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"Un juif ne pleure jamais de désespoir mais toujours d'espérance"
[Nétivot Shalom]

[d'un côté nous devons trouver la possibilité de décharger notre souffrance et de répandre son coeur en un flot de larmes sur nos tourments et ceux du peuple juif, en un temps défini de prières/discussions avec papa Hachem (qui peut tout).
Mais en même temps, on se renforça sachant que les bontés d'Hachem ne se tarissent jamais, et on retrouva ainsi courage. ]

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Lorsque la fille de Pharaon descendit au fleuve afin de s'y tremper, elle y trouva un berceau qui flottait sur l'eau ; "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux"." (Chémot 2, 6)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "Elle vit l'enfant et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", mais plutôt : "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", ce qui semble suggérer un lien entre le fait qu'elle reconnut qu'il était un enfant des Hébreux et ses pleurs?

-> Rabbi Mordé'hai 'Haïm de Slonim explique qu'il existe une grande différence et une énorme distance entre les pleurs d'un goy et celui d'un juif : un goy pleure par découragement et par tristesse sur ce qui lui manque, et par désespoir sur ce qu'on lui a pris et qui ne reviendra jamais, alors qu'un juif pleure en ayant l'espoir que son Père céleste ne l'abandonnera pas.
Ce fut ce que la fille de Pharaon perçut dans les pleurs de l'enfant : l'espérance et non le désespoir, d’où le fait qu’elle s’exclama : "Celui-ci est un enfant des Hébreux."

Hachem parla ainsi à Moché : "Va, réunis les anciens d'Israël, et dis-leur : "Hachem, le D. de vos pères m'est apparu, le D. d'Avraham, Its'hak et Yaakov, en disant 'Je me suis souvenu de vous' ...'' ; et ils écouterons ta voix" (Chémot 3,16-18)

-> Rachi explique : "Ils écouteront ta voix", d'eux-mêmes, du moment que tu leur parleras ce langage (פקד פקדתי - pakod pakadti - "Je me suis souvenu"), ils écouteront ta voix, car c'est un signe qui leur a été transmis déjà depuis Yaakov et Yossef, que ce serait par ces mots qu'ils seraient délivrés.

=> Pourquoi précisément ce langage de פקד devait-il être annonciateur de la délivrance et pas un autre?
De plus, pourquoi ce mot est-il écrit dans le verset sans Vav, פקד au lieu de פקוד (bien qu'il se prononce "Pakod" comme si le Vav était écrit)?

-> Le Chla'h haKadoch (§22) explique :
La réponse est basée sur l'enseignement de la guémara (Méguila 13b) : "Hachem fait précéder toujours le mal de son remède."
Suivant ce principe, les lettres du mot פקד précèdent celles du mot צרה [tsara - le malheur] (la lettre צ précède la lettre פ dans l'alphabet, de même pour le ק et le ר), afin de suggérer que le remède précéda le mal.
En d'autres termes, le fondement de la délivrance consiste à reconnaître et à être convaincu qu'un malheur n’en est pas un, mais est une préparation à la délivrance.

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-> b'h, autres commentaires sur cette expression : pakod pakadti : https://todahm.com/2020/03/23/12855-2

"Ceci est Mon Nom pour toujours, et ceci est Ma Mention pour les générations" (Chémot 3,15)

-> Quand on accomplit toutes les mitsvot de la Torah, on unifie et on recompose le Nom d'Hachem (יהוה) dans sa totalité, qui est appelé Mon Nom et Ma Mention.
En effet, le verset dit : "Ceci est Mon Nom" (chémi - שמי) pour toujours". Le terme שמי (de valeur numérique 350) ajouté aux 2 premières lettres du Saint Nom יה de valeur numérique 15), donne la valeur numérique de 365, correspondant aux interdits de la Torah.
Et "ceci est Ma Mention" (zir'hi - זכרי) pour les générations". Le terme זכרי (de valeur numérique 237) ajouté aux 2 dernières lettres du Saint Nom וה (de valeur numérique 11), donne la valeur numérique de 248, correspondant aux commandements positifs.

