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La puissance du service d’Hachem dans une génération faible

+ La puissance du service d'Hachem dans une génération faible :

"Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov en tant que El Shadaï, mais sous Mon Nom Hachem Je ne Me suis pas fait connaître à eux" (Vaéra 6,3)

-> Le séfer Likouté Yéhouda cite son grand-père, le Imré Emet qui dit que pendant les périodes où nous sommes bas et abattus (spirituellement), nous devons renforcer notre avodat Hachem parce que le service à Hachem dans des moments aussi difficiles est très précieux.
Même si nous sommes très éloignés d'Hachem et que nous ne pouvons pas sentir Sa présence, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous rapprocher de Lui.

Il ajoute que la plus grande récompense qu'une personne puisse recevoir est de servir Hachem dans les moments difficiles.
De telles générations sont connues comme des périodes où "le nom d'Hachem n'est pas connu". Ce sont des périodes où Son visage est caché, où nous ne pouvons pas sentir Sa proximité et où Sa lumière n'est pas clairement visible. Si nous Le servons dans ces moments-là (malgré l'obscurité), nous serons grandement récompensés.

Il est dit au nom du rav Zoucha d'Anipoli que lorsqu'une personne ressent la puissance de sa avodat Hachem, elle ne peut s'attendre à aucune récompense, car il ne peut y avoir de plus grande récompense que le sentiment qu'elle a déjà éprouvé.
La principale récompense est plutôt pour les moments où l'on s'efforce de se rapprocher d'Hachem mais où l'on n'arrive pas à sentir Sa présence. C'est pour une telle avoda que l'on recevra une grande récompense.

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-> b'h, à ce sujet : + L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : https://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation

Quant à moi, je suis venu de Padan : Ra'hel est morte sur moi au pays de Canaan, sur la route, alors qu'elle était encore loin d'arriver à Efrat, et c'est là que je l'ai enterrée, sur le chemin d'Efrat, qui est Beit Lé'hem. (Vayé'hi 48,7)

-> Rachi commente que Yaakov justifie le fait qu'il n'ait pas enterré Ra'hel dans la grotte de Makhpéla parce que c'était pour le bien du peuple juif.
Yaakov dit à Yossef : "Tu dois savoir que, conformément à la parole [d'Hachem], je l'ai enterrée là, afin qu'elle soit utile à ses enfants lorsqu'ils seront exilés par Névouzardan. Lorsqu'ils passeront devant sa tombe, Ra'hel sortira de sa tombe, pleurera et demandera grâce pour eux, comme le dit le prophète : "Une voix se fera entendre à Rama" (Yirmiyahou 31,1). Et Hachem lui répondra : "Ton travail sera récompensé ... et les enfants retourneront dans leurs frontières" (Yirmiyahou 31,1).

-> Personne n'était mieux placé que Ra'hel pour implorer la clémence de ses enfants exilés. Elle a accumulé du mérite lorsqu'elle a fourni les simanim (signes) à sa sœur Léa, ce qui a permis à Léa d'épouser Yaakov.
Le midrach (Eikha rabba Pésichta 24) indique : "Ra'hel dit à Hachem : Quelle faute mes enfants ont-ils commise pour que Tu les punisses? Si c'est parce qu'ils ont adoré des idoles, ce qui s'appelle une tsara [une rivalité avec Toi], n'ai-je pas aimé mon mari Yaakov? Il a travaillé pour moi pendant 7 ans, et finalement, mon père lui a donné ma sœur comme épouse. J'ai surmonté mon amour pour mon mari et j'ai donné les signes (simanim) à ma sœur. Je suis de chair et de sang, et Tu es un Roi miséricordieux ; Tu devrais certainement avoir pitié d'eux.
Hachem lui répondit : "Il y a une récompense pour tes actes : tes fils reviendront du pays de leur ennemi" (Yirmiyahou 31,15)."

