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D. (Elokim - אֱלֹהִים) adressa la parole à Moché, en disant : "Je suis Hachem (יְהוָה)!" (Vaéra 6,2)

-> Moché demandant à D. pourquoi m'as-tu envoyé?
D. lui a répondu je suis D. (de miséricorde), cela veut dire que je suis Miséricorde, Je ne pouvais plus supporter le mal enduré par les Bné Israël, et c'est pour cela que Je t'ai envoyé avant le temps de la délivrance afin de soulager les Bné Israël de leurs souffrances endurées dans cet exil.
[...]
En ce qui concerne le jugement des égyptiens (les 10 plaies amenées sur eux), D. [de justice] s'adresse à Moché. Par contre, par rapport au bien que D. a décrété pour les Bné Israël, Il s'est adressé en disant "je suis le D. [de miséricorde]", le D. de rigueur [Elokim] qui va frapper les égyptiens, et qui s'inversera en miséricorde pour faire le bien aux Bné Israël.

Ainsi, en accord avec ce que disent nos sages, les réchaïm inversent la miséricorde en rigueur. C'est-à-dire que même la vertu de miséricorde de D. s'est transformée en rigueur et en justice envers les égyptiens.
Ou encore de même pour ce qui concerne les Bné d'Israël, les tsadikim inversent la rigueur divine en miséricorde, la justice que tu crois voir, devient miséricorde celle-ci dévoilée dans le nom de Dieu Avaya [יהוה].
Par cela, D. veut renforcer et encourager Moché afin d'accomplir sa mission.

Par rapport à l'étonnement de Moché envers D. : pourquoi ne venge-t-il pas Son honneur?
D. lui répond, qu'Il est Hachem, D. de justice, et tout sera pris en compte le jour du jugement, et Pharaon sera jugé pour chaque parole prononcée.
La raison pour laquelle il ne l'a pas puni tout de suite pour son arrogance et son mépris, est que D. ne s'empresse jamais de faire payer aux réchaïm leurs mauvaises actions.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"C'est la chose qu'Hachem a ordonné que vous fassiez, et la gloire d'Hachem vous apparaîtra" (Chémini 9,6)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim) écrit :
Autrefois, la Providence divine se révélait aux yeux de tous, de manière surnaturelle. Aujourd'hui, dans les ténèbres de l'exil, D. continue de veiller sur nous, mais comme nous ne sommes plus dignes de miracles évidents, les miracles se produisent de manière naturelle, de sorte que la Providence divine est cachée.
C'est la "dissimulation de la face" décrite dans le verset "Je leur cacherai ma face" (Vayélé'h 31,17).

Le Cantique des Cantiques le décrit comme suit : "Voici qu'Il se tient derrière notre mur, Il regarde par les fenêtres, Il épie par le treillis" (Chir haChirim 2,9).
Auparavant, D. regardait par une ouverture semblable à une fenêtre, par laquelle il nous voyait et nous le voyions ; c'est-à-dire qu'il accomplissait des miracles évidents par lesquels sa providence se manifestait clairement.
Maintenant, en exil, Il se tient derrière le mur que nous avons érigé à cause de nos péchés. Il regarde à travers le treillis : Il nous voit, mais nous ne le voyons pas. [Michpat Tsédek 145, citant le Yad haKetanah]

La Providence divine dépend donc de la droiture d'Israël.
Si tous les juifs sont justes, la Providence prendra la forme de miracles révélés ; elle sera évidente pour tous, et se traduira par la gloire du ciel.
Dans le cas contraire, elle se manifestera de manière naturelle et les spectateurs attribueront les événements à la nature.
Ainsi, le verset dit , "Voici ce qu'Hachem vous a ordonné de faire" = observez les mitsvot qu'Il vous a commandées. Si vous le faites, Il veillera sur vous de manière miraculeuse, et "la gloire d'Hachem vous apparaîtra" = le nom de D. sera glorifié devant tous.

Hachem écoute la prière de toute personne

+ Hachem écoute la prière de toute personne :

"Or, lorsqu'il criera vers Moi, Je l'entendrai, car Je suis miséricordieux" (Michpatim 22,26)

-> Le Ramban commente ce verset ainsi :
""Car Je suis miséricordieux (חנון - 'hanoun)" = cela signifie : "Je fais grâce et accepte la supplique de tout homme, même s'il n'en est pas digne", ce terme (חנון) se rattachant à la même racine que le mot חינם ('hinam = gratuit).
L'explication [de ce verset qui rapporte que l'on doit rendre le soir un habit que l'on avait en gage,] en est que l'homme doit s'abstenir de penser : "Je ne prendrai pas de gage d'un homme juste, mais l'habit d'un homme qui n'est pas juste, je peux lui prendre en gage sans lui rendre (chaque jour le soir), puisqu'Hachem n'entend pas sa prière lorsqu'il crie vers Lui."
C'est pourquoi la Torah précise : "Car Je suis miséricordieux", et J'entends les cris de quiconque M'invoque."