Ainsi, grâce à l'accomplissement de toutes les mitsvot, on unifie le Nom Divin et on dévoile Sa Présence dans le monde.
[d'après les Tikounim]

Ne pas se décourager, toujours continuer à espérer en Hachem

+ Ne pas se décourager, toujours continuer à espérer en Hachem :

"Dan jugera son peuple ... En Ta délivrance j'ai espéré, Hachem" (Vayé'hi 49,16-18)

-> "Du fait que Yaakov vit Chimchon (qui est de la tribu de Dan), et qu'il pensa qu'il était le Machia'h, lorsqu'il le vit mourir, il s'écria : 'Quoi, lui aussi mourra ?’ En Ta délivrance j'ai espéré, Hachem!"
[midrach Béréchit rabba 98,14]

-> Le Yichma'h Israël explique :
"Car Yaakov vit par esprit prophétique ce qui allait arriver à l'avenir, et il perçut ainsi tous les malheurs, les souffrances et les tribulations qui s'abattraient sur ses enfants. Cependant, lorsqu'il vit Chimchon le valeureux, il se consola en se disant : "Voici le Machia'h, celui qui délivrera les Bné Israël de tous leurs malheurs et de toutes les difficultés qu'ils traversent, à D. ne plaise !"
Mais, lorsqu'il le vit mourir, et qu'il s'avéra que la fin des temps et l'heure de la délivrance n'étaient pas encore arrivés, il ne perdit pas espoir, mais il s'écria : "Je crois d'une foi parfaite que Hachem recherche le bien de Son peuple et que l'heure de la grâce Divine n'a pas encore sonné. J'ai pourtant encore confiance en Ta délivrance, Hachem, j'attends encore que, dans Ta grande miséricorde, Tu les délivres!

La conduite de Yaakov nous donne une leçon de morale et nous enseigne la voie à suivre dans le service d'Hachem et l'attente du salut. En effet, lorsque Yaakov eut connaissance des épreuves qui allaient s'abattre sur ses enfants, et sut qu'elles ne cesseraient de se multiplier avec le temps, la vision de Chimchon l'apaisa, car il pensa qu'il était le Machia'h et qu'Hachem avait mis un terme aux ténèbres.
Pourtant, lorsqu'il le vit mourir, il s'écria : "En Ta délivrance j'ai espéré, Hachem et je ne me découragerai pas !" Et il se renforça constamment avec cette phrase.

Il en est de même pour chacun de nous en période de rigueur Divine, lorsque les malheurs deviennent insupportables et menacent de nous anéantir. Si alors, nous pensons que la délivrance est certainement proche et, qu’à notre grande déception, les malheurs ne font que s'amplifier, il nous incombe de ne pas céder au découragement, de ne pas émettre de grief.
Au contraire, il nous faudra continuer à espérer en pensant de toutes nos forces que la bonté d'Hachem n'arrive jamais à son terme."

-> Puis, le Yisma'h Israël explique, grâce à ce qui précède, la suite du midrach : "Tout est sujet d'espérance, les souffrances sont un sujet d'espérance".
Cela signifie que, même si un homme était persuadé qu’en raison des nombreux malheurs qui le frappent, une aide Divine lui serait envoyée, et que son espérance est ensuite déçue, sa situation n s’améliorant pas, il raffermira ses sentiments et espérera en Hachem, comme l'enseigne la guémara (Béra'hot 32b) : "Espère, et espère encore!"

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-> "Celui qui place sa confiance en Hachem, la bonté l'enveloppera" (Téhilim 32,10)
Le Maguid de Mézéritch enseigne qu'il n'y a dans ce verset ni remède magique, ni bénédiction, ni promesse. C'est purement et simplement une conséquence "naturelle" des choses. Celui qui place sa confiance en Hachem se voit entouré de 'Hessed (bonté).

