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La émouna permet d’adoucir la Rigueur

+ La émouna permet d'adoucir la Rigueur :

"Elokim parla à Moché et lui dit : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

-> Rachi : "Il lui parla (sur un ton de) jugement."

-> Le Ohev Israël d'Apta explique que Rachi base son commentaire sur le terme employé dans le verset pour désigner le verbe ‘parler’, וידבר (vaydaber), et la présence du Nom de D., "Elokim", qui, tous deux, suggèrent un ton sévère et la rigueur Divine.
Dès lors, demande-t-il, il y a lieu de s’interroger sur la fin du même verset : "et lui dit Je suis Hachem", dans laquelle le verbe ‘dire’ (vayomer - ויאמר) évoque un ton de douceur et le Nom "Hachem" désigne l’attribut Divin de miséricorde, ce qui semble contredire le début.

Il explique qu’il est écrit dans Eikha (3,38) : "De la bouche du Très-Haut ne sort ni mal ni bien", ce qui signifie que lorsqu’un homme vit un événement malheureux, subit une épreuve ou une situation de détresse (à D. ne plaise), il doit savoir que cela est pour son bien mais que ce bien est dissimulé dans son épreuve et n’est pas révélé au grand jour.

Le Ohev Israël écrit :
"Chaque membre du peuple d’Israël doit posséder la foi que tout provient d’Hachem, est pour son bien et qu’Hachem se conduit avec bienveillance envers Ses créatures et tout particulièrement avec les Bné Israël, Son peuple de prédilection. Même si, pour l’heure, ce bien et cette bonté ne sont pas encore dévoilés, mais voilés et dissimulés, car cet homme n’en est pas encore digne.
Lorsqu’il atteindra cette compréhension et cette émouna intègre, la rigueur qui pèse sur lui s’en verra adoucie.
Et il ne verra alors que le bien et la bonté que le Créateur lui a prodigué à travers ces difficultés."

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-> "Elokim parla à Moché en disant : Je suis Hachem" (Vaéra 6,2)

=> Que veulent dire les mots "Je suis Hachem" et que vinrent-ils apprendre à Moché?

-> Le rav de Liska en apporte une explication en se basant sur ce qu’écrit le Chakh dans son commentaire sur la Torah :
Le Nom Elokim (אֱלֹהִים) a une valeur numérique de 86, tandis que les mots "Je suis Hachem" (אני יהוה) ont, eux, une valeur de 87.
A savoir que Hachem ajoute la lettre א (Aleph qui a pour valeur numérique un) au Nom ‘Elokim’ qui représente la "Midat Hadin" (l’attribut de rigueur), ce qui le transforme en celui d’Hachem (יהוה) qui évoque l’attribut de miséricorde. «

Le rav de Liska dit :
"Le sens profond (de cet enseignement du Chakh), est à mon avis le suivant : lorsque survient une épreuve dans la vie d’un homme (à D. ne plaise), on doit présumer qu’elle est le fait de la rigueur Divine qui s’est abattue sur lui.
Cependant, cet homme devra savoir que rien n’est livré au hasard (à D. ne plaise) mais que tout est l’objet de la Providence du Créateur. Grâce à cette prise de conscience, il adoucira la rigueur qui pèse sur lui et le Nom Elokim (attribut de rigueur) se transformera en "Je suis Hachem" (attribut de miséricorde).
C’est ce que signifie le verset "Je réside avec lui dans l’épreuve, Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" (Téhilim 91,15), à savoir : lors de toute épreuve, l’homme devra dire que "c’est Hachem qui en a fait ainsi, et non le hasard, à D. ne plaise" (et il dira avec une foi entière qu’Hachem est avec lui dans cette épreuve, parce que celle-ci provient de Lui), et de la sorte, (Hachem assure que : ) "Je le sauverai et Je le comblerai d’honneurs" et son sort se changera en bien.
C’est le sens profond des paroles du Chakh (qu’en ajoutant un à la valeur numérique de Elokim, on obtient celle de "Je suis Hachem") : dans toute épreuve (suggérée par le Nom ‘Elokim’), on prend en compte le ‘Un’, Hachem, en se souvenant que tout vient de Lui (et ainsi, on obtient la valeur numérique de "Je suis Hachem", évocation de la miséricorde Divine)."

