Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Et de là (au milieu de l’exil) tu chercheras D. et tu Le trouveras" (Dévarim - Réé 14,1)

Le Baal Chem Tov disait : "De là, signifie : d’où que tu puisses te trouver. "

Le Baal Chem Tov nous transmet le message que D. est partout, et peut être trouvé, quel que soit le niveau de la personne.

=> Quel que soit l’endroit ou le moment, vous Le trouverez, si seulement vous prenez la peine de Le chercher.

L’amour que D. a pour nous dépasse celui d’un père pour son enfant.
Il nous a promis de ne jamais nous abandonner.
Nous sommes toujours proches de Lui et Il nous est toujours accessible.

+ Kora'h : avoir un minimum de reconnaissance ...

-> Le Midrach précise que durant 7 jours , Moché chercha à résister à l'ordre de D. en lui intimant de faire sortir Israël (tant était grande son humilité).
Après ce laps de temps, D. dut lui expliquer que, s'il n'y allait pas, nul autre n'irait à sa place et qu'Israël se perdrait en Egypte.

=> Aussi, Moché Rabbénou ne méritait-il pas un peu plus de reconnaissance de la part de son élève qui aurait été encore un esclave en Egypte sans son recours!?
[on peut rajouter toutes les interventions ultérieures de Moché auprès de D. pour défendre le peuple juif.]

-> De plus, le midrach nous enseigne que Kora'h était le plus riche de tous les enfants d'Israël, à tel point qu'il possédait 300 mules blanches pour porter les clés de ses trésors (guémara Pessa'him 119a ; guémara Sanhérin 110a).
Ces trésors avaient été accumulés par Yossef lors des ventes de blé, durant la grande famine de son époque.

Kora'h réussit à retrouver un tiers de ces immenses trésors grâce à Moché qui lui en indiqua le lieu de cachette.
Il lui expliqua également comment les récupérer.

La guémara (Sanhédrin 110a) de nous dire : "R. 'Hama bar 'Hanina a révélé : Yossef cacha 3 trésors en Egypte : l'un d'eux fut découvert par Kora'h, un autre par Antonin et le 3e est gardé en réserve pour les tsadikim du monde à venir."

Selon nos Maîtres, Kora'h avait soif de richesses.
Il était le trésorier de Pharaon et espérait vivement qu'après la rédemption, les juifs resteraient en Egypte, ce qui lui aurait permis d'entrer en possession du trésor royal.
Son avidité fut telle que D. lui accorda la possibilité de découvrir une partie de ce trésor.
Il faut savoir que ce que récupéra Kora'h correspondait à l'une des fortunes les plus immenses qui n'ait jamais existé.

Trop de richesse apporte beaucoup de force et d'assurance à l'homme, cependant ceci peut l'amener à en oublier sa véritable place, surtout vis-à-vis de son maître en Torah.

Kora'h pensait que sa richesse et son ascendance lui donnaient le droit d'accéder à un poste honorifique.
Cela l'entraîna à se rebeller contre son maître (qui lui permis d'avoir toute cette richesse!) et contre la Torah.
Mesure pour mesure, D. engloutit toute sa fortune avec lui.
C'est ainsi que ni lui, ni ses richesses n'eurent de place dans ce monde.

On peut se demander aussi si l'attitude de Kora'h n'était pas une façon de refuser d'assumer sa dette de gratitude vis-à-vis de Moché ...

[ Il n'est pas si facile d'avoir un regard plein de reconnaissance vis-à-vis d'autrui, et nous pouvons être tenté d'utiliser tout moyen pour effacer cette dette (dénigrer, banaliser, ...). ]

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-> A propos de la fortune colossale de Kora’h, la guémara (Pessa’him 119a) enseigne : "Yossef a caché 3 trésors en Egypte, l’un a été découvert par Kora’h, l’autre a été découvert par Antoninus fils d’Assuérus, et le dernier est resté caché pour les Tsaddikim dans l’avenir"

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique qu’il existait 3 provenances bien distinctes de l’argent ayant servi à acheter le blé de Yossef : L’argent des idolâtres, l’argent des voleurs et l’argent de ceux qui respectaient les 7 lois des Bné Noa’h.
D. inspira Yossef, de façon miraculeuse, afin qu’il répartît ces 3 types de trésor en 3 lieux différents.
Kora’h découvrit le trésor relatif à l’argent des idolâtres, Antoninus découvrit le trésor relatif à l’argent des voleurs, celui relatif à l’argent des gens droits resta caché pour les temps futurs.

-> Pour donner une idée de l’ampleur de la richesse de Kora’h, la guémara (Pessa’him 119a) poursuit : "300 mules blanches portaient les clés des coffres-forts de Kora’h".
La guémara interprète le verset : "La richesse est gardée pour le malheur de celui qui la possède" (Kohélet 5,12) comme faisant référence à la richesse de Kora’h : "Parce qu’il s’enorgueillit de sa grande richesse (qu’il utilisa pour influencer ses futurs acolytes), il fut rejeté de ce Monde" [selon le Rachbam : sa fortune causa sa perte].

-> Pour mieux comprendre l’origine de la fortune de Kora’h et pourquoi celle-ci lui causa sa perte, on peut rapporter le midrache (Bamidbar rabba 18,15) suivant : Le verset : "S’empare-t-il des villes en ruines, de maisons qui ne sont pas habitables, étant destinées à ceux qui partent en exil. Il ne s’enrichira pas, sa fortune ne subsistera point" (Iyov 15,28-29) constitue une critique adressée à Kora’h qui s’est révolté contre les pouvoirs attribués par D. à Moché et à Aaron. En effet, Kora’h exerçait les fonctions de trésorier principal chez Pharaon et il accumula sa légendaire richesse en puisant dans les trésors de l’Égypte qui lui étaient confiés.

-> Afin de comprendre en quoi consiste ce reproche qui lui est fait d’avoir ainsi "pioché" dans les trésors de cet infâme tyran, le Maggid de Doubno (Michlé Yaakov) nous raconte la parabole suivante: Un aubergiste s’aperçut qu’un homme bizarre se promenait dans sa taverne d’une table à l’autre, un comportement qui attira bien sûr son attention. Il se mit donc à le filer en tentant de n’éveiller auprès de lui aucun soupçon et il comprit qu’il s’agissait en fait d’un vulgaire voleur qui profitait de l’état d’ivresse des clients pour les démunir des quelques sous qu’ils avaient en leur possession! L’aubergiste l’attrapa donc par le cou en le secouant comme une paillasse et le traîna jusqu’à son bureau pour lui faire subir un interrogatoire en règle. Là, le larron essaya de plaider sa cause en arguant qu’il n’avait fait aucun mal à l’aubergiste lui-même puisqu’il ne s’en était pris qu’à ses clients ...
Le patron des lieux lui répliqua en ricanant : "Ceux qui viennent chez moi boire un verre ne quittent jamais l’auberge avant d’avoir dépensé tout leur argent! Voler de leur poche, cela équivaut à réduire mon propre gain"
Kora’h croyait justifier son appropriation des trésors égyptiens par le fait qu’ils étaient "voués à la perte". Or, ce faisant, il n’a pas pris en compte que les richesses égyptiennes avaient été justement promises au Peuple d’Israël lors de l’Alliance passée par D. avec Abraham Avinou [Alliance au cours de laquelle, Hachem lui annonça : "Après cela, ils (tes descendants) sortiront (d’Egypte) avec une grande richesse (Rékhouch Gadol)" - Lé'h Lé'ha 15,14)].
C’est pour cela qu’il est dit, à propos du châtiment de Kora’h : "La terre ouvrit son sein et les dévora, eux et leurs maisons, et tous les gens de Kora’h, et toute la richesse (qu’il s’était accaparé)".
Ainsi, chaque somme soustraite du trésor de Pharaon était-il en fait un détournement de fonds d’un argent qui revenait à ses propres frères hébreux.

