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Béréchit – revenir à son état initial

+ Béréchit - revenir à son état initial :

-> Nos Sages débattent sur le changement qui s'est produit chez Adam après qu'il a commis la faute.
Selon le Ramban (Béréchit 2,9), avant la faute, Adam était capable de discerner clairement la volonté d'Hachem. Cependant, après la faute, il lui est devenu plus difficile de comprendre ce qu'il était censé faire.
De même, le Rambam (Moré Nevou'him 1,2) explique qu'avant la faute, la différence entre la vérité et le mensonge était facile à voir, alors qu'après la faute, il est devenu plus difficile de faire la différence entre les deux.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhmah ouMoussar 85) enseigne que notre avoda est d'essayer d'atteindre l'état d'Adam avant la faute, c'est-à-dire d'être capable de voir clairement quel chemin prendre et quel chemin éviter.
=> Mais comment est-il possible pour nous, qui vivons après la faute d'Adam, d'être à un niveau si élevé que nous ne choisissons que la volonté d'Hachem et ne désirons même pas aller à l'encontre de la volonté d'Hachem?

-> Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1), il existe 2 méthodes pour atteindre cet objectif.
Tout d'abord, nous devons intérioriser le fait que notre existence dans ce monde n'a pour but que de nous permettre d'acquérir une part dans le monde à Venir, où nous jouirons d'une proximité éternelle avec Hachem. Si nous reconnaissions cela correctement, nous ne voudrions faire que ce qui nous rapproche d'Hachem, et non l'inverse.
Deuxièmement, nous devons reconnaître le jugement indéniable auquel nous serons confrontés pour toute faute que nous commettons. Si nous voyons cela comme une réalité, nous aurons peur de commettre n'importe quelle faute.
En suivant ces lignes directrices, nous parviendrons à reconnaître et à suivre le bon chemin, qui nous conduira à la situation d'Adam avant la faute.

Aimer Hachem = étudier la Torah

+++ Aimer Hachem = étudier la Torah :

"Et tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)

-> Quel est le moyen de parvenir à l'amour et à la crainte d'Hachem?
Si une personne étudie tout ce qu'Hachem a fait et Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'elle reconnaît à travers elles la sagesse incommensurable et infinie d'Hachem, elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom"
[Rambam - Hilkhot haTorah 2,2]

-> "Et tu aimeras Hachem, ton D." - Mais je ne saurais pas comment aimer Hachem ; c'est pourquoi la Torah nous enseigne ensuite : "Et ces paroles... seront sur ton cœur", car de cette façon [c'est-à-dire en étudiant la Torah], on reconnaîtra Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde.
[Rambam - Séfer haMitsvot - assé n°3 - citant un midrach]

=> Comment concilier ces 2 enseignements du Rambam (par les merveilles de la Création, par l'étude de la Torah)?

-> "elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom" = les merveilles de la création nous impressionnent, nous inspirent à vouloir découvrir qui est Hachem ("remplie d'un immense désir").
Cependant, elles ne font que démontrer la grandeur infinie de ce qu'Hachem fait, mais ne nous apprennent pas qui Il est. Pour cela, il faut étudier la Torah.
Comme le dit le midrach : "En étudiant la Torah, on reconnaît Celui qui a parlé, causant l'existence du monde". La Torah nous ouvre les yeux pour voir qui est réellement Hachem.

Comment la Torah fait-elle cela?
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) explique que toutes les halakhot de la Torah, les questions permises ou interdites, la responsabilité ou le pardon, la pureté ou l'impureté, sont toutes vraies parce qu'elles sont la volonté d'Hachem, ce qui signifie qu'Hachem, dans Son infinie sagesse, a voulu qu'il en soit ainsi. Chaque halakha, chaque concept de moussar et chaque hachkafa sont toutes la volonté d'Hachem.

