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Joie & Israël

-> Le rav Méir Shapiro (Nitsotsé Ohr haMéïr) affirme qu'il n'existe pas de joie (sim'ha) comparable à celle d'entrer en terre d'Israël.
Cette notion est évoquée le verset : "véhaya ki tavo él aarets" (et ce sera lorsque tu entreras dans le Pays [terre d'Israël] - Ki Tavo 26,1).
Le Or Ha'Haïm haKadoch enseigne que le terme véhaya fait référence à un moment de joie et de bonheur. Aller en terre d'Israël constitue la joie ultime.

On le constate aussi dans le séfer Béréchit. Lorsque Yaakov quitta la terre d'Israël, le verset (Vayétsé 28,18) rapporte qu'il versa de l'huile, alors qu'à son retour en terre d'Israël, il versa à la fois de l'huile et du vin (Vayichla'h 33,14).
Comme nous le savons "le vin réjouit le cœur de l'homme" ; donc sa consommation de vin à son retour symbolisa la joie exceptionnelle qu'il ressentit en entrant en terre d'Israël.

La responsabilité d’habiter en terre d’Israël

+ La responsabilité d'habiter en terre d'Israël :

-> Dans la parachat Kédochim (20,22), le verset dit : "Vous observerez tous Mes décrets et toutes Mes ordonnances et vous les mettrez en pratique, et la Terre que Je vous fais habiter ne vous vomira pas".

Si c'est un don et un privilège de vivre en terre d'Israël, c'est aussi une responsabilité. On ne peut pas se comporter en terre d'Israël comme on se comporte en dehors.
Cela se comprend aisément si l'on considère qu'une personne se comporte différemment lorsqu'elle est avec ses amis ou sa famille que lorsqu'elle est en présence d'un roi ou d'autres hommes importants.
En réalité, lorsque l'on vit en Terre sainte, on vit dans le palais du roi, et la nécessité de se comporter correctement est d'autant plus grande.
Le verset ci-dessus nous avertit que si notre conduite n'est pas à la hauteur, la terre nous recrachera. C'est un phénomène qui ne se vérifie dans aucune autre terre.

Faisant écho à ce sentiment, la Sifra, sur le verset ci-dessus, déclare que "la terre d'Israël n'est pas une terre comme les autres, car elle ne permet pas aux fauteurs d'y habiter".

-> Rachi, dans la parachat A'haré Mot (v.18,28), cite une parabole de nos Sages : "On peut comparer cela à un prince à qui l'on aurait servi une nourriture dégoûtante. Peu habitué à une telle nourriture, le prince vomit tout ce qu'il avait ingéré. De même, la terre d'Israël ne permet pas aux fauteurs d'y habiter".

-> Le Ramban (dans son Drachot pour Roch Hachana - p.249), commente également la responsabilité de ceux qui vivent en terre d'Israël d'éviter de fauter :
"Il apparaît que c'est l'immense proximité entre le peuple juif et Hachem qui agit également comme catalyseur de Son éloignement.
Cela est certainement vrai pour ceux qui méritent de demeurer en présence d'Hachem sur Sa terre.
C'est comme s'ils regardaient le visage du Roi. S'ils sont attentifs à son honneur, ils sont dignes d'éloges, mais s'ils se rebellent, malheur à eux plus qu'à toutes les autres créatures, car ils irritent le Roi dans son propre palais."

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+ Même pour les non juifs :

-> Après que le roi d'Assyrie eut exilé le peuple juif de la terre d'Israël, les versets (Mélah'im II 17) nous disent qu'il a amené un certain nombre de personnes d'autres nations en terre d'Israël pour garder la terre habitée. Ces nations ne craignaient pas Hachem et continuaient à pratiquer le culte des idoles. Pour les punir, Hachem envoya des meutes de lions les attaquer et les tuer.

Ces non juifs rapportèrent au roi d'Assyrie ce qui s'était passé, lui expliquant que la raison pour laquelle ils étaient punis était qu'ils "ne connaissaient pas les lois du D. de la Terre d'Israël".
Le roi comprit le message et renvoya l'un des prêtres juifs exilés en terre d'Israël afin d'enseigner aux nouveaux habitants la bonne façon de servir Hachem en terre d'Israël.