-> Pourtant, ce verset parle de quelqu'un qui a emprunté de l'argent de son prochain et qui n'a pas payé sa dette et, auquel, pour cette raison, le prêteur a été tenu de prendre un gage, ce qui est tout à fait légitime. Malgré tout, la Torah ordonne au prêteur de lui rendre ce gage chaque soir (s'il s'agit de quelque chose dont il a besoin pour se couvrir la nuit comme une couverture ou un vêtement).
A priori, les cris de cet emprunteur ne sont pas légitimes, puisqu'il est tenu par la Loi, de payer sa dette.
Dès lors, pourquoi Hachem écouterait-Il ses cris et ses suppliques?

=> On apprend donc d'ici que Hachem est (si l'on peut dire) obligé d'entendre les cris de chaque juif qui crie vers Lui (même s'il n'a pas raison et n'en est pas digne).

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+ La force de la prière permet de modifier notre mazal en bien :

-> "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ton pain et ton eau. Et J'enlèverai la maladie de parmi ton sein ; et il n'y aura pas parmi toi, de fausse-couche ni de femme stérile dans ton pays, et Je remplirai le nombre de tes jours" (Michpatim 23,25-26)

-> Le Panim Yafot fait remarquer qu'à travers ces 2 versets, les Bné Israël reçurent trois bénédictions :
- une pour les enfants : "Il n'y aura pas parmi toi, de fausse-couche ni de femme stérile" ;
- une autre pour la vie : "Je remplirai le nombre de tes jours",
- et encore une autre pour la subsistance : "Il bénira ton pain et ton eau".
Bien que nos Sages (guémara Moed Katan 28a) enseignent que ces trois éléments ne dépendent pas du mérite de l'homme, mais du signe sous lequel il est né (le ''Mazal''), néanmoins, "vous servirez Hachem votre D.", le service dont il est question étant la prière [comme ce qu'enseigne la guémara (Taanit 2b) : "Quel est le service du cœur? C'est la prière !"], car la force de la prière est telle, qu'elle est même en mesure de modifier le Mazal d'un homme en bien.

C’est le sens du verset : "Si vous servez votre D., et que vous priez, vous mériterez alors une abondance de bénédictions pour les enfants, la vie, et la subsistance."

L’amour (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'amour (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le véritable amour est réciproque : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19). Les reflets dans l'eau sont une métaphore appropriée de la réciprocité des sentiments. Le mot hébreu pour "eau" (mayim - מים), orthographié : mém-youd-mém, est le même lu à l'endroit ou à l'envers.

L'amour n'est cependant réciproque que s'il est aussi fort que l'amour d'un père pour son fils, d'un frère pour son frère ou d'un mari pour sa femme. Un amour faible peut ne pas être retourné.

"Aime ton prochain comme toi" = aime-le si fort qu'il te rendra naturellement l'amour que tu lui portes.

[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim Kédochim]

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-> A propos d'une personne qui aime ses voisins, garde des liens étroits avec ses proches, ... le verset dit : "Tu appelleras et Hachem répondra, tu crieras et Il dira : 'Me voici' (Yéchayahou 58,9)."
[guémara Yevamot 63a]

-> Si [par son amour pour eux] une personne rapproche ses proches davantage de lui, en réponse [de cela] Hachem sera proche de sa prière.
Il n'aura pas à se languir d'attendre. Il "appellera et Hachem répondra" immédiatement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La guémara (Sanéhdrin 98a) rapporte que le rav Yéhochoua ben Lévi a rencontré le machia'h et lui a demandé : "Quand est-ce que tu viens?" Il a répondu : "Aujourd'hui"
Par la suite, il est retourné à Eliyahou haNavi et lui a dit : "Ce que vous m'avez dit n'est pas vrai [parce qu'il n'est pas venu en ce jour]".
Eliyahou haNavi lui a répondu : Il a dit qu'il viendrait "aujourd'hui, si vous écoutez sa voix" (ayom im békolo tismaou - היום אם בקולו תשמעו - Téhilim 95,7).

