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La Chemita

+ La Chemita :

-> En terre d'Israël, Hachem nous a donné des mitsvot spéciales concernant la terre. À chaque étape du cycle agricole, un juif est tenu de donner diverses séparations et dîmes : léket, shich'chah, péah, térouma guédola, maaser richon, maaser shéni ou maaser ani, et d'autres encore.
À l'époque du Temple, lorsque toutes les dîmes étaient en vigueur, environ un cinquième des récoltes d'un juif était distribué de cette manière. Un fermier juif donnait de grandes quantités des produits qui poussaient dans ses champs aux Levi'im, qui ne possédaient pas de champs et passaient leurs journées à étudier la Torah.
Un juif qui possédait un champ d'une douzaine d'hectares donnait chaque année quelques tonnes de produits à titre de dîme, ce qui représentait une part importante de son dur labeur.

Le juif savait parfaitement que sa terre n'était pas sa propriété privée. La terre sur laquelle il vivait et qu'il cultivait n'était pas son affaire privée. Il travaillait la terre pour Hachem, il faisait tout ce qu'Hachem voulait de lui, et tout était pour Lui. Et bien sûr, il distribuait ses produits conformément aux ordres d'Hachem.

D'où le juif tirait-il la force d'observer ces commandements? Comment parvenait-il à la ferme conviction que ses biens ne lui appartenaient pas, au point de pouvoir donner une si grande partie de son dur labeur aux pauvres et aux Lévi'im, la tribu choisie par Hachem?
La réponse est que la mitsva de la chémita a inculqué et souligné cette conviction.
Une fois tous les sept ans, nous cédons notre terre à Hachem, comme nous le dit la Torah : "Et la terre se reposera, un shabbat pour Hachem" (Béhar 25,2).
La Shémita nous relie à la sainteté de la terre d'Israël. Nous reconnaissons que la terre appartient à Hachem et que nos vies et notre travail lui sont tous dédiés.

Nos Sages (guémara Shabbath 33) nous enseignent que le peuple juif est exilé en raison de la faute de violation de la shémita , comme le dit le verset : "Alors la terre apaisera ses Shabbath" (Bé'houkotaï
26,34).
En revanche, lorsque nous observons la Shémita, nous vivons dans la paix et la satisfaction en terre d'Israël : "Et vous vivrez en sécurité sur la terre" (Béhar 25,18, Rachi).
L'essence du peuple juif en terre d'Israël est contenue dans la mitsva de Shemita.

La mitsva de Shemita fait entrer la sainteté de la terre d'Israël dans nos vies. Il nous donne la certitude que la terre et toutes les affaires matérielles appartiennent à Hachem.

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-> La mitsva de Shemita implique un grand sacrifice de soi.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 1,1) nous disent que le verset : "Bénissez Hachem, Ses anges, les puissants qui accomplissent Sa parole" (Téhilim 103,20) se réfère aux agriculteurs qui observent la mitsva de Shemita.
D'ordinaire, une personne accomplit une mitsva pendant un jour, une semaine ou même un mois. Mais dans ce cas, un agriculteur laisse son champ et sa vigne à l'abandon pendant une année entière. Il regarde en silence des étrangers venir prendre ses fruits. Peut-il y avoir une plus grande démonstration de force de caractère?

Au cours de l'année de Shemita, un juif atteint un niveau d'émouna si profond qu'il peut rester chez lui toute l'année et ne pas s'occuper de son champ.
Sa compréhension du fait qu'il ne vit que pour Hachem devient si innée qu'il est capable de se reposer à la maison sans assurer sa subsistance pour l'année à venir.

La Shemita imprègne nos vies entières de sainteté. C'est une année de Shabbat de la terre, où la terre devient sainte. Nous révélons la sainteté inhérente à la terre et la simple existence terrestre de chaque juif.
[d'après le rav Avraham Tsvi Kluger]

Respecter les autres

+++ Respecter les autres :

"Et Yossef ne put se contenir en présence de tous ceux qui se tenaient autour de lui" (Vayigach 45,1)

-> Le midrach Tan'houma (65) déclare au nom de rav Shimon ben Gamliel : "Yossef est tombé dans un grand danger. Si ses frères l'avaient tué, personne n'aurait su qui il était. Dans ce cas, pourquoi a-t-il dit à tout le monde de le laisser seul avec eux (ses frères)?
Rav Yossef répond que c'est parce qu'il a estimé qu'il était préférable de se laisser tuer plutôt que d'embarrasser ses frères devant les égyptiens."

-> Le séfer Otsrot haTorah cite le Rav Leib 'Hasman (Ohr Yahel - 'helek 2) qui écrit que le seul désir de Yossef dans la vie était de revoir son père. Il n'avait pas vu Yaakov depuis 22 ans et désirait ardemment le retrouver chaque seconde de chaque jour depuis leur séparation. Il savait également que son père désirait ardemment le revoir.
Malgré tout, il était prêt à renoncer à ce rêve et a préféré risquer de se laisser tuer, plutôt que d'embarrasser quelqu'un en public.

-> En fait, Yossef garda cela à l'esprit pendant les 22 années où il fut séparé de son père. Le Ohr ha'Haïm haKadoch demande pourquoi Yossef est resté en Égypte pendant 22 ans sans même envoyer un message à son père bien-aimé pour lui faire savoir qu'il était vivant et en bonne santé. Lorsqu'il était esclave, il est compréhensible qu'il n'ait pas pu le faire. Mais une fois qu'il a été libéré et qu'il est devenu important, pourquoi n'a-t-il pas envoyé ce message?
Il répond qu'il craignait que si Yaakov savait qu'il était en Égypte, il découvrirait que ses frères l'avaient vendu comme esclave, et peut-être qu'il se mettrait en colère et les maudirait. Comme il ne voulait pas leur causer de tort, il a caché le secret à son père pendant 22 ans et ne lui a même pas envoyé de lettre.

-> La Pessikta (Zoutrasa - Vayéhi 48,1) va jusqu'à dire que Yaakov n'a jamais découvert comment Yossef s'est retrouvé en Égypte. On ne lui a jamais dit que les tribus avaient vendu Yossef.
En outre, pendant les 17 années où Yaakov a vécu à Mitzrayim, Yossef n'est jamais venu lui rendre visite. Il ne rendait pas visite à son père parce qu'il craignait qu'il ne lui demande comment il s'était retrouvé en Égypte, et qu'il ne doive lui dire la vérité. Comme il ne voulait pas embarrasser ses frères, il est resté loin de son père pendant toutes ces années et ne l'a vu qu'une seule fois, juste avant sa mort. Il s'agit là d'une leçon incroyable.

Nous savons que Yossef était extrêmement aimé de son père. Yaakov lui a enseigné tout ce qu'il avait appris à la yeshiva de Chem et Ever. Aujourd'hui, il avait enfin la possibilité d'apprendre la Torah avec son père, et il savait que ce dernier désirait ardemment passer du temps avec lui. Mais il a renoncé à tout cela afin de s'assurer qu'il n'aurait pas à parler de lachon ara au sujet de ses frères.

->Nous trouvons un concept similaire en ce qui concerne Moché Rabénou. Nos disent qu'il a d'abord refusé d'accepter la mission d'Hachem de racheter le peuple juif d'Egypte, et qu'il a fallu 7 ans avant qu'il n'accepte d'y aller. La raison de son refus était qu'il craignait qu'Aharon, son frère aîné, ne se sente mal que son jeune frère, plutôt que lui, ait été choisi pour cette tâche.
Moché savait qu'il était le seul à pouvoir délivrer la nation, et que s'il n'acceptait pas cette mission, ils resteraient esclaves pour toujours, mais il ne le ferait pas si cela signifiait faire honte à un autre juif.
Il n'a accepté de partir qu'après qu'Hachem lui ait promis que son frère serait heureux pour lui et ne serait pas insulté.

