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Les 3 Aronot

+++ Les 3 Aronot :

"Tu la (l'Arche [l'Aron] du Michkan) recouvriras d'or pur, à l'intérieur et à l'extérieur tu la recouvriras puis tu feras sur le haut une couronne d'or tout autour" (Térouma 25,11)

-> Rachi commente que Bétsalel a fabriqué 3 Aronot : 2 en or et un en bois, et que ce dernier a été placé à l'intérieur des autres.

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Les 3 Aronot symbolisent les 3 parties de la Torah : la Torah révélée et les deux catégories de Torah cachée. Une catégorie de Torah cachée est accessible aux érudits de la Torah après beaucoup d'efforts, tandis que la seconde catégorie est plus inaccessible et cachée à tous, même à Moché.

Les 3 Aronot correspondent à ces 3 niveaux de Torah.
L'Aron extérieur, visible par tous, correspond à la partie révélée de la Torah.
L'Aron intérieur, caché à la vue et visible uniquement de l'intérieur, correspond à la Torah cachée à l'œil mais accessible aux érudits de la Torah.
Enfin, l'Aron central, intercalé entre les 2 autres Aronot et complètement caché, correspond au 50e niveau de sagesse. Cette sagesse est hors de portée des plus grands érudits de la Torah.

La Torah comprend 50 niveaux de sagesse. 49 de ces niveaux sont à la portée de l'homme, mais le 50e niveau est hors de portée des êtres mortels.
Nos Sages (guémara Roch Hachana 21b) proclament : "50 portes de la compréhension ont été créées dans le monde, et toutes ont été données à Moché sur le Sinaï, à l'exception d'une seule".
Les 49 niveaux de sagesse (7 multipliés par 7) qui sont à notre portée correspondent aux 7 jours qu'il a fallu pour créer le monde naturel.
Le 50e niveau de sagesse est le 8e domaine qui se situe au-delà des 7 jours de la création. Il correspond donc au surnaturel et dépasse les mortels de ce monde.
Les 49 niveaux de sagesse qui sont dans notre sphère de compréhension relèvent des deux premières catégories de la Torah, qui nous sont accessibles dans ce monde.
Le 50e niveau de sagesse relève de la 3e catégorie de la Torah, inaccessible même aux plus grands érudits de la Torah.

Les 3 téroumot

+++ Les 3 téroumot :

"Parle aux Bné Israël et qu'ils prennent pour Moi un prélèvement (térouma), de tout homme que son coeur motivera vous prendrez Mon prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Rachi, au nom des Sages, note que 3 téroumot sont mentionnés dans la Torah : la térouma d'une béka par tête qui était utilisé pour les piliers/socles d'argent (du Michkan - Pékoudé 38,26-27), une béka par tête déposé dans les troncs pour l’achat des sacrifices collectifs, et la térouma pour la construction du Michkan.

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Ces 3 téroumot sont allusion dans notre verset (25,2), car ils expient tous les trois la faute du Veau d'or.
Le Veau d'or englobait les 3 composantes principales de l'être humain : l'âme, le corps et les biens matériels. (Les biens font partie intégrante de la personne puisqu'ils lui permettent de subvenir à ses besoins). Ainsi, les trois téroumot expient ces trois composantes de la faute.

Le Veau d'or a commencé par une faute de l'âme : la croyance hérétique que le Veau était une puissance indépendante.
Il s'est poursuivi par une faute de leurs possessions matérielles, lorsqu'ils ont collecté l'or de la nation pour le fabriquer.
Enfin, ils ont péché avec leur corps lorsqu'ils ont fait un effort physique pour apporter des sacrifices au Veau.

Chacune des 3 téroumot expie l'un de ces composants.
Le demi-shekel donné pour l'achat des sacrifices publics expiait leur croyance hérétique dans le Veau en tant que puissance indépendante. La Torah précise que les sacrifices publics sont une "expiation pour l'âme", c'est-à-dire qu'ils expient les croyances hérétiques, qui sont des fautes de l'âme.
La contribution d'un demi-shekel pour l'achat des piliers, qui soutenaient le Michkan, expiait la faute du corps, c'est-à-dire l'effort physique nécessaire pour apporter les sacrifices au Veau. En effet, les piliers servaient de base au Michkan, de la même manière que le corps sert de contenant à l'âme.
Seule la moitié d'un shekel a été donnée parce que le corps et l'âme sont les deux moitiés d'un tout, l'un ne pouvant exister sans l'autre. En effet, le corps et l'âme ont chacun la moitié de la responsabilité des fautesd'une personne et, par conséquent, une moitié de pièce expie pour chacun d'eux.

Un demi-shekel est égal à 10 guéra (une petite pièce de monnaie), ce qui correspond aux 10 composantes physiques/matérielles et spirituelles d'une personne.
Nos Sages (guémara Nidda 31a) racontent qu'il y a trois partenaires dans la formation d'une personne : Hachem, le père et la mère. Le père apporte à l'enfant les nerfs, les ongles, la cervelle et le blanc de l'œil, et la mère émet une graine rouge à partir de laquelle est formée la peau, la chair, le sang, les cheveux et le noir de l'œil.
Les 10 guéra données pour les piliers du Michkan expient ces 10 composantes physiques.

Une personne est également constituée de 10 composantes spirituelles qu'elle reçoit directement d'Hachem. [selon cette même guémara, il s'agit de l'esprit, de l'âme (néchama), des caractéristiques faciales, de l'ouïe, de la vue, de la parole, de la capacité à marcher, de la connaissance (dea), de la compréhension (bina) et de la capacité intellectuelle (haskel). ]
Les 10 guéra données pour l'achat des sacrifices publics expient ces 10 composantes spirituelles.

La 3e térouma mentionnée est l'argent que la nation a contribué à la construction du Michkan. Elle expie la 3e composante de la faute : leur contribution financière à la fabrication du Veau.
Cette térouma était volontaire, mais pas dans le sens où l'on pouvait choisir de ne pas donner du tout, après tout, cette expiation n'était pas moins importante que les autres expiations. Elle était plutôt volontaire dans le sens où chaque personne pouvait donner le montant de son choix pour tenir compte de la disparité des richesses parmi le peuple.
Les riches ne parvenaient à l'expiation qu'en contribuant davantage au Michkan, car il était important que leur sacrifice financier soit égal à celui de leurs frères appauvris.
Néanmoins, la Torah n'a pas imposé un pourcentage fixe de la richesse de chacun, mais plutôt que chacun donne selon la générosité de son cœur. En effet, une personne riche et frugale qui n'est pas satisfaite de son sort est considérée comme un pauvre, comme l'indique la Michna (Pirké Avot 4,1) : "Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort".
Ainsi, une petite contribution de la part d'un avare est un sacrifice monétaire important et lui apporte l'expiation.
Inversement, un pauvre heureux de son sort est considéré comme riche et doit donner un plus grand pourcentage de sa richesse pour obtenir l'expiation.

