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"Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,12)

-> Dans la paracha Lé'h Lé'ha, Rachi dit sur le mot léha : "Pour ta satisfaction et pour ton bien".
D’après cela, il faut comprendre quel avantage pouvait trouver Moché dans la faute des explorateurs.
S’ils n’avaient pas été envoyés pour explorer le pays, les bnei Israël seraient immédiatement rentrés en terre d'Israël, et Moché aurait dû mourir comme il avait été décrété pour lui.
Comme ils ont été envoyés et que les bnei Israël ont péché en acceptant leurs paroles, ils sont restés quarante ans dans le désert.
Par conséquent la mission des explorateurs était en fin de compte « pour la satisfaction et pour le bien » de Moché.
[Mochav Zékénim]

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-> Le rav David Pinto écrit :
Ils demandent à Moché d’envoyer des explorateurs en terre d'Israël pour observer ce qui s’y passe, afin de pouvoir se préparer à la conquête. Mais Hachem n’était pas satisfait de cette mesure, et a dit à Moché : "Envoie pour toi des hommes qui parcourront le pays de Canaan".
Envoie pour toi, si c’est ton avis. Moi, Je ne te l’ordonne pas. Si tu veux, envoie-les!
Ce qui signifie : Moi, Hachem, Je sais que le pays est bon, et que les bnei Israël pourront y entrer et s’y installer sans aucun problème. Mais si vous, les bnei Israël, vous voulez envoyer des explorateurs pour examiner le pays, envoyez-les donc pour vous-mêmes. Pas pour Moi.

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-> "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

,-> Quand on envoie des gens pour remplir une mission, ce qui assure la réussite de la mission, c'est quand ces messagers s'investissent intégralement dans leur objectif.
Mais s'ils y mêlent des intérêts personnels, cela compromettra la réussite de leur mission, car ils seront orientés à trouver leurs intérêts.
Cela est en allusion dans ce verset : "Envoie pour toi des hommes" = pour que la mission réussisse il faut ''renvoyer'' les intérêts ''humains'' de l'affaire.
"Envoie", c'est à dire ''renvoie'', "des hommes", c'est-à-dire les intérêts d'hommes qui peuvent se mêler. La seule intention qu'ils doivent avoir, c'est de remplir la mission pour laquelle tu les mandates. Leur seule pensée doit être "pour toi", pour réaliser ''ta volonté''.
C'est seulement quand l'approche est pleinement désintéressée que la mission réussira à coup sûr.
[rabbi Henékh Alexander]

"Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17), cela signifie, "ne rejette pas l'entière responsabilité sur ton prochain, partage-la avec lui et repens-toi de cette faute : ceci l'incitera à faire de même.
[Sfat Émet - Kédochim 5643 ]

"Et le 8e jour, il prendra 2 moutons sans défauts" (Métsora 14,10)

-> La purification du métsora se fait en 3 étapes :
1°/ en dehors du camp, avec 2 oiseaux (v.4 à 7).
Ce n'est pas un sacrifice, il reste toujours impur, mais cela lui permet d'entrer à nouveau dans le camp des juifs, et il ne rend plus impur le contenu d'une maison par sa simple présence (mais par contact).

2°/ le Cohen doit raser tous les poils qui poussent sur le corps du métsora (Rambam - Hilkhot Toumat Tsaraat 11,1), puis il s’immergera dans l'eau.
Il résidera ensuite en dehors de sa tente pendant 7 jours, et le 7e jours il se rasera de nouveau tous les poils, se trempera dans l'eau, et ensuite il deviendra pur. (v.8 et 9).

3°/ la dernière étape = il apportera et offrira des offrandes (korbanot) (v.10 à 20)
C'est le contexte du verset ci-dessus, où le métsora a fait téchouva, et finalise la fin du processus de purification.

-> La guémara (Sotah 15a) explique que le métsora obtient l'expiation de sa faute par les plaies (négaïm) de la lèpre (tsaraat), et qu'il amène l'offrande afin de pouvoir manger ensuite de ce korban.
Rachi commente que la douleur et la honte qui ont fait souffrir le métsora, lui permettent de d'obtenir une bonne expiation.

-> Pourtant, la michna (Shékalim 5,4) rapporte que lorsqu'un métsora devait acheter l'huile et le vin pour son offrande (korban), il obtenait un reçu.
Ensuite, il présentait ce reçu au magasin qui distribuait l'huile et le vin pour le Temple, et il y recevait sa part.
Sur ce reçu du métsora, il était écrit : "choté" (fauteur), et également le nombre exact de portions d'huile requise pour ses korbanot.

=> Pourquoi était-il écrit publiquement qu'il était un fauteur, alors qu'il avait déjà obtenu l'expiation de sa faute par les plaies de lèpre? N'est-ce pas un peu difficile comme façon de procéder?

-> Le Steïpler répond en citant l'opinion de rav Eliézer (dans la guémara Yérouchalmi Yoma), qui affirme qu'une personne ne reproduit pas une faute entre 2 Yom Kippour, devra quand même avouer sa faute le Yom Kippour suivant.
Cela se base sur : "Mon péché est sans cesse devant moi" ('hatati négdi tamid - Téhilim 51,5).

Bien qu'on est fauté, qu'on se soit repenti et que Hachem nous a pardonné, le fauteur ne doit jamais oublier qu'il a commis une faute. Cette réflexion le gardera humble et lui permettra de se rappeler des bontés et de la miséricorde Divine.

De même, le métsora, même après avoir été totalement guéri, il devra regarder ce reçu annoté de : "choté" (fauteur), et de cette façon, humblement il mettra en pratique le verset : "Mon péché est sans cesse devant moi".

[Au-delà d'appréhender la valeur folle de la téchouva, on a tendance à oublier l'énorme bonté que nous fait Hachem en nous permettant aussi "facilement" (par quelques mots prononcés) de nous débarrasser des conséquences gravissime de nos fautes (ex: au lieu de mourir sur le champ (selon la justice stricte).

Au-delà de l'humilité (j'ai fauté, donc je suis pas si parfait que je me le persuade!), en se rappelant d'une faute pardonnée, on développe de l'amour et de la reconnaissance envers Hachem, et cela nous pousse à encore mieux agir (être à la hauteur de cet amour infini!).
De plus, il est normal qu'un humain tombe, et de même que D. m'a pardonné, de même il me pardonnera, ce qui doit nous pousser de l'avant, et restait le moins possible à terre dans la tristesse, d'être tombé dans une faute. ]

"Il appela Moché" (Vayikra 1,1)

-> Rachi explique que Hachem commençait toujours par appeler Moché avant même de lui adresser la Parole. Et c'est ensuite, qu'Il lui parlait. Cet appel était un signe d'affection que Hachem lui témoignait. A l'image des Anges à propos desquels il est dit : "L'un appelle l'autre", ils s'appellent mutuellement affectueusement en vue de sanctifier le Nom de Hachem.

=> On peut s'interroger sur ce commentaire. Pourquoi chaque Parole Divine devait être annoncée préalablement par un appel? Et pourquoi comparer cet appel précédent la Parole à celui des Anges?

-> Le 'Hidouché haRim explique que cet appel précédait chaque Parole pour faire une préparation. Une Parole Divine ne vient pas juste transmettre une information. Elle est adressée à l'homme pour l'impacter, le traverser et l'influencer en Bien. Elle vient pour opérer un changement en lui.
Pour avoir cet effet, cette information nécessite une préparation préalable. Car sans cette préparation, l'homme ne serait pas disposé à intérioriser l'information jusqu'à en être transformé par elle. Et c'est ici que se situe le rapprochement avec les Anges. Nos Sages enseignent qu'au moment du don de la Thora, les Hébreux ont déclaré : "Nous ferons et nous écouterons".
A ce moment, nos Sages enseignent qu'une voix céleste a proclamé : "Qui a révélé ce secret à Mes Enfants, ce secret que les Anges utilisent?!". L'Ange est un être qui n'existe que pour accomplir la Parole de Hachem. Et son secret, consiste en ces paroles : "Nous ferons et nous écouterons". En effet, cette déclaration exprime deux notions.
D'une part : la notion d'un effacement face à Hachem. L'Ange ne cherche pas à comprendre le bien fondé, le sens et la raison d'être de cette Parole. Même s'il ne comprend pas, qu'il ne sait pas pourquoi Hachem lui demande de faire telle mission, il reste tout de même prêt à s'exécuter.
Et d'autre part : la notion d'un signe d'empressement et de courage. Même si ce que Hachem lui demande est difficile, que cette mission implique des efforts, le faisant sortir de sa zone de confort, il sera prêt à tous les sacrifices.