=> Pourquoi la volonté de Ra'hel de donner les signes (simanim) à sa sœur était-elle une raison pour qu'Hachem pardonne à ses descendants le péché d'idolâtrie?
La réponse se trouve dans la raison pour laquelle Ra'hel était prête à donner les simanim à Léa.
Ra'hel a compris intuitivement que dans ce monde de division, Yaakov épouserait inévitablement plus d'une femme. En effet, si Yaakov n'avait épousé qu'une seule femme et que les 12 tribus étaient nées d'une seule mère, le peuple juif aurait atteint un état d'unité dès son arrivée en terre d'Israel. Ainsi, la dynastie davidique serait restée indivisée et le peuple serait entré dans l'ère de machia'h sans souffrir de l'Ikvéta déMéchi'ha (les douleurs de l'accouchement du machia'h).
Cependant, l'unité dans ce monde est insaisissable. Il était donc inévitable que Yaakov épouse 2 femmes, ce qui provoqua une division au sein d'Israël. Certaines tribus vivraient sous la dynastie davidique, et d'autres sous les autres rois d'Israël. C'est pourquoi Ra'hel a accepté que Yaakov épouse sa sœur, bien qu'elle soit la première épouse de Yaakov.

Le fait que Ra'hel comprenne que la division est inévitable est à la base de sa demande de pardon à Israël pour les fautes d'idolâtrie.
L'existence de l'idolâtrie dans le monde est le résultat de l'obscurcissement de l'unité d'Hachem, c'est pourquoi ce monde est un monde de division. Ra'hel a donc prié pour que sa compréhension de l'impossibilité de l'unité dans ce monde, et le fait qu'elle ait ensuite permis à sa sœur d'épouser Yaakov et de devenir sa rivale (tsara), lui servent de mérite pour obtenir la même compréhension de la part d'Hachem.
Elle demanda à Hachem de pardonner la déloyauté de ses enfants qui adoraient des idoles (également appelée tsara), car la division inhérente à ce mot était la racine de leur culte des idoles.

Ce n'est qu'à l'arrivée de machia'h qu'il deviendra évident qu'Hachem est le D. unique dans ce monde.
Ainsi, après l'arrivée de machia'h, la nation juive sera unie sous le règne de la dynastie davidique. [machia'h étant un descendant du roi David]
[d'après le Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Ra'hel a donné les simanim à Léa parce qu'elle reconnaissait que dans ce monde de division, il était inévitable que Yaakov épouse plus d'une femme et que le peuple juif soit divisé.
C'est la division dans le monde qui est à l'origine de la faute d'idolâtrie. Ra'hel a prié Hachem de pardonner au peuple juif le péché d'idolâtrie pour le mérite de son don de simanim à sa sœur Léa.

L’importance de la mida de temimout

+ L'importance de la mida de temimout, d'être tamim avec Hachem :

"Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Israël avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée." (Chémot 1,1)

-> Le séfer Divré Israël cite le midrach (Tan'houma 50) qui interprète ce verset comme signifiant qu'ils sont tous venus avec le mérite de Yaakov.

-> Le Divré Israël demande pourquoi ce verset utilise le nom "Yaakov", qui symbolise une stature [spirituelle] plus basse que le nom "Israël", qui connote sa nature plus glorieuse (Zohar - Balak 210:2).

Il répond que cela a pour but de nous enseigner une leçon importante. Yaakov incarnait le témimout (servir Hachem avec simplicité), comme il est dit : "Yaakov était un homme simple (ich tam)" (Toldot 25,27).
Rachi (Vaét'hanan 18,13) explique le concept de témimout sur le verset qui nous ordonne d'être "tamim" avec Hachem en disant : "Marchez avec Lui en toute simplicité et ne posez pas de questions".
Même si une personne est très intelligente et capable de comprendre beaucoup de choses (même nos Avot), elle doit s'en remettre à Hachem avec simplicité et non pas à la suite de déterminations intellectuelles.

Cette idée est évoquée dans le verset : "Celui qui marche avec simplicité marchera en sécurité" (olé'h batom, yélé'h béta'h - הוֹלֵךְ בַּתֹּם יֵלֶךְ בֶּטַח - Michlé 10,9). Les dernières lettres de ces mots forment le mot : 'hakham.
Cela nous enseigne que même un homme sage ne doit pas se fier à sa sagesse. Il doit plutôt s'en remettre à Hachem pour sa sécurité.

La mida de témimout est ce qui sépare les sages d'Israël des sages des nations du monde, comme l'a dit Rava à un tsidouki (guémara Shabbath 88b). Les sages des nations s'adonnent toujours à la philosophie et essaient de comprendre les choses grâce à leur intellect.
En revanche, les sages d'Israël ne s'appuient pas sur leur intellect, et au contraire, placent simplement leur confiance en Hachem.