-> Dans le même ordre d'idées, le rav Yé'hezkel Levenstein disait : "Si je savais que je pouvais reconstruire le Temple mais que cela causerait de la souffrance à un seul juif, je déciderais qu'il est préférable de ne pas le faire".

-> Cette idée ressort clairement de l'histoire suivante :
Le rav Yéhochoua Leib Diskin devenait souvent faible au milieu du shiour qu'il donnait régulièrement à ses étudiants.
C'est pourquoi son assistant dévoué lui apportait une tasse de thé au milieu du shiur, qu'il buvait pour se revigorer. Comme Rav Yehoshua Leib souffrait d'hypoglycémie, l'assistant mettait plusieurs cuillères de sucre dans le thé.
Un jour, des étudiants remarquèrent que le rabbanite semblait très contrarié. Lorsqu'ils lui demandèrent ce qui n'allait pas, elle répondit qu'elle venait de découvrir qu'un récipient contenant du sel se trouvait à côté de l'urne d'eau chaude, à l'endroit où le sucre était censé se trouver.
Elle comprit que le préposé avait dû mettre du sel dans le thé de son mari au lieu du sucre. C'était très dangereux pour Rav Yehoshua Leib, car une telle quantité de sel était mauvaise pour sa santé.
Les étudiants dirent qu'ils n'avaient rien remarqué d'anormal lorsque Rav Yehoshua Leib buvait son thé. Comme il le buvait comme d'habitude, ils ont supposé qu'il devait y avoir du sucre dedans. Cependant, après avoir examiné la question, ils découvrirent que le thé était en fait plein de sel, comme le rabbanite l'avait soupçonné. Les étudiants étaient stupéfaits que Rav Yehoshua Leib ait bu le thé sans montrer le moindre dégoût.
Ils s'approchèrent de lui et lui demandèrent : "Comment as-tu pu faire cela? Il est très dangereux pour vous d'ingérer autant de sel! ".
Il répondit : "La guémara dit explicitement qu'il vaut mieux se laisser jeter dans une fournaise ardente que d'embarrasser quelqu'un en public. Par conséquent, il m'aurait été interdit d'embarrasser le préposé pour son erreur."

-> Le Zohar (I, 201b) raconte que Rav Abba a vu un jour un homme pour qui de nombreux miracles étaient accomplis. Il lui demanda ce qu'il avait fait pour mériter une telle récompense et l'homme répondit : "Si quelqu'un me fait du tort, je lui pardonne immédiatement et j'essaie de l'aider, même s'il m'a fait du mal". La vérité est que, bien que chaque individu ait son propre libre arbitre, personne ne peut faire du mal à un autre être humain si ce n'est pas la volonté d'Hachem.
Le roi David nous enseigne cette leçon, lorsque Shimi ben Geira l'a maudit (II Shmouel 15,10), mais il a ordonné à ses gardes de ne rien lui faire, en disant : "Cela vient d'Hachem, il n'est pas coupable. Il n'est pas coupable."

Le rôle individuel de chaque juif

+ Le rôle individuel de chaque juif :

-> L’un des passages principaux de la paracha Vayé'hi concerne les bénédictions accordées par Yaakov à ses fils. Elles décrivent leurs forces (et parfois leurs faiblesses) et leur contribution au peuple juif. À la fin de ce récit, la Torah conclut : "Ce sont toutes les 12 tribus d’Israël, et voici ce que leur père leur dit, il les bénit, chacun selon sa bénédiction, il les bénit" (Vayé'hi 49,28).
Les deux dernières précisions sont difficiles à comprendre. Pourquoi la Torah nous répète-t-elle que Yaakov bénit ses fils, chacun selon sa bénédiction? Et pourquoi répète-t-elle à nouveau, à la fin, que Yaakov les bénit, chose que nous savons déjà?

-> Le Or Ha'haïm haKadoch (49,28) explique que les mots "selon sa bénédiction" signifient que chacun reçut la bénédiction qui lui convenait en fonction de son âme et de ses actions. Parce qu’il faut savoir que l’âme de chacun a son propre niveau et ses qualités.
Certaines personnes ont la qualité de la Kéhouna (prêtrise), d’autres ont la qualité de royauté et d’autres ont la qualité de la "couronne de la Torah". D’autres encore ont la qualité de la force, de la santé ou du succès.
Yaakov voulut, par l’intermédiaire de la prophétie, bénir chaque enfant selon la bénédiction qui lui convenait.

Le Or Ha'haïm haKadoch enseigne donc que Yaakov donna à chaque fils une bénédiction adaptée à ses qualités et à son potentiel uniques. Nous en déduisons que chaque personne a ses propres qualités et doit s’efforcer de réaliser ce potentiel à sa manière.

Le Or Ha'haïm poursuit et explique les termes : "Il les bénit". La Torah parle au pluriel [les], pour montrer que chaque bénédiction aide l’enfant lui-même ainsi que ses frères. Par exemple, quand il bénit le roi et lui souhaite de vaincre ses ennemis, il s’agit d’un bénéfice pour tous les frères.
Ainsi, un enfant qui a une qualité en abondance partagera cette abondance avec tous ses frères ... Le point fort de chaque juif apporte une contribution unique à l’ensemble du peuple juif. [de plus, kol Israël arévim]

-> L’individu n’est pas censé être un Gadol Hador ou le chef de toute la nation juive, mais chacun doit réaliser son potentiel. Et même si le potentiel aurait pu, dans l’absolu, être exploité davantage, cela n’a pas d’importance, parce qu’Hachem ne juge la personne qu’en fonction de ses talents et des circonstances.
Le rav Moché Feinstein (Darké Moché - 'Hayé Sarah) disait souvent, lors d’oraisons funèbres : "La vie de chaque personne est mesurée. Certaines personnes reçoivent un grand récipient et d’autres en reçoivent un petit. Chacun est tenu de remplir son récipient au maximum. Si un "simple Juif" remplit son récipient au maximum, il est plus grand que la personne plus grande qui ne remplit pas son récipient complètement."

-> Dans le même ordre d’idées, le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Vaét'hanan) écrit qu’Hachem exige que chaque personne Le serve selon ses capacités. Tout comme il y a des riches et des pauvres, des forts et des faibles, il y a aussi des personnalités différentes. Certaines personnes peuvent servir Hachem et atteindre un niveau très élevé, et d’autres sont incapables d’atteindre ce même niveau.
C’est pourquoi la Torah exhorte chaque personne à servir Hachem "de tout son cœur et de toute son âme", en mettant l’accent sur le cœur et l’âme de chacun.