[en apprenant un passage du Talmud qui traite d'un sujet spécifique, on acquiert une idée de la volonté d'Hachem sur ce sujet. Ce faisant, nous commençons à en apprendre davantage sur l'identité d'Hachem. ]

-> Le Maharcha (guémara Pessa'him 49b) explique que nos Sages se réfèrent à la Torah comme à une femme, et qu'après avoir appris, la Torah est considérée comme sa "femme".

Le rav Shlomo Wolbe (Alei Shur Vol. Il, p. 97) écrit : "l'amoureux veut connaître chaque détail de sa bien-aimée, et chaque petit fait lui est précieux".
Découvrir quelque chose de nouveau à propos d'une personne signifie que l'on acquiert un nouveau niveau de connaissance de qui elle est, ce qui approfondit la relation que l'on a avec elle. Nous ouvrons une nouvelle couche de sa personnalité qui était jusqu'à présent inconnue, et nous nous sentons automatiquement plus proche et plus connecté à elle.

La plus grande joie d'un étudiant en Torah est lorsque, après avoir travaillé intensément pendant une longue période avec une grande concentration pour comprendre un passage du Talmud (sougiya), il devient soudainement conscient d'un 'hidouch, une idée nouvelle qui s'est développée à partir de ce qu'il a appris. Cela peut être une sensation électrisante, et il rayonne de bonheur et de satisfaction.
Parfois, les gens haussent les sourcils devant un tel spectacle. Qu'y a-t-il de si spectaculaire dans ce qu'il vient de dire? Surtout si, comme c'est souvent le cas, le 'hidouch concerne une distinction halakhique farfelue qui ne se produira jamais et qui n'a pratiquement aucune pertinence pratique.
Pourtant, la raison de la joie de cet étudiant en Torah est qu'il a découvert une nouvelle couche de la sagesse d'Hachem. Il a découvert un nouveau détail précieux de la personnalité d'Hachem dont il ne soupçonnait pas l'existence et, grâce à cette nouvelle découverte, il renforce et développe sa relation avec Hachem.

-> La joie est à la fois la sienne et celle d'Hachem, comme le dit le Zohar (cité dans Yessod véChorech haAvoda 8,12) : "Heureuse est la personne qui dit un 'hidouch devant Hachem. Elle apporte une énorme joie à Hachem, qui rassemble toutes les légions célestes et leur dit : 'Écoutez le 'hidouch que cette personne a dit".

-> Une fois que l'on connaît le théorème de Pythagore, il n'est pas possible de la comprendre davantage en le révisant. Cependant, la Torah n'est pas seulement une étude intellectuelle. Il s'agit de plonger dans la Sagesse d'Hachem, et par ce biais, de se connecter à Hachem.
Hachem est infini, et il n'y a donc aucune limite à la profondeur que l'on peut découvrir dans n'importe quelle partie de la Torah. Plus une personne étudie un sujet de la Torah, plus Hachem lui révèle Sa Sagesse ('hokhma) ; chaque nouvelle goutte de Torah est aussi douce et fraîche que la révélation initiale qu'elle a eue la première fois qu'elle l'a apprise.

-> Le simple fait d'étudier la Torah peut déclencher une relation avec Hachem, comme le relate le midrach (Eikha rabba - Introduction 2), Hachem dit : "Même s'ils m'abandonnaient, s'ils continuaient à apprendre ma Torah, sa lumière les ramènerait à nouveau sur le bon chemin".
La Torah a le pouvoir extraordinaire de réveiller même les âmes les plus perdues, et une personne ne devrait jamais penser qu'elle n'est pas d'un niveau assez élevé pour apprendre la Torah.
Néanmoins, il est nécessaire d'utiliser par moment l'approche du Rambam (apprécier et s'émerveiller de la Création), ainsi que de contempler ce qu'Hachem a fait pour nous dans le passé et fait pour nous actuellement, et d'ainsi ressentir la bonté d'Hachem et apprécier Sa grandeur et Son implication dans notre vie. C'est ainsi qu'on commencera à ressentir le besoin de construire une relation avec Hachem, qui ne peut naître que de l'étude de la Torah.
[rav Avraham Tabor]

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-> Le Baal Hamaor, dans son introduction à Shas, écrit :
"Hachem a accordé à une personne Son Trône d'honneur et lui a insufflé une partie de Sa gloire. C'est un être qui aspire à sa source originelle, comme un homme amoureux désire sa bien-aimée."