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=> Ce verset fait allusion à 3 téroumot, car 3 téroumot étaient nécessaires pour expier la faute du Veau d'or : les fautes du corps, de l'âme et des possessions.
La nation a reçu l'expiation pour l'intellect en donnant une térouma pour les sacrifices, l'expiation pour le corps en contribuant à l'achat des piliers, et l'expiation pour ses biens en contribuant à la construction du Michkan.

"Des hommes de sainteté vous serez pour Moi. Et la chair d'un animal déchiqueté dans le champ vous ne mangerez pas, au chien vous la jetterez" (Michpatim 22,30)

-> Rachi commente : "Ce verset nous apprend que le chien est plus honorable que l'adorateur d'une idole, car une névéla (un animal mort sans avoir été abattu) est donnée à l'adorateur d'une idole, mais une tréfa (un morceau de viande plus désirable) est donné à un chien. Cela nous apprend également qu'Hachem ne lésine pas sur la récompense de toute créature, les chiens ont été récompensés pour leur silence en Égypte (pendant la plaie des premiers-nés, ils n'ont pas aboyé) avec de la viande des tréfot".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
L'adorateur d'une idole est comparé à un chien. Le chien est l'animal le plus humble et le plus effronté de tous, comme l'affirme le prophète : "Les chiens ont l'esprit effronté, ils ne connaissent pas la satiété" (Yéchayahou 56,11).
Le chien a été le seul animal terrestre qui s'est accouplé dans l'Arche de Noa'h pendant le déluge. Contrairement aux autres animaux, qui ont instinctivement suivi la volonté d'Hachem et n'ont pas procréé dans l'Arche, l'effronterie du chien l'a éloigné d'Hachem.
Dépourvu de cet instinct, il a défié la volonté d'Hachem.
[ la guémara (Sanhédrin 108a) nous enseigne : "Ils sont trois à avoir enfreint l'ordre d'Hachem de se séparer de leur compagne durant tout le séjour dans l'arche : le chien, le corbeau et 'Ham le fils de Noa'h." ]

Malgré son statut inférieur, le chien est plus honorable qu'un adorateur d'idoles. En effet, le chien remplit une fonction dans ce monde, même si elle est modeste.
Hachem n'a rien créé dans ce monde pour rien. Un chien a été créé dans un but précis, et il remplit inévitablement l'objectif pour lequel il a été créé.
En revanche, l'homme a été créé dans un but plus élevé que les autres créatures : reconnaître et servir Hachem. Cependant, parce qu'il dispose du libre choix, il peut potentiellement trahir son but et se rebeller contre Hachem. Personne ne trahit plus le but de sa création qu'un adorateur d'idoles qui tourne le dos à son Créateur et adore de faux dieux.

Compte tenu de la bassesse du chien, nous pouvons comprendre pourquoi Hachem a empêché les chiens d'aboyer la nuit de la sortie d'Egypte. Le peuple juif est devenu une nation à l'époque de la sortie d'Egypte. Le monde a été créé pour Israël (Rachi Béréchit 1,1), et leur naissance en tant que nation a été aussi importante que la création du monde.
Hachem a créé le monde de manière à ce qu'il y ait une parfaite harmonie entre toutes les créatures. Chaque créature a son espace et aucune n'empiète sur l'espace d'une autre.
Il était donc important que la genèse des juifs en tant que nation soit agréable pour toutes les créatures, tout comme la création originale du monde.
Hachem a fait taire les chiens au moment de la sortie d'Egypte pour montrer que toutes les créatures étaient d'accord avec la sortie d'Egypte. Après tout, si même la plus basse des créatures était d'accord avec cela, les autres créatures l'étaient certainement aussi.

Comme les adorateurs d'idoles ne servent à rien dans ce monde, Hachem n'a pas eu besoin de leur accord pour la sortie d'Egypte.
Ainsi, alors que les chiens restaient silencieux, indiquant leur accord, les idolâtres égyptiens hurlaient, comme le dit la Torah : "Il y eut en Égypte une grande clameur, telle qu'il n'y en avait jamais eu auparavant" (Bo 12,30).

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=> Le chien est la plus basse des créatures. Néanmoins, il est plus digne d'intérêt que l'adorateur d'une idole. En effet, l'adorateur d'une idole trahit le but de sa création, ce qui n'est pas le cas du chien.

Les chants masculins et féminins

+++ Les chants masculins (chir) et féminins (chira) :

"Alors Moché et les Bné Israël chantèrent le chant suivant à Hachem" (az yachir Moché ... - Béchala'h 14,1)

-> Il faut expliquer pourquoi les chants chantés par le peuple juif dans la Torah sont désignés par la forme féminine [chira] alors que le chant qui sera chanté dans l'avenir est désigné par la forme masculine [chir]. (voir Téhilim 96,1 ; Chémot rabba 23:11)
C'est parce que le chant à venir [avec la venue du machia'h] ne sera pas motivé par autre chose que la joie, comme mon maître, le Maggid de Mézéritch, l'a enseigné à propos du verset : "Je me réjouirai" (choch achich - Yéchayahou 61,10).
[ le rabbi de Berditchev explique que la double formulation de l'expression "Je me réjouirai" (choch achich) dans ce verset signifie : "Je me réjouirai parce que j'ai mérité d'apporter de la joie à Hachem en Le servant". Il s'agit d'une joie pure, non entachée de motifs égoïstes/personnels. ]

En revanche, le chant entonné par le peuple juif lors de sa sortie d'Egypte (chirat hayam) a été déclenché par le miracle de l'ouverture de la mer Rouge.
La joie que l'ouverture de la mer Rouge a apportée au peuple juif était une joie de recevoir le salut. En ce sens, ils étaient des récepteurs, un trait féminin.
La joie future, cependant, ne sera pas provoquée par le fait que nous recevions quoi que ce soit, c'est pourquoi le chant que nous chanterons est désigné par la forme masculine.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 13,4]

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=> Les chants de louange que nous chantons à Hachem aujourd'hui sont nos réponses à la bonté que nous recevons de D. à notre égard. [d'où leur forme féminine - chirat]
En revanche, les chants de louange que nous chanterons dans l'avenir messianique seront des chants de pure joie, non provoqués par un acte spécifique de la bonté divine. [d'où leur forme masculine - chir ]

S’en remettre à nos Sages

"Qu'ils reviennent et campent devant Pi Ha'hirot" (Béchala'h 14,2)

=> Pourquoi Hachem demanda t-Il aux Hébreux de revenir en arrière? Les nuées de gloire leur montraient déjà le chemin, alors pourquoi avoir eu besoin de donner l'ordre de faire demi-tour? Il n'y aurait qu'à les laisser suivre les nuées sans rien n'avoir besoin de leur indiquer. Et quand les nuées feront demi-tour, les Hébreux les suivront.