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Réé) souligne également que les différents types de personnes sont essentiels pour la réussite générale du peuple juif.
Un jour, quelqu’un lui demanda pourquoi le monde avait besoin de ’Hassidim et de Mitnagdim, et pourquoi, même chez les ’Hassidim, il existe de nombreux groupes : certains mettent l’accent sur l’étude et d’autres sur la prière, certains chantent beaucoup, tandis que d’autres dansent davantage. Que manquerait-il au monde s’ils priaient d’une même manière?
Le 'Hafets 'Haïm répondit qu’au lieu de poser des questions sur les différents groupes du peuple juif, il devrait demander au tsar russe pourquoi il avait tant de types de soldats différents : l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie, l’armée de l’air et les plongeurs sous-marins. Que manquerait-il à l’armée s’il n’y avait qu’un seul type de soldat, avec un seul type d’arme, et un seul général qui commanderait tout le monde?
La réponse était évidente ; quand nous devons entrer en guerre et vaincre l’ennemi, nous avons besoin de différents types de combattants. Chacun a un avantage sur l’autre : par exemple, l’infanterie peut se battre à l’épée, ce qui n’est pas le cas de la cavalerie. Cette dernière, quant à elle, peut effrayer davantage l’ennemi. Ceux qui tirent avec des canons et diverses autres armes peuvent mener la guerre sur de longues distances, mais ne peuvent pas faire de combat rapproché.
De même, poursuivit le 'Hafets 'Haïm, pour gagner la guerre contre le yétser ara, nous avons besoin des différents types de ’Hassidim ainsi que des Mitnagdim.
Tous sont des soldats de l’armée d’Hachem. Chacun aide à vaincre l’ennemi, l’un avec sa Torah, l’autre avec sa prière, l’autre avec le chant et ainsi de suite.

=> Les bénédictions accordées par Yaakov enseignent que chaque personne a des qualités et un potentiel uniques et exceptionnels, et que si chacun exploite et réalise ce potentiel, alors tout le peuple juif connaîtra un grand succès dans toutes ses saintes entreprises.

[rav Yéhonathan Gefen]

Divers (Paracha chémot)

"Leur plainte monta vers D. à cause du travail (a'avoda)"  (Chémot 2,23)

Les Bnei Israël ne se plaignaient pas tant du travail lui-même comme du fait qu'ils n'avaient pas la possibilité de prier et de servir D.
En effet, le mot avoda (travail) = renvoie aussi à la avoda Hachem, le service de D., demande qui monta immédiatement au Ciel et fut agréée.
[Rabbi Chmelke de Nikolsburg]

-> Le Méam Loez (Haazinou 32,43) enseigne :
"Au début, les juifs pensaient que leur asservissement et leurs souffrances étaient causés par le roi d'Egypte. Ils croyaient donc que la mort du roi les soulagerait, mais lorsqu'ils ont vu que le nouveau roi les asservissait tout autant, ils ont compris que leurs malheurs étaient envoyés par D.
Ils se sont alors repentis et ont commencé à prier ; D. a aussitôt entendu leurs plaintes et les a délivrés."

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"D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)

Selon le Malbim :
- "D. vit" = les tortures physiques ;
- "et D. sut" = leurs tourments intérieurs.
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"Il mit sa main sous son vêtement ... et voici que sa main était lépreuse, blanche comme la neige."   (Chémot 4,6)

Selon le Malbim :
L'homme a été créé pour agir, créer et se rendre utile.
Manquer à ces devoirs revient à détruire ce qui a été construit.
La paresse entraîne la mort et la ruine.6

- la main passive, glissée sous le vêtement = "lèpre" comparable à la mort.
- lorsque l'on retire la main de sa poitrine pour passer à l'action = elle reprend sa couleur d'origine.

Si on a des possibilités/capacités de faire et qu'elles ne sont pas exploitées = "suicide personnel" (on s'empêche d'exister/d'être) = une des fautes les plus graves de la Torah (on peut se tuer soi-même plusieurs fois par jour!!).
Le Rabbi Menahem Schneerson disait : "Etre humain, c'est être productif!"

b"h, sortons notre main de notre poche et mettons nous à l'action afin d'amener notre contribution personnelle à la vie.

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+ "Moché et Aharon partirent et réunirent tous les anciens des enfants d'Israël. Aharon rapporta toutes les paroles que D. avait adressées à Moché et il accomplit les signes devant le peuple.
Le peuple crut. Ils avaient entendu que D. avait gardé les enfants d'Israël à l'esprit et qu'Il avait vu leur détresse. Ils inclinèrent la tête et se prosternèrent." (Chémot 4,29-31)

-> Selon une opinion (midrach Yalkout Chimoni), le bâton de Moché lui-même parla miraculeusement au peuple et dit : "Lorsque j'étais en Midiyan, je fut transformé en serpent".
Le bras de Moché se mit également à parler par miracle : "Je fus soudain couvert de lèpre, et tout aussi rapidement je repris mon apparence première".

Hachem fit cela pour éviter d'embarrasser Moché.
Ces 2 signes (le bâton se transformant en serpent et le bras de Moché devenant lépreux) faisaient allusion au fait que Moché avait calomnié les juifs.
Toutefois, Moché était seul lorsque cela se produisit. A présent, Hachem ne voulait pas que le bras de Moché devienne lépreux devant tout le monde, et Il fit donc parler le bâton et le bras de Moché pour raconter les miracles.

Hachem avait dit littéralement à Moché : "S'il ne te croient pas et qu'ils n'écoutent pas la voix (lékol) du 1er signe, ils croiront la voix du dernier signe" (Chémot 4,8).
D. parlait des "voix" des 2 signes afin d'indiquer que le bâton et le bras de Moché parleraient.
La Torah dit donc ici : "Il accomplit les signes devant le peuple" = les signes étaient que le bâton et le bras de Moché parlent par miracle.
[Méam Loez - Chémot 4,29-31]

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-> La main de Moché devint lépreuse parce qu'il avait, d'une certaine façon, calomnié son peuple.
Lorsqu'une personne essaie de détruire la réputation d'autrui, elle le fait généralement en cachette.
Hachem dit donc à Moché de cacher la main dans sa chemise, comme le médisant se cache pour ruiner la réputation d'autrui.
Hachem montra à Moché que suspecter un innocent est une plaie aussi exécrable que la lèpre.

Hachem dit ensuite à Moché de remettre sa main dans sa poitrine, et dès qu'il l'eut fait sa main guérit.
Nos Sages (Rachi - guémara Shabbath 97a) en déduisent une leçon : le bien arrive à l'homme plus rapidement que le mal.
La main de Moché ne devint lépreuse qu'après qu'il l'eut tirée de sa chemise. Mais lorsque D. la guérit, elle retrouva son apparence habituelle avant même qu'il ne l'en eût retirée.
[Méam Loez - Chémot 4,6-7]

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"Tsipora prit un couteau en pierre et retrancha l'excroissance de son fils."  (Chémot 4,25)

-> 1°/ Pourquoi avons-nous l'habitude de faire la circoncision avec un couteau en acier/métal et non en pierre comme dans ce verset?

Lorsque David affronta Goliath, ce dernier était habillé d'une armure en acier de la tête aux pieds.
Muni de son lance-pierre, David a tué Goliath d'une pierre dans son front.
Selon un Midrach, D. a demandé à l'acier de faire une exception à l'ordre normal de la nature et de s'affaiblir afin de permettre à la pierre de le pénétrer, et ainsi de pouvoir tuer Goliath.
En échange, l'acier reçu comme remerciement le fait que les juifs feraient la circoncision avec un couteau en acier, et non plus avec une pierre tranchante.

=> C'est ainsi que jusqu'à l'époque du roi David, il était d'habitude de faire la circoncision avec une pierre, et ensuite cet honneur est revenu à l'acier en échange d'avoir aider à la mort de Goliath.
[Rav Alexander Zoucha Friedman - "Mayana chel Torah" ; Pericha (Yoré Déa 264,7)]

-> 2°/ Dans le Tana'h, quel est le mohél le plus jeune à réaliser une circoncision valide?