Le Ramban (A'haré Mot 18,25) demande pourquoi Hachem n'a puni ces nations qu'après qu'elles aient été déplacées en terre d'Israël. Il est certain qu'elles adoraient déjà des idoles dans leur pays et qu'elles méritaient d'être punies avant d'être déplacées en terre d'Israël.
Le Ramban répond que bien que l'adoration d'idoles soit une faute grave, son effet est moins puissant et moins sévère en dehors d'Israël.
En effet, en dehors d'Israël, Hachem ne gouverne pas et n'interagit pas directement avec les habitants de la terre. Ce sont plutôt les anges Gardiens (de chaque nation) qui servent de canal pour la générosité d'Hachem.
Lorsque ces non juifs ont continué à pratiquer le culte des idoles après avoir atteint la terre d'Israël, la gravité de leur faute était bien plus grande.
Lorsque l'on habite dans le lieu même où réside Hachem et où Il contrôle et interagit directement avec tout ce qui se passe, l'adoration des idoles est bien pire qu'en dehors d'Israël, où l'implication de Hachem est plus distante.
C'est pourquoi le pays ne put les retenir en son sein et Hachem les punit immédiatement en envoyant des lions.

La prière bétsibour

+ La prière bétsibour :

"Et de là, tu chercheras Hachem, ton D., et tu Le trouveras, si tu Le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme" (Vaét'hanan 4,29)

-> Le Maor Vachémech demande pourquoi le verset commence par les mots "et de là, tu chercheras" (oubikachtèm micham ét Hachem), au pluriel, et se poursuit par les mots "et tu Le trouveras, si tu Le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme" (oumatsata ...), au singulier.

Il répond en expliquant que chaque individu a l’obligation de se purifier et que, de nos jours, le principal moyen d’y parvenir est la prière avec kavana.
En priant avec amour (ahava) et crainte (yira), on peut purifier son âme et atteindre des sommets très élevés.

Dans cet esprit, le verset déclare : "Il a exaucé la prière de ceux qui imploraient, et Il n’a pas méprisé leur prière. Que ceci soit inscrit pour la dernière génération" (Téhilim 102,18).
Le rav Moché de Pshevorsk explique que cela signifie qu’à la dernière génération, la principale avoda sera la prière.

Le Maor Vachéméch poursuit en affirmant que la forme principale de prière est la prière bétsibour (en communauté). Il faut s’efforcer de prier spécifiquement avec un minyan, même si la prière est trop rapide ou trop lente à son goût, car on peut atteindre de grandes hauteurs en priant avec le tsibour.

Il ajoute que même si 1 000 hommes font partie d’un minyan, aucune de leurs prières n’est identique. Chacun peut se connecter à Hachem à son niveau de kavana, et conformément aux préparatifs effectués avant de commencer la prière.

Avec cela à l'esprit, il explique que le verset signifie que le tsibour mérite de voir Hachem (c'est pourquoi ces mots sont écrits au pluriel), mais chaque personne individuelle le trouvera avec tout son cœur et à son propre niveau (ce qui explique pourquoi ces mots sont écrits en singulier).

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-> [De nos jours,] l'élément essentiel qui permet à une personne de se purifier profondément, et l'élément essentiel de cette purification, est la prière avec une intention intérieure (kavana), pratiquée avec crainte et amour ...

Mais l'essentiel est précisément de prier en communauté (minyan). Même si les membres de la communauté prient rapidement ou longuement, il est nécessaire de renoncer à ses propres considérations afin d'atteindre des niveaux spirituels très élevés [par le mérite du minyan].
[Maor Vachéméch - Vaét'hanan 4,29]

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+ La prière en tsibour ne peut être réduite au silence :

Nos Sages utilisent l’expression : "davar chébé'minyan afilou béélef lo batoul" (si quelque chose porte un nombre, il ne peut être annulé, même par un nombre mille fois plus grand).
Le séfer Divré Israël indique que cela suggère que lorsqu’on prie avec un minyan, même mille anges ne peuvent annuler ses prières [les empêchant d'atteindre le Ciel].
C’est ce que disent nos Sages (Béra'hot 8a) : "Hachem ne rejette jamais les prières du rabbim (de la communauté)".

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-> Le rav Aharon de Karlin disait que la prière bétsibour est plus efficace que les prières du tsadik de la génération (tsadik hador).

"L'incroyance est un lourd fardeau pour l'homme et une grande souffrance.
Au contraire, le croyant jouit d'un soutien fort et stable ; sa vie est plus légère, car chez lui, tout est fondé et renforcé par sa foi, alors que le non croyant traîne la charge de doutes et d'hésitations qui l'accablent sans cesse."

[Rabbi Na'hman de Breslev - sur Dévarim 1,12]

"Si un homme fait un vœu à D." (Matot 30,3)

Le Baal haTourim fait remarquer que le mot nédarim (des vœux - נדרים) a une valeur numérique de 304, qui est la même que : "rotséa'h" (un assassin - רוצח).
Cela pour nous montrer que celui qui, ayant prononcé un voeu, ne s'y conforme pas, est considéré comme un meurtrier.

