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La crainte d’Hachem ne s’acquiert que par nos efforts personnels

+++ Kora'h = la crainte d'Hachem ne s'acquiert que par nos efforts personnels :

"Et Kora’h fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi prit" (Kora'h 16,1)

Rachi commente : "Il n’est pas mentionné "fils de Yaakov", car celui-ci sollicita la miséricorde Divine afin que son nom ne soit pas mêlé à la dispute, comme il est dit : "Dans leur assemblée, ne mêle pas mon honneur" (Vayé'hi 49,6).

=> Pourquoi aurait-on pensé mêler son nom (Yaakov) à la dispute? On aurait dû se contenter de dire : "Et Kora’h prit", sans mentionner le moins du monde son ascendance.

-> Le Ora'h lé'Haïm de Zeltchov explique :
selon la guémara (Baba Métsia 85a) : "Tout Talmid ‘Hakham (érudit en Torah) dont le fils et le petit-fils sont eux-mêmes des Talmidé ‘Hakhamim, la Torah établit sa résidence (dans cette famille)".

Le Ora'h lé'Haïm explique que cela concerne uniquement la Torah mais pas la crainte du Ciel, car celle-ci ne "s’établit" jamais définitivement dans une famille, puisqu’elle dépend du libre-arbitre de chacun (cela ne contredit pas le fait que si une personne accomplit des efforts personnels dans ce sens, le mérite de ses pères lui vienne en aide).

=> Dès lors, on comprend pourquoi la Torah énumère l’ascendance de Kora’h. Elle veut nous enseigner que, même doté d’une généalogie aussi illustre (fils de Itshar fils de Kéhat fils de Lévi), cela ne lui garantit pas la crainte du Ciel.
Car celui qui veut s’écarter de leur voie en a l’entière liberté, et cette crainte ne s’acquiert que par l’effort personnel.

Tout ce que l’on a et ce que l’on est, provient d’Hachem

+++ Tout ce que l'on a et ce que l'on est, provient d'Hachem :

"Kora’h fils de Kéhat fils de Lévi (se) prit (à part)" (Kora'h 16,1)

-> Le Divré Israël explique que l’expression "il prit", exprimant le détachement de Kora’h du peuple pour s’opposer à Moché, suggère également l’erreur qui entraîna ce dernier à accomplir une telle démarche : il pensa en effet que l’homme est en mesure de s’approprier (il prit) le pouvoir, sans comprendre que celui-ci appartient à Hachem et que c’est Lui qui nomme les dirigeants du peuple selon Sa volonté.

Le Divré Israël dit que c'est le sens de la guémara (Taanit 25a) qui enseigne : "Du Ciel, on lui donne, mais lui, ne prend rien" = du Ciel, on donne à l’homme ce qui est prévu pour lui, mais lui n’est pas en mesure de prendre ce qui ne lui a pas été octroyé, qu’il s’agisse d’un bien matériel ou d’un honneur quel qu’il soit.
En revanche, il recevra tout ce qui lui revient, en temps et en heure, car personne ne peut lui ravir ce qui est à lui, et Hachem accomplira largement ce qu’il a prévu pour chacun.

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-> Toutes les disputes et les dissensions entre les hommes prennent leur source dans un manque de émouna et de confiance en D.
[ rabbi Israël de Rouzhin ]

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-> Le rabbi Shlomke de Zhvil enseigne :
Un juif qui vit avec émouna ne vexe jamais personne et ne se vexe jamais de personne, que ce soit dans le domaine matériel ou spirituel. Car il sait pertinemment que personne ne peut toucher à ce qui est réservé à autrui, ne fût-ce que d’un cheveu (guémara Yoma 38b), et personne n’est en mesure de donner quoi que ce soit à quiconque ou de le lui prendre si Hachem ne l’a pas décrété.
Dès lors, pourquoi ferait-il du mal à autrui (en représailles du préjudice qu’il lui aurait porté), alors que ce dernier ne lui a rien fait? De même, pourquoi lui en voudrait-il s’il ne lui a rien fait?
Car tout ce que l’autre lui "fait" n’est que le fruit de la parole Divine.

Celui qui agit de la sorte acquiert le bonheur ici-bas et pour le monde à venir.
Qu’on l’insulte ou, au contraire, qu’on le bénisse, qu’on lui nuise ou qu’on lui fasse faire un profit, qu’on lui prodigue un bien ou qu’on le lui ravisse, qu’on le loue ou qu’on le dénigre, le croyant véritable sait parfaitement que rien n’est le fait d’autrui.