-> Le Sfat Emet explique que jusqu'à présent, les Bné Israël avaient pu constater la Grandeur d'Hachem et Sa toute Puissance, capable de terrasser la puissance égyptienne, la plus puissante au monde de l'époque. Hachem a envoyé Moché Son Serviteur, pour réaliser ces miracles. Néanmoins, les Hébreux n'avaient pas encore totalement atteint le niveau de confiance véritable en Moché. Comme l'indique le Ramban, certains le soupçonnaient de vouloir régner et imposer sa dominance sur eux, et que ses intentions n'étaient pas les plus pures, D. Préserve.
Hachem fit sortir les Hébreux d'Égypte pour les prendre pour peuple et leur donner la Torah. Seulement, il ne suffisait pas aux yeux d'Hachem que le peuple ait uniquement confiance en Lui et connaisse Sa Grandeur. Il lui était aussi important de ne pas se contenter de la seule confiance en Hachem et en Sa Parole.

La confiance dans nos Sages, les Maîtres de la Torah et leurs paroles est tout aussi importante et fait partie intégrante de la confiance en la Torah d'Hachem. Pour renforcer la confiance des Hébreux en Moché, Hachem ôta les nuées de gloire de devant les Hébreux et somma Moché d'ordonner au peuple de faire demi-tour au devant des égyptiens, chose apparemment illogique!
Hachem voulait en fait inciter le peuple à suivre Moché uniquement selon sa parole, sans comprendre ses intentions, même s'ils n'avaient aucun signe venant d'Hachem, puisque les nuées ne les guidaient pas. Telle était la Volonté d'Hachem. Le but était de les amener à devoir suivre Moché avec une entière confiance, sans comprendre la raison de ses intentions, même si les Hébreux pouvaient avoir toutes sortes d'objections.
Car cet élément était décisif dans le projet d'Hachem pour Israël dans Son Intention de leur donner la Torah.

En fait, il ne peut y avoir de judaïsme, de Torah d'Hachem ni de peuple d'Israël sans la base de la confiance dans les Sages d'Israël. Cette confiance s'exprime en premier lieu dans leurs enseignements, même si parfois on ne les comprend pas, on les trouve surprenants, étonnants et où on y voit des objections. A défaut, la foi même en Hachem et Sa Torah serait compromise. Il faut faire très attention à ne pas tomber dans le piège tendu par ceux qui, avec orgueil et prétention, se permettent d'exprimer leurs avis et jugements à propos de nos Sages en émettant des réserves sur l'authenticité de leurs paroles.
Ils touchent là une base de la foi en la Torah d'Hachem et deviennent ainsi de véritables Hérétiques. Tous les enseignements de nos Sages dans le Talmud, les Midrachim, le Zohar ... ont été dits sous inspiration Divine.
=> La vérité de leurs paroles dépasse de loin l'étroitesse de notre vision qui, imprégnée de superficialité et de mensonges, ne perçoit pas d'emblée la profondeur et la vérité de leurs paroles. Ainsi, soyons humbles et acceptons de nous en remettre entièrement aux paroles des Maîtres de la Torah, qui expriment la Vérité de la Parole d'Hachem.

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-> "Hachem parla ainsi à Moché: “Dis aux Bné Israël de remonter (Sur leurs pas, en direction de l’Egypte - Rachi) et de camper en face de Pi Ha’hirot (anciennement Pitom), entre Migdol et la mer ; devant Baal-Tséfone" (Béchala'h 14,1-2)

-> Rachi commente (au nom de la Mékhilta): "[Baal Tséfone] C’était la seule divinité restée intacte parmi toutes celles des égyptiens [qui furent frappées durant la mort des premiers-nés (voir Bo 12,12)], afin qu’ils (les égyptiens) soient induits en erreur et disent que leur dieu est solide’.

-> Pharaon convoqua son armée et expliqua à ses soldats : "Pourquoi les juifs campent-ils à Pitom, qui est un endroit dangereux pour eux, au lieu de poursuivre leur voyage? Ce doit être parce qu’ils ne peuvent ni avancer, sachant que la mer bloque leur chemin, ni fuir par les côtés dans le désert, à cause des bêtes sauvages qui s’y trouvent. Je suis sûr que notre dieu, Baal Tséfone a rassemblé des bêtes sauvages à l’entrée du désert afin d’empêcher leur fuite". [Rokéa’h]

-> Bien qu’il finît par être détruit comme tous les autres dieux d’Egypte, une partie du Baal Tséfone fut cachée (comme son nom l’indique צפון [Tsafone - caché]) pour n’être supprimée qu’à la Délivrance finale qui est similaire à la première Délivrance (voir Michée 7,15) et qui marque l’aboutissement de la "Sortie d’Egypte".
[Sfat Emet - Pessa’h].

-> Baal Tséfone ne fut pas détruit avec les autres divinités d’Egypte, afin de rassembler les Béné Israël en ce lieu. Le site était surplombé d’une immense idole et c’était là que les égyptiens avaient enterré les trésors que Yossef avait amassés pour le compte du Pharaon pendant les années de famine. En arrivant à ce lieu, les juifs découvrirent les trésors et s’en emparèrent. [midrach]

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-> "Et Hachem inspira la faveur du peuple aux yeux des Égyptiens ; ils empruntèrent, et ils dépouillèrent l’Egypte"
(Bo 12,36).

-> La Mékhilta nous apprend que les idoles des égyptiens ont fondu et qu’elles ont cessé d’exister.

-> Le Messe'h 'Hokhma explique qu’il est très probable que les Bné Israël ont pris également les métaux précieux qui avaient servi à forger les idoles. Ils n’auraient pas, sinon, été considérés comme ayant "dépouillé" l’Egypte.
Mais comment ont-ils pu le faire, alors qu’il est interdit à un juif de tirer profit d’un objet divinisé?
Il apparaît donc que les idoles égyptiennes ont fondu et qu’elles se sont transformées en métaux à l’état brut, démontrant ainsi leur totale inutilité. Les égyptiens les ont alors destituées, ce qui les a rendues permises aux Hébreux.
La Halakha stipule cependant qu’une disqualification de ce genre opérée par un non-juif n’est valable que s’il reste un idolâtre. S’il abjure ses convictions, il n’est plus en mesure de procéder à une telle élimination [voir Avoda Zara 64a : "Celui qui adore les idoles peut révoquer le statut d’une, mais celui qui ne les adore pas ne peut pas révoquer le statut d’une" ].
Cela étant, si toutes les idoles avaient été détruites, les "gyptiens se seraient rendu compte que leur adoration était absurde et y auraient naturellement renoncé. Par une telle exclusion, non conforme à la Halakha, les Bné Israël n’auraient pas eu le droit de tirer profit des métaux précieux qui les composaient.
Hachem a donc permis à une idole, Baal Tséfone, de demeurer provisoirement intacte, incitant ainsi les égyptiens à croire qu’elle avait échappé à la destruction et qu’elle était donc digne d’être vénérée.
Ils sont ainsi restés des idolâtres, et la disqualification des dieux dont le métal avait fondu était parfaitement valable, ce qui leur permit de "dépouiller l’Egypte".