-> L'âme d'un juif a été arrachée à un état de béatitude totale, à un état où il se prélassait dans la gloire d'Hachem devant Son Trône, et cette âme aspire à retrouver la proximité qu'elle avait.
L'essence de chaque juif aspire à une connexion avec Hachem. Cependant, elle a dû subir l'épreuve d'être placé dans un corps physique et dans ce monde qui, comme le dit le Ram'hal (Messillat Yécharim - chap.1) : "c'est un endroit avec de nombreuses distractions qui l'éloignent d'Hachem". S'il parvient à surmonter ces obstacles, "il sera attiré par Hachem comme le fer est attiré par un aimant".
L'état naturel de chaque juif, quel que soit l'endroit où il se trouve actuellement, est d'être irrésistiblement attiré par un lien profond avec Hachem. Notre tâche dans ce monde est de cultiver cette connexion et de satisfaire ainsi le désir profond de notre âme.

Ainsi, chaque juif, par définition, est déjà profondément lié à Hachem. Il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle relation avec un étranger, au contraire on n'a qu'à ouvrir notre cœur et exposer l'amour et la connexion enracinés qu'on a déjà en nous, et lui permettre de s'épanouir.
En étudiant la Torah, on réveille et renforce cette relation, ce feu d'amour pour Hachem.

"Peut-être direz-vous dans votre cœur : "Ces peuples sont plus nombreux que moi ; comment pourrai-je les chasser?" Ne les craignez pas!" (Ekev 7,17-18).
Une personne n'a plus rien à craindre de ses ennemis dès lors qu'elle prend conscience que ses seules forces ne peuvent suffire à les vaincre. [et qu'ainsi elle compte à 100% sur Hachem, sans plan B]
[rav Azaria Figo - le Bina lé'Itim ]

La terre d’Israël = davantage de conscience d’Hachem

+ La terre d'Israël = davantage de conscience d'Hachem :

"Je descendrai en Égypte avec toi, et Je t'en ferai remonter" (Vayigach 46,4)

-> L'apparente redondance du verbe "faire remonter" est doublé (aalé'ha gam alo - אַעַלְךָ גַם עָלֹה) peut s'expliquer par le principe suivant : lorsqu'un élève n'est pas très brillant, l'enseignant doit condenser ce qu'il enseigne pour que son élève puisse le comprendre. En revanche, lorsqu'un élève est brillant, l'enseignant n'a pas besoin de simplifier autant la matière.
Ce verset fait allusion à cette idée. Alors qu'il vivait en terre d'Israël, Yaakov avait pu servir Hachem avec une grande clarté d'esprit. Il craignait qu'une fois qu'il aurait quitté la terre [sainte] d'Israël, son intellect soit diminué, et donc sa conscience divine, et donc son adoration de D.
En conséquence, Hachem promit à Yaakov de réduire suffisamment Son flux Divin, ce qui signifie qu'Il "simplifierait" la conscience Divine en l'habillant en termes nécessitant moins de clarté intellectuelle, afin que Yaakov puisse la recevoir même en dehors de la Terre d'Israël.

C'est ce que le verset entend par "Je descendrai en Égypte avec toi". En quelque sorte, D. allait se condenser, c'est-à-dire sa lumière, en dehors de la terre d'Israël pour le bien de ceux qui le servaient là-bas.
Hachem poursuit ; "et Je t'en ferai remonter", ce qui signifie que "lorsque vous (tes descendants) reviendrez [littéralement "remonter"] sur la terre d'Israël, vous atteindrez à nouveau le niveau supérieur".