"L'appel qui précède la Parole Divine fait écho à l'appel des Anges". Car avant de transmettre Sa Parole, Hachem appelle l'homme pour le préparer à recevoir Sa Parole, en passant par cette même anticipation qui fait le propre des Anges.
Lorsqu'un juif étudie un passage de Torah, qu' il s'apprête à recevoir la Parole Divine, il doit se placer dans cet état d'esprit, au préalable.
D'une part, il doit accepter de faire confiance à ce qu'il étudie, même s'il ne se retrouve pas dans cet enseignement. Accepter la Parole étudiée parce qu'elle reflète la Parole Divine, même s'il ne la comprend pas, et ne s'identifie pas encore à elle.
D'autre part, il doit se préparer à pouvoir investir des efforts pour s'y conformer. Toute parole de Thora, pour remplir son rôle d'élever l'homme et l'améliorer, doit être préparée dans cet état d'esprit.
C'est cet ''appel des Anges'' qui est évoqué dans ce verset, que l'homme doit tâcher d'intégrer. Cela permettra à cette parole de le transformer et le sanctifier.

La 3e plaie : les poux

+ La 3e plaie : les poux

-> Toute chose qui contenait une forme de terre devenait infectée par les poux.
C'est ainsi que le sol en terre cuite dans les maisons des égyptiens en était recouvert, rendant impossible le fait d'y marcher.

Chacune des maisons se ressemblait, car étant toute recouverte entièrement de poux.
[Béer Mayim 'Haïm - Vaéra]

-> A chaque pas qu'une personne faisait, son pied s'enfonçait profondément dans un lit de poux d'une profondeur de soit 60 cm ; soit 1,2 mètre ; ou bien soit 3 mètres.
[Séfer haYachar - Tsyoni]

-> Toute la surface de la terre d'Egypte était couverte de poux et avait une profondeur de 2 coudées. (midrach Chémot rabba 11,7 avec Eitz Yossef).
Selon le calcul de conversion de rav Moché Feinstein, cela signifie que la multitude de poux avait une profondeur de 1,08m (Igrot Moché - Ora'h 'Haïm 136).

-> Chaque égyptien avait sur lui un poids de poux allant de 15kg (selon le Roakéa'h) à 24 kg (selon le Sodi Razia).

-> Il y avait 14 sortes différentes de poux.
[Tana déBé Eliyahou - 7]

-> Les poux avaient une taille allant de celle d'un œuf de poule, à celle d'un œuf d'oie (soit 8cm de haut et 6cm de large en moyenne).
[Yalkout Chimoni - Chémot 7:182]

-> Hachem a jeté des lances aux égyptiens, il s'agit les poux [qui les piquaient comme des lances].
[midrach Tan'houma - Bo]

-> Les poux plantaient leurs pattes dans la chair des égyptiens, et suçaient leur sang, leur infligeant d'effroyables douleurs.
[midrach haGadol]

-> Dès qu'on essayait d'enlever des poux d'une personne ou d'une bête, il en arrivait immédiatement encore davantage sur cette zone.

-> Les blessures et les morsures qui couvraient le corps des égyptiens étaient douloureuses au toucher.
[Haggada du Ktav Sofer]
Ils avaient des démangeaisons sur tout le corps, ne sachant pas par où commencer à se gratter.

-> Ils se grattaient si fort contre les murs que cela leur arrachait la peau.
[Midrash Hagadol 8,12]

-> Ils en perdaient beaucoup de sang, et les innombrables blessures et cicatrices changeaient leur apparence physique.
Certains devenaient aveugles suite à la détresse que subissaient leurs yeux en permanence.

-> Les poux dans la nourriture faisaient vomir les égyptiens, les affamant et les rendant malades.
[midrach bé'Hiddouch]

-> Le bétail a aussi souffert de cette invasion, comme piqué par d’innombrables aiguilles, produisant alors un vacarme cacophonique.
[michna Rabbénou Eliézer - 19]

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-> Cette plaie était accompagnée par une invasion de vers, de moustiques [Gaon de Vilna], et de puces [Rachbam - Vaéra 8,11].

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-> Bien que les sorciers égyptiens soient des experts mondiaux dans la création de remèdes et de méthodes magiques, ils ne pouvaient rien faire pour se soulager de cette plaie. Les poux les attaquaient constamment (Malbim - Vaéra 8,14).
Même si un égyptien sautait dans la mer, les poux le suivaient sans relâche et attaquaient leur corps (Baal HaTourim - Vaéra 8,14).

-> Les sorciers égyptiens avaient réussi à reproduire les 2 plaies précédentes, mais pas celle des poux, car :
1°/ ils n'ont de pouvoir que sur ce qui a une taille supérieure à celle d'un grain d'orge (guémara Sanhédrin 67).
Bien que les poux en étaient beaucoup plus grand durant la plaie, ce n'est pas le cas en temps normal, où ils sont plus petits qu'un grain d'orge.

2°/ la magie ne peut se faire que lorsque l'on est sur un sol solide, ce qui était alors impossible puisqu'un lit de poux le recouvrait (d'une épaisseur de 60cm à 3m!).
[le Shach]

-> Les sorciers avaient deux problèmes : le premier était leur capacité à invoquer des démons pour qu'ils accomplissent leur volonté, le second concernait leurs propres capacités de magie noire. Initialement, les sorciers ont cherché à conjurer des démons pour reproduire les poux, mais les démons ne sont capables d'influencer que quelque chose où l'impureté de la mort peut reposer, quelque chose de la taille d'un grain d'orge (voir Michna Ohalot 2:3).
Dans le même ordre d'idées, un pou est trop petit pour être contrôlé par les forces démoniaques (guémara Sanhédrin 67b).
Bien que le midrach rapporte que le plus petit des poux avait la taille d'un œuf de poule, les démons ne pouvaient néanmoins pas contrôler les poux, car, comme le note la 'Hida (Dvach Léfi 20), l'espèce des poux dans son ensemble est très petite, et ce n'est qu'un miracle qui les a fait grossir.
C'est pourquoi les sorciers n'ont pas pu créer des poux à l'aide de démons. Cependant, pourquoi ont-ils été incapables d'utiliser leurs propres pouvoirs de magie noire et de tromperie pour créer les poux?
Le midrach Sechel Tov (Vaéra 8,14) répond qu'étant donné que les poux avaient une profondeur de 2 coudées sur toute la terre, les sorciers, qui avaient besoin que leurs pieds reposent sur un sol solide pour que leur magie fonctionne, n'étaient pas en mesure de poser leurs pieds sur le sol, ne serait-ce qu'un instant ; ils étaient donc incapables de lancer des sorts pour accomplir leur magie.

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-> Les sorciers dire à Pharaon : "C'est là le doigt de D." (Vaéra 8,15)

Le Méam Loez commente :
Les sorciers s'écrièrent : "Il ne s'agit pas de simple sorcellerie! C'est là le doigt de D.! Aucun être humain ne peut faire de pareilles choses!"
[...]
"C'est le doigt de D." = le mot hébreu signifiant doigt : "etsba" (אֶצְבַּע) est l'acrostiche des mots : ein tsarikh bédika aod (il n'est point besoin de vérification ultérieure [à tel point qu'il est évident que seul D. peut agir ainsi!]).