-> "Je plein de foi quand je parle, si pauvre que j'aie pu être" (éémanti ki adabér, ani aniti méod - האמנתי כי אדבר אני עניתי מאוד - Téhilim 116,10).
Le rav de Kobrin explique :
Un juif doit être plein de foi (éémanti - האמנתי) [il doit avoir confiance] que viendra un temps (meilleur), "où il parlera" (ki adaber - כי אדבר) du passé en se rappelant combien il était pauvre alors (אני עניתי מאוד) .Car au temps de la détresse, il incombe à l'homme d'être confiant que des jours meilleurs viendront où il pourra raconter que les épreuves qu'il subit aujourd'hui font désormais partie du passé, et qu'il pourra ainsi rendre grâce d'en être sorti.

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que lorsque le Tribunal céleste demandera à chaque homme (quand il quittera ce monde) : "As-tu espéré la délivrance?", cela ne concernera pas simplement la délivrance collective ("as-tu espéré la délivrance du peuple d'Israël" [la guéoula]). Mais, on demandera également à chacun sur les sujets qui le concernent en particulier : "As-tu fait preuve d'une totale confiance en ton Créateur, et dans chaque moment de détresse, as-tu espéré être délivré ?"

L'explication en est la suivante :
L'espérance dont il s'agit ici n'est pas un simple souhait sans être certain que cela se produira, mais il s'agit d'une attente en étant persuadé que cela arrivera.
Tel est le sens profond des paroles du 'Hafets 'Haïm : "As- tu fait preuve d'une totale confiance en ton Créateur", à savoir que l'on exige de l'homme que son bita'ho soit total, sans l'ombre du moindre doute.

-> "Mon âme âme espère en Hachem plus que les guetteurs le matin" (נפשי לה' משומרים לבוקר שומרים לבוקר - Téhilim 130,6)
Le Malbim commente :
"Car un homme qui guette la venue de quelqu'un qui doit le sauver n'est pas certain de sa venue, puisqu'il se pourrait que son "sauveur" meure ou tombe malade et qu'il ne vienne pas. En revanche, celui qui guette l’arrivée du matin est certain qu'il surviendra à l'heure.
Néanmoins, "mon âme qui espère en Hachem" espère encore plus "que les guetteurs du matin". Cela signifie qu'un homme doit espérer en Hachem avec une certitude totale que la délivrance viendra, plus encore qu'il est certain que le jour poindra, le matin venu.

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-> Le Divré Israël (Vayé'hi) enseigne au sujet de l'ordre des 3 dernières parachiot de Béréchit :
Nos Sages enseignent (Sanhédrine 97b) que "tous les limites (kétsin - קיצין [singulier : kéts - limite]) de la délivrance) ont été dépassés et la chose ne dépend plus que de la téchouva (le repentir) du peuple juif".
D'après cela, le Divré Israël écrit qu'on peut dire par allusion que lorsqu'un homme se trouve dans ''Mikèts'' (מקץ - après la limite), lorsque toutes les limites de la délivrance ont été dépassées, son salut se trouve dans "Vayigach" (qu'il "s'approche") d'Hachem et revienne à Lui, et grâce à cela, il accomplira sur lui "Vayé'hi" ("il revivra").

La puissance d’espérer en Hachem

+ La puissance d'espérer en Hachem (selon le Ram'hal) :

-> Le Ram'hal (drouch bé'inyan hakivouï) enseigne :
''Celui qui espère en Hachem, même s'il pénétrait au Guéhinam, en ressortirait.
On le déduit du verset : "Et ceux qui espèrent en Hachem seront revigorés, ils s'élèveront de leurs ailes comme les aigles" (Yéchayahou 40,31) [ce qui signifie que grâce à leur confiance en D., on les fera monter du Guéhinam] et nombre d'anges célestes font remonter celui qui continue à espérer et s'élèvent avec lui En-Haut (c'est-à-dire dans un lieu plus élevé que le Guéhinam) et son espérance est sa purification, (elle est) un véritable Mikvé pour Israël, [le Ram'hal associe le mot Mikvé au mot Tikva, l'espérance], car il est dans un lieu élevé où il ne peut être endommagé''.