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-> Nos Sages (interprétant le mot "Vayika’h" (Il prit - וַיִּקַּח) enseignent que Kora’h a fait une mauvaise acquisition (מקח רע - Méka’h Ra) pour lui-même, comme s’il avait pris (לָקַח - Laka’h) et volé de l’argent qui ne lui revenait pas
[«mauvaise acquisition (Méka’h Ra), car prenant aussi sa source dans l’idolâtrie (selon l’explication du Ben Yéhoyada) ou encore, comme l’explique le Arizal, parce que Kora’h "prit" le "mauvais côté" de Kaïn (le fils ainé d’Adam Harichone), à propos duquel, il est dit : "Elle conçut et enfanta Kaïn, en disant: “J’ai acquis (Kaniti (קָנִיתִי) – qui s’apparente au mot Kaïn - קַיִן) un homme, conjointement avec Hachem!" (Béréchit 4, 1), c’est-à-dire, que ‘Hava, sa mère, lui donna un nom (Kaïn - קַיִן) qui rappelle l’idée "d’acquisition" (Kiniyan - קנין) (proche de l’idée de richesse à laquelle Kaïn et Kora’h furent prédestinés) et aussi l’idée de "jalousie" (Kinah - קנאה) (que montra Kaïn envers son frère Abel, et plus tard, Kora’h envers Moché et Aaron) – Chem miChmouël].

"Kora'h a prit" (Kora'h 16,1)

Selon le Midrach Rabba (18,3), Kora'h a confronté Moché à la question suivante : "Est-il nécessaire de fixer une mézouza sur le montant de la porte, d'une pièce remplie de Séfer Torah?"

Moché lui a répondu positivement.

Pourquoi une pièce pleine de Sifrei Torah a-t-elle besoin à son extériorité d'une mézouza (de courts extraits issus d'un séfer Torah)?

Le slogan des 1ers réformistes était : "Yéhoudi bévété'ha vé'adam bétsété'ha" (Soit un véritable juif à la maison, mais à l'extérieur soit une personne comme tout le monde).

De la même manière, Kora'h a dit à propos des juifs : "Toute la communauté est sainte" (kol a'éda koulam kédochim) , "D. réside parmi eux" (ouvéto'ham Hachem - 18,3)
Il voulait dire par là que tous les juifs sont saints car ils ont tous D. qui résident dans leur cœur (béto'ham).
Pour Kora'h, il est suffisant d'être un bon juif à l'intérieur, sans le montrer à l'extérieur.

Moché a fermement exprimé son désaccord, et a insisté sur le fait que même si une maison ou une personne est pleine de Torah, il est impératif de l'être aussi à l'extérieur.

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-> Le fait que Kora'h ait précisément choisi de poser à Moché ces 2 questions a un sens symbolique.
Toutes 2 ont un rapport direct avec sa dispute fondamentale avec Moché et Aharon.
En effet, la mézouza représente Moché, par lequel la Torah a été donnée et par laquelle il a acquis sa supériorité.
La laine bleue, quant à elle, fait allusion à Aharon dont la suprématie provenait des vêtements de prêtrise.

En d'autres termes, Kora'h affirmait : puisque la communauté entière était sainte [depuis le Don de la Torah au Sinaï] et imprégnée de la Torah qui élève tous les hommes, qu'avait-on besoin de mézouza, c'est-à-dire de Moché, et de laine bleue, c'est-à-dire d'Aharon?
[Méam Loez - Kora'h 16,1]

"La terre ouvrit sa bouche et les engloutit." (Kora'h 16,32)

Pourquoi furent-ils punis de cette façon?

Le Rabbi de Strikov dit : Moché était plus humble que tout homme sur la surface de la terre.
Bien qu'il se mît réellement au niveau de la terre, ils l'attaquèrent et lui reprochèrent : "Pourquoi vous érigez-vous..."

Même cette humilité-là, de s'effacer jusqu'à terre, était à leurs yeux une forme d'orgueil.
=> Il ne leur restait donc qu'à descendre plus bas que terre, pour être humble d’après lui ...
C’est ce qui se passa : la terre s’ouvrit et il y descendit à l’intérieur, c’est-à-dire sous la terre.

-> Rabbénou Bé'hayé dit qu'en voulant atteigne le sommet du peuple, de façon inadéquate, il a été puni en atteignant le point le plus bas du guéhinam.
On peut lier cela à : "L'orgueil de l’homme amène son abaissement, la modestie est une source d’honneur" (Michlé 29,23)

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-> Le Zev Zahav enseigne : Moché était le plus petit des hommes de la terre à ses propres yeux, et malgré tout Kora’h et sa bande prétendaient "Pourquoi est-ce que vous vous enorgueillissez?"
D’après eux, même une telle humilité d’être plus bas que terre était aussi considérée comme de l’orgueil, par conséquent il ne leur restait qu’à descendre en dessous de la terre.

-> Le rav Morde'haï ‘Haïm de Slonim donne une autre explication : Les gens de Kora’h cherchaient la vérité, ils ont dit à Moché : "Il est sûr que tu n’as pas entendu cela directement de Hachem", or il est écrit "la vérité fleurira de la terre" (Téhilim 85,12), c’est pourquoi on les a envoyés en-dessous de la terre et là ils ont trouvé la vérité.
Là-bas ils ont dit : "Moché est vérité, sa Torah est vérité et nous sommes des trompeurs".

-> Le châtiment de la bande de Kora’h était qu’ils soient avalés avec tout ce qu’ils possédaient.
Pourquoi la terre a-t-elle aussi avalé tout ce qu’ils possédaient?

Le Sforno répond : pour qu’ils ne méritent pas que les tsadikim profitent de leur travail, selon ce qu’ont dit nos maîtres (cité par Rachi Vayikra 5,17) : "La Torah établit qu’il y a une bénédiction pour celui qui trouve une mitsva sans le savoir". Disons que quelqu’un avait une pièce d’argent dans son manteau, elle est tombée et un pauvre la trouve et en profite, la Torah lui attribue une bénédiction.
Donc même ce mérite a été enlevé à Kora’h et sa bande.

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-> "Qu’ils descendent avec tout ce qui est à eux vivants au Chéol" (Kora’h 16,33)

Il y a lieu de demander pourquoi Kora’h et toute sa bande ont été punis de façon tellement exceptionnelle, descendre vivant au Chéol, un châtiment dont on ne trouve un exemple en aucun autre endroit?

Le Yichma’h Israël (rabbi Yaakov 'Haïm Sofer) l’explique en disant que tous les comportements de Hachem avec nous sont mesure pour mesure. Comme Kora’h avait voulu monter au plus haut niveau, qui est la kéhouna guédola, on l’a fait tomber jusqu’au Chéol, qui est le niveau le plus bas du Guéhénam.

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Tiférèt Yonathan) explique que Kora’h et sa faction remirent en question les raisons des mitsvot, alors qu’ils ne connaissaient pas leur profondeur infinie. En effet, l’homme ne peut appréhender les raisons des mitsvot ; on ne tente de les expliquer qu’afin de faciliter leur accomplissement, puisqu’il est plus aisé de faire quelque chose qu’on comprend. Cependant, il ne faut pas croire que nous connaissons leurs raisons véritables. Les mitsvot correspondent à la volonté de D., aussi ne sommes-nous pas en mesure de saisir leurs raisons essentielles.
Kora’h et sa faction, qui prétendirent que les mitsvot n’ont pas une grande profondeur, furent punis, mesure pour mesure, en tombant dans les profondeurs de la terre, où ils devaient comprendre, de manière ultime, que la Torah est plus profonde que l’abîme.

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-> Rabbi 'Hanina dit : "Prie pour la paix du gouvernement, car si on ne le craignait pas, les hommes s’entre-dévoreraient vivants." (Pirké Avot 3,2)

Il est donc important d’instaurer un roi et des chefs, pour la bonne marche du royaume.
Ainsi, Kora'h qui ne voulait qu'il n’y ait aucun dirigeant, provoquerait à la longue que les hommes "se dévorent vivants" et que la quiétude de la nation soit ébranlée. C’est pourquoi, mesure pour mesure, sa punition fut d’être lui-même avec son groupe "dévorés vivants", par la terre qui s’ouvrit et les engloutit vivants.