C'est ce à quoi fait allusion le double emploi du verbe "faire remonter" (אַעַלְךָ גַם עָלֹה), qui implique une élévation à la fois pour Yaakov et pour la Chékhina (Présence Divine) elle-même, pour ainsi dire.
La deuxième occurrence du verbe "remonter" (עָלֹה) fait donc allusion à la Chékhina, laissant entendre qu'elle aussi connaîtra une ascension lorsque Yaakov (ses descendants) retournera en terre d'Israël et servira D. sur un plan spirituel plus élevé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> On voit que la terre d'Israël est un lieu particulièrement propice à l'expansion de la conscience divine.
Et lorsque nous sommes situés en dehors, Hachem se "réduit" pour nous permettre de Le servir dans cet environnement de moindre intensité spirituelle que la terre d'Israël.

"Hachem a vu que Léa était dédaignée et il a ouvert son ventre" (Vayétsé 29,31)

-> Parfois, Hachem modifie délibérément la nature pour les tsadikim, les empêchant de bénéficier de ce qui se produirait naturellement. Il agit ainsi parce qu'il désire ardemment leurs prières. C'est pour cette raison que les Matriarches étaient stériles, afin qu'ils prient pour avoir des enfants. [guémara Yébamot 64a]
Cependant, Léa se tourna vers D. en prières pour ne pas avoir à épouser Essav. (Rachi - Vayétsé 29,17).
Puisqu'elle priait D. malgré tout, Hachem n'avait pas besoin de l'empêcher d'être enceinte puisqu'elle priait de toute façon.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé 29,31]

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[on voit que Hachem désire nos prières (qu'on vide notre coeur à Lui, comptant à 100% sur Son aide), et en ce sens même lorsque tout va bien nous devons remercier et prier D. autant que possible, car ainsi il ne sera pas nécessaire de nous envoyer des difficultés dans le but qu'on se tourne vers Lui en prières. ]

"Ils (les bergers) lui (Yaakov) répondirent : "Tout va bien, et voici que sa fille Ra'hel (à Lavan) vient avec le bétail" (Vayétsé 29,6)

-> cela signifie que "grâce à sa fille Ra'hel qui vient avec le bétail - en référence au peuple juif - toutes les accusations et allégations sont annulées, et la paix règne en haut".
Ceci est expliqué dans le livre 'Hasdé Hachem (Imyan Chéloch Esré midot 25) : à chaque fois que la nation juive est en détresse, Ra'hel vient et crie pour annuler les décrets sévères.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé 29,5]

"Vous direz : c'est un sacrifice de Pessa'h à Hachem" (vaamartèm zéva'h Pessa'h ou l'Hachem - Bo 12,27)

-> Lorsque nous souhaitons apporter un sacrifice (korban) aujourd'hui, dans notre amer exil, alors que nous ne pouvons plus apporter de sacrifice [au Temple], la Torah nous dit : "Vous direz : c'est un sacrifice de Pessa'h à Hachem".
En d'autres termes, "prononcez les paroles de la Torah et les prières avec un esprit concentré, de manière à ce qu'elles soient exclusivement destinées à Hachem". De cette manière, les paroles de la Torah et les prières remplacent les sacrifices.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,27]

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=> Nous pouvons avoir à l'esprit que nos prières et notre étude de la Torah prennent la place des sacrifices (offrandes/korban) que nous apporterions à D., si le Temple était debout.

Les 2 vidouï – le pouvoir de la bouche

+++ Les 2 vidouï - le pouvoir de la bouche :

+ "Car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour l'accomplir" (Nitsavim 30,14)

-> Selon le Sforno et le Ramban, ce verset fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.

Le Sforno explique : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.

De même, le Ramban explique que la téchouva faite dans le cœur signifie l'abandon de la faute, le regret de ce que l'on a fait et la résolution de ne jamais revenir à ses mauvaises habitudes.
La téchouva faite par la bouche fait référence au vidouï (confession) que l'on prononce et qui est un élément crucial du processus de téchouva.

=> C'est étrange. Le vidouï est l'étape finale du processus de téchouva (Rambam, Hilkhot Téchouva 2,3). Si le mot "bouche" fait référence au vidouï, pourquoi apparaît-il avant le mot "cœur" dans le verset?