-> En déclarant que cette plaie était le "doigt de D.", les sorciers reconnaissaient que la plaie n'était qu'une fraction de la destruction qui pourrait leur être infligée si Pharaon continuait à asservir le peuple juif. C'est ce que suggère l'utilisation du mot "doigt" par opposition à "main", ce qui implique que seule une petite partie de la puissance d'Hachem a été utilisée pour produire cette plaie. (midrach Sechel Tov - Vaéra 8,15)
En effet, les égyptiens ont fini par voir la "main" d'Hachem et ont été détruits par elle, comme il est dit : "Israël vit la grande main qu'Hachem avait utilisée sur les égyptiens" (Béchala'h 14,31).
C'est précisément ce que craignaient les sorciers, qui tentèrent en vain de transmettre ce message à Pharaon. Son cœur s'est endurci jusqu'à la fin. [midrach Aggaddah 8,15]

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-> Le Ohr ha'Haim haKadoch (Vaéra 6,6) explique qu'après la plaie du sang, la tyrannie a cessé pour le peuple juif. Les maîtres d'esclaves ne les poursuivaient pas, mais en raison de leur mentalité d'esclave et de leur peur générale de leurs oppresseurs, ils allaient quand même travailler, bien que sans le lourd joug de la servitude autour du cou.
Tossefot (Roch Hachana 11a) nous raconte que la première plaie est arrivée en Nissan ; cependant, ce n’est qu’à Roch Hachana que leur travail pour les égyptiens cessa complètement.
Le Séfer Chi'hat Léket (géuoula 7) écrit que lorsque Hachem a provoqué la plaie des poux sur les égyptiens, les sorciers et les nécromanciens ont finalement conclu que c'était l'œuvre du D. Tout-Puissant, à ce moment-là, tous les prétextes ont disparu et le peuple juif, bien que toujours piégé en Égypte, est devenu libre de tout travail.

-> En raison de leur nouvelle richesse et de leur statut de "peuple protégé", les égyptiens commencèrent à tenir le peuple juif en haute estime.
Parce que les juifs étaient désormais traités avec le plus grand respect, beaucoup d’entre eux recherchaient une vie confortable parmi les égyptiens au lieu d’une vie au service d’Hachem.
[midrach Chémot rabba 14,3]

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-> Selon le Arizal (Séfer haLikoutim - Vaéra), le mot "poux" (kinim - כנים) a une guématria de 120, comme le nombre de combinaisons possibles des 5 lettre du Nom divin אלהים.
Alors les sorciers égyptiens reconnurent que cette plaie était l'œuvre de D. (אלהים).

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-> Les sorciers de Pharaon ont essayé de créer des poux (léotsi un akinim - Vaéra 8,14), mais ils n'y sont pas parvenus.
Le Malbim traduit ces mots : "léotsi ét akinim" (לְהוֹצִיא אֶת הַכִּנִּים) par : enlever les poux.
En d'autres termes, les sorciers ont essayé d'enlever les poux des gens et des animaux en leur appliquant de la pommade conventionnelle, ... conçue pour retirer les poux, mais ils n'ont pas réussi.

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont essayé d'anéantir les juifs, qui sont comparés à la poussière de la terre.
Avec justesse, Hachem les a puni en la convertissant en poux.
[Yalkout Chimoni]

-> Hachem a frappé les égyptiens, qui ont refusé de reconnaître son existence.
Avec les poux, une plaie qu'ils ne pouvaient pas retirer de leur corps, ils étaient obligés de reconnaître l'existence de D.
[midrach rabba]

-> Les juifs étaient forcés de travailler toute la journée et la nuit, avec aucune pause pour pouvoir se laver et se nettoyer, ou bien se changer de leurs habits sales et poussiéreux.
Les égyptiens espéraient qu'ainsi leurs esclaves juifs deviennent infectés par les poux, et c'est ce qui arriva aux égyptiens.
[Baal haTourim]

-> Les égyptiens ont utilisé toutes leurs forces en magie afin d'empêcher les juifs de s'échapper d'Egypte.
La plaie des poux est la 1ere que les magiciens ne pouvaient pas reproduire.

-> Les juifs en tant qu'esclaves devaient travailler des matériaux en terre cuite, du mortier, de la brique, balayer les rues poussiéreuses d'Egypte, ...
Ainsi, Hachem les a puni par une plaie venant de la même origine.

-> Les égyptiens oppressaient les juifs en les forçant à peiner et à respirer difficilement.
De même, la plaie entraîna une respiration difficile et une forte fièvre.
[Kli Yakar - Vaéra]

-> Ils obligeaient les juifs à balayer les maisons, les cours, les champs et les rues. D. transforma donc toute la poussière d’Egypte en vermine.
[Eliaou Rabba 7]

En guise de représailles pour avoir forcé le peuple juif à nettoyer chaque grain de poussière de ses cours et de ses marchés, Hachem a exaucé le souhait des égyptiens de ne pas voir de poussière en transformant chaque particule de poussière en un pou. [midrach Chémot rabba 11,7]

-> Les égyptiens obligeaient les juifs à nettoyer leurs vêtements coûteux des poux.

-> Puisque les égyptiens, ont empêché les juifs d'accomplir les mitsvot de Hachem, la plaie des poux les a empêché de faire leurs tâches quotidiennes.
[Shach]

-> Avec cette plaie, les coudes des égyptiens devinrent soudainement raides de sorte que lorsqu'ils étaient piqués par les poux, ils ne pouvaient pas se gratter.
C'était là leur punition pour avoir tant pressé les juifs à travailler que ceux-ci n'avaient même pas la possibilité de soulager leurs démangeaisons.
Excédés par les insectes, les égyptiens se frottaient contre les arbres et les murs pour apaiser leurs démangeaisons. Le soulagement espéré ne vint pas, même après que les égyptiens se furent déchiré la peau et eurent saigné abondamment.
[Méam Loez - Vaéra 8,14]

La 2e plaie : les grenouilles

+ La 2e plaie : les grenouilles

-> La guémara (Sanhédrin 67) présente différentes opinions sur l'arrivée des grenouilles.
Selon Rabbi Akiva une seule grenouille énorme est venue du fleuve, et d'elle de nombreuses autres en ont été créées.
Selon Rabbi El'azar ben Azaria, cette grenouille énorme criait et coassait si fort, qu'elle en a appelé toutes les autres grenouilles du monde.
[Le Sifté Cohen explique chaque espèce dans le monde a un ange gardien qui veille sur elle. L'ange gardien des grenouilles se mit à crier, si bien que les grenouilles se rassemblèrent des confins de la terre.]

[selon l'opinion où il y avait au début de la plaie qu'une seule grenouille qui est sortie du Nil (midrach Tan'houma 14), cette grenouille était femelle, comme cela est mis en évidence par l'emploi du féminin : "vata'al atséfardéa" (Vaéra 8,2). (Rabbénou Shmouël miRoussia). ]

-> Beaucoup d'égyptiens tentèrent de tuer les grenouilles en les frappant ou en les écrasant. Mais dès qu'une grenouille était frappée, elle éclatait et une dizaine de nouvelles grenouilles jaillissaient de son ventre.
Combattre les grenouilles ne servait qu'à en accroître le nombre.
[l'idée est que la colère plutôt que de solutionner un problème, ne va faire que le compliquer. Il ne peut résulter que des pertes à notre colère!
En ce sens, les égyptiens étaient tellement en colère que la grenouille énorme (avis de rabbi Akiva) est devenue une multitude de grenouilles recouvrant l'ensemble de l'Egypte!]
[Méam Loez - Vaéra 8,2]

-> "La grenouille monta et couvrit le pays d'Égypte" (Vaéra 8,2).
Selon Rabbi Akiva une seule grenouille est sortie du Nil, et que chaque fois que cette grenouille était frappée par un égyptien, elle crachait des essaims de grenouilles qui se répandaient dans tout le pays (midrach Tan'houma Vaéra 14).