Kora’h = ne pas mal interpréter le comportement de nos ancêtres

+ Kora'h = ne pas mal interpréter le comportement de nos ancêtres :

-> Certaines personnes peuvent lire des épisodes particuliers de la Torah et penser : "Comment ces gens ont-ils agi de cette manière? Je n’aurais pas fait de telles erreurs". (ex: comment les explorateurs, Kora'h, ... ont-t-ils pu agir de façon si "stupide"? )
Cette pensée erronée est le résultat d’une mauvaise compréhension de ce qui s’est passé.

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav Eliyahou - vol.1) écrit que les fautes racontées par la Torah, commises par les figures bibliques, ne peuvent être vraiment comprises comme de véritables fautes. Elles ne sont considérées comme telles qu’à l’aune de normes extrêmement strictes mais sont en réalité microscopiques.

De même, le Sifté 'Haïm (Introduction au Sifté 'Haïm al haTorah) écrit, au sujet des méfaits de nos justes ancêtres, qu’il est interdit d’avoir une compréhension superficielle et simpliste de ces questions.

-> On peut rapporter les exemples suivants :
1°/ La guémara (Shabbath 55b-56a) nous dit que si nous pensons que le roi David a fauté avec Bat Shéva, nous nous trompons.
La guémara emploie le même pour par exemple : Réouven dans l’incident avec Bilha et les fils de Chmouel sur la corruption et la perversion de la justice. [certes en apparence cela est une faute, mais en réalité Hachem nous assure qu'il n'en est rien! ]

2°/ Quand rav Achi demanda à Menaché pourquoi il adorait l'idolâtrie s’il était si instruit, il répondit : "Si tu vivais à mon époque, tu aurais soulevé le bas de ton vêtement et courut derrière l’idole!"
[Rachi explique : c’était pour que cela ne le ralentisse pas dans sa course vers le lieu d’idolâtrie. ]
[guémara Sanhédrin 102b]

[ainsi, ce qui peut nous sembler une faute, n'en est pas réellement, et si on aurait été à leur place on aurait fauté infiniment davantage. ]

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3°/ L'histoire de Kora'h :

-> Quand nous regardons l’histoire de Kora’h, nous pouvons penser : "Comme il est racha!"

Quand le ‘Hozé de Lublin (1745-1815) débutait son cours sur la paracha Kora’h, il commençait par dire : "Mon saint grand-père Kora’h".

Le Igra dé-Pirka (33) écrit que dans le Zohar et les midrachim la grandeur de Kora’h est magnifiée car il était très grand en sagesse. Il commit une erreur ponctuelle.

Le Arizal (Péri Ets 'Haïm - fin chaar hanhagat haLimoud) dévoile qu’à l’avenir, Kora’h sera élevé (יתעלה קרח למעלה).
Les lettres finales de "tsadik katamar yifra'h" (צדיק כתמר יפרח - un homme juste s’épanouira comme un palmier dattier - Téhilim 91,13), forment ainsi le nom קרח .

L’allusion dans צדיק כתמר יפרח suggère qu’il a agi léchem chamayim (uniquement pour l'honneur d'Hachem), car il voulait arriver au tikoum olam, à la guéoula.
A ce moment-là (après la guéoula), les Lévi'im seront comme les Cohanim, comme il est dit : "les Cohanim, les Lévites, descendants de Tsadok" (והכהנים הלוים בני צדוק - Yé'hezkiel 44,15).
L’affirmation de Kora’h était qu’à l’avenir, nous serons tous égaux, comme il est dit (guémara Taanit 31a) qu’Hachem fera un cercle pour les tsadikim et sera assis au milieu.
Dans un cercle, tout le monde est à équidistance du centre, ici Hachem, puisque chaque rayon d’un cercle a la même mesure. Kora’h voulait que directement advenir à ce temps.
Par conséquent, Kora'h a dit : "Toute la communauté, oui, tous sont des saints, et au milieu d'eux est Hachem" (Kora'h 16,3)
[en absolu il avait raison, mais ce n'était pas le bon moment. ]

-> Le Divrei Yoel nous dit que véritablement Kora’h était un grand et saint homme qui servit Hachem et eut l'inspiration prophétique (roua’h hakodech).
En ce sens, Rachi (v.16,7) dit que Kora’h vit une grande chaîne de descendants émerger de lui, dont Chmouel, qui était aussi important que Moché et Aharon ...
Le Arizal écrit que Kora’h vit que dans le futur, qu'il serait Cohen. Kora'h pensait faire advenir/provoquer ce temps du monde futur par son attitude. Ce fut son erreur.