-> Le Ram'hal ajoute une explication à ce qui précède en écrivant :
''Car celui qui garde sa confiance et espère dans la délivrance d'Hachem revient à sa source, à l'exemple de celui qui fait téchouva, au sujet duquel il est écrit : "Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." (Hochéa 14,2), et comme ce dernier qui parvient véritablement jusqu'à Hachem, de même celui qui espère, "perce" grâce au fuseau de son espérance (c'est-à-dire grâce à sa foi et son espoir) [le Ram'hal associe ici le mot Tikva (l'espérance - תקוה), au terme Kav (une ligne droite - קו) ], et il parvient ainsi à pratiquer un orifice et une fente jusqu'au Trône de Gloire, c'est ce qui est suggéré dans le verset "לישועתך קויתי יהוה" (lichouaté'ha kiviti Hachem - J'ai espéré en Ta délivrance, Hachem - Vayé'hi 49,18), car grâce à sa émouna il mérite de se rapprocher et de s'attacher à Hachem.
Et non seulement cela, mais également, de même qu'il aura espéré durant sa vie ici-bas, même après sa mort, lorsque les anges accusateurs se liguent contre lui, son espoir lui donne la force de se rapprocher d'Hachem et de s'attacher à Lui et parvient à se dégager ... si bien qu'après leur mort, ceux qui auront espéré ne subiront pas la honte''.
[le Ram'hal y écrit : "tout comme cette personne espère en Hachem pendant sa vie, elle le fera après sa mort. Lorsqu'elle sera jugée, sa foi en Hachem sera renforcée et elle sera reliée à Lui. C'est ce qui ressort des mots "lichouaté'ha kiviti Hachem". Si quelqu'un espère en Hachem, sa foi le protégera même après sa mort." ]

-> Par la suite, le Ram'hal explique qu'il en est de même au sujet de la prière : ''car le
Hachem descend (si on peut dire) écouter la prière de celui qui espère. C'est le sens profond du verset "J'ai espéré en Hachem, et Il s'est penché vers moi et Il a écouté ma complainte" (Téhilim 40,2) et c'est aussi la signification du verset "לישועתך קויתי יהוה" (J'ai espéré en ta délivrance, Hachem) = ce en quoi j'ai espéré, je l'ai accompli (grâce à cette espérance).
Et (Hachem dit à celui qui a espéré en Lui) : ta délivrance sera prompte à venir grâce à cela, sans qu'elle soit entravée par les anges accusateurs''!"

"Vous avez pensé me faire du mal, mais Hachem a pensé pour le bien" (Vayé'hi 50,20)

-> Quand ses frères s'inquiètent que Yossef ne cherche à se venger du mal qu'il a subit, il les rassure. Il leur dit qu'il ne pourrait se permettre de leur rendre du mal puisque même s'ils ont cherché à lui faire du mal, malgré tout, finalement, ils lui ont fait du bien. Pourquoi?
Parce qu'il en est ressorti vice-roi d'Egypte et cela lui a permis de sauver sa famille de la famine qui sévissait dans le monde. En effet, si un homme cherche à faire du mal à son prochain, si finalement il lui fait du bien, même contre son intention première, il n'y aura pas lieu de se venger, car au bout du compte, c'est son bien qui en est ressorti.

Le Rabbi de Loubavitch apprend de là qu'en réalité, il est totalement injustifié de se venger, peu importe la situation. Car en réalité, au bout du compte, toute personne qui fait du mal à son prochain se retrouve exactement dans la même situation que les frères de Yossef.
En effet, tout ce que Hachem fait, c'est pour le bien. Hachem envoie chaque situation à chaque individu pour son bien. Ainsi, même quand un homme fait du mal à son prochain, en réalité seule son intention est mauvaise. Mais l'action en elle-même lui est envoyée par Hachem, par l'intermédiaire de cette personne. Et tout ce qu'Hachem envoie c'est pour son bien.
Ainsi, même s'il ne le voit pas ni ne le comprend pas encore, la réalité est que cet homme lui prépare du bien, même s'il a une mauvaise intention. Certes, dans un premier temps, il pourra en souffrir, comme Yossef a souffert au départ, mais en fin de compte, c'est le bien qui va ressortir. Ainsi, pourquoi se vengerait-il? Pour sa mauvaise intention? Mais convient-il de rendre le mal pour un bien, uniquement parce que l'intention est mauvaise? Mais on ne se venge pas par un acte pour une mauvaise intention!