La guémara (Avoda Zara 27a) cite un avis affirmant qu'une circoncision réalisée par une femme n'est pas valable. Puis, la guemara remet en question cela en rapportant le verset : "Tsipora prit une pierre effilée et trancha le prépuce de son fils" (Chémot 4,25).
Suite à cela, la guémara répond que Tsipora a demandé à un homme de prendre la pierre et de réaliser lui-même la circoncision. Le verset peut se lire de la manière suivante : "Tsipora a entraîné qu'une pierre effilée soit prise et que le prépuce de son fils soit coupé".
Quel est cet homme? sachant qu'un non-juif ne peut pas faire une brit mila valide, et que tous les autres juifs étaient en Egypte.

Le rav 'Haïm Kanievsky répond le mohél devait être le seul homme juif présent à ce moment : Guerchon, le fils aîné de Tsipora, qui selon le midrach n'avait à ce moment que 3 ans.
Le rav Kanievsky ajoute que cet épisode peut être la source d'une loi inhabituelle du Rambam (Hilkhot Mila 2,1) statuant qu'une brit mila accomplie par un mineur (homme juif) est valide.

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-> Rachi (v.4,24) commente : "Parce qu’il n’avait pas circoncis son fils Eliézer. Et cette négligence le rendait passible de mort ... L’ange avait pris la forme d’un serpent et il avalait [Moché] en commençant par la tête jusqu’aux hanches, puis il le rejetait et recommençait par les pieds jusqu’au membre viril. C’est ainsi que Tsipora a compris que c’était à cause de la circoncision."
[après avoir quitté Midiyan, au regard de son haut niveau, Moché a été puni pour avoir reporté la circoncision parce que trop occupé à trouver un endroit où loger sa famille.]

-> Dans le Zohar (Lé'h Lé'ha), rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne qu'il s'agissait de l'ange Gavriel (bien qu'étant un ange de miséricorde), qui descendit du ciel pour brûler Moché.
Il apparut d'abord comme une immense flamme, qui se transforma ensuite en un serpent gigantesque menaçant d'avaler Moché.
Hachem dit à Moché : "Tu pars en mission pour vaincre le puissant serpent incirconcis qu'est Pharaon. Tu es sur le point de conduire Mes enfants hors d'Egypte. Comment as-tu pu oublier ton propre enfant et le laisser incirconcis?"

Selon une autre opinion, 2 anges de destruction : Af et 'Hémah [littéralement : "Rage" et "Colère"] attaquèrent Moché.
L'un commença par avaler sa tête tandis que l'autre l'avala par les pieds, laissant uniquement l'endroit de la circoncision hors de sa bouche.
C'était un signe qu'il était puni pour avoir omis de circoncire son fils.
Nos Sages enseignent que Moché tua 'Hémah, mais laissa Af en vie.
[Méam Loez - Chémot 4,24]

Soyons juif et tout ira bien ...

+ "Le pays en fut empli." (Chémot 1,7)

= comme leurs théâtres en furent emplis, les Egyptiens leurs ordonnèrent de se séparer d'eux.  (Yalkout)

A la mesure où les juifs désirent s'introduire dans le monde culturel des non-juifs, la haine des non-juifs s'accroît à leur égard et ils promulguent des lois pour isoler les juifs et les écarter d'eux.

 

+ "Un nouveau roi monta au pouvoir en Egypte, qui ne connaissait pas Yossef"  (Chémot 1,8)

Le Sfat Emét amène une belle explication.
Yossef est le symbole de la sainteté, de la discrétion et de la fuite loin des passions.
Tant que la force de Yossef existe dans le peuple juif, aucun mal ne peut l'atteindre.
Mais "qui ne connaissait pas Yossef" = lorsque l'on cesse de conaître ce qui caractérise Yossef, alors tous les décrets se déclenchent.

 

+ "Ils leur rendirent la vie amère par des travaux pénibles sur le mortier et les briques." (Chémot 1,14)

Zohar = "Sur le 'homer (mortier), c'est un kal va'homer (un raisonnement a fortiori) et bilevénim (briques), c'est le liboun (l'éclaircissement) de la hala'ha."
Par le fait que le peuple juif étudie la Torah orale basée sur les 13 méthodes d’exégèse, dont la 1ere est le kal va'homer, et qu'il s'exerce à éclaircir les lois de la Torah, D. lui donne la force de tenir bon dans les difficultés du mortier et des briques de l'exil.

 

+ "Je ferai trouver grâce à ce peuple aux yeux des Égyptiens si bien que lorsque vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides" (Chémot 3,21)

Selon le Imrei Cohen, lorsqu'un homme ne gaspille pas ses journées et ne perd pas son temps en futilités au lieu d'étudier la Torah, il trouve grâce aux yeux de tous, même de ses ennemis. Eux aussi se sentent contraints de le respecter.

"Quand D. agréée les voies d'un homme, même ses ennemis font la paix avec lui."

Les initiales des 10 plaies [par le Abir Yaakov]

+ Les initiales des 10 plaies [par le Abir Yaakov (Yaakov Abeh'ssera)] :

Rabbi Yéhouda dans la Haggada de Péssa'h : "les 10 plaies peuvent se résumer dans l’abréviation : דצ'ך עד'ש באח'ב (détsa'h adach béa'hav)."

Le Abir Yaakov donne différentes explications dont :

- la valeur numérique de ces lettres = 501 (+1 du mot) = 502 = le total des années de vie des patriarches (Avraham= 175 ans + Its'hak=180 ans + Yaakov= 147 ans) ;

C'est grâce au mérite des 3 patriarches que le peuple d'Israël fut délivré.

Le Zohar rapporte que les Égyptiens avaient "noué des nœuds" (pratique de sorcellerie courante à l'époque de l’Égypte antique) pour empêcher la libération des Hébreux.

Chaque patriarche en dénoua un, d'où l'allusion de Rabbi Yéhouda,et le fait que l’abréviation comporte 3 parties.

 

- la valeur de ces lettres = 501 = amal'hout (המלכות) = la Royauté = la présence divine (ché'hina) de laquelle émanèrent les 10 plaies.

Le mot amal'hout peut se décomposer : לה מכות = "pour elle, des coups" = c'est la présence divine qui s'est vengée des "écorces" d'impureté et de l’Égypte.

[501 = la guématria du "acher" (que), comme dans le verset (Chémot 3;20) : "tous les prodiges que (acher) en son sein".  Cela insiste bien sur la provenance divine des plaies

 

- les initiales des 3 groupes forment le mot : עבד = esclave ;

Les dernières lettres forment le mot : כשב = agneau

Ainsi, le peuple d'Israël, "esclave", se libère de l'idolâtrie (l’Égypte) pour se blottir à l'ombre du D. unique, grâce à l'agneau.

 

Source (b"h) : le livre "Pitou’hé ‘Hotam" du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera)

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-> Rabbi Yéhouda a établi un moyen mnémotechnique pour se souvenir des 10 plaies : דצ'ך עד'ש באח'ב (détsa'h adach béa'hav).
Il s'agit des 3 légumes différents qui étaient bien connus à cette époque, et ainsi les gens pouvaient se rappeler ces 3 noms et par la même occasion se rappeler des 10 plaies.
[Haggadat Ben Ich 'Haï]

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-> Rabbi Yéhouda voulait enseigner un moyen par lequel on pouvait se rappeler du nombre total de plaies que les égyptiens ont reçu à la mer Rouge selon les 3 opinions (50,200, et 250 = 500).
C'est pourquoi, il utilisa cette forme abrégée des plaies comme rappel, car la guématria de דצ'ך עד'ש באח'ב ensemble est de 500. [en y ajoutant 1 pour le kollel]
[Rokéa'h]

Chémot & Les noms de D.