Le Divré Yoel poursuit que le Yitav Lev entendit de son grand-père, le Yisma’h Moché (1759-1841), que c’était sa 3e incarnation dans ce monde.
La 1ere fois, c’était dans la génération du désert. Il mentionna que tous les chefs des tribunaux (ראשי סנהדראות) se tenaient du côté de Kora’h et que seuls les gens ordinaires étaient avec Moché.
Le Yitav Lev demanda de quel côté se tenait le Yisma’h Moché. Sa réponse : ni l’un ni l’autre, ni avec Kora’h, ni avec Moché, car il était indécis.
Quand le Yitav Lev demanda alors : "Comment est-il possible d’être contre Moché?"
Il répondit : "Vous ne connaissiez pas Kora’h, sinon vous ne poseriez pas une telle question. Kora’h était un saint homme, un vrai tsadik, mais il a juste fait une erreur."

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-> "Nos pères avaient péché : ils ne sont plus, et nous portons le poids de leurs fautes" (Eikha 5,7)
Selon le rav Yéhochoua Alt, cela se comprend ainsi : ce qui est un péché pour nos grands ancêtres ne l’est pas pour nous, et nous aimerions pouvoir avoir de telles fautes.

 "Souviens-toi des jours d'antan, méditez sur les années de génération en génération" (Haazinou 32,7)

-> Chaque génération a ses propres problématiques. En conséquence, ce qui a fonctionné pour l’une peut ne pas automatiquement fonctionner pour l’autre.
Seul quelqu’un en phase avec son temps sera capable de faire face et résoudre les problèmes de sa génération, décidant de la façon la plus juste et la plus appropriée d’agir sur une question donnée.

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Likoutim) demande pourquoi nous disons : "Tékou" (תיקו), qui est l'acronyme de : "le Tichbit (Eliyahou haNavi) répondra à nos difficultés et nos doutes" (Téchbi yétaréts kouch'yot véiba'éyot - תשבי יתרץ קושיות ואבעיות), que la guémara [par exemple : Témoura 3a] utilise pour laisser en suspens une question sans réponse ) : à l’époque du machia’h, Eliyahou répondra à toutes les questions non résolues.

=> Puisque Moché ressuscitera et qu’il fut le tout premier maillon ayant reçu et transmis la Torah, pourquoi ne fournira-t-il pas lui-même les réponses?

Le Kédouchat Levi explique que seul celui qui vit dans ce bas-monde sait quelle est la situation et comment la halakha doit être décidée. Ce n’est pas le cas de celui qui est décédé et qui a donc perdu sa connexion avec le monde terrestre.
Cela explique pourquoi Eliyahou haNavi fournira lui-même les réponses, car il n’est jamais mort et a toujours fait partie du monde. [voir Targoum Yonathan Bamidbar 25,12 ; Zohar 3:214a]
Par conséquent, contrairement à Moché, Eliyahou est celui qui est le plus "qualifié" pour trancher des questions qui nous concernent.

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On peut aborder 2 sujets importants liés :

-> nous avons les meilleurs responsables spirituels, car les plus adaptés, en phase, avec les besoins de l'époque. Même un géant du passé comme Rabbi Akiva, ne nous serait pas mieux.
b'h, voir : https://todahm.com/2017/07/25/5464-2

-> Nous serons tous jugés par les Sages de notre génération.
Le ‘Hafets ‘Haïm rapporte que lors d’une assemblée rabbinique, Rabbi Zeev de Vilna a déclaré :
"De même qu’ici-bas un accusé comparaît devant les juges de son temps, les Sages de chaque génération sont chargés de juger leurs contemporains dans le monde futur, car la valeur d’une mitsva et la perte causée par une transgression varient selon le lieu et l’époque."

[d'une certaine façon lorsque nous pleurons la perte d'un géant de notre génération, on pleure aussi le fait que nous sommes mortels et qu'un jour on se présentera devant ce même sage (qui vient de décéder), pour être jugés. Serons-nous à la hauteur?
Pleurons maintenant d'une manière constructive, pour par la suite mieux rigoler de joie d'avoir réussi notre vie. ]

La base de la bénédiction et de la réussite = savoir que tout provient d’Hachem

+ La base de la bénédiction et de la réussite = savoir que tout provient d’Hachem :

-> "Parle à Aharon et à ses fils en leur disant : "Voici comment vous bénirez les Bné Israël, en leur disant : Hachem te bénira et te protégera ; Hachem t’éclairera de Sa face et te fera grâce ; Hachem tournera Sa face vers toi et te donnera la paix". " (Nasso 6,23-26)

=> Quelle est l'utilité de cette mitsva de "Birkat Cohanim", car en fin de compte, c’est Hachem qui bénit le peuple. En quoi la bénédiction des Cohanim ajoute-t-elle quelque chose?
Hachem aurait-il besoin qu’on L’aide à bénir les Bné Israël?