[le Kli Yakar]

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-> Pourquoi Kora'h devait-il être englouti par la terre, plutôt que frappé par l’une des 4 formes de peine de mort en vigueur au tribunal? Pour quelle raison D. choisit-Il de lui infliger une mort si étrange?

Rabbi Mordé'haï Chmouël Krol l’explique ainsi :
Nos Sages affirment qu"il existe un décret selon lequel le souvenir du défunt s’efface du cœur de l’homme". Or, Hachem désirait que nous nous souvenions à jamais de Kora’h afin que nous en déduisions notre devoir de nous éloigner de la querelle. Il était donc nécessaire de le punir d’une manière marquante, de sorte que cela reste à jamais gravé dans notre mémoire et nous serve de leçon.

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"Si c'est une création de l'Éternel, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

=> Pourquoi Moché a-t-il choisi de punir Kora'h et son assemblée par une mort aussi singulière?

-> Le Arizal (Likouté Torah - Kora'h) nous dévoile que Moché était la réincarnation d'Hével tandis que Kora'h, qui s'était opposé à lui de façon virulente, était la réincarnation de Caïn son frère.
Ainsi, de même que Caïn jalousa son frère Hével durant son premier guilgoul (réincarnation) et le tua, de même Kora'h jalousa Moché.

-> Le Chla haKadoch (Torat Ohr - Kora'h ot.5) ajoute :
La terre ouvrit sa bouche et engloutit Kora'h mesure pour mesure afin d'effectuer la réparation de sa réincarnation précédente. En effet, la terre avait avalé le sang d'Hével, comme il est écrit : "La voix des sangs de ton frère crie vers Moi depuis la terre" (Béréchit 4,10).
Ainsi, lorsqu'un homme fait couler le sang d'un autre homme, la victime tuera à son tour son assassin et accomplira le verset : "Celui qui verse le sang de l'homme par l'homme, son sang sera versé" (Noa'h 9,6).
C'est la raison pour laquelle Moché, qui était la réincarnation d'Hével, tua Kora'h réincarnation de Cain par l'intermédiaire de la terre.

[ ainsi, puisque Caïn a versé le sang de Hével, la réparation pourra se faire lorsque Hével (réincarné en Moché) provoquera la mort de Caïn (réincarné en Kora’h).
Et puisque Hachem, s’adressa à Caïn après son crime, en lui disant : ""tu es maudit à cause de cette terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère (Hével)" (Béréchit 4,11).
La réparation, qui doit être mesure pour mesure, implique que la terre ouvre sa bouche pour cette fois engloutir Kora'h. ]

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=> Quelle est l'origine de la jalousie de Caïn et de Kora'h?

-> Le Chla haKadoch nous éclaire par une explication d'après le Zohar (Béréchit 54a) sur l'origine de la jalousie de Cain envers Hével : le serpent des six jours de la création inocula sa souillure à Adam et 'Hava à la suite de la faute originelle. En conséquence, leur naquit deux fils : un qui était du côté de la kédoucha (sainteté), le second du côté de la souillure du serpent et de la klipa (impureté).
Hével hérita du côté de la sainteté d'Adam et de 'Hava tandis que Caïn naquit avec le mélange de la souillure du serpent.
[la guémara (Shabbath 146a) dit que le serpent s'unit à 'Hava et lui transmit de la souillure.
Le Arizal nous avertit de bien se garder de comprendre cet enseignement selon son sens littéral. (cela se passait à un niveau spirituel, et non physique).
Après avoir fauté avec le fruit de l'Arbre, Adam souhaita se repentit le jour même de la faute. C'est de ce début de téchouva, qu'Hével viendra au monde avec un début de réparation. (Zohar Béréchit 54a).
Ainsi, le Arizal nous explique que Caïn fut beaucoup plus atteint par le mal que son frère cadet hével. ]

Rachi explique au nom du midrach (rabba 18,6) que le serpent des six jours de la création fit fauter Adam et 'Hava car il les vit cohabiter ensemble et il la désira.
Ainsi, en les voyant tous les deux, il fut épris de jalousie. Une fois souillée, 'Hava transmit à son fils Caïn cette jalousie qui va se déclarer contre son frère Hével et se terminer par son assassinat.
Lorsqu'il se réincarna en Kora'h, cette jalousie originelle se déclarera de nouveau contre Moché qui est le guilgoul d'Hével.
La jalousie de Caïn et de Kora'h a donc pour origine la jalousie du serpent originel envers Adam et 'Hava.

-> À présent, nous comprenons pourquoi Moché choisit de punir Kora'h précisément par cette sanction exceptionnelle : "La Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe" (Kora'h 16,30). En effet, Moché dans sa grandeur réussit à comprendre que la réparation de Kora'h devait précisément avoir lieu par la terre afin de réparer le crime qu'il commit dans sa vie antérieure.

-> Le Ohr ha'haïm haKadoch enseigne au sujet du rôle de la terre :
il est écrit (guémara Sanhédrin 37b) : "Depuis le jour où la terre ouvrit sa bouche pour recevoir le sang d'Hével, plus jamais elle ne l'ouvrit, comme il est écrit : "Du coin de la terre, nous entendons des cantiques : gloire aux Justes!" (Yéchayahou 54,16). Les cantiques proviennent du coin de la terre et non de la bouche de la terre."

Nous apprenons d'ici que la bouche de la terre, après avoir avalé le sang d'Hével, se ferma et ne prononça plus de cantiques qu'avec en quelques sorte les "commissures de ses lèvres".
Ainsi, le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsque Moché souhaita punir cette assemblée de réchaïm, il fut nécessaire de rouvrir la bouche de la terre comme autrefois pour les avaler afin que cette dernière puisse réparer son acte antérieur. En effet, après avoir avalé un homme juste (Hével), elle devait rouvrir cette fois-ci sa bouche pour avaler les ennemis d'Hachem.

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-> "Dix choses furent créées le 6e jour avant la création, au crépuscule : "la bouche de la terre qui engloutit Kora'h" (Pirké Avot 5,6).
Rava nous enseigne qu'il s'agit de l'entrée du guéhinam. (guémara Sanhédrin 110a)

Les Sages (guémara Baba Batra 74a) nous enseignent que tous les 30 jours, le guéhinam les ramène à l'endroit où ils furent engloutis vivants et ils crient : "Moché est authentique et sa Torah est vérité".

Le Rachbats (Magen Avot) écrit qu'un tremblement de terre est quelque chose de similaire à cet événement mais il laisse une faille. Cependant, la bouche de la terre qui engloutit Kora'h est un événement unique et il n'y eut jamais rien de semblable.

"L'homme trébuchera à cause de son frère" (Bé'houkotaï 26,37)

-> Nos Sages ont compris ce verset comme signifiant qu'un seul homme dans la communauté juive peut trébucher (et être puni) à cause des péchés d'un autre membre de la communauté juive.

Pourquoi?
"Parce que tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b -> chékoulam arévim zé bazé)

-> Le Rav Yéhouda Zev Segal (Roch Yéchiva de Manchester) d'écrire :
"Fondamentalement, tous les juifs ne font qu'un.
Nos âmes sont toutes unies et dans chacune d'elles se trouve une partie de toutes les autres.

Nous nous partageons tous ce qui est connu sous la dénomination de néchama (l'âme) du klal Israël.
Ce concept est à la base du principe : "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chavou'ot 39a -> kol Israël arévim zé bazé).

Puisque chaque âme juive possède une partie de toutes les autres, si un juif pèche, sa faute affecte non seulement sa propre âme mais aussi l'âme collective d'Israël.
[Inversement, si l'un accomplit une bonne action, l'âme collective de tous les juifs s'en trouve grandie]."

-> On demanda un jour au Ari zal pourquoi il récitait les prières de confession à Yom Kippour alors qu'il savait pertinemment n'avoir pas commis la plupart des péchés mentionnés dans cette longue liste.
Il répondit : "Je n'ai sans doute pas commis certaines de ces fautes, mais je connais des gens qui ont péché et que je n'ai pas empêchés de fauter et de récidiver.
Je suis donc, moi aussi, coupable."