Le Zohar (I;88a) dit : "Une action en bas suscite une action en haut".
Ainsi, en servant Hachem avec l'attribut de l'amour, Avraham a suscité l'amour de D. pour lui, comme en témoigne le verset : "La descendance d'Avraham, mon bien-aimé" (Yéchayahou 41,8), mesure pour mesure.
Par conséquent, par son service, qui était imprégné d'amour, il a suscité l'amour de D. pour lui.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 12,9]

Le erev rav

A propos de la sortie des Bné Israël d'Egypte : "De plus, une tourbe nombreuse (érev rav - עֵרֶב רַב) les avait suivis, ainsi que du menu et du gros bétail en troupeaux très considérables" (Bo 12,38)

=> Qui sont précisément les membres du "érev rav"?

1°/ Selon Rachi : "Un mélange de convertis venus des nations".

2°/ Il s'agit d'égyptiens qui seraient le "ramassis qui était parmi eux [et qui] fut pris de convoitise [pour la viande]" (Béaaloté'ha 11,4). [Ibn Ezra]

3°/ Après la faute d'Adam, celui-ci se sépara de sa femme pendant 130 ans. Il eut pendant ce laps de temps des pollutions nocturnes. Ces "âmes" qui sortirent sans trouver place dans un corps, durent passer de nombreuses épreuves pour parvenir à réparer.
Certaines d'entre elles s'incarnèrent dans les Bné Israël qui naquirent en Egypte et connurent l'esclavage.
D'autres, sont celles des Egyptiens que Yossef obligea à se circoncire pour mériter la nourriture durant les années de famine. Les descendants de ces Egyptiens constituent le érev rav. [selon le Arizal]

Instigateurs de la faute du Veau d'Or, ils auraient été les catalyseurs de certaines révoltes contre Moché pendant les 40 ans de traversée du désert. Le "érev rav" s'est donc greffé au peuple d'Israël et il n'est plus possible à priori de définir d'une façon précise qui en fait partie.

-> Le Zohar (I,25b) soutient que l'Erev Rav se distingue au sein du peuple juif non seulement par son absence de comportements positifs mais encore par une panoplie de comportements négatifs qu'il résume par l'acrostiche Néga Ra (mauvaise affection - נגע רע) :
- les Néphilim (נפילים) [il s'agit des anges déchus qui, lorsqu'ils ont été incarnés dans des corps humains, ont découvert que les filles des hommes étaient belles et se sont attachés à elles] ;
- les Guiborim (גבורים) [les forts (c'est-à-dire les orgueilleux) qui paient des fortunes pour que leur nom soit gravés partout - synagogues et maisons d'étude principalement] ;
- les Anakim (ענקים) [ceux qui disent du mal de la Torah, et de ceux qui l'étudient, sans l'avoir pénétrée ni comprise] ;
- les Réfaim (רפאים) et les Amalekim (עמלקים) [ceux qui ont la haine absolue du juif : les ennemis éternel d'Israël dont certains existent au sein du peuple juif].

Ainsi, la guémara [Beitsa 32b] nous raconte que Chavtaï Ben Marinus est arrivé en Babylonie et s'est trouvé confronté à un refus des habitants locaux de le nourrir, il dit alors : "Ce sont (ces juifs de Babel) des descendants du érev rav, car la Ra'hamim (la pitié, miséricorde) est une des qualités des descendants d'Avraham, qu'ils n'ont pas [il est évident qu'il ne mettait pas en doute leur statut de juif selon la Loi, mais qu'ils avaient des vertus qui ne sont pas les qualités propres au peuple juif. Ainsi, est-il donc possible que les mauvaises vertus du érev rav se trouvent en chacun d'entre nous]."
[il est écrit : "Les juifs se distinguent par 3 qualités : ils sont miséricordieux (ra'hamim), bienfaiteurs (gomlé 'hassadim) et humbles/timides (baïchanim)" (guémara Yébamot 79a ; aussi que Yérouchalmi Kidouchin 4,1) ]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) classe en 5 groupes le érev rav contemporain :
a) Ceux qui recherchent la dispute et parlent du lachon ara ;
b) Ceux qui poursuivent leurs propres désirs ;
c) Les escrocs qui prétendent être des tsadikim mais dont le cœur n'est pas droit ;
d) Ceux qui poursuivent les honneurs et construisent de grandes synagogues pour se glorifier ;
e) Ceux qui poursuivent l'argent et engendrent les conflits.

-> Le Gaon de Vilna écrit par ailleurs (Biour LéTikouné haZohar 27) :
"Ce sont les riches arrogants ... ils sont les chefs du peuple juif [en ce sens, ils sont appelés érev rav, parce qu'ils sont les chefs (Rav) des juifs dans l'Exil (Erev = soir) - Likoutim haGra] ... ils s'emparent des maigres possessions des pauvres d'Israël ... ils freinent l'accomplissement de la Bonté et de la Charité vis-à-vis du Monde de la Torah et se moquent des Talmidé 'Hakhamim".

-> Le rôle des 3 libérateurs de la fin des temps : Machia'h Ben Yossef, Machia'h Ben David et Moché, est de combattre, respectivement, les 3 "têtes" des forces du Mal (Klipot) : Essav, Ichmaël et le érev rav [contrairement à Essav et Ichmaël qui agissent de l'extérieur, le érev rav agit de l'intérieur].
Cette dernière entité, dont le chef se prénomme Armilus, tentera par tous les moyens de liguer Essav et Ichmaël contre Israël, afin d'empêcher l'unification des 2 machia'h, nécessaire pour révéler la guéoula.
Ainsi, Moché, le premier Libérateur, qui accepta de faire sortir d'Egypte ce "ramassis" de peuples avec les Bné Israël contre l'avis de D. [Moché avait vu en eux : 202 - valeur numérique de רַב ([Erev] Rav) - des 288 étincelles de divinité qui faut libérer et ramener vers la sainteté.
Lors de la faute du Veau d'Or, il s'avéra clairement qu'il s'agissait d'une erreur], aura pour tâche ardue de les éradiquer [voir Kol Hator 2].

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-> b'h, également sur la notion de Erev rav, ainsi que sur le Veau d'or : https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor

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-> "Et une multitude mélangée (erev rav) monta également avec lui" (Bo 12,38)

-> Il s'agit des égyptiens convertis qui sortirent avec le peuple juif.
Le midrash dit que ce verset exprime la réalisation de la Promesse Divine selon laquelle les descendants d'Avraham sortiront avec de grandes richesses. Mais apparemment, on ne voit pas le rapport?