-> Le Akédat Its'hak (chaar 74) répond :
"C’est qu’en fait, la réussite d’un homme et le bien qui lui est imparti dépendent essentiellement de sa vision des choses et de sa conviction dans le fait que tous les bienfaits, les réussites matérielles ou spirituelles proviennent de la même source : Hachem (à savoir que tout provient d’Hachem qui est la source de tout et qui dirige le monde à Sa guise).
Rien n’est le fruit du hasard, ni celui de sa propre force et de ses capacités, et rien ne tombe sous l’influence de telle étoile ou constellation."

C’est la raison pour laquelle nos Sages instituèrent des bénédictions sur les jouissances matérielles et les autres sortes de bénédictions, bien qu’Hachem n’ait, en réalité, nul besoin des bénédictions de Ses créatures. Elles sont là pour guider les gens vers la réussite spirituelle, qui serait impossible sans cela.
Ils établirent, dans ce but, la nécessité de mentionner le Nom d’Hachem pour chaque bienfait dont nous bénéficions, afin que nous nous rappelions son origine Divine."

-> La guémara (Béra'hot 7a) enseigne que Rabbi Ichmaël Ben Elicha (qui était Cohen Gadol) pénétra un jour dans le Saint des Saints afin de brûler les Kétorètes (les encens). Et il vit alors Hachem assis sur un Trône très élevé, qui lui dit : "Ichmaël, mon fils, bénis- Moi!"
Rabbi Ichmaël lui dit : "Que Ta volonté soit que la miséricorde retienne Ta colère, que Ta miséricorde surpasse tous Tes autres attributs, que Tu te conduises avec Tes enfants selon l’attribut de miséricorde, et que Tu les juges avec indulgence."
Et Hachem acquiesça.
Et la guémara de conclure : "Cela afin de nous apprendre à ne pas déprécier la bénédiction d’une personne ordinaire [puisqu’Hachem Lui- même demanda qu'Ichmaël le bénisse]".

-> Ainsi, le Akédat Its'hak dit que nous ne devons pas déprécier les bénédictions que nous prononçons en l’honneur d’Hachem sous prétexte qu’elles proviennent d’un homme et que Lui n’en a aucun besoin. Car en réalité, celles-ci sont d’une grande utilité puisque, grâce à elles, l’homme reconnaît l’existence d’Hachem, accepte le joug de Sa royauté et mérite ainsi que se déverse l’abondance d’En-Haut et la bonté Divine nécessaire à la pérennité de la nation juive.

D’après cela, on peut expliquer la "raison" de la Mitsva de Birkat Cohanim et sa signification.
En bénissant les Bné Israël par les formules Hachem te bénira et te protégera ; Hachem t’éclairera de Sa face et te fera grâce ; Hachem tournera Sa face vers toi et te donnera la paix, les Cohanim leur inculquent ainsi que toutes les bénédictions n’émanent que d’Hachem, et que tous les bienfaits que nous recevons ne découlent que de Lui.
Et cette reconnaissance constitue en elle-même la source de toute bénédiction, car lorsque l’homme prend clairement conscience que la réussite de toutes ses entreprises n’est que le fait du Ciel, Hachem déverse sur lui tous les bienfaits.
L’homme vit alors littéralement grâce à sa émouna et jouit grâce à elle de tous les bienfaits.

[ainsi : réciter une bénédiction (avec intention) = renforcer notre émouna = grâce à cela on mérite de recevoir les bénédictions/bontés d'Hachem. ]

"Chaque homme selon son drapeau" (Bamidbar 2,2)

-> La répartition des tribus par drapeau relevait d'un ordre d'une grande sainteté. Il ne s'agissait pas d'une simple organisation.
Le midrach nous apprend que les nations du monde ont proposé aux juifs de les rejoindre : "Venez faire partie de notre peuple et nous vous nommerons Chefs, Ducs, et Seigneurs!"
Les juifs répondirent : "Hachem nous a fait placer sous les drapeaux dans le désert. Que pourriez-vous nous donner de plus que ce Cadeau Divin?"
=> Comment comprendre cette réponse?

En fait, le drapeau est l’emblème d'un groupement, pour servir de signe de ralliement.
Au niveau spirituel, chaque homme a une mission que Hachem lui a assignée dans ce monde. Dans sa vie, l'homme peut s'écarter plus ou moins de sa mission. Mais quoi qu'il en soit, il s'identifiera à cette mission qui le représentera. C'est cela le sens du drapeau.