=> Aussi, celui qui se venge témoigne par là son manque de foi en Hachem. Il pense que cet homme lui fait du mal, comme s'il faisait quelque chose par lui-même ... En renforçant notre foi, nous enlevons la haine et la vengeance de notre coeur.

La émouna permet d’adoucir la Rigueur

+ La émouna permet d'adoucir la Rigueur :

"Elokim parla à Moché et lui dit : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

-> Rachi : "Il lui parla (sur un ton de) jugement."

-> Le Ohev Israël d'Apta explique que Rachi base son commentaire sur le terme employé dans le verset pour désigner le verbe ‘parler’, וידבר (vaydaber), et la présence du Nom de D., "Elokim", qui, tous deux, suggèrent un ton sévère et la rigueur Divine.
Dès lors, demande-t-il, il y a lieu de s’interroger sur la fin du même verset : "et lui dit Je suis Hachem", dans laquelle le verbe ‘dire’ (vayomer - ויאמר) évoque un ton de douceur et le Nom "Hachem" désigne l’attribut Divin de miséricorde, ce qui semble contredire le début.

Il explique qu’il est écrit dans Eikha (3,38) : "De la bouche du Très-Haut ne sort ni mal ni bien", ce qui signifie que lorsqu’un homme vit un événement malheureux, subit une épreuve ou une situation de détresse (à D. ne plaise), il doit savoir que cela est pour son bien mais que ce bien est dissimulé dans son épreuve et n’est pas révélé au grand jour.

Le Ohev Israël écrit :
"Chaque membre du peuple d’Israël doit posséder la foi que tout provient d’Hachem, est pour son bien et qu’Hachem se conduit avec bienveillance envers Ses créatures et tout particulièrement avec les Bné Israël, Son peuple de prédilection. Même si, pour l’heure, ce bien et cette bonté ne sont pas encore dévoilés, mais voilés et dissimulés, car cet homme n’en est pas encore digne.
Lorsqu’il atteindra cette compréhension et cette émouna intègre, la rigueur qui pèse sur lui s’en verra adoucie.
Et il ne verra alors que le bien et la bonté que le Créateur lui a prodigué à travers ces difficultés."

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-> "Elokim parla à Moché en disant : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

=> Que veulent dire les mots "Je suis Hachem" et que vinrent-ils apprendre à Moché?

-> Le rav de Liska en apporte une explication en se basant sur ce qu’écrit le Chakh dans son commentaire sur la Torah :
Le Nom Elokim (אֱלֹהִים) a une valeur numérique de 86, tandis que les mots "Je suis Hachem" (אני יהוה) ont, eux, une valeur de 87.
A savoir que Hachem ajoute la lettre א (Aleph qui a pour valeur numérique un) au Nom ‘Elokim’ qui représente la "Midat Hadin" (l’attribut de rigueur), ce qui le transforme en celui d’Hachem (יהוה) qui évoque l’attribut de miséricorde. «

Le rav de Liska dit :
"Le sens profond (de cet enseignement du Chakh), est à mon avis le suivant : lorsque survient une épreuve dans la vie d’un homme (à D. ne plaise), on doit présumer qu’elle est le fait de la rigueur Divine qui s’est abattue sur lui.
Cependant, cet homme devra savoir que rien n’est livré au hasard (à D. ne plaise) mais que tout est l’objet de la Providence du Créateur. Grâce à cette prise de conscience, il adoucira la rigueur qui pèse sur lui et le Nom Elokim (attribut de rigueur) se transformera en "Je suis Hachem" (attribut de miséricorde).
C’est ce que signifie le verset "Je réside avec lui dans l’épreuve, Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" (Téhilim 91,15), à savoir : lors de toute épreuve, l’homme devra dire que "c’est Hachem qui en a fait ainsi, et non le hasard, à D. ne plaise" (et il dira avec une foi entière qu’Hachem est avec lui dans cette épreuve, parce que celle-ci provient de Lui), et de la sorte, (Hachem assure que : ) "Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" et son sort se changera en bien.
C’est le sens profond des paroles du Chakh (qu’en ajoutant un à la valeur numérique de Elokim, on obtient celle de "Je suis Hachem") : dans toute épreuve (suggérée par le Nom ‘Elokim’), on prend en compte le ‘Un’, Hachem, en se souvenant que tout vient de Lui (et ainsi, on obtient la valeur numérique de "Je suis Hachem", évocation de la miséricorde Divine)."