+ Chémot & Les noms de D. :

++ Lors de la discussion entre Mosé et D. au buisson ardent : "ils me diront : Quel est son nom? (ואמרו-לי מה שמו מה) que leur dirai-je?" (Chémot 3,13).
Les lettres finales des mots de "Quel est son nom?" = forment le nom de D. (Tétragramme), signe que lors de cet entretien, D. lui a révélé son Saint Nom.

[Chémot Rabba 3;6 : "chémi léolam" = mon Nom à jamais.
Le mot léolam = à jamais ; est écrit sans 'vav' et peut être lu : 'léalém' = tenu secret, à ne pas prononcer. ]
Il est écrit ensuite (Chémot ch.3;v.16) : "Va rassemble les anciens d'Israël" = la révélation du Nom secret ne peut être confiée qu'aux anciens de la génération (Kiddouchin 71).

 

++ Dans le verset suivant (Chémot 3,14) , nous trouvons dans la réponse de D. à Moshé 3 fois le mot "éhéyé" = je serai.
Ceci est une allusion aux 3 Patriarches auxquels D. s'est adressé dans les mêmes termes (Avraham="véhié béra'ha" ; Its'hak ="gour baaretz azot véhéyé ima'h" ; Yaakov="shouv el eretz avotéh'a oulmoladtéh'a, véhéyé ima'h")

Le terme éhéyé (אֶהְיֶה) = je serai = guématria de 21.
Ce total de 21 :
= total des initiales des 3 noms dans les 13 attributs de D. (chémoth ch.34;v.6 : ... יְהוָה יְהוָה אֵל) ;
= total des initiales des noms des 3 Patriarches (aleph-Avraham, youd-Yits'hak, youd-Yaakov) ;
= total des 1eres lettres du 1er mot de chacun des 5 livres de Torah (béréchit (bét)=2 ; véélé (vav)=6 ; vayikra= (vav)6; vayédaber(vav)=6 ; élé (aleph)=1).

Le mot éhéyé (אֶהְיֶה) est dit 3 fois dans ce verset = 21*3 = 63.
Ce nombre se décompose en :
- 50 = total des lettres composant les noms des 12 tribus, tels qu'ils figuraient sur le Pectoral du Grand Prêtre ;
- 13 = total des lettres composant les noms des Patriarches.

[dans la prière du matin - partie de la akéda, les lettres de ce nom de D. forment = ata ou Hachem a'Elokim]

 

On peut noter que : "éhéyé acher éhéyé" = 21 * 21 = 441 = valeur numérique du mot : émet (vérité). [=7*63]

D. rassure Moshé en lui disant de dire la vérité et on l'écoutera.

La vérité est un moyen extrêmement puissant, qui va produire l'effet désiré sur des Égyptiens très cultivés et étant durs à convaincre ( "ma omar alé'hem?").

Source : adaptation des commentaires du Rav Yaakov Ben Asher – Baal Hatourim (compilés par Albert Toledano)

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-> Le Gaon de Vilna enseigne que le Nom Divin : "éhéyé acher éhéyé" exprime 2 assurances :
1°/ Hachem ne nous abandonnera jamais et nous sauvera de toute détresse, même en exil, selon le verset : "Il m’appelle et je lui réponds; je suis avec lui dans la détresse" (יִקְרָאֵנִי וְאֶעֱנֵהוּ עִמּוֹ אָנֹכִי בְצָרָה - Téhilim 91,15), où les lettres finales : vav, youd, hé des 3 derniers mots, ont la même guématria totale : 21, que le Nom Divin : éhéyé (אהיה).

2°/ Hachem amènera la guéoula de tout exil (galout).

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-> Hachem répondit à Moché : "Je serai Qui Je serai!" (Chémot 3,14)

D. dit à Moché : "Moché! Tu diras aux enfants d’Israël que Mon Nom est : Ehyé acher Ehyé" (אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה).
Il s’agit en réalité d’un acrostiche : alef-hé-youd-hé (אֶהְיֶה) sont les initiales des mots : "[Ani] adon hakol yatsarti hakol" qui signifient : "Je suis le maître de tout et J’ai tout créé".
De plus, "hakol yatsarti hakol adon [ani]" correspond à hé-youd-hé-alef, et signifie : "J’ai tout créé et J’en suis le Maître".
[rapporté par le rav David Pinto - La voie à suivre]

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-> Hachem répondit à Moché : "Je serai Qui Je serai!" (Ehyé acher Ehyé" - אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה)

Le 'Hatam Sofer commente que Hachem dit : Je serai (אֶהְיֶה) avec les gens chez qui Je suis présent dans leurs pensées (אֲשֶׁר אֶהְיֶה).
En effet, il existe une règle : lorsque nous pensons à Hachem, Hachem pense à nous.
Le plus nous pensons à Hachem, le plus la providence Divine (hachga'hat pratit) sera importante chez nous.
Ce verset s'applique à toute personne individuellement.

Pour la communauté, il est écrit dans la suite du verset (3,14) : "Et il ajouta: Ainsi parleras-tu aux enfants d'Israël: "C'est l'Être invariable qui m'a délégué auprès de vous" (ééyé chéla'hani alé'hém - אֶהְיֶה שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם)."
Ces mots (au pluriel : chéla'hani alé'hém) font référence à la communauté, pour laquelle même si elle ne pense pas à Hachem, Hachem pense quand même à elle.
Pour la communauté, le peuple d'Israël, c'est toujours : "ééyé" (אֶהְיֶה), Hachem est toujours avec la nation juive.

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[à chaque instant Hachem prend soin du monde entier, même du plus petit détail, cependant il y a différents niveaux d'intervention Divine. Plus nous nous souvenons d'Hachem, plus Hachem va intervenir dans notre vie.]

-> "Dans toutes tes voies, songe à lui, et il aplanira ta route" (Michlé 3,6 - bé'hol déra'héa daé'ou, véou yéyacher or'hotékha)
Le 'Hatam Sofer explique : "Si tu te souviens d'Hachem dans tout ce que tu fais, alors Hachem prendra soin de toi".

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-> "Je serai Qui Je serai!"

Le Ramban explique que Hachem dit : "De la même façon que tu agis envers Moi, J'agirai envers toi".
Si tu ouvres tes mains afin de soutenir les pauvres, alors Hachem va ouvrir Ses mains pour te combler de bontés.

Dans la prière de achré nous disons : "potéa'h ét yadé'ha oumachbia lé'hol 'haï ratson".
La traduction littérale est difficile à comprendre : "Il ouvre tes mains ..."
Il aurait été plus normal d'avoir : "Il ouvre Ses mains" (potéa'h ét yado) ou bien "tu ouvres tes mains" (tifta'h ét yadé'ha).
Le rav Elimélé'h Biderman dit que :
- potéa'h = Hachem ouvrira Ses mains et Il t'aidera ;
- ét yadé'ha oumachbia = si tu ouvres tes mains et que tu aides le pauvre.
En effet, la règle est que si tu donnes à autrui dans le besoin (matériel, psychologique), alors Hachem te donnera à toi selon tes besoins.

-> "Hachem est ton ombre" (Hachem tsilé’ha – Téhilim 121,5)
Le Baal Chem Tov explique que cela signifie que de la même façon qu’une personne agit (avec ‘hessed, miséricorde, …), alors de même Hachem imite son comportement, et Il agit avec Lui et le peuple juif de cette manière.