-> Le Ben Ich 'Haï (Benayahou) écrit :
Les initiales de : היום אם בקולו תשמעו (aujourd'hui, si vous écoutez sa voix) forment : אהבת (aavta - tu aimeras).
Le machia'h viendra lorsque nous accomplirons les 2 mitsvot : "Tu aimeras ton D." (Vaét'hanan 6,5) et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).

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+ La discorde :

-> Une querelle est comme un filet d'eau qui déborde de la rive du fleuve. Une fois qu'elle s'élargit, il s'élargit [davantage]. [guémara Sanhédrin 7a]

-> Le Ben Ich 'Haï ('Haïm véaShalom ; Ben Yéhoyada) commente :
Si 2 personnes se disputent sur terre, les anges créés à partir de leurs mitsvot se disputeront au ciel. Lorsqu'une querelle "s'étend" sur la terre, elle "s'étend" aussi dans le ciel.

La paix parmi les armées célestes est obtenue par la tranquillité dans les "palais" d'Israël sur terre, comme il est écrit : "Que la paix soit parmi tes armées [célestes], la tranquillité dans tes palais" (Téhilim 122,7).

L’unité parfaite entre D. et Son Peuple

+ L'unité parfaite entre D. et Son Peuple :

-> La mitsva du demi-shekel consistait, à l’époque du Temple, à donner un demi-shekel d’argent pour l’achat des Sacrifices publics de la nouvelle année qui débutait au mois de Nissan.
Outre l’aspect technique, il nous apprend que les juifs et Hachem sont comme 2 moitiés (deux "demi-shékel"), qui, lorsqu’elles s’unissent, forment une parfaite Unité (un shékel) [voir Zohar ‘Hadach Ki Tissa 2].

-> Le Shabbath Shékalim (où l'on va lire en plus de la paracha de la semaine, le passage relative à cette mitsva - Ki Tissa 30,11-16) tombe en règle générale, le Shabbath de la paracha de Michpatim.
Aussi, pouvons-nous y voir une allusion claire à l’unité parfaite entre D. et Son Peuple. En effet, à propos du "sang de l’Alliance" que Moché partagea entre les Bné Israël et Hachem, en vue de la préparation au don de la Torah, il est dit : "Alors Moché prit la moitié du sang [des Sacrifices offerts par le Peuple], la mit dans des bassins et répandit l’autre moitié sur l’Autel. Et il prit le Livre de l’Alliance, dont il fit entendre la lecture au Peuple et ils dirent: “Tout ce qu’a prononcé Hachem, nous ferons et nous écouterons.” Moché prit le sang, en aspergea le peuple et dit: “Ceci est le sang de l’Alliance que Hachem a contractée avec vous au sujet de toutes ces paroles”" (Michpatim 24,6-8).

-> Le rabbi d'Apta (Ohev Israël - Shékalim) explique cette Alliance en ces termes :
"Du fait de Son grand amour pour les Bné Israël ... Hachem contracte Son être afin d’être considéré comme la moitié d’une entité, ce qui fait du peuple juif, la seconde moitié, comme un homme et son épouse.
Il s’agit là du secret de l’Union de D. et de la Chékhina, à savoir qu’Hachem unit Sa personne avec l’âme d’Israël, grâce à leurs bonnes actions, et diffuse des bontés et des actes de miséricorde à la Communauté d’Israël en haut et ici-bas.
[...]
Lorsque 2 protagonistes concluent une alliance, et deviennent une seule personne et une seule opinion, ils en viennent à se donner entièrement l’un à l’autre, leurs sangs se mêlent, le sang constituant la personne, car c’est la force de ses émotions et de ses sentiments ... Alors, ils boivent une coupe de vin, puis se piquent chacun un doigt, versent une goutte de sang dans la coupe, et chacun boit la coupe contenant le sang de l’autre [c’est-à-dire, entremêler leur vie].
Ainsi, chacun aura-t-il l’obligation de donner son sang et de se sacrifier pour l’autre, voilà comment se conclut une alliance.
‘La royauté de là-haut ressemblant à celle d’ici-bas’; Moché [en fit de même, il] prit la moitié du sang, la mit dans les bassins, allusion à ‘la coupe arrondie’, féminine, demi-sphère comme la moitié d’un corps. Puis, l’autre moitié fut aspergée sur l’Autel comme pour évoquer la moitié mâle.
Le sang des bassins fut aspergé sur le Peuple, allusion au sang constitué des forces mêlées des deux protagonistes.
Ainsi, les Bné Israël auront la force de faire don de soi pour D. ; c’est cela le sens de l’Alliance. Aussi, Moché dit-il : ‘Voici le sang de l’Alliance qu’Hachem a conclu avec vous’, [c’est-à-dire] qu’Il sera avec vous dans l’unité la plus complète"