Symbole du travail que chaque homme doit réaliser dans ce monde. Certes, l'homme peut se voir attribuer des honneurs, de la richesse, des privilèges. Cela pourra lui donner un sentiment d'importance et de grandeur. Mais la plus grande valeur qu'un homme peut avoir, c'est de réaliser sur terre sa mission pour laquelle Hachem l'a envoyé. Si l'homme est riche, respecté, mais que sa vie n'a pas de sens profond, il restera avec un vide intérieur béant.
En revanche, s'il a une vie modeste, mais doté d'un sentiment de plénitude intérieure, avec la conscience qu'il est venu sur terre pour réaliser une mission et qu'il s'attèle à l'accomplir, alors ce sentiment de réalisation intérieur dépassera tous les privilèges qui lui auraient été attribués.

"Que pouvez -vous nous donner de plus que ces drapeaux dont Hachem nous a gratifiés?" = quoi de plus satisfaisant que de pouvoir s'identifier à ce drapeau, à cette mission que Hachem nous a assignée.
Il n'y a pas de plus grand épanouissement personnel que d'être véritablement ce que l'on est. Bien plus que d'imaginer être ce que l'on n'est pas en réalité.
[nous devons ainsi évoluer dans notre vie parmi les non-juifs avec ce drapeaux spirituel (unique pour chaque tribu = respectant mon unicité, ma façon personnelle de servir D.), et avoir ce sentiment de fierté que même si c'est pas facile, au fond je fais ce qu'il y a de mieux dans la vie = servir Hachem, je mise sur de l'éternel et j'épanouie mon intériorité (âme) pour qu'elle se lie avec Sa source (D.).
Combien paraît alors vide ce que les autres nations ont à nous proposer. Merci Hachem! ]
[Chem miChmouel]

"Je serai sanctifié au sein des enfants d'Israël" (Emor 22,32)

Cette mitsva consiste à être prêt à donner sa vie pour ne pas renier sa foi en Hachem. C'est le "Kidouch Hachem".
=> Comment accomplir cette mitsva tous les jours? C'est impossible! Elle ne se présente pas à tout le monde, et même si elle se présentait, ce n'est qu'une fois dans la vie!

Cependant, il existe un moyen d'accomplir cette grande mitsva à chaque instant de sa vie, sans trop de difficulté. A chaque fois qu'un homme a du temps de libre, s'il imagine et se représente dans son coeur, un grand feu qui brûle devant lui, et que pour rester fidèle à sa foi, il brise son instinct de vie et accepte de se jeter dans ce feu pour sanctifier le Nom de Hachem.
Et bien comme Hachem comptabilise une bonne pensée comme une action de mitsva, à chaque fois que le Juif va penser à cette scène, elle lui sera comptée comme cette grande mitsva de Kidouch Hachem.
Il est d'ailleurs recommandé d'avoir aussi cette image à l'esprit, au moment où l'on récite le verset du Shéma Israël dans la prière. Cela permettrait d'accomplir la mitsva du Shéma avec plus de force.
[Noam Elimélé'h]

"Si ton frère s'appauvrit, ... tu le soutiendras" (Béhar 25,35)

-> Le rav 'Haïm Vital, le disciple principal du Arizal, rapporte :
"Mon Maître donnait la tsédaka avec une grande joie et un bon cœur ...
Mon Maître disait aussi que chaque mitsva correspond à une des 22 lettres de l'alphabet hébraïque (toutes les mitsvot pouvant être regroupées en 22 correspondant aux 22 lettres). Lorsqu'un Juif accomplit une mitsva, la lettre correspondant à cette mitsva se met à briller sur son front (à qui sait le voir). Mais lorsqu'il réalise une autre mitsva, c'est la lettre correspondant à cette nouvelle mitsva qui apparaîtra, au détriment de la précédente mitsva, dont la lettre disparaîtra pour s'imprégner à l'intérieur même du front.
Cependant, la lettre correspondant à la mitsva de la tsédaka ne se retire pas aussi vite que les autres lettres correspondant aux autres mitsvot. Elle continue de briller sur le front du donateur tout au long de la semaine."

"Vous ne mangerez pas sur le sang" (Kédochim 19,26)

-> La guémara explique que ce verset signifie qu'il est interdit de manger avant de prier sur son sang, c'est à dire que le matin, on ne mangera pas avant d'avoir prié.