Telle est la signification de l'enseignement de nos Sages (guémara Shabbath 32b) : "Par suite de la profanation des vœux, l'homme voit mourir ses enfants en bas âge, et subit le décès de son épouse".

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

"Voici les déplacements des enfants d'Israël qui quittèrent l'Egypte par groupes organisés sous la direction de Moché et Aharaon" (Massei 33,1)

Le Kétonot Or (8) cite le Midrach rapportant que, comme la délivrance d'Egypte a eu lieu par l'intermédiaire d'un homme, elle ne peut être éternelle et doit nécessairement être suivie d'un autre exil.
Dans le futur, la délivrance viendra par D. Lui-même et sera alors éternelle.

---> "Voici les déplacements des enfants d'Israël" (אֵלֶּה מַסְעֵי בְנֵי-יִשְׂרָאֵל)
Le Na'hal Kédoumim fait observer que les initiales de ces mots évoquent les 4 exils à venir :
-> Edom (אדום) = Rome, notre exil actuel ;
-> Madaï (מדי) = l'exil perse (sous A'hachvéroch) ;
-> Bavél (בבל) = la destruction du Temple par Nabuchodonosor, et l'exil en résultant ;
-> et Yavan (יון) = l'exile spirituel mené par les Grecs.

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-> "Voici les déplacements des enfants d'Israël" (אֵלֶּה מַסְעֵי בְנֵי-יִשְׂרָאֵל)
Le rav Weinberger rapporte un autre midrach disant : "élé kénéged élé" : ce "élé" (massé) vient en raison d'un autre "élé" (אֵלֶּה).
Ce midrach nous enseigne que si nous avons dû subir les 42 étapes dans le désert c'est à cause de la faute du Veau d'or.
Il est écrit : "Ils se sont fait un Veau en métal fondu, se sont prosternés devant lui et lui ont offert des sacrifices et ont dit : 'Voici les dieux, Israël (אֵלֶּה אֱלֹהֶיךָ יִשְׂרָאֵל) qui t'ont fait monter du pays d'Egypte'. " (Ki Tissa 32,8).

Le "élé" (de massé : les 42 déplacements) en réparation pour le "élé" (de la faute du Veau d'or).

Pourquoi cela?
Cette faute est venue d'un manque de émouna en Hachem, le peuple a dû alors se déplacer dans le désert car c'est un lieu où l'on est seul, où l'on n'a rien ni personne vers qui se tourner, si ce n'est Hachem : notre Père.
Le désert est un lieu vide, sans interférence matérielle pour mieux prendre conscience de la grandeur de D., c'est un lieu de tous les dangers (chaleur, serpents, scorpions, ...) dont les miracles évidents (manne, puits, nuées protectrices, climatisation, ...) permettaient de muscler notre gratitude, notre amour pour Hachem.

Quoi de mieux qu'un lieu où l'on est seul pour se rendre compte que D. est toujours présent pour nous chouchouter!

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+ Rachi sur ce verset (33,1) :

Pourquoi ces 42 étapes sont-elles énumérées?

Pour faire connaître les bontés de Hachem.
Car s’il est vrai qu’Il a décidé de déplacer [le enfants d’Israël] et de les faire vagabonder dans le désert, on ne peut pas dire qu’ils ont dû errer et vagabonder d’étape en étape pendant tous ces 40 ans sans jamais y trouver de repos. Car l’énumération qui va suivre porte sur 42 étapes, desquelles on en déduira 14, toutes parcourues pendant la 1ere année avant la faute des explorateurs ...
Il faut encore déduire 8 autres étapes qui ont été parcourues après la mort de Aharon, pendant la 40e année ... il en résulte que, pendant toutes ces 38 années, ils n’ont parcouru que 20 étapes ...

Quant à Rabbi Tan'houma, il propose une autre explication midrachique : Cela ressemble à un roi dont le fils avait été malade et qu'il avait conduit à un endroit éloigné pour le faire soigner. À leur retour, le père s’est mis à énumérer toutes leurs étapes : "Ici nous avons dormi, ici nous nous sommes rafraîchis, ici tu as eu des maux de tête, ..."

"On mêlera de l'eau vive dans un vase" ('Houkat 19,17)

Rav Méir Shapira de Lublin explique :
Le peuple d'Israël est comparé à l'eau, au même titre que l'eau peut se répandre et couvrir d'immenses espaces, fertiliser des déserts, ébranler des montagnes, creuser des chemins, et ce, malgré la présence d'obstacles importants.