-> Le rav Aharon Kotler explique que le vidouï principal se trouve en effet à la fin du processus de téchouva. Nous nous tenons devant Hachem et déclarons que nous avons fauté, que nous l'avons déjà regretté et que nous en avons honte. C'est à ce moment-là que nous prononçons le premier vidouï.
Néanmoins, nous disons un vidouï supplémentaire au tout début du processus de téchouva. Le but de ce vidouï est de nous réveiller au fait que nous avons besoin de faire téchouva.

Le rav Kotler explique que la Torah fait allusion à ce vidouï supplémentaire en plaçant le mot "bouche" avant "cœur" dans le verset cité ci-dessus.
Si nous ne disons pas ce vidouï, il se peut que nous ne nous rendions même pas compte que nous avons fait quelque chose de mal. C'est ainsi que nous prononçons les mots les plus alarmants : "achamnou" (nous sommes coupables), "bagadnou" (nous nous sommes rebellés), "gazalnou" (nous avons volé), ...

Ce vidouï supplémentaire est important. Beaucoup d'entre nous ont tendance à penser : "Moi, j'ai fauté? Qu'est-ce que j'ai fait? Après tout, je ne vole pas à l'étalage et je ne conduis pas le Shabbath!"
Nous nous sentons offensés à l'idée même d'avoir mal agi. En prononçant les mots du vidouï et en contemplant leur signification, nous pourrons, nous l'espérons, examiner nos comportements et découvrir des choses qui doivent être corrigées.
En effet, de manière subtile, le comportement d'une personne peut ne pas refléter l'importance de la Torah et des mitzvos.
[chaque terme du vidouï est une tête de chapitre (à l'image des 39 interdits de Shabbath), et Hachem ensuite attend de nous d'agir avec toujours plus de perfection (les tsadikim étant jugés sur l'épaisseur d'un cheveu). Ainsi, en prononçant le vidouï je dois être honnête avec moi-même et me demander si je n'ai pas fait une sorte de cette faute.
Par exemple, derrière le terme "voler", il y a le fait de dépasser quelqu'un dans une file, et du coup de lui voler du temps. ]

Plus nous examinons nos actions, plus nous avons de chances de découvrir des choses que nous savons être mauvaises. Lorsque nous avions l'habitude de les faire, elles nous semblaient permises. Or nos Sages nous disent (guémara Kidouchin 20a) que si une personne commet une faute deux fois, elle lui semblera permise.
[ça va c'est pas si grave, les autres font pire! ... autant d'excuses qui nous empêchent de faire téchouva, car dans le monde de Vérité cela ne tiendra pas pour nous dédouaner. ]

-> Le Yad Kétana (Hilkhot Téchouva 1,4) évoque un autre avantage du vidouï :
En prononçant les mots, nous puisons dans une force cachée en nous qui veut que nous fassions téchouva. En prononçant les mots [du vidouï], nous attisons les flammes de la volonté intérieure que nous avons de changer.

C'est ce qui ressort de la décision du Rambam (Hilkhot Guittin 2,20, basé sur la guémara) qu'un mari qui refuse de donner le divorce (guét) à sa femme "est contraint jusqu'à ce qu'il dise, 'je veux'". Un divorce forcé n'est pas acceptable d'un point de vue halakhique. Quelle différence cela fait-il de dire "je veux" (sou la contrainte)? Nos Sages ont compris que chaque personne possède en elle la volonté de faire ce que Hachem veut, cependant, son mauvais penchant dissimule cette volonté intérieure.
Bien que la manière forte lui soit appliquée, c'est en fin de compte lui qui ouvre la bouche et dit : "Je veux...". Le fait de lui faire prononcer ces mots lui permet de puiser dans sa propre volonté interne sincère de faire ce qui est juste, dans la mesure où cette volonté est valide d'un point de vue halakhique.
Dans notre cas, dire le vidouï peut nous sortir de notre complaisance et nous mettre sur la voie d'un véritable changement.