=> Ainsi, il apparait que l’aspersion de la moitié du sang revenant aux Bné Israël, fut sur l’Autel, tandis que l’aspersion du sang revenant à Hachem, fut sur les Bné Israël, conformément à la conclusion d’une alliance entre 2 amants, où chacun s’oblige à se consacrer à l’autre.
Ainsi, le peuple juif s’oblige-t-il à faire don de soi pour Hachem et pour sa Torah, et de même, pour ainsi dire, Hachem s’engage à ne pas abandonner Son Peuple et de toujours être proche d’eux dans leurs malheurs et leurs souffrances.

-> Dans le même état d’esprit, le rabbi de Koznitz [Avodat Israël] enseigne :
"Du fait que cet acte (l’Alliance de Sang) a eu lieu le 5 Sivan, dans le mois placé sous le signe zodiacal des Gémeaux, les Bné Israël se sont attachés à Hachem comme les ‘Jumeaux d’une biche’, à l’instar du lien reliant des amants ayant la même âme et le même sang. Et c’est ce qui est évoqué ici concernant ce profond amour ... la moitié du sang aspergé sur le peuple [juif] est considéré identique à celui aspergé sur l’Autel [pour D. ]."

-> C’est aussi le sens du midrach (Vayikra rabba 6,5) :
"Moché dit à D. : ‘Que dois-je faire avec Ta part (du sang)?’ Il lui répondit: ‘Asperge-en le Peuple’. ‘Que faire avec leur part?’ Il lui répondit: ‘Asperge-en l’Autel’.
Rabbi Berakhya et Rabbi ‘Hiya au nom de Rabbi Yossi Bar ‘Hanina disent que chacun a prêté serment à l’autre ; Hachem envers eux, ainsi qu’il est dit: ‘Je te jurai fidélité, Je fis Alliance avec toi, dit Hachem, et tu fus à Moi’ (Yé'hezkel 16,8) et eux envers Hachem : ‘Afin d’entrer dans l’Alliance d'Hachem, ton D. et dans son pacte solennel’ (Nitsavim 29,11)".

-> Nous comprenons également pourquoi le partage et l’aspersion du sang (symbole de l’unité entre Hachem et Israël) ne devaient être entrepris que par Moché lui-même (où l’Ange à sa ressemblance - voir Rachi). En effet, le midrach (Dévarim Rabba 11,4) enseigne : ‘Voici la Bénédiction que prononça Moché, l’homme de D. (ich haElokim)’ (Vézot haBéra'ha 33,1) : Rabbi Avine dit : En-deçà de sa moitié inférieure, il est homme, au-delà, il est divin (Elokim)’.

Moché avait donc cette faculté d’attacher Israël au divin, et comme le dit si bien le Maharal de Prague (Tiferet Israël 21) : "Il était dans sa moitié inférieure : un homme, et dans sa moitié supérieure : un être divin ... Moché était un intermédiaire, liant les deux Mondes, aussi, est-il monté et descendu [de la Terre vers le Ciel et inversement]."

Le demi-shekel = une message de vie

+ Le demi-shekel = une message de vie :

-> "Rabbi Yéhouda et Rabbi Né'hémia : l'un dit que, ayant ont fauté à la mi-journée, ils devaient donner un demi-shekel.
L'autre dit que, ayant fauté à six heures de la journée, ils devaient donner un demi-shekel, équivalent à six pièces."
[guémara Yérouchalmi - Shekalim 2,3]

-> Le rabbi Mendel de Kotsk explique le symbolisme du commandement de donner un demi-shekel plutôt qu'un shekel entier. Cette mitsva la façon dont un juif doit interpréter les événements.
Un juif doit comprendre que tout ce qui arrive fait partie d'un tableau plus grand qu'il ne voit pas ; l'aspect visible du tableau ne révèle pas plus que la "moitié" de la réalité.
En effet, chaque événement fait partie d'un plan divin beaucoup plus large. Cette prise de conscience doit conduire l'homme à analyser la cause et le but ultimes de chaque événement et à voir le tableau plus large qui entoure chaque événement.