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-> b'h, également sur l'idée que chacun de nos actes impacte le monde environnant : https://todahm.com/2020/12/26/29654

"Quand vous le verrez, vous vous rappellerez tous les commandements de D., afin que vous vous souveniez et que vous exécutiez tous Mes commandements." (Chéla'h Lé'ha 15,40)

Lorsque nous regardons comment est perfectionné un tsitsit, nous voyons apparaître 5 nœuds et 8 fils.

Si nous additionnons, la valeur numérique du terme : "tsitsit" (ציצית), qui est de : 600, avec les 5 nœuds et les 8 fils, ont obtient le nombre : 613.
Nous retrouvons ainsi les 613 commandements de la Torah.

Le cœur de l'homme doit être maîtrisé afin d'être soumis, attaché à D.
C'est ainsi que le terme : "tsitsit" (ציצית) a la même valeur numérique que le mot : "kécher" (קשר), qui signifie : "une attache, un lien".

=> Les tsitsit représentent et symbolisent le travail de l'homme sur terre : s'attacher à D., en passant par la maîtrise de son cœur.

Le Réchit 'Hokhma explique le mot : "té'hélét" (bleu azur), qui apparaît dans l'énoncé du commandement des tsitsit (vénaténou al tsitsit hakanaf pétil té'hélét), comme venant du mot : "té'hila" (la fin) : la fin de la vie.

=> Tous les jours de sa vie, l'homme doit se rappeler ses 613 devoirs envers son Créateur (qui ne sont d'ailleurs que pour son bien personnel), mais il doit aussi se souvenir que sa fin est proche et qu'il doit œuvrer sans relâche pour se maintenir et gagner son monde futur.

(la couleur bleu de ce fil renvoie aussi au Ciel, à D., à qui on devra tous rendre des comptes de nos actions)

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Il est important de rapporter, ci-après, des paroles du 'Hafets 'Haïm à notre sujet.

Selon la guémara (Ména'hot 43b) : "la vue conduit au souvenir et le souvenir à la pratique".
La vue des tsitsit rappelle à l'homme ses obligations religieuses, mais ce rappel ne servira à rien pour celui qui ignore la loi juive.

=> On peut donc percevoir dans ce verset l'obligation implicite d'apprendre la Torah et de connaître tous les commandements, afin que celui du tsitsit puisse conduire au rappel des mitsvot et à leur observance.

Le 'Hafets 'Haïm disait ainsi : "Cette mitsva est comme une liste de marchandises à acheter ; elle ne servira à rien si l'intéressé ne connaît pas les différentes sortes de marchandises."

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-> Avant de quitter ce monde, le Gaon de Vilna a saisi ses tsitsit et avec beaucoup d'émotion il a dit : "Combien il m'est difficile de quitter ce monde. En accomplissant une petite mitsva, comme la peu onéreuse mitsva des tsitsit, une personne peut atteindre des niveaux si élevés, au point de pouvoir se réjouir de la présence divine.
Mais où pourrons-nous trouver une telle chose dans le monde de Vérité? Là-bas, même si une personne déploie toutes les gouttes d'effort possibles, elle ne pourra pas arriver à de tels niveaux."

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"Hachem parla à Moché en disant : ... dis-leur qu'ils se fassent des tsitsit aux coins de leurs vêtements ... pour que vous le regardiez, et vous vous souveniez de tous les commandements de Hachem et les accomplissiez, et vous n’explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez" (Chéla'h Lé'ha 15,37-39)

-> Le fil de tékhélét (couleur turquoise produit par le 'hilazon, une créature aquatique) aide à garder présent à l'esprit nos devoirs vis-à-vis de D. car le tékhélét est semblable à [la couleur de] la mer, la mer à [celle du] Ciel et le Ciel à [celle du] Trône de Gloire.
[guémara Ména'hot 43b]

=> Pourquoi ne pas dire directement que la couleur du tékhélét doit nous rappeler le Trône de Gloire?

Selon le rav Moché Feinstein (Darach Moché), cela nous enseigne une leçon fondamentale dans la spiritualité.
Afin de réussir et de conserver de hauts niveaux spirituels, nous devons y aller pas à pas, sans sauter les étapes.
Si nous souhaitons atteindre le Trône de Gloire, nous devons avancer étape par étape dans la bonne direction, montant progressivement vers des niveaux ayant davantage de sainteté.

Il faut progresser par paliers. Chaque niveau doit être acquis par des efforts, car c'est seulement ainsi que les niveaux peuvent vraiment s'ancrer durablement.
Ceux qui montent rapidement et tentent d'atteindre les hauteurs en un instant, sans les efforts d'une progression graduelle, risquent de ne pas être stabilisés dans ces hauts niveaux, et comme leur élévation n'est pas assez ancrée en eux, le risque de retomber est important.

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-> "Le bleu des franges ressemble à la couleur de la mer, dont la couleur ressemble à celle du Ciel, dont la couleur ressemble au bleu de la pierre précieuse de saphir et donc à celle du Trône de Gloire." [guémara Sota 17a]

-> La ressemblance de la couleur tékhélét (bleu-azur) des tsitsit à celle de la mer fait allusion au 'hilazon, un mollusque qui vit dans la mer et du sang duquel on fabrique la teinture tékhélet ; il ne sort de l'eau que tous les 70 ans.
La couleur du sang du 'hilazone ressemble au bleu de la mer.
[Rachi - guémara 'Houlin 89a]

-> La ressemble du tékhélét des tsitsit au bleu de la mer fait allusion aux miracles accomplis par le Créateur dans la mer en faveur des Bné Israël.
De plus, la ressemblance des fils bleu-azar avec la couleur bleue du Trône de Gloire Divin fait allusion au fait que Hachem observa depuis Son Trône et se souviendra de cette mitsva des tsitsit qui équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
C'est ainsi un grand profit pour nous qu'Hachem mentionne le mérite de nos mitsvot.
[Rachi - guémara Ména'hot 43b]

-> La ressemblance de la couleur des tsitsit à celle du Trône de Gloire à travers celle de la mer, du firmament et du saphir, vient enseigner que quiconque observe la mitsva des tsitsit est considéré comme s'il accueillait la Présence Divine.
[Rachi - guémara Sota 17a]

-> Grâce au tsits (ציץ), plaque en or qui ornait le front du Cohen Gadol, ce dernier pouvait "voir" l'intériorité des hommes.
De même, le mots tsitsit (ציצית), qui est au féminin, permet à l'homme qui les porte aux coins de ses vêtements d'entrevoir la Divinité et d'appréhender Sa justice.
[Zohar]

-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 44) enseigne :
Par le regard porté par tout homme sur les fils tékhélét des franges de son vêtement, dont la couleur bleu-azur ressemble à celle du Trône Divin, c'est comme si cet homme se tenait près du Trône de Gloire, reconnaissant ainsi son Créateur.
Ainsi, la vision a le pouvoir d'attacher non seulement à la chose observée, mais également à tout ce qui représente une ressemblance, ici par la couleur, à la chose observée.

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+ "Pour que vous le regardiez"

-> Le Rachbam rapporte le sens simple = les tsitsit sont placés sur nos vêtements de façon qu'on puisse voir la frange, et se souvenir des mitsvot.

-> Selon la guémara (Ména'hot 43b), en accomplissant ce commandement avec l'intention appropriée, on apprend à voir la façon dont D. dirige le monde, ce qui revient à Le voir et à garder en mémoire l'obligation de loyauté que nous avons à Son égard.
[ => regarder ses tsitsit, c'est d'une certaine façon regarder Hachem, réveillant ainsi nos obligations à Son égard!]

-> "Mon bien-aimé ... qui observe par le treillis" (métsits (מֵצִיץ) min a'harakim - Chir haChirim 2,9)
Le Gaon de Vilna fait remarquer que le mot "tsitsit" (ציצית) provient de : métsits (observer - מֵצִיץ).
En effet, la guémara (Roch Hachana 29a) nous enseigne que lorsque le peuple juif observe le Ciel, et soumet son cœur à leur Père au Ciel, alors ils réussissent. Mais s'ils n'agissent pas ainsi, alors ils tombent.