-> "Hachem est ton ombre, à côté de ta droite" (Téhilim 121,5) = Hachem est comme une ombre, quand on bouge un doigt, Il en bouge un aussi. Deux doigts, Il en fait de même.
Hachem aidera une personne en fonction de son niveau de confiance en Lui. »
[rav Eliyahou Lopian – Lev Eliyahou vol.3 (Emor)]

-> "D. est ton ombre [protectrice]" (Téhilim 121,5)
Le Néfech ha’Hayim (1:6,7) et le Tomer Dvora (chap.1) expliquent que par nos actions dans ce monde, on peut activer les plus hauts niveaux des Attributs divins, entraînant sur nous les bénédictions les plus puissantes des mondes supérieurs.
Ainsi, à l’image de l’ombre, si dans notre vie, on se force à avoir le sourire (confiant en la bonté et en la justice divine), alors D. nous donnera de véritables raisons d’être joyeux.

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-> Moché dit à Moché : "Voici, je vais venir auprès des Bné Israël et je leur dirai : Le D. de vos ancêtres m'a envoyé vers vous, et ils me diront : Quel est Son Nom? Que leur dirai-je?"
Hachem dit à Moché : "Je serai comme je serai".

Le rabbi Elimélé'h Biderman enseigne que Moché demande à Hachem que répondre aux juifs qui voudront savoir l'approche pour servir Hachem?
Hachem lui répond de leur dire : "Je serai qui Je serai" = cela signifie qu'un juif doit se dire : "Je serai meilleur. Je vais m'améliorer".
[à chacune de ses actions un juif doit se demander s'il agit en accord avec la volonté de D., s'il va en ressortir meilleur, gagnant dans le monde de Vérité : qu'est-ce que j'y gagne, qu'est-ce que j'y perd!]

Le yétser ara veut que nous soyons ses captifs. Tout ce que nous avons à faire est de se dire : "ééyé" (אֶהְיֶה) : je serais meilleur et je serais lié à Hachem.
["Je serai qui Je serai" = à partir du moment où l'on a conscience de notre grandeur (on a une partie Divine en nous!), et que nous avons des objectifs élevés (se lier à D., faire grandir Sa présence dans ce monde, ...), alors nous n'avons pas le temps et d'intérêts à nous laisser attirer par les bassesses du yétser ara.
De même lorsque nous avons de la émouna, de l'espoir, alors nous ne sommes pas prisonniers de la tristesse, d'une dévalorisation de soi-même, du doute, ...
Toutes les épines (choses qui pourraient être négatives), vont alors brûler d'un feu de positivité!]

-> Le rabbi Bounim de Pshischa enseigne que Moché s'inquiétait du fait que les juifs étaient descendu très bas en Egypte, au point d'oublier le Nom d'Hachem. Il a demandé à Hachem comment faire.
Hachem a répondu : éyé = si un juif dit : "Je vais devenir meilleur", alors Hachem répond : "si tu améliores ton comportement, alors Je serai avec toi (acher éyé)."

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-> Lorsque Moché demanda à D. quel est Son Nom, "D. répondit à Moché : Je serai qui Je serai א־היה אשר א־היה (Ehyié Acher Ehyié). Ainsi parleras-tu aux Enfants d’Israël : (l’Être invariable) Je serai א־היה (Ehyié) - qui m’a envoyé auprès de vous" (Chémot 3,14).
On peut citer quelques raisons pou lesquelles ce Nom divin fut révélé à Moché :

1°/ "[Je serai] Moi qui suis avec eux dans la détresse présente, Je serai avec eux dans leur asservissement par d’autres Empires.
Moché a dit à Hachem : ‘Maître de l’Univers! Pourquoi faut-il que je leur parle d’une autre souffrance? Ils ont bien assez de celle-ci!’
Hachem lui a répondu : ‘Tu as raison! Ainsi parleras-tu aux Enfants d’Israël ... ‘Je serai’" [sans la suite : ‘qui Je serai’, allusion à leurs souffrances futures] m’a envoyé auprès de vous"
[Rachi - guémara Béra'hot 9b]

2°/ "Ehyié" est l’un des Noms de D. signifiant littéralement "Je serai" [transformé], c’est une expression de téchouva, signifiant que "ce qui était, était, et que dorénavant j’améliorerai ma voie" (à partir de maintenant et après, je serai (Ehyié) un autre homme).
D. voulut ainsi dire à Moché qu’il ramènerait les Bné Israël à la téchouva afin qu’ils soient aptes à être délivrés. [Maor Vachémech].

Le Rabbi de Lublin [Divré Emet] précise que le premier "Ehyié" fait référence au réveil à la téchouva, opérée par Moché Rabbénou sur les Bné Israël, au niveau de la pensée et de l’intention.
Le second "Ehyié" se réfère à la téchouva proprement dite, réalisée dans les actes. Ainsi, la pensée doit conduire à l’action (Ehyié Acher Ehyié) pour mériter la Délivrance.
Enfin, la 3e mention de "Ehyié" vient enseigner, pour les générations futures, que seule la téchouva dans les actes importe pour mettre fin à l’Exil.

3°/ Le Sceau d'Hachem est la Vérité. Lorsque Moché demanda comment promettre aux Bné d’Israël que tout ce qu’il leur dira se réalisera, D. lui répondit que la garantie était Son Nom : "Je serai qui Je serai" ( אשר א־היה), évoquant la "Vérité".
En effet, le mot "émet" (vérité - אמת) a une valeur numérique de 441, or le Nom "Ehyié" (א־היה) a pour valeur numérique 21 : soit 21 x 21 (Ehyié Acher Ehyié)
[rabbi de Gour Rabbi Abraham Ména’hem]

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4°/ Dans notre verset, le Nom "Ehyié" est mentionné 3 fois, faisant ainsi allusion aux 3 Patriarches : Abraham, Its’hak et Yaakov (אברהם יצחק יעקב). Ainsi, les initiales de ces noms (א י י) totalisent-elles la valeur numérique de א־היה (Ehyié - 21) = par le mérite des Pères, les Bné Israël sortiront d’Egypte.
[Baal Hatourim]

[les 3 derniers lettres des Avot (אברהם יצחק יעקב) sont : מקב, et en utilisant le procédé at-bach (la 1ere lettre de l'alphabet devient la dernière (aléph -> tav, la 2e lettre devient l'avant dernière, ...), on obtient le Nom divin : שדי (Shadaï), qui signifie : "Stop, cela suffit!". Nos Patriarches ont su mettre des limites dans le monde ici-bas pour atteindre des niveaux spirituels inégalés.

Le Arizal (Séfer haLikoutim - Vaéra) ajoute qu'enprenant la valeur numérique des autres lettres que premières et dernières du nom des Patriarches (אברהם יצחק יעקב), on obtient : 976, qui correspond au Nom divin haméfourach (ineffable).
Toutes les combinaisons cachées dans le Nom d'Hachem הויה furent dévoilées à Moché.

On peut ajouter que le nom Moché (משה) a une valeur de 345, l'équivalent de la guématria des 2 Noms : אל שדי qui ont fait sortir les Bné Israël. Et ce par le mérite de nos Patriarches à qui Hachem s'est dévoilé par les 2 Noms divins : אל שדי (comme Yaakov qui bénit ses enfants avant qu'ils retournent en Egypte avec Binyamin : "véél Shadaï yiten la'hem ra'hamim" (et D. tout puissant vous donnera Sa miséricorde - Mikets 43,14).