La raison profonde de cet interdit est que lorsqu'un homme mange un aliment matériel, il ingère en lui de la matérialité. L'objectif est d'élever et de réparer cette matérialité, en l'utilisant dans l'objectif de prendre des forces pour servir Hachem.
Mais cet objectif ne peut être accompli que par la force de la néchama, l'âme Divine qui est en chaque juif, et dont la mission sur terre est justement de réparer et d'élever la matérialité du monde et du corps.
Néanmoins, la néchama se retire du corps pendant le sommeil, la nuit, et bien qu'elle revienne en lui au réveil, elle ne récupère toute sa force et ne se dévoile comme il se doit dans le corps qu'après la prière du matin.
Avant la prière, la Nechama étant encore faible, elle n'a pas la force d'élever la matérialité de la nourriture.
C'est pourquoi, il sera alors interdit de manger, car si la néchama ne peut élever la nourriture, l'alimentation aura comme effet de renforcer la matérialité et la grossièreté du corps. Car une matérialité non élevée, entraîne au contraire un renforcement de la grossièreté de l'homme.
[Séfarim]

Donner du spirituel à autrui = perte de temps ou gains énormes?

+++ Donner du spirituel à autrui = perte de temps ou gains énormes?

+ "Avram prit Saraï son épouse et Loth, le fils de son frère, et toutes leurs possessions qu'ils avaient acquises et les âmes qu'ils avaient faites (véét anéfech acher assou = litt. et l'âme qu'ils avaient faites) à 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,5)

=> Ce verset fait référence aux personnes qu'Avraham a amenées à croire en Hachem. Pourquoi les multitudes de convertis sont-elles appelées au singulier "néfech", littéralement une seule âme? De très nombreuses personnes/âmes n'ont-elles pas été influencées par Avraham?

-> Le rav Zev Leff suggère qu'il s'agit peut-être d'une allusion au fait que celui qui est mékarev (rapproche autrui de D.) avec les autres s'élève et se complète lui-même également.
Le "néfech" (âme) à laquelle le verset fait allusion est l'âme d'Avraham, qui était mékarev avec les autres.

-> Le rav Moché Feinstein (Dibrot Moché - Kidouchin, Daf 29, héara 9) écrit que celui qui consacre du temps de son propre temps d'étude pour élever spirituellement d'autres personnes ne perdra rien du fait de ses efforts en faveur des autres.

C'est peut-être ce que le Meïri veut dire lorsqu'il affirme que cette démarche est "la perfection ultime de la sagesse" ("tachlit hachlémout - Séfer haMidot).

-> Le Tana déBé Eliyahou (13, et Tana déBé Eliyahou Rabba 27) écrit :
"Celui qui comprend la Torah devrait donner sa Torah à d'autres ... afin que sa propre connaissance s'accroisse. Tout comme Aharon haCohen est allé enseigner la lecture du Shéma ... de même, quiconque le fait mérite : "déa, bina, véhackel" (la sagesse, la perspicacité et la compréhension - bénédiction de la Amida de Ata 'honen)."

-> La guémara (Kétoubot 50a) cite le verset : "La richesse et les biens sont dans sa maison, et sa charité dure toujours" (Téhilim 112,3).
La guémara pose la question suivante : comment la richesse et les biens d'une personne peuvent-elles rester dans sa maison alors que sa charité est éternelle?
Rav Houna et Rav 'Hisda ont débattu de cette question. L'un d'eux a dit : "Il s'agit de quelqu'un qui étudie la Torah et l'enseigne. Il ne perd rien de ce qu'il possède, alors que sa charité envers les autres perdurera."

-> Le 'Hatam Sofer (Pitiu'hé 'Hotam) dit que lorsqu'une personne donne de son temps pour aider les autres dans leur spiritualité, Hachem l'aidera à atteindre les plus hauts niveaux de spiritualité.
Avec seulement un peu de temps, celui qui donne sera capable d'atteindre des sommets jamais atteints auparavant.
Dans un autre endroit, le 'Hatam Sofer (Ki Tavo) dit que si une personne fait des efforts pour les autres, elle méritera plus d'années de vie pour être en mesure d'aider les autres.

-> Le Steipler (Karyana déIgarta - vol.2, lettre 63) affirme que les personnes occupées à apporter du mérite aux autres mériteront l'aide Divine pour accomplir plus que ce que leurs talents naturels leur permettraient normalement d'accomplir.
Il écrit qu'une telle personne s'accomplira certainement dans son étude [de Torah] même si elle passe du temps à aider les autres par son action.