-> En fait, bien que les Hébreux sortirent avec beaucoup de richesses, malgré tout ils laissèrent encore beaucoup de biens en Egypte, de sorte que le butin qu'ils prendront des égyptiens après la traversée de la mer était plus important que celui qu'ils prirent en quittant l'Egypte, comme le disent nos Sages.
Or, psychologiquement, même quand quelqu'un est libéré avec beaucoup de richesses, le fait de savoir qu'il a laissé encore beaucoup derrière lui, cela lui donne l'impression de ne pas avoir pris beaucoup. Ainsi, les Hébreux n'avaient donc pas eu l'impression d'avoir pris une grande richesse.
Mais quand ils virent tous les égyptiens qui sortirent avec eux, et qui partirent les mains vides, c'est la comparaison avec eux qui les rassurait et fit qu'ils se satisfirent des biens qu'ils emportèrent.

Ainsi, c'est grâce à la multitude d'égyptiens (le erev rav) qui monta avec eux sans aucun bien, que se réalisa la promesse que les Hébreux sortiraient avec de grandes richesses, car cela leur donna le réel sentiment d'être riches (par rapport à ces égyptiens).
[Ktav Sofer]

 

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-> Le érev rav étaient des convertis de dernière minute (juste avant la 10e plaie en voyant les juifs préparer le sacrifice de Pessa'h, à l'odeur du gan eden) et appelés : le érev rav.
Il y avait parmi ces derniers (érev rav) d'illustres magiciens, notamment : Ianous et Iambrous.
Hachem a déconseillé Moché de les accepter, mais il a pris leur défense en affirmant qu'ils sanctifieraient le nom de D. en racontant à tous Sa grandeur et Sa toute puissance.
Finalement, D. a autorisé Moché à les convertir, mais en fin de compte, ce sont eux qui inciteront les érev rav à adorer le Veau d'or. (Zohar haKadoch - Ki Tissa)

A l'époque du machia'h, la grandeur Divine sera alors manifeste (à ce moment, qui ne voudra pas faire partie du peuple adoré/proche de D.!). Puisque Hachem est clairement révélé, la conversion ne pourra pas être acceptée.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch développe l'idée qu'à l'époque du machia'h ce sera Moché rabbénou qui mènera de nouveau le peuple, et pour corriger son erreur d'avoir accepté tous les convertis lors de la sortie d'Egypte (le érev rav qui nous a provoqué tellement de dégâts par la suite, comme le Veau d'or!), il rejettera alors toute conversion non sincère.

-> La Torah émet la règle que si un mari fait une fausse accusation envers sa femme : "elle restera sa femme, il ne pourra la répudier de sa vie" (Ki Tétsé 22,19).
Moché a émis une fausse accusation envers le peuple juif : "Ce peuple est coupable d'un grand péché" ( Ki Tissa 32,31).
Mais en réalité, ce n'était pas les juifs, mais le érev rav qui en était coupables.
C'est pourquoi, Moché doit rester avec nous pour toujours, et ce à travers chacune des générations, dans chacun des exils.
Il ne peut pas divorcer de son peuple.
[Yalkout 'Hadach]

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-> Les nations accusèrent les juifs d'avoir fabriqué le veau d'or. Hachem ordonna donc à Son peuple de commencer par apporter de l'or pour le Michkan.
Cela prouvait que l'or avec lequel le veau d'or fut fabriqué n'appartenait pas aux juifs mais au érev rav.
La Torah y fait allusion lorsqu'elle désigne le Michkan sous le nom de : "Michkan du témoignage" (Michkan haédout), car il témoignait que Hachem avait pardonné la faute du veau d'or aux juifs.
[Méam Loez - Pékoudé 38,21]

-> La manne tombait dans la maison et dans la bouche des juifs saints, ainsi qu'il est écrit : "[Hachem] fit pleuvoir sur eux la manne comme nourriture, Il leur octroya du blé du ciel" (Téhilim 78,24).
La manne leur tombait réellement dans la main, ils n'avaient plus qu'à la porter à leur bouche pour la manger.
Par contre, au sujet des réchaïm, la Torah dit : "Le peuple s'éparpilla et ramassa [la manne]" (Bamidbar 11,8). Ce verset implique qu'ils devaient aller loin dans le désert pour ramasser la manne ...
[le Méam Loez enseigne que : le érev rav ne mangeait pas la manne dès qu'elle tombait, mais une fois qu'elle avait commencé à fondre au soleil. De plus, il ne pouvait pas la manger nature mais il la broyait, puis la pétrissait comme du blé, et il en faisait ensuite des gâteaux qu'il consommait (Bamidbar 11,8). Il n'en appréciait pas la nature spirituelle, c'était comme un produit végétal quelconque.]

-> Selon le Sifté Cohen (Bamidbar 14,29), le érev rav n'a pas mérité d'être inhumé.
Lorsqu'on essayait d'enterrer l'un de ces pêcheurs, la terre vomissait son cadavre.

-> La mer Rouge s'est refermée et qu'elle a recraché l'incroyable richesse des égyptiens.
Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

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-> Selon le Bné Yissa'har, la manne et le puits ont bénéficié à tout le monde, même au érev rav.
Par contre les Nuées de Gloire étaient réservées uniquement au peuple juif, [les autres suivants le peuple en dehors de ces Nuées].

-> Le Bné Yissa'har, citant le 'Hida, écrit que c'est particulièrement les Nuées de Gloire qui peuvent témoigner du fait que les juifs sont spéciaux, qu'il sont uniques aux "yeux" de Hachem.
En effet, dans le désert le Erev Rav était "recraché" à l'extérieur des Nuées (c'est réservé uniquement à mes enfants, à mes biens-aimés!), tandis qu'ils pouvaient bénéficier de la manne et du puits.
En effet, il est normal que Hachem fournisse au Erev Rav le minimum pour vivre (nourriture et eau), mais de la bonté supplémentaire par le biais des Nuées, cela ne leur a pas été octroyée.
=> Ainsi, les Nuées témoignent de l'unicité des bné Israël, et c'est pour cela que Hachem a fixé une fête pour s'en rappeler.

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-> Au moment de la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Israël vit la main puissante que D. avait déployée sur l'Egypte, et le peuple craignit Hachem, et ils eurent foi (ils firent confiance) en D. et en Moché son serviteur" (Béchala'h 14,31)

Par la suite, au sujet du veau d'or, Rachi commente (Ki Tissa 32,4) :
"Voici tes dieux : et il n'a pas été dit : 'Voici nos dieux'.
De là nous apprenons que le érev rav, qui étaient montés (avec nous) d'Egypte, qui s'étaient unis contre Aharon ; ce sont eux qui ont fait le (veau d'or) et ensuite ils ont entraîné Israël à les suivre."

=> Si le érev rav n'avait pas entraîné le peuple juif à faire le veau d'or, nous n'aurions pas fauté.