Ce concept est illustré par le verset : "Vous les observerez (ouch'martem) et les mettrez en pratique, car c'est là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples" (Vaét'hanan 4,6).
Le mot "ouch'martem" (וּשְׁמַרְתֶּם) peut être lu comme "ouchamar tam", tu te maintiendras comme une personne simple (tam).
Ainsi, le verset dit que lorsqu'une personne a la mida de témimout, elle est différente des non juifs, qui s'engagent dans le questionnement et la philosophie.

C'est ce qui ressort également du verset : "Prenez garde à vous, de crainte que votre coeur soit séduit et que vous vous détourniez (vé'sartem) et serviez les dieux des autres" (Ekev 11,16).
Le mot "vé'sartem" (וְסַרְתֶּם) peut être lu "vé'sar tam", tu te détourneras d'une personne simple.
Si quelqu'un se détourne de la témimout et s'engage dans des enquêtes et des questionnements sur les voies d'Hachem, il est considéré comme s'il adorait des dieux étrangers parce que c'est la façon de faire des non juifs.

En gardant cela à l'esprit, nous pouvons expliquer le midrach qui dit que les Bné Israël sont venus en Egypte avec le mérite de Yaakov. La mida du temimout est un héritage de Yaakov, qui a incarné cette caractéristique. C'est la qualité que sa progéniture a emportée avec elle en Egypte.
Cela explique également pourquoi le nom "Yaakov" est utilisé dans ce verset, par opposition au nom "Israël", car ce nom représente sa mida de temimout.

Dans le même ordre d'idées, Pharaon a dit qu'il voulait être plus malin que les juifs (Chémot 1,10). Son intention était d'utiliser la midah de la 'hokhma (sagesse) pour les vaincre. Il savait que tant qu'ils conserveraient le trait de temimout, ils seraient toujours en sécurité et qu'il serait incapable de les vaincre. Il voulait donc trouver un moyen de les inciter à s'engager dans l'intellectualisme et la philosophie, afin qu'ils abandonnent leur temimout et qu'il soit en mesure de les vaincre.

Rachi explique que Pharaon disait qu'il voulait être plus malin que "le sauveur de Israël". Cela peut être expliqué comme signifiant qu'il voulait vaincre la mida du temimout, qui est ce qui sauve le peuple juif, en les amenant à s'engager dans des enquêtes et des questions.
Rachi dit ensuite que Pharaon voulait les punir "avec de l'eau". Il voulait qu'ils s'immergent dans la forme négative de la sagesse, qui consiste à remettre en question les voies d'Hachem, car il savait que cela leur ferait du tort.

"Ils étaient [à peine] sortis de la ville, ne s'en étaient pas éloignés, que Yossef dit à l'intendant de sa maison : "Lève-toi, poursuis les hommes, rattrape-les"" (Mikets 44,4)

=> Pourquoi précisément avant qu'ils ne se soient éloignés de la ville ?

-> Certains expliquent que si les frères s'étaient éloignés de la ville, ils ne se seraient pas sentis obligés d'obéir aux instructions de Yossef, ou pire encore, ils auraient pu réagir par la force.
Une autre approche consiste à dire que Yossef souhaitait minimiser l'épreuve que représentait pour eux le fait de revenir sur leurs pas.

Le Imré Emet proposent une nouvelle explication. La halakha stipule que la Téfilat haDéré'h (la prière du voyageur) ne doit être récitée qu'après avoir déjà parcouru la mesure d'une parcha (voir Béra'hot 30a).
Yossef était conscient de l'efficacité de cette prière pour protéger ceux qui la récitent. Il a donc demandé à ses hommes de rattraper les frères avant qu'ils ne récitent cette prière, afin de réussir à les éliminer.

Cela expliquerait également l'insistance de Yossef pour que les sacs des frères soient chargés de céréales. Son intention était de les alourdir afin de ralentir leur allure.

"Ils s'approchèrent de l'homme qui gouvernait la maison de Yossef et lui parlèrent, à l'entrée de la maison" (Mikets 43,19)

=> Pourquoi à l'entrée de la maison ?