Dans une autre lettre, le Steipler (Karyana déIgarta, vol.2, p.72) écrit qu'en consacrant seulement quelques heures par semaine à renforcer autrui dans la religion, on peut mérite l'aide Divine dans son étude de la Torah, plus que ce que son intellect est capable d'accomplir.

-> De même, le Ktav Sofer (Bé'houkotaï 26,3) écrit que quelqu'un qui enseigne à des 'élèves' sera capable d'accomplir en une heure ce que d'autres mettent de nombreuses heures à accomplir. C'est parce qu'il a le mérite du public.

-> Selon le Sefer Zikaron (Hilkhot Talmud Torah), en enseignant aux autres, "sa Torah sera gardée et sera comme un "maayan hamitgaber" (une source puissante), se déversant continuellement, et elle créera des fruits qui produiront d'autres fruits".

-> Le rav Guerchon Edelstein explique que celui qui enseigne la Torah aux autres ne reçoit pas seulement une récompense pour ses propres actions ; il reçoit également l'aide du Ciel pour mériter de comprendre la vérité de la Torah, même si ses capacités d'analyse ne sont pas au plus haut niveau.
Le rav Edelstein dit qu'il s'agit d'une récompense mesure pour mesure, car si quelqu'un fait comprendre la Torah à quelqu'un d'autre, il reçoit en retour une meilleure compréhension de la Torah lui-même.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm 1,1) écrit qu'il y a 2 façons de mériter l'assistance divine : "hévou métounim badin" et "haamidou talmidim harbé" (Pirké Avos 1,1).
"hévou métounim badin" = signifie apprendre avec beaucoup d'attention, ce qui permet de comprendre la Torah avec une grande précision.
"haamidou talmidim harbé" = se réfère à quelqu'un qui enseigne aux autres, garantissant que la Torah ne sera pas oubliée par le peuple juif et qu'elle sera, en fait, augmentée et renforcée. Cela apporte l'aide du Ciel dans son propre apprentissage/étude.

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-> "Le cœur de son mari compte sur elle, et il ne manquera pas de fortune" (bata'h ba lev baala, véchalal lo yé'hsar - Michlé 31,11).
Le Séfer haMakné (Introduction) écrit que ce verset fait référence à ceux qui donnent de leur temps pour le bien des autres et leur enseignent la Torah.
Ces personnes ne perdront pas leur propre quête spirituelle en donnant de leur temps aux autres.

-> "Quiconque apporte du mérite à la communauté ne commettra pas de faute" (Priké Avot 5,18)
Nous pourrions penser que celui qui apporte du mérite aux autres est spirituellement perdant en raison du temps et de l'énergie qu'il leur consacre, ce qui l'empêche d'apprendre la Torah et de se concentrer sur ses propres réalisations spirituelles.
Le Yisma'h Moche explique que le mot pour "faute" ('hét) peut signifier "vide" ou "manque".
La michna nous enseigne que celui qui amène les autres à la droiture, "in 'hét ba al yado" = il ne sera pas spirituellement lésé par ses efforts.

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+ L'exemple d'Avraham :

-> Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) enseigne que nous devons consacrer de notre temps à la réussite spirituelle des autres, même si cela doit se faire au détriment de notre propre ascension spirituelle.
Avraham nous a enseigné qu'il est bon pour l'homme de minimiser sa propre perfection afin d'apporter plus d'honneur à Hachem, en diminuant ceux qui vont à l'encontre de Sa volonté et en augmentant le nombre de Ses serviteurs et de ceux qui Le connaissent.

Avraham Avinou n'a jamais atteint le niveau de prophétie de Yéhayahou, Yirmiyahou et Yé'hezkel. C'est parce qu'il n'a pas eu le temps de s'isoler dans ses pensées et de s'attacher aux niveaux de prophétie, en raison de son emploi du temps chargé d'enseigner aux autres ce qu'est Hachem.
Le 'Hatam Sofer dit que si les élèves d'Avraham avaient été d'un niveau élevé, ses efforts pour leur enseigner la vérité n'auraient pas entravé sa méditation spirituelle, mais comme il leur enseignait des concepts de base, cela l'a empêché de se concentrer et de canaliser ses pensées pour l'amener au plus haut niveau de la prophétie.
Néanmoins, Avraham passait son temps à rapprocher les autres d'Hachem, sans se soucier des conséquences que cela pouvait avoir sur son ascension spirituelle personnelle.

Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) écrit aussi que ous constatons qu'Hachem a par la suite béni Avraham en lui accordant les niveaux spirituels les plus élevés, comme il est dit : "Vais-je cacher quelque chose à Avraham?" (ama'hassé ani méAvraham - Vayéra 18,17). Hachem dit qu'Avraham, dont l'amour pour Hachem l'a poussé à tendre la main aux autres et à renoncer à l'élévation de sa propre spiritualité, ne mérite pas de voir ses niveaux spirituels compromis. Par conséquent, son niveau de prophétie ne l'empêchera pas de voir Hachem : "Vais-je cacher quelque chose à Avraham?"

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+ L'exemple de Moché :

-> Rachi (sur Béaaloté'ha 11,17) cite le Sifri qui dit que Moché est comparé à une lumière qui se trouve au sommet de la Ménorah et toutes les lumières de la Ménorah sont allumées à partir d'elle. Cette lumière ne perd rien de sa puissance en partageant son feu avec les autres bougies.
Moché était la quintessence du "don de son temps" pour le bien d'autrui. Il a enseigné la Torah à tout le peuple juif, et ce faisant, il s'est apparemment mis dans une situation où il a sacrifié sa propre ascension [spirituelle].
Le Sifri nous enseigne qu'il n'a pas perdu en agissant de la sorte, car enseigner la Torah à d'autres n'entraîne aucune perte pour la puissance spirituelle de la personne.
[chacun devra prendre conseil auprès de son rav pour employer son temps d'étude au mieux. ]

-> Le Tana déBé Eliyahou rabba dit que Moché a passé toute sa vie à défendre l'honneur du peuple juif, en veillant à ce qu'il y ait la paix entre eux et Hachem.

Selon le Tiféret Shlomo (Ki Tissa), toute son étude de la Torah était également pour le bien de la génération.
Le rav Yossef Shalom Eliyachiv (Divré Aggada - Yitro) souligne que cela s'est fait au détriment de sa propre étude et de son ascension spirituelle.

-> Le Tiféret Shlomo apporte une explication tirée du Noam Elimelech (Haazinou 32,2).
La Torah dit : "Que mon enseignement tombe comme la pluie, que ma parole coule comme la rosée" (Yaarof kamatar hi, tizal katal imrati).
La rosée et la pluie saturent la terre, tout en s'ignorant elles-mêmes. En effet, après leur descente, elles deviennent boueuses et sales en se mélangeant à la terre. Néanmoins, elles s'acquittent consciencieusement de leur tâche, car leur but est d'arroser la terre, lui permettant ainsi de produire de la nourriture pour la création.
Il en va de même pour notre Torah.
[ainsi nous devons apprendre de Moché Rabbénou (qui tout en étant pour lui [Moché] pensait également beaucoup aux autres [rabbénou - notre maître]), et utiliser la Torah comme véhicule pour donner de la nourriture spirituelle aux autres, même si en apparence cela nous fait stagner spirituellement. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm et le rav Meir Dan Plotzky voyageaient un jour ensemble dans un train. Le train s'arrêta dans une ville particulière où de nombreuses personnes attendaient avec impatience de rencontrer le grand 'Hafets 'Haïm.
Ne voulant pas descendre du train pour être honoré, le 'Hafets 'Haïm expliqua au rav Plotzky que l'honneur que l'on reçoit dans ce monde réduit l'honneur que l'on aura dans le monde à venir.
Le rav Plotzky répondit qu'il pensait que le 'Hafets 'Haïm devait sortir pour saluer les gens pour 2 raisons : la première étant qu'il vaut la peine de renoncer à son Olam haBa (monde à Venir) pour donner du mérite au peuple juif (mézaké klal Israël).

Avant même que le rav Plotzky ne puisse commencer à exposer sa 2e raison, le 'Hafets 'Haïm a déclaré qu'il sortirait parce qu'il avait raison!
Le 'Hafets 'Haïm était prêt à renoncer à son Olam haBa pour amener les autres à la droiture!

-> Le 'Hafets 'Haïm cite le Ramban, qui dit que lorsque la Torah écrit que l'on doit aimer Hachem "bé'hol mé'odékha" (avec toutes ses ressources), cela signifie que l'on doit aimer Hachem avec tout ce que l'on considère comme le plus précieux. Si l'argent est le plus important pour quelqu'un, il doit y renoncer pour atteindre l'amour d'Hachem.
De même, ajoute le 'Hafets 'Haïm, si quelqu'un accorde plus d'importance à l'étude de la Torah qu'à toute autre chose, il est tenu de renoncer à sa propre étude afin d'aimer Hachem et d'accroître la sanctification de Son nom.
Donner de son temps destiné à sa propre ascension spirituelle personnelle en enseignant aux personnes 'non instruites' fait partie de l'amour d'Hachem "bé'hol mé'odékha".