Le Ramban (Béchala'h 14,31) précise que l'élite d'Israël avait déjà acquis la crainte et la foi de D., mais le érev rav n'a été animé de cette crainte et de cette confiance en D. qu’après la traversée de la mer.
De plus, comme la servante, le érev rav a vu la révélation éclatant de la présence divine et a assisté au don de la Torah en entendant les 2 premiers commandements prononcés par D. lui-même.
=> Comment expliquer la chute de leur niveau, en si peu de jours, jusqu'à devenir idolâtres et entraîner le public à fauter?

Leur nature profonde n'a pas été modifié, car ils n'ont pas fait d'efforts personnels pour accéder à ce niveau qui leur a été donné "sur un plateau" par D., et à la 1ere épreuve, lorsque Moché a tardé à descendre, ils ont perdu cette confiance et ont fait le veau d'or.

=> Malgré leur prise de conscience élevée de la grandeur d'Hachem (avec tous les incroyables miracles liés à la sortie d'Egypte), ils sont demeurés comme ils l'étaient auparavant (érev rav), car leur élévation ne fut pas le fruit d'un labeur.

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-> "Voici les paroles que Moché a adressé à tout Israël" (Dévarim 1,1)

-> Celui qui donne une remontrance doit parler à chacun d'une manière qui lui est adaptée.
On ne doit pas faire un reproche adressé qui englobe tout le monde.
C'est pourquoi, lorsque Moché commença ses mots de réprimande aux Bné Israël, il démarra par le érev rav, qui les a rejoint en Egypte et qui était particulièrement entêté. Ainsi, il leur a parlé : "bamidbar" = mot qui est la combinaison de 2 mots : "bédibour mar"(d'un ton vif, critique).
Cependant, au restant du peuple, il a parlé : "bé'arava" (agréablement).
Moché a réprimandé le reste de la nation juive d'une manière gentille et agréable, afin que son message puisse entrer dans leur cœur et susciter l'engagement et le dévouement souhaités.
[Sifté Cohen]

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-> "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D." (Nitsavim 29,9)

-> Le Méam Loez commente :
Généralement, la Torah emploie le mot "omdin" pour dire "être debout", mais dans notre verset le mot "nitsavim" évoque une position stable et forte que les juifs n'avaient pas encore expérimentée jusque-là.
En effet, ils étaient retenus par le érev rav qui les avait accompagnés d'Egypte dans le désert et qui les avait incités à fauter à de nombreuses occasions.
Cependant, les diverses épidémies et punitions que D. a envoyées au cours des pérégrinations dans le désert ont éliminé les membres du érev rav.
Ainsi, à présent, Israël se trouve debout seul, puissant et digne, sans erev rav, comme le dit Moché : "Vous êtes tous debout ... chaque homme d'Israël".

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-> Le Gaon de Vilna (.אפיקי ים סנהדריו צז) écrit que la domination du erev rav, et plus spécifiquement, leur haine envers les talmidé 'hakhamim et l'aversion effrénée de toute forme de soutien pour eux, sont tous les résultats de la haine gratuite qui a causé la destruction du Temple.

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-> "Hachem parla à Moché : Va, descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte s'est corrompu" (Ki Tissa 32,7)

-> Rachi commente : c'est un reproche implicite [de Hachem] à Moché, une façon de lui dire : "Ceux qui ont provoqué la faute sont ton peuple, le érev rav égyptien que tu as accepté de ta propre initiative.

-> Le Gaon de Vilna révèle que dans chaque génération, les juifs hérétiques et réchaïm sont des descendants du érev rav, et à l'époque précédant la guéoula par le machia'h, ils vont proliférer et avoir davantage de pouvoir, ce qui va entraîner des dommages énormes pour les justes de cette génération.

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-> Le Méam Loez enseigne (Térouma 25,3-7) :
Les arbres de chittim poussaient le long du ruisseau de Chittim.
Ce ruisseau avait la particularité de stimuler la convoitise et de corrompre quiconque buvait de son eau.
Les habitants de Sodome, qui s’approvisionnaient en eau à ce ruisseau, étaient très immoraux.
A l'époque du machia'h, ce ruisseau sera totalement asséché.

Yaakov emporta quelques-uns de ces arbres [de la Terre Sainte] avec lui en Egypte pour que ses descendants les utilisent dans la construction du Michkan, et par ce mérite qu'ils affaiblissent la tentation conduisant à la débauche.

Yaakov pressentit également qu'à leur départ d'Egypte, les juifs allaient séjourner auprès du ruisseau de Chittim. Si les arbres de chittim étaient utilisés pour construire le Michkan, alors cette eau ne les conduirait pas à la tentation.

C'est pour cette raison que les seuls à avoir fauté au ruisseau de Chittim [avec les filles de Moav après la sortie d'Egypte (Bamidbar 25,1)] étaient les membres du érev rav (Chémot 12,38).
Les vrais juifs ne se rendirent pas coupables de relations interdites. Le bois de chittim qu'ils emportèrent d'Egypte pour construire le Michkan subjugua leur mauvais penchant et les protégea de la tentation.
Sans cela, les juifs n'auraient pas survécu car Hachem hait l'immoralité et punit sévèrement ceux qui s'en rendent coupables.
Il est vrai que D. s'emporta contre les juifs et les frappa d'épidémie (Bamidbar 25,4-9), [mais la raison est] parce qu'ils n'avaient pas empêché le érev rav de fauter. Seul l'héroïsme de Pin'has apaisa la colère Divine.

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-> "La populace qui était parmi eux eurent un désir… Ils dirent : “Qui nous donnera à manger de la viande" (Béaaloté'ha 11,4)

-> Il y a un proverbe populaire : "Le renégat ne se repent que pour entraîner aussi sa femme et ses enfants à tout renier!"
Le ‘Hatam Sofer dit que c’est par ce proverbe qu’il faut expliquer le verset : au début il y avait seulement la populace (le erev rav) qui avaient des désirs, mais ensuite ils ont réfléchi et se sont repentis, afin d’entraîner aussi les bnei Israël à ces désirs.
Comme "ils ont fait téchouva (vayachouvou), immédiatement «les bnei Israël ont pleuré" eux aussi.

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-> "Le peuple fut empêché d'apporter" (Vayakél 36,6)
Le Sifté Cohen (rabbénou Mordé'haï haCohen) explique : "le peuple" fait référence ici au : érev rav, qui apportaient des donations car ils se sentaient forcés de le faire, n'ayant pas d'intentions convenables, puisque pas léchem chamayim.
Lorsque Moché a entendu cela, il a demandé aux gens d'arrêter d'apporter des donations car le Michkan nécessite une véritable pureté de ceux qui sont impliqués dans sa construction.
[pour Hachem l'essentiel n'était pas l'objet amené (Il n'a besoin de rien!), mais plutôt le cœur de celui qui l'apportait!]
Immédiatement alors, les gens du érev rav ont été plus que content de pouvoir arrêter.