-> Le Imré Emet cite une explication du Sifté Cohen.
Avant le départ des frères pour l'Egypte, Yaakov avait prié en leur nom pour qu'El Shadaï vous accorde la miséricorde devant cet homme (Mikets 43,14).
En arrivant à la maison de Yossef, ils remarquèrent le montant de la porte et se rappelèrent la mézouza qui est généralement placée à cet endroit dans une maison juive. Comme l'extérieur d'une mézouza est traditionnellement orné du nom El Shadaï, les frères se sont souvenus de la prière de leur père et ont senti que le moment et l'endroit étaient propices. Ils ont donc saisi l'occasion.

La royauté

"Le sceptre ne se retirera pas de Yéhouda" (Vayé'hi 49,10)

-> Rachi précise que cette prophétie s’applique à partir du roi David.

-> Yaakov bénit Yéhouda et lui accorde la royauté. On peut soulever deux questions sur cette prophétie.
Tout d’abord, nous savons que le premier roi du peuple d’Israël fut Chaoul, qui n’est pas un descendant de Yéhouda, mais de Binyamin. Alors, comment est-ce possible qu’il fût oint par le prophète Chmouel?
Et quand Chmouel réprimanda Chaoul qui n’avait pas obéi à ses instructions, il lui dit : "Et maintenant, ta royauté ne subsistera pas : Hachem s’est choisi un homme selon son cœur et l’a institué chef de son peuple, parce que tu n’as pas respecté Son commandement!" (Chmouel I 13,14).
Les propos de Chmouel sous-entendent que si Chaoul n’avait pas commis cette erreur, son royaume aurait perduré, ce qui semble contredire la prophétie de Yaakov, mentionnée dans le verset précité…

-> Le Ramban propose deux réponses. Il affirme tout d’abord que les descendants de Chaoul auraient pu être rois des tribus issues de Ra’hel – à savoir, Binyamin, Éphraïm et Ménaché. Autre possibilité, les descendants de Chaoul auraient pu être les ministres ou les députés du roi (issu, quant à lui de Yéhouda).

C’est d’ailleurs l’implication des propos de Yonathan (fils de Chaoul) à David : "Ne crains rien, la main de Chaoul, mon père, ne t’atteindra pas ; tu régneras sur Israël et moi, je serai ton second. Chaoul, mon père, le sait bien aussi" (Chmouel I 23,17).
Si Chaoul n’avait pas fauté, cette prédiction se serait réalisée. Yonathan ne savait pas que Chaoul avait manqué à son obligation et pensait donc pouvoir être le second du roi !

-> Le Rama Mipano affirme d’ailleurs que l’âme de Yonathan sera réincarnée en la personne de Machia’h Ben Yossef (et c’est l’allusion que faisait alors Yonathan en parlant à David.)

=> Ce développement nous enseigne à quel point il est important d’accepter son rôle, même quand cela signifie être subordonné ou soumis à quelqu’un d’autre. C’est souvent la clé du succès. Chaoul eut du mal à surmonter ce défi et cela eut des conséquences désastreuses. Yonathan parvint à se montrer digne et bien qu’il mourût précocement, le Rama Mipano nous enseigne qu’en fin de compte, il triomphera.

[d'après le rav Yéhonathan Gefen]

"Il les bénit ce jour-là, en disant : "Par toi Israël bénira, en disant ... "" (Vayé'hi 48,20)

-> Le séfer Tiféret Shmouel demande pourquoi est-il nécessaire de dire que Yaakov les a bénis "ce jour-là" (bayom aou).
Il répond en citant le verset (I Mala'him 2-3) qui rapporte que David a dit à son fils Shlomo : "Je vais sur le chemin de tout le pays".
Le Alchikh haKadoch explique qu'il disait à son fils de se rappeler constamment que le monde est ainsi fait que tout le monde finira par mourir. C'est pourquoi il faut faire bon usage de chaque seconde de la vie.

Ainsi, lorsque le verset dit que Yaakov a béni ses petits-fils (Efraïm et Ménaché) en "ce jour-là", l'intention est qu'il a donné la bénédiction de "ce jour-là", ce qui signifie qu'ils devraient toujours se concentrer sur chaque jour individuellement comme s'il s'agissait de leur seul jour sur terre.
De cette manière, ils seront capables de surmonter le yétser ara et de servir Hachem pleinement et entièrement.