-> Le Maharam Shick enseigne l'idée suivante :
"Les tsitsits sont des fils qui se rajoutent à l'habit principal.
Ils font partie du vêtement, mais ne sont pas à proprement parlés le vêtement.
Lorsqu'on regarde nos tsitsit, nous devons réaliser qu'à l'image de ces cordes non tissées, une personne n'est jamais complète. Tant que nous vivons, c'est que nous avons toujours la possibilité de nous améliorer.

Par ailleurs, porter les tsitsit, doivent nous rappeler que Hachem est toujours avec nous : "J'ai placé Hachem constamment en face de moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) = nous devons toujours voir le Maître du monde dans chacune de nos actions, et en agissant ainsi nous élevons même nos actions les plus banales en des réalisations spirituelles (puisque motivées par la Volonté de D.)."

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-> En regardant les tsitsit, cela nous rappelle notre crainte du Ciel, et notre acceptation de réaliser les mitsvot de la Torah.
Regarder nos tsitsit nous aide également à éviter de transgresser involontairement.
[Rabbénou Méyou'has - רבינו מיוחס]

-> Le té'hélét est comparé à la mer (yam), la mer au firmament (rakia), le firmament au Trône de Gloire (kissé hakavod), et le Trône de Gloire a l'apparence d'une pierre de saphir, comme il est écrit : "et sous Ses pieds il y avait quelque chose de semblable à une brique de saphir" (Michpatim 24,10).
On doit se faire petit, sous les pieds du Trône de Gloire, afin d'être proche du Maître du monde.
[Noda biYéhouda - guémara Soucca 16a]

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+ "Et vous vous souveniez"

-> Selon le Sforno, les franges, comme des insignes royaux, rappellent à ceux qui les portent qu'ils sont en permanence au service du Roi.

-> Selon le Ramban, le tékhélét doit éveiller en nous le souvenir du Trône de Gloire (cf. ci-dessus).

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-> "Et d’ajouter à la frange de chaque coin un cordon d’azur" (Chéla'h Lé'ha 15,38)

Rabbi Chlomo ben Aderet enseigne :
Sache que les tsitsit renferment une notion de regard, comme dans l’expression "qui observe (métsits) par le treillis" (Chir haChirim 2,9), c’est-à-dire que nous devons regarder vers notre fin et tourner nos yeux vers la terre. C’est pourquoi le texte a ordonné "aux coins de vos habits", car le coin se trouve en bas du vêtement.
Les quatre coins sont à mettre en parallèle avec les quatre points cardinaux : on ne pourra pas s’échapper, lors du jour du jugement, par l’un des quatre coins.
Le cordon (ptil) correspond au mauvais penchant qui est tortueux (petaltol), têtu et qui détourne l’homme.
Les huit fils sont comparables aux huit dizaines d’années de la vie d’un homme, comme il est dit "Et, à la rigueur, de quatre-vingts ans" (Téhilim 90,10).
Enfin, les cinq nœuds sont à mettre en parallèle avec les cinq sens (vue, ouïe, goût, odorat et toucher) qui se perdent tous lorsque l’homme quitte le monde.

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-> Dans le passage sur les tsitsit, il est dit (Chéla'h Lé'ha 15,39): "Vous le verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem". Nos Sages ont appris de là (guémara Mena’hot 43b) que la mitsva de tsitsit pèse autant que toutes les autres mitsvot réunies.
=> Il faut comprendre ce qui est particulier dans les tsitsit pour qu’il suffise de les regarder pour se souvenir de toutes les mitsvot de la Torah.

-> Le Messé'h 'Hochma explique :
Il y a certainement dans les tsitsit des choses profondes auxquelles il faut réfléchir. En effet, la création s’appelle un vêtement (Tikounei Zohar 59 93a), et ce monde-ci n’est pas parfait, mais le Créateur a laissé l’homme le perfectionner. Par la mitsva de tsitsit, Il vient rappeler à l’homme ce perfectionnement et lui en donner l’ordre. Comment?
De même que les tsitsit ne sont complets et cachers que lorsqu’il y a 4 pans au vêtement, et que s’il manque un pan, le tsitsit n’est pas valable, il en va de même de la Création, qui s’appelle un vêtement : l’homme doit la mener à la perfection par la Torah et les mitsvot.
C’est le sens de "vous le verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem".
En réfléchissant sur la mitsva de tsitsit et sa signification, à savoir que le Créateur vient nous éveiller à amener la perfection, l’homme s’empressera d’exécuter toutes les mitsvot de Hachem pour amener cette perfection.

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°473) ajoute :
"D’après cela, il est possible de dire que c’est la raison pour laquelle on recouvre un défunt justement avec le talit et le linceul et non des vêtements entiers, mais en coupant les tsitsit, pour rappeler aux vivants que c’est seulement tant qu’on est vivant qu’on peut amener un perfectionnement.
Si on le fait, heureux est-on, et on méritera le vêtement des rabbanim dans le monde à venir.
Mais tout cela tant qu’on est encore vivant. Après la mort, il devient impossible d’améliorer quoi que ce soit. C’est pourquoi on coupe les tsitsit, qui sont la norme pour la perfection du talit, pour dire en allusion au vivant que le mort ne peut plus amener quelque perfectionnement que ce soit.
C’est pourquoi les Sages ont dit : "Repens-toi un jour avant ta mort"(Pirké Avot 2,10), il faut amener le perfectionnement tant qu’on est encore vivant, car après la mort on ne pourra plus rien réparer, et on regrettera tout le temps où l’on aurait pu réparer et arriver à la perfection de son vivant, et qu’on a gâché pour rien.
On pleurera le temps perdu et qui ne reviendra plus."

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+ "Vous n’explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez"

-> Rachi : le cœur et les yeux sont les explorateurs du corps et l'attirent vers la faute : le cœur convoite, les yeux voient, puis le corps commet la faute.

-> Selon le Rambam (Séfer haMitsvot), la Torah nous ordonne de ne pas nous laisser entraîner par les réflexions du moment issues de notre cœur ou par nos yeux, afin de ne pas nous éloigner de la croyance en D.
[l'épisode des explorateurs, nous enseigne qu'un juif doit être fixe dans sa émouna (Volonté de D.), le reste étant de belles illusions que notre yétser ara nous communique pour nous induire dans l'erreur.]

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+ "Je suis Hachem, votre D., qui vous ai fait sortir de la terre d'Egypte" (Chéla'h Lé'ha 15,41)

-> Ce verset signifie que Hachem a fait sortir d'Egypte le peuple juif à la condition qu'ils prennent sur eux la mitsva des tsitsit.
Tout celui qui accepte la mitsva des tsitsit affirme sa croyance dans la sortie d'Egypte, et celui qui n'accepte pas cette mitsva refuse d'y croire.
[midrach haGadol]

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-> "Je suis Hachem votre D. qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte" (Chéla'h Lé'ha 15,41)

=> Pourquoi associer la sortie d'Egypte à la mitsva des tsitsit?

En réalité la Torah dit que par la mitsva des tsitsit, le peuple se sanctifiera ("Vous serez saints pour votre D.") et ils ne se détourneront pas ni après leur cœur ni après leurs yeux. Ainsi, on pourrait penser qu'Hachem ne sera avec eux que s'ils atteignent cette sanctification, et peut-être que s'ils ne se sanctifient pas de la sorte, Hachem ne sera plus avec eux.

C'est pourquoi, la Torah ajoute : "Je suis Hachem votre D. qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte", et même si les juifs étaient, en Egypte, au plus profond de l'impureté, malgré tout Hachem était avec eux et les y a délivré.
De même, certes les tsitsit ont pour vocation de sanctifier le peuple ; malgré tout, même s'ils n'atteignent pas cette sainteté, Hachem sera avec eux, comme Il le fut en Egypte.
[Kol Ben Levi]

[de même que nous avons des franges de tsitsit à tous les coins, Hachem est toujours avec nous, quoique nous fassions, où que nous allions. Un juif n'est jamais seul!]