Le 'Hida explique au nom du Zohar que le nom d'Hachem (יהוה) n'a pas été dévoilé aux Patriarches de la façon dont il s'écrit, mais seulement de la façon dont il se prononce. Plus tard, Hachem dévoila à Moché également Son Nom tel qu'il s'écrit mais qu'on ne prononce pas jusqu'à nos jours.
Ainsi, la guémara (Yérouchalmi Yoma 83) rapporte que le Cohen gadol mentionnait le Nom ineffable de D. le jour de Kippour à 10 reprises. L'assemblée pouvait entendre le Nom de D. qui sortait du Cohen gadol.
Ceux qui se trouvaient proches du Cohen tombaient sur leur face, tandis que ceux qui étaient plus éloignés disaient : "Baroukh chem kévod malkhouto léolam vaéd". Aucun d'entre eux ne pouvait quitter l'enceinte du Temple jusqu'à ce qu'ils aient oublié le Nom qu'ils avaient entendu.
=> Cela nous enseigne qu'ils oublient le Nom ineffable de D. qu'ils avaient entendu de la bouche du Cohen gadol, car ce Nom devait rester secret.

Le Maassé 'Hochèv que dans les noms de nos Patriarches et de Moché (אברהם יצחק יעקוב משה), nous avons dans chacun une lettre permettant au final de former le Nom divin יהוה.   [avec Yaakov écrit pleinement]
C'est pourquoi "Je suis apparu à Avraham, à Its'hak, et à Yaakov avec él Shadaï (שדי) et Mon Nom Hachem (יהוה) Je ne leur ai pas fait connaître" (Vaéra 6,3). En effet, du fait que Son Nom n'ait pu être complété qu'avec le nom de Moché, Hachem n'a pas dévoilé le nom יהוה aux Patriarches, mais plutôt שדי.
Dès qu'il a pu être complet, D. dit à Moché : "Je suis Hachem" (יהוה).]

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5°/ Rabbi Chimchon d'Ostropoli enseigne :
les enfants d'Israël restèrent en Egypte au total 210 ans à cause de la vente de Yossef. En effet, lors de la vente de Yossef, les tribus ont endommagé le Nom Hakadoch (א־היה), un des Noms d'Hachem. Et sache que, lors de la vente de Yossef, 9 frères se sont associés à sa vente, c'est-à-dire tous, à l'exception de Réouven et Binyamin. Cependant, la Présence Divine S'est également associée aux 9 frères, complétant ainsi le nombre de 10, qui est nécessaire pour appliquer la loi de 'hérèm (excommunion) envers tout celui qui dévoilerait la vente de Yossef à Yaakov notre patriarche.
Par conséquent, les tribus ont endommagé 10 fois le Nom Saint א־היה, dont la valeur numérique est de 21. Pour cette raison, les enfants d'Israël passèrent précisément 210 ans en Égypte, ce qui représente 10 fois le Nom Hakadoch א־היה, afin de réparer et d'expier la faute de la vente de Yossef.

Rabbi Chimchon d'Ostropoli ajoute que Moché Rabbénou pensait qu'à cause de la faute de la vente de Yossef, les tribus avaient détérioré le Nom Hakadoch יהוה dont la guématria est de 26. S'il en était ainsi, les enfants d'Israël devaient donc rester en Égypte 26 × 10, c'est-à-dire 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Égypte, après "seule-ment" 210 ans d'attente, Moché se montra très surpris. Les tribus n'avaient-elles pas détérioré 10 fois le Nom Hakadoch : יהוה ? Cela nécessitait 260 années, le moment n'était donc pas encore arrivé de les libérer d'Égypte.

C'est là le sens du verset : "Hachem vit qu'il s'était écarté pour voir (כִּי סָר לִרְאוֹת - ki sar lir'ot)" (Chémot 3,4), c'est-à-dire, Hachem vit que Moché pensait qu'Israël avait besoin d'être en Égypte, סָר qui a une valeur numérique de 260 années.
Ainsi Hachem dit-Il à Moché : "Ainsi tu parleras aux enfants d'Israël: א־היה m'a envoyé vers vous" (Chémot 3,14).
Hachem voulait en fait dire à Moché : Mon Nom est également א־היה, et les tribus ont, par la vente de Yossef, abîmé uniquement ce Nom-là. Par conséquent, les enfants d'Israël avaient besoin de réparer la faute des tribus en subissant l'exil égyptien qui doit durer 210 ans. À présent, les années d'exil sont complétées et le moment de leur délivrance est arrivé.

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6°/ Dans les Téfilin du bras, comme dans celles de la tête, sont mentionnés 21 fois le nom d’Hachem (Tétragramme) [Tikouné Zohar]. Ceci se réfère donc "Ehyié Acher Ehyié" (21 et 21).
Cette expression est relative à la guéoula ; en attachant les Téfilin du bras et de la tête, on se souvient des miracles et des prodiges qu’a réalisés Hachem lors de la Sortie d’Egypte (première délivrance d’Israël qui annonce les suivantes) [voir Choul’han Aroukh - Ora’h ‘Haïm 25,5].
On s’attache à D. et on mérite alors la délivrance.

Notre verset mentionne une 3e fois, seul, le Nom "Ehyié" (א־היה), pour faire allusion à l’époque de la galout, où ne brille quasiment que l’effet des Téfilin du bras. En effet, concernant les Téfilin de la tête, il est dit: "Et tous les peuples de la terre verront que le Nom d'Hachem est associé au tien, et ils te redouteront" (Ki Tavo 28,10) : "Il s’agit des Téfilin qui sont dans la tête", enseigne la guémara (Bérakhot 6a).
La crainte qu’Israël inspire aux Nations est voilée durant l’Exil, pour prendre tout son sens lors de la guéoula. [voir Messekh 'Hokhma - Chémot]

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-> Hachem répondit à Moché : "Je serai Qui Je serai!" (Chémot 3,14)

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 144b) enseigne :
"Hachem fit une allusion au Nom אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה (Je serai qui Je serai) dans les Téfiline de la tête qui contiennent 4 parachiot où est inscrit 21 fois le Nom divin יהוה, qui fait allusion au Nom אֶהְיֶה dont la guématria est de : 21.
Il en est de même dans les Téfiline du bras qui contiennent 4 parachiot où est inscrit 21 fois le Nom divin יהוה qui fait allusion au Nom אֶהְיֶה, dont la guématria est de 21.
Ainsi, les 2 Téfiline ensemble constituent : אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה."

=> Quel est le lien entre ce Nom divin (אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה) et la mitsva des Téfiline?

-> Le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has) explique :
Le but de la mitsva des Téfiline est d'unir l'homme avec son Créateur, comme nous le mentionnons dans le "léchem yi'houd" [récité avant de les mettre] : "Tu nous a ordonné de les mettre sur le bras en souvenir de Ton bras étendu. Celles-ci font face au cœur afin de soumettre les envies et les pensées de ce dernier dans Son service. Celles de la tête, correspondant au cerveau, car l'âme se trouve dans mon cerveau, incluant mes sens et mes autres aptitudes. Que tous soient soumis dans Son service".

Nous pouvons constater que Hachem nous a ordonné de réaliser la mitsva des Téfiline du bras et de la tête qui sont symbolisées par le Nom אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה (Je serai qui Je sera), afin de nous donner un moyen extraordinaire de nous relier à Lui dans un attachement constant.
Par cet intermédiaire, nous profitons d'une protection et d'une bienveillance uniques du Créateur symbolisées par l'expression : "Je serai avec l'homme lorsqu'il sera avec Moi".

-> D'ailleurs, le Sfat Emet enseigne que nous mettons d'abord les Téfiline du bras avant ceux de la tête, car les premières correspondent au cœur, qui représente "l'éveil d'en bas" afin de soumettre les envies et les pensées du cœur dans le service divin. Ainsi, nous bénéficierons "de l'éveil d'en haut" car le Créateur nous protège comme il est écrit : "Tous les peuples de la terre verront que le Nom d'Hachem est invoqué sur toi et te craindront" (Ki Tavo 28,10).