D’après ce qui précède, le rav de Liska explique ce que la guémara (Taanit 21a) rapporte à propos de Na’houm Ich Gamzou.
Celui-ci fut surnommé ainsi parce qu’il avait coutume de dire sur tout ce qui lui arrivait : gamzou lé tova (gamzou : ‘même cela’; lé tova : ‘c’est pour le bien).
A priori, on ne peut que s’étonner : parmi les 2 parties de cette phrase, la plus significative de la valeur de ce tsadik n’est pas Gamzou, ‘même cela’, mais plutôt Lé Tova (‘c’est pour le bien’). Dès lors, pourquoi fut-il surnommé : gamzou, si cette expression n’a pas de signification en soi? Il aurait davantage convenu de le surnommer : na’houm ich lé tova.

C’est qu’en fait, explique-t-il, le mot : gam (‘même’) suggère à chaque fois l’ajout de quelque chose. Du fait que Na’houm disait en toute circonstance, ‘Même cela, c’est pour le bien’, et qu’il voyait la Présence Divine dans chaque chose, il ajoutait (suggéré par le mot ‘Gam’) à chaque occasion, le ‘’Un’’ (Hachem) et de la sorte, transformait la valeur numérique de Elokim (qui représente la rigueur) en celle de "Je suis Hachem" (évoquant la miséricorde).

D’après tout ce qui précède, conclut-il, on pourra comprendre le verset de notre paracha ("Elokim parla à Moché en disant Je suis Hachem") : A la fin de la paracha précédente, il est écrit que Moché se plaignit à Hachem en ces termes : "Mon D., pourquoi as-tu rendu ce peuple misérable?" (Chémot 5,22).
=> C’est pourquoi Hachem lui répondit en lui enseignant la manière d’adoucir les décrets rigoureux : grâce à la émouna que cela provient d’Hachem ("Je suis Hachem").

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-> Rabbi Eizik de Kamarna (Zohar 'Haï - Vaéra) écrit :
"Lorsqu’un homme croit sincèrement qu’il n’existe rien au monde en dehors d'Hachem, tous les décrets rigoureux sont adoucis grâce à la lumière de la émouna, et il n’a même plus besoin de crier vers Lui.
Car par le mérite de la confiance en D. et de la foi, la bonté d’Hachem se dévoile sur le champ."

-> D’après cette explication, Rabbi Eizik donne une nouvelle lecture du verset : "Moché retourna vers Hachem et dit : Mon D. pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable ? Dans quel but m’avais-Tu envoyé?" (Chémot 5,22).
En effet, Moché demanda à Hachem: "pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable" parce qu’il savait que l’aggravation de la servitude provoquait un affaiblissement de leur émouna. Or, un manque d’émouna leur ferait perdre leur mérite d’être délivrés.
Dans ces conditions (où leur émouna faisait défaut), "dans quel but m’avais-Tu envoyé", dans celui de me faire faire des efforts en vain, car sans émouna, la délivrance tant attendue ne pourrait survenir.