D’après ce qui précède, le rav de Liska explique ce que la guémara (Taanit 21a) rapporte à propos de Na’houm Ich Gamzou.
Celui-ci fut surnommé ainsi parce qu’il avait coutume de dire sur tout ce qui lui arrivait : gamzou lé tova (gamzou : ‘même cela’; lé tova : ‘c’est pour le bien).
A priori, on ne peut que s’étonner : parmi les 2 parties de cette phrase, la plus significative de la valeur de ce tsadik n’est pas Gamzou, ‘même cela’, mais plutôt Lé Tova (‘c’est pour le bien’). Dès lors, pourquoi fut-il surnommé : gamzou, si cette expression n’a pas de signification en soi? Il aurait davantage convenu de le surnommer : na’houm ich lé tova.

C’est qu’en fait, explique-t-il, le mot : gam (‘même’) suggère à chaque fois l’ajout de quelque chose. Du fait que Na’houm disait en toute circonstance, ‘Même cela, c’est pour le bien’, et qu’il voyait la Présence Divine dans chaque chose, il ajoutait (suggéré par le mot ‘Gam’) à chaque occasion, le ‘’Un’’ (Hachem) et de la sorte, transformait la valeur numérique de Elokim (qui représente la rigueur) en celle de "Je suis Hachem" (évoquant la miséricorde).

D’après tout ce qui précède, conclut-il, on pourra comprendre le verset de notre paracha ("Elokim parla à Moché en disant Je suis Hachem") : A la fin de la paracha précédente, il est écrit que Moché se plaignit à Hachem en ces termes : "Mon D., pourquoi as-tu rendu ce peuple misérable?" (Chémot 5,22).
=> C’est pourquoi Hachem lui répondit en lui enseignant la manière d’adoucir les décrets rigoureux : grâce à la émouna que cela provient d’Hachem ("Je suis Hachem").

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-> Rabbi Eizik de Kamarna (Zohar 'Haï - Vaéra) écrit :
"Lorsqu’un homme croit sincèrement qu’il n’existe rien au monde en dehors d'Hachem, tous les décrets rigoureux sont adoucis grâce à la lumière de la émouna, et il n’a même plus besoin de crier vers Lui.
Car par le mérite de la confiance en D. et de la foi, la bonté d’Hachem se dévoile sur le champ."

-> D’après cette explication, Rabbi Eizik donne une nouvelle lecture du verset : "Moché retourna vers Hachem et dit : Mon D. pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable ? Dans quel but m’avais-Tu envoyé?" (Chémot 5,22).
En effet, Moché demanda à Hachem: "pourquoi as-Tu rendu ce peuple misérable" parce qu’il savait que l’aggravation de la servitude provoquait un affaiblissement de leur émouna. Or, un manque d’émouna leur ferait perdre leur mérite d’être délivrés.
Dans ces conditions (où leur émouna faisait défaut), "dans quel but m’avais-Tu envoyé", dans celui de me faire faire des efforts en vain, car sans émouna, la délivrance tant attendue ne pourrait survenir.

-> "Et vous saurez que c’est Moi Hachem votre D. qui vous ai fait sortir de la servitude d’Egypte" (Vaéra 6,7)
Le Sfat Emet (année 5634) explique : cette connaissance (la émouna), "vous saurez que c’est Moi Hachem", est celle qui libère l’homme de sa peine, de ses asservissements et de ses épreuves.
[quelques soit les rigueurs qui sont prévus, grâce à notre émouna on peut les adoucir, au point d'en être finalement délivrés. ]

-> "Moi aussi, j’ai entendu la plainte des Bné Israël qui sont asservis par les égyptiens. C’est pourquoi parle ainsi aux Bné Israël : Je suis Hachem" (Vaéra 6,5-6)
L'Admour de Kalov enseigne :
Hachem dit à Moché : "J’entends qu’ils crient que les égyptiens les asservissent, néanmoins, Je ne les entends pas dire que leur souffrance et leur peine proviennent de la main d’Hachem, et telle n’est pas la voie qui peut conduire à la délivrance. Par conséquent, "parle aux Bné Israël" afin qu’ils disent : "Je suis Hachem". Car, comme on le sait, parler de la émouna constitue un moyen extraordinaire de l’enraciner dans le coeur, et grâce à elle, les Bné Israël méritèrent d’être délivrés de leur servitude."

[ ainsi, l’essentiel du travail de l’homme dans ce domaine est de ne pas perdre ses moyens lorsque surgissent les difficultés et que la Présence divine se voile. Car faire preuve de bita'hon est la meilleure 'arme' pour détruire la Rigueur qui plane sur nous. ]

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-> également sur ce verset (Vaéra 6,2) : http://todahm.com/2018/03/04/6246-2

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