âme et Hachem, qu'au niveau spirituel il est considéré comme un mort.
D'ailleurs, le Sifté 'Haïm dit que la téchouva est comparable au niveau spirituel à une résurrection des morts.
(chaque faute que nous avons fait a amené un dose de mort spirituelle en nous!).

-> "Les réchaïm sont appelés morts même de leur vivant" (guémara Béra'hot 18b)
Ils ne sont pas appelés vivants car ils n'utilisent pas de façon productive leur temps, dans la Torah et les mitsvot.
A l'inverse, il est écrit : "[avec la Torah] on t'ajoutera des années de vie" (véyossifou lé'ha chémot 'haïm - Michlé 9,11).
Dans une ville, au moment de la mort d'une personne, on avait l'habitude de calculer le temps qu'elle avait pu consacrer à la Torah, aux mitsvot, à la prières [ce qui est son véritable temps de vie], et on l'inscrivait sur sa tombe.
Ainsi, pour certains la durée de leur vie pouvait être de 1 ou 2 années.

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-> "Je ne mourrai maintenant après avoir vu ta face et que tu es encore vivant" (Vayigach 46,30)

-> Rabbi Yossef Caro fait remarquer que Yaakov était versé dans "la sagesse de lire les visages", et quand il est arrivé en Egypte il a regardé le visage de Yossef, y a vu sa sainteté et sa droiture, et s'est réjoui.
Car les tsadikim sont appelés vivants, alors que les réchaïm sont appelés morts même pendant leur vie.

C'est pourquoi il a dit : "Je mourrai maintenant après avoir vu ta face et que tu es encore vivant", c'est-à-dire que tu es encore dans ta sainteté, ta piété et ta droiture, à savoir "vivant".

"Quelle est la grande nation qui a un D. proche d'elle comme Hachem, notre D., à chaque fois que nous L'appelons? "
[paracha Vaét'hanan 4,7]

=> Face à une telle vérité : quelle fierté, quelle joie nous avons d'être juif(ve)!!

"Qu’il n’y ait pas chez toi de divinité étrangère" (Téhilim 81,10)
Le rabbi Mendel de Kotzk explique que l'on ne doit pas penser que Hachem est comme un étranger qui n'est pas intéressé par nos prières. Mais nous devons plutôt être persuadés qu'Il désire beaucoup les entendre et qu'Il y répondra.

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"Tu observeras Ses décrets et Ses commandements que Je t'ordonne aujourd'hui, pour qu'Il Te fasse du bien à toi et à tes enfants après toi et afin que tu prolonges tes jours sur la terre que Hachem te donne pour tous les jours."

[paracha Vaét'hanan 4,40]

=> Si nous voulons la bénédiction et la longévité, alors nous savons ce qu'il nous reste à faire ...
Faire la volonté de D., c'est mettre en place des conduits permettant de nous amener toutes les infinies bonnes choses que papa Hachem souhaite nous donner.

-> Les mitsvot nous ont été données pour notre bien et dans notre intérêt (D. étant parfait/complet, il n'a besoin de rien).
C'est effectivement ce que dit le verset : "Tu garderas Ses lois et Ses commandements, afin qu'Il te fasse du bien".
Forts de cela, le service de Hachem nous paraîtra plus léger, et nous accomplirons Ses mitsvot avec joie et ferveur.
[Maguid de Doubno]