-> Pour le Michkan : "Tous, hommes et femmes, ce que le cœur portait à offrir pour les divers travaux que Hachem avait prescrits par l'organe de Moché, les Bné Israël en firent l’hommage spontané à Hachem" (Vayakel 35,29)
-> Pour le Veau d'or : "tout le peuple qui se dépouilla" (Ki Tissa 32,3)

=> Comment comprendre que pour le Michkan seuls ceux qui y "étaient portés par leur cœur" offrirent leurs dons, mais pour le Veau d'or c'était "tout le peuple qui se dépouilla"?

-> Le rav Yonathan Eibschutz donne l’explication suivante :
Lorsque Moché appela les Bné Israël à apporter des offrandes pour la construction du Michkan, même le Erev Rav voulut contribuer en amenant des offrandes afin d'avoir aussi une part dans sa construction. Mais les Bné Israël s'y opposèrent : "Ceux qui nous ont fait fauter au Veau d'Or n'auront pas de part dans la construction du Michkan".
Cependant le Erev Rav attendait son tour, chacun avec son or, son argent, son cuivre. Les Bné Israël manifestèrent leur mécontentement.
Un délicat s’éleva alors : pouvions-nous "perdre" le Michkan de tous les dons du Erev Rav, sous prétexte que les Bné Israël ne voulaient pas qu'ils participent? Beaucoup d'or et tous les autres matériaux allaient être perdus!
Les Bné Israël décidèrent, malgré tout que le Erev Rav ne donnerait rien. Ils combleraient eux-mêmes la perte.
Ils firent donc l'inventaire de tout ce que le Erev Rav avait l'intention de donner : la quantité d'or, d'argent, ... et ils les renvoyèrent chez eux.
Et chaque Bné Israël apporta de ses propres biens afin de compenser la perte.
C'est ce que signifie le verset : "Tous hommes et femmes" : c'est le Erev Rav!

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+ Erev rav (quelques commentaires du Ohr ha'Haïm) :

-> "Si un étranger, habite avec toi et veut célébrer la fête de Pessa'h d'Hachem, que tout mâle qui lui appartient soit circoncis, il sera alors admis à la célébrer et deviendra comme tous les gens du pays ; mais nul incirconcis n'en mangera" (Bo 12,48)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Lorsqu'un étranger résidera avec toi. De là, nous apprenons que D. a agréé la demande de Moché de recevoir des convertis venant de ce peuple [égyptien] qui s'appelle le érev rav.
Le verset : "lorsque se joindra à toi un étranger" signifie que D. a accepté la demande de Moché.

On peut aussi apprendre de là que D. fait une allusion à Moché qu'il n'était pas d'accord avec lui sur cette chose, mais malgré cela il a accepté sa demande, d'ailleurs regardez toutes les mauvaises choses et les problèmes que nous avons rencontrés dans le désert à cause d'eux.

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-> "Et voici, lorsque Pharaon a renvoyé le peuple" (Béchala'h 13,17)

-> Le Zohar nous enseigne enseigne que chaque endroit où sont mentionnés les mots "le peuple", cela fait allusion au "erev rav" (nations qui se sont mélangées au peuple d'Israël). C'est pour cela que l'on trouve que certaines fois il est écrit le peuple et certaines fois le peuple d'Israël. Tout cela prouve bien que le mot le peuple ne fait pas allusion aux enfants d'Israël mais au erev rav.

Nos Sages ont dit dans le midrach (Chemot rabba 42) que la dégradation du peuple d'Israël est due à ce peuple (Erev rav) qui s'est mélangé à eux : ce sont eux qui ont dit au peuple d'Israël "venons et retournons en Egypte".
Ce sont eux aussi qui ont dit "venons et faisons nous un dieu qui aille devant nous (le veau d'or)".
C'est la raison pour laquelle le verset dit : "et voici lorsqu'il a renvoyé le peuple" = et voici montre un langage de souffrance (tristesse) par le fait que Pharaon a renvoyé ce peuple (le érev rav) et non pas Hachem.
Car D. ne désirait faire sortir uniquement que son grand et saint peuple, son patrimoine. Mais Pharaon, lui, a décidé de renvoyer le érev rav avec eux et son intention était d'obliger les enfants d'Israël à retourner en Egypte. Ils se sont "collés" aux Bné Israël et ils ont entraîné toutes les souffrances pendant les 40 années passées dans le désert.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Et on rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui. Alors les dispositions de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard de ce peuple et ils dirent : "Qu'avons-nous fait là, d'affranchir les Israélites de nous servir!" (Béchala'h 14,5)

-> "Et on rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui" :
Il faut dire que le peuple dont on parle ici, est encore une fois, comme précédemment, le "erev rav". On a rapporté au roi d'Égypte que le peuple s'est enfui, le peuple que Pharaon a renvoyé en même temps que le peuple d'Israël (il pensait qu'ils ramèneraient le peuple d'Israël en Égypte). Et soudain, il réalisa qu'ils sont partis et qu'eux aussi ont fui l'Égypte ; c'est la raison pour laquelle le verset écrit "qu'ils ont fui d'Egypte", car les Bné Israël n'ont pas fui l'Egypte, ils sont partis à la demande de Pharaon mais le érev rav, lui, s'est enfui de Pharaon.
C'est ce que le verset écrit : Et le cœur de Pharaon s'est retourné et il a regretté d'avoir renvoyé "ce peuple" (erev rav) et non pas les Bné Israël,

-> Qu'a-t-on fait? Pourquoi les avons nous renvoyés? :
La raison de leur étonnement était que puisqu'il a libéré les Bné Israël de leur esclavage (il se trouve qu'ils n'ont plus le statut d'esclave) si c'est ainsi, le travail que les esclaves faisaient pour le Pharaon allait incomber, à ce moment-là, au peuple égyptien. Puisque le peuple (érev rav) s'est enfui qui va effectuer les travaux exigés par le roi. Lorsqu'ils ont pris conscience de cela, ils se sont mis, tout de suite, à poursuivre le peuple.

D'après ce que nous avons expliqué précédemment, que leur poursuite était en vérité afin de rattraper le "erev rav", Hachem a endurci le cœur de Pharaon et il a décidé de partir à la poursuite aussi des Bné Israël afin de les ramener en Égypte.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

Amalek & Hachem réside à l’intérieur de chaque juif

+ Hachem réside en permanence à l'intérieur de chaque juif :

-> Le midrach (Vayikra rabba 15,9) rapporte que les grecs ont décrété que chaque juif devait écrire sur les cornes de ses bœufs qu'ils n'ont aucune part dans le D. d'Israël.

Le Beit Avraham de Slonim explique que le mot "Amalek" a la même guématria que "safek" (doute).
Cela symbolise la façon dont Amalek a semé le doute dans l'esprit du peuple et l'a poussé à se poser des questions : "Hachem est-il au milieu de nous ou non?"