En gardant cela à l'esprit, nous pouvons expliquer pourquoi le Yérouchalmi voit un lien entre la faute commise à la moitié de la journée et le commandement de donner un demi-shekel.
Les Bné Israël ont fait la faute du Veau d'or parce qu'ils n'ont pas placé les événements dans une juste perspective. Plutôt que de comprendre qu'ils devaient attendre le déroulement des événements, ils ont déduit à la hâte que, si Moché n'était pas revenu du mont Sinaï à midi, c'est qu'il ne reviendrait plus. Ils ont fauté parce qu'ils n'ont pas convenablement interprété ce qui se produisait sous leurs yeux.
En réponse à cette erreur, la Torah ordonna aux Bné Israël d'offrir un demi-shekel par personne, afin qu'ils comprennent que tout ce qu'ils voient fait partie d'une succession d'événements plus large et que si une chose ne leur parait pas compréhensible au moment où elle arrive, elle le deviendra plus tard.

Cela peut aussi expliquer le sens de la gémara disant que le demi-shekel équivalait à six pièces, correspondant aux six heures du jour précédant la faute du Veau d'or.
Nos Sages nous enseignent que le demi-shekel lui-même était composé de plusieurs éléments, faisant allusion à un autre aspect du message : l'homme doit évaluer attentivement chaque fait et le comprendre en profondeur en tant qu'élément du tableau entier, plutôt que de se contenter d'une interprétation superficielle.

=> Le message que nous livre le demi-shekel, que dans la vie une seule une partie du tableau nous est visible, doit nous guider tous dans notre service de D. et notre façon d'affronter les épreuves que nous rencontrons.
Un homme qui désire réellement grandir dans la Torah et la spiritualité pendant toute sa vie doit acquérir la faculté de regarder au-delà de la fine partie de la réalité visible à l'œil nu. Il doit voir au-delà de la "moitié" du tableau que représentent ses circonstances et comprendre qu'il faut les observer dans une perspective beaucoup plus large.
De même, il doit discerner que chaque événement de sa vie n'est qu'une partie d'un tableau bien plus étendu. Par cette attitude, il aura confiance en D. et reconnaitra que tout ce qui lui arrive est pour son bien.

Nécessité de se sentir petit face à Hachem

"Voici Je vais envoyer un ange devant toi" (Michpatim 23,20)

-> Nos Sages utilisent ce verset pour expliquer un dicton populaire : "Alors que j'étais plus jeune, j'étais livré aux mains des grands, maintenant que je suis vieux, je suis entre les mains des petits".
Lorsque Hachem s'est préoccupé des Hébreux, ils étaient jeunes et venaient de sortir d'Egypte. C'est Hachem Lui-Même Qui a pris soin d'eux, avec une colonne de nuée le jour et une colonne de feu la nuit. Mais quand ils grandirent, Hachem leur annonça que c'est un ange qui allait désormais prendre le relais de protecteur.

-> Le Gaon de Vilna explique le sens de cet enseignement de la façon suivante.
Encore petit, ce sont les parents qui subviennent aux besoins de leur enfant. Quand il grandit, il devient autonome. Hachem agit de la même façon avec le Juif. Tant qu'il se sent petit, qu'il sent qu'il dépendant complètement d'Hachem et ne peut pas s'en sortir sans Lui, alors Hachem s'occupe de lui en Personne. Mais quand il devient autonome, et pense pouvoir se démêler avec son intelligence, sa force et ses moyens naturels, alors Hachem le laisse naturellement.
Pour mériter d'être dirigé par Hachem Lui-Même, on doit se sentir ''petit'', sentir qu'on ne peut pas s'en sortir sans Son Aide. De cette façon, on aura des réussites surnaturelles, qui viendront d'Hachem. Mais si on croit pouvoir s'en sortir sans Lui, que l'on est assez grand pour cela, alors Hachem continuera bien-sûr à nous assister, car il ne peut pas en être autrement.
Mais Il le fera selon le modèle de la nature, qui comporte aussi les limites naturelles, avec les inconvénients qui en sont liés. C'est pourquoi, les chérubins qui se trouvaient dans le Saint des Saints avaient l'aspect de jeunes enfants.