Plus précisément, le Zohar (2:30a) dit qu'à chaque coup, 600 nouvelles grenouilles en étaient libérées.

Si tel était le cas, pourquoi les Égyptiens ne se sont-ils pas simplement abstenus de frapper la grenouille, s'épargnant ainsi la multitude de grenouilles qui en découlaient?
La réponse, écrit le Steipler (Birkat Perets), est que lorsqu'une personne est en colère, elle ne s'arrête pas pour considérer les conséquences malgré la destruction évidente qu'elle se cause à elle-même et à ceux qui l'entourent. Ainsi, dans ce cas, les égyptiens ont frappé la grenouille sous l'effet de la colère, qu'il en est ressorti encore davantage de grenouilles, alors ils sont devenus encore plus en colère, et cela s'est reproduit jusqu'à ce que toute la terre d'Egypte soit recouverte de grenouilles.
La colère est destructive et il est extrêmement important de s'arrêter pour réfléchir aux conséquences avant d'agir.

-> Le Oznaïm laTorah dit que Hachem dans sa grande compassion donne à chacun le temps et l'opportunité de faire téchouva.
Ainsi, si les égyptiens s'étaient repentis, alors D. aurait fait retourné l'unique grande grenouille dans le fleuve, et la plaie aurait été alors terminée.

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, ce n'était pas réellement des grenouilles, mais des crocodiles capables d'avaler plusieurs personnes en une seule fois.

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+ Les grenouilles ont parlé aux pierres :

-> "Le fleuve pullulera de grenouilles, elles monteront et viendront dans ton palais, dans ta chambre à coucher ... dans tes fours et dans tes pétrins" (Vaéra 7,28)

-> Le midrach (Chémot rabba 10,3) affirme que pendant la plaie de grenouilles, si un mur était fait de pierres de marbre et que les grenouilles ne pouvaient pas passer à travers, les grenouilles disaient au marbre de se fendre pour qu'elles puissent aller faire la volonté d'Hachem.

Le Beit Avraham de Slonim (Yalkout Si'hot Kodech), cite son père le Divré Shmouel, comme ayant dit : "Un juif doit dire à son cœur [de pierre] de s'ouvrir pour lui permettre d'accomplir la volonté d'Hachem. Si l'on ne fait pas cela, on est pire que les grenouilles qui ont dit cela aux [pierres en] marbre afin qu'elles puissent réaliser la volonté d'Hachem."

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-> Si un égyptien buvait un verre d'eau, les dernières gouttes d'eau se transformaient en grenouilles, sans qu'il s'en rende compte sur le moment. [l'eau devenait grenouille dans son ventre]
Au-delà du bruit à rendre fou, elles mordaient et rongeaient les égyptiens.
[Chémot rabba]

-> Les gouttes de sueur des égyptiens se transformaient en grenouille dès leur sortie des glandes.
[Séfer haYacha]

-> Contrairement aux grenouilles ordinaires, celles qui ont envahi l'Egypte durant cette plaie avait le pouvoir de parler.
Elles torturaient les égyptiens en proclamant : "Notre seul objectif sur cette terre est de te torturer, comme punition pour tes fautes [l'oppression des juifs]!"
[le Shach]

-> Dans un soucis de protection, le palais de Pharaon était entouré de murs en marbre épais et solides.
Lorsque les grenouilles sont arrivées devant ces murs, elles ont dit :
"Hachem, le tout puissant nous a envoyé ici. Nous souhaitons sacrifier notre vie pour Lui. Nous sommes prêtes à mourir dans le feu et l'eau pour D., et ainsi, notre nom sera sanctifié."
Le marbre a respecté ces paroles, et il s'est ouvert, laissant les grenouilles entrer.
[le Malbim]

-> Pharaon était affalé sur le sol, souffrant d'une intense douleur, il était alors témoin d'une discussion entre une grenouille dans son estomac avec une autre dans un de ses serviteurs.
L'une s'interrogeant sur le moment de leur sortie, l'autre lui répondant : "Lorsque ben Amran [le fils de Amran : Moché] va prier Hachem de nous libérer".
[midrach haGadol 7,27]

-> Au cours de cette plaie, Pharaon fut puni de façon particulière .
Longtemps auparavant, un Pharaon précédent avait enlevé Sarah et s'était épris d'elle (Béréchit 12,15).
Lorsqu'il dut la laisser partir sans la toucher, il fit réaliser un mannequin identique à elle. Pharaon gardait ce mannequin dans sa chambre et le prenait souvent dans son lit.
Lorsque ce Pharaon mourut, ses successeurs utilisèrent de la même façon ce beau mannequin. Pharaon fut puni de cela en ce que sa chambre à coucher et son lit furent emplis de grenouilles.

Lorsque survint la plaie de sang, la Torah dit : "Pharaon fit demi-tour et s'en fut dans son appartement, et ne prêta pas non plus attention à cela" (Chémot 7,23) = Il se rendit dans sa chambre à coucher et s'amusa avec ce mannequin jusqu'à en oublier tous ses soucis.
Toutefois à présent, les grenouilles entrèrent dans la chambre de Pharaon et l'empêchèrent de s'amuser avec son mannequin.
[Zohar - rapporté par le Méam Loez (Chémot 8,2)]

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-> Les grenouilles ont recouvert l'intégralité de la terre d'Egypte, d'un tapis vert coassant.
Il était impossible de faire un pas sans marcher sur une grenouille.
[Rabbénou Efraïm]

-> Si une grenouille rencontrait un juif, elle s'enfuyait, mais si c'était un égyptien, même de loin (même dans les souterrains), elle l'attaquait immédiatement.
[midrach rabba Nasso 89]

-> Beaucoup d'égyptiens essayaient de tuer les grenouilles.
A chaque fois qu'une grenouille était frappée, il en sortait d'elle : 12 ou 15 parties différentes, dont chacune se transformait en une nouvelle grenouille.
Les grenouilles rentraient alors avec colère dans le corps de l'égyptien qui l'avait frappé, lui mordant ses organes internes.
Grandement effrayés, ils arrêtaient d'essayer de les tuer.
[le Zohar]

-> Les gens devenaient mortellement malade des grenouilles les mordant à l'intérieur et consommant leur intestin.
Parfois les grenouilles mourraient à l'intérieur, produisant une odeur nauséabonde émise depuis leur système digestif.
Beaucoup d'égyptiens étaient agités et n'arrivaient pas à dormir , écoutant le bruit continu du coassement venant de leur corps.
Les nerfs étaient à vifs et les journées étaient passées en larmes et en lamentation.
[Léka'h Tov]

-> Les grenouilles castraient les égyptiens.
[midrach Chémot rabba 10,4]

-> Un égyptien ne pouvait pas entendre son ami lui parler, en raison du bruit des grenouilles, et ce même s'il lui criait dans les oreilles.
Beaucoup de femmes et d'enfants sont morts.
Les hommes forts, ont perdu toutes forces, étalés sur le sol jusqu'à ce que la plaie cesse.
[le Zohar]

-> Le midrach (Chémot rabba 10,6) explique que le croassement incessant et le bruit assourdissant étaient encore pires que les nuées de grenouilles qui pénétraient dans toutes les fissures des maisons égyptiennes.
Plus précisément, les grenouilles entraient dans le corps des égyptiens et continuaient à coasser de l'intérieur, assourdissant les égyptiens et ne leur laissant aucun moyen de s'échapper.

En fait, le Sifté 'Hakhamim apprend du verset que Moché "cria Hachem concernant les grenouilles" (vayist'ak - Vaéra 8,8), à la différence des autres plaies où simplement il "sollicita Hachem" (Vayéétar - Vaéra 8,26 ; Bo 10,18). En effet, le bruit des grenouilles était si fort que crier à Hachem était le seul moyen d'obtenir des résultats.