Quand cela se passe-t-il?
Lorsque le peuple d'Israël correspond à l'état liquide.
Mais lorsqu'il est dans un état "gelé", il n'a aucune force.

Ainsi, il en va d'Israël ; par le dynamisme et l'enthousiasme, tout est possible, mais dans une situation de gel et de froid, il est impossible d'atteindre quoique ce soit.

"Si un homme fait un vœu à D. ou s'impose par un serment une interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole : tout ce qu'a proféré sa bouche, il doit l'accomplir." (Matot 30,2-3)

Nos Sages ont exprimé leur opposition aux vœux :
-> "L'homme qui prononce un vœu est comme un homme qui s'attache un collier (une chaîne en fer) au cou"
[guémara Yérouchalmi Nédarim 9,1]

-> "Toute personne prononçant un vœu, même lorsqu'elle le réalise, est nommée pêcheur"
[Rav Dimi, frère de rav Safra - guémara Nédarim 77b]

-> Rabbi Tsvi Hirch de Vadislav (père de rabbi Bounam de Pshisché) disait :
"L'homme qui prononce un vœu doit chaque fois qu'il accomplit son vœu avoir le même niveau de ferveur et d'enthousiasme qu'il avait au moment où il a prononcé son vœu.
Car, dans la plupart des cas, les promesses prononcées dans l'enthousiasme et le feu de l'action, sont par la suite réalisées la "tête froide"."

[=> Un vœu doit non seulement être tenu, mais en plus, être réalisé avec la même force qu'on a eu au moment de le faire. ]

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-> Si une personne fait le voeux de réaliser quelque chose, ses mots deviennent un commandement qu'elle se doit d'accomplir, comme si c'était une mitsva de la Torah.
Cela démontre à quel point sont importants les mots d'une personne aux yeux d'Hachem.
[rabbi Its’hak de Vorka]

 

"Il n'y a pas d'autre joie que le fait d'habiter en terre d'Israël"

[Or ha'Haïm - Ki Tavo (28,47) -> En sim'ha éla bichivat érets Israël ]

Hachem fait preuve de bonté même envers les réchaïm

+++ Hachem fait preuve de bonté même envers les réchaïm :

"[le Cohen dit à la femme : ] Que D. fasse de toi une malédiction et un serment parmi ton peuple, quand D. fera ..." (Nasso 5,21)

=> Nous devons comprendre pourquoi il a été ordonné au Cohen d'avertir une femme soupçonnée d'adultère : "Que Dieu te rende maudite si tu es coupable."
La Torah ne nous dit-elle pas qu'aucun mal ne vient de D.? (Eikha 3,38)
-> L'explication semble être la suivante :
Parfois, Hachem punit les réchaïm, mais Son nom n'est pas sanctifié par cette punition, par exemple, une punition a été infligée pour le mal, mais personne n'est conscient que la punition Divine a été infligée en raison d'un comportement racha.
Dans d'autres cas, D. punit les réchaïm et Son nom est sanctifié par ce châtiment, c'est-à-dire que les gens se rendent compte que le châtiment a été infligé aux réchaïm à cause de leur méchanceté.
Dans ce cas, les jugements sont en fait une bonté pour les réchaïm, puisque les réchaïm servent à sanctifier le nom d'Hachem. Leur permettre de servir dans ce rôle est une bonté, car cela permet la possibilité que leurs âmes soient ainsi élevées.

C'est également l'allusion faite dans le verset "Israël vit la grande main"(ayad aguédola - Béchala'h 14,31).
Normalement, le terme "grande main" fait allusion à l'Attribut d'amour bienveillant d'Hachem (Tikouné Zohar 55 (89a)).
Si tel est le cas, quel acte d'amour bienveillant a été accompli ici lorsque les égyptiens ont été noyés dans la mer Rouge?
Pour répondre à cette question, le verset explique : "La nation vit D.". Par conséquent, les égyptiens qui étaient punis ont servi de moyen pour sanctifier le nom d'Hachem ; en fait, il s'agissait d'un acte de bonté à leur égard.

C'est le sens profond du verset "Que D. fasse de toi une malédiction et un serment parmi ton peuple". C'était aussi un acte d'amour et de bonté pour la femme, car à travers elle, le nom de Dieu a été sanctifié et le peuple l'a craint. C'est ce que nous dit le verset : Par cette femme, le grand Nom de Dieu sera sanctifié, et ce sera donc un acte de bonté pour elle.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 5,21]

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=> Même le châtiment divin d'un racha est en fin de compte un acte de bonté et de bienveillance Divines à l'égard de son auteur.