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-> Pourquoi a-t-on donné le nom de : "tsitsit"?

Car le Talit possède 4 coins (kanaf).
Or la guématria de 4 fois le mot : "kanaf" (כנף - guématria de 150) correspond au compte du mot tsitsit (ציצית - guématria : 600 = 150*4).
[rav Moché Cohen - Yodé ha'itim]

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-> Un homme en colère devra regarder les tsitsit et sa colère passera.
En effet, le mot kanaf (coin - כנף) a une valeur numérique de 150, comme le mot : kass (colère - כַּעַס) ; ceci suggère que les tsitsit constituent un remède contre la colère.

De plus, si l'on a l'habitude de passer les tsitsit devant les yeux lorsqu'on récite le Shéma, on ne deviendra jamais aveugle.
Outre leur sens simple, les mots "ce seront pour vous des tsitsit" signifient : "ce seront pour vous une vue" car le mot tsitsit est proche du verbe : léhatsits (regarder).
Ce lien entre les tsitsit et la vue est lié au fait que l'on regarde les 2 tsitsit de devant qui ensemble contiennent 16 fils et 10 nœuds, correspondant aux 10 Séfirot.
Leur total est donc de 26 correspondant à la valeur numérique du Nom Divin ...

Les tsitsit comportent 5 nœuds, correspondant aux 5 Livres de la Torah, et 4 coins, pour rappeler à l'homme les mitsvot dans quelque direction où il se tourne ...

L'homme qui observe scrupuleusement ce précepte est considéré comme ayant accompli tous les commandements de la Torah et méritera de contempler l'éclat de la Présence Divine.
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 15,37-41]

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-> Le Réchit ‘Hokhma (Chaar haKédoucha ch. 6) écrit : Les tsitsit sont une ségoula pour attirer la Présence Divine afin qu’elle vive parmi nous, ainsi qu’il est écrit "aux pans de leurs vêtements pour toutes leurs générations (lédorotam)", c’est comme s’il était écrit ladour itam (vivre parmi eux), c’est pourquoi les Sages ont dit que quiconque est attentif à la mitsva de tsitsit mérite d’accueillir la Présence Divine.

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-> La Michna Broura (par.24 al.47) dit au nom d’auteurs anciens que celui qui fait passer les tsitsit sur ses yeux au moment où il dit la parachat tsitsit dans le Kiryat Chéma est assuré de ne jamais devenir aveugle.

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-> La guémara (Nédarim 25a) affirme que la mitsva des tsitsit équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
Pourquoi cela?

Le Tachbets écrit que du fait que la Torah commence par la lettre : ב (béréchit) et se termine par la lettre : ל (Israël), ce qui forme le mot : לב (lev = cœur), dont la valeur numérique est de : 32, comme le nombre de fils composant le tsitsit.
=> C'est pour cela que nos Sages ont dit que tout celui qui réalise la mitsva des tsitsit est considéré avoir accompli la Torah de son début à sa fin.

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-> Comme un être humain n'a pas la possibilité d'accomplir les 613 mitsvot chaque jour, Hachem nous a donné un, celle des tsitsit, qui les représente tous.
En l'observant, nous nous souvenons tous les jours de toutes les mitsvot que nous nous sommes engagés à accomplir.
Pour Hachem, l'intention de bien agir est équivalente à la bonne action elle-même.
Lorsque nous nous souvenons des 613 mitsvot de D., et y pensons quotidiennement, c'est comme si nous les observions.
Tel est le sens du verset : "vous vous souviendrez de tous les commandements (mitsvot) de D. pour les observer".
Hachem nous a donné le commandement des tsitsit pour que nous nous souvenions de tous les commandements Divins.
Si nous prenons l'engagement de les accomplir, cette résolution est considérée comme un acte ...

Le mot tsitsit provient du mot : "hatsatsa" (regarder), comme dans le verset : "observe par le treillis" (métsits min a'harakim - Chir haChirim 2,9)
En voyant les tsitsit, l'homme se souvient des 613 commandements (mitsvot) et décide de les observer : cette décision lui est comptée comme leur accomplissement.
[...]
Le verset répète : "Ce seront POUR VOUS des tsitsit" = Ne vous attendez pas à ce qu'en portant les tsitsit sans y réfléchir, vous vous souveniez des commandements. Si vous avez passé les tsitsits comme on enfile n'importe quel autre habit, au lieu de penser : "Hachem a ordonné que nous accomplissions cette mitsva pour nous souvenir de tous les commandements", à quoi servent alors les tsitsit? ...
Par contre, si "ce seront pour vous des tsitsit" dont la racine est le mot : "hatsatsa" (regarder) que vous porterez dans le but de les regarder et de vous souvenir des commandements de D., alors "vous les verrez" et vous vous souviendrez de tous les commandements Divins.
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 15,37-41]

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-> La mitsva de tsitsit compte autant que toutes les autres mitsvot (guémara Chevouot 20a).

-> A cause de la faute de la négligence dans les tsitsit, les enfants de quelqu’un meurent dans leur jeune âge (guémara Shabbat 32b).

-> Quiconque est attentif à la mitsva de tsitsit mérite de voir la Présence Divine (Choul’han Aroukh 24,6).

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-> Par la mitsva des tsitsit, l'homme reçoit un supplément de kédoucha, comme il est dit : léamaan tizkérou ... vi'item kédochim.
[Sifri - au nom de rabbi Yahouda haNassi]
C'est pourquoi le talith possède 4 coins afin de se rappeler Hachem quelle que soit la direction vers laquelle on se tourne.

-> Cette mitsva des tsitsit, lorsqu'elle est réalisée correctement, protège l'homme de la faute (michna Broura 24,5), comme le rapporte la guémara (Ména'hot 44a).

-> Selon le 'Hida, si l'on craint le ayin ara, en regardant nos fils des tsitsit alors nous en sommes protégés.

-> La coutume ancienne des communautés séfarades est de ne pas sortir les tsitsit à l'extérieur.
Cependant, on devra de temps en temps au cours de la journée les sortir pour les voir (Arizal - Chaar hakavanot), car ceci est d'un grand profit pour l'âme et l'empêche de fauter, et cela aide la Présence Divine à mettre fin à la Galout (Kav haYachar - chap.45).

-> On doit faire honneur aux tsitsit en évitant qu'elles ne traînent par terre (Choul'han Aroukh 21,4).
Certains décisionnaires rapportent que ceci amène la malédiction sur l'homme (cf. Beit Yossef - chap.22).
Toutefois, celle-ci ne se concrétise que si la personne n'y prête aucune attention en laissant les fils trainer par terre, et qu'en marchant on les piétine.
Par contre, s'il arrive que les fils tombent à terre et touchent par inadvertance, il n'y a rien à craindre. (Kaf ha'Haïm 21,18).

-> Avant de faire la bénédiction, il faut vérifier les tsitsit et séparer les fils.
Nos Sages rapportent que les lettres qui composent le mot tsitsit (ציצית) sont les initiales de : tsadik (un homme juste) Yafrid (sépare) Tsitsiotav (ses fils) Tamid (toujours). [Arizal]

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-> "Si [rabbi Méïr] compare le fil des tsitsit à un sceau, c'est parce que [les souverains] ont coutume de faire porter leurs armoiries à leurs serviteurs.
Or, le tsitsit témoigne que les enfants d'Israël sont les serviteurs de D."
[Tossefot - guémara Ména'hot 43b]

-> Les tsitsit aux 4 coins des habits ressemblent au sceau du maître sur l'habit de son esclave, pour lui rappeler constamment son statut et ses devoirs envers lui, car véritablement la vue des tsitsit renforce notre motivation à réaliser les mitsvot et à ne pas nous écarter du service Divin en voyant des choses qui nous attirent ou des images indécente ...
[d'après le Séfer ha'Hinoukh]

Il y a aussi une allusion et une évocation au fait que le corps de l’homme et son âme, tout est à Hachem, car le blanc est une allusion au corps qui vient de la terre, et le bleu dont la couleur évoque le ciel est une allusion à l’âme qui vient d’en haut.
En effet, le tekhelet est semblable à la mer, la mer est semblable au ciel, et le ciel est semblable au Trône de gloire, c’est pourquoi les Sages ont dit qu’on attache un fil de tekhelet sur le blanc, car l’âme est supérieure et le corps est inférieur.