Le Zohar (2:30a) explique que le fait de crier vers Hachem était le seul moyen pour Moché d'entendre sa propre prière, comme l'exige la Halakha (Vaéra 6,8 avec Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 101:2).
Le Zohar explique que le bruit perçant des coassements continuait inlassablement jour et nuit, et était si fort que les égyptiens ne pouvaient pas tenir une conversation les uns avec les autres.

-> Le Ohr ha'Haim haKadoch (Vaéra 8,4) se concentre sur les mots que Pharaon a utilisés pour supplier Moché de mettre fin à la plaie des grenouilles. Il dit : "Implore Hachem qu'Il éloigne les grenouilles de moi et de mon peuple". Le Ohr ha'Haim explique que cette demande devait être prise au pied de la lettre, que Moché devait prier Hachem d'enlever les grenouilles qui se trouvaient en lui et dans le reste de la population. (les grenouilles étant dans les égyptiens, les tapant et faisant un bruit insupportable, au point qu'à chaque instant ils pensaient qu'ils allaient en mourir)

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-> Les grenouilles se hâtaient de se jeter dans les fours, y laissant leur vie pour le nom de D.
Lorsqu'elles y brûlaient dans le feu, elles chantaient des chants de louanges à Hachem, le remerciant de cette opportunité de sacrifier leur vie pour Son nom.
Lorsque Pharaon a entendu cela, il en a été dégoûté, se dépêchant de demander à Moché de mettre un terme à la plaie.
[Maor vaChéméch - Vaéra]

-> Selon le midrach (Téhilim 28), à la fin de cette plaie, toutes les grenouilles moururent, dans les maisons, dans les champs, dans les cours.
Cependant, celles qui avaient donné leurs vies en entrant vivantes dans les fours afin d’élever le Nom de D., sortirent vivantes des fours et rentrèrent dans le Nil.

-> Lorsque les grenouilles sautaient dans un four brûlant, elles explosaient en des centaines de minuscules grenouilles.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez (Chémot 8,2)]

-> Les grenouilles mortes en cuisant dans le pain, revenaient à la vie dans le ventre des égyptiens lorsqu'ils les mangeait. Elles criaient, coassaient si fort qu'ils en tombaient malades [elles tapaient également le ventre des égyptiens], et souvent ils en mourraient dans d'affreuses souffrances.
[Shékhel Tov]

-> La guémara (Pessa’him 53b) nous enseigne que ‘Hanania, Michaël et Azaria sont allés de bon cœur dans la fournaise, en prenant exemple sur le comportement des grenouilles qui se sont précipitées de bon cœur dans les fours.

-> Selon le ‘Hatam Sofer, cela est mis en avant dans le Pérek Chira, où chaque composant de la création émet une louange à D.
Les grenouilles chantent : Barou’h chèm kévod mal’houto ("béni soit le Nom dont la gloire du royaume est à jamais").

-> [Moché va avertir Pharaon:] "Les grenouilles viendront dans ta maison, et dans ta chambre à coucher, et sur ton lit, et dans la maison de tes serviteurs, et sur ton peuple, et dans tes fours et dans tes pétrins" (Vaéra 7,28)
Le mot : "dans tes pétrins" (ouvémich'aroté'ha - וּבְמִשְׁאֲרוֹתֶיךָ) a la particularité d'être le plus long de toute la Torah avec 10 lettres. Leur attitude singulière est mise en avant par ce fait remarquable.

-> Le bruit d’une grenouille ressemble à une répétition de : "Quoi? Quoi? Quoi? …"
Qu’est-ce que D. attend de moi?
A chaque instant, il faut être prêt à sacrifier toute force s’opposant au fait d’agir en conformité avec l’opinion de nos Sages, à la loi juive, …

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-> Le mot : "tséfardéa" (grenouille) est mentionné 10 fois dans la Torah,
Selon nos Sages, cette plaie était plus douloureuse que toutes les 10 plaies réunies.

-> Les grenouilles ont aidé à régler une veille querelle territoriale entre l'Egypte et Kouch, un pays voisin : la présence des grenouilles, qui ne s'écartent pas d'un pouce hors des frontières de l'Egypte, forme une ligne de démarcation irréfutable entre ces 2 pays.
Malgré les efforts des sorciers, les grenouilles ne sont restées que sur le sol égyptien.
[Chémot rabba 10,2]

-> Les sorciers égyptiens furent eux aussi capables de produire des grenouilles en maîtrisant des démons.
Ils pensèrent que Moché avait lui aussi fait venir les grenouilles par la sorcellerie.
[Méam Loez - Vaéra 8,3]

-> A la fin de la plaie, lorsque Moché et Aharon sont allés dans le désert prier D., les magiciens égyptiens ont entendu la voix de Moché, d'une façon si forte et percutante qu'elle en recouvrait le coassement des grenouilles.
[Rabbénou Efraïm]

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-> Bien que les sorciers aient été capables de créer des grenouilles, celles-ci n'étaient rien de plus que des manifestations magiques, mais pas de véritables créatures.
Le Sforno (Vaéra 8,3) explique donc que ces grenouilles magiques ne pouvaient pas engendrer de descendance, contrairement à celles qu'Hachem avait apportées. Il démontre ainsi les limites des pouvoirs des égyptiens et la réalité de ceux d'Hachem.
De plus, selon le Ibn Ezra (Vaéra 8,3) les magiciens étaient incapables d'enlever leurs grenouilles une fois qu'elles avaient été créées. Ainsi, lorsque Pharaon s'est rendu compte que ses sorciers aggravaient la plaie sans même pouvoir les éliminer, il a demandé à Moché et Aharon d'éliminer toutes les grenouilles, y compris celles que ses propres magiciens avaient créées.

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+ Concrètement combien de kilogrammes de grenouilles par égyptien est-il resté à la fin de la plaie?

-> Selon le midrach rabba, à la fin plaie, chaque égyptien a collecté pour 4 tas de grenouilles dans sa maison et dans sa cour.

Le Baal haTourim n'est pas d'accord, et pense que chaque égyptien en avait pour 10 tas, ayant chacun 6,1 mètres de haut et pesant chacun 857 kg.

=> Ainsi, en totalité, chacun des égyptiens a amassé 8,57 tonnes de grenouilles (soit 8 570kg!!).

-> Le midrach (Chémot rabba 10,6) rapporte qu'il y avait tellement de grenouilles mortes en Egypte qu'il y avait 4 énormes piles de carcasses pour chaque égyptien. De plus, la puanteur insupportable de ces carcasses en décomposition remplissait toute la terre.

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-> "Il dit : Demain" (Vaéra 8,6)

=> Quand Moché demanda à Pharaon quand voulait-il que les grenouilles disparaissent, il répondit : "Demain". Mais pourquoi ne demanda-t-il pas qu'elles disparaissent le jour même? Pourquoi accepta-t-il de beaucoup souffrir encore un jour de plus?

En fait, quand Moché demanda à Pharaon quand voulait-il que les grenouilles partent, Pharaon pensa que s'il posait cette question, c'est que Moché était sûr qu'il lui répondrait : "Pour aujourd'hui!" Car à l'évidence, il ne voudra pas souffrir encore plus.
Et Pharaon, qui pensait que Moché réalisait les plaies par sorcellerie, en déduisit que Moché savait que l'effet de sa sorcellerie devait s'arrêter de soi-même ce jour même, et il voulait lui faire croire qu'il sait arrêter la plaie selon sa volonté, pour l'impressionner.
Ainsi, pour piéger Moché et montrer que tout n'est que sorcellerie, il demanda justement que la plaie cesse le lendemain. Pharaon était tellement pervers qu'il fut prêt à souffrir atrocement encore un jour, juste pour montrer que Moché était un sorcier.
[selon le Ramban]

-> Le Mochav Zékénim enseigne :
Pharaon était tellement gêné de montrer qu'il était dans un état de très grande détresse à cause de la plaie des grenouilles, qu'il a préféré demander à Moché de prier pour la retirer "demain", impliquant [par orgueil] que la plaie n'était pas si embêtante que cela.