Il explique que le peuple juif croyait certainement qu'Hachem existait et qu'Il gouvernait et guidait le monde. Cependant, ils doutaient qu'Il soit "au milieu d'eux" ou non. Ils doutaient que Sa présence puisse être trouvée parmi des gens simples, modestes comme eux, et cela les a conduits à tomber dans le désespoir.

En vérité, nous devons tous croire qu'Hachem est avec nous, quel que soit notre niveau. Même si nous sommes impurs, Hachem est toujours avec nous, comme il est dit : "Il réside avec eux, avec toute leur impureté" (A'haré Mot 16,16).
Et puisque la Chékina est avec nous même lorsque nous sommes impurs (suite à nos fautes), nous savons que nous pouvons toujours être élevés, quel que soit le niveau de bassesse auquel nous nous trouvons.

A 'Hanoucca, les grecs voulaient que peuple juif ait de tels doutes. C'est pourquoi ils ont fait écrire aux juifs qu' "ils" n'ont aucune part dans le D. d'Israël. Ils leur ont permis de croire qu'Hachem existe, mais leur ont fait dire qu'Il n'était pas avec eux parce qu'ils n'en étaient pas dignes.
Les 'Hachmonaïm ont lutté contre cet état d'esprit et ont enseigné qu'Hachem est toujours avec chaque juif (quoiqu'il ait pu faire comme faute, même les pires).
A cette fin, ils ont instauré 8 jours de 'Hanoucca pour remercier et louer Hachem afin de renforcer notre émouna en Hachem et de reconnaître qu'Il est avec nous à tout moment.

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[c'est l'arme principale de notre yétser ara, qui constamment essaie de nous dévaloriser (moins on se sent important, moins on a d'ambition spirituelle pour nous), et surtout il essaie de nous faire croire que Hachem est loin de nous, que nous ne sommes pas important à ses yeux, ... (il éteint notre feu interne d'une relation d'amour avec papa Hachem! ) ]

L’argument de Yaakov pour ne pas être enterré en Egypte

Le Zéra Béra'h cite le Zohar qui dit que si Yaakov avait été enterré en Egypte, le peuple juif n'aurait jamais été asservi par les égyptiens.

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-> Nos Sages écrivent que la seule façon dont le peuple juif a pu résister aux puissances d'impureté qui régnaient en Égypte est que Yossef a résisté à son épreuve avec la femme de Potifar. Le peuple juif était ainsi doté de la force spirituelle nécessaire pour résister aux puissantes tentations de l'Égypte.

-> Le Zéra Shimshon rapporte ces éléments, et explique pourquoi Yaakov a été rassuré en voyant le visage de Yosssef ("Maintenant, je peux mourir, après avoir vu ton visage").
Yaakov savait que le peuple juif devait souffrir de l'esclavage en Egypte afin d'être purifié et d'être digne d'obtenir la Torah et de recevoir la terre d'Israël.
Cependant, Yaakov craignait que l'effet de la servitude n'affaiblisse la détermination du peuple juif à résister fermement aux attraits de l'Égypte.
Cependant, lorsque Yaakov Avinu vit le visage de Yosef Hatzaddik, il vit qu'il n'avait pas fauté et Yaakov fut désormais assuré que même si les juifs étaient réduits en esclavage, grâce à la résistance de Yossef à son épreuve, le peuple juif dans son ensemble serait également capable de résister aux épreuves des impuretés de l'Égypte, même affaiblis pendant l'esclavage.

C'est ce que Yaakov a dit à Yossef pour lui expliquer pourquoi il ne voulait pas être enterré en Égypte ("s'il te plaît ne m'enterre pas en Egypte" - Vayé'hi 47,30), même si les juifs n'avaient pas encore souffert. La raison en est que le travail d'esclave devait commencer et amener le peuple juif au niveau où il devait se trouver pour recevoir la Torah. Et maintenant que Yaakov Avinu vu le visage sans péché de Yossef, il n'était pas préoccupé par le fait qu'il serait spirituellement négatif pour le peuple juif d'être réduit en esclavage.

Le blocage des cœurs du peuple juif

+ Le blocage des cœurs du peuple juif :

"Et ils furent très féconds. Et Yaakov vécut (en Egypte) 17 ans" (Vayé'hi 47,27-28)

-> Rachi écrit que la raison pour laquelle il n'y a pas de séparation dans la Torah entre la fin de la paracha précédente (Vayigach) et le début de Vayé'hi, est que lorsque Yaakov est décédé, les yeux et les cœurs du peuple juif ont été bloqués par la douleur du travail égyptien depuis qu'ils ont commencé à asservir le peuple juif. C'est ce à quoi fait allusion la paracha "bloquée" (stouma) de cette semaine.

Le Zéra Shimshon demande, s'il doit y avoir une allusion au décès de Yaakov, pourquoi n'est-elle pas plus proche de la fin de la paracha, plus proche du moment où Yaakov décède réellement, plutôt qu'au début de la paracha (Vayé'hi)?

Selon le Zéra Shimshon, en réalité, ce verset n'a pas sa place ici.
Il explique que la raison pour laquelle ce verset ne se trouve pas à l'endroit où il devrait être chronologiquement est de faire allusion à l'enseignement de nos Sages (Taanit 5b) qui dit que Yaakov n'est pas mort.
En écrivant ce verset sur le nombre d'années que Yaakov a vécu en Egypte, qui fait allusion à son décès, et en ayant ensuite toute une paracha qui parle de la façon dont Yaakov a vécu en Egypte, cela fait allusion à l'enseignement de nos Sages, qui dit que de la même façon qu'après qu'il y ait eu une allusion au décès de Yaakov et qu'il ait continué à vivre, il en sera de même après son décès réel ; Yaakov continue à vivre.
[pour comprendre ce que signifie le fait que Yaakov n'est pas mort, il convient de citer l'explication suivante de rabbi Yehonasan Eibeshitz. Contrairement à d'autres personnes qui décèdent, l'âme de Yaakov reste ici-bas, près de ses enfants, pour nous protéger. D'autres personnes décédées ne restent pas dans ce monde avec nous. ]

Le Zéra Shimshon souligne également que le peuple juif n'a pas trop pleuré la mort de Yaakov, ce qui est très particulier.

Le Zera Shimshon explique cela d'une manière fascinante.
Étant donné que pleurer un tsadik qui décède repousse la souffrance, et que l'exil égyptien avait déjà été décrété, si le peuple juif avait pleuré Yaakov, il aurait repoussé le décret.
Par conséquent, il y avait un blocage dans leurs yeux qui ne leur permettait pas de pleurer et un blocage dans leurs cœurs qui ne leur permettait pas de réaliser comment ils pouvaient repousser le décret.

Avec cette interprétation, le Zéra Shimshon relit ce que Rachi (v.47,28) écrit : les yeux et les cœurs du peuple juif étaient bloqués par la douleur du travail égyptien. En d'autres termes, les yeux et les cœurs du peuple juif étaient fermés pour pleurer à propos du décret afin qu'il ne soit pas repoussé.