-> "Et vous saurez que c’est Moi Hachem votre D. qui vous ai fait sortir de la servitude d’Egypte" (Vaéra 6,7)
Le Sfat Emet (année 5634) explique : cette connaissance (la émouna), "vous saurez que c’est Moi Hachem", est celle qui libère l’homme de sa peine, de ses asservissements et de ses épreuves.
[quelques soit les rigueurs qui sont prévus, grâce à notre émouna on peut les adoucir, au point d'en être finalement délivrés. ]

-> "Moi aussi, j’ai entendu la plainte des Bné Israël qui sont asservis par les égyptiens. C’est pourquoi parle ainsi aux Bné Israël : Je suis Hachem" (Vaéra 6,5-6)
L'Admour de Kalov enseigne :
Hachem dit à Moché : "J’entends qu’ils crient que les égyptiens les asservissent, néanmoins, Je ne les entends pas dire que leur souffrance et leur peine proviennent de la main d’Hachem, et telle n’est pas la voie qui peut conduire à la délivrance. Par conséquent, "parle aux Bné Israël" afin qu’ils disent : "Je suis Hachem". Car, comme on le sait, parler de la émouna constitue un moyen extraordinaire de l’enraciner dans le coeur, et grâce à elle, les Bné Israël méritèrent d’être délivrés de leur servitude."

[ ainsi, l’essentiel du travail de l’homme dans ce domaine est de ne pas perdre ses moyens lorsque surgissent les difficultés et que la Présence divine se voile. Car faire preuve de bita'hon est la meilleure 'arme' pour détruire la Rigueur qui plane sur nous. ]

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-> également sur ce verset (Vaéra 6,2) : https://todahm.com/2018/03/04/6246-2

"Nadav et Avihou moururent pour avoir apporté un feu étranger, et ils n'avaient pas d'enfants" (Bamidbar 3,4)

=> Quel lien existe-t-il entre le "feu étranger" et le fait qu'ils n'avaient pas d'enfants?

-> Une fois, un homme d'affaires s'adressa au Imré 'Haïm de Viznitz pour lui demander : "Rabbi, toute la semaine, je travaille, je n'ai pas de temps de me consacrer à la Torah ni à l'éducation de mes enfants. Comment pourrai-je leur transmettre les valeurs de la crainte de Hachem?"
Le tsadik lui a répondu : "Lors du Shabbat, assis à table entouré de ta famille, pense à exprimer de la joie et de l'enthousiasme pour la sainteté du Chabbat. Chante et prononce avec ardeur, des paroles de Torah. Exprime ton allégresse dans le Service de Hachem! Tes enfants te verront dans un état d'allégresse et seront marqués".
Le père a rétorqué : "Mais je suis un homme simple. Je ne suis pas un homme particulièrement pieux. Ce que vous me
demandez de faire ne me correspond pas. Ce serait me forcer à faire semblant!"

Le Rav : "L'ardeur dans le Service de Hachem est comparée à un feu. Il existe 2 types d'ardeur. Celle que l'on ressent véritablement, appelée "feu sacré". Et celle qui est artificielle, exprimée avec artifice et manque d'authenticité, appelée "feu étranger".
La Torah nous apprend que Nadav et Avihou ont été punis pour avoir apporté un "feu étranger". Mais la Torah précise : "et ils n'avaient pas d'enfants". Cela nous indique que s'ils avaient eu des enfants, le fait d'avoir apporté un "feu étranger" ne leur aurait pas été reproché".

=> On peut en déduire que le juif doit vivre son enthousiasme profondément. Cependant, si il n'a pas encore atteint ce stade, il peut quand même "théâtraliser" son ardeur dans le Service de Hachem vis à vis de ses enfants. Ceci, afin de les marquer par la joie et de les imprégner de l'Amour de la Torah dans le Service de Hachem.
Même si le juif ne ressent pas encore d'enthousiasme véritable dans la transmission à ses enfants, le "feu étranger" sera acceptable.
Parce que le plus important pour Hachem est d'imprégner les enfants de l'Amour pour Lui et de l'attachement à la Torah.

[Dévarav 'Haïm Vékayamim]

L’importance de compter à 100% sur Hachem

"La tribu de Dan ... 62 700 hommes" (Bamidbar 1,38)

-> On peut remarquer un fait très contradictoire. Dan est la tribu qui était sensée avoir la plus petite descendance. Il a eu un enfant unique et sourd : 'Houchim. Alors que son frère Binyamin, a eu 10 enfants.
Cependant, lors du décompte dans le désert, la famille de Dan s'élevait à 62 700 descendants, alors que Binyamin n'en comptait que 35 500.
=> Comment comprendre cette antinomie ?