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-> Le rabbi de Kobrin (cité dans Kitvé Ramam) explique ce verset d'une manière légèrement différente. Il dit que Yaakov a béni ses petits-fils en leur disant que chaque jour, ils ne devaient penser qu'à ce jour, sans s'inquiéter de ce qui se passerait demain.

"Le maître échanson parla devant Pharaon : "[Ce sont] mes fautes [que] je rappelle aujourd'hui" (Mikets 41,9)

-> Le Imré Emet discerne dans ces excuses une allusion à l'esprit du jour. Nos Sages (tant dans la guémara (Roch Hachana 10b) que dans le Zohar (Vaéra 30b)) nous disent que cet événement s'est produit à Roch Hachana, un jour où la confession des fautes est découragée (voir Magen Avraham 584,2).
En tant que tel, le maître échanson s'est excusé de rappeler son infraction, ne le faisant que pour le plus grand bien de Pharaon.

"Puis, il y eut ce jour opportun où il vint à la maison pour faire sa besogne" (Vayéchev 39,11)

-> Le Imré Emet (5687) donne un aperçu du degré de difficulté auquel Yossef a été confronté lors de son épreuve avec la femme de son maître. Comme Rachi le cite dans le midrach, la femme de Potiphar avait des intentions positives dans ses avances à Yossef, car elle prévoyait qu'elle était destinée à s'unir à lui. En effet, le plan divin prévoyait que Yossef siphonne les étincelles de sainteté logées dans cette famille (même si c'était par l'intermédiaire de leur fille, d'une manière autorisée).
Elle partagea ces nobles objectifs avec Yossef, offrant ainsi une tentation doublée d'un objectif spirituel justifiable, voire nécessaire.

C'est pour cette raison que le salut de Yossef est venu par l'apparition de l'image de son père Yaakov. En tant que modèle de Vérité, l'exemple de Yaakov a donné à Yossef la force de reconnaître les choses pour ce qu'elles étaient, perçant le vernis de la justification de ce qui aurait été un outrage moral.

"Pharaon nomma Yossef Tsafnat-panéa'h" (Mikets 41,45)

-> Rachi explique le nom Tsafnat-panéa'h comme signifiant "Révélateur des choses cachées" - tsafnat signifiant "caché" et panéa'h signifiant "révélation", faisant référence au penchant de Yossef pour l'interprétation des rêves.
Le Sfat Emet (5644) demande : pourquoi n'est-il pas alors nommé : "Panéa'h-tsafnat" ?

Il explique qu'il existe 12 portails célestes par lesquels sont acheminées toutes les richesses matérielles de ce monde, un pour chaque mois de l'année.
Conformément au principe selon lequel notre monde se compose de trois dimensions parallèles (l'espace, le temps et l'homme), chacun de ces portails correspond à l'un des 12 Shévatim. (à l'instar de ce système, le roi Shlomo a nommé 12 fonctionnaires pour gérer les revenus royaux, un par mois).

Au-delà de ces portails, il existe une valve de contrôle qui régule la bonté avant qu'elle ne soit convertie de sa forme éthérée à son état plus physique.
Le parallèle avec cette situation dans le temps est le jour du Shabbath, qui est la source de toute subsistance et qui, paradoxalement, n'est pas ouvertement manifesté, c'est-à-dire qu'aucune manne n'est tombée et que nous ne prions pas pour la subsistance dans les prières du Shabbath (voir Zohar Yitro 88a).

Le parallèle humain est Yossef, qui se trouvait lui aussi sur un échelon plus élevé que les autres Shévatim. C'est pour cette raison qu'il est décrit (Béréchit 42,6) comme le "monarque sur la terre (c'est-à-dire maître de tout le système de portails), car il était le seul à distribuer la nourriture pour tout le peuple (c'est-à-dire par lequel toute la générosité est régulée)" (Mikets 42,6).
À l'instar de la valve de contrôle céleste et du Chabbath, Yossef est caché en dépit de sa suprématie. C'est pourquoi son titre le décrit comme un "dissimulateur de choses révélées".

Cela permet également de comprendre le manque d'appréciation des frères à l'égard de la suprématie de Yossef, puisqu'elle leur a été dissimulée de manière caractéristique. Nous pouvons également mieux comprendre l'importance de l'identité de Yossef qui est restée cachée aux frères pendant leur rencontre en Égypte.