Par exemple, supposons qu'une personne en veuille à une autre et qu'elle ait des raisons de le faire. Il sait que la Torah lui demande de se montrer amical avec la personne qui lui a fait du tort.
"Je ne peux pas", se dit-il. Il peut s'adresser à Hachem et lui dire : "Hachem, s'il te plaît, aide-moi et fais disparaître mes mauvais sentiments à l'égard de cette personne. Je sais que c'est Ta volonté, alors aide-moi à la faire. Aide-moi à être un juif qui vit à un niveau supérieur".
Le simple fait de prononcer ces mots fait appel à une volonté intérieure qu'il n'avait jamais réalisé posséder, et lui donne ce petit supplément de force dont il avait besoin pour faire téchouva.

=> On a bien 2 viouï : un avant la téchouva, dont chaque mot prononcé va éveiller notre intériorité de changer, et un vidouï venant clôturer le processus de repentir (nous regrettons et avons honte de ce qui a été fait de contraire à Ta volonté).

[cela met en avant le pouvoir incroyable de notre bouche, à quel point elle peut impacter notre intériorité et nous faire changer en mieux. ]

La téchouva dépend de l’étude de la Torah

+++ La téchouva dépend de l'étude de la Torah :

+ "Car cette loi que je t'ordonne aujourd'hui, elle n'est pas cachée de toi et elle n'est pas est éloignée.
Elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises : "Qui montera pour nous au ciel et accessible nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions?"
Elle n'est pas non plus de l'autre côté de la mer, pour que tu dises: "Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer et nous la prendra pour nous la faire entendre afin que nous l'accomplissions ?"
Car la chose est très proche de toi - dans ta bouche et dans ton cœur - pour l'accomplir. (Nitsavim 30,11-14)

-> Le Sforno et le Ramban écrivent que ce verset (v.11) fait allusion à la téchouva, la mitsva de se repentir de ses fautes.
Ils expliquent que la téchouva est le sujet mentionné au début de ce chapitre, qui stipule qu'après avoir trébuché dans l'erreur et la faute en exil : "tu reviendras à Hachem, ton Dieu" (Nitsvaim 30,2).

Le Sforno explique le verset (v.14) : la téchouva est "près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire" = ce qui signifie que l'on récite le vidouï (confesser ses fautes) avec sa bouche, et que l'on essaie dans son cœur d'approfondir son remords d'avoir fauté et de renforcer sa conscience d'Hachem.
En bref, la téchouva est éminemment réalisable.

-> La guémara (Erouvin 55a) cite ce verset (v.11), et les nos Sages disent que la mitsva à laquelle il est fait référence est l'étude de la Torah. Le verset dit ensuite que la Torah n'est pas "dans les cieux", c'est-à-dire chez ceux qui ont "la tête dans le ciel", ou chez les personnes vaniteuses et orgueilleuses. Elle n'est pas non plus "au-delà des mers", parmi les marchands qui voyagent de loin en loin pour faire du commerce.

=> Comment le Ramban et le Sforno (téchouva) peuvent-il contredire la guémara (Torah)?

-> Le Maadaneé Shmouel réconcilie les Richonim avec la guémara en expliquant que l'étude de la Torah est une partie essentielle du processus de la téchouva.
Cela apparaît clairement dans la bénédiction sur la téchouva que nous prononçons dans le Amida : "Ramène-nous, notre Père, à Ta Torah" (hachivénou Avinou léToraté'ha), et ce n'est qu'ensuite que nous demandons : "et ramène-nous à Toi avec une téchouva complète."
De plus, l'appel à la téchouva du prophète Hochéa : "Prenez pour vous des paroles et revenez à Hachem" (Hochéa 14,2) est expliqué dans le Sifri (Haazinou 32,2) comme "Quelles paroles devrions-nous prendre? Des paroles de Torah".