-> Le Tossefot haShalim explique :
Pharaon espérait que ses sorciers puissent trouver un moyen de retirer les grenouilles pendant cette journée, et il a donc demandé à Moché de ne prier que le jour suivant.

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+ Le chant des grenouilles :

-> "Moché cria à Hachem en raison des grenouilles qu'il avait envoyées à Pharaon" (Vaéra 8,8)

-> Le séfer Tséma'h David se demande pourquoi le mot "vayits'ak" (il cria - וַיִּצְעַק) n'est utilisé qu'à propos de cette plaie. Il note également que le mot "al dévar" (en raison de - עַל דְּבַר) semble inutile.

Il répond en citant le midrach (Yalkout Chimoni Téhilim - remez 889) qui dit que les grenouilles chantent beaucoup de chira (chant) à Hachem, même plus que le David.
La Guemara (Pessa'him 53b) dit que les grenouilles ont sacrifié leur vie pour accomplir leur mission en sautant dans les fours ardents. 'Hananya, Michaël et Azaria ont appris d'elles qu'ils devaient eux aussi sacrifier leur vie pour Hachem.
Il est certain que les grenouilles ont chanté une chira lorsqu'elles ont accompli cette grande mitsva (en réalisant la plaie, avec le kidouch Hachem qui en découle). C'est pourquoi Moché était réticent à l'idée de mettre fin à cette plaie et d'arrêter la chira à Hachem des grenouilles.
Lorsqu'il dut y mettre fin, il pria avec "tsé'aka", ce qui signifie une prière dite dans le cœur, et non à haute voix (voir Zohar Chémot 20a). Il ne voulait pas prier ouvertement pour arrêter leur chira, il a donc prié silencieusement, dans son cœur.

La raison pour laquelle il a en fait prié pour mettre fin à la plaie était "en raison des grenouilles qu'il avait envoyées à Pharaon". Les grenouilles qui se trouvaient dans l'estomac des égyptiens disaient également une chira. Mais comme elles se trouvaient dans un endroit impur, il n'était pas respectueux de leur part de louer Hachem. Moché avait donc une raison d'arrêter la plaie.

-> Le Tséma'h David explique également ce verset comme signifiant que Moché a prié pour que Pharaon dise une chira à la place des grenouilles, car ce serait un Kiddouch Hachem encore plus grand.
Par conséquent, le verset dit qu'il a prié "en raison des grenouilles qu'il avait envoyées à Pharaon".

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+ Mesure pour mesure :

-> Hachem a dit : "Laissons les grenouilles, qui grandissent dans l'eau, venir et tourmenter les égyptiens, qui voulaient détruire la nation qui était destinée à recevoir la Torah, qui est comparée à l'eau"
[midrach Yélamdénou]

-> Pharaon dit : "Qui est Hachem pour que j'écoute Sa voix?" (Chémot 5,2).
Par conséquence, Hachem a accablé les égyptiens par les grenouilles, qui ont sanctifié le nom divin (par opposition à l'attitude de Pharaon), en faisant un énorme sacrifice personnel (ex : se jeter dans les fours allumés afin de faire la volonté de D.).
[Kli Yakar]

-> Pharaon disait : "Mon fleuve est à moi, c'est moi qui me le suis fait!" (Yé'hezkiel 29,3).
Le midrach rabba enseigne que Hachem dit à Pharaon : "Je vais te monter si le fleuve est à Moi ou à toi, car mes plaies vont le frapper, et à Mon décret il va produire des grenouilles.
Ce que j'ai décrété sur l'eau, le fleuve le fera."

Le Sforno commente que les grenouilles ont montré au monde entier à quel point D. dirige le monde.
Elles sont arrivées et parties au moment voulu par D., toutes les autres créatures du fleuve sont mortes sauf elles (lors de la plaie du sang), elles ont changé leur caractère naturel en attaquant uniquement les égyptiens (alors que normalement elles ont peur et se cachent des êtres humains!), elles avaient la capacité de parler, ...

-> Les égyptiens qui s’élevaient tels des dieux au-dessus de leurs esclaves, apprirent ainsi que même l’un des plus petits animaux au monde, si craintif habituellement, avait perdu tout respect et toute peur à leur égard.
[Rav Shimshon Raphaël Hirsh]

-> L'odeur répugnante des grenouilles mortes dégoûtait les égyptiens, de la même façon qu'ils ont montré ouvertement leur dégoût envers les juifs et leur D.
[midrach Yélamdénou]

-> Les grenouilles ont été envoyées en Egypte, car les égyptiens avaient l'habitude de forcer les juifs à manger des insectes effrayants.
[midrach Tan'houma Vaéra 14]

-> Les juifs ont crié et hurlé sans les lourds fardeaux que les égyptiens leur imposaient.
Les égyptiens criaient très tôt le matin afin de réveiller les juifs.
Maintenant, c'était au tour des grenouilles d'hurler et de les faire hurler.
[Léka'h Tov]

-> Les grenouilles hurlaient sur les égyptiens, de même que les contremaîtres égyptiens avaient l'habitude d'hurler leurs ordres aux esclaves juifs pour qu'ils travaillent toujours plus rapidement.
[Haggada shel Pessa'h - rav Tevle Bandi]

-> Les égyptiens obligeaient les juifs à récupérer des serpents, des grenouilles et d'autres créatures pour eux, afin de se divertir de ce spectacle, et/ou afin de les manger par gourmandise.
Maintenant, ils n'en manquaient pas.
[Chémot rabba]

-> Les égyptiens utilisaient les juifs pour collecter leurs ordures, leur demandant de retirer toute chose qui pouvait sentir mauvais et être repoussant. C'est pourquoi ils ont été puni par les grenouilles, puisque de nombreuses personnes sont dégoutées rien que par le fait de regarder une grenouille.
[Drachot Rabbénou Yona]

-> Selon le midrach (Tan'houma Bo), les grenouilles étaient une punition pour le fait que les égyptiens forçaient les juifs à porter leurs marchandises.
En conséquence de cela, les grenouilles sont venues et ont abîmé leurs marchandises.
Les grenouilles accomplissaient cela en sécrétant du mucus, de la bave et d'autres écoulements [répugnants] de leur bouche qui abîmaient tous les stocks des égyptiens.
[Kol haRamaz]

-> Lorsque les égyptiens ont noyé les bébés juifs, les pleurs de leur mère étaient forts et longs.
De la même rivière, en sont sorties des grenouilles coassant comme les cris des enfants se noyant (le Malbim dit que leur bruit ressemblait aux pleurs des tout-petits, qui a force rend fou).
Elles criaient dans leur ventre de manière continue, à l'image du fait qu'ils ignoraient le cri des mères juives.
[Abarbanel]

Le Malbim (7,25) dit qu'il est apparu aux égyptiens que les bébés juifs qu'ils ont jeté dans le Nil leurs revenaient sous la forme d'une grenouille qui hurlait et qui revenaient blesser celui qui l'avait noyé.
[d'une certaine façon plus un égyptien avait noyé de bébés juifs, plus il avait des grenouilles qui venaient lui hurler dessus et lui faire mal. Chacun selon ce qu'il avait pu faire!]

Le bruit était également une punition du fait qu'au moment de l'accouchement, les femmes juives se retenaient d'émettre le moindre son, de peur que les égyptiens découvrent leur nourrisson mâle [Siftei Cohen].
[Or, lorsqu'une personne qui souffre doit réprimer ses cris, sa douleur est encore plus forte.]

Selon le 'Hida, c'est également une punition pour les braillements des bébés égyptiens, qui servaient à dévoiler les bébés juifs cachés.
Selon les Tossefot, cela renvoie aux plaintes et aux lamentations des esclaves hébreux.