C'est à cela que doit aspirer un Juif : se sentir petit face à Hachem, à l'image d'un enfant qui s'en remet à ses parents, c'est le niveau de la plus haute perfection pour un humain.
Le roi David implore Hachem : "Ne m'abandonne pas au moment de ma vieillesse" (Téhilim 71,9). Pourquoi parle-t-il de la vieillesse? Cela signifierait que dans sa jeunesse, Hachem pourrait l'abandonner?
Non, ce que voulait dire le roi David : "Tant que je me sens jeune, petit, ne pouvant pas me débrouiller sans Toi, alors j'ai l'assurance que Tu ne m'abandonneras pas. Mais si un jour, je me sens grand et intelligent, avec l'expérience et la sagesse de la vieillesse, et que je m'imagine pouvoir compter sur moi-même pour réussir, alors je t'en prie, même ce jour-là "ne m'abandonne pas"!
Car le jour où j'en viendrai à penser pouvoir évoluer seul, je n'aurai plus l'assurance que Tu m'assisteras autant".

Se réjouir d’autrui, c’est amener sur soi les bénédictions

+ Yitro - Se réjouir d'autrui, c'est amener sur soi les bénédictions :

-> Lorsque les gens entendent des histoires sur le fait qu'Hachem a apporté le salut à des personnes, qu'il s'agisse d'avoir un enfant après de nombreuses années de mariage, de se marier après une longue attente, ou de se rétablir d'une grave maladie, ... leurs réactions varient.
Certains pensent : "Comment se fait-il que tous les autres obtiennent toujours ce dont ils ont besoin et que je sois toujours coincé avec mon problème? Quand est-ce que ce sera déjà mon tour d'être aidé?"
[inconsciemment cela installe en nous du doute et des idées du type : Hachem ne m'aime pas vraiment (vu qu'Il ne répond pas à mes besoins contrairement aux autres), je quelqu'un de nul pour ne pas être exaucé (pourtant j'essaie de faire sa volonté, je prie) il doit y avoir de l'injustice divine, ... ]
Dans ce cas, le récit de bonheur qu'on a entendu à propos d'une autre personne a eu un impact négatif. Cela la fait se sentir plus mal à propos de sa propre situation, au lieu de lui donner du 'hizouk (un renforcement).

D'autres réagissent ainsi : "Quelle histoire incroyable! Hachem est grand. Il peut tout faire. S'Il a aidé cette personne après si longtemps, cela me donne l'espoir que moi, ou mon proche, pouvons aussi être aidés!"
Dans ce cas, le récit d'autrui a donné à la personne un 'hizouk pour prier plus fort et placer encore plus d'espoir en Hachem pour le salut (délivré de sa situation difficile).

Les réactions dépendent de nous ; nous pouvons choisir le message que nous voulons entendre. Et bien que la 2e réaction soit meilleure que la première, elle n'est toujours pas optimale.
La meilleure réaction serait du type suivant : "Barou'h Hachem, un autre juif vient d'être aidé. Je suis si heureux qu'il soit sorti de l'agonie qu'il traversait. Qu'il y ait plus de yéchouot (délivrance) dans le peuple d'Israël comme cela, avec l'aide de D.!"
Tout d'abord, l'auditeur de la bonne nouvelle doit être heureux pour le bénéficiaire de la bénédiction d'Hachem, et ce n'est qu'ensuite qu'il doit appliquer le message à sa propre vie et avoir davantage d'espoir qu'il puisse également être aidé.
Il s'agit d'une avoda très difficile, surtout si celui qui entend l'histoire a besoin de la même yéchoua pour lui-même.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (dans Daas Torah - Michpatim) décrit combien il est difficile pour une personne de partager la joie de quelqu'un d'autre. Il est plus facile pour une personne de partager la douleur de quelqu'un d'autre que de partager sa joie. Mais si nous pouvons travailler sur nous-mêmes pour être vraiment heureux de la réussite des autres, cela nous rendrait également plus heureux.
Nous accomplirons une grande avodat Hachem, et nous aurons la garantie de recevoir des 'hizouk des histoires que nous entendons, plutôt que de nous sentir mal à propos d'elles.

Il est écrit : "celui qui a un bon œil sera béni" (tov ayin ou yévora'h - Michlé 22,9) = une personne qui est heureuse pour les autres est celle qui reçoit la bénédiction.
Le séfer Maayan Ganim (paracha Choftim) demande : Pourquoi Yitro a-t-il mérité que Moché épouse sa fille et que El'azar haCohen ait épousé sa petite-fille?
En signe d'honneur, Yitro a une paracha à son nom dans la Torah, et ses arrière-petits-enfants ont siégé dans le grand Sanhedrin du Temple dans le Lichkat HaGuazit.
=> Qu'a fait Yitro?

Le séfer Maayan Ganim répond que le verset (Yitro 18,9) rapporte que lorsque Yitro a entendu parler de la façon dont Hachem a délivré le peuple juif d'Egypte : "Yitro s'est réjoui", même si, comme le rapporte Rachi, Yitro était proche de l'Egypte et se sentait mal à propos de leur chute.
Néanmoins, il a mis ses propres sentiments de côté pour se réjouir avec Israël de leur salut. Non seulement cela, mais il continue et dit (Yitro 18,10) : "Béni soit Hachem, qui vous a sauvé des mains des égyptiens" = c'est comme si une personne apprenait que son ami a reçu une certaine bénédiction et qu'en réponse elle disait : "Hachem, merci beaucoup d'avoir aidé mon ami. Je l'apprécie énormément!"

C'est un grand niveau, être tellement heureux pour une autre personne que nous ressentons le besoin de remercier Hachem pour sa joie. C'est une belle qualité que possédait Yitro.
La Torah la décrit ici, mais il doit l'avoir eue pendant toute sa vie. Et, en effet, il a été béni à bien des égards.

=> Ainsi , si nous introduisons davantage cette qualité (mida) dans nos vies, cela fera de nous des personnes meilleures, des personnes plus heureuses, et grâce à D. des personnes bénies (on a l'assure que : "tov ayin ou yévora'h = en faisant l'effort de me réjouir du bien d'autrui, alors par cela Hachem me bénit (c'est comme un père qui voit un enfant qui est content qu'un de ses frères a reçu des cadeaux. Son père est tellement content de l'amour entre eux, qu'Il dit : "allez je te donne à toi aussi davantage!")).

[d'après un cours du rav David Ashear]

"Après avoir compris que les plaisirs de ce monde ne méritent pas d'être appelés "la vraie vie" car ils sont tous simplement consacrés à supprimer les obstacles et autres sentiments désagréables, Avraham commença à chercher l'essence de sa vie.
Hachem lui dit : "Lé'h lé'ha" (Va vers toi-même), car il est vrai que les plaisirs de ce monde ne s'appellent pas "la vie". Au contraire, l'essence de la vie se trouve en toi."
[Mé haChiloa'h - Lé'h Lé'ha]

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[Va vers toi-même = n'oublie que l'essentiel dans ta vie c'est d'aller vers la partie Divine, l'âme qui est en toi. Ecoute-la, bichonne-la, et relie-la toujours plus à Sa source Divine.
Nous sommes tellement pris par nos occupations quotidiennes dans le monde extérieur qu'on en oublie de prendre du temps avec l'essentiel : notre intériorité (en la valorisant, en s'en réjouissant, en exploitant dans la réalité nos capacités/potentialités, ...) ]

Shabbath = le jour de la foi en Hachem

+++ Shabbath = le jour de la foi en Hachem :

"Souviens-toi du Shabbat pour le sanctifier ... car en 6 jours, Hachem fit les cieux et la terre, la mer, et tout ce qu'ils contiennent" (Yitro 20,8-11)

-> Le Shabbat, qui est une évocation de l'œuvre de la création, a pour but de rappeler à l'homme que le monde a un Créateur qui le dirige. La sainteté du Shabbat aide l'homme à parvenir à cette foi.
Certains tsadikim expliquent ainsi allusivement le verset : "Voyez qu'Hachem vous a donné le Shabbat" : en ce jour empreint de sainteté, l'homme peut parvenir à niveau de foi tel que c’est comme s’il voyait véritablement les choses de ses propres yeux.

-> Le rav 'Haïm (dans son Séfer Ha'haïm), qui est le frère du Maharal de Prague, nous révèle à ce sujet la chose suivante :
"Les gens de la génération du désert méritèrent le dévoilement de la Divinité sur le mont Sinaï, comme nous l'enseignent nos Sages (rapporté par Rachi sur Vaét'hanan 4,35) : "Hachem ouvrit tous les cieux supérieurs et inférieurs au moment du don de la Torah'', et Il désira que, dans toutes les générations, on puisse mériter une révélation semblable.
C'est pourquoi Il leur donna le Shabbat qui possède un aspect de cette révélation."

Il ajoute également :
"La joie particulière qui nous enveloppe sans que l'on s'en rende compte, dès l'entrée du Shabbat et dans la soirée du Shabbat, ... est sans aucun doute une étincelle de la lumière et de la joie qui émanent de là d’où provient la prophétie. Et bien que nous n'ayons ni prophète ni voyant et que nous résidions sur une terre impure (en exil), la bonté et la vérité Divines ne nous ont pas abandonnés.
Hachem nous les prodigue chaque Shabbat, et, à plus forte raison à nous, qui sommes tellement las de cet exil amer."

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-> Le Shabbat est donc un temps propice pour enraciner en nous cette émouna en Hachem, comme il est dit (Téhilim 92) : "Psaume, chant pour le jour du Shabbat. Qu'il est bon de louer Hachem et d’entonner un air en Ton Nom élevé, d'exprimer Ta bonté et la foi en Toi dans les nuits. Car Tu m'as réjoui Hachem par Tes actions et ce sont Tes œuvres que je chanterai. Comme elles sont grandes Tes œuvres, Hachem, et que Tes pensées sont profondes".
=> A priori, on peut, en effet, se demander en quoi ce psaume est-il lié au Shabbat?

-> Le Malbim (sur le premier verset) explique que le Shabbat est un témoignage qu'Hachem conduit son monde selon une providence particulière à chaque créature (hachga'ha pratit), et que le monde n'est pas livré à la nature ni au hasard. C'est donc pour cela que ce psaume est entièrement fondé sur le
Shabbat.

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-> Le Beit Yaakov explique également pourquoi on récite le kidouch sur du vin, comme nous l'enseignent nos Sages (Pessa'him 106a) : ''Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier = ‘Souviens-toi' de lui sur du vin''.
Il explique : "Car tout ce qui est dans ce monde tend à faire oublier à l'homme et à lui dissimuler le fait qu'il existe un Créateur qui dirige tout, qui a tout accompli, qui continue à accomplir, et qui accomplira tout ce qui s'y déroule (comme les commentateurs le font remarquer, ''monde'' en hébreu se dit ''olam'' qui est de la même racine que ''élem'' qui signifie "dissimuler'').
Lorsqu'un homme travaille durant tous les jours de la semaine pour sa subsistance ou pour ses autres besoins, il peut en effet se fourvoyer en pensant que c'est grâce à la ''force de son poignet'' qu'il a réussi dans ses entreprises. Shabbat, il est donc tenu de se rappeler et de proclamer que ce n'est qu'un leurre qui lui brouille l'esprit, car tout n'est que le fruit de la volonté Divine.

Pour cette raison, il a été institué de réciter le kidouch sur du vin, car celui-ci n'a pas son pareil pour brouiller l'esprit de l'homme en le rendant ivre et confus dans ses idées. En l’utilisant pour le kidouch, il suggère ainsi que toutes les pensées qu'il entretient durant la semaine ne sont qu'un vain mirage, à l'instar du vin qui trouble son esprit.
Ainsi est-on tenu de fixer son regard sur le vin au moment du kidouch (Réma - 271,10), afin de faire pénétrer dans son cœur la émouna que, au-delà de toute cette confusion, c'est Hachem qui dirige les cieux et la terre. Grâce à cela, on pourra y puiser cette force également pour tous les jours de la semaine.

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-> La guémara (Béra'hot 14a) enseigne au nom de Rabbi Zéra : "Celui qui ne rêve pas, sept nuits durant, est qualifié de méchant (ra - רַע)"

Le Gaon de Vilna explique que dans un rêve, il semble à l'homme que tout ce qui se déroule devant lui est vrai. Cependant, lorsqu'il se réveille le matin et qu'il ouvre les yeux, il se rend compte que tout n'était qu’une chimère sans consistance.
Il en est exactement de même de tout ce qui se passe dans ce monde : à l'avenir, s'accompliront les paroles : "Nous étions comme dans un rêve" (Téhilim 126,1), à la différence près, que le rêve de la nuit s'achève avec le matin, alors que celui de ce monde se poursuit pendant 120 ans. Mais en vérité, les deux sont identiques et tout ce qui concerne ce monde n'est qu'un simple rêve.
C'est ce que nos Sages ont suggéré en parlant d'un homme ''qui ne rêve pas 7 nuits durant'' = cela signifie qu'il a pu passer 7 jours, le Shabbat inclus, sans éveiller en lui la pensée que tout n'est qu'un rêve et un vain mirage. Il est donc qualifié de méchant (de mauvais - רַע), car il incombe à un homme, lorsqu'arrive le Shabbat, de se réveiller de ce rêve et de ne pas sombrer dans l'œuvre de ses mains.
Au contraire, il doit se souvenir que c'est Hachem qui a créé le Ciel et la terre et que c'est Lui qui dirige le monde à chaque instant.