-> Il est écrit : "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton D., car tu n'es tombé que par ton péché. Armez-vous de paroles et revenez vers le Seigneur!" (Ochéa 14,2-3)
Dans le Sifri (paracha Haazinou 32,2), on interprète ce verset ainsi :
"lorsque le verset dit : 'Armez-vous de paroles et revenez', le mot 'paroles' fait également référence à la Torah".
Le verset "Armez-vous de paroles" fait donc allusion aux paroles de Torah, car elles font partie du processus de téchouva, car c'est en s'armant de paroles de Torah qu'ils reviendront (pleinement) vers Hachem.

=> Pourquoi la téchouva dépend-elle de la Torah?

-> La guémara (Kidouchin 30b) affirme que la Torah est le remède au mauvais penchant.
Cela est vrai avant qu'une personne ne commette un péché, puisqu'elle doit appliquer ce "remède" pour surmonter la tentation. Toutefois, cela est encore plus vrai pour une personne qui est déjà tombée dans la faute. Il est nécessaire d'étudier la Torah si l'on veut échapper au filet du mauvais penchant dans lequel on est pris.

-> Le 'Hazon Ich (Igrot 2:75) écrit que pour déraciner un trait de caractère négatif, il faut à la fois travailler sur ce trait et étudier la Torah pour l'amour d'Hachem.
Sans l'un ou l'autre de ces ingrédients, l'effort est voué à l'échec.

-> De plus, il est impossible pour une personne de faire téchouva et d'atteindre une quelconque proximité avec Hachem sans progresser également dans la Torah.
Dans la Kriat Shéma, le verset dit : "Et tu aimeras Hachem, ton D. ... Et ces mots doivent être ... sur ton cœur" (Vaét'hanan 6,5-6). Rachi cite le Sifri : "Comment acquiert-on l'amour d'Hachem? En ayant ces mots (c'est-à-dire les mots de Torah) sur son cœur. C'est alors que l'on peut connaître Hachem et s'attacher à Ses voies".

-> De même, le rav 'Haïm de Volzhin (Néfech ha'Haïm 4,31) cite le Zohar selon lequel la proximité avec Hachem est proportionnelle à la proximité avec la Torah.

-> Le rav Shlomo Wolbe note que le premier Elloul de la nation dans le désert était une période de réception de la Torah. Ils se préparaient au retour de Moché du mont Sinaï avec les 2e Lou'hot.
Bien qu'ils aient déjà reçu la Torah au mont Sinaï, c'était avant qu'ils n'aient fauté, et ils devaient maintenant accepter la Torah à nouveau pour se purifier de la faute du Veau d'or.

-> Ainsi, nous aussi, nous devons accepter la Torah de tout cœur dans le cadre de notre Elloul. Nous pouvons y parvenir en consacrant plus de temps et d'énergie à notre étude que ce à quoi nous sommes généralement habitués.
À la yéchiva de Kelm, les séances d'étude duraient 6 ou 7 heures pendant le mois d'Elloul.
Le machguia'h, le rav Itzélé Péterburger expliquait à ses élèves : "Vous devez arriver au jour du jugement avec beaucoup de guémara, de Rachi et de Tossefot".

-> Un jour, le machguia'h de Lakewood, le rav Nathan Wachtfogel, a dit à ses élèves :
"Si les étudiants de Kelm étaient capables d'apprendre si longtemps en Elloul, pourquoi ne l'ont-ils pas fait toute l'année?
Il a répondu qu'un tel travail dépassait leurs capacités naturelles. Néanmoins, Hachem est plus proche de nous en Elloul, et Il leur a donc donné les possibilités pour étudier encore plus, leur donnant la chance de se rapprocher davantage de Lui.
Nous aussi, nous pouvons utiliser Elloul pour nous pousser davantage dans la Torah et le service d'Hachem!"

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[la téchouva signifie revenir vers Hachem.
Or, la Torah a un pouvoir de purification de nos fautes, et en nous la donnant Hachem a dit que c'est comme s'Il s'était donné avec (la Torah est composé de Nom Divin, étudier la Torah c'est apprendre à davantage connaître Hachem, ...).
Ainsi, par le faut d'étudier davantage la Torah, nous montrons concrétement à Hachem que certes on a pu fauter ce qui nous a éloigné de Lui, mais notre réel désir est d'être proches de Lui, comme en témoigne le fait que nous étudions davantage, que nous faisons plus de mitsvot en cette période (ex: Elloul).]