-> Les juifs n'avaient pas le droit de se laver les mains avant le repas, ils étaient forcés de manger avec les mains sales du mortier et de la poussière des briques.
Maintenant, les égyptiens étaient obligés de manger avec les mains sales du sang des grenouilles.
[le Shach]

-> Les égyptiens empêchaient les juifs de se laver avant de prendre leur repas, et ceux-ci devaient manger alors qu'ils étaient encore salis par la boue qu'ils utilisaient pour faire les briques.
A présent, toute la nourriture que mangeaient les égyptiens était souillée par les grenouilles.
[Sifté Cohen]

-> Au cours de leurs cérémonies idolâtres, les égyptiens ont brûlé des enfants juifs sur leurs autels.
Ainsi, les aliments qui cuisaient dans leurs fours étaient infectés par les grenouilles.
[Sifté Cohen - Vaéra]

-> Selon le midrach rabba, les grenouilles ont mutilé les hommes et les femmes au point qu'ils ne pouvaient plus avoir d'enfant, à l'image des égyptiens qui ont tout fait pour éviter que les juifs en aient.
D'ailleurs, des voix célestes annonçaient aux égyptiens qu'ils étaient castrés pour avoir empêché les juifs d'avoir des enfants.

-> Pharaon fut également puni pour avoir étouffé le son de la Torah.
Autrefois, les juifs se levaient tôt le matin pour prier et étudier.
Dans le but d'anéantir la nation juive, les égyptiens firent taire cette voix de prière et d'étude de la Torah.
Au lieu de cela, les juifs élevaient leur voix avec terreur, criant sous leur dur labeur.
Les égyptiens furent donc punis par l'invasion des grenouilles qui coassaient et faisaient un bruit incessant.
C'était une punition appropriée à leur délit.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez - Vaéra 7,26-29]

-> A la fin de la plaie, les grenouilles commencèrent à se décomposer et le pays entier empesta.
Il s'agissait d'une punition adéquate car les égyptiens haïssaient tant les juifs qu'ils les traitaient avec mépris.
Les hommes égyptiens tournaient la tête de dégoût devant les plus belles femmes juives, comme l'on détourne la tête d'un cadavre nauséabond. [il y avait partout des tas énormes de cadavres de grenouilles se décomposant et sentant extrêmement mauvais!]
[midrach Yalkout Chimoni & midrach Téhilim 28 - rapporté dans le Méam Loez - Vaéra 8,9-10]

-> Les nombreux coups que les juifs recevaient des égyptiens, créaient une horrible odeur de chair meurtrie.
En conséquence de ce mauvais traitement, Hachem a fait que la terre sente horriblement mauvais par les [très nombreuses] grenouilles mortes à la fin de cette plaie. ["On entassa (les grenouilles) par monceaux ; le pays en était infecté" - Vaéra 8,10]
[midrach Chémot rabba 10,6]

Le Aron

+ Le Aron :

Le rav Galinsky a fait le calcul suivant.

Le couvercle du Aron avait :
-> une épaisseur de 1 téfa'h (guémara Soucca 5a), soit environ 10 centimètres ;
-> une largeur de 9 téfa'him (selon le Rambam, dans Hilkhot Beit haBé'hira, 1 ama = 6 téfa'him, et la largeur est de 1,5 amot), soit environ 90 centimètres ;
-> une longueur de 12 téfa'him (de même selon le Rambam, et le fait qu'elle est de 2 amot), soit environ 120 centimètres.

=> Il en résulte que le couvercle avait environ 110 000 cm3 d'or (10*90*120).
Sachant que le poids d'un cm3 d'or est d’approximativement 20 grammes, cela implique que le couvercle avait un poids de : 2 000 kg, soit 2 tonnes.

Il faut rajouter à cela :
-> le poids des kérouvim (chérubins), qui étaient fait d'une seule pièce d'or pur, et dont les ailes s'étendaient sur toute la largeur du couvercle.
Le rav Galinsky dit qu'ils doublent à minima le poids, faisant que l'on arrive alors à 4 tonnes!

-> le poids du fond du Aron qui avait aussi 1 téfa'h d'épaisseur (Rachi sur la guémara Yoma 72b).
Puisqu'il avait les mêmes caractéristiques que le couvercle, on en arrive à : 6 tonnes!

-> le poids de l'or qui recouvrait les parois à l'intérieur et à l'extérieur, et qui selon le Pleisi (Yoreh Déah 43,5), avait environ 8 millimètres d'épaisseur.

-> le poids des 2 lou'hot : celle cassée, et celle entière.

=> On en arrive à minima à 8 tonnes!!

En pratique, il n'y avait que 4 léviim qui portaient le Aron.
Comment est-ce possible?

Nos Sages répondent que de façon miraculeuse, c'est le Aron qui "portait ceux qui le porte" (guémara Sota 35a - nossé ét nochéav).

=> Il ne faut pas voir le fait de faire la volonté de D. comme une charge (ça pèse des tonnes!), au contraire, il faut agir, porter ce joug, et ensuite, on méritera d'être porté par D.

D. n'est pas sadique, ce qu'Il nous impose est le meilleur chemin vers une vie réussie.

"Il rendra heureuse la femme qu'il a épousée"  (Dévarim 24,5 - véchima'h ét ichto achèr laka'h)

-> Le rav Chlomo Zalman Auerbach disait avant chaque mariage au 'hatan, que cette obligation de la Torah est valable à tout moment de la vie du couple.

-> A chaque fois que nous rendons heureuse notre femme, nous accomplissons une mitsva de la Torah, et en plus de cela nous permettons (par exemple) :

1°/ d'amener sur nous la présence divine, comme il est écrit : "Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la présence divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

En ce sens, le géant en Torah : le Steïpler, a dit :
"Si tu sais passer un moment avec ta femme autour d'une bonne glace, tu peux être sûr que D. sera à vos côtés"

2°/ d'attirer sur nous un torrent de bénédictions, comme nos Sages l'enseignent : "Un homme doit toujours faire très attention au respect de son épouse car la bénédiction ne règne dans la maison que grâce à elle" (guémara Baba métsia 59a).

A l'image d'un ustensile qui va garder la pluie qui tombe, la femme heureuse permet à l'homme d'éviter que les bénédictions lui filent entre les mains ...

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-> "Nos Sages ont enseigné : "La femme, c'est son mari qui doit la réjouir" (guémara Kidouchin 34b) : c'est au mari d'utiliser sa sagesse et son intelligence pour faire régner la paix et la joie dans son foyer.

Il ne doit pas attendre de sa femme qu'elle le réjouisse par ses actes ou ses paroles, car c'est son rôle essentiel à lui d'être l'investigateur et le vecteur de la joie et de la paix. Sa femme, quant à elle, doit en être le réceptacle"

[Rabbi Na'hman de Breslev]

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-> "La force d'un homme ne se mesure pas à la taille de ses muscles, mais à l'éclat du sourire de sa femme"

[Rabbi Ména'hem Mendel de Loubavitch]

 

"Le Cohen portera sa tunique de lin et son pantalon de lin sur son corps. Il soulèvera (וְהֵרִים) les cendres dans lesquelles le feu a consumé l'holocauste sur l'autel et les déposera à côté de l'autel." (Tsav 6,3)

-> Rachi commente : "Le [Cohen] prélèvera une pleine poêle sur les cendres intérieures et les déposera à l'est de la rampe [de l'Autel]".
La Torah utilise le terme "véhérim", soulever, en référence à l'enlèvement des cendres, et non "véhétir", qui signifie enlever. En effet, "vihérim" implique que le Cohen soulève les cendres en les retirant.
Le fait d'enlever les cendres de l'autel symbolise le fait qu'Hachem élève le fauteur après qu'il se soit humilié en apportant son sacrifice.
La plupart des fautes sont la conséquence de l'orgueil du fauteur, et il faut s'humilier pour obtenir l'expiation. Apporter un sacrifice est une expression d'humilité, car en l'apportant, on considère qu'on devrait soi-même être amené en sacrifice sur l'Autel pour expier sa faute, mais qu'on se rachète au contraire avec l'animal.