[cela nous renvoie à l'idée que nous devons asservir notre corps, notre animalité, au joug d'Hachem, qui se doit d'être supérieur. Nous ne devons pas inverser les priorités, ni oublier la réelle finalité de notre venue dans ce monde.
On attache le tékhelet sur le blanc, car ce monde est un moyen temporaire pour bâtir notre part future éternelle.]

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-> Le Ora’h ‘Haïm écrit que les tsitsit sont un signe de servitude, et quand on regarde le signe de sa servitude on sait qu’on n’est pas libre de faire ce que bon vous semble.

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-> Dans la guémara (Shabbath 32b), Rech Lakich enseigne : Tout celui qui prête attention aux tsitsit est méritant, et 2800 serviteurs prendront soin de lui, comme il est dit : "En ces jours là, 10 hommes de toute langue, de toute nation, saisiront le pan des habits de cet homme, en disant : Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que D. est avec vous." (Zé'haria 8,23).

Le rav Nissm Gaon commente que
- le pan des habits de cet homme, ce sont les 4 coins du talit/tsitsit ;
- 10 hommes de toute langue, ce sont 10 hommes parmi chacune des 70 langues parlées dans ce monde, à savoir 700 hommes ;
=> soit au total : 4 que multiplie 700 = 2800.

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-> On rapporte au nom des Richonim, que celui qui fait passer les tsitsit devant les yeux lorsqu'il lit le 3e paragraphe du Shéma, est assuré de conserver une bonne vue.
[Michna Broura 24,7]

"Le pays que nous avons parcouru au cours de notre exploration est une terre excellente.
Si D. est satisfait de nous et nous conduit dans ce pays, Il peut nous le livrer ... Mais ne vous rebellez pas contre D." (Chéla'h Lé'ha 14,7-9)

Le Rabbi Moché Tsvi de Svern de nous enseigner :
"La terre d'Israël peut aider l'homme à s'élever dans la sainteté et à atteindre un haut niveau seulement lorsque l'homme, mû par un réel désir d'être meilleur, fait des efforts sur lui-même.

S'il se laisse aller, le mauvais penchant, qui est bien plus fort en terre d'Israël qu'ailleurs, peut le faire tomber très bas.

Certes, "la terre est excellente" mais souvenez-vous : "ne vous rebellez pas contre D." "

"[La terre] est-elle bonne ou (im) mauvaise" (Chéla'h Lé'ha 12,19)

-> La terre d'Israël est bonne même si (im) vous voyez qu'elle est mauvaise.
Sa sainteté existe toujours mais elle est cachée.
Sous le "mal" superficiel se cache le "bien.
(Séfer haZé'hout)

-> Le Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld rapporte à ce sujet : "Vois le bien de Jérusalem" (Téhilim 128,5), et de commenter : l"homme doit s'efforcer de voir seulement le côté positif de Jérusalem".

La faute des explorateurs et le 9 av …

+ La faute des explorateurs et le 9 av ...

->"Ils rapportèrent de mauvaises choses sur la terre qu'ils avaient exploré... toute l'assemblé leva la voix et cria cette nuit la [parce qu'ils ne voulaient pas entrer sur cette terre" (Chéla'h Lé'ha 13,32)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 16,12) dit qu'au moment où le peuple juif a accepté le rapport des explorateurs, Hachem a décrété que le Temple sera détruit et que les juifs iront en exil.

-> La guémara (Shabbath 31a et Yoma 9b) rapporte plusieurs raisons qui ont conduit à la destruction du Temple, mais aucune mention n'est faite de la faute des explorateurs.
Comment comprendre cela?

Le Maharal répond que s'il n'y avait pas eu la faute des explorateurs, le peuple juif aurait été attaché pour toujours à Hachem et à la terre d'Israël.
Même s'ils avaient commis ultérieurement de graves fautes, D. leur aurait infligé différents types de punition, mais ils seraient toujours restés en Israël et le Temple n'aurait pas été détruit.
En dénigrant la terre d'Israël, ils ont rompu le lien les liant ensemble, et ils ont alors rendu possible une punition future sous la forme de l'exil et de la destruction du Temple.
[Péninim méChoulkhan Gavoa - Bamidar 14,1]

-> Dans le livre de Eikha, on peut remarquer que la 1ere lettre de chacun des versets au sein de chaque chapitre suit l'ordre alphabétique.
Cependant, il y a une exception : dans le 2e chapitre, le verset commençant par la lettre pé (v.2,16) vient avant celui débutant par la lettre : ayin (v.2,17).
La guémara (Sanhédrin 104b) explique : c'est en raison de la faute des explorateurs qui ont utilisé leur bouche (en hébreu se dit : pé) contre la terre d'Israël, à propos de choses qu'ils n'avaient pas vu de leurs yeux (en hébreu : ayin).

-> "[Après la faute des explorateurs], Vous êtes revenus et avez pleuré devant Hachem, mais Hachem n'a pas écouté votre voix, et ne vous a pas prêté oreille" (Dévarim 1,45)
Pourquoi n'a-t-Il pas accepté leurs prières et leur téchouva?

Le Sforno apportent 2 réponses : leur faute contenait du 'hilloul Hachem, pour lequel une téchouva seule ne suffit pas, seule la mort permet d'arriver à un pardon total ; et également car ils étaient motivés par la peur de la punition décrétée, et ce niveau de téchouva (téchouva méyira) n'est pas suffisant pour annuler un décret.

-> Il est écrit dans la guémara (Taanit 29a) :
"[D. dit : ] Vous avez pleuré sans raison ; J'établirai pour vous une raison de pleurer [ce jour là] pour les générations à venir."

La nuit du rapport des explorateurs était celle du 9 av, et c'est ce jour là que les 2 Temples ont été détruits et que beaucoup d'autres tragédies touchèrent le peuple juif à travers l'histoire.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) :
"Pleurer est une expression de souffrance intérieure.
Qu'est ce qui est considéré comme "pleurer sans raison"?
Ca découle seulement d'un manque de confiance en D.

Quand le peuple juif se tenait à la frontière de la terre d'Israël, ils n'ont pas voulu entrer en disant : "Pourquoi D. nous a-t-Il amené sur cette terre pour succomber à l'épée" [Bamidbar 14]
"C'est parce qu'Il nous déteste qu'Il nous a sorti d'Egypte pour nous donner aux Amoraïm pour qu'ils nous détruisent" [Devarim 1].

La cause de ce manque de confiance en D. est un manque intérieur (à se lier à D.).
Le seul moyen de rectifier ceci est le fait de pleurer à travers les générations."

[dans le cas des explorateurs, D. ayant promis de nous donner la terre d'Israël, peut importe ce qu'il s'y trouve (des géants, ...), on doit avoir une confiance totale dans sa réalisation]

-> Le rav Mordechai Becher de nous dire :
"Par essence, toutes les tragédies de l'exil sont des produits de notre séparation de la Torah et de la sainteté de la terre d'Israël. [...]
Toutes les punitions qui ont affecté le peuple juif portent en elles une toute petite mesure de punition de la faute du Veau d'or et de celle des Explorateurs qui eurent lieu à ces dates là."

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+ Veau d'or & faute des explorateur :

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1190) enseigne :
"Lorsque le peuple juif commit le péché du veau d’or, Hachem lui pardonna, alors qu’Il se montra beaucoup plus intransigeant concernant celui des explorateurs, sanctionné par 40 ans d’errance dans le désert. Pourquoi donc?

Tout d’abord, le péché du veau d’or se situait avant le don de la Torah, tandis que celui des explorateurs lui était postérieur. En outre, la Terre Sainte est étroitement liée aux paroles de la Torah, par les mitsvot lui étant spécifiques qui s’y trouvent mentionnées. La rigueur de la punition divine venue sanctionner le péché des explorateurs visait à prouver au peuple juif que dénigrer la sainteté de la terre d’Israël revient à porter atteinte à la sainteté de la Torah, péché considérable.