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"Viens et vois, combien puissante est la force de la Torah : elle purifie les fauteurs d'Israël quand ils se repentent, même de l'idolâtrie, comme il est dit : 'Je répandrai sur vous des eaux pures et vous serez purs ; Je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos sales idoles' (Yé'hezkel 36,25).
La part essentielle du repentir intégral entrepris par amour ne s'obtient que par l'étude de la Torah comme il convient".
[le rav 'Haïm de Volozhin insiste sur le fait que l'essentiel du travail de repentir consiste à s'investir dans l'étude de la Torah. L'accès à la téchouva ne sera pas possible pour un homme qui ne se lie pas fortement à la Torah. ]
[...]

Quiconque s'occupe de la Torah, même s'il est pris au départ dans de multiples fautes et noyé dans la boue des profondeurs du mal, l'étude de la Torah finit par redresser son cœur et la lumière qu'elle renferme le ramène vers le bien. Peu à peu, le bien se renforce et l'emporte sur le mal, pour finir par s'imposer absolument et se répandre totalement.
L'impureté se retire et la pureté s'épanouit dans toute sa plénitude".

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - 4e portique - chap.31 ]

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-> Le rav de Volozhin rapporte aussi le Zohar (Intro Eikha 2) :
"Qu'ils M'abandonnent même, mais pourvu qu'ils respectent Ma Torah, car du fait qu'ils l'étudieront, la lumière qu'elle contient les ramènera dans le droit chemin."

-> "Quand un homme s'écarte de la Torah, il s'écarte d'Hachem. Celui qui se rapproche de la Torah, Hachem se rapproche de Lui".
[Zohar - Vayikra 21a]

[la téchouva est le retour vers Hachem, on voit donc la nécessité d'étudier la Torah. ]

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b'h, voir également :
-> Téchouva & l'importance de l'étude de la Torah : https://todahm.com/2022/09/28/techouva-limportance-de-letude-de-la-torah
-> Téchouva & étude de la Torah ... : https://todahm.com/2014/10/23/techouva-etude-de-la-torah
-> Téchouva : prendre sur soi le joug Divin + étudier la Torah : https://todahm.com/2022/01/19/techouva-joug-divin-torah

[Moché dit aux Bné Israël] "la chose [c'est-à-dire la Torah et les mitsvot] est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu la fasses" (Nitsavim 30,14)

-> Rabbénou Bé'hayé explique que dans cette déclaration, Moché fait allusion à 3 catégories différentes de mitsvot, à savoir celles qui sont accomplies avec la bouche, celles qui sont accomplies avec le cœur et celles qui sont accomplies par une action physique.

Rabbénou Bé'hayé explique que les mitsvot les moins physiques, celles qui sont accomplies avec notre cœur, sont celles qui ont le plus de valeur aux yeux d'Hachem.
Viennent ensuite les mitsvot accomplies avec la bouche, car elles ne sont que partiellement physiques.
Enfin, les moins importantes sont les mitsvot qui sont accomplies entièrement dans le domaine de la physicalité/matérialité, auxquelles Moché fait référence avec le mot "laassoto".

=> Cette déclaration de Rabbénou Bé'hayé nous éclaire sur la façon correcte d'envisager les mitsvot.
Trop souvent, nous nous attachons à accomplir les mitsvot qui impliquent une action physique, mais nous n'observons que partiellement les mitsvot qui sont accomplies par la pensée ou la parole.
Les mitsvot qui sont accomplies uniquement par nos pensées, telles que par exemple "ahavat Hachem" et "yirat Hachem", sont considérées comme plus importantes que celles qui sont accomplies par des actions physiques.
[rav Avraham Brueckheimer]

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[Hachem désire notre coeur! ]