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-> "éyé acher éyé"

-> Pourquoi Hachem a-t-il choisi de s'identifier avec le nom inhabituel "Je serai (éyé - אֶהְיֶה)"?
Rabbi Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 5) explique que ce nom Divin a été choisi en réponse à l'incapacité verbale de Moché. Moché avait protesté qu'il n'était pas digne d'être le représentant d'Hachem (v.4,10) parce qu'il n'avait qu'une "bouche et une langue" lourdes.
Le nom "Eyé" ne nécessite pas l'utilisation de la bouche ou de la langue pour être prononcé, seulement les facultés gutturales.
En revanche, tous les autres noms d'Hachem nécessitent l'utilisation de la bouche ou de la langue pour être prononcés.
=> Hachem fait preuve de bonté à l'égard de Moché en s'identifiant par un nom qui ne trahit pas son défaut d'élocution et qui n'est pas difficile à prononcer.

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-> Chacun des noms divins évoque une qualité d'Hachem. Quelle est la signification de Ehyeh Asher Eyé (Je serai ce que je serai)?
Rabbi Yosef Albo (Sefer ha'Ikarim 2,27) dit que ce nom signifie que la réalité d'Hachem est indépendante de tout ce qui est extérieur à Lui. En tant que tel, on peut être certain qu'Il tiendra Ses promesses car il n'y a rien qui puisse Le retenir.

Moché Rabbénou

+ Moché Rabbénou :

Moché n'est pas le nom qu'il a reçu de ses parents, mais de Batya la fille de Pharaon : 3 mois après sa naissance.

Pour Moshé, c'était un moyen de se rappeler constamment qu'elle l'a sorti de l'eau, et de pouvoir la remercier dans son cœur.

Le terme rabbénou (=notre maître/professeur) suivant le nom Moshé, vient nous apprendre l'importance de reconnaître la bonté d'autrui et d'avoir de la gratitude envers quiconque nous accorde un bienfait (même un acte semblant simple, car rien n'est dû/normal!!!).
Il est à noter que l'expression : Moshé Rabbénou = a une valeur numérique de 613, car il nous a donné/enseigné la Torah, qui se compose de 613 mitsvot.
De plus, le nom de Moché apparaît 613 fois dans la Torah.

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+ Précision :

Son père (Amran) et sa mère (Yo'hévét) l'appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu'il a enseigné aux Bnei Israël à placer leur espoir et leur confiance en D.
Moshé possédait 10 noms (cf. par exemple le livre : "Le Midrach raconte chémot" P.37)

 

Source : traduction & adaptation personnelle d'un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

+ Paracha Chémot (ch.1 ; v.1) :

Les Juifs ont mérité d'être libérés d’Égypte car :
- Pirké de Rabbi Eliézer (ch. XL VIII) = ils ont gardé la consonance hébraïque de leurs noms + ils ont gardé l'hébreu comme langue de communication + ils se sont écartés de toute médisance.

- Selon d'autres sources midrachiques = la pureté des mœurs, la création de familles nombreuses, la fidélité à la circoncision, le respect du shabbath, l'entraide.

On note ainsi dans ce 1er verset :
- "béné Israël aba'im mitsrayéma " (בני ישראל הבאים מצרימה) = les 4 dernières lettres forment le mot : מִילָה = circoncision ;

- "ét Yaakov ish" (את יעקב איש) = les 3 dernières lettres forment le mot : שבת = Shabbath.

On retrouve ainsi dans ce verset les 2 raisons précédemment citées ayant contribué à la délivrance des juifs d’Égypte.

 

Il est également intéressant de noter que ce verset commence et finit par la lettre vav = 6, soit un total de 12 (6*2), en rapport aux 12 tribus, qui sont les piliers permettant à ce monde de tenir.

 

Source : adaptation des commentaires du Rav Yaakov Ben Asher - Baal Hatourim (compilés par Albert Toledano)

 "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Égypte avec Yaakov, chacun était venu avec sa maisonnée." (Chémot 1;1)

Le Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) dit qu'on peut voir dans ce verset une allusion à la venue de l'homme dans ce monde pour se parfaire grâce à l'étude de la Torah, l'accomplissement des mitsvot, la prière et s'attacher ainsi à la présence divine (= la ché'hina).

Le mot "mitsrayéma" = à une valeur numérique de 385 = celle du mot : "ché'hina" (la présence divine).
D'où : en Egypte = 385 = ché'hina.
Quels sont "les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Egypte" = qui vinrent s'attacher à la ché'hina?

== ceux qui sont "avec Yaakov" = qui ont les qualités évoquées dans les lettres du nom Yaakov qui sont les initiales de :
- Yi'houd (יחוד) = la proclamation fervente de l'unicité de D. ;
- Anava (ענוה) = l'humilité ;
- Kédoucha (קדושה) = la sainteté acquise grâce à la Torah ;
- et la Béra'ha (ברכה) = la bénédiction = la récitation des prières avec toute l'attention requise.

La fin du verset : "chacun était venu avec sa maisonnée (béto)", fait allusion à la nécessité de parfaire les 3 parties de l'âme, appelées bayit, afin de s'attacher à la présence de D. (ché'hina).

+ Bonus :
- "Et voici les noms des enfants d'Israël qui vinrent en Égypte AVEC Yaakov"

1°/ Les 1eres lettres des 4 mots suivants : "chémot bnei Israël aba'im", forment le mot : shivya (=captivité - שִׁביָה).

A ce moment, Yaakov était le tsadik de la génération (il avait déjà 130 ans, et ses enfants la quarantaine), et toute sa famille se tournait vers lui pour connaître la direction à suivre et pour prendre des conseils.

La Torah nous met ainsi en garde qu'en période d'exil et de captivité à l'étranger, nous devons nous rassembler autour des tsadikim de notre génération (= nos Yossef à nous!), qui sont pour nous une source d'inspiration et d'aide.

Le 'Hafets 'Hayim, suggère que les fils de Yaakov ont eu un mauvais pressentiment quant à la venue de leurs familles en Égypte (peur de l'influence corruptrice du mode de vie local). Seul le fait que Yaakov les accompagnerait a réussi à apaiser leurs craintes, car comme dit le Rav Salanter : "Tant que le grand-père est assis à table, même les petits-enfants se conduisent bien!".

2°/ "Et voici les noms des enfants d'Israël ... "

Rashi = [Les enfants d'Israël sont cités par leur nom] pour faire savoir qu'ils sont aimés [de D.] car ils sont comparés aux étoiles.

Le Sfat Emet = les enfants d'Israël doivent savoir que D. les aime.
De même, qu'Il a créé les étoiles pour éclairer les ténèbres, Il a créé le peuple juif afin qu'il répande la lumière de D. et la fasse pénétrer dans les endroits les plus obscures.

[La paracha Chémot est la 13e = valeur numérique du mot aava (amour). Même dans une situation qui nous semble difficile (exil/esclavage très dur en Égypte), D. nous aime toujours autant et est toujours à nos côtés. ]

Le Rav Yaakov Kaminetsky fait remarquer qu'on a pu voir clairement briller les étoiles (=les fils de Yaakov) quand le soleil (=Yaakov) s'est éteint, et que les ténèbres de l'exil égyptien ont commencé.

3°/ "chacun était venu avec sa maisonnée."

Les fils de Yaakov sont venus d'Israël avec leurs maisons = ils ont apporté avec eux leurs maisons d'étude.

Les maisons d'étude de la diaspora possèdent la sainteté de la terre d'Israël.
(Torah Moshé)

 

Sources (b"h) : le livre "Pitou'hé 'Hotam" du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) + le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman + une partie d'un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (dans son livre : "védibarta bam") + le livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin