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12 explorateurs accompagnés de l’âme de leur chef de tribu

+++ 12 explorateurs accompagnés de l'âme de leur chef de tribu :

"Envoie pour toi des hommes pour explorer le pays... vous enverrez un homme, un homme par tribu paternelle, tous princes parmi eux" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Selon Rabbi Akiva, la redondance présente dans l'expression "un homme, un homme" (ich é'had ich é'had) indique qu'ils n'étaient pas 12 espions mais 24 en réalité.

-> Rachi explique au nom de la guémara (Sota 34b) que Moché pria pour Yéhochoua : "Que Hachem te sauve du complot des explorateurs".
L'épreuve à laquelle il allait être confronté était si grande, que Moché jugea nécessaire de prier pour son fidèle disciple afin qu'il ne trébuche pas.

=> Pourquoi Moché a-t-il jugé bon de prier uniquement pour son disciple Yéhochoua et non pour tous les autres explorateurs ?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) explique :
"D'après le sens littéral, Moché pria uniquement pour Yéhochoua car tout le peuple connaissait la prophétie d'Eldad et Medad, selon laquelle Moché allait mourir dans le désert et Yéhochoua ferait entrer le peuple en terre promise. Moché redouta que les explorateurs ne s'en prennent à Yéhochoua. Peut-être allaient-t-ils projeter de le tuer en chemin. Moché pria pour lui en ces termes : "Que Hachem te sauve du complot des explorateurs".
En d'autres termes, qu'ils ne projettent pas de te tuer."

[ainsi Moché ne pria pas dans le but que Yéhochoua ne soit pas influencé par les explorateurs mais plutôt pour le sauver du complot visant à le tuer. ]

[ rabbi Chmouel Vital dans ses annotations sur les paroles du Ari écrit : "on peut juger les explorateurs favorablement. En effet, ils ont parlé de la Terre [d'Israël] en termes négatifs afin que le peuple n'y entre pas parce qu'ils connaissaient la prophétie d'Eldad et Medad. Selon eux, il était préférable de tuer Yéhochoua afin d'empêcher le peuple d'entrer en terre d'Israël et éviter ainsi la mort de
Moché". ]

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=> On vient de voir le sens simple, quand est-il au niveau du sod?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) nous apporte une explication tout à fait surprenante concernant la mission des explorateurs. En effet, il attire notre attention sur un détail dans la Torah concernant la liste détaillée des noms des princes d'Israël : "Pour la tribu d'Efraïm : Hochéa fils de Noun" (Chéla'h Lé'ha 13,8).
Nous pouvons constater que le nom de Yossef n'est pas mentionné alors que pour la tribu de Ménaché il est écrit : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Ménaché : Gadi fils de Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
Puisque Yossef a 2 enfants : Efraïm et Ménaché, pourquoi le nom de Yossef n'est-il pas mentionné également pour la tribu Efraïm?

Le Arizal explique que lorsque le Créateur vit que les espions seraient amenés à fauter, Il décréta que les néchamot (âmes) des tribus elles-mêmes, c'est-à-dire des fils de Yaakov, s'associent aux espions/explorateurs afin de les aider à ne pas tomber dans la faute.
Malgré cette aide providentielle, ils succombèrent ... et c'est le secret du verset : "Ils étaient tous des hommes, chefs des Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,3). Ce sont les tribus elles-mêmes qui sont ici appelées "les chefs des Bné Israël".

=> Nous comprenons les paroles de Rabbi Akiva qui explique que la Torah évoque 12 espions supplémentaires. Il fait allusion aux 12 tribus, c'est-à-dire les 12 fils de Yaakov qui se joignirent aux 12 chefs de tribus de cette génération pour les soutenir dans leur mission difficile.

==> À partir de cet enseignement, le Arizal explique pourquoi Moché pria uniquement pour Yéhochoua et non pour les autres explorateurs. En effet, chaque espion bénéficiait de l'aide de l'âme d'une tribu d'Israël afin de sortir victorieux de l'épreuve qui les attendait.
Cependant, Yéhochoua qui était le prince de la tribu d'Efraim, le fils de Yossef, n'avait pas bénéficié de l'aide providentiel de la néchama (âme) de Yossef car celle-ci s'était déjà attachée au prince de la tribu de Ménaché qui était son premier-né et c'est la raison pour laquelle le nom de Yossef est mentionné uniquement ave la tribu de Ménaché comme il est écrit : "Pour la tribu de Yossef, pour la tribu de Ménaché : Gadi fils de Soussi" (Chéla'h Lé'ha 13,11).
Aussi, Moché pria spécialement pour Yéhochoua dont l'âme suppléante lui faisait défaut.

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+ Différence entre la réincarnation & venir comme supplément d'âme :

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - hakdama 5) explique qu'il y a une grande différence entre la réincarnation d'une âme que l'on appelle "guilgoul", et l'attachement d'une âme à une autre que l'on appelle "ibour". [ibour néchama]

Le guilgoul vise à corriger un dommage réalisé lors d'une incarnation antérieure. Cette âme entre dans le corps d'une personne au jour de sa naissance et ne peut pas la quitter avant le jour de sa mort. Elle ressent les afflictions subies par le corps physique, y compris les souffrances associées à la mort.

Cependant, parfois l'âme d'un juste descend dans ce monde et s'attache à une personne pour l'aider à traverser une épreuve difficile; elle ne vient pas pour rectifier ses propres imperfections. Elle n'entre pas en cette personne le jour de sa naissance, mais simplement s'attache à elle pour l'aider momentanément en cas de besoin.
Par conséquent, elle n'est pas obligée de supporter la souffrance du corps. Ainsi, cette âme profite des bonnes actions de l'individu qui l'accueille. Mais si ce dernier vient à fauter, l'âme du juste abandonne le corps avant qu'elle ne soit entachée par les transgressions de la personne, comme il est dit : "Retirez-vous, de grâce, d'auprès des tentes de ces réchaïm" (Kora'h 16,26).

Ainsi, les âmes des tribus ne se sont pas réincarnées au sein des explorateurs à proprement parler, mais se sont attachées et unies aux âmes des explorateurs temporairement pour les aider à surmonter l'épreuve difficile qui les attendait.
Par conséquent, lorsque les explorateurs décidèrent de dire du mal de la terre d'Israël, les âmes des fils de Yaakov les quittèrent avant même qu'ils n'aient fauté afin de se préserver des klipot créées par ces transgressions.

Et c'est le sens du verset : "Ils allèrent, ils vinrent vers Moché et Aharon" (Chéla'h Lé'ha 13,26).
Il convient d'être attentif aux mots précis du verset : pourquoi est-il écrit : "Ils allèrent"? Or ils venaient tout juste de rentrer, comme il est écrit : "Ils revinrent de l'exploration du pays au bout de 40 jours" (Chéla'h Lé'ha 13,25). Par conséquent, il aurait dû être écrit : "Ils vinrent vers Moché et Aharon".
Il faut donc comprendre que les mots "ils allèrent" se rapportent aux âmes des tribus qui quittèrent les explorateurs et qui retournèrent au Gan Éden.
Les mots "ils vinrent vers Moché et Aharon" se rapportent aux explorateurs qui revinrent de leur mission avec une mauvaise intention.

-> "Israël servit Hachem tout au long de la vie de Yéhochoua et tout le temps que vécurent après lui les Anciens, témoins de tout ce que l'Eternel avait fait pour Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,1).
Le midrach explique : "Qui étaient ces Anciens? Rabbi Yéhouda Halévi dit au nom de ses Maîtres qu'il s'agissait des descendants de Lévi."
Les descendants de la tribu de Lévi ont soutenu et accompagné Yéhochoua fils de Noun de jusqu'à sa mort, car n'ayant pas fauté durant sa mission d'exploration de la terre d'Israël, la néchama de Lévi fils de Yaakov ne le quitta pas tout au long de sa vie, à la différence des âmes des autres tribus, fils de Yaakov, qui se détachèrent des explorateurs avant qu'ils ne succombent à la faute.
Par ce mérite, tous les membres de la tribu de Lévi, qui vécurent à l'époque de Yéhochoua et des Anciens, ne fautèrent pas contre Hachem et bénéficièrent d'un flux d'abondance des mondes supérieurs sans la moindre obstruction.
[Svhilé Pin'has]

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=> Quelle prière Moché prononça-t-il pour sauver Yéhochoua?

-> Le Arizal (chaar hapessoukim) explique l'importance du changement de nom introduit par Moché.
En effet, il changea le nom de son disciple Hochéa (הושע) en Yéhochoua (יהושע) conformément à sa prière qui signifie : "Que le Nom divin יה puisse te sauver (ושיעך)".
En réalité, Moché pria pour que la néchama de Lévi, fils de Yaakov et fondateur de la tribu de Lévi puisse accompagner Yéhochoua dans sa mission.
En effet, la tribu de Lévi ne fit pas partie de la mission des explorateurs puisqu'aucune portion de la terre d'Israël ne leur était destinée. Par conséquent, en nommant son élève Yéhochoua, Moché pria pour que Hachem envoie l'âme de Lévi qui aurait dû s'attacher à lui, afin qu'elle s'attache à la place à son fidèle disciple qui était comme un fils

"Parle à Aharon et dit lui : quand tu allumeras les lumières vers la face de la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,2)

-> Il est écrit dans le Zohar haKadoch (Vayikra 8a) que lorsque le Cohen Gadol s'apprêtait à allumer les lumières de la Ménorah dans ce monde ici-bas ou lorsqu'il préparait les encens, ce sont les lumières des mondes supérieurs qu'il ravivait et une joie profonde réunissait tous les mondes, comme il est écrit : "l'huile et les encens réjouissent le cœur" (Michlé 6,23).

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-> Selon le Zohar (Tikouné Zohar 'hadach ספרא תנינא) que la Ménorah symbolise l'homme.

-> À l'époque du Temple, nous avions encore la Ménorah. Elle attirait sur terre une lumière spirituelle très élevée, le "ohr haganouz". Cette lumière éclairait les âmes d'Israël et les sanctifiait.
De nos jours nous n'avons plus la Ménorah pour nous sanctifier et il est interdit de la reproduire comme il est écrit : "Sa formule, vous n'en ferez pas pour vous" (Ki Tissa 30,37).

-> Le Kéhilat Yaakov rapporte que l'homme possède 7 orifices dans le visage relatifs à ses 4 sens, qui correspondent aux 7 branches de la Ménorah par lesquels l'homme peut s'élever dans la sainteté.
La tige centrale du candélabre correspond à la bouche, les deux premières branches de part et d'autre de la tige centrale correspondent aux deux narines, les deux branches suivantes correspondent aux deux yeux et les branches aux extrémités de la Ménorah correspondent aux oreilles.
Toutes les branches puisent leur lumière de la branche centrale.
La vue, l'ouïe, l'odorat et la parole correspondent aux quatre lettres du Nom divin (יהוה), et lorsque l'homme sanctifie ses sens et les élève dans la sainteté, il unit les 4 lettres du Nom Divin. (renforçons sa présence et son dévoilement dans ce monde)
[d'une certaine façon de nos jours, le fait d'utiliser nos sens, nos traits de caractères comme il le faut, contribue à faire briller la lumière de la Ménorah (chaque juif a en lui un sanctuaire pour faire résider Hachem, et a donc une Ménorah interne.) ]

-> Le Chlah haKadoch écrit que la Ménorah symbolise l'homme qui est prêt à éclairer le monde par l'intermédiaire de la Torah, des commandements et des bonnes actions.
La Ménorah à une taille de 18 téfa'him (1,80 m) soit la taille moyenne d'un homme.
L'homme doit prendre conscience de l'importance de son rôle dans le monde, il doit savoir qu'il est précieux comme de l'or pur aux yeux du Créateur (à l'image de la Ménorah qui était tout en or).
Il doit toujours conserver sa pureté et ne pas être entaché par les fautes qui portent accusation et l'empêchent de recevoir de la lumière des mondes supérieurs.

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Batra 25b) : celui qui souhaite la sagesse s'installera au sud, celui qui désire la richesse s'installera au nord.
En effet, la Ménorah est comparée à la sagesse de la Torah et les sept branches qui la constituent sont comparées aux sept livres de la Torah. [vayéhi binéssoa haAron ... - Béaaloté'ha 10,35-36 = comptant comme un livre de Torah à part entière]
Ainsi, celui qui s'affaire à l'étude de la Torah méritera de recevoir la sagesse des sept branches de la Ménorah qui représentent les sept piliers de la sagesse.

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-> Il est rapporté dans le midrach (Tan'houma) que les sept branches de la Ménorah correspondent aux sept planètes qui influencent directement la terre dont la branche centrale correspond au soleil et c'est la raison pour laquelle le 4e jour de la création, ou la quatrième branche de la Ménorah qui est la branche centrale, les astres furent créés.

Renforcer sa émouna sans se plaindre, c’est hâter notre délivrance

+ En se renforçant dans sa émouna sans se plaindre, l’homme hâte sa délivrance :

-> Rabbi Kalonimus Shapira de Piaseczna (dans son Aish Kodech) enseigne :
"Dans notre paracha (Chéla'h Lé'ha 13,28-30), il est longuement décrit comment les Bné Israël se plaignirent et pleurèrent de frayeur en prétendant qu’ils n’avaient pas la force nécessaire pour mener une guerre contre les puissantes peuplades, les "géants" habitant la terre de Canaan.
Face à eux, se dressa Calev Ben Yéfouné, qui proclama tout haut : "alo naalé" ( עָלֹה נַעֲלֶה - v.13,30 - litt. "monter, nous montrons"), et Rachi d’expliquer : "Monter, nous montrons = même jusqu’aux cieux, et même s’Il nous dit : ‘Faites des échelles et montez-y’, nous réussirons dans tout ce qu’Il nous dira de faire."
A priori, cela semble étonnant : était-ce une réponse à leurs plaintes, alors qu’ils avancèrent des arguments rationnels (les habitants de cette terre sont des géants, ils sont très puissants ...)? Pourquoi Calev ne débattit-il pas pour réfuter leurs arguments et se contenta-t-il simplement de leur dire "alo naalé"?
Apparemment, cela ressemble à un dialogue de sourds.

Le rabbi de Piaseczna explique :
"En fait, la émouna d’un juif doit être telle qu’il n’ait pas seulement confiance en Hachem lorsqu’il voit un dénouement rationnel à ses épreuves. Mais même lorsqu’il ne voit aucune issue d’après la raison et les lois naturelles, il devra être convaincu que Hachem le délivrera, et aussi se renforcer dans sa émouna et son bita’hon.
Bien au contraire, il est préférable qu’à un pareil moment, il ne cherche pas à trouver une voie rationnelle pour sortir de son malheur. Car, comme il est clair qu’il n’en trouvera pas, sa foi risquerait d’en être ébranlée, et ce relâchement dans sa émouna pourrait alors empêcher sa délivrance .

Il faudra seulement qu’il dise : "Il est vrai que les habitants du pays sont forts ; il est aussi vrai que leurs villes sont fortifiées ; néanmoins, j’ai foi qu’Hachem, qui est au dessus de toute limite et de toute contingence matérielle, nous sauvera (Monter, nous monterons et nous en prendrons possession - עָלֹה נַעֲלֶה וְיָרַשְׁנוּ אֹתָהּ), sans comprendre ni sonder comment.
=> Une telle émouna et un tel bita’hon hâtent la délivrance.

Cela permet d’expliquer l’attitude de Calev : "Certes, leur dit-il, par des voies naturelles, nous ne sommes pas en mesure de conquérir la terre, car : ‘Son peuple est puissant ... et ses villes sont grandes et fortifiées’. Cependant, sans le comprendre rationnellement, renforçons-nous dans notre émouna et, même si la victoire est ‘dans les cieux’ et qu’Il nous ordonne de prendre des échelles pour y monter, nous réussirons dans tout ce qu’Il nous dit de faire!’’ "

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-> Le Sfat Emet (Chela Lé'ha - 5631) va encore plus loin :
les explorateurs virent par prophétie qu’il leur serait impossible d’entrer en terre d'Israël par des voies naturelles. Seulement, s’ils avaient affermi leur foi en Hachem pour qu’elle soit intègre, ils auraient échappé aux limitations de la nature et auraient ainsi mérité d’y entrer.
Car la émouna est tellement puissante qu’elle annule toutes les forces de la nature.

Pour reprendre ses propres mots :
"En vérité, même la faute des explorateurs provenait d’un manque de émouna, comme l’a expliqué mon père (le ‘Hidouché Harim).
Car, certainement, il leur était apparu, selon leur compréhension, qu’ils n’étaient pas en mesure, puisque dans les faits, ils n’y entrèrent pas [ : ils comprirent par esprit prophétique, que les Bné Israël ne pouvaient entrer en terre d'Israël, comme ce fut finalement le cas].
Mais s’ils avaient eu la émouna, et qu’ils avaient annulé leur compréhension personnelle devant la volonté d'Hachem, cela, en soi, les aurait aidé à sortir des limitations imposées par la nature, comme lorsque Hachem dit à Avraham : "Sors de ton astrologie" (midrach rabba Béréchit 44,12), et que la Torah témoigne (Lé'h Lé'ha 15,6) : "Et il eut foi en Hachem" ( = grâce au fait qu’Avraham eut foi en Hachem, il fut en mesure de sortir des limitations de la nature et de l’influence des astres)."

-> En effet, Hachem est qualifié de "yotser améorot oumatsmia'h yéchouot" (Crée les luminaires et fait germer la Délivrance - יוצר המאורות ומצמיח ישועות) = Hachem éclaire chaque juif de Sa lumière, chacun dans ses épreuves personnelles. Et même s’il semble à ce dernier que les ténèbres l’entourent jour et nuit, qu’il sache qu’il ne s’agit en réalité que d’une lumière dissimulée sous une épaisse couverture, et qu’il lui incombe juste d’ouvrir les yeux.
C’est alors qu’il dévoilera devant lui ce grand éclat, car Hachem est : "atov ki lo tamou ra'hamav ouméra'hem ki lo tamouo 'hassadav" (Il est bon car Sa miséricorde ne tarit jamais, Il est miséricorde ne tarit jamais, Il est miséricordieux, car Ses bontés ne tarissent jamais - rituel de prière).
Dès lors, il est certain que cette épreuve sera bénéfique et source de bénédiction (même si cela ne se voit pas immédiatement, il se réjouira cependant en étant convaincu que sa délivrance est proche. Même lorsqu’il ne voit pas de délivrance possible selon les lois de la nature, il s’abstiendra de chercher "d’où pourrait venir le salut".
Ainsi, il verra que celui-ci est déjà "en route" vers lui.

"Et ensuite, le nazir boira du vin" (Nasso 6,20)

=> Pourquoi la Torah l’appelle-t-elle encore "nazir" alors qu’il a déjà achevé son naziréat?
Un nazir n’a en effet pas le droit de boire du vin. Dès lors, comment se fait-il que la Torah le qualifie de nazir alors qu’il s’apprête à en boire?

-> Le Alchikh haKadoch explique :
puisque cet homme avait pris sur lui le joug du naziréat en se comportant avec plus de sainteté et de pureté à un moment où tout allait bien pour lui, il est appelé par la Torah nazir même après être descendu de ce niveau spirituel élevé.
Car même après cette ‘chute’, il lui reste encore des acquis spirituels qu’il a mérités en acceptant ce joug.
Cela afin de nous enseigner qu’un effort accompli par un juif n'est jamais perdu.

"Il ne profanera pas sa parole ; tout ce qui sortira de sa bouche, il l'accomplira" (Matot 30,3)

-> Le 'Hida dit que le souffle que nous expirons en parlant provient de notre âme.
C'est pourquoi il nous incombe d'éviter les paroles indignes, car ce faisant, nous gaspillons une partie de notre âme.

Cette idée donne une dimension supplémentaire au verset : "Il ne profanera pas sa parole ; tout ce qui sortira de sa bouche, il l'accomplira" = un ange défenseur est créé lorsque nous parlons de manière autorisée [mitsva], et un ange accusateur est créé par nos paroles impropres [interdit par la halakha].
Si quelqu'un "profane ses paroles" et parle mal, alors "tout ce qui sortira de sa bouche" sera fait ; un ange accusateur sera créé!

"Et ceci est l'œuvre de la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,4)

-> Rachi explique au nom de la guémara (Ména'hot 29b) que Hachem avait montré la Ménorah à Moché avec le doigt car Moché éprouvait des difficultés à saisir les fondements de sa confection et c'est la raison pour laquelle il est écrit : "et ceci est".

=> Pour quelles raisons Moché a-t-il éprouvé des difficultés précisément sur la confection de la Ménorah?

-> La Ménorah est une allusion à la lumière de la sagesse, comme cela est rapporté dans la guémara (Baba Batra 25b) : "Rabbi Its'hak a enseigné que tout celui qui veut la sagesse doit s'installer au sud et celui qui souhaite s'enrichir doit s'installer au nord car le Choul'han était placée au nord et la Ménorah au sud".

Il ressort de cet enseignement talmudique que l'allumage des bougies de la Ménorah fait allusion à la sagesse de la Torah qui est descendue du Ciel.
Nos Maîtres (Roch Hachana 21b ; Nédarim 38a) nous enseignent également : "50 portes de sagesse furent créées dans le monde, elles furent toutes données à Moché sauf une, comme il est dit : mais Tu ne l'as fait que légèrement manquant".

-> Le Gaon de Vilna explique que les 50 portes de sagesse sont contenues en allusion dans la Ménorah à travers ses 7 branches, 11 pommeaux, 9 fleurs, et 22 coupes ce qui représente au total 49 éléments qui correspondent aux 49 portes de sagesse qui furent données à Moché.
En comptabilisant l'entité même de la Ménorah nous arrivons à la 50e porte de sagesse. Ainsi, Moché eut des difficultés à saisir le sens de la conception de la Ménorah car cette dernière incarnait cette 50e porte de sagesse qui lui faisait défaut. Hachem lui fit donc apparaître une Ménorah de feu.

=> Ce n'est pas la construction même de la Ménorah qui posa problème à Moché, comme nous pourrions le comprendre d'après le sens littéral, mais plutôt l'accès aux secrets profonds qu'elle contenait, correspondants aux secrets des mondes supérieurs.
Moché avait parfaitement compris les secrets profonds de chaque élément du Tabernacle. Mais en ce qui concerne la Ménorah, le midrach (Chémot rabba Bo 15) nous enseigne que le monde trembla lorsqu'elle lui apparut.
C'est cette apparition surnaturelle d'une Ménorah de feu qui lui donna accès aux secrets qu'elle recelait et qui fit littéralement trembler le monde.

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-> Le Chémen Sasson explique dans son commentaire sur les écrits du Arizal: "J'ai retrouvé écrit sur un manuscrit, la Ménorah dans notre Yechiva Bet El".
Il est aussi rapporté dans ce même ouvrage que Hachem a montré à Moché la Ménorah sur un petit plateau en or, et que tout celui qui regarde ou se représente la Ménorah chaque jour avec kavana (intention) est considéré comme s'il allumait lui-même la Ménorah et il est assuré d'avoir part au monde futur.

La source de cet enseignement provient de l'époque des Richonim. En effet le Rokéa'h (Piské téchouva 1,8) écrit : "Tout celui qui se représente la forme de la Ménorah trouvera grâce et bonté aux yeux de D. et aux yeux des hommes. Et celui qui le prononce jour avant le lever du soleil sera épargné de toute mauvaise chose".

=> Que doit-on prononcer qui doit avoir la forme de la Ménorah?

-> Il s'agit du Téhilim 67 : "laménatséar binguinot mizmor chir" que nous retrouvons aujourd'hui communément sous forme de Ménorah dans la plupart des livres de prières.

Rabbi Chlomo Louria (Yam Chel Chlomo) écrit des commentaires sur ce téhilim en forme de Ménorah. Il contient de nombreuses allusions et d'innombrables secrets.
Le roi David avait inscrit ce psaume en forme de Ménorah sur son bouclier lorsqu'il partait en guerre et tous ses ennemis tombaient devant lui.
Nos maîtres les Mékoubalim nous ont enseigné que tout celui qui voit ce mizmor dessiné en forme de Ménorah chaque jour trouvera grâce et intelligence aux yeux de D. et auprès des hommes.
Son illustration sur l'arche d'une synagogue est une ségoula qui assurera protection à la communauté.
Nos Maîtres ont également enseigné que Hachem montra au roi David, à travers un souffle prophétique, ce téhilim avec des lettres en or qui formaient la Ménorah et c'est également ce que D. montra à Moché, comme il est écrit :"selon la vision que Hachem avait dévoilée à Moché, ainsi il fit la Ménorah" (Béaaloté'ha 8,4).

Ainsi, tout celui qui prononce ce téhilim en forme de Ménorah chaque jour au lever du soleil, sera protégé des mauvais décrets. Il sera considéré devant le Maître de l'univers comme s'il allumait lui-même les flambeaux du Temple et sera assuré d'acquérir le monde futur.

-> Le Ben Ich 'Haï (chana richona Vayigach 4) explique que les 7 versets contenus dans ce téhilim correspondent aux 7 branches de la Ménorah qui permettent d'acquérir la grâce, la bénédiction, la lumière, la délivrance, la reconnaissance, la joie et l'allégresse et toutes ces bénédictions se déverseront sur Israël à l'avenir.
Tout celui qui doit prendre la route devra avoir la kavana dans la récitation de ce téhilim qu'il devra répéter à sept reprises. Il réussira son voyage et reviendra en paix.

-> Le 'Hida écrit que tout celui qui mentionne ce téhilim en forme de Ménorah aura une immense récompense.

"Il repassa par ses étapes" (Lé'h Lé'ha 13,3)

-> Rachi et le midrach (Béréchit rabba 41,3) explique l'intention de ce verset : "À son retour de son séjour en Égypte, Avraham remboursa les dettes qu'il avait contractées à l'aller."
[Ils expliquent également que ce verset implique qu'Avraham a séjourné dans les mêmes auberges lors de son trajet de retour que lors de son trajet initial à l'aller. Lors de son premier voyage en Egypte, Avraham n'avait pas l'argent nécessaire pour payer sa chambre et sa pension, et il devait donc verser de l'argent aux aubergistes. Cependant, après son séjour de trois mois en Égypte, Avraham possédait de grandes richesses et était donc en mesure de rembourser toutes ses dettes lors de son voyage de retour vers la terre d'Israël. Le verset est donc interprété dans le sens suivant : "il reprit le même chemin que celui qu'il avait emprunté à l'origine". ]

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Lé'h Lé'ha 13,3) enseigne :
Le sens profond de ce commentaire est le suivant : lorsqu'un tsadik traverse un lieu, il fait une impression sur ce lieu en y introduisant un niveau supplémentaire de sainteté.
Cependant, cette impression, bien que présente, n'est pas palpable au départ. Mais lorsque le tsadik revient à cet endroit une seconde fois, il fait apparaître l'impression de sainteté qu'il a produite précédemment.

C'est l'explication mystique de l'explication du midrach ci-dessus : à son retour, c'est-à-dire lorsqu'Avraham visita une seconde fois les lieux qu'il avait traversés à l'origine, il paya, c'est-à-dire qu'il révéla, "ses dettes", c'est-à-dire la sainteté dont il avait entouré ces lieux et qu'il avait ainsi attachée à eux lors de sa première visite. La deuxième fois, il l'a révélée.

"Le riche ne donnera pas plus, et le pauvre pas moins, qu'un demi-Shékel" (Ki Tissa 30,15)

-> Le Noam Elimélé'h explique que le riche en Torah et mitsvot considérera ne s'être acquitté que de la moitié de son devoir, pour ne pas tomber dans l'orgueil et toujours poursuivre ses efforts. Tandis que le pauvre en Torah et mitsvots, considérera avoir déjà accompli la moitié de son devoir, pour ne pas se décourager et pour tirer courage de continuer ses efforts.

-> Quand il était enfant, le Rabbi de Loubavitch s'amusait avec des camarades à grimper au sommet d'une planche inclinée. Alors que ses amis ne réussirent pas à atteindre le sommet de la planche et tombèrent à mi chemin ; le Rabbi, lui, réussit!
Ses camarades lui demandèrent comment il s'y était pris pour monter jusqu'en haut sans tomber. Il répondit : "Les autres enfants ont pensé à leur exploit, quand ils avaient parcouru une certaine distance sur la planche. Ils ont regardé tout ce qu'ils avaient déjà accompli, impressionnés par leur exploit, et c'est ce qui les fit tomber. Contrairement à eux, moi je regardais sans cesse vers le haut, tout ce qui me restait encore à parcourir. Je ne cessais de me dire combien je suis petit, combien il me reste encore à faire, et c'est pour cela que j'ai réussi".

La force d’une bonne résolution, d’une pensée positive

+ La force d'une bonne résolution, d'une pensée positive :

"Et plus ils les persécutaient, plus ils se multipliaient et plus ils se renforçaient" (Chémot 1,12)

-> Rachi commente : "Dans tout ce qu'ils (les égyptiens) mettaient leur coeur à les opprimer (les Hébreux), Hachem mettait Son coeur à les faire se multiplier et à être plus forts."

-> Le Chem miChmouël (Chémot - 5672) rapporte un enseignement à propos de ce verset concernant la force d’une bonne résolution :
les égyptiens eurent, en effet, à peine résolu d'opprimer les Bné Israël que cela leur fut compté comme s'ils l'avaient déjà accompli, car "chez les idolâtres, Hachem associe la (mauvaise) pensée à l'acte" (et la considère comme un acte avant même sa mise à exécution) comme l'enseigne la guémara Yérouchalmi (Péa 1,1).
C'est pourquoi, dès le début de leur conspiration, Hachem modifia les lois de la nature et conféra aux Bné Israël un nouveau corps afin qu'ils puissent donner naissance à des sextuplés, ce qui ne s'était jamais produit jusqu'alors.
C’est ce qui est écrit : "Plus ils les persécutaient et plus ils se multipliaient et plus ils se renforçaient."

A partir de là, conclut le Chem miChmouël, chacun fera, en ce qui le concerne, un raisonnement a fortiori : si pour une mauvaise pensée comme celle des Egyptiens, Hachem modifia la physiologie des juifs, à plus forte raison un juif deviendra un autre homme tant physiquement que spirituellement dès qu'il prendra une bonne résolution et qu'il décidera, ne fût-ce qu'en pensée, de s'adonner à l'étude de la Torah et de servir Hachem.

La valeur de la prière pendant nos moments difficiles de la vie

+ La valeur de la prière pendant nos moments difficiles de la vie :

"Les Bné Israël gémirent du sein de la servitude et se lamentèrent, et leur plainte monta vers D. du sein de la servitude" (Chémot 2,23)

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que le verset mentionne par 2 fois l'expression "du sein de la servitude".
Il écrit :
''Cela nous enseigne qu'il n'existe pas de prière aussi entière que celle d'un homme qui prie du sein des souffrances et des vicissitudes de l'existence, car celle-ci est bien plus accepté par Hachem, comme on trouve chez le prophète Yona (2,8) qui s'exprima en disant : "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu d'Hachem, et ma prière a monté vers Toi, vers ton saint Sanctuaire", en promettant ainsi que la prière prononcée du sein des souffrances et qui émane d'une âme contrite, est la prière qui mérite de pénétrer dans le saint Sanctuaire d'Hachem."

-> Le Ohr ha'haïm enseigne également à ce sujet :
"Tel est le sens du verset : "Du fond de ma détresse, j'ai invoqué Hachem ; et Il m'a répondu, Hachem, dans la largesse" (Téhilim 118,5) = car une des prières les plus acceptées est celle qui est exprimée du sein des malheurs.
C'est ainsi qu'il est dit : "Dans ma détresse j'ai invoqué Hachem" (Yona 2,3), car la prière dans laquelle un homme appelle Hachem du sein de son malheur et de tout son cœur, est celle qui monte immédiatement dans les hauteurs ...

La prière qui provient de la souffrance de l'homme n'est pas comme les autres prières qui ne montent vers Hachem et ne se présentent à Lui qu'à l'aide d'intermédiaires et des créatures ailées chargées de cette tâche (les anges), mais elle monte directement devant le Trône de Gloire sans aucun intermédiaire, et c'est ce qui est écrit : "leur plainte monta vers D. du sein de la servitude" pour suggérer que ce fut grâce au fait que leur plainte vers Hachem était du sein de la servitude qu'elle monta sur le champ devant le Maître du monde."

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-> sujet également abordé dans le divré Torah de Chémot : https://todahm.com/2018/04/21/6392-2

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait :
''Pourquoi venez-vous à moi ... répandez votre cœur devant Hachem qui attend vos prières et ne demande qu'une chose : que vous insistiez auprès de Lui sans relâche : "Ceux qui invoquent Hachem, ne demeurez pas silencieux et ne Le laissez pas demeurer silencieux, ne vous taisez pas" (Yéchayahou 62,5-6) ...
Il n'est nul besoin de réciter des requêtes, seulement ce qui pèse sur le cœur.
Lorsqu'un enfant a soif ou faim, il ne cherche pas dans le recueil des requêtes, il pleure avec ses propres mots. Nous aussi, nous devons être comme "le nourrisson pendu au sein de sa mère" (Téhilim 131,2).
Doit-on rechercher des formules toutes faites? On déverse son cœur devant notre Père rempli de miséricorde".

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-> "Un cœur brisé et écrasé ne sera pas méprisé par Elokim" (Téhilim 51,19).

-> Le rabbi de Ruzhin dit que cela signifie que lorsqu'une personne fait la prière avec un cœur brisé, même Elokim, qui indique la midda d'Hachem de jugement strict, ne travaillera pas contre elle.
Même les anges Accusateurs seront d'accord pour affirmer que ses prières doivent être entendues.

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-> "Les Bné Israël gémirent du sein de la servitude (min aavoda) et se lamentèrent, et leur plainte monta vers Elokim du sein de la servitude (min aavoda)" (Chémot 2,23)

Le Rav Barou'h de Kossov (séfer Yessod haTorah) interprète le verset comme signifiant qu'ils ont été exaucés parce que leurs cris venaient "au sein de la servitude" (min aavoda - litt. du travail).
Puisqu'ils ont crié vers Lui avec un cœur brisé, leurs prières ont été acceptées, car Hachem ne rejette jamais un cœur brisé et abattu (Tehillim 51,19).

Ce verset utilise le mot "Elokim", comme le verset de Téhilim, qui représente l'Attribut de jugement/rigueur strict d'Hachem.
Ainsi, il est dit que même Sa midat hadin accepte un cœur brisé et accueille de telles prières.

La preuve en est donnée par la guémara (Baba Métsia 59a) qui dit que l'on doit veiller à ne pas causer de détresse à sa femme, car une femme se laisse facilement aller à la détresse et aux larmes.
Nos Sages disent également qu'étant donné qu'Essav a pleuré amèrement (Toldot 27,34) et que son cœur était brisé par la perte des bénédictions, Hachem a entendu ses prières et cela a conduit à notre long et amer exil.

Nous trouvons également le verset qui dit (Réé15,9) que si quelqu'un cause de la détresse à un pauvre homme et qu'il crie à Hachem, celui qui a causé la douleur portera une faute. Dans ce verset, le nom d'Hachem "Havaya", qui représente Sa mida de miséricorde, est utilisé pour indiquer que même le trait divin de la compassion se transformera en midat hadin et punira celui qui a brisé le cœur d'un autre juif.