Par conséquent, du fait que les enfants d’Israël médirent de la Terre Sainte, ils endommagèrent la sainteté de ce pays, directement liée à celle de la Torah, qui fut donc elle aussi atteinte. Aussi, mesure pour mesure, D. leur retira le privilège d’étudier la Torah le 9 Av et de se réjouir par ce biais, les obligeant au contraire à se lamenter à cette date, de sorte à éveiller en eux une nouvelle aspiration à raffermir leur lien avec elle."

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-> Sur ce même sujet, rabbi Mendel de Kotzk écrit :
"Pourquoi Hachem a-t-il pardonné le péché Veau d'or bien que les juifs ne s'en soient pas explicitement repentis alors que, d'un autre côté, le péché commis lors de l'épisode des explorateurs n'a pas été pardonné?
C'est que dans la tentative du Veau d'or, il y avait malgré tout une recherche spirituelle, l'aspiration à une force supérieure, tandis que les explorateurs, eux, ne pensaient qu'à des choses bassement matérielles."

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Il se mirent à décrier le pays qu'ils avaient exploré en disant aux juifs : "Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays qui dévore ses habitants! Tous les hommes que nous y avons vus sont gigantesques!" (Chéla'h Lé'ha 13,32)

-> Lorsque les explorateurs se rendirent compte que dès qu'ils prenaient la parole, Yéhochoua, Kélev ou Moché intervenaient pour les empêcher de dénigrer la terre d'Israël, ils décidèrent de ne rien dire en leur présence.
Ils choisirent plutôt de marcher parmi le peuple et sans personne pour les contredire, de raconter tout ce qu'ils désiraient. Ils se dispersèrent parmi la foule et se mirent à critiquer la terre.

Le verset indique cette tactique par les mots : "Ils se mirent à décrier le pays qu'ils avaient exploré, en disant aux juifs". Après avoir parlé devant Moché, Yéhochoua et Kalev, qui tentèrent de les interrompre, les 10 explorateurs se précipitèrent vers leurs tentes. Là, ils commencèrent à se tourner et à se retourner en gémissant comme s'ils étaient pris de convulsions.
Les membres de leur famille les supplièrent de leur dire ce qui s'était passé mais ils gardèrent le silence.
Ils geignirent, se lamentèrent et prétendirent que malgré tous leurs efforts, ils ne parvenaient pas à se lever.

Il s'écrièrent : "Malheur à mes fils, mes filles et à mes belles-filles! Les Amorréens nous vaincront sans aucun doute, et une fois que vous serez entre leurs mains, ils agiront à leur guise! Vous ne pouvez pas vous imaginer tout ce que nous avons vu!
Même si nous acceptions les dires de Kalev et marchions pour occuper le pays, en admettant que nous en soyons capables, nous en gagnerons rien en l'occupant. L'air est si nocif que même ses résidents qui y sont habitués meurent d'empoisonnement. Qu'en sera-t-il de nous qui n'y sommes pas accoutumés? Cet air nous tuera dès que nous pénétrons dans le pays.
Bien qu'on ne puisse connaître la qualité de l'air d'un pays sans y avoir vécu un certain temps, nous avons pu nous en rendre compte simplement en le traversant. D'ailleurs, en entrant dans le pays, nous les avons vu enterrer leurs morts!"

Tel est le sens du verset : "Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays qui dévore ses habitants".

-> Ils continuèrent en développant l'idée du verset suivant (v.33) : "Là-bas, nous avons même vu les titans (néfilim), les fils du géant, qui descendent des titans. Nous nous sommes sentis comme de minuscules sauterelles! C'est tout ce que nous étions à leur yeux" ...

Lorsque les familles des explorateurs entendirent ce récit, elles se mirent à crier et à pleurer.
Leurs voisins les entendirent, et à leur tour, ils gémirent jusqu'à ce qu'une immense lamentation s'élève dans le camp.

[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 13,32 & 33]

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-> "Touts les juifs se lamentèrent devant Moché et Aharon. La communauté entière leur dit : "Nous aurions préféré mourir en Egypte! Que ne mourons-nous dans ce désert!" (Chéla'h Lé'ha 14,2)

Le Méam Loez commente : Les moyens détournés que les explorateurs utilisèrent pour répondre leurs calomnies parmi le peuple atteignirent leur but. Tous les juifs, y compris le Sanhédrin, se plaignirent à Moché et à Aharon.
Ils gémirent : "Nous aurions préféré mourir en Egypte ou dans ce désert ...
Certes, si nous retournons en Egypte, nous, nos femmes et nos enfants redeviendrons esclaves, mais au moins nous ne mourrons pas."

Ayant pris cette décision, ils se dirent l'un à l'autre : "Nommons un nouveau chef et retournons en Egypte. Nommons Dathan à la place de Moché et Aviram à la place d'Aharon. Tous 2 seront de bons dirigeants."

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-> "Je vais les frapper d'une épidémie et les anéantir. Je te ferai devenir un peuple plus grand et plus puissant que celui-ci" (Chéla'h Lé'ha 14,12)

Le Méam Loez rapporte les paroles de Hachem :
"J'agirai envers eux mesure pour mesure. Je les anéantirai par une épidémie car ils ont dit : "Nous aurions préféré mourir en Egypte. Que ne mourons-nous dans ce désert!"
Ils ont affirmé qu'ils préféraient mourir en Egypte ou dans ce désert plutôt que d'entrer en terre d'Israël et d'y périr aux mains de l'ennemi. Je les frapperai donc d'un épidémie pour avoir manqué de confiance en Moi.

Quant au serment que J'ai prêté à leurs ancêtres de multiplier leurs descendants comme le sable sur le rivage et de leur donner la terre de Canaan, ce serment n'est pas annulé. [Moché,] Je veux accroître tes descendants et faire de toi un grand peuple".

"Ils dirent : "Nous sommes venus vers le pays où tu nous as envoyés, et aussi il est ruisselant de lait et de miel ..." (Chéla'h Lé'ha 13,27)

Rachi d'expliquer : "Tout mensonge qui ne comporte pas à son début une parcelle de vérité ne se maintiendra pas à sa fin [c'est-à-dire qu'il ne sera pas cru]."

Pour rendre crédible le mensonge qu'ils s'apprêtaient à livrer, les explorateurs ont, dans leur réponse, changé l'ordre des questions de Moché (cf.13,18-20) de manière à l'introduire par une affirmation véridique.

-> Rabbi Heschel de Varsovie disait :
"Combien il est ironique de constater à quel point un menteur a besoin de compter sur une vérité de qualité. [En effet,] Si les gens ne croyaient pas en la véracité de sa parole, quel intérêt aurait alors son mensonge?"

-> Nos Sages disent que : "les méchants sont pleins de regrets ..."
Conscient de sa malignité, l'imposteur se sent coupable, et de ce fait, il manque d'assurance.
C'est pourquoi, il préfère livrer d'abord un élément de vérité et remettre ses mensonges à plus tard.

-> Au nom de D., le prophète Yirmiyahou réprimande le peuple d'Israël en disant que : "Leur langue est une flèche acérée et il n'y a que tromperie dans sa bouche ; on parle amicalement à son prochain, mais au fond de soi, on lui tend un piège." (Yirmiyahou 9,7)

Pour quelle raison a-t-il comparé la langue des enfants d'Israël à une flèche?

Le Gaon de Vilna explique que l'archer commence par tirer la flèche vers lui avant de le lâcher pour la lancer au loin.

Plus il la tire préalablement vers lui, plus grande est la force qu'il lui confère et plus ample sera son déplacement.
Ainsi, l'intensité de sa propulsion lui vient précisément de son contraire, à savoir sa traction préparatoire.

=> Il en va ainsi de ceux qui profèrent du lachon ara : ils commencent par émettre un compliment, une parole positive, après quoi ils se mettent à dénigrer et à calomnier.

Et plus, il se seront répandus en éloges sur leur cible, plus la médisance qu'ils proféreront ensuite à son sujet sera vraisemblable et crédible.