En fait, l'essentiel de la réussite ne peut réellement s'obtenir que lorsque l'homme se remet entre les Mains de Hachem. Il renonce ainsi à compter sur ses propres capacités et sur les atouts de la nature.
Dan qui n'avait qu'un seul enfant, s'en était remis totalement à Hachem. Il avait perdu tout espoir d'avoir une grande descendance d'après les lois de la nature.
C'est ainsi que Hachem a vu son désarroi, et à quel point il s'en remettait à Lui. Dan fut béni pour avoir une très grande descendance.

Alors que Binyamin, lui s'appuyait sur ses 10 enfants pour avoir logiquement une descendance importante . Puisque à partir de 10 enfants, selon les lois naturelles, une très grande descendance lui était assurée.
Par conséquent, il n'était pas inquiété et ne s'était pas autant remis entre les mains de Hachem et ne lui comptait pas spécialement sur Sa Délivrance.
C'est pourquoi, il n'a pas bénéficié de la même Assistance Divine. Sa descendance fut alors bien moindre que celle de Dan.

[cela s'applique dans tous les domaines de la vie]
=> L'homme doit apprendre à compter essentiellement sur Hachem et sur Sa Bonté. Et ne pas s'appuyer sur ses plans personnels, son intelligence, sur les circonstances naturelles ... Il s'apercevra alors qu'il réussira bien plus.
[d'une certaine façon, plus nous nous appuyons sur Hachem (tout en respectant la hichtadlout à notre niveau), plus nous permettons et laissons de la place pour que Hachem nous aide.]
[rav Ye'hezkel Levinstein]

"Voici les fêtes de Hachem ..., que vous les proclamerez" (Emor 23,4)

Nos Sages enseignent que la proclamation du nouveau mois, qui fixe la sanctification de la fête dans ce mois, dépend à l'origine du Tribunal Rabbinique. Et même si le Tribunal se trompe (même délibérément) dans la fixation du mois, le Roch 'Hodech tombera quand même, selon leur décision.
=> Cela est très étonnant. En effet, la fixation du nouveau mois est le reflet d'une réalité naturelle du monde, l'apparition de la nouvelle lune. Ainsi, comment la volonté du Tribunal Rabbinique peut-elle fixer un nouveau mois différent de cette réalité? Comment la Torah de Vérité peut-elle accepter une telle usurpation?

-> En fait, tout ce qui existe ici-bas a sa racine plus haut, dans les mondes spirituels. De même, la lune aussi a son origine au niveau spirituel, dans les mondes supérieurs. Là-bas aussi, se déroule l'apparition de la nouvelle lune dans une dimension spirituelle.
En réalité, ce qui fixe véritablement le nouveau mois, c'est l'apparition de la nouvelle lune dans les mondes supérieurs, qui reflète la vérité dans sa racine, bien plus que sa manifestation visible ici-bas.
Néanmoins, en tant qu'êtres-humains, limités dans nos moyens et vivants sur terre, nous n'avons pas connaissance de ce qui se passe dans les mondes supérieurs.

Ainsi, la Torah a demandé au Tribunal de fixer le nouveau-mois en fonction de la nouvelle lune telle qu'elle apparaît ici-bas. Car, elle reflète généralement ce qui se passe dans la racine spirituelle des choses. Les deux moments coïncident.
Malgré tout, dans notre monde encore imparfait, tant que la réparation finale n'est pas encore obtenue, il peut arriver qu'il y ait parfois des décalages. Dans ce cas, la Providence Divine tourne les choses pour que le Tribunal décide de fixer le nouveau-mois un autre jour, pour une raison quelconque. Ainsi, si telle chose se produit, ce sera la preuve que l'apparition spirituelle de la lune ne coïncide pas avec son apparition ici-bas. Mais elle correspondra au jour où le Tribunal aura fixé le nouveau mois, selon l'Intervention cachée de la Providence.
[Likouté Si'hot]