Bien que l'humilité excessive doive être évitée (la voie du milieu est la voie correcte pour les traits de caractère d'une personne), une personne dont l'arrogance/orgueil l'a poussée à fauter doit agir à l'extrême opposé pour briser sa tendance à l'orgueil.
Cependant, une fois qu'il a réussi à briser cette tendance, elle doit abandonner la voie extrême en faveur de la voie moyenne de l'humilité modérée.
Ainsi, une fois qu'un fauteur s'est humilié en apportant son sacrifice, il doit trouver le moyen de faire preuve d'une humilité plus modérée. Les cendres d'un sacrifice symbolisent l'extrême humilité d'un fauteur repentant. Lorsque le Cohen soulève les cendres de l'autel, il symbolise le fait qu'Hachem a relevé le fauteur de son état d'humilité excessive, lui permettant de suivre la voie plus idéale de l'humilité modérée.

Il est impossible d'atteindre le juste milieu sans l'aide divine, comme nous le dit le roi David : "Hachem donne de la force aux humbles" (Téhilim 147,6).
Le mot "véhérim" (וְהֵרִים) est donc particulièrement approprié, car il contient les 3 lettres du nom d'Hachem (vav, hé et youd), ce qui implique qu'Hachem soulève une personne humble et la rapproche de Lui.
Lorsque le Cohen place les cendres à côté de l'Autel, cela symbolise le fait que la personne est désormais proche d'Hachem.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Une faute est un sous-produit du manque d'humilité du fauteur, et l'expiation exige de s'humilier en apportant un sacrifice de Chatas.
Les cendres du sacrifice symbolisent l'humilité du fauteur.
Lorsque le Cohen soulève les cendres de l'Autel, il symbolise le fait que Hachem soulève le fauteur après qu'il ait atteint l'expiation, l'aidant à trouver son chemin vers la voie moyenne de l'humilité modérée.

Kavana & le « léchem yi’houd » avant une mitsva

-> Selon le Tiféret Shlomo :
Chaque mitsva que l'on accomplit s'accompagne de nombreuses kavanot. Les grands tsadikim connaissent un grand nombre de ces kavanot et sont toujours en train de trouver de nouvelles façons de comprendre les mitsvot.
Alors que beaucoup ne peuvent pas le faire, nous disons une prières (le léchem yi'houd koud'cha béri'h ou) selon laquelle nous devrions être méritants pour accomplir la mitsva de tout notre cœur, et alors toutes les kavanot qui sont censés accompagner la mitsva sont considérées comme étant présentes.

La mitsva doit être accomplie "lechem kol Israël", comme le Arizal dit qu'avant la prière, on doit avoir la kavana pour accomplir la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même, car si une personne est complètement liée au reste du peuple juif et qu'elle prie également pour tout le peuple juif, ses prières seront certainement exaucés.
Si quelqu'un accomplit une mitsva en tant que membre du peuple juif tout entier, alors dans sa mitsva il a aussi les kavanot du peuple juif, qui élèvent sa mitsva.

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-> b'h, voir aussi : Dire le "léchem yi'houd" avant une mitsva : https://todahm.com/2018/03/05/dire-le-lechem-yihoud-avant-une-mitsva

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"Voici les récits du Tabernacle, le Tabernacle du Témoignage" (Pékoudé 38,21)

-> Nous devons comprendre pourquoi, lorsque la paracha énumère tous les détails de la construction du Tabernacle (Michkan) et des ustensiles, elle conclut chaque fois en déclarant que cela a été fait "comme Hachem l'a ordonné à Moché".
Pourquoi le mentionner à chaque fois, au lieu de tirer une conclusion générale à la fin, à savoir que tout a été fait "comme Hachem l'a ordonné à Moché"?

La Torah enseigne une leçon fondamentale sur le service de Dieu et l'accomplissement des commandements, qu'il s'agisse du shofar, de la soucca, de Pessa'h, des tefillins, ...
Chacun se compose d'actions, de mots et d'intentions, c'est-à-dire de pensées. Les intentions sous-jacentes aux commandements et aux prières sont grandes et impressionnantes, et peu de gens, même ceux qui ont un niveau spirituel élevé, saisissent plus qu'une infime partie des intentions que les hommes de la Grande Assemblée mettent dans les prières. Il en va de même pour l'accomplissement des commandements (mitsvot).

Et pourtant, chaque juif doit prendre part à ces trois aspects. Parce que l'acte physique du commandement crée un vêtement pour l'âme dans le Gan Eden inférieur, et que l'intention mise dans le commandement crée un vêtement pour l'âme dans le Gan Eden supérieur.

La réponse est donc de s'inclure et d'inclure ses intentions, que ce soit dans la prière ou dans l'accomplissement des mitsvot, dans ses repas de semaine et, à plus forte raison, dans les trois repas de Shabbat, avec les "parfaits fidèles d'Israël" (les tsadikim) qui connaissent le sens profond des prières et des commandements, selon les hommes de la Grande Assemblée.
C'est le sens de l'affirmation du Arizal selon laquelle il faut faire précéder chaque prière des mots suivants : "J'accepte par la présente le commandement positif d'aimer son prochain comme soi-même", car on inclut alors ses propres prières avec celles de ceux qui savent comment unir les attributs suprêmes. Que ces mots suffisent.

Or, en construisant le Tabernacle [dans le désert], leurs pensées étaient concentrées sur la construction du Tabernacle supérieur, comme le dit le verset : "Et le Tabernacle fut dressé" (Pékoudé 40,17), c'est-à-dire que lorsque le Tabernacle d'en bas fut dressé, le Tabernacle d'en haut le fut aussi. (midrach Tn'houma Ki Tissa 18 ; Zohar 2,240a)
Et tandis que leurs pensées et leurs intentions étaient mises en œuvre dans le monde physique d'en bas, ils avaient à l'esprit le monde spirituel, pour construire le Tabernacle d'en haut, qui est le secret de la création du ciel et de la terre et de tous les mondes.
Cependant, tous les esprits ne peuvent pas comprendre cela. C'est pourquoi, après la construction de chaque objet du Tabernacle, le peuple déclarait clairement qu'il le faisait selon l'intention intérieure que Hachem avait ordonnée à Moché.

C'est également ainsi que nous disons [avant l'accomplissement de chaque mitsva] : "Que l'agrément du Seigneur notre D. soit sur nous, et qu'il affermisse l'œuvre de nos mains, et qu'il affermisse l'œuvre de nos mains" (Téhilim 90,17).
[Baal Chem Tov - rapporté par le Ben Poras Yossef - Introduction, p.8, 9 ]

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-> Gan Eden signifie littéralement "le jardin d'Eden", mais se réfère ici à la dimension spirituelle dans laquelle l'âme s'élève après la mort. Selon la Kabbale, lorsque l'âme quitte le corps physique, elle entre dans un corps spirituel, appelé le "vêtement des rabbins", qui est formé de toutes les bonnes actions et mitsvot que l'individu a accomplies au cours de sa vie.
Et tout comme une personne vivante a un côté physique et un côté spirituel, une dimension extérieure et une dimension intérieure, l'âme après la mort a une dimension extérieure, le "vêtement des rabbins", et une dimension intérieure, qui a été formée par l'intention que l'on a mise dans l'accomplissement des mitsvot dans ce monde.
De plus, lorsque l'âme continue à s'élever après la mort, les dimensions intérieures s'extériorisent pour devenir des vêtements extérieurs, et de nouvelles dimensions intérieures se révèlent.  (voir rabbi Tsadok haCohen de Lublin Tsidkat haTsadik 155)